• il y a 9 heures

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Il est 20h10, Jean-Baptiste Marty du service Polyjustice est avec nous dans ce studio, Jean-Baptiste
00:05et Claude Moniquet, consultant en repas spécialiste du renseignement et des mouvements terroristes.
00:11D'abord peut-être pour revenir sur ce qui s'est passé à Mulhouse aujourd'hui, cet homme qui a sorti son poignard,
00:18Jean-Baptiste Marty, qui a sorti son couteau, semble-t-il, et je parle sous votre contrôle, il venait d'aller au commissariat pour pointer.
00:25C'est ça, c'est un homme qui était en situation irrégulière, qui pointait régulièrement au commissariat et en sortant de ce commissariat,
00:33qui a brandi une arme et qui s'est orienté sur des fonctionnaires, des policiers municipaux de l'ASVP,
00:43les policiers qui mettent par exemple les amendes sur les voitures, etc.
00:50Et donc il s'en est pris à ces personnes-là, quelqu'un a tenté de s'interposer, un riverain de nationalité portugaise, un sexagénaire,
00:59et lui a également pris un coup de couteau, et c'est cette personne-là qui serait décédée ce soir.
01:04C'est la personne qui est intervenue pour empêcher l'individu d'essayer de s'interposer, qui est décédée ce soir après un acte de courage inouï.
01:15C'est ça.
01:16Jean-Baptiste Marty, un acte de courage inouï, on a une pensée évidemment pour ses proches.
01:22Claude Moniquet, sur le profil, consultant européen spécialiste du renseignement et des mouvements terroristes,
01:27sur le profil de cet individu qui avait été détecté, je parle sous votre contrôle Jean-Baptiste Marty, détecté schizophrène en 2023,
01:36condamné en 2023 pour apologie du terrorisme, qui est une nationalité algérienne qui était sous OQTF,
01:42l'Algérie a refusé de lui donner un laissé-passé consulaire et qui est pointé régulièrement au commissariat.
01:49C'était un homme sous très haute surveillance.
01:52Écoutez Pascal, manifestement non, il était sous une très haute surveillance théorique,
01:58puisque c'était un profil extrêmement dangereux quand même, profil psychiatrique d'une part,
02:03profil radicalisé, répertorié au fichier des personnes radicalisées à des fins terroristes,
02:09sous OQTF, déjà condamné et se trouvant en résidence surveillée,
02:16dite surveillée avec obligation de pointer, on ne sait pas encore si c'était tous les jours ou toutes les semaines,
02:21au commissariat de son quartier, mais non, manifestement cette surveillance était très largement insuffisante,
02:28puisque malheureusement il a pu passer à l'acte.
02:30Claude Moniquet, vous restez avec nous, Charles Dornelas est arrivé dans ce studio,
02:34bonsoir Charles Dornelas, merci d'être là, actualité assez terrible,
02:39je voudrais qu'on écoute les mots de Bruno Retailleau qui s'exprime à la télévision,
02:43Bruno Retailleau qui vient de charger l'Algérie ce soir.
02:47Une fois de plus, c'est le terrorisme islamiste qui a frappé,
02:50et une fois de plus, j'ajoute, que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l'origine de cet acte terroriste.
02:58Voilà un individu qui aurait dû être accepté par l'Algérie.
03:03L'Algérie l'a refusé.
03:05A dix reprises, mes services ont relancé le consulat algérien,
03:10sans jamais que celui-ci, que l'Algérie, n'accepte quelqu'un qui était né en Algérie.
03:15Charles Dornelas, juste un mot avant de reprendre Claude Moniquet,
03:19vous venez d'entendre les mots du ministre de l'Intérieur, qui évidemment est choqué,
03:23et qui rend l'Algérie responsable de la situation, elle aurait dû récupérer cet homme,
03:28dix fois, c'est énorme, dix fois, dix laissés-passer consulaires qui ont été refusés.
03:32En fait, c'est dix demandes de laissés-passer consulaires,
03:34parce que cet homme apparemment, comme c'était un cas de terrorisme,
03:38c'est plus 90 jours en centre de rétention administrative, mais 180,
03:41il a passé 180 en CRA, et simplement à la fin vous êtes obligés de le libérer,
03:47puisque vous avez dépassé le délai.
