Dans ce nouveau numéro de « Et Maintenant ! », on reviendra sur la semaine d’Emmanuel Macron : une grande réunion avec des dizaines de pays et de patrons était organisée à Paris, l’occasion d’annoncer des investissements massifs dans le secteur de l’IA. Emmanuel Macron a profité de cette séquence pour multiplier les interventions médiatiques et quelques formules auxquelles il est habitué. Aussi, faut-il taxer les "ultra-riches" ? Les députés ont approuvé en commission une proposition de loi visant à instaurer un impôt plancher de 2% sur le patrimoine des "ultra riches », l’idée proposée par les écologistes ne fait pas l’unanimité. Retour sur les déclarations de Jean-Luc Mélenchon, qui « voudrait que le droit du sol soit inscrit dans la Constitution et faciliter l’accès à la nationalité française. Elle devrait être quasi de droit par exemple pour les médecins étrangers qui la demandent et la méritent. » Une réponse à Bruno Retailleau et Gérald Darmanin qui souhaitent remettre sur la table le sujet du droit du sol sur l’ensemble du territoire. A droite, Bruno Retailleau a pris de vitesse ses camarades des LR en annonçant sa candidature à la tête du parti. Dans la foulée, c’était au tour de Laurent Wauquiez d’annoncer lui aussi sa candidature. LR : la guerre des chefs, le retour ? Et enfin, cet échange entre D. Trump et V. Poutine sur la possibilité de mettre fin à la guerre en Ukraine. L’Union européenne met en garde D. Trump contre un accord « négocié dans son dos ». Année de Production :
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00:00– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:12– Amis téléspectateurs, bonjour, j'espère que vous êtes en forme,
00:14vous regardez « Et maintenant », l'émission qui revient avec plaisir
00:17et avec vous sur l'actualité politique de la semaine.
00:19Soyez les bienvenus, hashtag et maintenant si vous souhaitez réagir.
00:23Vous sortez tout juste de la Saint-Valentin,
00:25mais l'amour c'est tous les jours dans « Et maintenant ».
00:28Ici, la Saint-Valentin dure 365 jours
00:30et aujourd'hui, nous la fêtons avec le grand Jean-Luc Manon.
00:33Bonjour Jean-Luc. – Bonjour.
00:34– Vous êtes conseiller en communication, fondateur du cabinet « Only Conseil »,
00:38ravi de vous accueillir. – Ravi de vous accueillir également.
00:41– Kisterie de Villepin, bonjour. – Bonjour.
00:43– Vous êtes militante associative, on salue le grand maître Charles Consigny,
00:48bonjour, avocat, essayiste, vous avez signé justement « Le Grand Amour »,
00:51c'est à retrouver aux éditions Plon.
00:54Et bonjour Blanche Leridon. – Bonjour.
00:56– Ça va Blanche, vous êtes directrice éditoriale de l'Institut Montaigne,
00:58je renvoie à votre dernier livre, il s'intitule
01:01« Le château de mes sœurs, enquête sur les fratries féminines »,
01:04c'est à lire aux éditions Les Pérégrines, merci d'être avec nous.
01:07Dans cette émission, on parlera de la bromance
01:10entre Vladimir Poutine et Donald Trump,
01:12cette relation si spéciale entre les deux hommes
01:14qui risque de laisser l'Europe et l'Ukraine sur la touche.
01:17On vous dira qui de Bruno Retailleau ou de Laurent Wauquiez
01:20va remporter la guerre des chefs qui s'est ouverte cette semaine à droite.
01:23On se demandera aussi si le droit du sol est un principe sacré
01:26et s'il faut taxer les ultra-riches.
01:28– La séance est ouverte.
01:30– Bonjour et merci Président Larcher.
01:31Mais d'abord Emmanuel Macron au sommet,
01:33au sommet de quoi ? De l'intelligence artificielle.
01:36Déjà pour commencer, une grande réunion réunissant des dizaines de pays
01:40et de patrons était organisée à Paris cette semaine,
01:43l'occasion d'annoncer des investissements massifs dans le secteur de l'IA.
01:47Mais ces derniers jours, Emmanuel Macron a aussi tenté
01:50d'être au sommet de l'actualité,
01:51beaucoup d'interventions médiatiques et quelques formules à sa sauce.
01:55Écoutez.
01:56– Ainsi, il est très important, dans ce monde où j'ai de bons amis
02:01de l'autre côté de l'océan qui disent drill, baby drill, forêt, forêt
02:05et forêt encore, et bien ici il n'y a pas besoin de forêt,
02:08il faut, c'est plug, baby plug, il faut brancher, brancher
02:12et encore brancher, l'électricité est disponible, vous pouvez vous brancher.
02:16– Blanche ce sommet, c'était le retour d'Emmanuel Macron au centre du jeu ?
02:20– Effectivement, et là je crois que ce n'est pas juste une question
02:23de communication et de vouloir absolument se remettre au centre du jeu,
02:28il y a aussi des actions très concrètes, vous les avez mentionnées,
02:31mais les 109 milliards d'investissements qui vont permettre à la France
02:34de disposer de data centers sur son sol, c'est quand même,
02:38en termes de souveraineté numérique, quelque chose qui est très loin
02:42d'être anodin et qui je crois doit être mis au crédit du président de la République.
02:47Alors oui, encore une fois, il se remet un petit peu au centre de l'attention,
02:50il l'avait déjà fait avec Notre-Dame, il l'avait déjà fait
02:52pendant les Jeux Olympiques, et pour moi, il y a avec Emmanuel Macron
02:56une forme d'extension du domaine réservé, vous savez ce domaine réservé,
02:59c'est a priori, s'agissant du président, les affaires internationales
03:03et puis la défense, et avec Emmanuel Macron, il semblerait…
03:06– Tout est réservé.
03:06– Non, pas tout, il en délimite des nouveaux contours
03:10et il y aurait, je crois, toutes les questions culturelles,
03:13on l'a vu encore une fois au Louvre, où il a fait ses grandes annonces
03:16devant la Joconde, à Notre-Dame bien sûr, il y a aussi la dimension sportive
03:22et là, il l'a incarnée au JO, mais pas seulement,
03:25et aussi en défendant les coupes envisagées dans le budget des sports
03:29et donc maintenant, il y a aussi le numérique, l'innovation
03:32qui appartient à ce grand domaine réservé redéfini par le président de la République.
03:36– Mais est-ce que c'est vraiment des domaines réservés au président Jean-Luc ?
03:39– C'est lui qui se les a prévenus en tout cas.
03:41– Il essaie de prendre possession de sujets qui peuvent paraître parfois
03:44un peu marginaux, alors je ne parle pas du sommet de l'IA,
03:47mais il essaie d'exister.
03:49– Comme sur l'essentiel, il ne peut plus exister,
03:51son domaine réservé, c'est le domaine à part,
03:57c'est le domaine à côté en réalité, car moi j'ai regardé le début
04:01de l'émission du président de la République,
04:04c'était pitoyable en termes de fonction présidentielle.
04:07– Quelle émission ?
04:08– L'émission sur France 2, au début, ce n'était pas le président de la République,
04:13c'était Michel Chevalet, comment ça marche ?
04:15On était dans une espèce de tuto qui n'est pas du niveau
04:21du président de la République, donc je pense qu'il aurait été
04:25un très bon secrétaire d'Etat au numérique, c'est ce qu'il essaie de faire,
04:30il essaie d'être dans l'actualité, encore une fois,
04:32ces sujets sont très importants, et vous avez raison de dire
04:35que les investissements c'est assez décisif,
04:38non pas que le sujet ne soit pas intéressant,
04:40mais le fait qu'il soit aujourd'hui concentré,
04:42et donc il n'y a pas de sujet réservé, il n'y a pas un domaine réservé,
04:47il y a le dernier domaine qui lui reste, les derniers domaines qui lui restent,
04:51il y a ça quand il le peut, et puis il y a dans la tradition monarchique française,
04:56les bâtiments, les monuments, le Louvre, Notre-Dame,
05:01et je ne sais pas, peut-être qu'il trouvera autre chose à faire
05:03dans les deux ans qui viennent.
05:05– Charles, il y a aussi peut-être cette idée ou cette volonté de renouer
05:07avec le mythe de la start-up nation, l'idée de progrès, etc.,
05:11ce qui a fait le succès d'Emmanuel Macron en 2017.
05:14– Oui, alors après, à sa décharge, à son crédit,
05:18je pense qu'il se dit quand même légitimement
05:21qu'il ne faut pas que la France passe à côté d'une révolution mondiale
05:27très importante sur laquelle tout le monde est en train de se surexciter,
05:31donc moi je pense qu'il a plutôt bien fait d'organiser ce sommet
05:34et d'essayer autant que possible de mettre la France sur le sujet.
05:37On sait qu'on a des boîtes en France assez performantes dans ce domaine,
05:42Mistral dont tout le monde parle,
05:43il y a une autre entreprise qui s'appelle Hache
05:46dont les mieux informés considèrent qu'elle vaut en réalité mieux que Mistral,
05:50on a un certain nombre d'ingénieurs très bien formés aussi
05:55qui peuvent tirer leur épingle du jeu dans ce domaine,
05:58donc c'est vrai que ce serait quand même con pour la France,
06:00alors qu'on a l'impression de rater ces derniers temps tous les trains de l'histoire,
06:05de ne pas s'emparer de ce thème, donc je pense que c'est pas mal qu'il ait fait,
06:10après j'observe qu'il y a quelque chose d'un peu incantatoire
06:16et la réalité du pays aussi après sept ans de Macron,
06:20c'est qu'il y a plein d'endroits où il n'y a même pas la 4G,
06:22c'est qu'on n'est pas foutu de faire un wifi qui fonctionne dans les trains,
06:26et donc il y a une espèce de décalage entre ce qui se passe à Paris
06:31et ce qui se passe autour du président,
06:33et la réalité du pays qui moi me paraît gênant après sept ans d'exercice du pouvoir.
