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00:00Céline Sommer, directrice développement durable ou chief sustainability officer, c'est
00:10encore mieux, de Moët & C. Merci beaucoup d'être avec nous. Frédéric Revol, fondateur
00:16CEO du domaine des hautes glaces, on va partir avec vous du côté de, on va parler non seulement
00:21dans les montagnes mais de whisky aussi avec vous. Et puis Sonia Lehmann, merci beaucoup
00:26d'être avec nous aussi, directrice sustainability pour Martel, Meum, Perrier, Jouet. Donc vous
00:31allez avoir des choses en commun à évoquer avec Sandrine Sommer dans un instant. Sandrine,
00:38Émilie faisaient allusion, Moët & C. est à l'initiative du World Living Soil Forum
00:43où d'ailleurs Claude et Lydia sont intervenus, c'était en octobre dernier. Pour vous, c'était
00:49important d'être un catalyseur aussi sur ces sujets-là et je crois qu'on va illustrer
00:55aussi, ça va faire du bien un petit peu, tous vos différents propos avec des vidéos,
00:59notamment une vidéo qu'on peut diffuser pendant que vous parlez de ce forum. Oui,
01:04bonjour, merci Nathalie. Donc Moët & C. c'est l'activité vin et spiritueux d'LVMH et effectivement
01:11nous produisons à partir de terroirs et quand on parle de terroirs, les sols sont,
01:18comme le soulignaient Claude et Lydia Bourguignon, sont au cœur de nos priorités. Et en fait on a
01:24vraiment voulu créer ce forum pour mettre en lumière, parce qu'on l'a dit précédemment,
01:31les sols c'est quand même le début de tout et pour autant c'est quand même pas le sujet qui
01:36est le plus à l'ordre du jour. Donc l'idée était vraiment pour ce forum de rassembler l'ensemble
01:43des parties prenantes concernées par les sols, que ce soit la viticulture et donc avec nos
01:51concurrents, mais aussi l'agriculture et donc on parlait de l'agrobusiness. On a vraiment décidé
01:56d'inviter aussi des grandes entreprises, les associations, les scientifiques qui sont au
02:04cœur évidemment de ces débats et pour pouvoir mieux apprendre de la science. Et puis bien sûr
02:11aussi le monde politique, les institutionnels. Donc voilà, l'idée était de créer ce forum qu'il faut
02:17convaincre tout à fait. Et l'idée était vraiment de créer ce forum pour échanger, échanger les bonnes
02:25pratiques, échanger les connaissances et puis créer bien sûr ce collectif pour le bien commun.
02:32On en parlait tout à l'heure, très important le collectif pour le bien commun. Donc l'idée de ce
02:37forum c'était ça. Et effectivement la dernière édition a eu lieu, donc les deux éditions d'ailleurs
02:42ont eu lieu à Arles. La dernière était en octobre dernier et effectivement je suis ravie de retrouver
02:48des personnes qui étaient là lors de cette deuxième édition. Alors Sonia Le Man, vous pouvez
02:54aussi commenter aussi ce forum évidemment. Tout à l'heure vous aurez des initiatives concrètes à
02:59présenter l'une et l'autre, mais vous pouvez aussi présenter votre entreprise avec quelques images
03:05aussi qui défilent derrière. Ça fait du bien, mais allez-y. Oui bonjour à tous, merci beaucoup
03:10pour l'invitation. Donc avec Sandrine on travaille sur des produits de luxe spiritueux, le champagne
03:19et le cognac, les rosés de Provence aussi, qui ont une particularité, c'est qu'ils sont très
03:23ancrés dans le terroir. On est sur des AOC, on peut faire du champagne qu'en champagne, du cognac
03:28qu'à cognac. Et donc nos maisons qui ont 200-300 ans d'histoire sont reliées intrinsèquement à ces
03:36écosystèmes qui sont aujourd'hui menacés par le changement climatique, qui sont vulnérables. Et
03:42quand on compare les deux dernières campagnes récoltes, on le voit assez clairement. Des années
03:48soit avec des fortes chaleurs, du manque d'eau, ou à l'inverse une année avec beaucoup de pluie,
03:53donc du mildiou et voilà des épisodes de grêle. Et donc tout ça fait qu'on a besoin de
04:01transformer nos pratiques. On sait que nos pratiques et les pratiques dont on hérite ont
04:07dégradé les sols. Donc les pratiques ont un impact, mais elles peuvent aussi avoir un impact positif.
