[#Exclusif] Gaël Koumba Ayoune, Initiateur des Etats généraux des Mapanes
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00:00J'étais déçu du comportement de certaines personnes
00:02qui aujourd'hui, lorsque le président fait des efforts de trouver des groupes électrogènes,
00:06on crie, on dit « avant, c'était mieux qu'aujourd'hui ».
00:09Mais vous faites semblant.
00:11Pendant la gestion de Alibongo,
00:17nous avons assisté, permettez-moi, à des annonces des ministres
00:23qui venaient dire « oui, nous allons construire un barrage ici, nous allons construire un barrage là-bas ».
00:27Les populations ne se sont jamais levées à la fin de chaque mandat,
00:30et bien à la fin de chaque année, pour dire aux ministres
00:32« tu nous as dit qu'il y aurait un barrage, on ne voit pas le barrage ».
00:34Non, personne n'a parlé.
00:35Et aujourd'hui, on a des problèmes.
00:48Mesdames, messieurs, bienvenue dans Interview Exclusive sur GMT-TV,
00:53la web TV de Gabon Megatimes.
00:56Aujourd'hui, nous recevons Gaël Koumba Ayoun, surnommé le général du Mapane,
01:01pour parler des états généraux des quartiers sous-intégrés,
01:05une initiative inédite qui vise à faire entendre la voix des Gabonais dits des Mapanais.
01:12Ces quartiers, souvent laissés pour compte, souffrent d'un accès limité aux services de base.
01:17Avec notre invité, nous reviendrons sur cette mobilisation,
01:21les doléances formulées et les attentes vis-à-vis des autorités.
01:25Restez avec nous pour un échange important
01:27sur les réalités des compatriotes des quartiers sous-intégrés.
01:32Merci encore, général du Mapane, d'avoir accepté notre invitation.
01:38Si vous voulez, passons droit au but du sujet.
01:42Alors, vous êtes à l'initiative de ces états généraux.
01:45Dans un premier temps, la question que j'aimerais vous poser,
01:48c'est de savoir qu'est-ce qui vous a poussé à organiser cet événement
01:53et de quoi était-il question ?
01:56Merci, merci pour l'invitation.
01:59Et je pense que pour aller droit au but,
02:02qu'est-ce qui m'a poussé à organiser cette initiative ?
02:07D'ailleurs, en prélude, je crois que vous avez parlé du général de Mapane.
02:11Donc, en tant que général de Mapane,
02:14nous avons depuis 2015 essayé de venir en aide aux populations,
02:19c'est-à-dire améliorer les conditions de vie
02:22via certaines de nos activités ou initiatives.
02:27Et au-delà de cela, nous avons posé un certain nombre d'actions
02:31et avons compris que ces actions ne devraient pas servir le grand nombre
02:38et qu'il faille trouver une stratégie,
02:40sinon un concept qui vise à amener les politiques
02:44à régler de manière globale les problèmes qui minent le Mapane.
02:48Donc, d'où est venue l'initiative des états généraux du Mapane ?
02:52Alors, les états généraux du Mapane, en quoi ont-ils consisté ?
02:56Et quelle était la mobilisation ?
02:58Il a consisté, les états généraux du Mapane,
03:03c'est d'ailleurs, d'abord, il faut expliquer,
03:06c'est quoi les états généraux du Mapane ?
03:08Les états généraux du Mapane, tel que je l'ai dit tout à l'heure,
03:10c'est en fait la collette des données,
03:13donc des besoins et des attentes des populations.
03:18Donc, il était question que nous nous retrouvions le 1er février
03:25pour ficeller les attentes et les demandes des populations.
03:34C'est ce que nous avons fait le 1er février.
03:36Donc, nous avons créé des comités dans chaque quartier
03:42qui devraient se retrouver pour discuter sur les questions
03:46liées à la collecte des données.
03:48Alors, justement, dans la collecte de ces données,
03:50lorsque vous les avez compilées,
03:52quels sont les besoins prioritaires des Gabonais vivant dans le Mapane ?
03:58Il faut partir du principe que, logiquement, nous allons arriver à ça,
04:03mais nous ne sommes pas encore arrivés à ce niveau
04:07parce que les besoins du Mapane
04:10vont faire l'objet encore d'une rencontre de tous les comités
04:14parce que, tel on vous présente le concept,
04:17en fait, c'est les comités,
04:20donc les représentants de chaque quartier,
04:22qui amènent leurs doléances, leurs besoins et attentes.
