Retrouvez l'édito politique de Françoise Degois
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##L_EDITO_POLITIQUE-2025-03-06##
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00:00François Sdeguas, bonjour, alors vous avez entendu, vu des Etats-Unis, ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:09Oui, je voudrais simplement rappeler à Denis Jaquet que ce qu'il dit sur les sondages est absolument faux, c'est un cassage de gueule.
00:14Ah ben non, mais pas tout, pas tout, non mais sur hier soir, avant-hier soir.
00:19Peut-être, peut-être, le Washington Post sort un sondage IFOP, notre partenaire, où Trump est en dégringolade, avant-hier, où Musk est en dégringolade, donc moi je veux bien...
00:27Non, il était par rapport en fait à ce qu'ils étaient auparavant, mais sur en fait l'intervention d'avant-hier.
00:3253% des Américains considèrent que l'économie va plus mal, donc moi je ne sais pas, c'est IFOP, donc on n'a pas les mêmes sondages avec Denis Jaquet, c'est pas grave, on va se battre.
00:40Non mais bon, tout de même, on voit bien en fait, et il a sorti d'autres enquêtes.
00:44L'allocution donc d'Emmanuel Macron hier, elle était attendue parce qu'il y a le Conseil européen aujourd'hui à Bruxelles, c'est la raison pour laquelle sans doute il a voulu s'exprimer dès hier soir.
00:53Un quart d'heure, et une phrase essentielle à retenir, Françoise.
00:57Oui, c'est ça, la patrie a besoin de vous, d'ailleurs on a retenu la même, Patrick, vous et moi, je pense que quelques millions de gens ont retenu la même, parce qu'on verra les audiences, mais elles seront certainement assez importantes.
01:06Non pas par la qualité, mais parce que quand le Président de la République s'exprime, c'est toujours comme ça.
01:10Alors je me suis un peu pincé, je dois dire, car je crois n'avoir jamais entendu ce mot, patrie, dans la bouche d'Emmanuel Macron.
01:17J'ai entendu nation, j'ai entendu peuple, mais patrie non, parce que la patrie bien sûr, c'est tous les gens qui composent une nation, mais avec en plus le sentiment d'appartenance.
01:26Et dans les temps troublés, on n'utilise pas patrie pour rien, parce que ce sentiment, c'est aussi un sentiment derrière d'engagement pour son drapeau.
01:32Donc vraiment hier, patrie, ça avait un sens, c'est dire la solennité de l'intervention.
01:37Et pour une fois, Emmanuel Macron est resté sobre et ne nous a pas gratifié de son numéro habituel d'acteur, vous savez, avec le sourcil en accent circonflexe et les scories habituelles.
01:46Il y avait de la gravité, pas de dramaturgie, pour dire les choses telles que lui, il les voit en tout cas.
01:51D'abord, c'est un soutien absolu à Volodymyr Zelensky, qui sera d'ailleurs l'invité d'honneur du Conseil de l'Europe cet après-midi.
01:57L'Europe ne lâchera pas, en tout cas pas pour le moment, le Président ukrainien, qui pourrait d'ailleurs refaire le voyage à Washington,
02:04cette fois accompagné de Keir Starmer, le Premier ministre britannique, et d'Emmanuel Macron.
02:09Deuxième certitude pour lui, la Russie est une menace qui ne s'arrêtera pas, il faut donc réarmer l'Europe.
02:15Il a d'ailleurs été très dur avec la Russie, mais aussi assez dur avec les Etats-Unis,
02:19sans fermer la porte, mais en dénonçant notamment leur charge contre la liberté d'expression,
02:24qui n'est pas selon lui la liberté de dire n'importe quoi.
02:27On avait un Macron assez pédago qui a rappelé la mise à disposition de la dissuasion nucléaire française
02:32et en rappelant surtout que, si tel était le cas, le bouton resterait français.
02:37Ça c'est une façon, si vous voulez, de lever le doute et les doutes émis...
02:41— De rassurer.
02:42— Oui, les doutes émis notamment par le Rassemblement national sur ces questions.
02:46Alors hier, il était à nouveau au centre du jeu. Pour combien de temps, je n'en sais absolument rien.
02:50Mais les oppositions étaient assez ternes, j'ai trouvé, dans leur opposition, dans leur réaction.
02:55Je les ai trouvées assez tièdes, que ce soit le Rassemblement national, le Parti socialiste.
02:58C'est assez difficile d'aller contrer le Président dans un moment pareil.
03:01Mais moi, je vous pose la question, Patrick. On s'est posé d'ailleurs la même question ce matin.
03:05Est-ce que ça veut dire qu'on est dans une économie de guerre ?
03:07— Bah oui. Alors, économie de guerre, ça veut dire quand même qu'il y a un choix prioritaire très fort et qui va payer.
03:15Comment fait-on, alors ?
03:16— C'est le grand mystère. Là-dessus, le président de la République, que ce soit en in ou en off, il répond pas.
03:21Là, il n'y a plus personne pour répondre. Il a garanti une chose. Il n'y aura pas d'augmentation d'impôts.
03:26Mais vous savez très bien que c'est un peu jésuitique, ça, Patrick.
03:29Ça peut pas être suffisant. Il va bien falloir trouver cet argent.
03:32Je rappelle 40 milliards de supplémentaires pour la défense, passés de 60 à 100 milliards,
03:38sans parler du budget de l'Europe, parce qu'on n'en parle jamais.
03:41Mais ce budget, il faut l'abonder. C'est 9 milliards en plus.
03:44Alors l'inquiétude, bien sûr, ce sont les coupes franches dans le budget.
03:47Vous avez raison de le dire. L'économie de guerre, c'est ça.
03:49C'est-à-dire qu'on fait des choix et des choix drastiques.
03:52Coupes franches dans le budget, les services publics, la transition écologique.
03:55Pourquoi pas les retraites ? Est-ce qu'on va pas avoir...
03:57Ah, les retraites.
03:58Est-ce qu'on va pas avoir le chantage ? Ma guerre et mon armée contre tes retraites.
04:02Vous avez entendu Nicolas Dufour hier, de la BDI, qui dit à un moment donné, il faut savoir ce qu'on veut.
04:06Voilà, il faut savoir ce qu'on veut.
04:07Donc, guerre, échange, industrie d'armement contre retraite, je suis pas sûr que ça plaise aux Français.
04:11Bon, on va les écouter dans un instant.
04:14Qu'en pensez-vous, justement, autour de ce qu'a dit Emmanuel Macron hier ?
04:19Cette économie de guerre, la patrie, puisqu'il a utilisé ce terme.
04:23J'aimerais vous entendre, 0826 300 300, vous avez la parole.
04:27Et puis tout à l'heure, mon invité politique sera Clémentine Autain.
04:30Ce sera à 8h30.