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##SOYEZ_LIBRES-2025-02-12##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:048h12, Jean-François Aquillie, bonjour.
00:07Bonjour Jean-Jacques.
00:08Alors tout le monde en parle et nous en parlons beaucoup sur l'antenne de Sud Radio.
00:12Vous avez entendu les témoignages tout à l'heure.
00:14L'enquête autour du meurtre de Louise dans l'Essonne s'est accélérée
00:17avec la garde à vue d'un suspect, principal suspect.
00:21Ce meurtre d'une petite fille de 11 ans, d'une ado, d'une pré-ado de 11 ans,
00:27suscite une émotion largement relayée dans la plupart des médias,
00:30avec en toile de fond le débat autour du sentiment d'insécurité.
00:34Même si là il ne s'agit pas d'un suspect venu d'un quartier difficile,
00:38mais bien d'un quartier résidentiel, mais bien d'une famille bien connue,
00:45comme on dit, une famille française bien établie, comme on dit.
00:50La question est légitime, est-ce qu'on en fait trop ?
00:53Écoutez Jean-Jacques, au vu de la monstruosité des faits,
00:56j'ai envie de vous dire qu'on n'en fait jamais assez dans ces histoires-là,
00:59mais la question reste légitime au vu de ce qui s'est produit hier,
01:03quand vous allumiez les chaînes d'info continue et les émissions d'actu,
01:08qui étaient toutes en édition spéciale,
01:10alors que nous étions au cœur d'une enquête censée rester confidentielle.
01:15Je vous rappelle que nous sommes censés ne pas savoir ce qu'il s'y passe,
01:17et nous avions déjà un défilé d'experts pour spéculer sur l'ADN, sur les images vidéo.
01:23Alors, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il est difficile d'y échapper,
01:28notamment parce que, y compris pour ceux qui n'ont pas d'enfant,
01:32c'est difficile de ne pas se projeter dans une telle horreur,
01:35parce que cela peut arriver à chacun d'entre nous,
01:38quelle que soit notre origine, c'est important de le rappeler, vous venez de le faire,
01:42quelle que soit notre condition sociale, quelle que soit notre religion,
01:46cette histoire nous parle, et il faut attendre, bien sûr, ce soir,
01:49et ce sera le juge de paix, la déclaration à 18h du procureur de la République.
01:53– Alors, on a vu, on a entendu les commentaires, les interrogations,
01:57parfois légitimes, autour de la violence qui s'est emparée de notre société.
02:02Il y a dans ce pays, Jean-François, une inquiétude réelle
02:05autour des questions de violence et d'insécurité.
02:07– Oui, c'est une violence qui interroge, et puis vous savez, ces faits-là,
02:11eh bien, ils font de l'audience, et c'est une audience qui répond
02:14à une forme d'inquiétude collective, il y a une forme d'ambiguïté,
02:18il y a quelque chose de dérangeant dans cette histoire.
02:20Nous regardons, nous suivons, nous restons accrochés toute la journée
02:24sur des faits, au fond, qui sont parcellaires, en nous interrogeant,
02:28parce qu'au fond, ça nous touche, c'est un petit peu,
02:31on se demande, qu'est-ce qui produit cet effet-là ?
02:34En réalité, il y a quand même des moments difficiles,
02:37quand les uns et les autres s'interrogent sur le pédigré supposé d'un suspect
02:42dont nous ne savons pas, à ce moment-là, s'il est le coupable.
02:45Il y a ceux qui partent déjà sur un débat politique supposé,
02:50même s'indignent de voir peut-être...
02:53Certains disent, ah, pourquoi le Président de la République a-t-il organisé un sommet sur l'IA ?
02:58Il devrait être dans l'Essonne pour partager l'émotion.
03:01Ça va parfois trop loin, mais la couverture médiatique globale d'hier s'explique
03:06par ce moment de stress collectif que traverse la société.
03:10C'est justement parce que les Français sont inquiets
03:12qu'une partie du public est captivée, hypnotisée par ce drame terrible, Jean-Jacques.
03:16– Oui, et vous en voulez pour preuve.
03:18Vous rejoignez ce que disait Françoise de Gaulle tout à l'heure,
03:20vous en voulez pour preuve, ce que dit précisément
03:23le baromètre de la confiance politique du CIVIPOF publié hier.
03:27– Deux, trois données rapides.
03:29Il dit que l'insulter d'esprit est dominé par la méfiance, 45%,
03:32la lassitude, 40%, l'amorosité, 30%, la peur, 18%.
03:36Le bien-être n'arrive qu'en cinquième position,
03:38à 15% seulement des personnes sondées.
03:41L'autre donnée importante, c'est l'infamie qui reste la grande valeur refuge.
03:46Nous avons une France dans l'anxiété face à la crise, l'impasse politique,
03:51une France sensible au sujet de violences, d'immigration.
03:54Rappelez-vous, Roger Giquel, la date 18 février 1976,
04:00il y a un demi-siècle sur TF1, la France a peur.
04:04Nous sommes au lendemain de l'arrestation du meurtrier de Philippe Bertrand,
04:077 ans, c'est l'affaire Patrick Henry,
04:10c'est celle qui va mettre un terme à la peine de mort en France.
04:13Un demi-siècle plus tard, le terrible meurtre de Louise,
04:16par-delà ce qui réveille au fond de nous,
04:19répond aux mêmes ressorts, mêmes émotions collectives,
04:22nourrie par l'effet de loupe des médias que nous sommes,
04:25nous rappelle que nous sommes dans une situation d'urgence sociétale
04:29qui appelle à des réponses posées, larges, concrètes,
04:32sur des sujets trop longtemps négligés.
