Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, était l'invité de Benjamin Duhamel dans "Tous le monde veut savoir".
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00:00La réalité, c'est que vous avez d'autres questions qui sont plus urgentes.
00:02L'aide américaine militaire qui doit continuer d'être livrée,
00:06notre propre aide qui doit se poursuivre,
00:08vous avez vu qu'on a livré récemment les Mirage 2000,
00:11et on a surtout un enjeu majeur qui est la question du réarmement de l'Ukraine,
00:15même lorsque les armes se taieront,
00:17les partenariats industriels,
00:18la capacité justement à faire en sorte que l'armée ukrainienne
00:21soit suffisamment forte et dissuasive par elle-même,
00:24est la première des garanties de sécurité.
00:26Est-ce qu'il faut intensifier ce soutien à l'Ukraine ?
00:28Puisque là encore, la question que peuvent se poser ceux qui nous regardent,
00:30c'est de se dire, si le soutien européen à l'Ukraine avait été plus important
00:34depuis le déclenchement de la guerre le 24 février 2022,
00:36peut-être ne serions-nous pas ce soir à parler de la dépendance
00:40à la façon dont l'administration américaine se comporte.
00:43Oui, c'est facile à dire.
00:44Si on n'avait aussi peut-être pas écouté toutes celles et ceux
00:47qui, y compris sur ces plateaux, expliquaient que Vladimir Poutine
00:49mettait des centaines de milliers d'hommes à la frontière avec l'Ukraine
00:52uniquement pour un entraînement,
00:54peut-être aussi que les opinions publiques n'auraient pas…
00:55Emmanuel Macron semble-t-il n'était pas celui qui était le plus convaincu
00:58de la possibilité d'une attaque imminente ?
01:01Non, ce n'est pas vrai.
01:02Je crois qu'au contraire, il est particulièrement lucide
01:04sur le rapport débridé que les Russes,
01:08j'allais dire les soviétiques, faché lapsus,
01:09les Russes ont un rapport avec la force.
01:12Non, je crois que la question de notre aide doit se transformer.
01:15Vous voyez, on a réussi un petit succès quand même
01:18avec les différentes diplomaties européennes,
01:20c'est à mobiliser le produit des avoirs gelés russes,
01:23c'est-à-dire en fait, cette richesse-là,
01:25d'arriver à la flécher sur les acquisitions de défense,
01:28ce qui soulage le contribut français de manière importante.
01:31On parle de plusieurs centaines de millions d'euros.
01:33Cet argent-là, de plus en plus,
01:34on va l'utiliser pour permettre à des entreprises,
01:37des industries militaires françaises
01:39de s'installer en partenariat avec des industries en Ukraine
01:41pour produire sur place.
01:43Ça, typiquement, c'est un des éléments de garantie de sécurité.
01:46Mais vous voyez bien comment la Russie pourrait dire
01:47ah ben non, dans cette discussion-là,
01:49nous, on ne veut pas que les entreprises occidentales françaises
01:52viennent s'installer en Ukraine
01:53parce qu'on veut une Ukraine neutre,
01:55un peu comme jadis,
01:56on a pu discuter du format de l'armée américaine.