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Anne Brassié reçoit Anne Le Pape pour son livre "Léon Daudet - Critique littéraire" paru aux Editions de Flore, préfacé par Stéphane Giocanti. Ce Rabelais moderne a tout lu en son temps et nous en rend compte dans des critiques fabuleuses, intuitives et toujours justes. Son plaisir suprême est de porter à la clarté et à la joie par la découverte d'un nouvel écrivain. "Le travail ne saurait être qu'une dépendance de la joie". Quant à la violence dont on l'accuse, c'est la sagesse même : "La sagesse au sens grec du mot est tantôt d'être violent tantôt de ne l'être pas. Elle n'est pas d'être tiède et plat". Un exercice d'admiration et un pur bonheur de littérature.

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Éducation
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00:00:00Chers amis de TV Liberté, bonjour ! Nous filons au cinéma pour reprendre une expression
00:00:28ancienne avec Renaud Bourlof. Bonjour Renaud. Bonjour Anne. Et alors je dois vous confirmer,
00:00:35Renaud est un très bon critique, il nous avait bien vanté en fanfare que je ne m'étais
00:00:42pas précipitée à voir. Je suis allée le voir sur ses conseils et j'ai trouvé que
00:00:48c'était un film magnifique et j'ai compris l'engouement du public. L'engouement du public
00:00:54puisqu'il en est à un millier. Deux millions. Deux millions d'exemplaires. Il est sorti le 27 novembre,
00:01:02au dernier des comptes du 2 février il est à plus de deux millions d'entrées. Alors vous pouvez y
00:01:08aller, vous pouvez y aller aussi en famille et il faut souligner, moi j'ai vu, je n'ai pas vu ce
00:01:17que vous aviez vu, c'est-à-dire l'opposition entre le petit, l'enfant élevé. Le contraste entre Meudon et le Nord qui ressemble un peu au contraste de la vie d'un peuple tranquille.
00:01:28C'est doué d'un Beaumont, c'est une commune fictive dans le film. C'est une commune fictive, enfin bon. Et le jeune homme qui est élevé dans une famille bourgeoise.
00:01:37J'y ai vu, rappelons le sujet, c'est deux jeunes garçons qui ont été adoptés dans deux familles différentes et d'abord ils ont été abandonnés, ensuite ils ont été adoptés et ils ont été séparés.
00:01:54Et les deux se révèlent, deux grands musiciens et l'un devient chef d'orchestre, l'autre joue du trombone dans la fanfare de son usine, mais les deux sont très, très, très musiciens et c'est l'histoire de leur rencontre, je n'en dis pas plus.
00:02:15Mais à mon avis, le véritable drame, et toute la fin le raconte, c'est bien sûr le fait de découvrir pour l'un qu'il a été abandonné et qui en est meurtri de la prendre à 30 ans.
00:02:35Et deuxièmement, c'est le drame de la séparation des frères. Et si à mon avis ce film est magnifique, je dois vous dire que j'ai pleuré à la fin du film, c'est cette scène merveilleuse d'amour fraternel qui les étreint l'un et l'autre.
00:02:57Et cette tristesse d'avoir vécu jusque-là sans ce frère. Et ça c'est un éloge à la famille, à la vie des frères et sœurs. Je trouve qu'on n'en parle pas assez, c'est là que le film est magnifique, c'est cet amour que ces deux frères ont l'un pour l'autre, jusqu'à faire des choses incroyables, mais je n'en dis pas plus.
00:03:25Voilà pour Enfant Phare.
00:03:27Oui, c'est vrai que c'était une fin d'année Enfant Phare, l'année 2024, une fin d'année prodigieuse aussi avec un autre film sur l'amour fraternel entre deux sœurs.
00:03:33Vous avez raison et qui malheureusement…
00:03:35Qui malheureusement est passé inaperçu, ça on ne le dira jamais assez, mais ça n'a eu aucune visibilité, c'est dommage.
00:03:39Il y a eu beaucoup moins de publicité sur ce film.
00:03:41Oui, c'est vrai.
00:03:43Et pourquoi ? Parce que la publicité elle est régie par des journaux, les médias, les merdias comme disent beaucoup de gens, et ces merdias jugent avec une grille de propagande.
00:03:57Et Enfant Phare rentre dans cette grille de la propagande, puisqu'on dit c'est des frères, des médias opposés et tout et tout, alors que les prodigieuses ne rentrent pas dans cette propagande.
00:04:13Et c'est très intéressant de juger les films comme ça sur la propagande.
00:04:17Et on voit très bien que seuls ceux qui sont promus sont ceux qui répondent aux exigences de la propagande du moment.
00:04:25J'ai vu un autre film, alors là qui ne répond à aucune exigence de propagande, c'est un film japonais.
00:04:31Il faut dire que j'ai un défaut Renaud, j'aime les films japonais, je ne sais pas pourquoi, je ne suis jamais…
00:04:37J'en regarde un peu moins j'avoue.
00:04:39Alors bon, il y a quand même des très très grands cinéastes japonais.
00:04:43Il n'y a qu'Osawa et puis Miyazaki aussi avec les dessins animés.
00:04:47Osu, ils ont un art de manier la caméra qui est extraordinaire.
00:04:53Il y a une certaine lenteur dans le cinéma japonais qui m'impressionne et qui me permet de voir dérouler une histoire.
00:05:03Et donc voilà, je suis allée voir Le Jardin Zen.
00:05:09Et en fait, c'est une histoire tragique, souvent traduite sous le mode comique.
00:05:19Et c'est l'histoire d'une femme mariée, abandonnée par son mari, avec un enfant et son beau-père grabataires qu'elle nourrit.
00:05:35Et c'est au lendemain du tremblement de terre qui a provoqué les inondations et les émanations terribles de Fukuyama,
00:05:49de cette usine nucléaire, et qui annonce que toutes les eaux sont polluées, vont être polluées.
00:05:57Une femme, je dirais, polytraumatisée.
00:06:01Et cette femme est une femme comme souvent au Japon.
00:06:07Souvent au Japon, on n'exprime pas ses sentiments.
00:06:11Quand on veut pleurer, on rit.
00:06:13On se cache beaucoup.
00:06:15Tout est intériorisé.
00:06:17Et cette femme va survivre en s'inscrivant dans une secte.
00:06:23La secte de l'eau de la vie verte.
00:06:29Elle doit boire une eau que produit une femme escroque, bien évidemment, qui se fait beaucoup d'argent en vendant cette eau.
00:06:39Je ne vous en dis pas plus, mais c'est vrai que c'est sinistre.
00:06:45En fait, c'est quand même une présentation du Japon moderne qui ne fait plus d'enfants.
00:06:55Là, il y a un enfant, mais ils ont tous un enfant.
00:06:59Mais pas plus, quand ils en ont.
00:07:03Ce pays qui a été traumatisé par Hiroshima, on n'en parle jamais, mais il faut tout de même dire qu'il est là.
00:07:13Cette propagande pour faire rentrer nos concepts qui ne sont absolument pas les leurs, et qui a fracassé une société traditionnelle.
00:07:23Ils ont perdu leur société traditionnelle.
00:07:25Et qu'est-ce qu'ils ont trouvé ?
00:07:27Des sectes.
00:07:29Le secte de l'eau verte.
00:07:31La vie de l'eau verte.
00:07:33En cela, c'est extrêmement intéressant, mais ce n'est pas un film facile à regarder.
00:07:39J'en profite pour vous parler d'un nouveau livre qui est sorti aux éditions Les Sept Cavaliers.
00:07:47C'est le premier livre de Jean Raspail qui est réédité.
00:07:53Et pourquoi est-ce que j'en parle ?
00:07:55Parce que c'est un livre sur le Japon.
00:07:57Le jeune Raspail voyageait beaucoup aux confins de la Terre.
00:08:02En Patagonie.
00:08:03En Patagonie, bien sûr.
00:08:06D'abord en Amérique, en descendant au Kanoé les chemins du roi.
00:08:11Les canaux.
00:08:13Les grands canaux qui vont du nord au sud de l'Amérique.
00:08:17Et là, il est allé passer huit mois au Japon.
00:08:21Et il en revient avec un roman extrêmement amusant.
00:08:27Il imagine un groupe de touristes, d'une dizaine de personnes, qui vont vivre trois semaines d'un voyage de luxe.
00:08:36Donc les gens qui viennent là sont des gens très très nantis.
00:08:39Et notamment, un patron de presse américain qui veut à tout prix, très très friqué,
00:08:47qui veut à tout prix imposer la démocratie au Japon.
00:08:52C'est quand même dix ans après les bombardements d'Hiroshima.
00:08:56Donc il y a un petit côté ironique tout de même d'avoir balancé une bombe
00:09:02et après dire aux gens, au nom de la démocratie, je vous prie de changer de régime.
00:09:10L'empereur japonais n'avait pas envoyé de bombe en Occident.
00:09:15Et il vient aussi pour libérer les geishas, c'est-à-dire mettre en l'air toute la société japonaise
00:09:29qui donne une place très importante à ces femmes, à ces geishas,
00:09:35qui ne sont pas toutes des prostituées, qui sont quelquefois des femmes qui seulement illustrent des repas.
00:09:42Enfin c'est très très...
00:09:44Et puis il y en a une autre américaine qui veut convertir les locaux, bien sûr.
00:09:51Elle est évangéliste donc elle veut aussi que les Japonais deviennent évangélistes.
00:09:56Et en fait la thèse de... c'est amusant parce que c'est le premier livre de Jean Raspail.
00:10:02Et il y a tout de même cette phrase, l'écrivain qui vient chez vous va apporter le malheur.
00:10:11C'est quand même une phrase étonnante, qu'il a nuancé plusieurs fois et qu'il faut nuancer bien évidemment.