04:13Et donc pour toutes ces raisons, nos AOC sont déjà très structurées autour d'un collectif via les
04:21interprofessions. C'est comme ça qu'on a construit les certifications environnementales et on va tous
04:28ensemble vers un objectif commun de 100% de certification entre 2028 et 2030 sur des AOC.
04:34Mais le rôle de nos maisons, c'est d'aller un cran plus loin. Et donc on a la chance d'avoir
04:40des vignobles en propre. Et ces vignobles doivent servir de laboratoire pour expérimenter des choses
04:46plus ambitieuses, plus audacieuses, mais donc plus risquées. Et donc c'est ce qu'on fait par
04:52exemple avec le domaine Jean Martel, 450 hectares qui sont consacrés à la viticulture régénératrice,
04:57donc zéro herbicide, zéro CMR, 100% bioalternative, plusieurs modalités de couvert. Et toutes ces
05:04expériences, on teste et on apprend en marchant. Donc c'est en mutualisant et en partageant nos
05:11expériences qu'on apprendra plus vite, puisque tous ces protocoles, ces itinéraires cultureaux
05:15doivent être répliqués plusieurs années et à plusieurs endroits. Et c'est seulement si,
05:20ensemble, on partage nos apprentissages, qu'on arrivera à relever le défi du temps et de la
05:26transition à l'échelle de la filière. Alors on va avoir des exemples concrets dans un instant,
05:30mais évidemment je laisse Frédéric dire quelques mots aussi sur le domaine des Hauts-de-Glace,
05:34là encore illustré aussi par de très belles images, expliquer comment ça s'est mis en place,
05:40on va dire. Et vous le dites, la première coalition, c'est la coalition avec son propre
05:44écosystème. Finalement, c'est l'alliance des humains, des non-humains, de la nature.
05:49Oui, je vais prolonger. Bonjour, merci pour l'invitation. Bonjour à tous et à toutes. Je
05:53vais prolonger un peu le message de Claude et Lydia Bourguignon. On produit des produits
06:04d'exception. On a la volonté de produire des produits d'exception. On prétend faire le meilleur.
06:11Et en fait, nos produits sont issus de matières premières d'origine agricole ou naturelle. Et du
06:22coup, ces matières premières, on n'en est pas complètement dépositaires. Nous, en tant qu'humain,
06:26on n'est pas les uniques producteurs de ces matières premières. Et la qualité est liée à
06:33plein d'autres facteurs que nos propres facteurs. Je vais raconter une petite anecdote. C'est quand
06:41je me suis installé en 2009, donc le domaine des Hauts-de-Glace, c'est une ferme d'istillerie
06:44située dans les Alpes, en montagne. Et je me suis installé en 2009, dans mes premiers semis,
06:50et j'ai eu une sorte de vertige. Alors, ce n'est pas du fait de la pente, même si elle est très
06:57prononcée. C'est aussi plutôt lié, en fait, à un vertige d'ordre ontologique. J'étais sur l'une de
07:06mes parcelles les plus hautes, une jolie parcelle de laquelle on embrasse du regard à la fois
07:11toute l'exploitation, mais aussi le massif des écrins, le massif du dévolué au loin. Et je
07:17voyais ces parcelles et sur ces parcelles, en fait, je voyais des kilomètres de haies entourer
07:22mes parcelles. Dans ces haies, il y avait des centaines d'espèces végétales, des myriades
07:29d'oiseaux. Et sous mes pieds, dans le sol, il y avait probablement des insectes qui marchaient,
07:36des nématodes qui frémissaient, des bactéries et des champignons qui le composaient. Un ensemble
07:44du coup vivant qui faisait que, loin de l'image d'épinal qu'on a de l'agriculteur seul sur son
