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00:0018h02 sur CNews et Europe 1, nous sommes avec Louis de Ragnel, bonsoir Louis, avec Rachel Kahn,
00:05Joseph Macescaron, Gautier Lebrecht nous a rejoint, merci d'être là, Laetitia Guinan,
00:09journaliste à L'Aimant Bleu, Éric Revelle. On va évidemment tout de suite faire le point sur
00:15l'enquête concernant la mort de Louise. Deux personnes ont été interpellées, nous l'avons
00:18appris il y a moins d'une heure, elles ont été placées en garde à vue. Sabrina Birlin-Bouillabou,
00:22vous êtes avec nous, du service police-justice de CNews. Qui sont ces deux personnes et pourquoi
00:27cette garde à vue ? On vient de l'apprendre, c'est un homme et sa mère qui ont été placées en garde
00:32à vue en début d'après-midi dans l'enquête sur le meurtre de Louise. Il s'agit d'un jeune homme
00:36de 23 ans qui est mis en cause pour meurtre sur mineur de 15 ans et sa mère donc une femme de
00:4255 ans qui doit répondre au chef de non-dénonciation de crime. Il semblerait que ce jeune homme n'est
00:47pas le même que celui interpellé ce samedi. En effet samedi un couple avait été rapidement placé
00:53en garde à vue mais ils avaient été relâchés sans poursuite à leur rencontre. Ici le parquet
00:58précise que des vérifications sont en cours afin de déterminer leur éventuelle implication dans le
01:03meurtre de la petite Louise. Louise qui a été retrouvée morte dans la nuit de vendredi à
01:07samedi dans le bois des Templiers. Son corps avait été lardé de plusieurs coups commis avec une arme
01:14tranchante. On a appris aujourd'hui que son téléphone avait été retrouvé par les enquêteurs
01:18à côté de son corps. Je rappelle que Louise avait été portée disparue ce vendredi à 15 heures à la
01:24sortie de son collège. Merci beaucoup Sabrina pour ces précisions. Gauthier Lebrecht, on est sur un
01:30meurtre avec deux personnes en garde à vue qui bénéficient évidemment de la présomption
01:34d'innocence. Mais il y a une émotion nationale qui s'est emparée de nos concitoyens depuis tout
01:38ce week-end et je le disais les français vivent la peur au ventre et ils en ont marre de vivre la
01:44peur au ventre. Face à cette histoire je ne peux pas m'empêcher de penser à un ancien ministre de
01:48la justice qui nous parlait de sentiments d'insécurité et qui reprenait à l'époque un
01:53ministre de l'Intérieur qui parlait d'ensauvagement. Hier Gérald Darmanin qui est depuis devenu ministre
01:58de la justice et qui a pris le bureau d'Eric Dupond-Moretti, vous avez compris de qui je
02:02voulais parler, a redit qu'il y avait un ensauvagement en France. Le meurtre sordide de Louise c'est
02:08évidemment la preuve de l'ensauvagement, c'est évidemment la preuve d'une insécurité qui
02:12grandit. On n'en peut plus de tous ces noms de jeunes adolescents, de jeunes enfants qui
02:19viennent peupler l'actualité. Comme vous l'avez rappelé dans votre édito Laurence, il y a dix
02:24jours on parlait d'Elias. Aujourd'hui Elias a laissé sa place à Louise et les drames s'enchaînent
02:30comme ceci. Mais tout le monde a la peur au ventre, c'est pas que les policiers, c'est aussi
02:35nous autres adultes. A chaque fois que nous sortons dans la rue, nous risquons. Bien sûr et tout le
02:39monde pense en plus à ses enfants pour ceux qui en ont. Tout le monde pense, est-ce que ma fille va
02:44pouvoir rentrer de l'école tranquillement ? Tout le monde se met à la place des parents de Louise.