00:10:19Enfin toute son œuvre est une illustration de la disparition des sociétés traditionnelles
00:10:29polluées par l'arrivée des étrangers.
00:10:33Donc c'est un livre qu'il faut lire, qui m'a fait rire infiniment.
00:10:39Et j'ai retrouvé le Jean Raspail que j'ai bien connu.
00:10:42Donc je vous le conseille.
00:10:44Voilà, fin de ma petite chronique de cinéma.
00:10:47Et vous, Renaud, vous allez nous parler...
00:10:51Un début d'année qui commence dans les hauteurs, c'est le cas de le dire, avec le retour de Mel Gibson.
00:10:57C'est joliment dit, oui.
00:10:58Voilà, le titre du film c'est Vola au risque.
00:11:01Donc Vola au risque, c'est un thriller que je déconseille à ceux qui ont peur de l'avion.
00:11:05Oui, merci, je ne dirais pas.
00:11:07Alors, le film commence au fin fond de l'Alaska, dans un motel au milieu de nulle part.
00:11:12Un individu travaillant pour la mafia est arrêté par les forces de police,
00:11:17par un agent fédéral, par une femme agent fédéral.
00:11:20Donc maintenant l'enjeu va être de le transporter de l'Alaska à New York.
00:11:25La première étape du voyage, c'est un vol d'environ une heure jusqu'à Anchorage.
00:11:29Anchorage qui est la plus grande ville de l'Alaska.
00:11:31Le vol se fait dans un petit avion, un coucou, piloté par un pilote privé, joué par Mark Wahlberg.
00:11:39Et très vite, dès le début du voyage, du trajet, on découvre que le pilote a un profil assez louche.
00:11:48Et en fait, ça va être un affrontement en huis clos, dans un avion, au-dessus des montagnes.
00:11:55Le pire de tout.
00:11:56Sintex.
00:11:57Sintex.
00:11:58Attendez, mais Sintex, si ça vous a impressionné.
00:12:00Alors là, surtout n'allez pas voir vol à haut risque.
00:12:03Vous avez des sueurs froides du début à la fin du film.
00:12:06Vous avez le pilote qui affronte ces deux passagers.
00:12:11Et l'avion commande le pilote pendant ce temps-là.
00:12:12Donc à plusieurs reprises, l'avion manque de se crasher dans les montagnes.
00:12:17Sachant que même si jamais il y avait des survivants, ils sont mis nulle part dans la neige.
00:12:25C'est pas compliqué.
00:12:26Pendant une heure et demie, le spectateur est scotché sur son siège.
00:12:29N'en dites pas plus.
00:12:30Il n'y a pas une minute où la tension baisse.
00:12:33Du début à la fin, on est captivé.
00:12:36Donc c'est vraiment un retour en fanfare que nous fait Mel Gibson,
00:12:40près de dix ans après son dernier film.
00:12:42Puisque son dernier film en tant que réalisateur,
00:12:44c'était une ture à points qui était sortie en 2016.
00:12:47Donc ça y est, il fait son grand retour.
00:12:51Et il y a un projet.
00:12:53Avec de nombreux projets.
00:12:54Il y a un grand projet.
00:12:55Son grand projet, c'est la suite, bien sûr, du film le plus controversé de tous les temps.
00:13:00La suite, bien sûr, de La Passion du Christ.
00:13:02Ah non, oui, j'aime pas le mot controversé parce que…
00:13:05Je l'emploie un peu avec un ton sarcastique, bien sûr,
00:13:07parce que les controverses sont injustes, bien sûr.
00:13:09C'est un mot qui veut jeter le discrédit sur quelque chose, vous comprenez ?
00:13:14Donc il ne faut pas employer ce vocabulaire de…
00:13:16Sauf si on l'emploie avec sarcasme, évidemment.
00:13:18Voilà, vous l'employez avec sarcasme.
00:13:20Avec les guillemets, bien sûr.
00:13:21Avec les guillemets, bien sûr.
00:13:22Comme disent les gens.
00:13:23Parce que, évidemment, c'est le film qui a bouleversé tous les spectateurs.
00:13:27Je pense que personne ne peut rester indifférent à l'issue de la projection.
00:13:31Peut-être que vous l'aviez vu lors de sa sortie.
00:13:34Moi, je n'avais que 11 ans, donc je me souviens juste d'avoir vu au journal télévisé
00:13:38quelques images du film.
00:13:39Vous l'avez vu depuis ?
00:13:40Bien sûr.
00:13:41Alors là, je l'ai vu, j'ai attendu le bon moment pour le voir,
00:13:44c'est-à-dire un moment pendant le carême.
00:13:46Une semaine de pâques, oui, c'est très bien.
00:13:48En l'occurrence, c'était un mercredi saint.
00:13:49Et effectivement, à l'issue de la projection, j'étais abasourdi.
00:13:54Disons-le clairement.
00:13:55À un tel point que je suis même allé dire bonjour à quelqu'un
00:13:59à la sortie du film en oubliant que je l'avais vu avant.
00:14:01Et j'étais un peu chamboulé.
00:14:04Voilà, je m'en suis aperçu après.
00:14:06Alors, quel est ce beau projet ?
00:14:07C'est la résurrection.
00:14:09Le titre devrait être Résurrection, chapitre 1.
00:14:12Ce sera un film en deux parties.
00:14:14D'après les quelques informations qu'on a pour le moment,
00:14:18le film devrait commencer à partir de la mise au tombeau
00:14:23jusqu'à la résurrection.
00:14:27Donc, on y verrait tous les événements qui sont déroulés
00:14:31entre le samedi saint et la résurrection.
00:14:35Oui, les pèlerins des Maus et tout ça.
00:14:37Voilà.
00:14:38Et il semblerait que Mel Gibson s'intéresse beaucoup
00:14:40à tout ce qui était, justement, tout ce qui était d'ordre surnaturel
00:14:45qui a très peu été représenté par l'art,
00:14:47notamment la descente aux enfers.
00:14:49Donc, il a évoqué dans une interview la chute des anges.
00:14:53Donc, le film semblait…
00:14:55Ça a été représenté par les tableaux.
00:14:58Quelques tableaux.
00:14:59Et les écrivains d'antes.
00:15:01Oui.
00:15:02Mais en effet, c'est un…
00:15:05Donc, c'est un projet qui l'a mûri depuis déjà un certain nombre d'années.
00:15:11Je crois qu'on en parlait déjà…
00:15:12Déjà en 2016, lors du film Tune sur un point,
00:15:14il avait déjà commencé à évoquer ce projet.
00:15:16On sait qu'on retrouvera Jim Caviezel, bien sûr, dans Le rôle du Christ.
00:15:20Cette fois-ci, il n'a plus l'âge du rôle,
00:15:22puisque c'était il y a 20 ans, bien sûr.
00:15:25Voilà.
00:15:26Donc, un film qu'on attend avec impatience.
00:15:27Il semblerait que le tournage devrait commencer au cours de cette année.
00:15:30Bien.
00:15:32Bien, bien, bien.
00:15:34Nous irons, nous irons.
00:15:36Et puis, Mel Gibson, oui, qui continue ses activités un peu plus politisées,
00:15:41puisqu'il a été nommé, vous l'avez appris sûrement,
00:15:43ambassadeur spécial à Hollywood, pour essayer de sortir…
00:15:48Alors, ambassadeur spécial, c'est un titre symbolique, en fait.
00:15:51Oui.
00:15:52Son rôle, avec Sylvester Stallone et John Voight,
00:15:55c'est de mettre fin un peu à l'hégémonie culturelle
00:15:59de la gauche démocrate, progressiste, bien pensante,
00:16:02wokiste à Los Angeles.
00:16:04Marquer cette gauche.
00:16:05Cette Hollywood a déjà été très abîmée et pratiquement éradiquée,
00:16:09puisqu'il y a le feu qui a dévoré toute leur région.
00:16:13Donc, qu'est-ce qui s'est passé là, selon vous ?
00:16:17Est-ce que c'est Sodome et Gomorre ?
00:16:19Je ne sais pas.
00:16:20Je n'ai pas de réponse à la question.
00:16:23Il y a aussi un film…
00:16:25Pour ceci dit, Mel Gibson a perdu sa maison dans les flammes, quand même.
00:16:28Oui.
00:16:29Il paraît.
00:16:30Mais il a publié un tweet, je crois que c'était sur le réseau social X,
00:16:35affirmant qu'il a perdu sa maison,
00:16:37mais ses proches et lui sont en sûreté et c'est l'essentiel.
00:16:40Bien sûr.
00:16:41Il est à mi-chemin de la terre et du ciel.
00:16:45Il est plus déjà vers le ciel que sur terre.
00:16:48Il s'est légèrement détaché de tous ceux qui l'environnaient.
00:16:54Et il a été détaché par les autres.
00:16:57Il a été exclu de tout.
00:16:59Oui, vous connaissez l'histoire.
00:17:01Quand il a proposé à Jim Caviezel de jouer Jésus dans le film
00:17:05La Passion du Christ, il lui aurait dit
00:17:08« Tu sais que plus rien ne te sera proposé par les grands studios hollywoodiens. »
00:17:11Jim Caviezel aurait répondu « Nous devons porter notre croix. »
00:17:14Effectivement, les portes des grands studios hollywoodiens se sont fermées après.
00:17:17Oui, ce qui est assez étonnant.
00:17:21Un film à venir sur La Calasse.
00:17:24Alors La Calasse, on peut aller le voir.
00:17:27Oui, il est déjà…
00:17:29On peut aller le voir.
00:17:30J'étais allé le voir, bien sûr, en avant-première.
00:17:34La Calasse, alors Maria Callas, dans les années 70,
00:17:37pendant ses derniers moments à Paris, dans le 16ème arrondissement,
00:17:40elle se remémore les moments importants de sa vie,
00:17:44quelques moments de son enfance difficile.