07:52exploitation avec son tracteur, la ferme était en fait composée de dizaines de milliers d'espèces,
07:59de milliards d'individus. Et ce n'était pas uniquement le fait des produits qui en sortent
08:04ne sont pas le fait de l'agriculteur, mais le fait d'une alliance entre une intention humaine et un
08:12écosystème. Et du coup, je pense qu'il y a un sujet de fond qui est en fait cette image d'épinal,
08:21elle est tronquée, elle masque un sujet plus vaste qu'on doit repenser pour avancer sur ces
08:31questions de régénération des écosystèmes, qui est celui de penser les coalitions et les humains,
08:40les non-humains, en termes d'alliances et de coalitions et de partenaires, et de le penser
08:47comme ça dans ses pratiques agricoles. Alors on va en parler, et notamment la façon dont vous
08:50travaillez aussi avec les agriculteurs, parce qu'on va un peu plus zoomer sur les coalitions et sur
08:55les initiatives concrètes que vous développez. Sandrine Sommer, vous pouvez en parler avec des
08:59exemples finalement qui se recroisent aussi avec Sonia, qui peut aussi commenter. Oui,
09:04tout à fait. Donc si on reste sur le périmètre de la France, parce qu'on a des terroirs un peu
09:10partout dans le monde, mais sur le périmètre de la France, comme tu le disais Sonia, par exemple si
09:15on commence par la Champagne, et pour ne citer qu'une des pratiques, puisque en l'occurrence
09:20l'idée c'est vraiment de transformer toutes les pratiques viticoles, il y a un sujet qui est
09:26important, c'est de, et tu le disais aussi Frédéric, les haies, et de remettre en place ces
09:33corridors écologiques, notamment sur une région, la Champagne, qui est, parfois on le dit comme ça,
09:42mais qui est quand même une monoculture, encore une fois, la Champagne, enfin ce désert de vignes.
09:46Donc c'est important de faire revenir la nature, et notamment de recréer ces kilomètres de haies,
09:52et donc ces corridors écologiques. Donc il y a par exemple Moitié Chandon, un programme qui s'appelle
09:58Nature à Nostra, qui est vraiment de créer ces corridors, d'abord et avant tout sur effectivement
10:04les terroirs qui sont, et les parcelles que l'on contrôle et que l'on maîtrise, mais bien au-delà,
10:10puisqu'encore une fois les corridors écologiques sur toute la région, il faut embarquer, comme son
10:14nom l'indique, la région. Et donc le faire avec les interprofessions, avec les communautés de communes,
10:18avec les vignerons partenaires, puisque c'est typiquement ça où on a besoin de faire des
10:27choses ensemble, où le collectif est important. Donc ça c'est pour la Champagne. Pour prendre un
10:32autre exemple sur le cognac, justement la première édition du World Living Souls Forum, on avait une
10:40dernière table ronde sur ce forum, qui étaient les CIO des différentes maisons de cognac.
10:46Et ce qui était intéressant, c'est d'ailleurs, je me rappelle dans le public, quelqu'un m'avait dit
10:51c'est super, tous ces CIO sont du même groupe. En fait en tout cas, pas vraiment, mais c'était
10:59intéressant la vision externe. Et ce qui avait été dit, c'était qu'il faut absolument qu'on
11:05travaille beaucoup plus ensemble pour embarquer justement les viticulteurs partenaires pour
11:12changer, pour modifier les pratiques. Et c'est là où ils avaient décidé, trois maisons ensemble,
11:19de faire progresser la certification environnementale pour justement la déployer plus rapidement.
11:25On va peut-être faire réagir tout de suite Sonia, puis vous rebondirez après sur le sujet du cognac.