02:48J'entendais ce matin sur notre antenne Sarah Knafo pointer du doigt la responsabilité politique de
02:54tous ceux qui se sont enchaînés ces dernières décennies aux plus hautes responsabilités. Alors
02:59pour le moment on ne sait rien des auteurs à part ce que vient de nous dire... A priori voilà, un
03:06jeune homme de 23 ans et sa mère pour nom des annonciations de crimes. Respect de la présomption
03:09d'innocence et on ne sait pas s'il y a eu des failles de la justice comme il y en a eu dans
03:13l'affaire Elias ou s'il y a potentiellement d'autres failles. Donc viendra le temps peut-être de pointer
03:18une responsabilité politique. En tout cas, il y a une insécurité grandissante dans le pays et
03:23tout le monde la craint aujourd'hui. J'aimerais qu'on se tourne vers maintenant ce qui s'est passé à
03:27Épinay-sur-Orge parce que ce matin la rentrée des classes a été extrêmement douloureuse pour les
03:31camarades de la petite Louise. Trois jours après la mort de cette petite enfant, on fait le point
03:36avec Barbara Durand et ensuite on partira sur place. C'est dans le silence, le coeur lourd, que
03:42les élèves du collège André Moreau font leur retour en classe ce matin. À la tristesse, semelle de
03:47l'inquiétude, trois jours après les faits, l'auteur du meurtre de Louise n'a pas été retrouvé. En plus
03:53d'une présence policière dans la ville et devant l'établissement, les parents s'organisent pour ne
03:59pas laisser un enfant aller ou rentrer seul de l'école. Les parents qui viennent d'un même secteur vont
04:03essayer de se regrouper pour pouvoir accompagner les enfants qui commencent à la même heure à
04:08l'école. Les élèves ont eux aussi modifié leur trajet. On passe par le petit chemin juste là,
04:13d'habitude, et là on est passé par en bas, la grande route là-bas, parce que c'était trop,
04:18c'est dangereux, le petit chemin, personne ne passe par là. Des enfants toujours sous le
04:24choc, comme en témoignent leurs parents. Il a peur, alors même s'il ne va pas à l'école tout seul,
04:30c'est très rare qu'il y aille pratiquement jamais, il a peut-être été une seule fois, il me dit je ne veux pas
04:35du tout aller tout seul à l'école. Elle n'a pas arrêté de pleurer, hier elle ne voulait pas dormir dans
04:40sa chambre, elle a préféré dormir avec moi. Pour aider les élèves à surmonter ce traumatisme, une cellule
04:46d'écoute a été installée au sein de l'établissement. Une autre, pour les parents, se trouve à proximité
04:52de la mairie. Voilà, pour les faits, Mickaël Dos Santos, vous êtes sur place avec Audrey Legray,
04:56bonsoir, vous avez rencontré des habitants qui sont littéralement sous le choc. Oui, bonsoir
05:03Laurence, effectivement des habitants sous le choc qui continuent à rendre hommage à Louise, ici,
05:09devant le collège André Moreau à Épinay-sur-Orge, des témoignages qui se multiplient, les bouquets
05:16de fleurs continuent d'être déposés, des bougies aussi sont allumées pour rendre hommage à cette
05:22fille de 11 ans seulement. Il y a aussi des messages qui sont écrits par des habitants et qui témoignent
05:30finalement de la stupeur des habitants d'Épinay-sur-Orge. Je vais vous lire une partie de ce message,
05:36ce long message affiché par des habitantes. « Élève ici, il y a 45 ans, nous venions à pied,
05:41seuls de nos quartiers d'Épinay, ce qui est normal à 11 ans, touchés, impactés, nous nous sommes
05:48identifiés à toi, cela nous a renvoyés à notre propre histoire, aucun être humain n'a le droit
05:52de faire cela à un autre être humain, un enfant d'ailleurs de surcroît ». Voilà, c'est l'un des
05:57nombreux messages déposés par les habitants, certes des habitants d'Épinay-sur-Orge, il y a aussi des
06:03personnes qui viennent de très très loin. On a eu l'occasion de discuter avec Marco. Marco, il habite
06:08à Coulomiers, c'est à des dizaines de kilomètres de la ville d'Épinay-sur-Orge et quand on lui a
06:13demandé pourquoi il avait fait autant de kilomètres pour rendre hommage à Louise, il nous expliquait
06:18ne pas dormir depuis samedi avec son épouse, il avait été choqué, lui le grand-père, lui le père
06:24de famille, choqué par ce nouveau drame. Je vous propose d'écouter l'un des morceaux ou en tout cas
06:31d'un échange qu'on a eu avec lui. Vous allez écouter Marco, il est très ému et surtout il soutient