04:27Et lorsque nous allons réunir l'ensemble des besoins de tous les quartiers,
04:32à partir de là, nous allons sortir un seul document
04:34qu'on va appeler le mémorandum.
04:36Et ce mémorandum va être inscrit là-dessus,
04:39par exemple, les 197 obligations du Mapane.
04:43Et lorsqu'on parle des 197 obligations ou les 15 obligations du Mapane,
04:47cela signifie que nous avons répertorié tous les problèmes du Mapane,
04:52y compris que, en réalité,
04:54le problème que nous retrouvons, par exemple, à Tibichos,
04:57est le même que nous retrouvons à Plainciel,
04:59est le même que nous retrouvons au PK5,
05:01donc c'est de là que nous allons élire les obligations du Mapane.
05:04À partir de là, je vous dirai, par exemple,
05:06voilà ce qui est ressorti à chaque fois.
05:08Mais nous savons que, déjà,
05:11s'il faut aller vite,
05:14j'ai envie de vous dire que, déjà, la route, l'électricité, l'eau,
05:19ce sont des problèmes qu'on retrouve partout dans le Mapane.
05:21Donc ce sera déjà, la santé aussi,
05:24ce sera déjà la première priorité de ce mémorandum.
05:28Alors sinon, moi, la question que j'ai envie de vous poser,
05:31comment vous êtes parvenu à fédérer tous ces quartiers ?
05:34Et déjà, est-ce que ça concerne le Grand Libreville
05:37ou Libreville-Intramuros uniquement ?
05:40Je peux dire que ça concerne le Grand Libreville.
05:43Nous avons eu à communiquer énormément
05:46et je crois qu'on a appelé les frères.
05:50Et le 1er février encore,
05:52c'était l'occasion de dire à certains frères
05:54qui étaient réticents de venir,
05:57de venir s'inscrire, de créer des comités,
06:00sinon de venir poser leurs attentes.
06:02Malheureusement, il y en a qui sont venus,
06:04il y en a qui ne sont pas venus,
06:05mais tout ce que nous faisons,
06:07c'est à l'initiative de pouvoir amener à bien ce mémorandum,
06:13donc qu'il soit inclusif en fait.
06:16Alors parlons de ce mémorandum, justement,
06:20qui sera remis au gouvernement.
06:24Vous avez quand même une connaissance
06:27des besoins quotidiens des Gabonais.
06:29Quelle sera la trame ?
06:32Quelles seront les grandes lignes de ce document ?
06:35Est-ce que vous avez une idée à peu près ?
06:38Les grandes lignes dépendent des attentes des populations.
06:44Comme on l'a souvent dit lors de nos sorties,
06:47nous ne venons pas dans les quartiers
06:48pour dire que nous venons faire des états généraux
06:52pour aller parler à la place des habitants de ces quartiers.
06:56D'ailleurs, lui-même le président l'a toujours dit
06:58dans ses derniers discours,
07:00il dit que quand il arrive dans un mapin,
07:02il dit il faut arrêter de vous faire représenter.
07:04Ce n'est pas nous qui viendrons encore dire au mapin
07:06que nous allons vous représenter.
07:08Donc, le but aujourd'hui,
07:09c'est que chaque personne puisse représenter son mapin.
07:13Et là-dedans, nous avons les attentes de chaque quartier.
07:16Nous, nous ne pouvons pas déjà dire que voilà,
07:20ce sera ça les grandes lignes ou quoi que ce soit.
07:22Tout va se décider le jour où les comités vont se retrouver
07:25et vont élire les obligations du mapin.
07:28Alors, la participation citoyenne,
07:30c'est un facteur essentiel pour la vie démocratique d'un pays.
07:35Moi, ce que j'aimerais vous poser comme question,
07:38c'est les Gabonais, généralement, des quartiers dits sous-intégrés,
07:43sont assez réticents à l'idée de devoir participer à de telles initiatives
07:47parce qu'ils y voient toujours quelque chose de caché derrière,
07:51des manœuvres politiciennes.
07:53Comment ont-ils accueilli cette initiative au sein des quartiers ?