04:36– Jean-François, j'aime beaucoup,
04:39parce qu'il est toujours dans une forme de tempérance,
04:43je sais très bien ce qu'il a voulu dire sans le dire.
04:47– C'est-à-dire ?
04:49– Moi, par exemple, quand j'entends des présentateurs,
04:51si vous voulez, sur des chaînes info,
04:53qui sont déjà en train de spéculer sur le fait que forcément,
04:56ce jeune homme est peut-être un OQTF,
04:58et que ça va créer un débat politique.
05:00– Avant même de savoir ?
05:01– Avant même de savoir, il y a même un journal, Frontières,
05:04qui est déjà en train de remplacer Valeurs Actuelles sur l'extrême droite,
05:07qui a publié le nom d'un jeune homme arrêté,
05:10qui a été relâché dans les deux heures.
05:12Je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce que ça signifie,
05:14la folie dans laquelle nous sommes.
05:16– L'idéologie.
05:17– Cette petite fille, c'est dramatique,
05:19et je rejoins mon ami Aquilie Jean-François sur ce qu'il dit,
05:23ça nous touche tous, qu'on est des enfants ou pas,
05:25mais l'exploitation qui en est faite est insupportable,
05:28y compris l'exploitation de l'audience.
05:30Moi, je ne comprends pas comment on peut…
05:32J'ai regardé hier, ça me cassait la tête,
05:34et quand on parle du baromètre Sévipoff,
05:36les Français, ils démissionnent aussi de cela.
05:39Je ne pense pas que Louise soit l'obsession.
05:41Non mais écoutez-moi…
05:42– La BFM a fait 8 jours non-stop sur Pierre Palma.
05:45– Non mais je suis d'accord avec vous,
05:47parce qu'il y a ce côté, ces passions tristes,
05:50cette forme d'hypnose que nous avons là-dessus,
05:53mais quand tout retombe, la réalité de ce pays n'est pas celle-là.
05:57Ce pays a besoin de savoir où est-ce qu'on va ensemble, je le redis.
06:00C'est ça la réalité, c'est pas d'où est-ce que nous venons.
06:03Moi, je suis encore plus sévère que Jean-François.
06:07Je pense que la façon dont ce drame…
06:10C'est la double peine pour les parents de Louise.
06:12Je m'excuse, mais les parents de Louise ont fait passer tous les messages,
06:16notamment par Christophe Beaugrand,
06:18qui est un grand ami de la famille, l'animateur de TF1 et de LCI.
06:21Christophe Beaugrand, qui est un grand ami de la famille,
06:24a dit, écoutez-moi, les parents ne veulent pas qu'on instrumentalise cette affaire.
06:29Ils ont la double peine, les parents.
06:31Ils ont la mort, le drame épouvantable de leur fille poignardée à huit reprises,
06:35et ils ont toute une partie de la classe politique
06:39qui monte déjà, avant même de savoir, sur des noms, des prénoms maghrébins,
06:43des occupés, ça, c'est insupportable.
06:45– S'il y a de l'audience devant les chaînes en question,
06:48et chacun doit prendre sa part, y compris sur ceux de radio, j'imagine,
06:52c'est parce qu'au fond, les gens écoutent, regardent.
06:55Il y a certes les passions tristes,
06:57mais il y a aussi des réponses qu'il faut donner, de façon posée,
07:01avant de donner les réponses de société.
07:04– Jean-François, est-ce que vous pensez vraiment que la réponse de ce soir,
07:07de Gabriel Attal, qui essaie de se refaire la cerise politiquement,
07:10avec la réforme pour la 95ème mille fois de l'ordre d'énonce de 45
07:15sur la justice des mineurs, est-ce que vous pensez vraiment que c'est une réponse ?
07:18– Mais Françoise, là, en fait de la politique,
07:21Françoise, il y a une interrogation sur la justice des mineurs.
07:28– Je suis d'accord avec vous.
07:30– Bon, il ne faut pas chasser le dossier.
07:33– Mais qui le chasse ? C'est en faisant la loi,
07:36la loi qui compte pour Eiffeliser ce soir, qui ne sert à rien.
07:39– Ça c'est votre jugement, c'est votre jugement.
07:42Il est peut-être temps de modifier la loi, je ne sais pas.
07:45– Mais elle a déjà été modifiée des dizaines de fois.
07:49– Ce qui m'intéresse, ici, ce qui doit nous intéresser, nous les médias,
07:54ce sont les faits et non pas les commentaires.
07:57Le problème aujourd'hui, c'est qu'on balaie les faits rapidement
08:02pour passer directement aux commentaires et aux prises de position,
08:06qu'elles soient d'un côté ou de l'autre.
08:09Restons-en aux faits, les faits que nous essayons de rapporter
08:13le plus fidèlement possible, c'est notre rôle.
08:16Après le reste, ce n'est pas à nous.
08:18– C'est pour ça, c'est pas à nous.
08:20– C'est pas à nous.
08:21– Avec la conférence de presse du procureur de la République.
08:23– Bien sûr, mais aussi avec les services...
08:24– Il y aura un procureur de la République qui va nous apporter des faits,
08:26nous l'écouterons, nous avons donné des faits ce matin, chacun jugera.
08:29Vous avez entendu des témoignages de familles qui ont été dévastées
08:33par ce qui s'est passé, la famille de Louise est dévastée,
08:37la famille de Owen, s'il est prouvé que c'est lui le coupable, est dévastée.
08:42Les parents sont dévastés, ils ont apparemment couvert leur enfant.
08:46Nous verrons bien, nous verrons bien ce qui ressortira du procureur de la République.
08:50– D'accord, mais vous ne mettez pas entre-là, on dit exactement la même chose.
08:52– 8h21. – Voilà.

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