06:38la famille de Louise, écoutez. Tout d'abord je suis père de famille, grand-père, j'ai des enfants, des
06:45petits-enfants et ce geste aujourd'hui il n'est pas justifié, c'est un meurtre gratuit et ça me touche
06:53beaucoup, c'est ma femme et moi, on est très perturbés depuis samedi, on a appris la nouvelle et voilà
07:01c'est l'émotion, j'avais besoin de rendre cet hommage à cette petite gamine même si je la
07:06connais pas, pour moi c'est un petit ange, elle a rien demandé à personne. Voilà Marco qui était
07:12très ému au moment où il a déposé un bouquet de fleurs ici devant ce collège, il nous
07:17expliquait que l'état devait réagir et surtout il nous disait en off, moi à la place des parents de
07:24Louise j'aurais pu devenir un meurtrier, c'est la seule manière avec laquelle j'aurais pu finalement
07:29retrouver le sommeil. Merci Mickaël de Santos avec Audrey Le Guin, c'est vrai que le témoignage que
07:34vous venez de nous faire écouter est absolument bouleversant. Rachel Kahn, c'est notre enfant en
07:40réalité Louise, on l'avait dit aussi à d'autres reprises mais on a l'impression que ça y est, les
07:47français ne supportent plus ça en fait. Oui et comme vous l'avez dit dans votre édito Laurence, c'est à
07:51la fois notre enfant et c'est à la fois nous-mêmes, c'est-à-dire que c'est le symbole de ce que nous
07:59sommes et effectivement voir dans une école de la république, à la sortie de cette école
08:04républicaine, que ce n'est pas possible maintenant de rentrer jusqu'à chez soi tranquillement en ayant
08:10une vie de petite fille et cette vie fauchée comme ça pour on ne sait pas quoi, mais en tout cas rien
08:16ne justifie cela, aucune raison ne peut justifier cela et on ne peut que se mettre à la place oui
08:21des parents mais aussi de tous ces enfants qui retournent dans cette école aujourd'hui.
08:25Joseph MacEscar, vous avez le sentiment comme ça qu'il y a un cap qui a été franchi, que l'accumulation
08:30de ces drames, de ces morts abominables de mineurs, d'enfants, en fait provoque une saturation chez les
08:37français. Je disais on n'a plus de larmes parce que l'émotion fait place à la colère. Oui et puis
08:44cette accumulation a été rappelée très bien par Gauthier mais il y a en plus cette colère et
08:52lorsqu'on entend les reportages, moi je suis frappé, vous en avez parlé dans votre édito, c'est la peur,
08:58ça c'est la peur et la peur, il y a d'autres conséquences à la peur, c'est-à-dire la peur ça
09:04veut dire que l'état lui-même n'est plus protecteur, à partir du moment où nos concitoyens s'installent
09:11dans l'idée que l'état n'est plus protecteur, ne les protège plus, à ce moment-là on n'est plus en
09:18situation de savoir bien sûr jusqu'où on va aller. Donc c'est pour ça que cet élément n'est pas,
09:24bien sûr, l'horreur, moi je pense d'ailleurs que l'horreur de ce type de situation ça ne peut pas
09:33être relaté par un essai, c'est ça, moi je pense évidemment aux figures de Bernanos, c'est à ça que
09:40je pense, c'est-à-dire à cette petite fille qui sont totalement fauchées et ça c'est quelque chose
09:47qui nous touche au plus profond, c'est-à-dire ontologiquement ça nous touche, c'est ce que dit
09:51évidemment aussi très très bien le mot qui a été lu, c'est-à-dire finalement nous avions l'habitude
09:58de, et cette habitude-là qui était tout à fait normale, pouvoir aller, pouvoir se promener,
10:04ce n'est aujourd'hui plus possible. Éric, vous avez été touché, j'ai vu par ce témoignage de
10:09cet homme, ce grand-père, ce père, qui a fait 100 km juste pour mettre une bougie devant le portrait
10:15de Louise. Ça veut dire que la France une fois de plus est bouleversée, ça veut dire que la France
10:20une fois de plus a peur, ça veut dire qu'une fois de plus on fait le constat, ce que vient de dire
10:25Joseph et juste, qu'en réalité l'État ne protège plus et accumuler tout ça, ça entraîne parfois des
10:33réactions qu'on pourrait dire épidermiques, irrationnelles. Je rappelle quand même que cette
10:38petite Louise, entre son collège et chez elle, il y avait 800 m qu'elle a fait ce parcours tous les
10:43jours, parce que précisément 800 m, bordée de pavillons, il y avait zéro risque. C'est ce que
10:50tous les Français se disent ce soir, c'est-à-dire que même sur 500 m, même sur 400 m, même sur 800 m,
10:55votre enfant peut être massacré par un tueur. Et quand la France a peur, en général, elle réagit.