06:39– Le sommet s'est achevé sur une déclaration commune signée par une soixantaine de pays
06:43promettant une intelligence artificielle ouverte, inclusive et éthique,
06:47Emmanuel Macron a donc aussi confirmé que des milliards d'euros
06:50seront investis par des entreprises en France au cours des prochaines années, écoutez.
06:54– Aujourd'hui et demain, 109 milliards d'euros d'investissement
07:05seront confirmés pour la France dans les années à venir,
07:07et c'est un montant considérable.
07:09Et si l'on compare avec la récente annonce faite aux Etats-Unis,
07:17c'est exactement la même chose.
07:19C'est à la bonne échelle, c'est exactement la même chose
07:22si on compare la France avec les Etats-Unis.
07:24– Kitri, demain, 109 milliards d'euros seront investis par des entreprises,
07:29c'est un succès, bravo Emmanuel Macron.
07:31– C'est toujours aussi avec l'argent des autres,
07:34avec l'argent notamment des Emirats Arabes Unis,
07:36c'est aussi pour moi un symbole de notre capacité au niveau européen
07:40à investir lourdement dans cette fameuse IEA,
07:44moi ce qui m'inquiète plus sur la prise de parole d'Emmanuel Macron,
07:47notamment sur France 2, c'était qui écoute encore Emmanuel Macron ?
07:50L'audience, j'ai regardé un peu l'audimat de cette émission,
07:534,3 millions de personnes ont regardé Emmanuel Macron nous parler de ça,
07:58donc plus le président de la République prend la parole,
08:00moins il est écouté.
08:02– Il veut dire qu'il n'intéresse plus personne.
08:03– En fait, pardon, mais à force de ne pas entendre les Français et les Françaises,
08:06qui l'associe, qui amène le grand débat,
08:09puis la Convention citoyenne pour le climat,
08:11puis la Convention citoyenne pour le fin de vie,
08:12puis l'élection législative avec la dissolution,
08:15à force de ne pas écouter les Français,
08:16plus personne ne veut écouter Emmanuel Macron.
08:18Et moi, ce qui m'inquiète, c'est vraiment la dégringolade
08:20et la démonétisation de la parole présidentielle.
08:26Et dans cette même émission, les journalistes lui demandent un mot
08:29pour qualifier Trump, c'est respect.
08:30Je pense qu'avec nos enjeux de défense sur le territoire européen,
08:35je pense qu'il serait temps d'arrêter de faire des TikTok
08:38et de se concentrer sur la fonction présidentielle.
08:41– Et peut-être de redonner la parole aux Français.
08:43A l'heure de ses voeux, le 31 décembre,
08:45le président a annoncé que les citoyens allaient pouvoir trancher
08:48sur des sujets déterminants un mois et demi plus tard.
08:51Sa réflexion se précise, nous dit-on, au début du printemps.
08:55Il pourrait annoncer des consultations sur l'interdiction
08:57des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans,
08:59un débat sur le travail et une consultation sur la fin de vie.
09:03Ça se précise un peu, Blanche ?
09:04– On a surtout le sentiment qu'il essaie de désamorcer un petit peu
09:09cette idée que le référendum serait en réalité un plébiscite
09:13pour ou contre le président de la République.
09:15En évoquant une multiplicité de questions qui seraient posées aux Français,
09:18ce qui permettrait de désacraliser un petit peu le référendum
09:22tel qu'on l'a toujours conçu et de ne pas le centrer uniquement
09:25autour de sa personne.
09:26Après, tous les sujets que vous avez mentionnés,
09:28je ne suis pas convaincue qu'il y ait besoin de référendum pour les trancher.
09:33Et j'ai le sentiment que là, qu'il y a une forme d'instrumentalisation aussi,
09:36précisément pour retrouver ce lien perdu, comme vous le disiez,
09:39entre les Français et lui.
09:40Je ne suis pas convaincue que ce soit le meilleur moyen de s'y prendre.
09:45– Interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans,
09:47vous y êtes favorable ?
09:48– Non.
09:49– D'accord, pourquoi ?
09:51– Non, je suis contre les interdictions et je pense qu'on peut faire autrement.
09:55Ces questions, j'étais même pas au courant que ces questions
10:00étaient en gestation à l'Élysée, ça me paraît un peu décalé.
10:05Je pense que si on se met à faire un référendum sur la fin de vie,
10:08par exemple, déjà que l'ambiance dans le pays est morose,
10:11ça risque de plomber tout le monde.
10:14Moi, je pense qu'il y a quelques sujets qui sont objectivement,
10:17qui intéressent les Français en ce moment.
10:19Il y a l'immigration, qu'on le veuille ou non, qui est un vrai sujet.
10:22– Et qu'on ne peut pas passer forcément par,
10:24on ne peut pas forcément le proposer par référendum.
10:26– Pourquoi pas, on peut très bien proposer…
10:28– Pour ou contre l'immigration ?
10:29– Une loi avec un certain nombre de mesures,
10:31et proposer aux Français de la ratifier ou non par référendum.
10:34Je pense que c'est constitutionnellement possible,
10:36mais bon, je ne suis pas constitutionnaliste,
10:37mais de ce que j'en sais, c'est possible.
10:40Il y a un autre sujet qui monte énormément dans la société
10:44et qui est complètement occulté, soigneusement occulté
10:47par la classe politique parce que ça les dérange,
10:49c'est la question de la fiscalité et des dépenses publiques.
10:52– On en parlera un peu plus tard.
10:53– Ça, je trouve qu'on pourrait tout à fait, là aussi,
10:55proposer une série de mesures aux Français.
10:57Souhaitez-vous supprimer le Conseil économique, social et environnemental ?
11:01Souhaitez-vous privatiser France Télévisions ?
11:04Souhaitez-vous aligner le régime de retraite des cheminots
11:06sur celui du reste de la population ?
11:09– Vous avez plein d'idées, Charles a plein d'idées.
11:10– Des questions toutes bêtes, et on aurait la réponse du peuple,
11:15qui à mon avis serait assez évidente, mais qui, comme par hasard,
11:17ne serait pas la même que celle de la classe politique.
11:20Donc, moi, je trouve qu'il y a des vrais sujets utiles à poser par référendum.
11:24– Autre question, faut-il ?
11:26– Non, il a raison, parce que ce sont des sujets très importants.
11:29Autant attendre l'élection présidentielle,
11:32puisque, en gros, vous proposez de soumettre à référendum le programme de LR.
11:36– Pourquoi pas, effectivement, pas que de LR.
11:39– Faut-il faciliter l'accès à la nationalité française ?
11:43La proposition vient de Jean-Luc Mélenchon, cette semaine.
11:46Le leader insoumis, qui, dans un entretien accordé à nos confrères de 20 minutes,
11:49dit la chose suivante,
11:50« Je voudrais que le droit du sol soit inscrit dans la Constitution.
11:54Il faut faciliter l'accès à la nationalité française.
11:58Elle devrait être quasi de droit, par exemple, pour les médecins étrangers
12:01qui la demandent et la méritent. »
12:03Dans ce même entretien, Jean-Luc Mélenchon critique les ministres Darmanin et Retailleau,
12:07qui souhaitent, eux, remettre sur la table le sujet du droit du sol
12:10sur l'ensemble du territoire.
12:12Jean-Luc, mettre le droit du sol dans la Constitution,
12:15c'est ce que propose Jean-Luc Mélenchon, bonne ou mauvaise idée ?
12:19– Je ne sais pas si c'est une bonne idée de le mettre dans la Constitution.
12:22Ce que je sais, c'est qu'il ne faut pas toucher au droit du sol, de mon point de vue.
12:27C'est une règle, c'est une tradition.
12:30C'est à la fois un acquis de la République, mais pas seulement de la République,
12:34c'est un acquis de la nation française.
12:36Car le droit du sol, ce n'est pas deux, trois gauchistes
12:39qui l'ont inventé en 1968.
12:41C'est Louis XIV, ça date du XVIe siècle,
12:48et c'est une donnée constante de la vie de la nation, au-delà de la République.
12:53La République l'a confortée et l'a confirmée.
12:57Deuxièmement, le lien entre droit du sol et flux migratoire
13:03constitue un mensonge parmi les plus éhontés de ceux qui sont en cours aujourd'hui.
13:07Je prends un exemple.
13:092018, nous avons 2800 accessions à la nationalité par le droit du sol à Mayotte.
13:162020, deux ans plus tard, on a pris des mesures restrictives,
13:20on en a 800, trois fois moins.
13:23Dans le même temps, les flux migratoires ont augmenté de 20 à 30 %.
13:28Où est le lien entre les deux ?
13:30L'idée que des gens viennent à Mayotte ou viennent en France,
13:34dans l'idée que peut-être à 18 ans ou à 16 ans,
13:38les enfants vont pouvoir, si les parents ont été sur le sol pendant 5 ans,
13:42devenir français, et que c'est pour ça qu'ils viennent,
13:45n'est documentée par rien.