00:17:47Très pauvre, oui.
00:17:48Très pauvre, avec une mère abusive.
00:17:53Et quelques scènes qui laissent penser à une sorte d'exploitation de sa vie.
00:18:02Son histoire d'amour tourmentée avec Aristote Onassis.
00:18:05Oui, ça, ça a été la bêtise de sa vie.
00:18:07Mais quand on connaît sa pauvreté, dans l'enfance,
00:18:11on comprend qu'elle a été fascinée par cet librius qui lui fait…
00:18:17qui a quand même été un élément triste dans cette vie.
00:18:21Oui, oui.
00:18:22Combien de temps a duré leur histoire, en plus ?
00:18:26Jusqu'à la mort d'Onassis.
00:18:28Ah ben non, il a…
00:18:29Si, si, elle allait le voir, même quand il était marié avec Jackie Kennedy,
00:18:32mais elle allait le voir.
00:18:33Ne me dites pas que son histoire a duré jusqu'à sa mort,
00:18:35puisqu'il était déjà en main par Jackie Onassis.
00:18:40Elle n'était plus sa compagne, mais elle allait le voir discrètement.
00:18:42Non, mais on est bien d'accord, on est bien d'accord.
00:18:44Mais enfin, il s'est foutu d'elle, excusez-moi de passer moins l'expression.
00:18:47Voilà.
00:18:48Elle n'a pas saisi que c'était quand même un grand requin, le gars.
00:18:53Et qu'il lui fallait des femmes célèbres.
00:18:56Donc voilà, un film assez triste, avec beaucoup de musique.
00:19:00Beaucoup de musique et des images du passé, des films du passé, de sa voix.
00:19:05On la voit en train de chanter.
00:19:06Oui, bien sûr.
00:19:07Alors par contre, l'actrice n'est pas très ressemblante.
00:19:09Angelina Jolie, elle n'est pas très ressemblante.
00:19:11Ah, c'est Angelina Jolie ?
00:19:12Oui.
00:19:13Par contre, on s'y laisse prendre.
00:19:15Elle n'est pas très ressemblante, mais c'est crédible.
00:19:17Elle est belle, en tout cas.
00:19:18Oui, oui.
00:19:19Parce que la Kala, ce n'était pas très belle.
00:19:20Elle avait un physique particulier, elle avait un visage particulier.
00:19:23Il se trouve qu'hier soir, j'ai regardé une soirée.
00:19:26On me dit qu'on ne regarde plus la télévision.
00:19:30Mais si, je regarde la télévision le soir.
00:19:35Il y avait une soirée en hommage à la Kala,
00:19:38la rediffusion d'ailleurs d'une émission que j'avais déjà vue il y a une dizaine d'années.
00:19:42Donc, elle était en gros plan.
00:19:47On entendait sa voix qui était d'une finesse et d'une nuance extraordinaire.
00:19:56Mais c'est vrai que ce n'était pas Angelina Jolie qui, elle, est très jolie.
00:20:01Oui.
00:20:03Et puis, on a aussi de jolies vues de la ville de Paris.
00:20:07Oui.
00:20:08Ils ont très bien sublimé la capitale,
00:20:10exploité tout le potentiel qu'il y avait à tourner dans la ville lumière.
00:20:13On a de belles vues du Trocadéro.
00:20:16On a de très belles vues de la place Vendôme, des jardins du Louvre.
00:20:20Je crois que c'est les jardins du Louvre qu'on appelle.
00:20:23Vous savez, le parc, le jardin public en face du Louvre.
00:20:25Oui.
00:20:26C'est comme ça qu'il s'appelle.
00:20:27Même si le film n'a pas été intégralement tourné à Paris,
00:20:29il a été aussi tourné en partie à Budapest.
00:20:32On s'est dit que Budapest, ça pouvait peut-être figurer Paris sur certains aspects.
00:20:36C'est incroyable.
00:20:37C'est une drôle d'idée.
00:20:38C'est parce que c'était moins cher à Budapest, mon ami.
00:20:39Oui, c'est possible.
00:20:40Voilà.
00:20:41Eh bien, merci beaucoup Renaud.
00:20:43On va finir la chronique dans la bonne humeur avec un petit spectacle familial.
00:20:47Paddington au Pérou.
00:20:48Oui, oui, oui.
00:20:49Le retour de l'ours en peluche bien élevé.
00:20:51Enfin, non, je dis un ours en peluche, un ourson, un ourson qui parle.
00:20:54Un ourson, un vrai ourson.
00:20:55Le petit ourson bien élevé avec son chapeau,
00:20:58qui cette fois-ci nous emmène en voyage au Pérou.
00:21:01Parce qu'il a obtenu son passeport.
00:21:03Ben oui, un ourson avec un passeport.
00:21:05Une drôle d'idée.
00:21:06Et il va emmener sa famille d'adoption, sa famille de cœur, sa famille mécanique.
00:21:10À la recherche d'un trésor.
00:21:11À la recherche de l'Eldorado.
00:21:12Oui.
00:21:13Oui, parce qu'à Londres, il apprend que sa tante Lucie,
00:21:16qui vit dans une maison de retraite pour les ours,
00:21:18C'est ça.
00:21:19est malade.
00:21:20Et donc, il veut vite aller la secourir.
00:21:22Et puis, il se retrouve dans la jungle.
00:21:24Bon, c'est vraiment un spectacle à voir en famille.
00:21:28Mais je l'ai vu en présentation.
00:21:30Et j'ai aimé parce que le dessin est beau.
00:21:33Et moi, si vous voulez un dessin animé dont le dessin est laid et vulgaire,
00:21:37c'est rédhibitoire pour moi.
00:21:40Et donc, les derniers Walt Disney, je ne les aime pas du tout
00:21:42parce que les petites filles ressemblent, ne sont pas belles et ne sont vulgaires.
00:21:49Alors que là, Paddington, c'est très entraînant et gai.
00:21:54Et le petit ours a l'air d'un petit ours.
00:21:57Oui, c'est ça.
00:21:58Et puis, il y a un côté un peu plus dagogique,
00:22:00puisqu'il est toujours très bien élevé, très attachant, très sympathique.
00:22:04En fait, Paddington, c'est assez peu connu en France.
00:22:06En Angleterre, l'ours Paddington, il est presque aussi célèbre que Winnie l'ourson.
00:22:10Mais curieusement, nous, en France, on ne le connaît que depuis 2014,
00:22:13avec le premier film Paddington.
00:22:15Oui, on n'a pas encore éclusé toutes les richesses de l'Angleterre ni de l'Amérique.
00:22:21C'est ça que vous voulez nous dire.
00:22:22Il faut qu'on se mette encore plus à l'école de l'Angleterre et de l'Amérique.
00:22:26Vous savez, moi, j'ai passé une sacrée année en Angleterre, vous savez.
00:22:30C'est vrai ?
00:22:31J'y habitais un an.
00:22:32Ah oui ? Vous avez travaillé ?
00:22:33J'étais encore étudiant.
00:22:34Vous étiez encore étudiant ? Vous nous direz ça.
00:22:36Dans la ville des Peaky Blunders.
00:22:38Ah, oui.
00:22:39C'est Birmingham.
00:22:40Birmingham, très bien.
00:22:42Oui, donc vous connaissez.
00:22:44Merci beaucoup, Renaud.
00:22:46C'est moi qui vous remercie.
00:22:47De ces invitations et de votre bon jugement.
00:22:59Chers amis de TV Liberté, bonjour.
00:23:01Nous avons la joie de recevoir ce matin Anne Lepap, journaliste écrivain.
00:23:06Bonjour, Anne.
00:23:07Bonjour, Anne.
00:23:08Nous nous connaissons bien puisque nous avons travaillé ensemble
00:23:11dans ce prestigieux quotidien qui s'appelait Présent,
00:23:15créé par Jean-Baptiste Durand, entre autres.
00:23:19Et vous nous proposez ce matin un livre
00:23:24qui s'appelle Léon Daudet, Critique littéraire,
00:23:27aux éditions de Flore.
00:23:30Nous allons évoquer un livre qui est très amusant
00:23:38qui s'appelle Le Petit Monde de Léon Daudet.
00:23:40Floris-Lège des souvenirs pour le 80e anniversaire de sa mort
00:23:45de Philippe Champion aux éditions de l'Action française.
00:23:50Philippe Champion a une prose extrêmement intéressante et amusante
00:23:56et donc c'est un plaisir de le lire.
00:23:59Et nous allons aussi évoquer, vous publiez en même temps
00:24:07un petit livre aux éditions de l'Homme nouveau.
00:24:10Nous n'allons pas nous apesantir dessus
00:24:13mais nous allons prévenir les auditeurs.
00:24:15La Tradition liturgique, les rites catholiques latins et orientaux
00:24:21reçus des apôtres aux éditions de l'Homme nouveau.
00:24:28Alors qu'est-ce que c'est que ce livre, La Tradition liturgique ?
00:24:33Alors là c'est une enquête en fait.
00:24:35Je me suis intéressée, j'étais comme vous le savez Anne,
00:24:39responsable notamment des pages religieuses de présent.
00:24:42Je me suis donc intéressée au domaine religieux,
00:24:46donc à la liturgie.
00:24:48Quand on s'intéresse à la liturgie latine,
00:24:51on a envie d'aller voir les autres liturgies catholiques.
00:24:55Et on a la chance à Paris de pouvoir assister à neuf rites catholiques,
00:25:00deux rites orientales, donc neuf rites orientaux.
00:25:03Je ne veux pas en oublier.
00:25:05Il y a donc russes, ukrainiennes, roumaines,
00:25:09melkites, syriac, maronites, arméniennes,
00:25:12coptes et chaldéennes.