03:48Et c'est dans ce délai-là que les services de l'État, en l'occurrence les préfectures,
03:52réclament au pays d'origine des laissés-passer consulaires,
03:55en l'absence de documents d'identité à jour.
03:58Et en effet, à dix reprises, ce document...
04:00Moi, je vais vous dire une chose, ça ne m'étonne pas du tout,
04:02tous les juges des libertés de la détention et les préfectures,
04:06les juges de la liberté de la détention, vous savez qu'ils jugent régulièrement
04:09du bien fondé de la prolongation de la rétention,
04:14comme les préfectures, vous disent qu'il n'y a pas de collaboration de la part des consulats algériens.
04:20On en a ouvert deux encore, en plus des autres ces dernières années,
04:24et que la plupart du temps, ils ne répondent tout simplement pas aux demandes.
04:27Ils font les morts devant les demandes des préfectures sur leurs ressortissants.
04:31Donc, ce n'est pas étonnant, c'est exaspérant,
04:34mais ce n'est pas étonnant, malheureusement, ce que raconte Bruno Retailleau ce soir.
04:38Jean-Baptiste Barty.
04:39Ce que l'on sait sur ce dossier, c'est que l'Algérie a refusé le laissé-passer consulaire de cette personne,
04:45bien que cette personne reconnaisse sa nationalité algérienne.
04:48Exactement, exactement.
04:50Charlotte Dornelas, c'est incroyable, ça.
04:52Donc, il dit que je suis bien algérien, mais l'Algérie dit non, on n'en veut pas,
04:56et l'Algérie a le pouvoir de dire non, on n'en veut pas.
04:59C'est-à-dire qu'elle s'est octroyée un pouvoir supplémentaire ces derniers jours.
05:02On a vu dans certaines affaires que même en possession d'un passeport biométrique
05:06ou d'une carte d'identité algérienne à jour,
05:08dans les deux cas des fameux influenceurs algériens ces derniers temps
05:12que Bruno Retailleau a cherché à expulser vers l'Algérie,
05:15même là, l'Algérie a refusé de les prendre sur son territoire,
05:18alors que là, pour le coup, elle a interdiction absolue.
05:20Donc, vous imaginez bien qu'au moment où on lui demande de reconnaître officiellement son ressortissant,
05:24elle peut dire oui, il se déclare algérien, et moi je pense qu'il ne l'est pas,
05:27ou j'ai pas envie de le reprendre sur mon territoire.
05:29Ce qu'on constate, c'est que les autorités algériennes font un peu ce qu'elles veulent,
05:32en réalité, avec les ressortissants qu'on leur demande de reprendre,
05:35surtout ces derniers mois.
05:37Claude Moniquet, consultant européen, spécialiste du renseignement et des mouvements terroristes.
05:42Un mot sur le profil, effectivement, de cet homme.
05:45Il était fiché OFSPRT.
05:48Ça veut dire quoi exactement, et qu'est-ce que ça engendre ?
05:53Il y a plusieurs fichiers sur lesquels on peut retrouver des terroristes.
05:56Il y a aussi un fichier des personnes condamnées.
05:58Il y a évidemment les fichiers S, dans lesquels on trouve, entre autres, des terroristes.
06:02Mais le fichier S, c'est un simple instrument de recherche
06:05qui signale aux policiers, aux gendarmes,
06:07qu'ils viendraient à contrôler une personne qu'elle est connue, défavorablement connue, bien sûr.
06:12Et donc, on pose une série de questions,
06:15avec qui se dépasse-t-il, où va-t-il, d'où vient-il, dans quel véhicule,
06:19immatriculation des véhicules, etc.
06:22Le fichier des personnes radicalisées est beaucoup plus sérieux,
06:26puisque c'est un fichier d'activistes extrémistes,
06:30entre autres des islamistes, pas seulement,
06:32mais entre autres et majoritairement des islamistes.
06:35C'est un fichier qui compte environ 25 000 noms,
06:39dont 4 à 6 000 sont considérés comme étant ce qu'on appelle le haut du spectre,
06:43donc des gens susceptibles de passer à l'acte à n'importe quel moment, des gens dangereux.
06:47Alors, à l'heure actuelle, moi, je ne sais pas si cet homme était dans ce haut du spectre ou pas,
06:53mais il était quand même présent dans ce fichier,
06:56qui est un instrument extrêmement important.
