Françoise Degois : "C'était les meilleurs vœux d'Emmanuel Macron depuis 2017"

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Transcript

00:00François, on a la chance, oui c'est vrai, à 7h40, on a la chance d'avoir toujours de très bons invités.

00:07Et j'en suis très très heureux. La rentrée politique avec vous, Françoise de Gaulle.

00:12Premier conseil des ministres de l'année, c'est demain.

00:15Le Premier ministre sera là face à Emmanuel Macron.

00:18Un Emmanuel Macron isolé, isolé qui cherche un second souffle.

00:22Oui, il faudrait qu'il ait déjà trouvé le premier.

00:25D'ailleurs, il faut lire entre les lignes dans ses voeux, mon cher Jean-Jacques.

00:28D'abord, pour la première fois, depuis longtemps, figurez-vous qu'on ne s'est pas fait engueuler.

00:32Et ça, c'est quand même assez rare.

00:34Moi, j'ai trouvé entre nous, j'ai trouvé que c'était les meilleurs voeux de Macron depuis 2017.

00:38Je suis d'accord avec vous, c'est les meilleurs voeux depuis ses 7 ans de présidence.

00:42Alors, d'habitude, il vit du père, les oppositions sont anti-républicaines, irresponsables.

00:47Là, rien, rien, rien, c'est comme si le chef de l'État avait enfin compris.

00:51Ça, c'est finalement, on arrive à la sagesse à 47 ans, puisqu'il a eu 47 ans.

00:56Eh bien, c'est comme s'il avait compris qu'on n'attrape pas des mouches avec du vinaigre.

00:59Deuxième surprise, et là, je ne plaisante pas non plus, le mea culpa sur la dissolution.

01:03Parce que déjà, vous savez qu'on a assez de recul, vous et moi, pour savoir que les mea culpa, c'est rarissime en politique.

01:09Mais alors, dans la bouche d'Emmanuel Macron, ça n'existe pas.

01:13Alors, j'ai bien entendu les gens qui disaient, oui, mais c'est un minima, c'est quand même un mea culpa.

01:18C'est quand même celui qui dit, bon, je me suis un peu planté dans la dissolution, mais ça va peut-être s'arranger.

01:23Alors, pourquoi est-ce qu'il fait ça, Emmanuel Macron ?

01:24Parce que le roi est nu, il est isolé à l'Élysée avec beaucoup de conseillers qui se sont fait la malle.

01:29Ça part vraiment par charrette entière, puisque le pouvoir n'est plus là.

01:33Et puis, il y a des troupes à l'Assemblée nationale qui sont désormais plus atalistes, si je puis m'exprimer ainsi, que macronistes.

01:39C'est peut-être pour ça, d'ailleurs, qu'il a ressorti de la fameuse arme du référendum.

01:43Vous savez, sans dire référendum.

01:46En disant, c'est-à-dire qu'il laisse entendre référendum, et derrière, vous avez l'Élysée qui fait tout le service en prévente,

01:52en expliquant que non, c'est peut-être des conventions citoyennes.

01:54Parce qu'au-delà de la difficulté, Jean-Jacques, on est d'accord, constitutionnelle,

01:58eh bien, on ne voit pas vraiment sur quoi pourrait porter ce référendum.

02:01Les retraites, ce serait un raz-de-marée pour l'application.

02:04– Vous permettez que je fasse le référendum ? – Bien sûr.

02:08– Mais c'est un leurre. – Bien sûr.

02:09– Pourquoi c'est un leurre ? Parce que chacun veut sa question.

02:12– Bien sûr, je suis d'accord avec vous. Et en sachant parfaitement que les retraites…

02:16– Chaque parti politique veut sa question.

02:18– Ce qui est certain, c'est que les retraites, il ne va pas se faire à Rakiri, Emmanuel Macron.

02:21Raz-de-marée pour l'abrogation, qu'est-ce qu'il fait ? Il a porté cette loi.