00:25:14Donc en fait je suis allée assister à la Divine Liturgie
00:25:19puisque c'est le nom de la messe chez les orientaux.
00:25:23J'ai rencontré le responsable,
00:25:27notamment souvent les prêtres.
00:25:29J'ai aussi fait des entretiens avec des biritualistes,
00:25:33avec des gens qui connaissent bien ces rites.
00:25:37Et voilà, ça donne ce petit livre qui est en fait une sorte de guide.
00:25:42Et les gens qui vivent en province
00:25:44peuvent aussi assister à des rites orientaux.
00:25:47Et que l'on sache que quand on va assister à la Divine Liturgie
00:25:51chez les melkites ou chez les arméniens,
00:25:54on remplit son devoir dominical.
00:25:57Alors on ne peut pas s'empêcher de conclure,
00:26:01après avoir lu votre livre,
00:26:03que toutes ces traditions sont parfaitement acceptées
00:26:07et soutenues par Rome.
00:26:11Et que donc on ne voit pas très bien
00:26:13pourquoi notre tradition à nous ne le serait pas.
00:26:17Je dis nous parce que je parle de la tradition.
00:26:21Comment l'appelez-vous Anne ?
00:26:23Spécialiste.
00:26:24Non, le rite traditionnel.
00:26:26Le rite traditionnel, voilà.
00:26:28Donc un peu de logique s'il vous plaît dans les cervelles.
00:26:31Si vous acceptez tous ces rites catholiques, latins et orientaux,
00:26:37pourquoi le nôtre serait-il…
00:26:41Ah mais Vatican II a beaucoup insisté
00:26:43pour dire qu'il fallait sauvegarder ces rites.
00:26:45Voilà.
00:26:46Et que c'était une diversité enrichissante.
00:26:49Voilà.
00:26:50Alors nous allons découvrir Daudet,
00:26:55pour certains, pour d'autres téléspectateurs très lettrés,
00:27:01Daudet est quelqu'un qui appartient à leur panthéon,
00:27:05et pour cause, parce que c'est un homme extraordinaire,
00:27:09un critique hors pair,
00:27:12Daudet est quelqu'un qui a bien vu un certain nombre de choses.
00:27:18Comment est-ce que vous vous êtes intéressée, vous,
00:27:21dans les années 70, 75 ?
00:27:2580.
00:27:2680, vous êtes beaucoup plus jeune que moi.
00:27:30Comment vous vous êtes intéressée à Léon Daudet ?
00:27:32Parce que l'université n'était pas quand même…
00:27:35Je n'ai eu aucun problème pour choisir…
00:27:38Léon Daudet ?
00:27:39La critique littéraire de Léon Daudet à Paris 4, à l'époque.
00:27:44J'ai proposé le sujet à Jacques Robichez.
00:27:47Ah ben oui, évidemment.
00:27:48Donc j'étais en terrain connu.
00:27:51C'est un grand bonhomme, très lettré.
00:27:53Très lettré.
00:27:54Très libre.
00:27:55Parce qu'il m'avait proposé Octave Feuillet.
00:27:58Ça vous dit quelque chose ?
00:27:59Oui, oui.
00:28:00Vaguement ?
00:28:01Oui, mais moi je n'aurais pas consacré ma vie à Octave Feuillet.
00:28:03Parce que la famille, il connaissait la famille d'Octave Feuillet,
00:28:06qui quittait Versailles.
00:28:07Et qui voulait ressusciter ?
00:28:09Des archives.
00:28:10J'avoue que j'ai manqué d'enthousiasme.
00:28:14Et je lui ai proposé la critique littéraire de Léon Daudet.
00:28:17J'avais découvert Léon Daudet par des pages dans Le Crapouillot.
00:28:23Un vieux numéro du Crapouillot consacré au polémisme.
00:28:27Dans l'introduction, il était question de Léon Daudet.
00:28:31Ça m'avait donné envie d'aller voir plus loin.
00:28:33J'étais allée voir plus loin.
00:28:35Et donc Jacques Robichez a accepté sans aucune difficulté.
00:28:40Et ensuite, je tiens à signaler que dans mon jury de thèse,
00:28:45lors de la soutenance, j'avais quand même Pierre Boutan.
00:28:49Ah oui, très bien.
00:28:51Alors, ce personnage est un personnage étonnant.
00:28:56Certains disaient énorme.
00:28:58Parce qu'à la fin de sa vie, il était en effet important.
00:29:03Et ce qui le caractérise,
00:29:05c'est que la critique reste le plaisir suprême
00:29:12qui est de porter à la clarté.
00:29:15C'est quand même une très jolie définition.
00:29:17Oui, il estime que le rôle du critique est de guider le public.
00:29:25Le public, selon lui, est surtout attiré...
00:29:29Enfin, il faut le guider, le public, vers l'inattendu.
00:29:34Et ça, ça me paraît très juste.
00:29:36Le public goûte ce qu'il connaît déjà
00:29:39et a du mal à goûter les choses nouvelles.
00:29:42Vous savez, Anne, que Léon Daudet a découvert tout de même
00:29:46dans le XXe siècle de nombreux auteurs.
00:29:49Il a parlé de Bernanos, de Jean-Paul Toulet, de Morand, etc.
00:29:56Mais dans ces cas-là, il n'était pas forcément le premier à parler d'eux.
00:30:00Tandis qu'il a découvert véritablement Proust et Céline.
00:30:05C'est-à-dire les deux romanciers qui ont révolutionné
00:30:08la littérature du XXe siècle.
00:30:10Dans des genres totalement différents.
00:30:11Dans des genres totalement différents.
00:30:13Et une anecdote...
00:30:15Pas tant que ça.
00:30:16Parce que l'humour de Proust est corrosif.
00:30:20Oui, bien sûr.
00:30:21Et sous son aspect descriptif, tout à fait sobre,
00:30:26il y a en fait des explosions de corrosité fantastiques.
00:30:31Mais, enfin, je ne citerai pas Céline parlant de Proust
00:30:36parce que ça n'est pas correct.
00:30:39Mais ce qui m'amuse beaucoup, c'est l'anecdote
00:30:42d'Anatole France à qui Proust avait confié son manuscrit
00:30:48pour qu'il en parle à son éditeur.
00:30:51Anatole France ayant promis, il l'a fait.
00:30:54Il a envoyé le manuscrit de Proust en mettant un petit mot.
00:30:58« Je vous envoie ce manuscrit d'un jeune homme charmant.
00:31:01Je vous avoue que je n'y comprends rien. »
00:31:05Et Léon Daudet a été celui qui a découvert
00:31:09vraiment la richesse de Proust
00:31:13et qu'il l'a fait découvrir.
00:31:15Car pour lui, c'est cela.
00:31:17C'est guider le public vers les choses
00:31:19qui sont vers la véritable littérature.
00:31:22C'est repérer les boutures, les nouvelles boutures.
00:31:27Alors à l'égard du public, il n'est pas du tout méprisant.
00:31:30Mais il dit qu'en fait, on est soumis à une propagande,
00:31:33et on le voit très bien,
00:31:35on est soumis à une propagande terrible,
00:31:41en fonction des intérêts des journaux,
00:31:43en fonction des relations des uns et des autres.
00:31:46Et souvent, il y a des livres qui sont promus
00:31:50et qui ne méritent pas le quart d'une ligne de critique.
00:31:54Et donc, il veut rendre justice finalement
00:31:59à ceux qui ne méritent,
00:32:01qui n'ont pas eu la chance d'être repérés d'un an.
00:32:06– Voilà.
00:32:07Alors un de ses principes notamment
00:32:09était d'être contre l'académisme,
00:32:11contre tout académisme.
00:32:13– Oui, il a des mots incroyables.
00:32:15– Sauf dans le cas de l'académie Goncourt,
00:32:19qui pour lui, il a très bien connu les Goncourt,
00:32:23puisque sa mère avait un salon littéraire et autre,
00:32:27elle n'accueillait pas que des écrivains.
00:32:29Et Goncourt était des amis de ses parents.
00:32:32Donc pour lui, Léon Daudet a bien compris
00:32:37l'esprit des Monts de Goncourt
00:32:39qui était d'aider les auteurs qui le méritaient
00:32:43et qui n'étaient pas connus.
00:32:45Jeunes ou moins jeunes.
00:32:47Donc ça, Daudet qui fait partie tout de suite
00:32:52de l'académie Goncourt,
00:32:54ça vous touche certainement Anne,
00:32:58puisque…
00:32:59– Lavarende en était.
00:33:00– Lavarende au même couvert.
00:33:02Lavarende est celui qui a succédé à Léon Daudet
00:33:07et qui a précédé Colette.
00:33:09Donc oui, Daudet tenait à cela
00:33:15et ce qui le rendait fou aussi, c'étaient les fausses valeurs.
00:33:18Non seulement parce que les gens consacrent du temps aux fausses valeurs,
00:33:22mais que ça les empêche de goûter les vrais livres.
00:33:25– Bien sûr.
00:33:26– Je ne sais pas pourquoi il s'est énervé contre un livre
00:33:29qui avait beaucoup de succès à l'époque,
00:33:31qui s'appelait Covadis, que vous avez lu certainement
00:33:34quand vous étiez adolescente.
00:33:35– Fort longtemps, oui.
00:33:36– Et vous n'en avez pas un mauvais souvenir.
00:33:38– Je n'en ai aucun souvenir.
00:33:40– Mais alors, Daudet s'excitait contre ce livre
00:33:43et il était vraiment sujet à une véritable covadisophobie,
00:33:48comme il le disait.
00:33:50Mais pour lui c'était un exemple.
00:33:52– Et Covadis, c'est l'histoire d'une révolte ?