07:56Est-ce qu'ils sont réceptifs, ces jeunes, justement,
07:58qui demandent de l'emploi ?
08:01Il faut dire que, évidemment, il y a des jeunes qui sont réceptifs,
08:07qui, au premier chef, moi, je me rappelle que nous sommes allés
08:11dans le troisième arrondissement de Ntoum,
08:15donc dans les Pékas, là-bas.
08:17Dès que nous sommes arrivés, nous avons présenté le concept
08:21et tout le reste.
08:22Mais avant de partir de là, déjà, on avait déjà un document.
08:25C'est-à-dire qu'il y a des gens qui sont prêts depuis des années,
08:27qui savent ce qu'ils veulent dans leur quartier
08:29et qui attendent simplement des initiatives comme telles
08:31pour pouvoir s'exprimer ou pour pouvoir faire porter leur voix.
08:36C'est ça, en fait.
08:36Merci, monsieur Koumba Ayoung, pour ces premières explications.
08:40Nous marquons une courte pause publicitaire
08:43et revenons dans un instant pour la poursuite de cet échange
08:47enrichissant sur les besoins de nos compatriotes
08:50dits des quartiers sous-intégrés.
09:00Aujourd'hui, on a un vrai problème en termes de la gestion des déchets
09:03autour de la consommation.
09:05Et pour nous, en tant que leader de la distribution au Gabon,
09:07il était important de faire un geste.
09:09Je m'appelle Koray King, je suis artiste visuel.
09:13Je suis au coin de la forêt.
09:15Mon travail est essentiellement autour de l'environnement,
09:18des espèces en voie d'extinction.
09:20Je pense que mon réflexe, c'est naturellement
09:22de faire des choses qui sont très intéressantes
09:25et qui sont très intéressantes.
09:27Mon sac, mon réflexe, c'est une réponse aux directives
09:30données par l'État gabonais relative à l'utilisation
09:33du plastique réutilisable et non réutilisable.
09:37Donc, en créant un objet du quotidien qui est beau,
09:40qui n'est pas seulement pratique,
09:41on espère encourager le grand public
09:44à vraiment réutiliser ce sac.
09:46Aujourd'hui, sur cette campagne particulièrement,
09:48nous avons eu l'opportunité de travailler avec un artiste gabonais
09:51qui est déjà reconnu au niveau national et au niveau international
09:54pour la qualité de son travail
09:56et pour nous, c'est quand même une belle manière
09:58de rester en cohérence avec nos valeurs,
10:01avec notre identité.
10:02J'essaie de poser sur ma table de travail
10:04des animaux qui sont dans ce même narratif,
10:07non seulement en voie d'extinction,
10:09mais qui représentent le Gabon à un autre niveau.
10:12J'ai par exemple travaillé sur le gris du Gabon
10:14qui est un animal emblématique
10:16et qui a un rôle très important
10:19sur le plan spirituel, dans l'écosystème, tout ça.
10:22Un deuxième point, j'ai appris l'éléphant de forêt,
10:26tout ça, c'est un animal en voie d'extinction.
10:28Un troisième point, j'ai appris la tortue lutte,
10:30dont le Gabon réserve la plus grande réserve de reproduction.
10:34Le quatrième, j'ai essayé de travailler sur les rites et les traditions.
10:39Donc, j'ai appris un joueur de sitar
10:41qui représente fièrement nos traditions.
10:48On est vraiment sur un débat de responsabilité personnelle
10:52autant que de responsabilité collective.
10:54Et on espère qu'en arborant ce sac,
10:56les clients sauront qu'ils rentrent dans un mouvement
10:59qui vise donc à s'inscrire dans une vision positive
11:02de la préservation de l'environnement
11:04et se rappeler que chaque geste compte.
11:07Ce n'est pas qu'un sac.
11:08Je vous dis, chaque sac allait être un sac,
11:13mais non, c'est une œuvre d'art,
11:14c'est un testament pour l'environnement.
11:16Et donc, c'est comme ça que j'ai essayé d'aborder ces différents angles.
11:19Que ça ne soit pas juste quelque chose de...
11:22Je donne 500 à acheter un sac, non.
11:24Je suis un consommateur,
11:25je suis acteur de quelque chose de plus grand que moi,
11:28qui est l'environnement.