11:03Moi j'attends des réactions au plus haut niveau de l'État, je vous le dis, j'attends des réactions au
11:07plus haut niveau de l'État, de la compassion, quelque chose. Il y a une accumulation, voyez,
11:13on parlait de récupération tout à l'heure, eh bien moi je récupère l'affaire en disant,
11:17le minimum c'est le devoir mémoriel. Rappelons ces prénoms, Elias, Philippine, Lola, tous ces
11:23gamins qui ont été tués, on leur doit ce respect et on doit rappeler au pouvoir politique qui doit
11:28prendre des décisions tous ces prénoms. On fait une pause, je vous passe la parole dans un instant
11:31Laetitia, on fera un nouveau point avec Sabrina sur l'enquête et puis on s'intéressera aussi
11:37au fait qu'il y ait tant de couteaux, tant d'armes blanches qui sont utilisées chaque jour dans
11:41notre pays. A tout de suite dans Punchline sur CNews et Europe 1.
12:1218h18 de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1. On fait un nouveau point avec Sabrina
12:18Berlin-Bouillet sur les nouvelles informations concernant le meurtre de Louise. Sabrina,
12:23notamment sur la façon dont la petite fille a été tuée. Tout à fait, donc déjà on vient de
12:29l'apprendre il y a quelques minutes que c'est un homme et sa mère qui ont été placés en garde à
12:34vue ce début d'après-midi dans l'enquête sur le meurtre de Louise. Il s'agit d'un jeune homme
12:38de 23 ans qui est mis en cause pour meurtre sur mineur de 15 ans et sa mère, une femme de 55 ans
12:44qui doit répondre au chef de non-dénonciation de crime. Il semblerait que ce jeune homme n'est pas
12:49le même que celui interpellé ce samedi. En effet, samedi, un couple avait été rapidement placé en
12:54garde à vue mais ils avaient été relâchés sans poursuite à leur encontre. Ici, le parquet précise
12:59que des vérifications sont en cours afin de déterminer leur éventuelle implication dans
13:04le meurtre de la petite Louise. Louise qui a été retrouvée morte dans la nuit de vendredi à samedi
13:10dans le bois des Templiers. Son corps avait été lardé de plusieurs dizaines de coups portés par
13:16une arme tranchante. On a appris aujourd'hui également que son téléphone portable avait
13:21été retrouvé à côté de son corps. Je rappelle que Louise avait été portée disparue ce vendredi à 15
13:26heures à la sortie de son collège. Merci beaucoup pour ces précisions Sabrina. Plusieurs dizaines de
13:32coups de couteau, un objet tranchant, c'est-à-dire que l'individu s'est acharné sur le corps de la
13:38fillette. Oui, une dizaine c'est beaucoup mais encore une fois on attendra de voir ce que dévoile
13:45l'enquête pour savoir exactement ce qu'il s'est passé. D'autres précisions peut-être ? Ce qu'on
13:49sait simplement c'est qu'il s'agit d'un fils et d'une mère qui sont en garde à vue selon plusieurs
13:53sources policières. Le fils est décrit comme un profil errant de type sans domicile fixe et un
14:00objet lui appartenant a été retrouvé lors de la battue. Il a été interpellé à Rouen chez sa mère.
