Avec Elisabeth Lévy et Françoise Degois
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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin. — Il est 8h25. Merci d'être avec nous, Benjamin Gleize. On en parle.
00:08Et si nous partions pour l'Algérie, expliquez-nous ce qui se passe en Algérie.
00:12— Eh ben on parle d'un hashtag. Un hashtag. Je ne suis pas satisfait. Les internautes se font emprisonner pour se moquer depuis le mois dernier.
00:20Il est devenu viral sur les réseaux sociaux, principalement auprès des Algériens les plus jeunes, qui l'utilisent pour montrer leur mécontentement
00:26quant à la situation politique et économique du pays. Sur France Info, un militant des droits de l'homme algérien, réfugié à l'étranger,
00:31raconte que ça devient une politique systématique, généralisée. Toute forme de contestation pacifique provoque une arrestation,
00:37puis des poursuites judiciaires. Le fait d'exprimer des opinions pacifiques devient un crime. Selon ce militant, une vingtaine de citoyens
00:44auraient déjà été arrêtés pour avoir donné leur opinion par le biais de ce hashtag. Je ne suis pas satisfait.
00:49— Vous imaginez dire simplement « Je ne suis pas satisfait », et vous vous retrouvez en prison. Voilà où en est le régime algérien.
00:57— Mais je crois qu'on le sait. En réalité, on sait... Enfin alors là, c'est ce cas particulier très intéressant. Je ne le savais pas.
01:03Mais il faut quand même rappeler peut-être à énormément de gens qui croient soutenir, qui croient qu'ils doivent soutenir le régime algérien ici
01:12que c'est une dictature absolument épouvantable, que la seule chose qu'ils savent faire pour essayer de mobiliser leur pays,
01:20c'est de cracher sur Israël, de cracher sur les sionistes avec un espèce de discours obsessionnel. L'Algérie, c'est un crève-cœur.
01:27Ça devrait être un pays richissime, une population qui est quand même éduquée. Et on devrait avoir le pays le plus riche.
01:34On devrait avoir le pays de cocagne du Maghreb. Vraiment, ça fait... Mais ça fait mal au cœur. Moi, ça fait mal au cœur.
01:39Pour avoir été en Algérie à deux reprises, j'ai été sidéré par la beauté. Je me suis dit, mais comment un gouvernement, par exemple,
01:46n'exploite pas la splendeur de Tipaza, dont nous parle bien sûr Albert Camus, la splendeur de ce qu'est véritablement...
01:52— La splendeur de la Camillie ! — La Camillie, la Bidjaïa...
01:55— Parlons pour nos amis Camillies un peu ! — ...de ce qu'est le Plan Sud. Alors moi, je ne suis pas du tout étonné. Merci, Benjamin et Jean-Jacques.
02:01Je n'avais pas vu ce hashtag. Je ne suis pas du tout étonné, car tous les copains algériens que j'ai, qui sont journalistes, me disent
02:07que Bouteflika, c'était l'agnote à côté de ce nouveau pouvoir qui, comment dirais-je, embastille à tour de bras tous les jours
02:15uniquement pour délit d'opinion. Et je le redis – et vous allez dire que c'est une obsession – honte à LFI d'avoir fait de Rima Hassan
02:22une parlementaire européenne qui est capable de dire toutes les aurores qu'elle dit. Bien sûr, sur Gaza, c'est pas le sujet.
02:28Mais qui est capable de refuser, s'il vous plaît, la position commune du Parlement européen.
02:36J'ai une hypothèse là-dessus, mais peut-être que là, je vais retourner vers vous, cher François. Rima Hassan, je pense qu'elle était assez proche
02:41du régime syrien, du feu, le régime syrien. Peut-être même avait-elle des aides, je ne sais pas. Mais en tous les cas, elle était assez proche
02:49du régime syrien. Peut-être a-t-elle besoin d'un nouveau patron, parce que l'allégeance qu'elle fait au président algérien,
02:55sinon, c'est absolument incompréhensible. Mais je voudrais dire aussi que j'ai une pensée pour nos compatriotes franco-algériens,
03:02pour les milliers, centaines de milliers, on ne sait pas exactement, mais qui sont aussi l'objet de pressions énormes du régime ici,
03:11via d'ailleurs un certain nombre de relais qu'on connaît très bien, via aussi les mosquées, via la mosquée de Paris,
03:18et qui sont l'enjeu d'une espèce de tentative de contrôle. Et moi, je voudrais leur dire, vraiment, c'est regrettable pour nous,
03:26ils sont français, ce qui, évidemment, les Algériens ne reconnaissent pas, et que donc, ils ne doivent rien à ce régime pourri.
03:32Voilà ce que je veux dire. — Après, il va falloir, à un moment donné, qu'on se mette tous d'accord. Vous parliez aussi de l'attaque,
03:38ce qui n'était pas vraiment le cas sous Bouteflika, permanent obsessionnel antisioniste, contre le Maroc, parce que vous savez
03:45que le Maroc a ouvert une ligne directe... — Ah oui, le Maroc, c'est des Juifs, maintenant, pas des Algériens.
03:48— Non mais bien sûr, le Maroc a ouvert une ligne directe avec Israël, par Casablanca ou par Rabat ou Marrakech, je ne sais plus.
03:53— Ça fait très longtemps qu'il y a des Israéliens au Maroc. — Non mais bien sûr, ça n'existe pas. Mais je veux dire par là
03:58qu'il faut absolument aider les Algériens à s'en sortir, parce que c'est quoi, l'étape suivante ? Et vous en parliez un jour, Jean-Jacques,
04:04qu'est-ce que c'est, l'étape suivante, dans l'échelle des perroquets où nous montons les uns et les autres ?
04:08Ça veut dire des installations russes en Algérie ? — Mais oui. — Ça veut dire des installations militaires russes en Algérie ?
04:13— Évidemment. — C'est ça que ça veut dire ? — Évidemment. — Voilà. Donc il faut que... Je sais pas ce que fait Barreau,
04:17M. Barreau, M. le ministre. — Je vais l'interroger. Ne vous inquiétez pas sur Algérie. — On pense vraiment à tous ces gens qui sont courageux,
04:24qui défendent leur liberté là-bas, qui se retrouvent en taule. Franchement, c'est ça. — On pense à Boilem Sansalle.
04:29— Tout ça, parce qu'on partage. — Évidemment, on pense à Boilem Sansalle, dont nous exigeons...
04:33— Je vais demander à Jean-Noël Barreau s'il a des nouvelles de Boilem Sansalle. — Oui, parce qu'il n'est pas en très bonne santé.
04:39— Il est 8 h 29. Merci beaucoup à toutes les deux. Merci. Laurie Leclerc, l'actualité, les titres.