11:30Oui, en fait ce qu'il faut comprendre, c'est que nos maisons partagent le même amont agricole,
11:37on partage la même chaîne de valeur. Et donc l'idée c'est pas de progresser chacun dans
11:42nos vignobles, c'est vraiment de faire progresser l'ensemble du collectif. Et donc tout ce qu'on
11:48peut expérimenter, parce que nos maisons ont les moyens quand même d'expérimenter des choses
11:51plus audacieuses. Je citerai deux exemples, la vitiforesterie par exemple, ce sont des projets
11:58de longue haleine, puisqu'on plante des arbres non seulement autour des parcelles mais en intra
12:04parcellaire. Et donc les arbres qu'on plante sont comme ça, on verra vraiment les bénéfices et les
12:10co-bénéfices dans 10, 20 ou 30 ans. Et c'est des projets qui nécessitent un collectif, que ce soit
12:17l'interprofession ou le conservatoire du vignoble tcharentais ou Reforest Action ou d'autres
12:24partenaires. Donc il y a déjà cette idée du collectif dans ces projets qui ne tiennent que
12:29comme ça. C'est le cas aussi de la recherche variétale, pareil on est sur un projet qui est
12:34vraiment de long terme puisqu'on essaye de trouver des variétés qui vont être à la fois plus
12:38résistantes aux maladies mais mieux adaptées aux changements climatiques. Ça a commencé en 2016,
12:44on avait 200 variétés. Au fil des années on a limité le spectre, on en a une vingtaine maintenant
12:50qui sont plantées. Et ça c'est des projets qui doivent être tenus par les maisons mais qui,
12:55in fine, les résultats vont bénéficier à l'ensemble de la filière. Et dernier exemple,
13:02la biodiversité c'est typiquement le type de projet qui n'ont du sens qu'à l'échelle d'un
13:08territoire. En fait la biodiversité s'appréhende en termes de connectivité, d'écosystèmes entre
13:14eux. Recréer ces corridors, ça nécessite d'impliquer des voisins, des communautés de
13:21communes, des privés, des publics et voilà. Et donc ça c'est typiquement des projets qui doivent
13:27être menés en collectif. Alors Sandrine, vous pouvez continuer à donner quelques exemples sachant
13:31qu'il y en a beaucoup. Donc je vois aussi le temps qui file mais ce qui prouve qu'il y a beaucoup
13:35d'outils communs qui se mettent en place, des exemples aussi d'actions communes entre plusieurs
13:40structures. Oui oui et je veux souligner, ça semble du bon sens, ceci dit il y a quand même
13:44quelques années on n'aurait pas forcément vu des maisons de luxe, même sur un même territoire,
13:51travailler ensemble, partager et accepter de dire qu'on teste, le test and learn, on en a parlé
13:58tout à l'heure, ne serait-ce que de pouvoir dire ça. Donc je trouve que c'est important de le
14:03souligner. Peut-être effectivement un troisième exemple sur le territoire, tu en parlais aussi tout
14:07à l'heure, le Rosée, Rosée de Provence. Et donc là on sait que sur le Rosée de Provence on a des
14:13sols qui sont un peu pauvres. Donc on travaille aussi avec le centre de Rosée
14:22justement pour essayer d'améliorer la qualité des sols. Parce qu'en fait quand on va améliorer
14:27la qualité des sols, évidemment ça va avoir un impact important sur le besoin en eau. Et c'est
14:35un autre sujet très très très important, justement le besoin en eau. On parlait de l'irrigation et
14:43tout ce que ça engendre. Donc par exemple aussi là on a décidé de travailler avec WWF
14:49qui est effectivement aussi un partenaire sur l'eau. Et l'idée, même s'il y a beaucoup de choses qu'on
14:55connaît déjà, c'est toujours intéressant d'avoir aussi une association externe qui en parle. Et l'idée
