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Les ventes de voitures neuves en France chutent de 500.000 par an. Les rappels massifs de véhicules s'enchaînent, tandis que la transition vers l'électrique soulève des inquiétudes chez les consommateurs face à des prix élevés.

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Transcription
00:00Oui, mais ça ne date pas d'hier puisque depuis 5 ans maintenant, les ventes de voitures neuves en France chutent de 500 000 par an.
00:09500 000 par an, c'est tout à fait colossal.
00:12Et d'ailleurs, si on regarde sur les 5 dernières années, c'est Renault qui a, le premier, connu le plus gros trou d'air après l'arrestation de Carlos Ghosn,
00:21souvenez-vous, en 2019, et puis les difficultés avec sa filiale Nissan.
00:25Eh bien aujourd'hui, c'est Stellantis qui connaît un passage à vide.
00:30Le groupe paye notamment sa très forte dépendance au marché américain.
00:35On en parlait tout à l'heure.
00:36Eh bien, ça ne va pas s'arranger puisque ses ventes ont chuté sur le marché nord-américain de 25 %
00:43et le groupe Stellantis a publié ses résultats annuels pour 2024, accrochez-vous bien,
00:48moins 70 % pour ses bénéfices et sa trésorerie qui perd 6 milliards d'euros.
00:56Donc voilà, Stellantis en grande difficulté aujourd'hui.
00:59Et dans ce tableau qui est déjà très compliqué, on va ajouter tous ces rappels, ces rappels de voitures qu'on voit s'enchaîner dans les médias ces derniers jours.
01:07Oui, et ça fait des mois pour Stellantis.
01:09Souvenez-vous, ses airbags qu'il a fallu changer.
01:12Dernièrement, ses problèmes de moteur.
01:15Eh bien, Stellantis a indiqué qu'il allait encore devoir provisionner davantage d'argent.
01:20C'était 941 millions d'euros.
01:23Eh bien, désormais, ça sera 768 millions d'euros en plus.
01:28En plus, effectivement.
01:29Et puis, tout d'un coup, eh bien, hier, on a appris quoi ?
01:31Que Renault aussi devait rappeler des voitures.
01:35Sa fameuse R5 électrique.
01:37Vous savez, ce petit bijou à toutes les couleurs.
01:40Effectivement, eh bien, les 15 000 propriétaires des premières voitures vont devoir, eux aussi, revenir chez leur concessionnaire pour faire quelques réglages pour le démarrage.
01:50Bon, il y avait normalement Flavien Levy, pardon, qui est un des experts français du marché de l'automobile, qui dit quand même, attention, tout ça n'est pas le principal problème des constructeurs automobiles.
02:02Non, et d'ailleurs, il dit que finalement, ce n'est pas très inquiétant, tous ces rappels, que ce sont des mesures tout simplement de précaution.
02:08On l'écoute.
02:10Il faut rappeler quand même que les rappels de voitures ont concerné tous les constructeurs au cours de ces 15, 20 dernières années.
02:18C'est quelque chose d'assez classique.
02:19Et donc, ce principe de précaution fait qu'aujourd'hui, les constructeurs préfèrent procéder à des rappels massifs de véhicules plutôt que de prendre le moindre risque.
02:26On sait qu'un constructeur qui ne propose pas de nouveaux modèles ou peu de nouveaux modèles est un constructeur qui mécaniquement perd des parts de marché.
02:32C'est quoi le problème, Gaëtan ?
02:34Est-ce que c'est notamment la transition écologique ?
02:37Eh bien oui, tout simplement parce qu'on a demandé aux constructeurs automobiles français mais européens d'aller vers le 100% électrique dans un délai très court.
02:462035 sous peine de très grosses amendes.
02:50Ils doivent donc investir dans des gigafactories, proposer de nouveaux modèles et surtout convaincre leurs clients.
02:57Je vous propose d'écouter Yves Carras, le porte-parole de Mobilité Club France.
03:02Ne plus vendre de voitures neufs thermiques en 2035, ça ne va pas passer.
03:06Parce qu'on essaie de faire rentrer des carrés dans des ronds depuis des années et le marché ne pourra pas supporter ça.
03:12Tout ça fait qu'on a un marché automobile complètement bousculé, chamboulé, abîmé, dégradé.
03:18On aurait pu faire les choses différemment. Malheureusement, certains députés européens en ont décidé autrement.
03:24Et l'Europe réfléchit d'ailleurs à assouplir ses exigences pour essayer d'être un peu plus souple avant 2035.
03:30Et ça, ça serait bien vu par les consommateurs ?
03:32Oui, tout à fait. Parce que du côté du consommateur aussi, on a beaucoup d'inquiétudes.
03:36On nous a vendu le diesel il y a 15 ans. Il y avait un bonus écologique, souvenez-vous.
03:41On vous disait qu'il fallait absolument acheter du diesel. Aujourd'hui, on vous dit qu'il faut acheter de l'électrique.
03:46Mais le problème, c'est que vu les prix de l'électricité qui fluctuent énormément, les consommateurs se posent beaucoup de questions.
03:55Et puis il y a un autre problème, c'est le prix des voitures aujourd'hui. En moyenne, 35 474 euros pour un véhicule neuf, exactement.
04:06Et d'ailleurs, quand on regarde l'âge moyen de l'acheteur d'un véhicule neuf, 54 ans et 3 mois, on voit bien que ce n'est pas à la portée des jeunes générations.
04:17Est-ce que l'on n'a pas, par vertu, creusé la tombe de l'automobile européenne au profit de l'automobile chinoise ?
04:25Vertu écologique, vertu économique, pour que tout ce qui se passe en coulisses dans les marchés internationaux soit propre et sans traces de corruption.
04:35Est-ce qu'on n'a pas creusé notre propre tombe ?
04:38Je suis assez ahurie face à cette situation parce que pour les ménages moyens, l'automobile électrique n'est juste pas accessible.
04:48Et je ne peux pas m'empêcher de penser qu'on a poussé tout le monde vers le diesel il y a 15 ans et qu'aujourd'hui on repousse tout le monde vers l'électrique.
04:56Et c'est quand même des décisions qui échappent aux citoyens lambda, mais qui doivent payer, des décisions que chacun paye.
05:04En même temps il faut bien faire un effort au niveau écologique, il faut bien faire un effort sur les émissions de gaz à effet de serre, il faut bien faire un effort.
05:09Oui mais justement le problème c'est que c'est assez contre-productif parce que finalement ces ménages se reportent sur quoi ?
05:14Le marché de l'occasion. Et le marché de l'occasion il est de plus en plus vieillissant et donc de plus en plus polluant.
05:22Est-ce qu'on doit se dire que l'automobile aujourd'hui, c'est comme la sidérurgie hier,
05:28c'est-à-dire une industrie du siècle passé qu'on va laisser à d'autres pays à la main-d'oeuvre moins chère,
05:33et que nous on doit abandonner ces secteurs industriels, aïe pour l'emploi, et puis investir dans les biotechnologies, la chimie, la pharmacie,
05:40enfin tout ce qui peut être un peu plus moderne, l'informatique, l'intelligence artificielle, les industries du 22ème siècle.
05:46Bon on va continuer évidemment à suivre ça parce qu'il y aura peut-être d'autres déboires, mais je retiens quand même le chiffre, 1,6 milliards provisionnés quand même pour ces rappels par Stellantis.
05:53Oui, tout à fait, exactement, des rappels qui datent de plusieurs mois maintenant.

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