13:47Quand on vient à Mayotte, pour reprendre l'exemple de Mayotte depuis l'écomort,
13:51c'est parce que le plus pauvre des départements français
13:54demeure l'île la plus riche de la région.
13:57C'est pour ça qu'on vient, parce qu'on a faim, parce qu'on veut être soigné.
14:01Tout ça, qu'il faille réguler les flux migratoires,
14:04chacun en conviendra, il n'y a pas de rapport avec l'accès à la nationalité.
14:08Je rappelle quelques éléments.
14:09Le droit du sol permet l'attribution de la nationalité française
14:12en raison de la naissance en France.
14:14Le code civil dispose qu'un enfant né en France de deux parents étrangers
14:18se voit attribuer la nationalité française s'il réside sur le territoire
14:21à l'âge de ses 18 ans et à y résider pendant moins cinq ans,
14:25depuis l'âge de 11 ans.
14:26Article 21-7 du code civil.
14:29Maître Consigny, est-ce qu'il faut mettre cet article dans la Constitution
14:32comme le propose Jean-Luc Mélenchon ?
14:34Non, je pense qu'il faut arrêter de tout constitutionnaliser.
14:39Je pense qu'il n'était pas nécessaire d'inscrire l'IVG dans la Constitution,
14:42par exemple, et que ça permettait à des parlementaires
14:46n'ayant pas l'envergure de leur prédécesseur
14:49de se prendre pour leur prédécesseur et de se raconter
14:53qu'ils accomplissaient quelque chose d'historique,
14:55alors que ce qui avait été historique, c'était ce qu'avait fait Simone Veil,
14:58et cette espèce de répétition de bégaiement n'avait rien d'historique.
15:03Au contraire, ça signait leur nullité.
15:05Là, on parle de droit du sol.
15:06La question de ce thème, c'est le droit du sol est-il ou non sacré ?
15:09Moi, non, je ne pense pas que ce soit sacré.
15:12Je ne vois pas pourquoi ce serait sacré.
15:13C'est notre identité républicaine, M. Mélenchon.
15:16Il y a beaucoup de pays qui n'ont pas le droit du sol
15:19et qui ne sont pas pour autant des régimes fascistes.
15:22Je pense, en revanche, que ça n'est peut-être pas tout à fait
15:25le sujet, effectivement, en matière d'immigration.
15:28C'est peut-être une espèce de faux combat.
15:30J'ai cru comprendre que ça concernait 30 000 personnes par an,
15:34si mes chiffres sont exacts.
15:36On a 500 000 entrées d'étrangers par an en France.
15:39Le ratio montre que ça n'est pas le sujet.
15:42Tout le monde est d'accord, quasiment, aujourd'hui.
15:44Il n'y a que Mélenchon qui n'est pas d'accord,
15:45mais sinon, tout le monde est d'accord pour dire
15:47qu'il faut contrôler et réduire l'immigration.
15:49Pour moi, il y a un deuxième problème dedans,
15:51c'est l'islamisme, l'islam radical, l'islam politique,
15:55les frères musulmans, etc.
15:57Ça, ce sont des vrais sujets.
15:59Le droit du sol, c'est peut-être un peu un chiffon rouge
16:02ou je ne sais pas comment dire, mais qui est un peu anecdotique.
16:05On va en reparler, mais les ministres Retailleau et Dermanin
16:09ont, eux, fait part de leur souhait de réformer la Constitution
16:12sur le sujet, voire de restreindre drastiquement
16:14le droit du sol sur l'ensemble du territoire français.
16:17De son côté, François Bayrou s'est dit favorable
16:19à l'ouverture d'un débat sur qu'est-ce qu'être français ?
16:22La porte-parole du gouvernement a apporté des précisions
16:25sur notre antenne cette semaine.
16:27Écoutez.
16:28Si on ne traite que le droit du sol, on ne traite pas l'essence du problème.
16:32Il faut l'élargir à l'ensemble des sujets
16:37qui concernent l'immigration.
16:39Il y aura des discussions.
16:40Le Premier ministre a indiqué qu'il souhaitait faire des débats
16:44sur cette question-là.
16:45Mais quelle forme ?
16:46Ce sera des conventions citoyennes ?
16:48Je n'ai pas les formes non plus.
16:49Est-ce qu'il envisage des conventions citoyennes ?
16:50Je n'ai pas, aujourd'hui, non plus les modalités.
16:53Kytri, qu'est-ce qu'être français ?
16:55Vous avez une minute.
16:56C'est aussi qu'est-ce qu'être Premier ministre
16:59et comment est-ce qu'on est cohérent avec son passé politique
17:02et son humanisme et sa passion de l'histoire.
17:06Vous l'avez rappelé, le droit du sol, en France, c'est 15-115.
17:10Moi, ce qui m'étonne beaucoup, pour avoir bien suivi
17:12et observé la carrière de François Bayrou,
17:14l'immigration n'a jamais été son sujet.
17:16Là, en un mois, ça fait un mois qu'il est Premier ministre.
17:18Vous avez bossé avec lui, je crois.
17:19Absolument.
17:21Il y a très longtemps, quand j'étais jeune.
17:22Peut-être une erreur de jeunesse.
17:23Nobody's perfect.
17:24Voilà.
17:25Jamais, c'était un sujet.
17:27Là, en l'espace d'un mois,
17:28on a le droit à un discours de politique générale
17:30où on parle de proportion d'étrangers dans un village.
17:33Puis, ensuite, le sentiment de submersion migratoire.
17:36Puis, ensuite, cette histoire de droit du sol et d'être français.
17:39On a une loi tous les 18 mois qui concerne l'immigration.
17:42Je pense qu'il faut arrêter vraiment avec ce sujet.
17:45En plus, c'est contrairement, complètement contradictoire
17:48avec ce qui nous arrive, avec les besoins de la France à terme.
17:52À terme, on a une courbe démographique qui s'effondre.
17:54On a plein de problèmes aussi d'emplois non pourvus.
17:57On sait, c'est même Patrick Martin du Medef
18:00qui disait qu'à horizon 2050, c'était une étude.
18:03On avait besoin de 3,9 millions de personnes étrangères
18:08pour venir redynamiser la France.
18:10Vous dites que c'est pas ses convictions,
18:12mais là, il fait de la tactique politique.
18:14En fait, c'est inadmissible.
18:16Pour aller dans ce sens-là, effectivement,
18:18souvenez-vous, en 2009, à l'initiative de Nicolas Sarkozy,
18:22on avait eu ce grand débat national
18:24sur l'identité nationale et l'immigration.
18:26À ce moment-là, François Bayrou avait été un des plus...
18:30En opposant à ce grand débat, il avait dit ceci.
18:33Rien n'est pire que d'en faire un sujet d'affrontement politique.
18:36C'est vrai qu'on peut être étonnés...
18:38Qu'est-ce qui a changé ?
18:40C'est ses convictions ? C'est le pays ?
18:42Le pays, la progression fulgurante ces dernières années
18:45du rassemblement national.
18:47Et effectivement, l'intérêt des Français
18:49pour ces questions migratoires, c'est vrai.
18:52Mais est-ce que...
18:54Les Français, souvent, sur ce plateau,
18:57on nous dit que l'immigration, c'est pas le sujet numéro 1.
19:00Vous le mettez dans vos sondages à l'Institut Montaigne.
19:03Mais ça revient.
19:05Ce serait naïf de considérer que ça n'est pas une préoccupation
19:08d'un certain nombre de nos concitoyens.
19:10En plus, là, on le voit bien,
19:12l'immense malaise de la porte-parole du gouvernement.
19:15Quand on a une idée pareille, on ne la lance pas à la volée
19:18sans avoir un petit peu réfléchi à ce que, concrètement,
19:22ça pourrait donner et comment on organise un débat apaisé,
19:25constructif, dans une période où, excusez-moi,
19:28les conditions sont loin d'être réunies
19:30pour tenir ce genre de débat.
19:32Il y a même une forme d'imprudence à lancer ça comme ça
19:35sans être en capacité, derrière,
19:38d'en assurer le service après-vente.
19:40Jean-Luc.
19:41On a un problème de flux migratoire.
19:43Il existe et il ne va pas s'arranger
19:46avec le changement climatique, etc.
19:49C'est une vraie question.
19:50C'est le premier problème qu'on a.
19:52On a un problème qui n'est pas uniquement un problème de lien,
19:56mais qu'on est un problème de la pression islamiste.
19:59C'est une réalité avec laquelle il faut se confronter
20:02quand on regarde dans les villes, dans les départements,
20:05cette difficulté-là.
20:07C'est un problème qu'il faut traiter.
20:10Maintenant, le lier à la question de l'identité nationale,
20:14de mon point de vue, c'est une faute.
20:16D'abord, parce qu'on n'a pas besoin de Bayrou
20:19pour se demander ce que c'est qu'être français.
20:22C'est un débat qui parcourt l'histoire du pays depuis toujours.
20:26On ne va pas dire à un moment donné
20:28qu'on s'arrête pendant 2-3 jours,
20:30vous prenez un papier et le peuple va dire ce qu'est être français.
20:34C'est une manière d'enterrer les débats sur le droit du sol.
20:37C'est une manière continue, oui,
20:39sauf que c'est répondre à une idée de dire qu'il faut d'urgence
20:43réfléchir à ce que c'est qu'être français
20:45parce que nous sommes submergés.