06:59Mais, si vous le permettez, je voudrais rebondir sur ce qu'a dit Charlotte Ornelas.
07:04On a la chance d'avoir un ministre de l'Intérieur,
07:08et je ne cherche pas une position au ministère pour avoir dit ça,
07:11qui est exceptionnelle, qui a la volonté.
07:14Mais manifestement, aujourd'hui, cette affaire le dépasse.
07:16Il faut prendre des sanctions contre l'Algérie,
07:19il faut prendre des mesures de rétorsion,
07:21et ça, c'est un problème qui doit être décidé au niveau de l'Elysée et de Matignon.
07:26Il faut du courage politique pour ça,
07:28et malheureusement, je ne suis pas sûr que le courage politique soit au rendez-vous.
07:31Alors, ça, effectivement, la question de l'Algérie,
07:34on la pose régulièrement,
07:36et pas que pour cette affaire de terrorisme ce soir.
07:40Justement, peut-être Jean-Baptiste Omarti,
07:42que va-t-il arriver à cet individu ?
07:44Que va-t-il se passer maintenant ?
07:46Désormais, il est en garde à vue, il va devoir répondre de ses actes.
07:50On sait qu'il a crié à la Ouagbar au moment de passer à l'acte,
07:54donc c'est le parquet national antiterroriste qui va reprendre l'affaire.
07:58Et donc, il va être placé en garde à vue pendant 48 heures.
08:03Il va devoir expliquer un peu son geste,
08:06et ensuite, il y aura une enquête.
08:08On dit que l'esquizophrène Claude Moniquet,
08:10cet homme pourrait aussi être reconnu par responsable de ses actes.
08:14Irresponsable.
08:16Il pourrait, mais ça n'est pas certain.
08:20Ce sont les psychiatres qui décideront, évidemment,
08:22en fonction de son profil sanitaire,
08:26de son profil psychiatrique.
08:28Mais effectivement, s'il est reconnu responsable de ses actes,
08:33il y aura évidemment l'accord d'assises,
08:35l'accord d'assises spéciales,
08:36parce que c'est un acte de terrorisme,
08:38c'est un assassinat,
08:40plus au moins deux tentatives d'assassinat,
08:43donc on peut espérer, et c'est très probable,
08:47qu'à l'issue des procédures,
08:49ce sera une condamnation à perpétuité.
08:51Charles Dornelas, vous dites qu'il avait déjà été condamné en 2023
08:55pour apologie du terrorisme.
08:57Oui, donc il avait été reconnu pénalement responsable,
08:59puisqu'il avait été condamné,
09:00il n'y avait pas eu d'alternative au jugement.
09:05Vous savez, ce n'est pas sur le temps long,
09:07la reconnaissance de l'irresponsabilité pénale.
09:09Il peut être là aujourd'hui,
09:11reconnu dans une bouffée schizophrène,
09:13puisqu'il avait été diagnostiqué schizophrène.
09:16Là, il y a plusieurs éléments,
09:18il va y avoir des expertises et des contre-expertises
09:20qui vont s'inviter,
09:21et j'ai envie de dire que ça ne change pas grand-chose au débat.
09:26Voilà pour Mulhouse,
09:28il y a une autre actualité ce soir,
09:29et c'est pour ça que c'est extrêmement dense.
09:32Monsieur Matou, bonsoir.
09:34Bonsoir.
09:35Adrien Matou.
09:36Non, non, il y a écrit chef du service politique,
09:38vous ne l'êtes plus.
09:39Vous êtes directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
09:41Je vous jure qu'il y avait écrit chef du service politique à Marianne.
09:43Je me fois mal, ça.
09:45Directeur adjoint.
09:46C'est de l'actualité très dense, évidemment,
09:48ce soir avec cette attaque terroriste.
09:52C'est Emmanuel Macron qui a qualifié les faits attaques terroristes islamistes.
09:56Et puis, d'un autre côté,
09:58il y a aussi, je voudrais qu'on en parle,
09:59de l'affaire Amra,
10:01puisque nous avons arrêté l'homme le plus recherché de France,
10:07Mohamed Amra,
10:09qui a été arrêté en Roumanie neuf mois après son évasion
10:12d'un fourgon pénitentiaire dans des circonstances épouvantables.