00:33:55– Non, Covadis c'est l'histoire de la rencontre,
00:34:00quand Saint-Pierre quitte Rome et il rencontre le Christ.
00:34:04– Oui.
00:34:05– Qui lui va vers Rome.
00:34:07– Où vas-tu ?
00:34:09– Et Saint-Pierre lui dit, mais Covadis, où vas-tu Seigneur ?
00:34:12Et le Christ dit, je retourne à Rome pour subir à nouveau ma passion.
00:34:18Et à ce moment-là, Saint-Pierre comprend qu'il lui faut retourner
00:34:23et vivre son martyr.
00:34:25– Lui aussi.
00:34:26– Mais enfin bon, c'est un peplum, c'est un peplum qui n'a rien…
00:34:30Mais je ne sais pas pourquoi Léon Daudet s'est excité comme ça.
00:34:33En tout cas, quand vous dites qu'il est contre le fait
00:34:37de pousser toujours les mêmes gens dans les journaux,
00:34:40il faut savoir que quant à lui, qui donc a adhéré à l'Action française en 1904,
00:34:48et qui a donc toujours, il a écrit des milliers d'articles
00:34:51à partir de 1908 dans l'Action française,
00:34:54faisait une très grande différence entre ses opinions politiques
00:35:00et ses goûts littéraires.
00:35:02Il ne disait pas de bien de gens qui avaient ces opinions.
00:35:07Je pense à Gipe, par exemple.
00:35:10Les romans de Gipe lui donnaient des coliques néphrétiques, disait-il.
00:35:15– Toujours dans la mesure.
00:35:17– Toujours dans la mesure, mais il fait preuve d'une grande finesse quand même
00:35:21quand il parle de critique littéraire.
00:35:24En revanche, comme nous en avons parlé tout à l'heure, Anne,
00:35:30il disait grand bien du style de Gide.
00:35:32– Et Jules Valès aussi.
00:35:34– Et Jules Valès.
00:35:35– Et Jules Valès.
00:35:36– Et c'est lui qui a voulu, il était pour donner le prix Goncourt à Céline
00:35:42et quand Paul Neveu lui a dit, mais on ne peut pas donner le prix Goncourt
00:35:46à quelqu'un qui parle, qui a des mots aussi atroces vis-à-vis de la patrie.
00:35:52Et Léon Daudet lui a répondu, quand il s'agit de littérature,
00:35:56la patrie, je lui dis merde.
00:35:58Excusez-moi, Anne, mais je cite Léon Daudet.
00:36:00– Oui, vous avez raison, mais moi je vais vous citer Léon Daudet.
00:36:04La sagesse, au sens grec du mot, est tantôt d'être violent, tantôt de ne l'être pas.
00:36:09Elle n'est pas d'être tiède et plat.
00:36:12Répétition, mais je crois que c'est nécessaire de le rappeler.
00:36:16Dans un monde où tout de même il faut le reconnaître,
00:36:19la violence est interdite, ça c'est une idée qui nous vient des anglo-saxons.
00:36:24Il faut rester recto tonno, il ne faut pas qu'un mot soit plus haut que l'autre.
00:36:28Le problème c'est qu'en France c'est devenu, la violence est permise chez certains,
00:36:34mais pas chez d'autres.
00:36:35Et il y a tout l'arsenal juridique qui est fait pour faire taire la violence d'un certain bord,
00:36:42et par contre la violence de l'autre bord s'épanouit,
00:36:45et on peut déterrer, enfin on peut profaner les tombes sans aucun problème,
00:36:51du moment que ce sont des tombes de vilaines personnes de droite.
00:36:56Donc ça c'est très intéressant de le noter,
00:37:00et il faut bien que les gens le sachent,
00:37:02parce qu'ils n'ont pas l'air de comprendre que la violence est autorisée pour les uns,
00:37:06et interdite pour les autres.
00:37:08Ce qu'il faut rappeler aussi c'est qu'il s'est passé un événement étonnant,
00:37:14enfin important dans la vie de Daudet,
00:37:17et là maintenant il faut que vous nous parliez un peu de la biographie de Daudet.
00:37:22Il épouse Jeanne Hugo, il admire Hugo, il a vu Hugo chez ses parents.
00:37:27Oui Hugo était le grand homme dans la maison Daudet,
00:37:32bien entendu, comme chez beaucoup.
00:37:35Chez Alphonse, rappelons.
00:37:37Chez Alphonse Daudet, voilà, Léon Daudet étant le fils d'Alphonse Daudet,
00:37:41le fils des lettres de Montmoulin et de la chèvre de Monsieur Sauguin.
00:37:45Donc il était extrêmement connu.
00:37:47Et dans le salon de sa mère, il a rencontré énormément de gens.
00:37:51Il a rencontré Huysmans, Maupassant, Édouard Drumond, Gambetta,
00:37:57des grands médecins, etc.
00:38:00Zola, Zola qui l'imitait très bien.
00:38:04Ça faisait beaucoup rire les Goncourt et Cocteau notamment, plus tard,
00:38:09car Zola zozotait et Léon Daudet l'imitait très bien.
00:38:17Donc il a eu beaucoup d'estime pour Hugo, beaucoup d'estime pour Zola.
00:38:22Comme vous l'avez dit, il a épousé la petite-fille de Victor Hugo.
00:38:26Il était le meilleur ami de Georges Hugo.
00:38:29Et peu à peu, tout cela s'est décanté.
00:38:35Et il a eu le courage justement de revenir sur toutes ses admirations,
00:38:41d'évoluer, de voir ce qu'il y avait de creux chez Hugo.
00:38:47Il a détesté le romantisme.
00:38:49C'est pour cela qu'il a écrit le stupide 19e siècle.
00:38:54Il ne rejette pas.
00:38:55C'est une expression qui m'a toujours sidérée.
00:38:57Je vous avoue que je n'ai pas lu le livre.
00:38:59On comprend quand on lit le livre que ce n'est pas évidemment
00:39:02tout le 19e siècle en bloc qu'il rejette.
00:39:05Non, non.
00:39:06C'est le romantisme.
00:39:07C'est le règne des moitrinaires, comme il disait.
00:39:10Est-ce que ce n'est pas aussi le règne de la propagande libérale, progressiste ?
00:39:19Demain, on rase Grastiste.
00:39:21Demain, nous serons tous égaux.
00:39:23Hugo vous dit.
00:39:24La République, la République, la Sainte République.
00:39:27Hugo vous dit.
00:39:28Voilà.
00:39:29Nous sommes bien d'accord.
00:39:30Voilà.
00:39:31Et ça correspond à un moment où il rencontre Charles Maurras.
00:39:35Alors, voilà, c'est ça.
00:39:37Il a rencontré Charles Maurras.
00:39:39Il a donc adhéré à l'Action française en 1904.
00:39:42Et sa chance vit.
00:39:43Et comme il ne faisait rien à moitié, il a découvert la lumière après 36 ans d'obscurité,
00:39:50a-t-il dit.
00:39:51Et il est devenu réactionnaire à en perdre le souffle.
00:39:55Oui.
00:39:56Voilà.
00:39:57C'est ça, exactement.
00:39:59Très engagé au point de vue politique, mais mettant bien de côté le monde littéraire
00:40:08et étant capable de dire du bien de Jules Vallès,
00:40:11de dire du bien de gens qui n'avaient absolument pas sa façon de voir les choses,
00:40:16comme Céline,
00:40:17et de rester totalement libre.
00:40:21Ce qui est admirable aussi, c'est que Maurras,
00:40:24qui n'était pas du tout d'accord avec beaucoup de manières de voir,
00:40:29de doder dans le domaine littéraire, l'a toujours laissé tranquille.
00:40:33Il n'y a que sur Céline, je crois qu'il y a eu quand même quelques tensions,
00:40:37parce que des vieilles dames,
00:40:39bénévoles,
00:40:41donnant leur argent et leurs conseils à l'Action française,
00:40:46sont venues se plaindre à Maurras en disant que tout de même,
00:40:51le journal faisait la promotion d'un auteur pornographe.
00:40:56– Mais elle n'avait pas fait la guerre de 14,
00:40:58donc elle ne savait pas très bien,
00:41:00elle ne comprenait pas très bien la violence de Céline,
00:41:02issue de la guerre de 14,
00:41:04où il avait vu tous ses copains mourir
00:41:06et dont il avait gardé une maladie sérieuse.
00:41:08– De toute façon, ce que lui a dit,
00:41:11les remarques aigredouces de Maurras à propos de ses papiers sur Céline
00:41:16n'ont pas fait changer les ondodés d'un iota, rassurez-vous.
00:41:19– Oui, oui.
00:41:21Et alors c'est à ce moment-là qu'il va aimer découvrir
00:41:28et lire avec bonheur Barbette d'Aurelville,
00:41:32le connaissable des lettres,
00:41:35Joseph de Mestre, Louis de Bonnald.
00:41:38– Qu'il connaissait déjà, qu'il connaissait,
00:41:40mais il découvre et il creuse ce sillon.
00:41:44– Et il creuse ce sillon et il découvre des frères,
00:41:50après cette rencontre.
00:41:52– Voilà, voilà.
00:41:53Il découvre, je dirais, des compagnons de route.
00:41:56J'ai cité trois compagnons de route dans des domaines différents.
00:41:59Barbette, qu'il prenait pour un grand romancier
00:42:02et un grand critique littéraire.
00:42:05Drumond, qu'il a connu enfant,
00:42:07qui venait dans le salon de la mère d'Odée
00:42:12et qu'il connaissait très bien Alphonse
00:42:15et qu'il a beaucoup apprécié.
00:42:17Il a admiré la foi catholique de Drumond
00:42:21et il a admiré son amour des pauvres,
00:42:27le fait qu'il se penche sur…
00:42:30– Sa véritable fraternité.