20:47C'est une faute politique et c'est inacceptable
20:50parce que c'est céder à des éléments
20:53qui ne sont pas non plus réels et documentés.
20:57Quand le Premier ministre, je ne lui reproche pas,
21:00il parlait de proportion.
21:02La proportion dans des collectivités territoriales,
21:05dans un certain nombre d'endroits, peut poser problème.
21:08Ca ne veut pas dire que...
21:10La proportion des gens qui arrivent en France, c'est ça.
21:14C'est vrai qu'il y a...
21:16Les questions d'intégration, elles se posent
21:19et parfois la question du nombre
21:21pose une question d'intégration.
21:23D'ailleurs, c'est étrange qu'on n'accepte pas ça
21:27puisque c'est une revendication de la gauche.
21:30La gauche dit qu'il en a marre
21:32de mettre tous ces gens immigrés à Saint-Denis
21:35ou au Bervilliers, il faudrait qu'il y en ait à Neuilly
21:38ou dans les Beaux-Quartiers.
21:40Elle a raison sur une répartition plus égale et plus juste.
21:44Si on dit ça, on ne peut pas l'accuser
21:46de parler de problème de proportion.
21:48Ca existe, mais en même temps,
21:50l'idée de la submersion, qu'est-ce qu'il y a après ?
21:53Il y a l'idée du grand remplacement.
21:56C'est un totem de l'extrême droite.
21:59C'est un totem de l'extrême droite qui est une saloperie.
22:02– Revoilà la guerre des chefs à droite.
22:04Cette semaine, Bruno Rotaillot a pris de vitesse
22:06ses petits camarades du parti Les Républicains.
22:08Et en premier lieu, le patron des députés,
22:11Laurent Wauquiez, le ministre de l'Intérieur,
22:13a annoncé dans une lettre adressée aux militants,
22:15sa candidature à la tête du parti.
22:17Pas une seconde à perdre dans la foulée,
22:19il est allé à la rencontre de jeunes militants.
22:22Il leur a expliqué les raisons de sa candidature.
22:25– Je souhaite que la droite retrouve sa fierté.
22:28On voit bien à travers ces victoires d'ailleurs,
22:30dans un certain nombre de circonscriptions,
22:33en tout cas d'élections partielles,
22:36qu'il y a un réveil de l'électorat de droite.
22:38Et on sent très bien aussi que beaucoup de gens
22:40de droite retrouvent une fierté.
22:42Eh bien cette fierté, je veux absolument la consolider
22:44pour préparer l'avenir.
22:47Il est hors de question que je m'engage dans une guerre,
22:49dans un conflit, et d'ailleurs pour celles et ceux
22:51qui me connaissent, ça n'est absolument pas mon tempérament.
22:54Pour faire une guerre, il faut être deux,
22:56moi il n'y aura pas de combattant de mon côté.
22:59– Dans la foulée, c'était au tour de Laurent Wauquiez
23:02d'annoncer lui aussi sa candidature.
23:04C'est le sens de toute l'action que je mène depuis des mois.
23:07Le parti a besoin de tout, sauf d'une guerre des chefs.
23:10Et j'ai tout fait pour l'éviter.
23:12La France a besoin d'un ministre de l'Intérieur,
23:15à temps plein, déclaration au Figaro.
23:17Charles, il a vraiment tout fait pour l'éviter,
23:19cette guerre des chefs, Laurent Wauquiez, c'est ce qu'il nous dit.
23:21– En fait, étrangement, Laurent Wauquiez était persuadé
23:24que la question de son leadership au sein de ce qui restait de LR
23:30ne faisait aucune espèce de débat,
23:32tant ce parti était devenu une espèce de no man's land quasi éteint.
23:39Et en un certain sens, ça l'arrangeait,
23:42parce que son leadership n'était pas disputé.
23:45Donc il n'a pas vu arriver Bruno Retailleau,
23:49et moi je pense qu'au fond, alors que c'est quelqu'un de bonne qualité,
23:54on le reconnaît, d'intelligent, on peut ne pas être d'accord,
23:57mais c'est un homme politique d'assez bonne facture.
24:01– Il a été dépassé, il a trop attendu.
24:03– Je pense qu'il a un peu procrastiné sur le fond,
24:05c'est-à-dire qu'à part son étrange sortie sur les retraites,
24:10où il s'est précipité aux 20h de TF1 pour nous expliquer
24:14qu'il avait bloqué une mesure d'économie sur les retraites,
24:19alors que tout le monde sait, notamment à droite,
24:21qu'il faut faire des économies sur les retraites,
24:23pour adresser un message aux retraités,
24:25c'est-à-dire qu'il a fait de l'électoralisme,
24:27à part pour dire ça, moi je l'ai peu entendu sur le fond,
24:30alors que c'est quelqu'un qui est porteur
24:33d'une certaine radicalité à droite qui peut plaire aux électeurs de droite.
24:36Et donc il s'est fait, comme c'est souvent le cas dans les formations militantes,
24:40il s'est fait doubler sur sa droite,
24:42parce qu'on se fait toujours doubler sur la radicalité,
24:44par quelqu'un qui, en réalité, s'était plus exprimé sur le fond
24:49et a donné à se faire entendre sur le fond comme ministre de l'Intérieur.
24:53Je pense qu'il peut s'en prendre un peu qu'à lui-même,
24:55mais le match n'est pas, à mon sens...
24:57Pas encore plié.
24:58C'est le retour de la guerre des droites,
25:01c'est un peu familier, on l'a déjà vécu.
25:03On a adoré Giscard Chirac,
25:06on a aimé Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac,
25:09on a aimé Fillon-Copé,
25:11vous allez absolument adorer ce match-là.
25:15Je ne suis pas sûr qu'il soit aussi prometteur, pour dire la vérité.
25:18D'abord parce que ce n'est pas tout à fait les mêmes personnalités,
25:21et deuxièmement parce qu'il n'y a pas un débat de lignes
25:24si fondamental entre Retailleau et...
25:28C'est qui ?
25:29Retailleau aussi.
25:30Il y a des nuances, mais il n'y a pas des divergences colossales.
25:35En revanche, ce qui est assez intéressant,
25:37c'est, pour le moment, la situation de relatif échec de Wauquiez,
25:42qui a un problème, qui n'est pas un problème politique,
25:45qui est un problème de structure d'image.
25:47L'image de Wauquiez, quand vous la regardez,
25:49c'est l'homme politique qui a, en structure d'image,
25:52la cote la plus difficile à remonter, à installer,
25:56des 20 premiers ou des 30 premiers responsables politiques.
25:59-"Structure d'image", c'est pour ceux qui connaissent ça ?
26:02Je vais le dire plus crûment.
26:04Tout le monde pense que c'est un faux cul.
26:06Je ne me prononce pas sur le sujet, d'ailleurs,
26:10parce qu'il a sans doute des convictions, etc.,
26:13mais pour des raisons qui appartiennent au passé...
26:16Il est perçu comme ça ?
26:17Il est perçu comme quelqu'un qui est insincère.
26:20C'est massif dans les études d'opinion.
26:23On a demandé à des militants LR pourquoi Bruno Retailleau
26:26est, selon eux, le meilleur des choix.
26:28Ils s'étaient rassemblés à l'initiative de Bruno Retailleau.
26:31Écoutez leur réponse.
26:33C'est quelqu'un qui fait un peu de la politique à l'ancienne,
26:37il faut bien le dire,
26:38mais c'est ce que, quelquefois, les Français voudraient retrouver.
26:42Il a, le discours, pour moi, rassembleur,
26:45entre toutes les tendances qui forment la droite française,
26:48entre les libéraux, les gaullistes, les gaullistes sociaux, etc.
26:51– On ne se divise pas, c'est juste une élection interne,
26:55ce n'est pas des divisions, c'est se rassembler, tout simplement.
26:58On se rassemble.
26:59– Il incarne quoi, Bruno Retailleau, politiquement, Kytrie ?
27:02– Alors, cette image, il me semble qu'elle a été tournée
27:04mercredi soir au bar Le Choubidou.
27:06– Oui, vous y étiez ?
27:07– Non, je n'y étais pas.
27:09Ce soir, Bruno Retailleau est aussi à Grenoble, dans un bistrot,
27:13à 18h30 pour rencontrer les militants.
27:15Ce week-end, il sera à banquer avec Gérard Larcher dans les Yvelines.
27:20Donc moi, ma question, c'est, pardon, le ministre de l'Intérieur,
27:23n'a-t-il rien d'autre à faire que de se lancer dans une campagne ?
27:27Et c'est vraiment la maladie française.
27:29Je dirais la même chose pour Gérald Darmanin,
27:31je dirais la même chose pour ces grands responsables politiques
27:34qui ont des responsabilités stratégiques pour la France,
27:36des chantiers monumentaux à prendre en main,
27:39et pendant ce temps-là, à peine arrivés aux responsabilités,
27:42ils préparent le coup d'après.
27:43Ils mettent au service, finalement, leur accès quotidien aux médias,
27:48les salons de la République,
27:49des déplacements au service de leur propre promotion
27:51pour des échéances à venir.
27:52– Ça ne veut pas dire qu'ils ne restent pas non plus dans les ministères.
27:54– Pour moi, ça fait partie de la rupture de confiance
27:59qu'il y a entre les Françaises, les Français et leurs élus.