10:15C'était une attaque d'une violence sans nom
10:17qui avait fait deux morts parmi les agents pénitentiaires.
10:21Peut-être, Jean-Baptiste Omarti,
10:22que savons-nous, ce soir,
10:23exactement des circonstances de l'arrestation de Mohamed Amra.
10:27Parce qu'on sait que Mohamed Amra était en filature.
10:31C'est-à-dire qu'il y avait des personnes du renseignement français
10:34qui le suivaient activement.
10:36Et ils avaient trouvé un numéro, un portable,
10:39qui correspondait un peu aux informations de Mohamed Amra
10:41en Roumanie depuis à peu près un mois.
10:44Et il y a un appartement également
10:46qui était activement surveillé depuis quelques semaines.
10:49Et donc, Mohamed Amra, après maintes et maintes filatures,
10:53a été reconnu par ces personnes du renseignement
10:55qui étaient autour de lui et qui le surveillaient.
10:59Et voilà, ils ont procédé à son interpellation cet après-midi
11:02en corrélation, bien sûr, avec les autorités roumaines.
11:05Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur,
11:07s'est exprimé à ce sujet.
11:09Il y a eu une coopération absolument exemplaire avec la Roumanie.
11:14J'avais dit il y a quelques mois,
11:15certains avaient trouvé mes propos un peu forts,
11:17j'avais dit, ça prendra du temps, mais on l'aura.
11:20Eh bien, ce soir, on l'a eu.
11:22Et ce que je veux dire à tous ces narco-racailles,
11:25à tous ces criminels de grand chemin,
11:27c'est que partout où nous les traquerons,
11:29nulle part, ils seront en sécurité.
11:32Partout où nous les traquerons, nulle part,
11:34ils ne seront en sécurité.
11:36Claude Moniquet, 9 mois de cavale,
11:409 mois de cavale, il n'a pas été repéré.
11:44Alors, il y avait Interpol, effectivement,
11:45qui était prévenu de la cavale de cet homme, Mohamed Amra.
11:51Il a été retrouvé en Roumanie.
11:539 mois, ça paraît très long.
11:55Très long, il a dû bénéficier d'appuis importants
11:59pour pouvoir se planquer comme ça pendant 9 mois ?
12:03Honnêtement, pour un criminel professionnel de haut niveau
12:07comme Amra, ce n'est pas très long.
12:09Il y a des cavales qui durent des années,
12:11parfois même des décennies.
12:13Donc, 9 mois pour un homme qui avait des appuis
12:16manifestes et importants, c'est raisonnable.
12:19Je pense que ça a été relativement vite.
12:22Il est clair que quand on voit le niveau de violence
12:27dont les attaquants du convoi d'Uncarville
12:30avaient fait preuve, leur détermination,
12:34et puis quand on sait ce que coûte une cavale,
12:36il faut des véhicules, il faut des complices,
12:38il faut des planques, il faut changer de planque,
12:40il faut des gens qui vous transportent,
12:42qui vous aident, il faut acheter des papiers d'identité
12:45de très bonne qualité, tout ça coûte très cher.
12:48Donc, c'est une cavale qui est, pour un criminel professionnel,
12:52aguerrie, et c'était le cas de cet homme
12:55qui, même depuis sa propre cellule de prison,
12:57dirigeait des descentes chez ses concurrents
13:00pour récupérer de la drogue.
13:01Donc, c'était un très très gros format.
13:03Donc, je pense que les 9 mois, c'est raisonnable,
13:05sachant qu'effectivement, on était en face de quelqu'un
13:09qui avait un réseau de complicité extrêmement important
13:11et qui s'étendait à l'étranger,
13:13puisqu'on sait qu'il était retrouvé en Roumanie,
13:15mais on ne sait pas par quel pays il était éventuellement
13:17passé avant d'arriver en Roumanie.
13:19Alors, la question a été posée au ministre de l'Intérieur,
13:21à la télévision,
13:23que va-t-il se passer maintenant pour Mohamed Amra ?
13:26Il est à Bucarest, et tout au plus,
13:29dans quelques semaines,
13:31s'il épuisait tous les moyens de la procédure juridique,
13:34il faudrait au plus de mois.
13:36J'espère qu'on n'en sera pas là, mais peu importe.
13:38Il est à l'abri, bien gardé,
13:40à Bucarest, en Roumanie,
13:42et nous l'avons eu.
