• il y a 8 heures
Ce 11 février marque les 20 ans de la loi handicap. Un texte qui a favorisé l'intégration et l'indemnisation des personnes en situation de handicap. Mais si certains dossiers ont bien avancé, il reste beaucoup à faire.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Ici Drôme Ardèche
00:028h moins le quart, la loi handicap à 20 ans, Emmanuelle Champal on en parle avec notre invitée. Bonjour Karen Darnot.
00:08Bonjour, merci de me recevoir. Merci d'être avec nous ce matin, représentante de France Handicap en Ardèche, le nouveau nom de l'APF.
00:15Cette loi adoptée le 11 février 2005, cette loi handicap, franchement elle a changé quoi ?
00:22Alors cette loi elle se base sur deux piliers, l'accessibilité et la compensation.
00:26Cette loi elle était faite en fait pour qu'on soit plus un objet de soin
00:30mais vraiment une personne à part entière et considérée comme un citoyen, un sujet de droit.
00:35Ça a marché pour vous ? On va dire que ça a porté entre guillemets ses fruits au départ
00:41mais maintenant comme toute loi il y a des décrets et malheureusement ce n'est pas appliqué.
00:46Alors on va parler de ce qui ne fonctionne pas mais juste après, d'abord on va prendre le côté positif,
00:51qu'est ce qui a vraiment changé ? Alors d'abord en termes d'accessibilité.
00:55Disons que l'accessibilité a permis d'avoir des obligations notamment pour les EURP,
01:02pour ceux qui resservent du public, des obligations, maintenant c'est comme tout, il faut le faire,
01:08après il y a des dérogations malheureusement et vraiment le grand pilier c'est l'accès à la
01:14compensation du handicap. Moi je vais simplement, je sais qu'on n'a pas beaucoup de temps de vous
01:18donner un exemple, par exemple que moi aujourd'hui ce matin je suis venue avec une auxiliaire de vie
01:22qui est avec nous aussi, qui m'a permis de venir ici notamment parce qu'il faut me lever,
01:28m'habiller, voilà donc ça c'est important aussi pour être citoyen, il faut déjà, à la base c'est ça,
01:34pour moi c'est très très important de le dire parce que si on n'a pas les aides humaines et si
01:39on n'a pas l'accessibilité, la liberté d'aller et venir, et bien on reste dans son lit couché toute
01:43la journée. Il y a 20 ans cet auxiliaire de vie n'était pas à vos côtés ? Absolument pas. Et
01:47c'était même pas envisageable ? Disons que non, c'était pas envisageable puisqu'il fallait
01:52changer, il fallait déjà changer le regard et après il fallait vraiment qu'on oublie ce côté
01:57objet de soins puisque je suis pas malade, je le dis clairement, je ne suis pas malade, je suis juste
02:02en situation de handicap et je suis une femme citoyenne pleine de pêche et pleine de vie.