28:01C'est toujours le coup d'après, et c'est vraiment…
28:04Moi, ça me met en colère, en fait, quand on voit,
28:08je ne sais pas, en France par an, il y a 100 000 personnes victimes
28:12de viols ou de tentatives de viols,
28:13il y a 160 000 enfants victimes de violences sexuelles par an en France.
28:17Est-ce que Bruno Retailleau pourrait mettre sa notoriété nouvelle
28:21et son entre-gens et les moyens qu'il a à sa disposition
28:25dans ses prérogatives au service de ça plutôt que de s'occuper
28:27de sa petite…
28:29– C'est pour ça qu'il choisira un président de LR, peut-être.
28:30– Pardon, mais ça n'est pas sérieux.
28:31Franchement, ça n'est pas sérieux.
28:32– Dans le viseur de Bruno Retailleau et de Laurent Wauquiez,
28:33il y a notamment, évidemment, l'élection présidentielle de 2027.
28:37Le problème, c'est que dans son propre camp,
28:39il y a beaucoup de monde sur la ligne de départ, on va aller voir,
28:41à ce jour, on compte au moins 8 candidats potentiels.
28:44Le seul officiellement en lice, c'est Édouard Philippe,
28:48mais les autres ne font pas vraiment mystère de leur ambition.
28:50Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, David Lysnard, Bruno Retailleau,
28:53Gabriel Attal pour Renaissance ne seraient pas contre.
28:55Gérald Darmanin, il pense peut-être même, on se rase en le matin,
28:59qui s'est mentionné aussi.
29:01Dominique de Villepin qui, sur Mediapart, a récemment dit
29:03qu'il entendait jouer un rôle.
29:05Il y a une focalisation sur cette élection présidentielle, Charles ?
29:08Je pense, en fait, que...
29:118 candidats, au moins, mais après, je pourrais mentionner
29:13peut-être François Bayrou, je ne sais pas.
29:15D'abord, le président de la République a trop de pouvoir.
29:19Donc, ça crée tous les déséquilibres qu'on a en ce moment,
29:22c'est-à-dire que ça amène au pouvoir des personnages narcissiques
29:26à l'excès, ça crée autour d'eux des phénomènes de cour,
29:31et ça fait que c'est la seule élection qui obsède tout le monde
29:35parce que c'est celle qui obsède les hommes politiques
29:38aux premiers chefs, et ça crée aussi des destins brisés,
29:43des gens qui n'ont pensé qu'à ça toute leur vie
29:46et qui, finalement, n'arrivent pas à choper le mistigri.
29:49Donc, ça, déjà, je trouve que, institutionnellement,
29:52ça pose une difficulté.
29:54Ensuite, ça montre, peut-être, sans être populiste,
29:58peut-être une petite baisse de qualité du personnel politique
30:01parce qu'en fait, tout le monde s'y voit
30:03et personne ne surnage vraiment.
30:06Ca, c'est intéressant.
30:08Dans la liste que vous avez citée,
30:10je trouve que Villepin est quand même un petit peu au-dessus des autres.
30:13Vous avez votre candidat.
30:15Je dis pas que j'ai mon candidat,
30:18parce qu'il y a plein de sujets sur lesquels je pourrais être en désaccord,
30:21mais en termes de niveau et de retrouver un peu d'épaisseur
30:25et de hauteur de vue,
30:27dans cette perspective-là, why not ?
30:30La présidentielle les départagera
30:33et puis tout ça va se décanter.
30:35Comment départager tout ce beau monde ?
30:37Gérald Darmanin a relancé l'idée d'une primaire sur le plateau de BFMTV.
30:40Si jamais personne ne se dégage, dit-il,
30:42c'est ma volonté que quelqu'un se dégage,
30:45il faudra bien un processus de sélection
30:47ou alors on sera plusieurs candidats
30:49et donc on ne sera pas au second tour.
30:51C'est une bonne idée, une primaire blanche,
30:53pour départager tous ces gens ?
30:56C'est vrai qu'on parle de guerre des chefs chez les LR,
30:58mais là, le champ de bataille a considérablement changé.
31:00Il s'est élargi, c'est-à-dire qu'il n'est plus seulement
31:03en question de la famille de la droite républicaine,
31:05mais aussi de la famille centriste.
31:07Là, c'est la nouveauté,
31:09c'est que là, on nous dit qu'il y aura un candidat,
31:11peut-être, probablement, LR et Macroniste.
31:14Et il semblerait que les Français y soient favorables,
31:16parce que là, je regardais les sondages,
31:18vous avez 62% des sondés qui estiment qu'en effet,
31:20il serait beaucoup plus cohérent qu'il y ait un candidat unique.
31:22Et donc c'est vrai qu'on observe
31:25une immense prudence à ce sujet-là.
31:27Pour le moment, les uns et les autres disent
31:29que si jamais un candidat se dégage
31:31dans les sondages, il sera le candidat naturel
31:33de notre famille politique.
31:35Mais c'est quoi, cette famille politique, aujourd'hui ?
31:38Et est-ce qu'elle peut réussir à définir dans les grandes lignes
31:40un corpus idéologique,
31:42une colonne vertébrale qui nous permette de définir
31:44si, oui ou non, ces deux familles se rejoignent
31:46à certains endroits ?
31:49Donc plutôt que de penser aux hommes et aux chefs,
31:51déjà, pensons aux idées, y compris, d'ailleurs,
31:53au sein des LR.
31:55Entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez,
31:57il y a beaucoup de divergences sur l'éclatisme
32:00où on a, je crois, un Bruno Retailleau
32:02qui est beaucoup plus libéral, là où on a un Wauquiez
32:04qui est peut-être davantage attaché à l'État-providence.
32:07Sur les questions migratoires,
32:09je suis sûre qu'ils n'ont pas exactement les mêmes conceptions.
32:11Donc ça aussi, pourquoi est-ce qu'il n'y a pas
32:13un débat de fond ?
32:15Je pense qu'il peut y avoir aussi des débats de fond
32:18et une opportunité aussi, peut-être pour un parti
32:20qui est quand même très rabougri, de se régénérer
32:22ou alors de s'effondrer.
32:24Ce sera la loi de la nature des partis politiques.
32:26C'est une machine à perdre ou c'est un levier
32:28vers 2027, Jean-Luc ?
32:31C'est la meilleure et la pire des choses.
32:33La meilleure des choses,
32:35parce qu'à un moment donné, ça crée un mouvement.
32:37Regardez autour de la candidature de Fillon,
32:39avant qu'on parle...
32:422016, primaire de 2016.
32:44... qu'on parle de ses costumes,
32:46et de sa femme,
32:48il y avait un mouvement, Hollande.
32:50Il y a le mouvement qui fait que vous avez
32:533, 4 millions de personnes qui se mobilisent
32:55au début, donc oui,
32:58ça peut être une bonne chose.
33:00Evidemment, ça laisse des traces,
33:02et c'est difficile,
33:04en particulier quand on est faible.
33:06Quand on a le vent derrière,
33:09la primaire est quelque chose qui vous renforce,
33:11qui peut vous renforcer,
33:13et puis quand vous êtes en situation faible.
33:15Mais là, c'est assez intéressant,
33:17parce qu'en réalité,
33:20c'est parce que ça va un peu mieux à droite
33:22qu'il y a beaucoup de candidats.
33:24Je ne vais pas dire que ça progresse génialement,
33:26mais il y a pour la première fois des signes de vie.
33:28C'est bien.
33:30C'est bien.
33:33Faut-il taxer les ultra-riches ?
33:35Les députés ont approuvé en commission
33:37une proposition de loi visant à instaurer
33:39un impôt planché de 2 % sur le patrimoine
33:41des ultra-riches.
33:44L'idée proposée par les écolos est de créer
33:46un impôt sur la fortune pour les 0,01 %
33:48des contribuables les plus riches,
33:50c'est-à-dire ceux qui possèdent
33:52plus de 100 millions d'euros.
33:55Nous proposons ici la création
33:57d'un impôt planché sur les plus fortunés.
33:59Son objectif, assurer que les 1 800 ménages
34:02les plus fortunés contribuent à hauteur
34:04de 2 % de leur patrimoine
34:06aux intérêts de la nation, tout impôt confondu.
34:08Cet impôt concernerait exclusivement
34:10les ménages dont le patrimoine dépasse
34:13100 millions d'euros.
34:15On voit bien que notre mesure concerne
34:17les grandes fortunes et non les gérants
34:19de PME, les artisans ou les jeunes entrepreneurs.
34:21Le texte des écologies sera examiné
34:23dans l'hémicycle Assemblée nationale.
34:26Faut-il taxer les ultra-riches ?
34:28Nous avons un duel sur ce plateau,
34:30deux invités qui ne sont absolument pas d'accord
34:32autour de cette question.
34:34D'un côté Kytri, de l'autre Charles.
34:3745 secondes. Vous allez nous dire pourquoi,
34:39selon vous, il faut les taxer
34:41ces super-riches.
34:43C'est le sens de l'histoire.
34:45Ces propositions viennent d'une proposition
34:48de Gabriel Zucman qui dit que pour faire face
34:50aux défis qui sont les nôtres sur la planète entière,
34:52il faut un impôt minimum mondial
34:54pour arrêter le dumping entre les pays,
34:56les uns contre les autres.
34:58Il faut aussi lutter contre l'évasion fiscale.