11:43Nous sommes de retour sur ce plateau avec Gaël Koumba Ayoun,
11:47connu sous le pseudonyme de Général Demapin,
11:51avec qui nous abordons les questions liées
11:54aux besoins des Gabonais des quartiers dits sous-intégrés
11:58et notamment des États généraux qu'il a initiés
12:02le 1er février dernier
12:03afin de recueillir les besoins de ses compatriotes.
12:07Alors, Général Demapin,
12:08on poursuit justement dans notre entrevue.
12:11Les États généraux de Demapin marquent
12:13une première dans l'histoire des quartiers dits sous-intégrés.
12:18Pensez-vous que les autorités vont prendre en compte
12:20vos revendications et apporter des solutions concrètes
12:23aux besoins de ces Gabonais?
12:26Je pense qu'ils n'ont pas le choix,
12:28parce que, évidemment, lorsque vous parlez,
12:30vous dites bien que c'est une initiative inédite
12:32parce que ce n'est jamais arrivé.
12:34Tout le temps dans les Mapanes,
12:36on se plaint des conditions de vie.
12:38On essaye de lancer un cri, il y a la grogne qui est là,
12:43mais malheureusement, les autorités,
12:46sinon nos gouvernants,
12:47n'ont jamais prêté l'oreille au problème du Mapane.
12:50Aujourd'hui, nous avons la transition qui a pour but,
12:53n'est-ce pas, d'arrêter avec les mauvaises habitudes,
12:57donc de partir d'un nouveau pas.
12:59Et je pense que c'est l'occasion ultime des Mapanes.
13:02C'est d'ailleurs ce que nous disons à nos frères dans les Mapanes,
13:04que c'est l'occasion, avec la transition,
13:06de pouvoir exprimer et de ne pas dire demain matin
13:08que nous avons parlé, personne ne nous écoute.
13:11C'est l'occasion.
13:12Alors, nous avons proposé au président ce projet.
13:14Le président nous a dit, allez-y.
13:16Donc, nous sommes là-dessus.
13:17Et à la fin, nous allons, avec tous les comités,
13:20présenter le mémorandum au président
13:23et attendre cette fois-ci, maintenant que le président puisse agir.
13:26Voilà.
13:27Alors, justement, nous sommes en période de transition,
13:29vous l'avez signifié,
13:31et cette transition se voulait ou se veut toujours inclusive.
13:36Est-ce que les jeunes des quartiers sous-intégrés
13:39ont le sentiment d'être représentés,
13:41ont le sentiment que des choses sont en train de bouger
13:45en leur faveur également ?
13:47Bon, je pense que oui, une partie.
13:49Après, vous savez, l'unanimité, ça n'existe jamais.
13:53Et pourquoi ?
13:55Aujourd'hui, nous pouvons constater, évidemment,
13:57qu'il y a l'opposition et il y a la majorité.
13:59Donc, c'est la même chose qui existerait dans les Mapanes.
14:03Mais pour ceux-là qui ont l'esprit patriotique comme nous autres,
14:08dès lors qu'il s'agit de l'intérêt supérieur,
14:11tout le monde devrait s'aligner.
14:12On ne vient pas donner 1 000 francs,
14:15on ne vient pas partager des t-shirts,
14:16on vient collecter des données,
14:18on vient prendre des besoins des Mapanes.
14:21Donc, normalement, tout le monde devrait s'y mettre.
14:25Mais si aujourd'hui, il y a une partie ou s'il y en a...
14:29Mais moi, je pense quand même qu'on a atteint quand même
14:33un engouement à plus de 110 %.
14:36D'accord.
14:38Nous sommes allés dans un quartier du camp Libreville,
14:42à Akebe précisément,
14:43où nous avons rencontré justement ces jeunes-là
14:45qui font face à des besoins multiformes,
14:49notamment la question du chômage.
14:52Et à chaque fois, ils nous disaient,
14:53on a besoin que ces politiques,
14:55que le président de la transition en personne,
14:57vienne voir dans quelles conditions nous vivons,
14:59quels sont nos besoins, etc.
15:01Est-ce que cette exaspération-là
15:03n'est pas aussi un facteur qui crée une rupture
15:07ou un lien qui rompt justement le lien de confiance
15:10entre les pouvoirs publics et les quartiers sous-intégrés?