13:44Il est pour l'instant à Bucarest, en Roumanie.
13:46Que risque-t-il ?
13:48C'est ce qu'on a une idée.
13:50La perpétuité, clairement.
13:52Il risque, lui, la perpétuité, mais on parle beaucoup de l'attaque,
13:54et de la violence abominable de l'attaque,
13:56qui a été, en l'occurrence, exercée par les complices.
13:58Il va falloir retrouver ses complices.
14:00Il va falloir retrouver les complices, encore aujourd'hui.
14:02Évidemment, notre attention s'était focalisée sur lui,
14:04et c'est une bonne nouvelle qu'il soit aujourd'hui arrêté.
14:06Mais la traque de ses complices
14:08se poursuit aujourd'hui activement.
14:10Il y a quand même 300 enquêteurs qui étaient sur le cas de Mohamed Amra
14:12depuis 9 mois.
14:14En effet, il fait un travail
14:16assez incroyable,
14:18en 9 mois,
14:20mais maintenant, leur travail ne s'arrête pas là.
14:22Le travail ne s'arrête pas là, il va falloir remonter
14:24la piste, Adrien Matou ?
14:26Petite information, mon confrère Laurent Valdiguier,
14:28confrère et collègue,
14:30hypothèse de la police judiciaire,
14:32Mohamed Amra était en Roumanie pour, sans doute,
14:34faire de la chirurgie esthétique.
14:36On a vu qu'il avait changé d'apparence
14:38quand il est allé à la collée.
14:40Il s'est éteinté les cheveux, déjà.
14:42La chirurgie esthétique en Roumanie,
14:44c'est une des hypothèses sur lesquelles
14:46travaille la PJ, Jean-Baptiste Martier ?
14:48On voit sur les images qu'il avait des lunettes
14:50qu'il n'avait jamais portées auparavant,
14:52ce qui lui changeait un peu la forme de son visage.
14:54Il s'était teint en roux.
14:56C'est quelqu'un qui,
14:58manifestement, cherchait
15:00à changer d'apparence.
15:02Peut-être qu'il était en Roumanie juste pour une opération,
15:04ou qu'il était tout à fait ailleurs
15:06pendant les mois qui ont précédé son arrestation.
15:08Il avait loué depuis un mois
15:10un appartement en Roumanie.
15:12Il avait loué depuis un mois un appartement en Roumanie,
15:14à Formation Marianne, que vous nous donnez,
15:16Adrien Matou, directeur adjoint du journal.
15:18Donc, il était peut-être là-bas,
15:20et tout ça, l'enquête va le confirmer.
15:22On aura certainement
15:24d'autres informations,
15:26mais c'est un énorme coup.
15:28C'est un énorme motif de satisfaction,
15:30ce soir, pour les autorités françaises.
15:32Ce qui est intéressant dans cette affaire,
15:34c'est que les policiers avaient deux hypothèses.
15:36Soit c'était une évasion organisée
15:38par Mohamed Amra,
15:40avec des complices, etc.
15:42Ou soit c'était un guet-apens,
15:44où on voulait la peau de Mohamed Amra,
15:46donc on le capturait,
15:48et ensuite on le tuait, et on ne retrouvait jamais son corps.
15:50Donc là, ce soir,
15:52on est fixé, c'est Mohamed Amra
15:54qui a organisé son évasion,
15:56étant donné qu'il est en vie,
15:58et donc maintenant,
16:00on attend son rapatriement,
16:02et ça va se faire avec les autorités roumaines,
16:04désormais.
16:06C'est quand même une question, une cavale.
16:08D'abord, son évasion,
16:10dans des conditions absolument spectaculaires,
16:12attaque du fourgon dans lequel il se trouvait.
16:14Ça aussi, Charlotte Darnay,
16:16ça ferait m'expliquer pourquoi ce type,
16:18excusez-moi Claude Moniquet,
16:20comment ce type d'individu,
16:22Mohamed Amra, est transféré dans un fourgon
16:24pour aller être auditionné par un juge d'instruction.
16:26C'est vrai, ça ne pouvait pas se faire
16:28en vidéo surveillance,
16:30on n'aurait pas pris...
16:32En vidéo,
16:34ça paraît dingue !