35:01L'évasion fiscale, c'est de 80 à 100 milliards
35:03par an en France qui échappent à l'impôt.
35:05En Europe, c'est 1 000 milliards de profits
35:07qui sont aussi détournés vers des paradis fiscaux.
35:09Par exemple, l'Irlande, c'est 9 milliards
35:12d'excédents budgétaires aujourd'hui
35:14avec une partie de l'argent qui aurait dû être
35:16aujourd'hui imposée en France.
35:18C'est vraiment le sens de l'histoire
35:20grâce à Gabriel Zucman qui a mis ce débat
35:23au niveau mondial avec l'OCDE, mais aussi avec le G20,
35:25a été pris la décision de commencer,
35:27alors bien sûr pas avec ce qu'il demande,
35:2925 %...
35:31Déjà !
35:34Avec 25 %, mais plutôt 15 %.
35:36Le Canada l'a mis en oeuvre à partir du 1er janvier 2024.
35:38Demain, c'est la Thaïlande et je suis fière
35:40que la France se saisisse aussi de cet enjeu.
35:42Charles, pas touche au Grisby.
35:45Expliquez-nous pourquoi c'est une mauvaise idée
35:47pour la France.
35:49Je constate que le gauchisme
35:52est une névrose humaine
35:54et très française,
35:56une jalousie,
35:58une rancœur
36:00qui s'exprime par la volonté
36:03de taxer son prochain,
36:05de réglementer sa vie
36:07pour financer des lubies
36:09gauchos, écolos,
36:11féministos, progressistes et autres.
36:14Moi, je pense le contraire.
36:16Je pense qu'il faut qu'on sorte de nos vieilles névroses
36:18en France.
36:20Je pense qu'on a énormément d'économies
36:22à faire dans les dépenses publiques
36:24et je pense que se bercer d'illusions
36:27en pensant que c'est parce qu'on va taxer les riches
36:29que toute la société va aller mieux,
36:31c'est faire une grave erreur.
36:33Moi, je suppose que les riches payent leur juste part.
36:35Personnellement,
36:38je suis à une part d'impôt
36:40qui me paraît spoliatrice.
36:42Je considère que les riches devraient être
36:44à la même part d'impôt, ça oui,
36:47mais il y a de très bons arguments
36:49des deux côtés.
36:51Peut-être déjà parce que la question
36:53est un petit peu biaisée.
36:56Les ultra-riches sont déjà taxés.
36:58Il y a une étude très intéressante
37:00de la Direction générale des finances publiques
37:02qui a été publiée la semaine dernière
37:04qui s'intéresse non pas au 0,01,
37:07mais au 0,1% des plus riches
37:09et notamment qui distingue les très hauts revenus
37:11de patrimoine et les très hauts
37:13fortunes de patrimoine
37:15qui se distinguent
37:17des très hauts fortunes
37:20liées à leurs revenus.
37:22Sur ces très hauts revenus
37:24qui correspondent à 40 000 personnes,
37:26ils ont versé 10,7 milliards
37:28d'impôts sur le revenu, soit 13%
37:31de l'impôt sur le revenu.
37:33Il y a déjà une taxation.
37:35Effectivement, lutter contre une suroptimisation
37:37fiscale et ses effets délétères
37:39et lutter contre l'évasion fiscale,
37:42c'est impératif, mais ça ne pourra pas se faire.
37:44Je rejoins exactement ce qu'a dit Charles Consigny
37:47sans une réflexion plus large
37:49sur la réduction de la dépense publique.
37:51Le rapport annuel sur l'état
37:53des finances publiques de la Cour des comptes
37:55qui est paru cette semaine est absolument
37:58sans appel sur l'état délétère
38:00et catastrophique de notre pays.
38:02Une dérive inédite, une séquence
38:04particulièrement préoccupante.
38:06Le pays est au pied du mur et nous sommes
38:09en état d'urgence absolue. Il ne faut pas
38:11que cette question-là nous détourne
38:13de la réduction de la dépense publique.
38:15– L'idée qui est soumise au débat, c'est de taxer
38:17non plus seulement les revenus, mais le patrimoine.
38:19Le gouvernement souhaite, il n'est pas contraint
38:22d'ailleurs, le gouvernement, parce que le gouvernement,
38:24lui, il dit, je veux mettre en place un taux d'imposition
38:26autour de 0,5%, ça pourrait rapporter
38:282 milliards d'euros, soit 10 fois moins
38:30que la proposition des écologistes, mais voilà,
38:33le gouvernement, il dit, pourquoi pas.
38:35Il n'y a plus de tabou à ce niveau-là,
38:37sur cette taxation des ultra-riches, Jean-Luc ?
38:39– En France, il y a un tabou, c'est quand même
38:41que, par définition, le riche est coupable.
38:43Enfin, on a quand même cette tradition,
38:46on l'a, elle est ancrée, elle est parfois injustifiée,
38:48d'ailleurs, et elle est parfois infondée.
38:50Moi, ce qui me frappe, c'est qu'il n'y a pas
38:52de réflexion globale, il n'y a pas de politique globale.
38:54Sur les questions fiscales, plus que sur le reste
38:57que c'est des questions de consentement à l'impôt,
38:59il faudrait des architectes, et on n'a que des bricoleurs.
39:01On prend un petit bout ici, on prend un petit bout là,
39:03en fonction de la date de l'élection,
39:05on prend un petit bout là, on prend un petit bout là,
39:08en fonction de la date de l'élection,
39:10en fonction de la date de l'élection qui va venir,
39:12de flatter tel électorat, on est dans le bricolage.
39:14Deuxièmement, moi, je ne sais pas
39:16ce que c'est que l'argent.
39:18Non, mais ce que je veux dire,
39:21c'est pas le même argent, l'argent obtenu
39:23par l'héritage, sans avoir rien fait,
39:25et qu'on a, à la naissance,
39:27comme une dot,
39:29et l'argent qu'on a obtenu à la sueur de son front,
39:32grâce à son talent,
39:34grâce à son énergie, grâce à l'inventivité.
39:36C'est pas la même chose,
39:38cet argent-là.
39:40Et il ne peut pas être traité de la même façon.
39:42Donc il faut arrêter, quand on parle d'argent,
39:45de ne voir que des paquets
39:47de lingots d'or,
39:49parce que c'est pas la même chose par l'acquisition
39:51si on veut le traiter démocratiquement.
39:53Vous avez été très sage, vous avez entendu tous les invités,
39:56vous avez fait la moue plusieurs fois.
39:58Je vous redonne la parole.
40:00D'abord, la première chose, c'est qu'on a supprimé,
40:02Emmanuel Macron a supprimé l'ISF, et finalement,
40:04c'est une manière détournée de... J'aimerais que ce soit nommé.
40:07On a fait une erreur, on reconnaît.
40:09C'est un retour de l'ISF.
40:11Il suffit de le dire et de reconnaître
40:13que le ruissellement n'a pas marché, d'une part.
40:15D'autre part, quand on regarde les chiffres,
40:18le patrimoine cumulé des 500 plus grandes fortunes françaises,
40:20en 2010, c'était 10 % du PIB.
40:22Aujourd'hui, c'est 45 % du PIB.
40:24Quel miracle est passé par là ?
40:26Et donc, c'est pas du tout
40:29une grande lutte
40:31contre ceux qui entreprennent, qui créent des entreprises,
40:33qui créent des emplois, qui gagnent leur vie,
40:36qui font des dividendes et des profits.
40:38C'est assez extraordinaire et je pense qu'on peut être fiers.
40:40Aujourd'hui, ce qui m'interroge plus,
40:42c'est vraiment cette concurrence entre les pays,
40:44mais c'est aussi pourquoi est-ce que demain,
40:47on ne ferait pas comme on fait le Nutri-Score,
40:49l'Impo-Score ou je ne sais pas quoi,
40:51pour qu'on puisse aussi se rendre compte
40:53de quelles sont les entreprises, les multinationales
40:55qui contribuent à l'effort de là où ils font
40:58des profits, des bénéfices et des ventes.
41:00Et donc, je pense que c'est une fierté pour les entrepreneurs,
41:02pour les contribuables que nous sommes aussi,
41:04il va falloir faire ça.
41:06Mais évidemment que si,
41:08si le niveau de service public est à la hauteur.
41:11Absolument.
41:13Juste pour conclure sur ce thème, Blanche,
41:15si cet impôt est adopté, voté,
41:17c'est une remise en cause de toute la politique Macron
41:19depuis 2017, en fait, qui dit pas de hausse d'impôt.
41:22Il me semble, je ne veux pas dire de bêtises,
41:24mais que ça concernerait uniquement 1 800 foyers.
41:26Oui, mais le principe d'Emmanuel Macron,
41:28c'est dire pas de nouveaux impôts.
41:30Oui, enfin, de là à dire que c'est une hausse d'impôt,
41:32de là à dire que c'est l'effondrement
41:35de tout l'échafaudage Macron.
41:37Et d'ailleurs, on n'a pas attendu le vote de cette loi
41:39pour qu'il y ait un certain nombre de revers.
41:41Dans le budget de 2017.
41:43Et déjà, dans le budget de cette année,
41:46je crois que ça fait depuis la dissolution d'ailleurs,
41:48donc il en est lui-même l'architecte de cette déconstruction.
41:50Il y a eu beaucoup de retour en arrière sur sa politique.
41:52Sommes-nous les dindons de la farce ?