15:14Comment vous arrivez justement à faire cette jonction-là
15:17entre ces deux extrémités?
15:19C'est la raison pour laquelle les états généraux sont là.
15:25En fait, ce n'est pas lié à ces deux extrémités,
15:28c'est pour faire l'interconnexion, comme on dit.
15:32Vous savez, dans les mapanes,
15:34les gens ont caricaturé le mapane comme étant une zone
15:38où il y a des voyous, des bandits et tout le reste.
15:41Mais j'ai envie de vous dire que dans le mapane,
15:44vous savez, la prison centrale, c'est plus de 3000 prisonniers.
15:49Si on parle de 3000 prisonniers, après, on connaît les réalités,
15:52on sait que tout le monde là-bas n'est pas bandit.
15:56Et si on fait le ratio, je crois que si on n'abuse pas,
16:00on dira qu'il y a 1000 bandits.
16:03S'il y a 1000 bandits, il y a combien de bandits dehors?
16:06Il peut y avoir 2000 bandits, ça fait 3000.
16:09Lorsque vous faites le ratio avec la population,
16:13sinon la population du mapane, on prend un pourcentage de 100%.
16:16Pensez-vous que les bandits représentent plus de 5% dans le mapane?
16:20Non, ils ne représentent pas plus de 5%.
16:23Par contre, il y a une population plus dangereuse.
16:26Pas dangereuse parce qu'elle peut casser, elle peut faire tout.
16:31Non, elle est dangereuse parce que cette population là,
16:34ce sont des sans-emploi, des jeunes qui sont sans-emploi,
16:40des jeunes diplômés qui représentent plus de 80% de la population.
16:43Et c'est là-là, c'est là-même le danger.
16:45Et c'est l'une des raisons d'ailleurs qui nous ont amené à créer ce concept
16:50parce que ce concept vise évidemment de mettre en lumière tous ces problèmes-là.
16:54Le problème du banditisme dans le mapane à Anney,
16:57on va dire en 2-3 jours, si les autorités veulent l'arrêter, ils vont l'arrêter.
17:01Parce que nous tous dans le mapane, on connaît qui est le voleur,
17:04qui est le braqueur, qui est le tueur et tout le reste.
17:06Tout le monde le sait dans le mapane.
17:08Donc aujourd'hui, le fait de créer ce concept, c'est essayer cette fois-ci
17:13parce que vous savez les gens au Gabon, les gens ne pensent qu'à critiquer.
17:19Parfois, ils ne proposent pas.
17:21Moi, on m'a appris lorsque j'ai commencé à approcher les grandes figures.
17:26On m'a toujours dit lorsque tu viens devant un chef et que tu lui dis
17:30il y a un problème là-bas, dès que tu as fini d'expliquer le problème,
17:33il faut que tu lui proposes une solution.
17:35Et de ce fait, je suis rentré dans cette optique.
17:38Je me dis, je suis un lanceur d'alerte.
17:41Je me bats pour l'amélioration des conditions de vie.
17:43Je devrais proposer des projets qui visent à améliorer
17:47les conditions de vie de mes frères ou mes compatriotes.
17:51Donc, les états généraux aujourd'hui, c'est d'ailleurs le but des états généraux
17:56de fédérer tous les problèmes du mapane et de les montrer à la lumière,
18:01de le montrer au chef, de le montrer au président,
18:05de le montrer au gouvernement.
18:06Voilà les problèmes.
18:07Parce que souvent, aujourd'hui, il faut dire quelque chose.
18:10En fait, on est parti depuis un moment,
18:13on quitte de la responsabilité gouvernementale à la responsabilité présidentielle.
18:19Mais la responsabilité présidentielle, elle doit être le dernier recours.
18:23Il y a d'abord une responsabilité gouvernementale.
18:25Et la responsabilité gouvernementale, c'est bien évidemment le ministre de l'Emploi,
18:29le ministre des Affaires Sociales et tout le reste.
18:32Ce sont eux. Qu'est-ce qu'ils font ?
18:34J'ai vu il y a quelques jours, permettez-moi,
18:38j'ai vu il y a quelques jours le ministre des Affaires Sociales
18:41faire un bon aux jeunes qui font la grève de la faim.
18:45Un bon de, je ne sais pas trop, des denrées alimentaires.