00:42:32– Voilà.
00:42:33– Sa véritable fraternité, je dis bien,
00:42:35qui n'était pas une fraternité de salon.
00:42:37Et il a, je cite comme troisième compagnon de route,
00:42:42Léon Blois, et là encore, Léon Dodé est quand même assez admirable
00:42:47parce que Léon Blois a fortement attaqué Alphonse Dodé dans ses livres.
00:42:53– Oui, mais Léon Blois a attaqué tout le monde.
00:42:55– Et donc, à ceux qui lui reprochaient justement,
00:42:58comment pouvez-vous dire du bien de quelqu'un
00:43:00qui a attaqué votre père, que vous aimez tant,
00:43:03pour qui vous avez tant d'admiration ?
00:43:06Et Léon Dodé répondait, mais Alphonse Dodé serait encore vivant,
00:43:12il comprendrait très bien que tout cela est un malentendu.
00:43:16Et il admirait Léon Blois, il a toujours dit grand bien de Léon Blois
00:43:20et quand Léon Blois est mort, il a aidé sa veuve
00:43:25et il a beaucoup soutenu toutes les parutions consacrées à Léon Blois.
00:43:30– Il écrit, Léon Blois fut haï comme un souverain qu'il était,
00:43:34en effet, comme un exemple de noblesse et d'indignation
00:43:39parmi les soumis et les goujards.
00:43:41– Voilà.
00:43:42– Et hop !
00:43:44Et Barbet, voilà ce que le dit Léon Dodé,
00:43:49Barbet fut violemment attaqué par les bigots, j'ouvre les guillemets,
00:43:54espèces assoupies dont les yeux sont fermés au miracle de l'extraordinaire.
00:44:00C'est fantastique puisque les bigots devraient être ouverts
00:44:04au miracle de l'extraordinaire, mais non.
00:44:07Ce sont des…
00:44:09Alors, il faut que vous regardiez, chers amis de TV Liberté,
00:44:15je vais essayer de faire une émission,
00:44:17il y a une nouvelle maison d'édition qui s'appelle La Onzième Heure
00:44:22et qui se charge de rééditer ses grands phares du XIXe,
00:44:29et il faut bien le dire, ses grands écrivains de la tradition,
00:44:33de la pensée traditionnelle.
00:44:35Et il y a un livre qui sort et qui s'appelle Les Prophètes du passé
00:44:42avec des citations extraordinaires de Barbet d'Oréville,
00:44:47de Joseph de Maistre, de Louis de Bonnald,
00:44:50de Chateaubriand, de Lamenay et de Blanc de Saint-Bonnet.
00:44:54Donc ce sont, dit-il, des hommes de tradition
00:44:59qui assoient leur philosophie sur la base d'une révélation divine.
00:45:06Tous contre, ouvrons les guillemets,
00:45:08les fabuleuses promesses des fanfarons de la démocratie.
00:45:13Donc c'est assez valable pour notre XXIe siècle.
00:45:16– Croyez-vous.
00:45:17– Qui n'a pas encore très bien compris
00:45:19que les fanfaronnats de la démocratie,
00:45:22on en avait un peu soupé.
00:45:24Surtout pour quand on voit les résultats de leurs actions.
00:45:29Donc je vous conseille ce bouquin, je rappelle,
00:45:33Les Prophètes du passé, la onzième heure,
00:45:36et il est en souscription sur internet.
00:45:39Et l'un des directeurs est Jacques de Guybon,
00:45:43que j'ai bien connu dans son jeune temps,
00:45:45quand il écrivait de jolis livres.
00:45:50Alors revenons à notre Léon Daudet, très enthousiaste.
00:45:59Et ça c'est inouï.
00:46:00Le travail ne saurait être qu'une dépendance de la joie.
00:46:04– Oui.
00:46:05– C'est quand même fabuleux.
00:46:06– Fabuleux.
00:46:07Il disait, prose c'est délivrance.
00:46:11Donc pour lui écrire, de toute façon,
00:46:14on ne peut pas dire qu'il était un bourreau de travail
00:46:16puisque il écrivait comme il respirait.
00:46:19C'était un besoin chez lui.
00:46:21Mais il lisait aussi, énormément.
00:46:23– Et c'est aussi une autre joie.
00:46:25– Une autre joie.
00:46:26Il disait, pour lire bien, il faut lire trop.
00:46:32Et pour travailler bien, il faut travailler trop.
00:46:35– Bien sûr.
00:46:36– Donc il a une culture extraordinaire.
00:46:42Mais on se rend compte, quand on lit Daudet,
00:46:44on le connaît un petit peu,
00:46:46qu'il n'était pas du tout du genre à sortir très tard le soir,
00:46:51à faire la bamboche, etc.
00:46:53Il avait une vie, surtout à partir du moment
00:46:55où il a épousé sa cousine, Marthe, à l'art.
00:46:58Et vraiment, ils étaient très fusionnels.
00:47:03– Ils étaient heureux chez eux.
00:47:04– On les appelait Marthe et Léon, mais en un seul mot.
00:47:07Marthe avec l'accent, Marthe et Léon.
00:47:10Avez-vous des nouvelles de Marthe et Léon ?
00:47:14– Il marchait aussi dans Paris deux heures par jour.
00:47:18Donc à chaque fois, il changeait de coin.
00:47:21Il connaissait parfaitement bien Paris.
00:47:23Et quand il a…
00:47:25Vous savez qu'en 1923, son fils est mort.
00:47:30L'affaire Philippe Daudet a fait grand bruit.
00:47:34– On ne saura jamais, mais il y a forte chance
00:47:36qu'il ait été assassiné.
00:47:38– Voilà, on hésite entre suicide et assassinat.
00:47:41– Il n'avait aucune raison de se suicider.
00:47:43C'était un jeune homme.
00:47:45– Un jeune homme qui avait fait des fugues, quand même.
00:47:48Au début, Léon Daudet a pensé…
00:47:51Quand on a découvert le corps de Philippe à la morgue,
00:47:57il a dit à sa femme, il nous aura tout fait.
00:48:01Donc il avait fait déjà plusieurs fugues,
00:48:04mais effectivement, il y a des…
00:48:06– C'est l'enfant de Marthe et Léon.
00:48:08– L'aîné. Ils ont eu trois enfants.
00:48:11Mais il y a des choses troublantes.
00:48:13Enfin bon, on n'a jamais su vraiment…
00:48:17– Mais il y a eu une balle dans la tête.
00:48:19– Il y a eu une balle dans la tête.
00:48:22Il y a eu une histoire de libraire.
00:48:24Il y a eu une histoire de chauffeur de taxi.
00:48:27Et Léon Daudet, ensuite, en est arrivé à penser
00:48:32qu'on avait cherché à l'atteindre en atteignant son fils.
00:48:36Effectivement, il avait un cuir dur,
00:48:38mais là, il a été vraiment profondément atteint.
00:48:41– Bien sûr.
00:48:42– Bon, n'oublions pas que…
00:48:46qu'Almet a été assassiné comme ça par Madame Caillot,
00:48:51qu'il y a eu quand même plusieurs assassinats.
00:48:56À l'époque, c'était quand même…
00:48:58– Oui, puis la République a tout de même montré beaucoup d'exemples
00:49:01où elle éliminait ses ennemis.
00:49:03– Voilà.
00:49:05Et donc, Daudet a fait toute une série de procès
00:49:10et il a fini par être condamné.
00:49:14Il a passé quelque temps à la santé.
00:49:17– Il s'en est échappé.
00:49:19– D'où on l'a fait évader d'une manière extraordinaire.
00:49:22– Racontez-nous ça, parce que j'adore cette histoire.
00:49:24– Eh bien, les gens de l'Action française avaient réussi à se connecter,
00:49:31je ne sais pas si c'est le mot qui convient, mais sur le…
00:49:33– Non, parce qu'on ne se connectait pas à l'époque.
00:49:36– Oui, mais sur le fil téléphonique qui arrivait au ministère de l'Intérieur.
00:49:40– Oui, c'est ça.
00:49:41– Et donc, ils ont appelé le directeur de la prison,
00:49:45sans prévenir Léon Daudet parce que Léon Daudet le trouvait sympathique.
00:49:48Donc, ils se sont dit, il ne marchera pas dans la combine,
00:49:51donc on ne lui dit rien.
00:49:53Ils ont appelé le directeur en lui disant,
00:49:56relâchez immédiatement Daudet,
00:49:59un autre d'Action française qui était avec lui
00:50:02et un chef communiste.
00:50:05Ah bon, vraiment ?
00:50:07Bon, alors le directeur repose le téléphone et rappelle, pour être sûre,
00:50:11et retombe évidemment sur la même personne.
00:50:14Comment ça n'est pas encore fait ?
00:50:16Bon, alors, il va voir Daudet en lui disant qu'il est…
00:50:19Et Daudet n'était pas très content
00:50:21parce qu'il se faisait livrer de très bons plats
00:50:24et qu'il était au milieu de son dîner.
00:50:27Donc, bon, pas très heureux,
00:50:29qu'on l'empêche de terminer son chapeau.
00:50:32Bref, il sort et il voit un taxi qui l'attend.
00:50:36Ah, il connaît, il se trouve qu'il connaît le chauffeur de taxi.
00:50:39Donc, c'était un heureux hasard.
00:50:42Et puis, de place en place,
00:50:44il voyait des gens, des camelots qui surveillaient.
00:50:49Bref, il a compris.
00:50:52On le recherchait, il était en France caché,
00:50:56on le recherchait.
00:50:57Il envoyait tous les jours son article à l'Action française.
00:51:00Et puis, il est parti en Belgique.
00:51:02Il est parti en Belgique pendant 29 mois.
00:51:04Et qu'est-ce qu'il est arrivé à ce directeur de la prison ?