41:54Allons-nous, nous, Européens, subir les conséquences
41:57du réchauffement spectaculaire des relations
41:59entre Donald Trump et Vladimir Poutine ?
42:01Cette semaine, les deux dirigeants ont échangé par téléphone.
42:04Ils se sont entendus sur l'ouverture
42:06de négociations officielles pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
42:08Ils se sont même donnés rendez-vous.
42:10Écoutez.
42:12Nous avons évoqué la possibilité,
42:15je l'ai mentionné, d'un cessez-le-feu
42:17afin d'arrêter les massacres.
42:19Et je pense qu'on finira par avoir un cessez-le-feu
42:21dans un futur pas très lointain.
42:23Nous nous attendons à ce qu'ils viennent ici
42:26et que j'aille là-bas.
42:28Et nous allons nous rencontrer également probablement
42:30à la suite.
42:32– Jean-Luc, quand Vladimir Poutine a entendu ça,
42:34il a ouvert la bouteille de vodka, il a fêté ça ?
42:36Quand il entend le président américain
42:39déclarer ce genre de choses ?
42:41– Oui, si on est dans le schéma que vient de définir Trump
42:43avec la série des déclarations sur la Crimée,
42:45c'est acté, puis il pourrait être russe
42:47ou il ne pourrait pas être russe
42:50en parlant des Ukrainiens,
42:52c'est une reddition,
42:54ce n'est pas une négociation.
42:56C'est un accord, au fond,
42:59qui donne raison sur l'ensemble des demandes à Donald Trump.
43:01On n'en est pas là pour le moment.
43:03Deuxièmement, l'idée de négocier pour l'Ukraine
43:05sans l'Ukraine est abjecte,
43:08c'est inacceptable.
43:10Et sans l'Europe,
43:12j'ai envie de dire,
43:14c'est ce qu'on mérite.
43:16On a ce qu'on mérite.
43:19– Pourquoi ?
43:21– Parce qu'on n'a rien fait, en réalité.
43:23– On a aidé l'Ukraine, militairement, financièrement.
43:25– On est divisé,
43:27sur la plupart des enjeux.
43:29Ça fait 40 ans
43:32qu'on parle de défense européenne,
43:34qu'on n'a pas été foutu de construire.
43:36Donc, en réalité,
43:38on est sous l'autorité militaire et la protection militaire
43:40des Etats-Unis.
43:43Comment vous pouvez résister à des gens ?
43:45Et quand Trump nous dit,
43:47il dit beaucoup de choses inacceptables,
43:49mais quand Trump dit
43:51que les Européens doivent payer plus pour leur défense,
43:54il a raison.
43:56Si on veut jouer les fiers à bras face aux Etats-Unis,
43:58si on veut dans une situation
44:01d'indépendance et d'autorité,
44:03à ce moment-là,
44:05il faut payer notre défense européenne,
44:07il ne faut pas la confier aux Etats-Unis,
44:09au sein de l'OTAN.
44:12On a ce qu'on mérite.
44:14– L'Ukraine deviendra-t-elle un jour membre de l'OTAN ?
44:16On a posé la question à Donald Trump,
44:18écoutez sa réponse.
44:20– Je ne pense pas qu'il soit pratique
44:23de le faire personnellement.
44:25Notre nouveau ministre de la Défense,
44:27qui est excellent, Pete,
44:29a fait une déclaration aujourd'hui
44:31disant qu'il pense que c'est peu probable ou peu pratique
44:33et je pense que c'est probablement vrai.
44:36Je pense que bien avant le président Poutine,
44:38ils ont dit qu'il n'y avait aucune chance
44:40qu'ils autorisent cela.
44:42– Pas d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN,
44:44c'est une victoire qu'il accorde à Vladimir Poutine.
44:47– Je ne sais pas, parce que ce serpent de mer
44:49de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN,
44:51certains disent aussi que c'est ce qui a déclenché
44:53l'Ukraine, donc peut-être qu'il faut quand même
44:55laisser tomber cette idée, je n'en sais rien.
44:57En revanche, je constate que Trump,
45:00il a complètement acté la loi du plus fort
45:02comme loi régissant le monde
45:04sans aucune forme de nuance.
45:06C'est-à-dire que quand il dit
45:08qu'il va déménager toute la population de Gaza
45:11pour en faire une côte d'azur israélienne…
45:13– Pas israélienne, une côte d'azur israélienne.
45:15– Américaine, oui, mais sur le territoire là-bas,
45:17il considère vraiment que, somme toute,
45:19les Gazaouis n'ont absolument pas voix au chapitre,
45:21de quelque manière que ce soit,
45:24la Palestine non plus, etc.
45:26Quand il dit, quand il projette, effectivement,
45:28de négocier avec la Russie,
45:30alors j'ai cru comprendre qu'il invitait quand même l'Ukraine,
45:32mais bon, l'Ukraine est invitée,
45:35c'est-à-dire qu'elle n'a pas le droit
45:37de négocier avec la Russie,
45:39alors qu'il n'a pas le droit de négocier avec la Russie,
45:41alors qu'il n'a pas le droit de négocier avec la Russie,
45:43mais bon, l'Ukraine est invitée si vous voulez,
45:45alors que c'est eux que ça concerne,
45:48nos premiers chefs, et ça nous concerne nous aussi,
45:50et on est fort peu considérés,
45:52voilà, il intériorise complètement la loi du plus fort.
45:54Malheureusement, c'est le monde d'aujourd'hui,
45:56et donc nous, on ne peut pas se permettre
45:59d'être des bisounours.
46:01Je rejoins ce que dit Jean-Luc Manon
46:03sur le fait qu'on ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes.
46:05L'Europe, à part le soutien,
46:07on a fait un soutien logistique, militaire, financier,
46:10qui à mon avis a été totalement détourné,
46:12par l'oligarchie ukrainienne.
46:14J'aimerais bien d'ailleurs qu'on s'en inquiète.
46:16Mais sinon, politiquement et diplomatiquement,
46:18on est nuls.
46:20Est-ce qu'on a des leaders en Europe ?
46:23Vous trouvez qu'Ursula von der Leyen, c'est un leader ?
46:25Vous connaissez quelqu'un de plus antipathique
46:27qu'Ursula von der Leyen ?
46:29Et qui est moins d'autorité qu'elle,
46:31et d'impact politique qu'elle ?
46:34Nous n'avons pas de leader en Europe,
46:36et c'est pour ça que les leaders,
46:38les grands de ce monde, discutent sans passer par nous.
46:41Parce qu'on n'a personne à envoyer.
46:43Vous êtes d'accord, Blanche, sur ce constat ?
46:45Partiellement, j'ai quand même l'impression
46:48qu'elle a un leadership et une autorité, Ursula von der Leyen.
46:50Sur l'étage de son bureau, peut-être ?
46:52Non, on voit les purges qu'elle a pu faire,
46:54notamment au sein de la Commission européenne,
46:56pour garder les pleins pouvoirs.
46:59Je suis un peu sidérée par l'effet de sidération.
47:01C'est-à-dire que tout ce qui est en train de se passer,
47:03en fait, Trump l'annonçait, il l'annonçait même
47:05dans des délais infiniment plus brefs,
47:07parce que ça aurait dû être résolu en quelques heures,
47:09si on croyait ses promesses de campagne.
47:12Donc oui, on est très impuissants,
47:14et on va voir, là, à Munich et dans les jours qui suivent,
47:16quelle sera la nature de la réponse européenne,
47:18mais je m'inquiète aussi sur les conséquences
47:20pour d'autres pays. Imaginez, par exemple,
47:23la situation de Taïwan. La Chine, comment est-ce qu'elle
47:25va regarder tout ça ? Elle s'est dit, c'est formidable,
47:27c'est-à-dire que demain, quelle sera la légitimité
47:29des leaders occidentaux si la Chine envahit Taïwan
47:31pour dire, non, vous ne pouvez pas le faire,
47:34alors que Donald Trump aura consenti
47:36à ce que l'Ukraine récupère 20 % du territoire
47:38Ukrainien...
47:41Mais bien sûr, on est quand même...
47:43Enfin, c'est hallucinant aussi,
47:45même en termes de conséquences,
47:47parce qu'on sait que la rivalité sino-américaine
47:49va être un des moteurs
47:52du nouveau mandat de Donald Trump.
47:54Mais est-ce qu'il a réfléchi à ce que ça pourrait signifier
47:56pour Taïwan, dont il devrait, à priori,
47:58être le protecteur ? Ça aussi, ça m'interroge.
48:00Je ne sais pas si on mesure bien
48:03les heures que nous traversons.
48:05À quoi ressemble-t-il ?
48:07Actuellement, en Pologne,
48:09il y a des fortifications sur 400 km
48:11le long de la frontière avec la Russie
48:14et la Biélorussie, parce qu'on mesure
48:16ce qui est en train de se jouer.
48:18Effectivement, vous l'avez dit, Trump parle
48:20avec la Chine sans l'Ukraine
48:22et sans l'Europe, d'une part.
48:25Est-ce qu'il y a un changement,
48:27vraiment pour de vrai,
48:29aujourd'hui, d'alliance dans le monde ?
48:31C'est la question qu'on peut se poser.
48:33Et notre dépendance, notamment aux Etats-Unis,
48:36quand on parle aujourd'hui,
48:38on a des avions, des Rafales, qui sont extrêmement vieillissants.