18:49Mais, ah bon ? On peut faire des dons ?
18:52On peut faire des bons des denrées alimentaires ?
18:54Mais, il y a des gens qui souffrent dans ce pays depuis combien d'années ?
18:58Faites-leur des bons.
19:00Il y a des gens qui dorment à la belle étoile ?
19:01Faites-leur des bons.
19:03Et là, on découvre que donc, il existe des bons
19:06qui peuvent venir en aide aux démunis,
19:09sinon à des personnes économiquement faibles.
19:12C'est là déjà la responsabilité gouvernementale.
19:14Ensuite, lorsque la responsabilité gouvernementale faillit,
19:20c'est en ce moment qu'on peut parler de la responsabilité présidentielle.
19:23Mais, ici dans ce pays, depuis des années,
19:26en fait, j'ai envie de dire que depuis la prise de pouvoir d'Ali Bongo,
19:32jusqu'à aujourd'hui, dès qu'il y a quelque chose,
19:34on accuse le président, on accuse le président, on accuse...
19:36Non, le président a un gouvernement,
19:38et c'est le gouvernement de travail.
19:40Est-ce que nous, on avait besoin de créer ce concept
19:43pour que le président sache que voilà ce qui se passe dans les mapas ?
19:47Je me rappelle qu'il y a quelques années,
19:50c'est la première dame, Sylvia Bongo,
19:52qui a fait venir l'incabinet McKinsey,
19:55qui était payé à des hauteurs de milliards de francs.
19:58Nous, on le fait gratuitement, on n'a pas.
20:00On collecte ces données dans nos pays, on ne nous paye pas.
20:03Vous voyez un peu, c'est un peu ça, c'est dépourvable.
20:05Alors, est-ce que devant tous ces besoins que vous,
20:09toutes ces préoccupations des jeunes des quartiers que vous êtes en train de décliner,
20:15est-ce qu'au niveau de la participation politique,
20:18ces jeunes se sont, par exemple, impliqués dans le cadre de l'enrôlement
20:22qui a été initié par le ministère de l'Intérieur ?
20:25Est-ce qu'ils se sont mobilisés ?
20:26Aujourd'hui, nous allons aborder là,
20:30nous avons terminé avec l'enrôlement,
20:32est-ce que les gabonais des quartiers se sont mobilisés ?
20:35Vous savez, les problèmes d'élection,
20:40ce sont des problèmes complexes.
20:43Mais à la fin, les gens crient,
20:45on m'a volé, on a fait ceci, cela, on a truqué les élections.
20:49Mais le problème, il est là et chacun fait semblant de ne pas le voir.
20:53Tout comme il y a quelques jours, sur ma page Facebook,
20:55j'étais, il faut dire que j'étais dessus du comportement de certaines personnes
21:00qui aujourd'hui, lorsque le Président fait des efforts de trouver des groupes électrogènes,
21:04on crie, on dit, avant, c'était mieux qu'aujourd'hui.
21:08Mais vous faites semblant, pendant la gestion de Alibongo,
21:15nous avons assisté, permettez-moi, à des annonces des ministres qui venaient dire,
21:22oui, nous allons construire un barrage ici, nous allons construire un barrage là-bas.
21:25Les populations ne se sont jamais levées à la fin de chaque mandat,
21:28et bien à la fin de chaque année, pour dire aux ministres,
21:30tu nous as dit qu'il y aurait un barrage, on ne voit pas le barrage.
21:32Non, personne n'a parlé.
21:34Et aujourd'hui, on a des problèmes.
21:35On a une infection qui s'est transformée en une véritable septicémie,
21:38donc une infection généralisée et tout le monde veut crier.
21:42Mais non, il faut qu'on assume simplement.
21:45Et parlant du problème des élections,
21:50vous savez, lorsqu'on parle d'enrôlement,
21:53on parle de ceux-là qui veulent changer d'endroit où ils votent.
22:00On parle des gens qui viennent à peine d'avoir 18 ans, c'est ça.
22:04Alors, ceux qui viennent à peine d'avoir 18 ans, pour ma part,
22:07ils ne représentent pas un gros collège électoral.
22:12Je ne pense pas.
