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Rencontre avec Joan-Benjamin Gaba, judoka français double médaillé aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Pour le magazine "Origine", le - 73 kg est revenu sur sa carrière, de ses débuts au club de Trappes, à l'argent en individuel et l'or par équipes aux derniers JO.

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Sport
Transcription
00:00C'est soit t'es un guerrier, soit tu l'es pas.
00:12Johan Benjamin Gaba, champion olympique du judo.
00:14J'ai commencé le judo étant petit, c'est ma mère qui m'a mis au judo parce que j'étais
00:29un peu turbulent, donc elle m'a mis au judo pour que je marche droit on va dire, au club
00:34de Trappes à l'époque, et après j'ai déménagé, j'ai continué au club de Sèvres.
00:40C'était à Bretigny, Pôle Espoir, Île-de-France, là où j'ai rencontré Maxime N'Diayeb,
00:48et j'ai tout de suite kiffé parce que j'étais avec eux, des gens super, etc.
00:53Ça m'a apporté beaucoup d'éléments quand même de ma personnalité, le fait d'avoir
00:58la tête dure, etc. parce que ce qu'on vit quand même au judo c'est fort.
01:01J'ai toujours voulu gagner, dans l'absolu, mais après il faut être conscient de ses
01:09capacités et des fois, à un certain âge, j'avais pas forcément le niveau de gagner.
01:14Ma première compétition de haut niveau, on va dire, c'était les championnats de France
01:17Cadet, où j'ai fait troisième.
01:18J'ai commencé à sortir très jeune, en senior, et donc j'ai affronté des adversaires
01:28qui étaient tout simplement meilleurs que moi sur le moment, donc forcément, ça met
01:32du temps en fait de combler l'écart entre les gens qui sont déjà en place et moi.
01:37J'ai souvenir des moments les plus durs de ma carrière, je pense que c'était au championnat
01:40d'Europe junior, une des fêtes qui m'avait beaucoup marqué parce que j'étais favori
01:44de la compétition.
01:45J'étais numéro un mondial en junior, etc.
01:47J'avais perdu au premier tour, il y avait eu cette compétition-là, il y avait eu les
01:52championnats d'Europe à Montpellier, l'année dernière aussi, où j'ai perdu au premier
01:55tour aussi.
01:56C'était l'année avant les Jeux, donc là, c'était la course à la qualification.
02:00Ça tombait mal.
02:01Je suis très proche de ma famille, etc.
02:07Donc il y a mon frère, mon cousin avec qui je peux parler, MG aussi, Maxime Nengab, qui
02:12est là aussi, avec qui je pouvais parler.
02:14Et sinon, en vrai, on ne peut que essayer de se relever.
02:17Après, deux semaines après les Europes où j'ai perdu, il y avait les championnats de
02:22France.
02:23Comme j'ai gagné les championnats de France juste après, ça m'a permis aussi de tourner
02:26la page assez vite.
02:27En fait, moi, quand j'ai été sélectionné, j'étais dégoûté un peu.
02:41J'étais vraiment pas satisfait de ma qualif, en fait, parce que pour moi, mes performances,
02:48elles n'étaient pas d'un bon niveau, en tout cas au niveau auquel je voulais être.
02:52Et pour moi, ce n'était pas les performances de quelqu'un sélectionnable au jeu.
02:56J'étais le meilleur de la KT à l'instant T, mais parce que la KT, elle avait un faible
03:01niveau à l'international, en réalité, moi, je ne me voile pas la face.
03:04Je ne me suis pas dit « Ah, voilà, je suis qualifié ». C'est cool, j'étais très conscient
03:08que ma qualification, elle n'était pas par la grande porte.
03:11Je n'étais pas prédestiné, on va dire, dans la tête du grand public à faire un
03:19podium ce jour-là, ou même déconner sur du judo, d'ailleurs.
03:22C'est là qu'on montre qu'on est à la tête dure, c'est là, dans ces moments-là.
03:24Et peu importe si les gens pensent que tu vas perdre, si toi, tu sens que tu as les capacités,
03:29tu peux, tout simplement.
03:32Et j'ai vraiment tout fait pour gagner, en vrai, j'ai vraiment tout fait pour gagner.
03:35J'aurais pu gagner, d'ailleurs, et je le sais, et j'espère que la prochaine fois,
03:39je gagnerai.
03:43Cette médaille d'argent, c'est une fierté, tout simplement, c'est une fierté, c'est
03:47quelque chose qui vient récompenser un travail de plusieurs années.
03:50Il y a plein de gens ici, en vrai, qui travaillent tout autant que moi pendant des années, qui
03:54n'auront jamais cette médaille, donc forcément, c'est quelque chose qui vient un peu me
03:58soulager, on va dire, parce que je sais que je l'ai déjà, celle-là.
04:10Je prends ça, en vrai, un peu comme une compétition individuelle, parce qu'il n'y
04:13aura personne pour m'aider, en vrai, sur le tatami quand je serai seul face aux mecs,
04:16même si c'est les équipes.
04:17Après, il y a aussi cet aspect de « je ne veux pas être responsable de la défaite
04:21de l'équipe », tu vois.
04:22Il y a ça aussi, quand même, qui se dit « je ne peux pas craquer, je ne peux pas
04:26craquer, impossible ».
04:27Ça, c'est sûr que ça joue.
04:31Moi, pour moi, on allait gagner une fois que j'ai gagné le combat, j'en étais sûr.
04:34Je me doutais qu'elle allait remonter, et après, à la roulette, pour moi, on allait
04:39gagner à partir du moment où ça a été dit.
04:47C'était qu'une fois, les Jeux à Paris, je ne pense pas qu'on retrouverait une ferveur
04:57telle que celle-ci.
04:58Forcément, ça va me manquer, mais après, là, actuellement, je n'ai pas mon cadre
05:03à l'ICEP et c'est mon objectif d'avoir mon cadre à l'ICEP le plus vite possible.

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