48:41Aujourd'hui, en Europe, on doit avoir
48:43nos avions, ce qu'on appelle
48:45de sixième génération. On est incapables
48:47de s'entendre. Il y a deux programmes en Europe
48:49qui ne se parlent pas. Il y a, d'une part,
48:52l'Angleterre, le Japon,
48:54et l'Italie, qui travaillent sur un programme.
48:56De l'autre côté, il y a l'Allemagne,
48:58la France et l'Espagne, et ce qu'on mesure bien
49:00et les Allemands sur leur flotte
49:03d'avions, c'est des F-35
49:05qui sont américains, dont ils ne peuvent même
49:07pas faire la maintenance eux-mêmes. C'est les Américains
49:09qui doivent la faire. C'est pareil pour nos drones,
49:11qui sont aussi américains. Est-ce qu'on mesure
49:13l'impact de ce qui est en train de se jouer aujourd'hui ?
49:16Notre ministre de la Défense Sébastien Lecornu
49:18s'est réuni cette semaine avec les ministres de la Défense
49:20des autres pays de l'OTAN. Il a réagi
49:22aux déclarations de Donald Trump et il est revenu
49:24sur l'avenir de l'organisation. Écoutez-le.
49:27C'est un grand moment de vérité. Il y aura beaucoup
49:29d'engagements de Paris pour la sécurité
49:31de l'Alliance, avec aussi les positions
49:33classiques françaises d'autonomie,
49:35évidemment, et la volonté de ne pas être
49:38systématiquement alignée.
49:40Mais en tout cas, c'est le moment
49:42de la lucidité et c'est le moment
49:44de la gravité sans faire preuve de faiblesse.
49:46Vous voyez, Charles, il y a une réaction
49:49de nos leaders politiques.
49:51Moi, je trouve qu'on est pathétique.
49:53Je pense que ces espèces
49:55de gérémiades des Européens
49:57par rapport
50:00aux grandes forces qui se passent à l'étranger,
50:02je trouve ça pathétique.
50:04Regarder ce qu'on fait
50:06sur tous les sujets. On ne sait faire que
50:08de la régulation, que nous parler
50:10entre nous en disant
50:13maintenant l'Union européenne va réagir, etc.
50:15Et en fait, on se fait rouler dessus
50:17à toute occasion.
50:19Je trouve ça inintéressant,
50:21franchement, et je pense
50:24que peut-être que là-dedans,
50:26le leadership français est en cause aussi.
50:28Peut-être que la France,
50:30normalement, devrait, avec l'Allemagne,
50:32porter tout ça, comme Sarkozy, par exemple,
50:34le faisait, quand même.
50:37Macron l'a fait un petit peu.
50:39Il s'est autodévitalisé
50:41avec la situation nationale.
50:43Il faut reprendre les choses en main.
50:45Honnêtement, je pense qu'il rigole
50:48à Washington.
50:50Ce qui est frappant, c'est que quand le ministre
50:52de la Défense, quelles que soient ses qualités,
50:54le président de la République, quels que soient ses défauts,
50:56parle, tout le monde s'en fout.
50:59Ça n'a plus d'influence
51:01à l'échelle...
51:03Mais parce que la diplomatie...
51:06Parce que la France est en déclin économique
51:08et que, donc, c'est ce qui compte...
51:10Et qu'elle ne fait rien pour en sortir,
51:12contrairement aux Etats-Unis.
51:14Et parce que la vérité, c'est que la diplomatie française
51:17est naufragée, que c'est un bateau ivre.
51:19Quand vous avez le président de la République
51:21qui, un matin, dit qu'on va faire
51:23une coalition militaire pour aller chasser
51:25le ramasse de Gaza
51:27et que, six semaines plus tard,
51:30il dit, désarmons Israël,
51:32arrêtons de leur vendre des arbres,
51:34qui peut comprendre cette politique ?
51:36C'est un bateau ivre.
51:38Et les bateaux ivres, ils arrivent rarement au port.
51:41En général, ils s'échouent.
51:43Merci, président Larcher.
51:45Comme chaque semaine, on termine par un top flop.
51:47Une question simple à tous les quatre.
51:49Qui a marqué l'actualité de la semaine, en bien ou en mal ?
51:52On commence avec vous, cher Jean-Luc.
51:54Le top, c'est qui, de la semaine ?
51:56Je suis plutôt un plaidoyer pour monsieur Ferrand.
51:58Je trouve...
52:00Il a été désigné comme candidat
52:02pour le Conseil constitutionnel
52:05par Emmanuel Macron.
52:07Je suis frappé de voir que tous les gens
52:09qui comment sur les élites tous les jours,
52:11qui expliquent que c'est terrible,
52:13l'impérialisme du diplôme explique
52:16qu'il faut être docteur en droit pour y aller,
52:18et les plus faux-culs, excusez-moi,
52:20c'est ceux qui disent, c'est quand même bizarre,
52:22il a fait de la politique et il est proche du président.
52:24Il a dit que Frey n'était pas proche de De Gaulle,
52:26que Dumas n'était pas proche de Mitterrand,
52:29et Debré proche de Cher.
52:31Le flop, cher Jean-Luc.
52:33Le flop, c'est avec une certaine gourmandise,
52:35c'est Boyard, le candidat de El-Effi,
52:37à Villeneuve-Saint-Georges,
52:40parce qu'il voulait en faire un test,
52:42et c'est en réalité,
52:44Mélenchon voulait faire un test,
52:46et c'est un contre-test qui a été fait.
52:48Ca me permet d'évoquer, parce qu'on ne l'a pas fait,
52:51le sondage très intéressant qui montre
52:53que des listes séparées,
52:55de la gauche démocratique, PS, PC, Écolo,
52:58fait 19-20 % dans les sondages,
53:00et la liste d'El-Effi seule, 8.
53:02Kitri, le top de la semaine.
53:05J'ai eu du mal à en trouver.
53:07Violette d'Orange m'a touchée,
53:09je l'ai trouvée super chouette.
53:11Une grande athlète qui nous montre
53:13que ce qui est peut-être le plus important,
53:16ce n'est pas tant le résultat que le chemin.
53:18En termes de flop, c'est ça ?
53:20Le rapport de Transparency International
53:22qui montre que la France des gringoles
53:24a la 25e place et qui classe la France
53:26parmi les pays risquant de perdre le contrôle à la corruption.
53:30On peut signaler aussi que, depuis 2007,
53:3227 ministres ont été impliqués
53:34dans des affaires politico-judiciaires.
53:36Je ne peux pas terminer sans évoquer
53:38l'affaire des 112 signalements de Betaram.
53:41Je pense que tout ça,
53:43on ne peut pas être chef de tout
53:45et jamais responsable de rien.
53:47Je pense qu'il faut suivre de près cette affaire.
53:51Et évaluer la probité de notre Premier ministre.
53:53On suivra ça.
53:55Charles, top de la semaine.
53:57Je vais faire un peu de redit de l'émission.
54:00Mon top, c'est quand même
54:02ce sommet de l'intelligence artificielle.
54:04Je pense que c'était un truc
54:06qu'il fallait faire.
54:08Je reconnais à Macron d'avoir pris cette initiative
54:11qui me paraissait nécessaire.
54:13Je pense qu'il devrait aller beaucoup plus loin.
54:15Je pense que les Etats-Unis
54:17sont en train de donner un coup de fouet
54:19hallucinant à leur économie
54:21pendant que nous, on s'enfonce dans l'Union soviétique.
54:24Et mon flop,
54:26c'est le rapport de la Cour des comptes
54:28sur les finances publiques.
54:30Mon top et mon flop vont ensemble.
54:32Je pense qu'on est sur un très mauvais chemin
54:35et qu'il serait urgent de changer de braquet.
54:37Mais je ne pense pas que Bayrou le fera.
54:39On l'aura compris, Charles Blanche.
54:41Mon top, moi aussi, j'ai eu beaucoup de difficultés
54:43à trouver des raisons de me réjouir cette semaine.
54:46Mais quand même, ici, au Sénat,
54:48après le vote à l'Assemblée nationale,
54:50on a adopté la loi qui interdit les puffs,
54:52ces cigarettes électroniques jetables
54:54aux couleurs et aux goûts attrayants
54:56qui séduisent tout particulièrement les adolescents
54:59et qui sont des fléaux à la fois sanitaires
55:01et environnementaux du fait de leur batterie en lithium.
55:03Le flop de la semaine, Blanche.
55:05Le flop de la semaine, c'est pour Robert Kennedy Junior.
55:07Il vient d'être approuvé par le Sénat
55:10pour être le futur...
55:12Le Sénat américain, pardon.
55:14Le futur ministre de la Santé aux Etats-Unis.
55:16Il y avait un doute, parce que c'était quand même
55:18une des personnalités les plus controversées du gouvernement Trump.
55:20On sait à quel point il est vaccino-sceptique
55:23et il défend un certain nombre de théories du complot.
55:25Et ça pourrait avoir des effets délétères
55:27sur la santé des Américains, et notamment
55:29sur la vaccination des plus jeunes.
55:31Le MESC a salué sa nomination. Merci beaucoup, Blanche.
55:34Ce sera le mot de la fin. Merci à tous les quatre.
55:36C'est la fin de cette émission. Salut à vous derrière votre écran.
55:38Vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre.
55:40Merci pour votre fidélité. Vous pouvez voir cette émission
55:42en replay sur public-sénat.fr.
55:45À la semaine prochaine, même jour, même heure et même endroit.
55:47Bye bye.