Emmanuel Macron organise à l'Élysée ce lundi 17 février une réunion avec d'autres dirigeants européens sur l'Ukraine et la sécurité en Europe, en réponse aux discussions entamées entre Vladimir Poutine et Donald Trump la semaine dernière.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Écoutez le chancelier allemand, permettez, on va l'écouter, c'était une prise de parole qui est attendue.
00:06Bonjour, nous sommes réunis aujourd'hui entre chefs d'État et de gouvernement européens pour échanger sur la façon dont nous traitons notre soutien à l'Ukraine et pour échanger sur la sécurité européenne.
00:23Ainsi, nous pouvons parler de notre propre force. Le format habituel est celui du Conseil européen ou des structures de l'OTAN, mais nous sommes quand même réunis.
00:35Pourquoi ? Car il y a beaucoup d'acteurs et de participants qui ont des choses à dire sur ce dossier.
00:41Cette rencontre informelle a été extrêmement importante dans une situation très difficile pour l'Europe.
00:47Bien. Une chose est claire pour nous. Nous devons continuer à soutenir l'Ukraine. L'Ukraine peut avoir confiance en nous. Nous allons continuer à la soutenir.
00:55Nous nous félicitons pour parler pour la paix. Pour nous, une chose est également claire et évidente, cela ne signifie pas qu'il y ait une paix de diktat imposée à l'Ukraine.
01:07L'Ukraine ne peut pas accepter tout ce qui lui est présenté sous n'importe quelle condition.
01:11Nous sommes donc en lien avec l'Ukraine et son président et nous sommes sur sa ligne sur ce point.
01:17Une chose est évidente, l'Ukraine doit pouvoir vivre et a une perspective d'adhésion à l'Union européenne.
01:23Elle doit défendre sa souveraineté et sa démocratie et elle doit être en mesure d'entretenir des forces militaires importantes.
01:30C'est pourquoi, avec nos partenaires, nos amis américains et internationaux, nous allons continuer à permettre à l'Ukraine de se renforcer militairement en temps de paix.
01:41Ces choses ne sont pas au menu des négociations et je crois qu'il était très clair de le souligner encore.
01:47Nous avons également échangé sur la façon dont nous pouvons être en capacité de prendre en compte les défis qui nous attendent,
01:57à savoir renforcer l'Europe, à savoir renforcer ses capacités en matière de sécurité et de défense.
02:06Il faut prendre des décisions sur ces sujets.
02:09Nous avons déjà échangé et nous sommes d'accord pour dire que nous sommes prêts à dépenser tous au moins 2% de notre PIB pour la défense.
02:21Certains ne le sont pas encore mais ils sont en chemin.
02:23Pour l'avenir de la défense de l'Europe, il faut que chacun fasse ce qu'il a à faire.
02:28Il y aura donc un débat, ce débat a déjà commencé, un débat sérieux.
02:34Et si les Etats européens dépensent davantage que 2% de leur PIB pour la défense,
02:41alors l'Allemagne est favorable à la ligne qui veut que ces dépenses ne soient pas prises en compte dans les calculs de déficit budgétaire européens.
02:54Il y a donc différentes variantes.
02:56Il est clair qu'un engagement durable est nécessaire pour la défense, et ce au niveau européen.
03:06Et pour cela, il faudra faire les investissements nécessaires.
03:10En outre cet objectif de 2%, nous avons également décidé que dans le cadre de l'OTAN,
03:18il y a un certain nombre d'enjeux et d'objectifs à remplir, objectifs qui définissent ce que chaque pays doit faire.
03:25Il faut également définir les voies et moyens pour tenir ces engagements.
03:30Donc le débat est lancé, il arrive au bon moment, il s'inscrit également dans le cadre de ceux des débats qui sont menés au cadre de l'OTAN.
03:40C'est un moment important pour la sécurité.
03:44C'est pourquoi nous devons travailler, et je tiens à compléter que tout ce que j'ai dit s'applique également à l'Allemagne.
03:51Encore une fois, il est clair que nous devons continuer à soutenir l'Ukraine, et cela n'est possible que si nous le finançons.
04:04Financement via des coûts budgétaires, dans d'autres domaines, via des réductions d'investissements dans nos infrastructures,
04:16ou via des réductions de financement de nos modèles sociaux.
04:20Ces réductions ne sont pas à l'ordre du jour, car on perd à ce moment-là le soutien de l'opinion publique et des citoyens européens.
04:32Il faut financer ces investissements de manière différente.
04:37En outre, il y a également la question de nos 2% au niveau allemand.
04:46L'Allemagne va continuer à investir pour sa Bundeswehr, c'est ce que j'ai initié.
04:52Nous ne pourrons le faire à court terme que si nous mettons sur la table chaque année au moins 30 milliards d'euros supplémentaires.
04:59Cela n'est possible que si l'Allemagne allège sa règle d'or budgétaire, c'est-à-dire son frein à l'endettement.
05:06Cela est d'autant plus vrai si nous souhaitons respecter l'ensemble des engagements pris.
05:16Il faut donc le dire clairement à tous les Allemands, mais c'est également vrai pour tous les Européens,
05:21nous avons besoin d'un débat clair sur le défi de sécurité, un débat qui doit être mené et conduit sérieusement.
05:28La question qui se pose ensuite, une fois qu'on a répondu à un certain nombre de questions, c'est comment finançons-nous nos réponses ?
05:34Je suis disponible et prêt à en parler.
05:382 questions.
05:39Monsieur le Chancelier, est-ce que vous êtes pour un financement commun des Européens ?
05:47Nous sommes en train de réfléchir à cette question.
05:51J'ai proposé de permettre une marge de manœuvre budgétaire supplémentaire.
06:02Il y aura d'autres propositions.
06:05Il faudra étudier ces propositions.
06:08L'enjeu, bien sûr, est de garantir la stabilité de nos finances publiques.
06:16Je le répète, ma proposition est la suivante, assouplissement des cadres budgétaires.
06:22L'Allemagne s'impliquera peut-être dans la garantie de sécurité apportée à l'Ukraine.
06:27Il est beaucoup trop tôt pour mener cette discussion.
06:31Je suis même un peu irrité, si vous me le permettez, que cette question soit lancée à ce stade.
06:36On parle ici dans le dos de l'Ukraine.
06:41On parle sur la base d'un accord qui n'existe pas,
06:45et auquel l'Ukraine n'aurait pas été impliquée dans le cadre des négociations.
06:51C'est complètement inapproprié, pour dire très franchement.
06:54Nous ignorons quels seront les résultats de ces négociations.
06:57De mon point de vue, beaucoup de points différents seront évoqués.
07:03Troupe de maintien de la bonne vivante nationale, et ainsi de suite.
07:08C'est un débat inadapté au mauvais moment et sur un sujet inapproprié.
07:12Donc j'écarte la question. On n'est pas encore au moment de la paix.
07:16On est en plein milieu d'une guerre brutale.
07:20Je crois qu'il y a un autre aspect que j'aimerais évoquer.
07:27En disant cela, je suis certain que je suis sur la même ligne que tous les responsables politiques européens.
07:36Je dis la chose suivante.
07:38Il ne peut pas y avoir de répartition ou de dissociation de la responsabilité et de la sécurité entre l'Europe et les Etats-Unis.
07:47L'OTAN, ça signifie qu'on agit ensemble et qu'on partage les mêmes risques.
07:51C'est comme ça que nous assurons notre sécurité. Cela ne doit pas être remis en cause.