16:36Ça se fait de plus en plus, d'ailleurs, il y a eu une demande
16:38d'accélération, les magistrats n'aiment pas trop
16:40rendre la justice par
16:42vidéo interposée, et surtout, il faut le dire,
16:44cet homme, qui était extrêmement
16:46dangereux, n'avait pas été détecté comme tel
16:48par les différentes autorités. Il y avait eu un rapport
16:50de l'inspection générale de la justice
16:52dans la foulée de cette
16:54évasion, désormais, puisqu'on en est certains,
16:56qui avait expliqué
16:58qu'il y avait eu des dysfonctionnements, et notamment
17:00un manque de partage d'informations.
17:02On avait découvert à cette occasion
17:04qu'il y avait des écoutes, notamment dans sa cellule,
17:06qui révélaient un
17:08détenu extrêmement dangereux, qui continuait
17:10non seulement à gérer son trafic depuis la prison,
17:12mais à commanditer des assassinats
17:14depuis sa cellule de prison.
17:16Donc, un homme avec un réseau
17:18à sa botte, notamment
17:20pour commettre des assassinats, donc on est quand même dans le
17:22haut du spectre, et il n'était pas du tout
17:24considéré comme tel.
17:26Donc là, il y a quelque chose qui a péché, quand même,
17:28Charles Dornelas, c'est incroyable que des informations
17:30ne soient pas remontées.
17:32Oui, il y a quelque chose qui a péché, et ce que vous disiez
17:34sur la visioconférence
17:36entre les détenus, l'avocat et
17:38le magistrat, c'est exactement
17:40ce que veut faire justement Gérald Darmanin,
17:42dans ces fameuses prisons
17:44de haute sécurité,
17:46il veut justement renforcer le recours
17:48à la visio pour éviter
17:50ces déplacements des détenus
17:52de la prison au tribunal
17:54et du tribunal à la prison, en faisant
17:56prendre des risques, quoi qu'il arrive. Mais là,
17:58en l'occurrence, ce qu'il faut voir, c'est que comme il n'y avait pas
18:00la détection de sa dangerosité,
18:02son escorte
18:04n'était pas particulièrement
18:06renforcée.
18:08Donc il y a un dysfonctionnement en chaîne qui avait été
18:10reconnu par l'administration,
18:12en l'occurrence à l'époque, et qui a mené au pire,
18:14parce qu'il y a un soulagement pour les autorités,
18:16mais j'imagine, et d'ailleurs ça a été exprimé
18:18par les familles
18:20des deux victimes de ce gang.
18:22Claude Moniquet,
18:24consultant européen spécialiste du renseignement
18:26et des mouvements terroristes.
18:28Effectivement, sur ce dysfonctionnement
18:30majeur qu'on évoquait avec
18:32Charles Dornelas, c'est-à-dire qu'il n'avait pas été identifié,
18:34Mohamed Amra, comme étant
18:36un détenu extrêmement dangereux.
18:38Il y a une faille.
18:40Son profil
18:42avait été sous-évalué,
18:44ou alors bien évalué par certains,
18:46mais l'information n'avait pas circulé, ce qui revient au même
18:48à l'arrivée, puisque les mesures
18:50n'ont pas été prises.
18:52Mais des gens
18:54du gabarit,
18:56qui sont, ou en tout cas
18:58qui jusqu'à l'incident d'un Carville,
19:00l'incident dramatique d'un Carville, étaient
19:02transférés de cette manière-là,
19:04il y en a tous les jours.
19:06Parce qu'effectivement, il faut aller
19:08de la prison, pas aller de justice, etc.
19:10Et c'est pas
19:12avec des petites armes de poing
19:14que les fonctionnaires peuvent se défendre
19:16et garder la main
19:18sur leurs détenus. Et là, ils ont été assaillis
19:20par des gens qui avaient des armes de guerre, des Kalashnikovs.
19:22Ils ne pouvaient rien faire.
19:26On a Claude Moniquet, là, on a un problème
19:28de liaison.
19:30Mais bon, pas de regrets.
19:32Il fallait
19:34arrêter parce qu'il est
19:36quasiment 20h30. Merci beaucoup Claude Moniquet,
19:38consultant européen et spécialiste du renseignement et des mouvements
19:40terroristes. Merci Jean-Baptiste Marty
19:42du service de justice d'Europe 1.

Recommandations