00:51:07Ah, ça, je ne sais pas, l'histoire ne le dit pas.
00:51:09Ça serait amusant de savoir.
00:51:11Et donc, quand il était en Belgique,
00:51:13il a écrit, alors là,
00:51:15aux téléspectateurs qui ne connaissent pas Daudet,
00:51:18je conseille de commencer par Paris Vécu.
00:51:21En deux tomes, la rive droite, la rive gauche.
00:51:24Et il a écrit ce Paris Vécu alors qu'il était en Belgique.
00:51:29Il se souvenait de tout.
00:51:31Il avait une mémoire extraordinaire.
00:51:33Oui, c'était une façon d'être toujours à Paris.
00:51:35C'était une façon d'être toujours à Paris.
00:51:38J'aimerais que vous nous parliez maintenant
00:51:40de ces deux livres étonnants,
00:51:45Le voyage de Shakespeare et Alphonse Daudet.
00:51:48Et Rabelais.
00:51:50Oui, c'est ça.
00:51:51Un amour de Rabelais.
00:51:52Voilà, un amour de Rabelais.
00:51:53J'aurais tendance, Anne, à vous parler plus du voyage de Shakespeare.
00:51:56Allez-y, allez-y.
00:51:58Parce que, pour moi, c'est extraordinaire.
00:52:02Il appelle ça roman,
00:52:04mais en fait, c'est de la critique littéraire.
00:52:06Et c'est un excellent exemple
00:52:09de sa façon d'agir quand il est critique littéraire.
00:52:14Il dit toujours qu'il faut se mettre au centre de l'œuvre
00:52:18et que quand on connaît l'œuvre, on connaît l'homme.
00:52:22Absolument, oui.
00:52:23Et donc, c'est ce qu'il a fait pour Shakespeare.
00:52:26Et il imagine la vie de Shakespeare
00:52:29avant que Shakespeare ne commence à écrire.
00:52:33Et ce qui est d'ailleurs assez extraordinaire,
00:52:35c'est qu'il soutenait que Shakespeare s'était vraiment rendu au Danemark.
00:52:38À l'époque, il n'en faisait pas question.
00:52:40Il n'imaginait pas du tout que Shakespeare n'ait pas existé
00:52:42ou que ce soit…
00:52:43Oh, ben…
00:52:44Cinq ou six, ça, c'est fadaise.
00:52:45Fadaise.
00:52:46Donc, on sait depuis, on a découvert que, sans doute,
00:52:49que certainement, Shakespeare s'est réellement rendu au Danemark.
00:52:52Oui, oui, oui, j'ai vu ça, c'est inouï, oui.
00:52:55Et donc, ce livre est très intéressant
00:52:59parce qu'on voit comment tout se rapporte
00:53:03à la connaissance de l'homme pour Shakespeare,
00:53:06pour Dodé aussi,
00:53:08et que ce qui intéresse Shakespeare,
00:53:11et Dodé surtout,
00:53:13c'est plus la source de l'œuvre que l'embouchure.
00:53:18Il aime bien vraiment imaginer, découvrir le cheminement
00:53:23qui a donné naissance à cette œuvre.
00:53:27Et donc, il a écrit ce livre assez tôt, en 1896,
00:53:32si je me souviens bien.
00:53:35Et bien des années plus tard,
00:53:37il a fait la même chose pour Rabelais,
00:53:39qu'il aimait beaucoup.
00:53:40Il aimait beaucoup le XVIe.
00:53:42Mais j'avoue que j'ai moins d'enthousiasme à parler de Rabelais,
00:53:47là, Léon Dodé ne m'a pas convertie à Rabelais.
00:53:50Je trouve que Rabelais,
00:53:53peut-être est un auteur pour homme.
00:53:56Peut-être.
00:53:57C'est mon explication.
00:53:59En tout cas, Dodé, qui aime beaucoup Rabelais,
00:54:02reconnaît quand même qu'il est grossier
00:54:05et qu'il a un grand mépris des femmes.
00:54:07Et il explique ça par son ivrogneurie.
00:54:10Donc, vous voyez, a trop abusé du chinon,
00:54:14où on en arrive ?
00:54:16C'est une intuition, à mon avis, qui est très bonne.
00:54:19Parce que le maître mot d'Odès,
00:54:23c'est en effet intuition.
00:54:25On ne peut être un bon critique
00:54:28que si on a de l'intuition.
00:54:31Et qu'on travaille.
00:54:33On travaille, bien évidemment.
00:54:35Mais moi, j'ai beaucoup aimé votre livre
00:54:38parce que je fais de la critique littéraire depuis 40 ans.
00:54:41Donc, on vous a retrouvée.
00:54:43Et c'est inouï.
00:54:45Quand on a un livre entre les mains,
00:54:47c'est fou ce qu'on y lit, ce qu'on y voit,
00:54:49ce qu'on y ressent.
00:54:51À tel point que certains écrivains sont sidérés,
00:54:55que vous sachiez des choses sur eux
00:54:57qu'ils n'ont jamais dites.
00:54:59Et un jour, j'ai dit à un écrivain voyageur,
00:55:05que certains reconnaîtront sûrement,
00:55:07que j'ai interrogé dès ses 25 ans,
00:55:09à Radio Courtoisie,
00:55:11et je lui ai dit, quand est-ce que vous achetez
00:55:13votre maison au bord du lac Baïkal ?
00:55:15Et il me dit, comment le savez-vous ?
00:55:18Et en fait, dès ses premiers livres,
00:55:22son amour pour cette région était déjà visible.
00:55:25Et donc, je le savais.
00:55:27Et les écrivains ne se rendent pas toujours compte
00:55:31de cette impudeur, en fait.
00:55:35Ils sont tout entiers dans chaque ligne,
00:55:38dans chaque mot.
00:55:41Et si j'étais écrivain,
00:55:43je ne pourrais jamais écrire une ligne,
00:55:45parce que je ne voudrais pas comme ça
00:55:47mettre mon âme à nu.
00:55:49C'est fou.
00:55:50– Mais eux ne peuvent pas ne pas le faire.
00:55:52– Bien sûr, bien sûr.
00:55:55Alors, il y a une chose aussi extraordinaire,
00:56:00c'est ce premier livre qu'il a écrit,
00:56:03qui s'appelle L'Hérédo,
00:56:07qui est republié à la Nouvelle Librairie Nationale.
00:56:10Bon, il est le fils d'un médecin.
00:56:13– Non, non.
00:56:14– Il est médecin lui-même, je veux dire.
00:56:16– Il est médecin, voilà.
00:56:17– Il ne va pas continuer.
00:56:18– Alors, il a choisi la médecine pour soigner son père.
00:56:21– Son père, oui, c'est ça, c'est très joli déjà.
00:56:23– Et quand il a passé son internat,
00:56:27le fils du docteur Charcot venait d'échouer.
00:56:32Et donc, les gens qui devaient donner le poste ou pas,
00:56:38enfin le titre ou pas,
00:56:40on dit on ne peut pas donner au fils Dodé
00:56:42ce qu'on n'a pas pu donner au fils Charcot.
00:56:44– Ce qui est gonflé quand même.
00:56:46– Donc, il a décidé de tout abandonner et de ne jamais exercer.
00:56:51Mais effectivement, ça se ressent dans sa critique.
00:56:55– Absolument.
00:56:56– Il a un œil de médecin aussi.
00:56:58– Absolument.
00:56:59Et donc, il a cette théorie de l'hérédo.
00:57:03Il parle du moi et du soi.
00:57:07Il en parle très bien d'ailleurs à propos de Baudelaire,
00:57:10chez qui le combat est très fort.
00:57:12Le moi, c'est les instincts, c'est ce que l'on reçoit.
00:57:16Le soi, c'est ce qu'on arrive à construire soi-même.
00:57:20– C'est le combat.
00:57:21– C'est le combat, voilà.
00:57:23Et oui, je répète, sur Baudelaire, il a des pages magnifiques.
00:57:29Il a compris tout Baudelaire et il dit qu'à un moment,
00:57:34le critique doit s'effacer devant le théologien à propos de Baudelaire.
00:57:39Et ça me rappelle ce que disait Louis Veuillot,
00:57:44qui est un grand journaliste aussi dans ce genre.
00:57:46– Très, fantastique.
00:57:48– Il a toujours soutenu Baudelaire.
00:57:51Et il était un des rares à assister à l'enterrement de Baudelaire.
00:57:56Ah oui, c'est très, très…
00:57:59Il y a une générosité dans Veuillot, une intuition extraordinaire.
00:58:04– Oui.
00:58:05– Et lui aussi, une radicalité, il ne mâche pas ses mots.
00:58:09– Voilà.
00:58:10– Donc lire du Veuillot, c'est extrêmement agréable aussi.
00:58:14Il y a une série de critiques qu'il a réunies sous le titre,
00:58:22ça c'est très amusant, les titres qu'il donne à ses…
00:58:26– À ses nombreux livres.
00:58:28– À ses nombreux livres.
00:58:29– Il a écrit des romans qui sont…
00:58:32Bon, je préfère sa critique littéraire.
00:58:35– Oui.
00:58:37Non mais voilà, fantômes et vivants.
00:58:40Et puis il y a aussi ceux qui allument le feu.
00:58:44– Sauveteurs et incendiaires.
00:58:46– Voilà, sauveteurs et incendiaires.
00:58:48C'était le chiffre, c'était ce nom-là que je cherchais.
00:58:50– Voilà.
00:58:51Car pour lui, il connaît la puissance des mots.
00:58:54Et il sait que les mots peuvent tuer ou les mots peuvent faire vivre.
00:58:59Et donc il classe les gens en sauveteurs ou en incendiaires.
00:59:04Il y a des gens qui peuvent…
00:59:06Voilà, c'est pour ça.
