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00:00Si on arrête de dire juste les meufs de clip et qu'on connaisse vraiment ce qu'on fait avec les gens, ce serait bien, ce serait un début.
00:04Comment tu définirais du coup une vixen ?
00:06Une femme forte, c'est un métier incroyable, difficile à la fois aussi, il faut avoir du mental, c'est pas que danser en stripte, faire belle.
00:17Si tu décides de devenir une vixen, moi je ne fais pas mon cas, je fais de la pianiste, alors il faut avoir un clip, plus un clip, plus un autre clip, et ça se fait comme ça.
00:26Je me suis dit le jour où j'arrête d'aimer ce que je fais, c'est la vixen.
00:30Être une vixen c'est être sous le même étendard, celui de notre liberté, et pourtant je sais que la prestation va peut-être bien sûr cliver,
00:37bien sûr les gens vont dire mais c'est pas féministe, c'est se faire dire le patriarcat, mais c'est important de ne jamais oublier que nous en acceptant d'épouser cette expression artistique,
00:45on est allé à l'entôtre de tout ce que les hommes jugeaient être une femme blanche.
00:49Regarde mon bureau comme il est beau, incroyable ce petit bureau là.
00:52On vit notre art, on assume notre féminité et notre virilité, et on l'exprime sur scène.
00:57J'étais animatrice et chargée de projet ludo-éducatif, il y avait des vidéos sur Youtube, et on me disait comment tu peux t'occuper des enfants,
01:05et en même temps le week-end danser, en gros les gens sont tellement fiers de leur esprit, qu'ils pensent qu'on peut faire qu'un seul métier et qu'on est qu'une seule personne dans la vie.
01:12Philosophe turc.
01:13C'est devenu plus naturel d'inclure les vixens et de justement remettre un peu de crédit sur ces exagérés oubliés,
01:18et de nous permettre de nous exprimer à travers notre art, faire de la poule, faire du feu, performer.
01:23Le travail finit un petit peu par payer sur ça, et petit à petit on arrive à évoluer, on arrive à faire des moments comme ça où on se rassemble,
01:30et on peut vivre des vrais moments de sororité, et on peut vraiment réussir à créer un show tout ensemble.
01:36On a tous, soit une grande gueule, ça c'est sûr, mais on a tous un gros caractère en général, parce que sinon tu tiens pas dans le niveau, c'est pas possible.
01:45Ici on sera moins bien traité, moins recommandé qu'aux Etats-Unis.
01:48Tu vois la grosse différence.
01:49Ah oui, bien sûr, comme il n'y a pas d'évolution en ce moment, la série Pilevalet c'est un peu à la mode,
01:55mais en soi assumer être vixenne, je pense pas que tous les jours les femmes l'assumeraient.
02:03Avant on était considérées comme, je peux le dire le mot ?
02:06Ouais vas-y.
02:07Comme putes.
02:08Qu'est-ce qu'on dit aujourd'hui ?
02:09On veut dire des putes en fait, mais c'est l'avantage des gens.
02:14Les mœurs sont un peu ouvertes.
02:17Non moi j'ai pas vraiment de souvenirs, j'ai la chance que ma famille me suive dedans.
02:20Plus les années passent, maintenant il y a des films, il y a des séries,
02:24et que les gens commencent à connaître le métier, donc on est un peu plus respecté entre les deux.
02:31Il y a des côtés qui sont difficiles parfois, mais ça me plaît bien.
02:33C'est quoi par exemple qui te saoule le plus et que tu aimerais, si tu pouvais le changer du jour au lendemain ?
02:37Les hommes.
02:38C'est très male-gay, c'est très hétéronormé.
02:41Quand tu es dans un strip club, il y a toujours ce truc où tu te dis,
02:43ah faut que je fasse de l'argent, ah faut que j'essaie de regarder le client.
02:47Là par exemple, ce soir je peux danser vraiment juste pour chanter.
02:50C'est long parce qu'on est là depuis 14h30.
02:53Il est 22h30 et on va danser juste pour 3 minutes.
02:57Tout le monde c'est parti, vous êtes les meilleurs.
02:59Tout le monde c'est parti, vous êtes les meilleurs.
03:00C'est cool, c'est la scène.
03:01C'est votre moment, vous êtes les meilleurs, vous êtes les meilleurs.
03:09Ça va aller hein ?
03:10Ça va, vraiment tout le monde est là, les filles ont déjà performé.
03:13Une fois sur la scène, une adrénaline.
03:15J'étais là, là où je devais être.
03:17Est-ce que tu as eu à l'inverse une grosse désillusion sur un tournage ?
03:20Quand j'ai commencé.
03:21Je ne connaissais pas trop encore comment il fallait réagir,
03:25s'il fallait réagir ou pas.
03:27J'étais hyper maltraitée, je crois que c'était mon deuxième clip.
03:31Il s'était fait traiter de tous les noms, même par son manager.
03:37À la fin, je sais qu'il m'avait jeté la rue comme ça,
03:39il m'avait dit dégage, casse-toi.
03:41Ça m'avait trop attisée.
03:42Le mec, il avait une liesse de pied.
03:44Et j'étais dos à lui.
03:45Et en fait, il m'a claqué la liesse sur les fesses.
03:48Je me suis retournée, je l'ai insultée.
03:50Et les filles, elles étaient là.
03:52Qu'est-ce qu'il se passe ?
03:53Tout le monde l'a vue parce qu'il y a eu un gros blanc,
03:55mais personne n'a touché.
03:56Le rap ne doit jamais oublier que c'est grâce à notre silence
03:58que cette art a continué à perdurer.
04:00On a porté cette industrie en tête des marchés
04:03parce que nous, justement, on a essuyé les plats
04:05pendant trop d'années.
04:06Donc là, j'espère juste que pour la suite,
04:09ça va nous permettre d'avoir une nouvelle visibilité
04:12sur les litaines,
04:13qu'on puisse comprendre vraiment
04:14quel est l'essence de leur profession.
04:15Et qu'on les inclut dans cette lutte contre le patriarcat.
04:19Aucune alliée n'est accessoire.
04:21Exactement.
04:23Et voilà, Simone.
04:26Merci, Simone, de nous avoir suivis.
04:28Clap de fin de cette journée de folie.
04:30Merci à vous de nous avoir accompagnés dans cette aventure.
04:33Merci.