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00:00Ici Occitanie, le réveil 100% local, ici Matin.
00:05Nous sommes le mardi 11 février, 8h moins le quart, c'est l'heure de notre quart d'heure Toulousain dans lequel on vous pose cette question ce matin.
00:11Est-ce que vous connaissez ces troubles dys, comme la dyslexie, la dysorthographie ?
00:16Est-ce qu'ils sont bien pris en charge ? C'est un pédiatre qui vous répond ce matin en direct 05 34 43 31 31.
00:22Bonjour Docteur Thiebaud-Noël Villigue, vous êtes donc pédiatre à Toulouse et président de l'association Occit-Dyscré il y a 7 ans pour aider les enfants atteints de troubles du langage ou des apprentissages.
00:34On vous invite parce qu'on célèbre entre guillemets aujourd'hui les 20 ans de la loi handicap.
00:38D'abord est-ce qu'on sait combien d'enfants dans notre région sont concernés par ces troubles dys ?
00:44La fréquence on la connaît empiriquement à partir des données de la littérature.
00:48On considère que c'est aux alentours de 8 à 9 % d'une population qui a des troubles spécifiques du développement ou des apprentissages.
00:55Avec un gros biais c'est qu'en France il n'y a jamais eu d'études épidémiologiques sérieuses faites.
01:00Au travers du dispositif dont on reparlera tout à l'heure, le parcours de santé TSLA Occitanie,
01:06on a pu rassembler des données en vraie population et on confirme effectivement que c'est de l'ordre de 8 %
01:11avec un diagnostic qui ressort en tête c'est le TDAH aux alentours de 5,5 % d'une population.
01:16Mais est-ce qu'il n'y en a pas plus parce qu'on diagnostique beaucoup plus qu'avant aussi ?
01:20On diagnostique plus mais le trouble a toujours existé et la meilleure preuve c'est que quand on oppose le diagnostic pour un enfant concerné
01:29et qu'on nous largit bien le champ des difficultés et des points forts qu'il a,
01:33on se rend compte que les frères et sœurs peuvent être concernés et surtout les parents sont passés au travers du diagnostic
01:39et en ressentent souvent encore les effets négatifs.
01:41D'ailleurs on a entendu le témoignage d'une certaine Michèle qui a eu quatre garçons souffrant de trouble 10,
01:47donc il y a de la génétique forcément ?
01:49Il y a de la génétique mais qui n'est pas une génétique conventionnelle avec un gène, un syndrome.
01:54C'est une génétique qui est plurifactorielle, qui aujourd'hui ne permet pas un abord diagnostique.
02:00Peut-être que dans 10 à 20 ans on aura des éléments plus probants avec la science.
02:04Mais est-ce qu'on n'a pas tendance, et cette question ne va pas plaire aux pédiatres que vous êtes,
02:08à classer un peu trop vite les enfants, un enfant qui ne joue pas avec ses camarades,
02:12par exemple dans la cour d'école, est-ce qu'on ne va pas trop vite dire qu'il a un trouble ?
02:16Alors en fait notre critère central c'est l'intensité du trouble et surtout de ses conséquences.
02:22Autrement dit, ce n'est pas un symptôme qui fait le diagnostic, ce qui va faire le diagnostic c'est un ensemble de symptômes
02:28avec une sévérité, une durée et surtout un retentissement fort dans les différents aspects de la vie de la personne.
02:34Donc un enfant qui ne joue pas avec ses copains en maternelle, ça ne va pas faire un diagnostic.
02:40Par contre au fil du temps, quand on a une constellation de symptômes, on va pouvoir évoquer un spectre particulier.
02:46Alors comment on repère justement un trouble 10 ou un TDAH ?
02:51C'est un problème pour apprendre à lire, à écrire, pour comprendre des énoncés ?
02:56Alors comment on le repère ? D'abord il n'y a pas un âge fixe.
02:59Ce qu'il faut bien comprendre c'est que ces différents troubles rentrent dans un chapeau qu'on appelle les troubles du neurodéveloppement
03:05et qui vont être des entraves au développement de fonctions cognitives qui à un âge donné vont être nécessaires pour faire une acquisition.
03:13Vous donniez l'exemple pour apprendre à lire, on ne va pas parler de dyslexie ou de troubles de langage écrit avant l'âge auquel on enseigne aux enfants à lire.
03:21Donc avant le CP, on ne va pas se poser la question.
03:23On ne va constater un écart dans les apprentissages de l'enfant à condition qu'il soit soumis à une pédagogie adaptée.
03:30Cet écart va aller croissant malgré toutes les mesures.
03:33Et là, à ce moment-là, on se dira, tiens, est-ce que j'ai pas un trouble spécifique de langage écrit ?
03:37C'est votre quart d'heure Toulousain, on parle de ces troubles 10, des TDAH.
03:41Est-ce qu'ils sont bien pris en charge ? Est-ce que vous les connaissez ?
03:44Notre invité est pédiatre et répond à vos questions 05 34 43 31 31.
03:49On s'en voit un petit peu toujours quand on est parent, on culpabilise en se disant, est-ce que j'ai bien fait ?
03:52Est-ce que je lui ai montré les bonnes choses ? Je lui ai appris les bonnes choses ?
03:55C'est pas ça ? C'est pas ce ressort-là ?
03:58Non, c'est pas ce ressort-là.
03:59Par contre, ce que l'on enseigne à nos internes et à nos médecins, c'est de toujours écouter l'inquiétude des mamans.
04:05Parce qu'en fait, au fond des choses...
04:06Des mamans, uniquement ?
04:07Mais souvent des mamans.
04:09On est dans des rôles sociaux qui sont extrêmement genrés.