14:05Donc voilà, tout ça reste à confirmer avec des sources judiciaires. Voilà ce qu'on peut dire
14:11pour le moment. On écoute juste une maman qui ne veut plus laisser ses enfants aller seuls à
14:15l'école. La peur au ventre, comme je le disais tout à l'heure. Jusque là, ma fille partait à
14:21l'école, j'étais confiante. Elle pouvait partir, j'étais quand même plutôt sereine. Là maintenant,
14:28c'est se dire comment l'avenir va s'organiser. Est-ce que je vais pouvoir retrouver la même
14:31sérénité ? Est-ce que je vais pouvoir la laisser partir ? Aujourd'hui, je sais que ce n'est pas
14:34possible. Aujourd'hui en tout cas, à l'heure où je vous parle. Vous allez prendre vos dispositions
14:40pour l'accompagner, ça va se passer comment ? En tout cas sur cette semaine, oui. Après,
14:43c'est les vacances et pendant les vacances, on va réfléchir à une solution qui permettra de
14:50repartir serein. Voilà pour la peur des parents, Laetitia Guinan. Et ce débat encore une fois sur
14:56ces armes blanches, ces couteaux qui sont absolument partout dans les poches de tous
15:00les jeunes. Oui, et l'arme en fait en soi n'est pas vraiment un problème. C'est vrai qu'en Suisse,
15:05on a... Chaque homme a son arme à la maison et pour autant, il n'y a pas d'abus. La question,
15:10là, ce n'est pas tellement que les jeunes... Enfin, c'est un problème en soi que les jeunes
15:14aient un couteau sur eux, mais c'est le problème aussi que la vie n'a plus de prix, qu'on ne
15:19supporte plus aucune frustration. D'ailleurs, ce n'est pas valable que pour les jeunes,
15:22c'est valable pour les adultes. Quand vous avez aujourd'hui une queue de poisson,
15:26vous avez très peur pour votre vie parce que les gens deviennent tout de suite odieux en attente
15:32à votre vie peut-être. Et donc, il y a un vrai problème effectivement d'éducation et qui est un
15:40problème absolument global parce que ce n'est pas seulement en mettant des peines. Il faut revoir
15:46les problèmes de la justice, mais il faut voir aussi et surtout le problème de l'éducation de
15:49ces jeunes et de leur rapport à la vie, de leur rapport à la frustration et de leur rapport à
15:54l'autorité globalement. Oui, on parlait du fait que les jeunes ne réfrènent plus leur pulsion et
16:00qu'on est 23 ans ou 15 ans. Un regard. Un regard. Vous croisez une caféaune, vous la regardez,
16:05et tout de suite, cet élément peut dégénérer. Pas les jeunes, des jeunes, parce qu'il y a aussi
16:11des jeunes qui sont victimes d'autres jeunes. Et Dieu sait qu'on en parle. Et je ne veux pas
16:15qu'on se trompe de débat. Pour moi, le débat, je suis totalement d'accord avec ce que vient de
16:18dire Laetitia. Il n'est pas tant sur les couteaux. Toute personne en possession d'un couteau ne tue
16:22pas. Le problème, c'est le bras qui tient le couteau et qui va ensuite tuer. Donc, je n'aimerais
16:27pas qu'on se trompe de débat et qu'on fasse un débat sur les couteaux, alors qu'il faut faire un
16:29débat sur la violence, évidemment, qui gagne du terrain chez certains jeunes, sans oublier que
16:35d'autres sont les victimes de ces jeunes. Vous savez, tout à l'heure, par exemple, on parlait
16:39du sport et on disait... Est-ce qu'on vous parlait du... Oui, il y a eu un problème lors d'un match
16:43de foot. C'est un terrain de foot. Et on disait oui, mais en gros, il y a de bons et de mauvais
16:48sports. C'est-à-dire qu'avec le rugby, il n'y a pas de problème. Mais attendez, aujourd'hui, tous
16:53les sports sont infiltrés par cette violence dont Gauthier parle. Mais tout le monde, tout le monde.