15:00aussi c'est que dès qu'on aura des choses abouties avec le WWF, qu'on puisse le partager
15:06avec l'ensemble du territoire pour pouvoir aller tous dans le bon sens, pour réduire notre
15:13consommation en eau. Vous avez encore un exemple à apporter Sonia, je pense qu'il y en a
15:18beaucoup qui permettent d'illustrer. Peut-être sur la biodiversité, ça va peut-être nous conduire
15:26sur la question des mesures d'impact. La biodiversité c'est un sujet complexe qui est
15:32multi critères et multi enjeux. Et on a fait le choix de faire un appel à Projet Biodiversité
15:41avec Perrier-Jouette depuis trois ans sur vraiment des petits territoires, des
15:46sous-terroirs. Et l'idée c'était de voir remonter des projets qui sont pertinents et utiles vraiment
15:53localement. Et parfois c'est des haies, parfois ça peut être des jachères-mélifères, ça peut être
15:59restaurer des zones humides. Il faut aussi qu'on ait l'humilité à la fois dans nos pratiques et
16:04dans notre façon d'interagir avec nos parties prenantes, de ne pas avoir toutes les
16:10réponses et de capitaliser sur les essais qui peuvent être faits mais qui ne sont pas connus
16:19localement. Et en fait ouvrir un peu cet espace de parole et de remontée d'initiatives nous enrichit
16:27énormément. Puisqu'il y a des choses qu'on peut apprendre aussi de partenaires même
16:32s'ils sont de petite taille. Et donc on a aussi un rôle d'archipelliser les initiatives et
16:38d'échanger les uns avec les autres. On en parlera tout à l'heure de cette mesure de l'impact,
16:43ça sera le dernier tour de table de cette table ronde. Mais évidemment je n'oublie pas Frédéric
16:47pour en parler, on l'a entendu à travers tous les témoignages. Il y a aussi un aspect fort de
16:52territoire, évidemment ils ne sont pas tous les mêmes, de maillage de territoire. Et vous-même
16:55vous vous engagez, vous avez créé plutôt une association avec des agriculteurs justement
17:03sûrs pour les engager. Oui aujourd'hui le domaine des hautes classes c'est... Donc il y a
17:08originellement ma ferme mais aujourd'hui on collecte des céréales auprès d'une quinzaine
17:14d'agriculteurs du territoire. Quinze voisins aussi en agriculture biologique et régénérative comme
17:19nous. Et on s'est fondé en une forme de collectif qui s'appelle graines des cimes. L'idée, on parlait
17:26de tout à l'heure, souvent la production a été envisagée de manière très linéaire au point de
17:34faire des monocultures et du coup du champ au produit final. Et la vision qu'on avait aux hautes
17:43classes c'était non seulement on doit penser en termes de circularité sur notre propre produit
17:51mais on doit aussi penser en termes d'immixion des chaînes de valeur. A savoir que la diversité
17:58et la vitalité d'un territoire elle tient aussi à sa robustesse, à la diversité des chaînes de
18:04valeur et des espèces qui sont en jeu derrière. Et donc en fait le collectif c'est une quinzaine
18:10de petits paysans bio qui produisent tout autre chose que des céréales. Ils mettent chaque année
18:16une ou deux parcelles à disposition du domaine pour faire des céréales qu'ils donneront du
18:22whisky. Mais l'un fait principalement du fromage de chèvre, l'autre du fromage de vache, le troisième
18:30de la charcuterie, le quatrième de la farine, le cinquième du maraîchage plein champ, le sixième...
18:35Donc en fait ensemble on produit à une quinzaine moins de céréales que la ferme moyenne française
18:45en revanche on produit une diversité de production nourricière qui à la fois bénéficie au territoire
18:53et à son autonomie mais aussi renforce la robustesse économique et écologique du territoire.