22:13Alors, lorsque vous remarquez bien,
22:20vous allez vous rendre compte qu'il y a plusieurs personnes
22:24qui sont allées à l'intérieur du pays,
22:27allées s'inscrire à l'époque avec les méthodes du PDG.
22:31Est-ce qu'ils se sont fait radier ?
22:33Point de détermination.
22:35Non, mais là, on parle principalement de la question des quartiers.
22:38On sait que l'abstention est particulièrement prononcée
22:42chez les jeunes et chez les jeunes qui se sentent justement,
22:45qui se considèrent comme étant en marge des actions
22:48qui sont menées par les politiques.
22:50Et la cible principale, c'est celle des quartiers sous-intégrés.
22:53Est-ce que cette fois, ils se sont dit
22:55on va faire entendre notre voix dans les urnes ?
22:58Mais ce que j'ai envie de vous dire, c'est que,
23:01c'est d'ailleurs ça le problème que je vous explique.
23:03Je vous dis que dans les quartiers sous-intégrés, tout justement,
23:06ce sont ces jeunes-là sans emploi qui sont manipulables,
23:09que les politiques manipulent.
23:11Ils ont voulu toujours voter, mais on achète leur vote.
23:14On les prend comme des bébés votants.
23:16On les amène en province, à aller s'inscrire.
23:18Donc, si vous remarquez, exemple au niveau des librairies vides,
23:21qu'il n'y a pas eu tellement d'engouement au niveau des jeunes
23:25des quartiers sous-intégrés, mais c'est parce qu'ils sont inscrits ailleurs.
23:28C'est tout simplement ça.
23:28Mais tous les jeunes, dès qu'ils ont 18 ans,
23:31ils veulent faire parler leur voix.
23:33Et ils le font à chaque fois.
23:35Alors, Parent, si vous voulez, revenons sur le mémorandum
23:40que vous entendez remettre aux autorités.
23:44Sinon, quelles sont les prochaines étapes?
23:46Une fois ce document remis aux autorités,
23:49quel sera le suivi que vous entendez assurer?
23:51Bon, il faut dire que le suivi va dépendre maintenant des autorités,
23:55parce qu'en réalité, de toutes les phases que nous faisons,
24:00nous arrivons à la... lorsque nous serons arrivés à la dernière phase.
24:04La dernière phase, c'est la remise du mémorandum.
24:07Qui remet le mémorandum?
24:08C'est tous les comités des quartiers.
24:11Réunis dans un amphithéâtre, je ne sais pas trop, un gymnase.
24:16Et le président est là.
24:17Le président va recevoir de manière officielle sur ses mains
24:22les problèmes qui minent le MAPAD.
24:25Et de là, le président quitte à lui de nous dire comment il va procéder,
24:31comment il fera.
24:32Mais on aura déjà répertorié toutes les obligations du MAPAD.
24:37Merci Gaël Koumba Ayoun pour votre engagement et pour cet échange édifiant.
24:44Sinon, quel message souhaitez-vous adresser à ces compatriotes
24:47des quartiers sous-intégrés que vous fréquentez au quotidien?
24:50Bon, mais le seul message, c'est de dire que vous savez,
24:54on ne peut pas rester dans la position hors ring toute la vie.
24:58On ne peut pas critiquer sans jamais proposer.
25:02Oui, quand je regarde les gens sur la toile,
25:05je vois plusieurs personnes qui viennent faire des commentaires,
25:07mais qui ne sont pas capables de proposer.
25:10Et aujourd'hui, on a une occasion ultime,
25:13celle de pouvoir s'exprimer, celle de pouvoir faire porter sa voix.
25:17Et je pense qu'on ne devrait pas hésiter.
25:21Et le bureau du secrétariat général des États généraux du MAPAD est toujours ouvert
25:30et qu'il se rapproche simplement des personnes indiquées
25:34pour pouvoir continuer les enregistrements
25:37et le dépôt des rapports concernant leurs quartiers.
25:42Les États généraux du MAPAD sont une étape cruciale
25:45pour faire entendre la voix des compatriotes des quartiers sous-intégrés.
25:50Espérons que les autorités entendent cette voix.
25:53Merci à nos téléspectateurs pour votre fidélité.
25:56Restez connectés sur GMT TV pour la suite de nos programmes.
26:01Je vous donne rendez-vous pour un prochain numéro d'interview exclusive.