17:00Il n'y a pas de choses. La seule chose, parfois, c'est qu'en effet, pardon de dire cette antenne,
17:07je vais me faire allumer, mais il y a quelques sports où il y a un certain nombre de barrières
17:14qui sont mises. Certains sports de combat, par exemple, où des personnes qui n'appartiennent
17:21pas à une culture sont systématiquement, progressivement poussées dehors. Et à ce
17:25moment-là, évidemment, il n'y a pas de problème. Il y a une autorégulation. Le problème aujourd'hui,
17:29c'est que dans le sport, comme partout, comme dans la rue, vous n'arrivez plus à trouver un
17:35langage commun. C'est ça le front du problème. C'est le séparatisme. Louis, vous voulez rajouter un
17:40dernier mot ? Non, c'est sur la question. Il y a toujours un débat autour de la récupération.
17:43C'est vrai qu'on n'en a pas parlé. Et je trouve que ce débat, ça commence un tout petit peu à
17:48bien faire, parce que derrière la récupération, il y a deux formes de récupération. Il y a la
17:52récupération, effectivement, politique, politicienne pour gagner des voix, qui,
17:56elle, est absolument immonde. Et on ne parle pas de celle-là. Mais il y a aussi une récupération
18:00qui est quasiment un devoir moral. Il y a une récupération qui est saine, qui consiste à
18:05essayer de voir ce qui s'est passé et d'essayer de trouver les solutions pour que ça ne se
18:08reproduise pas. Et de faire la connexion avec les autres affaires. Et c'est le travail de base du
18:12législateur. Si le législateur sert à une chose, c'est bien à côté des lois pour protéger la
18:17société. Et donc, quand j'entends tous ceux qui disent « attention, on n'a pas le droit de
18:21commenter, on n'a pas le droit de faire sortir l'émotion », en réalité, ils ne font que imposer
18:26aux gens qui souffrent. Ils leur imposent de mettre un couvercle sur leur émotion. Et forcément,
18:31ça explose en colère, puisqu'il n'y a pas de solution. Et puis, par ailleurs, encore une fois,
18:35on va avoir des débats à l'Assemblée nationale où vous allez avoir un ministre solennel qui vous
18:40dit « mais attention, là on va faire une mine de silence, pas de récupération, on en parlera le
18:45moment venu ». Sauf que le moment venu n'intervient quasiment jamais. Ou à l'occasion de table ronde,
18:50six mois plus tard, où il ne se passe à peu près rien et où il n'y a plus d'émotion. Donc,
18:54il est indispensable d'établir les faits, de raconter ce qui s'est passé et ensuite de trouver
19:00des solutions. Parce que sinon, en fait, on va continuer. Ça fait dix ans qu'on nous dit « attention,
19:05pas de récupération », du coup, il ne se passe rien. Si je peux me permettre, il y a quand même un
19:08sous-ensemble dans la récupération politique qui est toujours odieuse. Ce sous-ensemble, c'est la
19:12récupération politique de l'extrême-gauche versus celle de droite ou d'extrême-droite. Il y en a
19:17une qui est un peu à géométrie variable. Parfois, j'ai eu la preuve que ça ne gênait pas une partie
19:22de l'extrême-gauche de récupérer des faits qui alimentaient son discours politique. Alors, je
19:26suis contre toute récupération politique, très bien, mais il faut quand même savoir que parfois,
19:30une partie de l'extrême-gauche n'est pas gênée par récupérer des faits divers ou des faits de
19:36société qui ont le sens de son discours. Il y en a plein. Naël ne dénonçait pas la récupération
19:43politique et Lola, on a dénoncé la récupération politique. Alors, je suis d'accord avec Louis,
19:47il y a un distinguo à faire. Quand votre fille vient de se faire assassiner, vous n'avez pas