19:03Ça c'est un point fort à soulever. Alors dans les cinq minutes qui nous restent à peu près de table
19:07ronde, il y a quand même un sujet ce qu'on voit vous engager pour la régénération des écosystèmes
19:12vivants mais c'est de savoir aussi quel est le bénéfice que cela apporte avec la difficulté de la
19:18mesure aussi même si vous utilisez des outils. Ça c'est l'un des leviers sur lesquels il va
19:24falloir agir encore plus Sandrine ? Oui tout à fait en fait la mesure est capitale, on en a déjà
19:31parlé, la mesure robuste est capitale même s'il ne faut pas non plus passer 80 à 90% sur de la
19:38mesure puisqu'il faut agir mais c'est vraiment important et il existe bien sûr
19:43des laboratoires et il existe beaucoup de mesures mais après on sait aussi dans une entreprise
19:50trop de mesures parfois on a du mal à savoir quelle est celle qu'il faut retenir
19:57et celle qui va nous permettre de mesurer ce qu'on aime mesurer aussi dans une entreprise
20:03qui est le fameux ROI donc c'est important aussi d'avoir cet élément là donc c'est vrai que par
20:10exemple pour ne citer qu'une des entreprises avec lesquelles on travaille mais beaucoup
20:15encore une fois pour la mesure mais par exemple Genesis, on a eu vraiment tendance à travailler
20:22aussi avec Genesis parce qu'elle nous apportait un scoring de la santé des sols et ce qu'on
20:28trouvait intéressant c'est qu'au-delà de la mesure encore une fois c'est de pouvoir mesurer
20:32son progrès puisque c'est ça qui est intéressant et de pouvoir rassembler tout le monde en disant
20:38on en a beaucoup parlé les sols c'est important la santé des sols c'est très important et comment
20:43on mesure vraiment la santé des sols avec sur la base de ce scoring donc ça ça a été important
20:49et ce qu'on en parlait aussi ce qui est important c'est de pouvoir échanger pour avoir des mesures
20:54communes voilà donc ça c'est exactement l'un des sujets et donc c'est pour ça que je trouve
21:01que c'est important qu'on se parle bien de mesures, d'impact, je reviens aussi et après on en a
21:08aussi parlé tout à l'heure je voudrais juste rappeler l'importance des clients et des consommateurs
21:14à la fin et ça aussi comment on parle à base de mesures, d'impact, comment on en parle vis-à-vis
21:23de nos clients et nos consommateurs. On peut ouvrir plein d'autres sujets comme quoi je vous dis
21:28toujours les tables rondes il y a encore beaucoup d'autres choses à dire alors Sonia pour réagir aussi
21:32sur ce sujet de mesures et de mesurer l'impact. Alors le sujet de la donnée pour nous ça va être
21:40vraiment un sujet clé dans les années à venir à plusieurs titres donc on a déjà évoqué la CSRD
21:46donc on a besoin de mesurer l'impact sur notre amont et on partage cette même chaîne de valeurs
21:54et on doit avoir une approche multi indicateurs c'est ça qui est plus compliqué sur nos
22:02sujets c'est qu'on doit regarder effectivement la partie carbone, la partie biodiversité, la partie
22:07sol, la partie eau, qualité quantité et puis aussi le modèle socio-économique et donc pour toutes ces
22:14raisons là pour vérifier qu'on va dans le bon sens, pour optimiser nos trajectoires environnementales
22:21il faut qu'on ait cette donnée robuste et en même temps suffisamment granulaire c'est à dire que si
22:28on a des données trop générales on pourra pas mesurer nos progrès et en même temps si on va
22:33trop dans la granulométrie en fait c'est pas réaliste parce qu'on l'a dit on a des bassins
22:38qui sont là beaucoup d'acteurs donc il faut qu'on trouve les bonnes méthodologies et surtout il faut
22:44qu'on ait une approche harmonisée parce qu'il ne faut pas qu'on rajoute de la charge à nos
22:49partenaires vignerons. Ils ont suffisamment d'administratifs et donc c'est comment on trouve
22:54les bons indicateurs, pareil qu'on demande la même chose et qu'on trouve les outils pour alléger
23:02tout tout ce processus et aussi comment on modélise nos différents itinéraires pour
23:10viabiliser cette transition. On a le devoir de leur montrer que c'est réaliste, viable et de limiter le
23:18risque et le risque rendement et donc tout ça aussi ça nécessite de mesurer l'impact rendement.