02:06On le voit bien et on l'entend bien. Karine Darnot, vous nous dites que l'accessibilité,
02:10il y a des choses qui ont évolué, il y a aussi des choses qui ne vont toujours pas franchement
02:1420 ans après. Alors en fait au départ l'accessibilité on parlait que du bâtiment alors
02:19que maintenant on prend en compte justement d'accéder au bâtiment, justement comme je vous
02:23ai dit, la liberté d'aller et venir. Aujourd'hui il y a un gros focus aussi sur Drôme-Ardèche,
02:27c'est les transports parce que l'Ardèche c'est bien, mais l'Ardèche justement pour la liberté
02:33d'aller et venir, tout ce qui est bus, tout ce qui est même train, même sur du transport à la
02:39demande quand vous habitez en-dessus d'Annonay par exemple, même sur le transport à la demande
02:44qui est, on le prend à la mairie, il faut aller jusqu'à la mairie donc voilà. Et on n'est pas
02:49pour un transport à la demande, on est pour un transport de substitution. Nous ce qu'on veut
02:55vraiment c'est que ce soit accessible pour tout le monde et c'est pas que pour nous parce que ce
03:00qui sert à nous sert aussi à tous les citoyens. Juste pour revenir un instant sur les bâtiments,
03:05effectivement aujourd'hui vous accédez à la plupart des bâtiments grâce à des rampes,
03:09mais vous dites ce qui est important, c'est qu'une fois qu'on est dans le bâtiment, il faut aussi
03:12pouvoir se déplacer. C'est ça, il faut rentrer, il faut sortir. Et ça c'est pas toujours simple. Non,
03:16parce que les trottoirs, après il y a du civisme aussi, les voitures qui serrent sur les trottoirs
03:22bien évidemment. Sur les places handicapées aussi, mais ça c'est récurrent de toute façon,
03:29mais je dirais qu'il faut arrêter les idées reçues. Alors je vais dire peut-être quelque
03:34chose qui est un petit peu... Il faut laisser sa chance au produit, comme on dit. C'est-à-dire
03:38que pour moi, même s'il est périmé, je vais le faire très calme, c'est-à-dire qu'à partir du
03:43moment où on ne connaît pas, la nature a horreur du vide et également a peur du handicap. Je me
03:50dis arrêtez les idées reçues, allez rencontrer les gens, discutez, et là vous verrez que
03:55finalement on est comme vous, sauf que pour moi je suis assise. Franchement, un petit truc en plus,
04:01le film d'Arthus, ça n'a pas fait un bond de géant, ça, sur le regard qu'on porte sur le
04:05handicap ? Alors je vais me permettre de dire quelque chose de personnel, du coup. Je crois
04:12qu'il faut arrêter de nous mettre dans des cases et de dire que c'est comme la radio, comme la télé,
04:16on va faire que du handicap parce qu'on est en situation de handicap. Moi personnellement j'ai
04:21envie de faire autre chose. Moi personnellement je suis conseillère municipale. Aguirre-en-Grand.
04:26Et moi ce que je veux c'est mon étiquette handicap, mon identité c'est pas être
04:32handicapée, mon identité c'est Karen Darnault, femme citoyenne. Et représentante de l'association
04:36France Handicap en Ardèche. Est-ce que vous iriez jusqu'à dire qu'on a fait de gros progrès sur
04:44l'intégration, sur l'approche qu'on a du handicap, mais qu'aujourd'hui on stagne, voire parfois on
04:50regresse ? Oui ou non ? Oui, je dirais qu'on a fait une avancée, comme je vous ai dit, mais
04:56aujourd'hui on regresse. Alors on regresse par le contexte économique, le contexte financier parce
05:01que ça coûte cher, c'est ce qu'on nous dit. Mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire que certaines
05:05aides vont baisser ? Alors des aides ont diminué parce que les départements n'ont plus de financement
05:10et puis on préfère... Alors entre guillemets il y a le choix aussi des collectivités qui ont peu
05:18de moyens, et bien simplement on va se dire qu'on va ranger la cantine parce qu'il y a des enfants,
05:25et puis l'accessibilité ça sera après, parce que ce ne sera pas forcément prioritaire. Alors que
05:33c'est très dommage parce qu'à partir du moment où vous faites un bâtiment très accessible au
05:36départ, vous n'avez plus à y retoucher. Juste sur les aides que vous recevez par exemple pour
05:42l'auxiliaire de vie dont vous avez parlé tout à l'heure, qui est avec nous ce matin, là les aides
05:47n'ont pas baissé ? Alors pour ce qui est une vision globale, les aides peuvent être réduites et sont
05:55réduites actuellement malheureusement pour des coûts de financement parce qu'ils ont moins
06:01de moyens. Il y a des choses qui ont avancé mais il reste beaucoup à faire, si on vous entend bien
06:05c'est votre message. Voilà et on va continuer, on lâchera pas. Avec votre énergie qu'on entend ce
06:12matin, Karen Darnot, représentante de l'association France Handicap en Ardèche, l'ex-APF. Merci beaucoup.

Recommandations