19:51forcément envie de voir qu'on fait des t-shirts avec son visage partout. Mais par contre, poser
19:58des questions à l'Assemblée nationale, comme l'avait fait Marine Le Pen sur Lola, et qu'Eric
20:03Dupond-Moretti lui réponde, au lieu de lui répondre sur le fond, vous vous servez du cercueil de Lola
20:08comme d'un marche-pied, c'est absolument odieux. Surtout que deux ans plus tard, que nous dit la
20:12mère de Lola dans les colonnes du Figaro ? Qu'elle n'a jamais demandé à ce qu'il n'y ait pas de
20:16récupération politique. Donc, il faut toujours faire attention à ceux qui font parler les parents
20:21quand ils sont en plein deuil. Et c'est sans doute la plus grande manipulation. C'est ce qu'il y a de
20:26pire, moralement, de faire dire aux parents des choses qu'ils n'ont pas dites. On va avancer parce
20:30qu'il y a d'autres choses dans l'actualité, mais on voulait prendre le temps de s'arrêter sur ce
20:36drame. Louise, vous voulez rajouter quelque chose ? Eric, vous aviez tout à l'heure dit, mais pourquoi
20:42est-ce qu'Emmanuel Macron n'en a pas parlé ? C'est vrai qu'il s'est exprimé longuement à la télé
20:45hier, mais sur un tout autre sujet, l'intelligence artificielle. On va l'évoquer maintenant, avec un
20:50grand sommet à Paris. Pourquoi aurait-il dû en parler ? Écoutez, l'émotion est nationale. Le
20:57chef de l'État prend la parole dans un grand 20 heures d'une chaîne publique. Il va être interrogé
21:02sur l'avenir du pays, le développement de l'intelligence artificielle. À mon sens, la moindre
21:05des choses, ça aurait été d'avoir un petit peu de compassion. Il ne s'agissait pas de pointer telle
21:10ou telle responsabilité. Très bien. Mais au moins dire, j'ai une pensée pour cette fillette qui a
21:14été assassinée. Ce n'est pas la première fois. Je suis le chef de l'État. J'ai la responsabilité de
21:19la sécurité qui n'est pas suffisamment assurée ou pas du tout assurée. Moi, je regrette, mais j'aurais
21:25aimé qu'il ait un mot de compassion pour cette fillette de 11 ans. Il était intervenu sur l'affaire
21:31Nahel, comme le rappelait Gauthier Lebrecht. Alors peut-être que c'est aussi de la responsabilité des
21:36journalistes de poser la question. Après, on a le droit de parler d'un sujet qui touche les
21:42Français. Mais c'est là où moi, je vais dans votre sens. C'est-à-dire qu'en fait, si c'était
21:46simplement un fait divers, entre guillemets, même si on attend encore de voir ce qui s'est
21:50réellement passé. Il y a une telle accumulation de vifochés, de jeunes qui sont morts pour rien,
21:55que maintenant, n'importe quelle nouvelle vifoché heurte encore plus. Et la cocotte déborde. Il n'y a
22:01pas un Français aujourd'hui qui n'est pas informé, qui n'est pas révolté. Il intervient sur le prix
22:05du ticket au musée du Louvre. Il intervient, il intervient sur la création d'une filière de pompes
22:10à chaleur dans des interviews. Il intervient sur les péages, sur un TikTok, un TikToker. Et il n'a
22:16fait hier une vidéo, d'ailleurs, qu'il a diffusée sur TikTok, où il se mettait en scène avec des
22:22images de synthèse, en réalité. Il a récupéré tous les montages qui ont été faits de lui par
22:26l'intelligence artificielle, par des internautes, en leur répondant bien joué. On va peut-être
22:31l'écouter aussi. On écoute cette petite séquence. Et à l'instant, le président Macron a appelé un
22:36sursaut européen, une stratégie d'action à la Notre-Dame de Paris. Là, concernant
22:40l'intelligence artificielle, une toute petite séquence tirée du clip vidéo qu'il a mis en
22:45ligne hier soir sur TikTok.

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