04:13Une maman qui, depuis toujours, se dit, il y a quelque chose, il n'est pas comme les autres,
04:17j'arrive pas à accrocher le regard, ou il n'évolue pas comme les autres enfants.
04:22Cette inquiétude fondamentale, il faut l'écouter.
04:24Et il ne faut pas la balayer d'un revers de main en disant, ça viendra plus tard,
04:28ça va se mettre en place à l'entrée au CP, ça va se mettre en place plus tard.
04:3205 34 43 31 31, on est au nord-ouest de Toulouse, à Bretz, avec Valérie.
04:38Bonjour Valérie !
04:39Bonjour Franck !
04:40Bienvenue !
04:41Peut-être que vous avez une question à poser au pédiatre, Valérie.
04:44En fait, moi je suis dyslexique également,
04:47et c'est moi qui ai découvert la dyslexie de mes trois enfants.
04:53Comment ? Comment ça s'est passé ?
04:55Eh bien déjà, pour ma grande, elle avait un trouble du langage, déjà.
05:00Et pour le dernier aussi.
05:02Donc avant tout, j'ai été me diriger vers une orthophoniste.
05:08Et après, j'ai vu aussi mon deuxième, où lui, il faisait des 8 à l'envers.
05:14Il faisait des 5 à la fin, en fait.
05:18Et je me suis dit, il y a quelque chose, il faut voir, quoi.
05:22Et mon médecin m'a suivie, et heureusement, car on m'a été voir une orthophoniste,
05:28et je n'avais pas tort.
05:29Et vous Valérie, vous aviez été diagnostiquée ou pas ?
05:32Oui, mais par contre, je ne sais pas quels sont les 10 que j'ai,
05:36puisqu'on était tous les 10 dans la même poche.
05:40Moi, j'ai 52 ans, donc à l'époque, on ne faisait pas de différence
05:45entre dyspraxique, dysorthographique, dys, dys, dys, dys.
05:49Donc on me disait, tu es dys, point barre.
05:51Merci beaucoup Valérie pour votre témoignage, docteur Thiebaud-Noël-Villig.
05:56Il y a beaucoup d'adultes qui ne sont pas diagnostiqués, et ça a des conséquences ?
05:59Alors ça dépend un peu des troubles.
06:01Oui, la majeure partie des adultes ne sont pas diagnostiqués,
06:03puisqu'ils ont fait leur enfance à un âge où la médecine et la pédagogie
06:08ne repéraient pas ces troubles-là.
06:10Les concepts ont beaucoup évolué, et l'origine même, les modèles théoriques ont évolué.
06:16C'est-à-dire qu'en France, par exemple, on est passé d'un modèle psychanalytique
06:20qui, entre guillemets, justifiait des difficultés relationnelles et de comportement,
06:24qui n'expliquait rien, qui n'apportait pas de solution,
06:27vers un modèle neurocognitif basé sur les neurosciences,
06:30sur l'imagerie cérébrale, sur des éléments probants.
06:33Et aujourd'hui, l'énorme différence, c'est qu'on pose des diagnostics,
06:37pas juste pour poser le diagnostic, mais on a derrière des approches rééducatives
06:42ou des thérapies qui permettent de corriger la trajectoire développementale.
06:4505 34 43 31, 31 en direct depuis Pêche-Busquot, au sud de Toulouse, avec Émilie.
06:50Bonjour Émilie.
06:52Bienvenue.
06:53Rapidement, est-ce que vous avez réussi à accompagner et aider vos enfants
06:57qui souffrent de troubles dys ?
07:00Alors moi, personnellement, je n'ai pas d'enfant qui souffre de troubles dys,
07:06juste un enfant qui est un peu actif et qui a des problèmes au niveau des apprentissages à l'école.
07:15Et du coup, je voulais sensibiliser effectivement les gens qui nous écoutent,
07:19les parents à ce sujet, puisque j'ai vraiment l'impression que,
07:24comme vous le disiez tout à l'heure, le fait de diagnostiquer un peu trop facilement des enfants
07:29qui ont des troubles du comportement et qui ne sont pas forcément liés à un TDAH.
07:34Moi, j'ai eu le cas où on m'a presque un peu forcé la main
07:39pour un traitement médicamenteux sur mon fils.
07:42Et j'ai trouvé ça aberrant et vraiment inquiétant.
07:45Il faut savoir que ce traitement médicamenteux, c'est une substance,
07:49c'est un dérivé d'une drogue qu'on peut apprécier à des enfants.
07:52Et ce sera sans doute la fin. Merci pour votre précieux témoignage, Émilie.
07:55On fait confiance à qui, docteur ?
07:58Il faut avoir des professionnels experts dans le sujet.
08:00C'est-à-dire que moi-même, en tant que pédiatre, quand j'ai fait mes études et mon clinique en pédiatrie,
08:05je ne connaissais rien sur les troubles du neurodéveloppement.
08:07Je me suis formé.
08:08Donc, l'idée qu'on développe dans Oxytadis, c'est d'organiser à l'échelle de la région
08:13différents niveaux d'intervention avec des médecins généralistes ou pédiatres
08:16qui diagnostiquent les troubles simples, et puis des équipes de second recours,
08:20des équipes spécialisées.
08:22On en a maintenant 80 sur la région, on a 21 équipes sur l'Occitanie.
08:26C'est un maillage de tous les départements et qui permet de répondre aujourd'hui
08:30à la demande de ce que sont les nouveaux diagnostics tous les ans.
08:33Et l'association Oxytadis que vous présidez permet la prise en charge de certaines consultations
08:38comme chez les psychomotriciens et psychomotriciennes.
08:41Merci beaucoup, docteur Thibault Noël-Villique,
08:44pédiatre à Toulouse et président d'Oxytadis, qu'on peut contacter sur Internet.
08:47Merci beaucoup.