00:59:08Les idées de Vallès, par exemple, étaient à son avis mauvaises.
00:59:12– Oui.
00:59:13– Donc il le classe tout de même dans les incendiaires.
00:59:16Et il dit qu'il faut le lire parce qu'il a une langue extraordinaire.
00:59:20– Oui, qu'il écrit très très bien.
00:59:22Il défend Gide aussi.
00:59:25– Oui, mais Gide pour la beauté de sa langue.
00:59:28– Pour sa beauté de sa langue.
00:59:30– Mais il dit que, bien entendu, Gide défend des idées qui…
00:59:34– Et des actes qui ne sont pas les siennes.
00:59:37– Et qui l'égratignent tout ce qu'il aime.
00:59:40Mais il dit se précipiter sur les bouquins de Gide quand ils paraissent.
00:59:45Et puis, il y a un certain président qui a instrumentalisé Gide
00:59:50et qui a mis les nourritures terrestres sur la table
00:59:54quand il est interdit de bouffer.
00:59:56Mais ce livre se termine par « Nathanaël jette mon livre ».
01:00:02Et ça met précieux ce souvenir parce que c'était un livre que mon père aimait
01:00:08et il n'arrêtait pas de me répéter « Nathanaël jette mon livre ».
01:00:14Et c'est vrai que les nourritures terrestres
01:00:17ont un charme d'écriture extraordinaire.
01:00:21– J'avoue que je ne l'ai pas lu.
01:00:23J'ai lu certains Gide qui ne m'ont pas laissé…
01:00:26– Oui, mais c'est le…
01:00:27– Je vois que le seul livre à lire de Gide, c'est les nourritures terrestres.
01:00:30– Vraiment pas partie de mes écrivains préférés.
01:00:33– C'est les nourritures terrestres.
01:00:35Mais c'est pour montrer que cet homme était quand même
01:00:38d'une extraordinaire ouverture.
01:00:41– Bien sûr.
01:00:43J'ai envie de dire, comme un certain nombre de gens de droite
01:00:47et d'extrême droite, parce que sinon on s'ennuie.
01:00:51Quand on ne fréquente qu'une chapelle
01:00:54et qu'on ne lit qu'un type de lecture,
01:00:57il arrive très vite une sensation d'ennui et de morosité.
01:01:02– Bien sûr.
01:01:03Mais ce que j'aime beaucoup chez Léon Dodé
01:01:06et ce qui à mon avis est très original chez lui,
01:01:09c'est que Dodé a une critique sensuelle en fait.
01:01:14Vous avez parlé tout à l'heure de son tour de taille
01:01:19qui était assez remarquable.
01:01:22D'ailleurs il y a une petite remarque malicieuse d'Henri Béraud
01:01:27dans Le martyre de l'obèse, où il suppose que si Léon Dodé
01:01:32est attiré par les idées monarchistes,
01:01:35c'est parce qu'il aime les ventres bourbonniens.
01:01:39– Béraud qui était aussi assez rond.
01:01:43– Oui, oui, qui était assez rond.
01:01:45Mais ce que j'aime chez Dodé, c'est qu'il lit avec ses yeux, bien sûr,
01:01:50mais qui lui permettent de voir les couleurs d'une œuvre.
01:01:53La nuit des rois est une équipée en bleu et or.
01:01:58Rabelais relève sa langue par des termes doc,
01:02:02ajoutant ainsi à sa gamme de belles pattes d'or et de pourpre.
01:02:07Baudelaire présente un beau extrait sublimé du réel,
01:02:13une liqueur d'or, un esprit grisant.
01:02:16Donc des couleurs.
01:02:18Il y a une importance aussi, il dit qu'on peut lire des œuvres
01:02:24à certaines heures de la journée.
01:02:26Virgile reste le poète du crépuscule,
01:02:30alors que s'apaisent dans une dorure frisante
01:02:33les ardeurs laborieuses de la journée.
01:02:36Les odeurs.
01:02:38L'odeur de la mer se trouve au temps contemporain
01:02:42dans les vers déchirés, haïonneux de Tristan Corbière.
01:02:47Il lit également donc avec son palais.
01:02:50Le talent de Claudel est comparable à un vin violent,
01:02:53d'un goût de terroir unique qui n'est pas encore décanté.
01:02:57Et là, c'est ma préférée.
01:02:59Il parle de la substance immortelle qu'il y a
01:03:02dans un seul petit verre de villon, à goût de pain et odeur de fumée.
01:03:08Et il entend les voix.
01:03:10Pour lui, les écrivains, il les entend.
01:03:14Il regrette de ne pas avoir pu partager un repas avec eux,
01:03:18savoir de quoi ils parlaient.
01:03:21Est-ce qu'ils parlaient de leurs œuvres ou est-ce qu'au contraire
01:03:24ils n'en parlaient pas pour pouvoir mieux écrire, etc.
01:03:28Il entend la voix de Virgile plus distinctement
01:03:30que celle du cantonnier sur la route.
01:03:33Voilà, celle de Châteaubriant, ample,
01:03:36faite pour être entendue de loin, etc.
01:03:39Toujours Baudelaire, le tutoiement de chat ou de tigre
01:03:42se mélange de miaulement et de râle.
01:03:45Et ça, je trouve que c'est très original.
01:03:49Cette façon de lire avec son œil, avec son nez, avec son oreille.
01:03:54Mais il parle de la nécessité de l'incarnation.
01:03:57Voilà.
01:03:58Il dit que l'incarnation est un dogme,
01:04:01et non seulement un dogme, mais un phénomène constant.
01:04:05Et c'est très intéressant ça.
01:04:08J'avais relevé une...
01:04:11Alors il parle de Bruntière en des termes...
01:04:15J'ai jamais pu lire Bruntière, moi.
01:04:17Je m'ennuyais très vite.
01:04:19Mais...
01:04:21Vous lisiez des extraits dans les attendices des petits Larousse.
01:04:26Oui, c'est ça.
01:04:27Qui se rapportaient à l'œuvre en question.
01:04:30Mais on m'avait appris à ne jamais lire la littérature tertiaire ou secondaire.
01:04:36En fait, j'ai eu des maîtres,
01:04:41et l'un d'eux me disait ne jamais lire que le texte de l'écrivain.
01:04:48Mais quand on tombe sur Daudet, évidemment, c'est une autre littérature.
01:04:54La littérature, c'est la recherche et le culte du concret, du particulier.
01:05:00Certes, par ailleurs, cela comporte une vue de l'universel
01:05:03qui reste présent et engagé dans toutes ses parties,
01:05:06mais d'un universel.
01:05:08Et ça, c'est notre Drieu Larochelle qui le dit,
01:05:11mais c'est vraiment une...
01:05:16Les écrivains se distinguent, et ça c'est vous qui l'écrivez,
01:05:19par une faculté sensible maîtresse.
01:05:22Certains sont des écrivains de l'ouïe, d'autres de l'olfactif,
01:05:27d'autres comme Montaigne, de l'ambiance,
01:05:29d'autres encore comme Baudelaire, du malaise et de l'aura.
01:05:35Le bon critique, c'est discerner ses facultés
01:05:38grâce à une sensibilité des plus délicates.
01:05:43Le jugement de Daudet est sans appel sur Brunetière,
01:05:47comme lorsqu'il peint cette extravagante Brunetière
01:05:50qui n'avait ni goût, ni œil, ni palais, ni oreille,
01:05:53ni sens tactile, marchait la tête en bas,
01:05:57jugeait avec ses pieds et passait 20 ans pour un critique,
01:06:00et passe à 20 ans pour un critique.
01:06:02Bon, il y a une certaine critique universitaire
01:06:04qui est un peu comme ça.
01:06:06– Croyez-vous ?
01:06:07– Il y a des gens qui parlent d'écrivains très amoureux
01:06:12qui ne sont jamais sortis de leur bureau
01:06:14et qui n'ont vu que des femmes de très très loin.
01:06:17On a l'impression qu'il y a une absence de vie dans leur texte,
01:06:23alors que c'est vrai que la critique de Daudet,
01:06:26c'est une explosion de vie.
01:06:29– Voilà, chers amis de TV Liberté,
01:06:31nous avons bien invité à lire ce livre joli,
01:06:35Léon Daudet, critique littéraire,
01:06:38d'Anne Le Pape, préface de Stéphane Giocanti, édition de Flore,
01:06:44et nous avons évoqué aussi Le Petit Monde de Léon Daudet,
01:06:50Philippe Champion, édition d'Action Française,
01:06:54qui est un florilège de souvenirs pour le 80e anniversaire de sa mort,
01:07:00et Anne Le Pape, un autre livre que vous publiez en ce moment,
01:07:06La Tradition liturgique, les rites catholiques latins et orientaux
01:07:12reçus des apôtres, édition de L'Homme Nouveau.
01:07:16Merci beaucoup pour ce beau travail de critique,
01:07:21chère Anne Le Pape.
01:07:23On peut vous lire sur internet, dans les articles du Nouveau Présent,
01:07:29et puis à L'Homme Nouveau, et dans Mondévis, absolument,
01:07:37la belle revue de Guillaume, du père de Tannouan, de l'abbé de Tannouan.
01:07:44Merci beaucoup Anne.
01:07:45– Merci beaucoup Anne.
01:07:46– Vous avez un autre manuscrit en cours ?
01:07:48– Pas pour l'instant.
01:07:50– Merci en tout cas d'avoir ressuscité ce monde,
01:07:57et j'ai oublié, n'oubliez pas aussi,
01:07:59les prophètes du passé à la onzième heure, en souscription sur internet.
01:08:04Merci beaucoup Anne.
01:08:06A bientôt.
01:08:07– A bientôt.
01:08:08– Ami TV Liberté, à très vite.

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