23:26Frédéric donc est-ce que ça vous inspire ce sujet de la mesure ? Evidemment la mesure c'est
23:32une citation célèbre d'un physicien du 19e lord Kelvin qui dit on ne peut améliorer que ce qu'on
23:41mesure et donc ça rend visible les choses. C'est ce que tu disais aussi sur le fait vis-à-vis du
23:49consommateur, il y a un moment il y a une histoire de fait et qu'il faut pouvoir prouver, pouvoir
23:54avancer. Moi j'avais commencé avant d'aussi travailler avec Genesis sur des mesures assez
24:02simples mais qui racontent quelque chose comme un tout bon agriculteur à mesurer le rendement mais
24:09j'ai fait le choix en m'installant de travailler en agriculture biologique et régénérative et sans
24:14aucun intrant. J'ai zéro intrant sur ma ferme donc il y avait une forme de pari là-dedans d'avoir des
24:20voies alternatives en termes agronomiques et la mesure du rendement de la matière sèche qui est
24:28produite était intéressant. Je la suis depuis une quinzaine d'années avec d'autres choses,
24:33la matière organique dans les sols, etc. Je dévie un peu le sujet pour le ramener à la question du
24:42temps et de la transition. En changeant de modèle, le rendement sur ma ferme a commencé par chuter
24:48année après année ce qui n'a pas manqué de m'inquiéter à quel point ça pouvait être viable
24:53dans le temps. En fait c'était le temps aussi de nourrir, de redonner à la terre ce qui lui était
25:00nécessaire, de reconstituer un sol plus résilient, un sol le plus fertile. Depuis quelques années le
25:10rendement remonte et surtout il a une caractéristique qui me fait bien plaisir. Tu évoquais les aléas
25:18climatiques grandissants qui sont notre avenir et alors que quand j'ai commencé on disait qu'évidemment
25:28l'agriculture biologique n'allait jamais nourrir le monde et qu'il n'y avait pas de voie alternative
25:33autre que l'agrochimie. Sur ces quatre dernières années le rendement moyen de ma ferme il est
25:40supérieur au rendement moyen de l'agriculture conventionnelle en Isère. Parce qu'en fait cette
25:47année c'était tellement humide que les rendements étaient catastrophiques partout mais avec des sols
25:52avec plus de matière organique, on est un peu moins sensible, on réussit moins, il y a moins
25:56d'érosion. Deux ans auparavant, en 2022, quand la sécheresse était très forte, les sols, les haies
26:03autour avaient tenu plus d'humidité et du coup nos rendements avaient été restés corrects et du coup
26:11la mesure permet aussi d'emmener vers d'autres modèles parce qu'ils prouvent que des choses
26:17sont réalisables. Exactement et cette histoire de rendement, est-ce qu'éventuellement l'une ou
26:21l'autre 30 secondes ? Vous voulez ajouter quelque chose Sandrine en conclusion ? Evidemment je suis
26:28tout à fait d'accord avec ce qui vient d'être dit. Moi je rajoute juste effectivement sur cette partie
26:35client consommateur, c'est important parce que j'ai pour tout vous dire, il y a encore deux jours,
26:41j'ai discuté avec le marketing de nos maisons et donc comment replacer tout ce qu'on fait
26:49au niveau des sols, de la mesure, de la biodiversité, etc. dans le discours produit
26:57vis-à-vis du client et du consommateur et je me disais qu'il y avait encore un peu de travail là-dessus.
27:03Un nouveau point soulevé, Sonia ? Oui, pour rebondir avec la première conclusion c'est
27:12en fait quand on commence à avoir des résultats intéressants, on nous dit toujours que c'est un
27:17cas particulier, que c'était dans certaines conditions. Donc je reviens toujours à cette
27:21idée de mutualiser nos retours d'expérience pour faire le business case robuste et pouvoir
27:27passer à l'échelle. Et puis comme le dit Sandrine, si on est aujourd'hui entre maisons de luxe et je
27:33pense qu'on a un devoir aussi d'inventer un récit autour de ce qui est désirable et ça a été un peu
27:39dit précédemment, c'est voilà nos maisons doivent aussi redéfinir ce qu'est le luxe aujourd'hui et
27:46pour demain. Merci beaucoup, on aurait pu vous écouter encore pendant longtemps parce que vous
27:50mettez en place beaucoup d'initiatives mais on peut vous applaudir, merci beaucoup.