02:24Vous imaginez un référendum sur l'immigration, il ne peut pas, de toute façon, constitutionnellement, le faire directement.

02:29Et puis, un référendum sur l'immigration, à qui ça profite ? Évidemment, à Marine Le Pen.

02:33Vous avez raison que chacun veut sa question.

02:34Mais c'est surtout, nous le savons, parce que nous avons bien donné,

02:38on ne répond jamais à la question posée. – Jamais.

02:41– Le seul référendum sera pour ou contre Emmanuel Macron.

02:43On ne voit quand même pas Emmanuel Macron suffisamment masochiste pour faire ça.

02:47– Et le nouveau gouvernement ? La rentrée n'est pas facile non plus.

02:49– On va écouter. – Mais moi, j'en ai assez de la petite musique.

02:53Bayrou est déjà nommé, que déjà, on dit « Ah, il va durer moins longtemps que Barnier ».

02:58Mais qui le sait ? Qui le sait ? – En tout cas, on peut…

03:01– Mais non, c'est facile. Moi, je prends les paris qu'il ne durera plus longtemps.

03:05– Eh bien, moi, je pense qu'il va durer moins longtemps parce que François Bayrou, d'abord…

03:09– Tiens, on fait le pari, tous les deux. – Pour le moment, j'ai un peu gagné.

03:12– Pour l'instant, chaque jour qui passe me rapproche de ma victoire.

03:16– Oui, je suis d'accord avec vous. Enfin, je l'ai gagné sur Marine Le Pen et Assensio.

03:19– Bon, d'accord. – Mais vous avez un esprit sagace.

03:22Donc, ça m'ennuie un peu. En parlant de sagacité, on a quand même le droit de dire,

03:26Jean-Jacques Bourdin, sans être insultant, qu'il ne brille pas par sa sagacité.

03:29– Ah, mais ça, c'est autre chose. – François Bayrou, sa capacité à convaincre.

03:32Et pour le moment, en plus, comme Premier ministre, il est très faible.

03:36Déjà, au départ, dans l'opinion, il est à 36%.

03:38– Oui, mais ça, peu importe. – Il n'y a pas l'effet poids lourd de la guirlande.

03:43– Mais il y a une équipe plus solide que celle de Barnier.

03:46– Vous allez voir comment ils vont tous monter à l'échelle des perroquets.

03:49Vous savez très très bien, franchement, le concours des perroquets entre Darmanin,

03:53Retailleau et Valls, aucun n'a renoncé à son ambition présidentielle.

03:56Plus Bayrou qui n'a pas renoncé. Excusez-moi, mais la réalité, c'est que c'est le 14 janvier

04:02et d'ici là, Bayrou, il doit faire une seule chose.

04:05Pour le moment, il a fermé la porte, mais il doit convaincre le groupe-clé.

04:10Le groupe-clé, c'est le Parti Socialiste qui fera ou qui défera la censure.

04:13Est-ce que, Coco, Bayrou, vous lui donnez au Parti Socialiste

04:17quelque chose de conséquent sur la retraite ou pas ? C'est ça la question.

04:19– Il faut aussi que le Parti Socialiste prenne ses responsabilités.

04:22– Oui, ça va, le Parti Socialiste, il est très gentil quand même, il tend la main.

04:26Non, mais la gauche n'est pas si méchante, vous n'exagérez pas.

04:28– On en parlera avec Frédéric Dhabi aussi tout à l'heure.

04:31Frédéric Dhabi, le vice-président de l'IFOP, qui sera mon invité à 8h à nu

04:35parce que j'avais envie que l'on réfléchisse à la situation politique aussi avec Frédéric.

04:41Bien, il est quelle heure ? 7h52, c'est l'heure de nos auditeurs, évidemment.

04:46Et nos auditeurs qui sont nombreux là, tiens, je les vois,

04:49Nathalie, Richard, Vanessa, on va faire un petit tour rapide.

04:52On va commencer avec Nathalie dans un instant, juste après la pub, bien sûr.

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