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L'industrie française recrute toujours, malgré les délocalisations des années 1980. Le ministre de l'Économie, Éric Lombard, défend la souveraineté industrielle. Des industriels choisissent de relocaliser, prouvant la compétitivité de la France face à la Chine.

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Transcription
00:00D'abord, pour commencer, le choix d'Amélie Rosic, le ministre de l'Économie.
00:03Éric Lombard est attendu en Haute-Garonne demain pour défendre la souveraineté industrielle française.
00:08Et ce que vous nous dites ce soir, c'est que l'industrie recrute toujours en France.
00:13Absolument, et ça ne date pas tout à fait d'hier.
00:16Après des vagues successives de délocalisations depuis les années 80,
00:20le gouvernement promettait de réindustrialiser la France.
00:23Cette petite musique là, 2012.
00:25Souvenez-vous, François Hollande vient d'être élu président de la République
00:28et il nomme à la tête du ministère de l'Économie et, les mots sont importants,
00:33du redressement productif un certain Arnaud Montebourg.
00:37Il faut avoir confiance en soi.
00:39Qu'il y ait des industriels qui aujourd'hui décident de ramener en France ce qui était fabriqué en Chine
00:44montre que la France est compétitive par rapport au salaire chinois, à l'industrie chinoise.
00:50Et qu'il n'est pas besoin d'aller faire produire à 10 000 km ce qu'on peut faire à la maison, chez nous.
00:55Ça c'était il y a 12 ans.
00:57Ça c'était il y a 12 ans.
00:57Alors 12 ans plus tard, où en est-on ?
00:59Une chose est sûre, les usines en France ne sont pas mortes,
01:02ou plutôt, elles renaissent de leur cendre depuis 2018 en particulier.
01:06Un mouvement de relocalisation en France est en marche.
01:09C'est une vérité.
01:10Mouvement qui s'est accéléré juste après le Covid,
01:13notamment grâce au programme gouvernemental France Relance.
01:16Regardez, entre 2021 et 2023, 155 relocalisations dans l'Hexagone,
01:23donc 90 seulement pour l'année 2021.
01:26Ça, ça veut dire plus d'emplois ?
01:27Oui, évidemment, et ça se voit dans les chiffres.
01:29Nos confrères d'usines nouvelles ont révélé aujourd'hui leur baromètre de la réindustrialisation.
01:34Et donc, on commence par les bonnes nouvelles.
01:37Il y a 153 000 postes à pourvoir cette année dans l'industrie.
01:42C'est énorme. L'année dernière, c'était davantage.
01:44C'est vrai, 185 500.
01:46Mais tout de même, les usines continuent d'embaucher dans le domaine du nucléaire,
01:50des énergies renouvelables, de l'industrie pharmaceutique, mais aussi aéronautique.
01:54Je parle ici de la SNCF, des groupes LVMH, Bouygues,
01:58mais aussi Engie, Suez, Safran ou encore même Airbus.
02:02Écoutez.
02:04Il y a deux types de métiers qui sont principalement recherchés,
02:07ce qu'on appelle les techniciens spécialisés,
02:09ceux qui font la maintenance, ceux qui font l'exploitation,
02:12ceux qui font les essais, ceux qui entretiennent les machines.
02:14Donc ça, il y a pas mal de postes à pourvoir de ce côté-là.
02:18Et puis, on l'imagine peut-être moins,
02:19mais l'industrie, comme tous les secteurs, est en train de vivre une révolution numérique.
02:24Donc tout ce qui peut être la data, la cybersécurité, l'informatique,
02:29sont des postes qui sont extrêmement recherchés également du côté de l'industrie.
02:33Ok. On a dit, vous avez dit bonne nouvelle.
02:35Ça veut dire qu'il y en a une moins bonne derrière ?
02:36Évidemment, évidemment, je suis bien obligée de vous le dire.
02:39Je ne peux pas faire l'impasse là-dessus.
02:41L'année dernière, regardez, l'industrie a fermé plus d'usines qu'elle n'en a ouvert.
02:46On le voit sur cette carte.
02:48En rouge, les fermetures, 89 au total.
02:50En vert, les ouvertures, 66 seulement.
02:53Pourquoi je vous en parle ?
02:54Parce que c'est la première fois en cinq ans que la tendance s'est inversée.
02:58Jusqu'ici, il y avait plus d'ouvertures que de fermetures.
03:00Plusieurs explications à cela.
03:02D'abord, l'énergie qui est devenue chère, ça ne vous a pas échappé.
03:04C'est le cas pour tout le monde, y compris pour les entreprises.
03:07Et puis, une politique industrielle qui a été très centrée
03:09sur ce qu'on appelle l'innovation de rupture,
03:11les technologies de pointe, notamment l'IA, par exemple, très utile,
03:14mais qui ne représente qu'une petite partie, en fait, de l'emploi.
03:17L'arrêt industrialisation est donc à l'arrêt, en pause, on va dire ça comme ça.
03:22Et ça ne va pas aider à atteindre les objectifs du gouvernement.
03:25Aujourd'hui, l'industrie, c'est 10% du PIB.
03:28Et on a un objectif en France, objectif 2035, d'arriver à 15% du PIB.
03:33Ça, c'est la moyenne européenne.
03:34Il y a deux ans, le gouvernement demande à un groupe d'experts
03:37de se pencher sur cet objectif, savoir s'il est réalisable ou pas.
03:39Leur rapport n'a jamais été rendu public, mais on connaît les conclusions.
03:442035, ce n'est pas possible en France.
03:47Il y a plein de raisons à ça.
03:48On n'a pas assez de fonciers.
03:50Nous n'avons pas assez de formations.
03:52Pour arriver à cet objectif-là, il faudrait être capable
03:56de trouver un flux de personnes qui arrivent sur le marché du travail
04:00qualifié en métier industriel de quatre fois celui que nous avons aujourd'hui.
04:05Ça demande de changer complètement la taille de l'outil de formation
04:10et ça demande un travail de fond sur l'image des métiers industriels.
04:14Donc voilà, si on développait les usines, les emplois,
04:16il faudrait que derrière, il y ait des gens pour les pouvoir.
04:18J'ajouterais quand même que dissolution, un budget qui a tardé à arriver,
04:22incertitude, résultat économique.
04:25Globalement, le contexte ne pousse pas vraiment à créer des usines de l'emploi
04:29et donc on est dans une forme aussi d'attentisme.

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