Laurent Wauquiez, candidat à la présidence du parti Les Républicains, était l'invité de la semaine ce dimanche 16 février sur BFMTV.
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00:00La situation sécuritaire s'est dégradée à certains égards, à d'autres, certains considèrent qu'il y a une forme de linéarité, si j'ose dire.
00:07Je ne suis pas certain que la seule question de la situation sécuritaire justifie une telle différence de traitement entre Nicolas Sarkozy et Bruno Retailleau.
00:14Mais c'est un argument que, visiblement, vous avez choisi d'employer.
00:17Non, pas du tout, parce que je pense juste, et je vais revenir après sur un deuxième sujet.
00:22Je pense juste que oui, pardon, la vie politique a changé, qu'elle n'est pas la même qu'il y a 20 ans.
00:27Oui, je suis désolé de vous le dire, je pense qu'il y a des missions qui nécessitent d'être engagées pleinement.
00:31Oui, je pense que les Français ont besoin d'un ministre de l'Intérieur à temps plein.
00:34Et oui, je pense qu'il faut qu'on aide Bruno à réussir dans cette mission, et je le ferai comme président de notre parti.
00:39Il y a un deuxième point qui est gênant, et qui fait qu'au contraire, il faut miser sur une complémentarité.
00:46La droite va avoir besoin d'une parole très libre et très indépendante, surtout dans la période actuelle,
00:53qui est une période de confusion, dans laquelle on est quand même dans un gouvernement avec des socialistes,
00:57avec François Bayrou, puisque vous aimez l'histoire politique.
01:00Je n'ai quand même pas totalement oublié que François Bayrou avait appelé à voter contre Nicolas Sarkozy pour François Hollande.
01:06Enfin, vous avez avalisé Laurent Wauquiez, le choix et la volonté de gouverner avec François Bayrou.
01:11Est-ce que je peux aller au bout de ma réponse ? Et après, je prolongerai l'échange avec plaisir.
01:15Dans ce cadre-là, quand vous êtes au gouvernement, il y a une solidarité gouvernementale.
01:21Bien sûr que dans son pourtour, et c'est très précieux, le ministre de l'Intérieur a réinstauré une liberté de ton.
01:27Mais quand vous êtes dans un gouvernement, vous n'avez pas cette liberté de ton à l'égard du Premier ministre,
01:32à l'égard de membres socialistes, à l'égard parfois de la pression qu'exercent des députés socialistes sur des compartiments de l'action du gouvernement.
01:39Là encore...
01:40– Vous avez un exemple d'un moment où Bruno Retailleau aurait été en quelque sorte empêché de dire des choses par rapport à vous ?
01:46Parce que moi, je n'en ai pas spécialement en tête ces derniers jours ou ces dernières semaines.
01:50– Je vais vous répondre. Mais si vous me permettez, d'abord, je ne fais pas campagne contre Bruno Retailleau.
01:55Je fais campagne pour qu'on trouve la meilleure organisation et qu'on soit complémentaires.
01:59Que lui réussisse à l'Intérieur et qu'on réussisse à faire réentendre la voix d'un parti qui en a besoin, les Républicains.
02:04On va prendre un exemple très simple.
02:07Quand le ministre de l'Économie et des Finances explique, M. Lombard,
02:11qu'en France, il n'y a pas trop de dépenses publiques, qu'il n'y a pas trop de fonctionnaires, qu'il n'y a pas trop d'agences administratives.
02:17Le ministre de l'Intérieur ne peut pas s'exprimer contre ça.
02:20Parce que c'est son collègue au gouvernement.
02:22Parce que la solidarité gouvernementale l'oblige à respecter cette règle, qui est une règle normale.
02:27Le président de parti, demain, il doit pouvoir s'exprimer très fortement, comme je l'ai fait,
02:31en disant mais c'est n'importe quoi.
02:33– Donc il manquera d'indépendance, c'est ça ?
02:35– Non. La seule chose, c'est que le poste lui-même ne permet pas cette liberté dont on a besoin.