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00:00Bonjour Manon Ombry. Bonjour.
00:03Et bienvenue à la grande interview sur CNE.
00:06Vous êtes eurodéputée la France insoumise lors de son allocution hier soir.
00:11Le président de la République Manon Ombry, d'abord il a appelé à l'âme de la nation.
00:16Il a affirmé que nous n'allons plus, nous n'allons pas,
00:18toucher les fameux dividendes de la paix.
00:20Et surtout sur un ton grave, il a dit que nous étions entrés dans une nouvelle ère
00:24où la Russie nous menace directement.
00:27Est-ce qu'il a raison sur cette menace ?
00:29La Russie est une menace, c'est évident.
00:32C'est une menace pour nos démocraties qu'ils essaient de déstabiliser.
00:36C'est une menace pour l'Ukraine de manière immédiate.
00:40Raison pour laquelle il faut trouver une issue diplomatique le plus rapidement à cette guerre.
00:44Mais ce que je retiens de l'intervention d'Emmanuel Macron hier,
00:48c'est qu'il a surtout préparé les esprits à une économie de guerre.
00:53Il a dit sur un ton extrêmement grave qu'il faudra faire des sacrifices,
00:57qu'il faudra faire des réformes structurelles pour financer la guerre.
01:01Donc moi, je pose la question ce matin.
01:03S'il refuse d'augmenter les impôts des plus riches pour financer la guerre,
01:07alors quels vont être les sacrifices sociaux qui vont en découler ?
01:11Est-ce qu'on va demander aux Françaises et aux Français de travailler jusqu'à 70 ans
01:14comme le veut le président du Medef ?
01:16Est-ce qu'on va prendre de l'argent dans nos hôpitaux, dans nos écoles,
01:19dans notre système de protection sociale ?
01:21Et vous voyez, en cela, moi, je ne suis absolument pas d'accord.
01:26Et j'observe qu'il y a toujours de la flexibilité budgétaire
01:29quand il s'agit de dépenses militaires,
01:31mais pas quand il s'agit de financer nos besoins.
01:33Ça, c'est sur l'économie de guerre.
01:34Mais je note que vous dites aujourd'hui que la Russie est une menace directe
01:37pour l'Europe et la France.
01:38Non, j'ai dit que la Russie était une menace pour nos démocraties,
01:41est une menace pour l'Ukraine.
01:43Ce n'est pas une menace militaire aux portes de l'Union européenne.
01:46Je pense qu'il faut une raison gardée dans la manière d'apprécier...
01:50Nous ne sommes pas menacés, nous-mêmes, par la Russie.
01:52Je viens de vous dire que la Russie est une menace pour l'Union européenne.
01:55Elle est une menace pour la paix.
01:56Elle est une menace pour nos démocraties.
01:58Ce n'est pas une menace militaire aux portes de la France.
02:01Emmanuel Macron a aussi insisté, Manon Brice,
02:03sur le fait que la paix ne doit pas être synonyme de capitulation pour l'Ukraine.
02:07Et dans le cas d'un accord, je précise,
02:09s'il y a un accord de paix,
02:11il envisage, c'est une hypothèse,
02:13des troupes européennes sur le sol ukrainien,
02:15pour le maintien de la paix,
02:17dans de telles conditions, est-ce que vous y êtes favorable ?
02:19Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.
02:21Avant qu'il y ait une force de maintien de la paix
02:24et de s'assurer des conditions de sécurité mutuelles
02:26qu'il ne faut pas exclure,
02:28il faut d'abord un accord de paix.
02:30Et honnêtement, hier, Emmanuel Macron
02:32aurait presque dû présenter des excuses.
02:34Qu'a fait la France ?
02:36Qu'a fait l'Union européenne depuis trois ans ?
02:39D'abord, ils ont pensé qu'il y avait une issue militaire à cette guerre.
02:43Vous le voyez comme moi, qu'au bout de trois ans,
02:45il n'y a pas d'issue militaire à cette guerre.
02:47Ensuite, ils s'en sont remis aux Etats-Unis d'Amérique
02:49pour essayer de trouver une solution à la guerre.
02:51Et enfin, ils se disent peut-être qu'il faudrait envisager une issue diplomatique.
02:55Mais que de temps perdu, c'est un million de morts
02:57qui sont morts sur le front ukrainien
02:59parce que la France et l'Union européenne
03:01se sont contentées d'un soutien financier
03:03qui était nécessaire et bienvenu,
03:04mais ont refusé les issues diplomatiques.
03:06Un soutien financier et donc militaire bienvenu,
03:08mais pour lequel, quand même,
03:09les députés de la France insoumise ont voté contre.
03:11Non, c'est faux.
03:12En mars 2024, les députés LFI ont voté contre la livraison d'armes.
03:17Il faut être précis.
03:19J'ai voté au Parlement européen,
03:20et c'est essentiellement là que ça se joue
03:22plus d'une trentaine de résolutions en faveur du soutien,
03:25y compris d'un soutien financier à l'Ukraine.
03:27Mais nous avons toujours dit que l'envoi d'armes...
03:29À l'Assemblée nationale.
03:30Non, mais pardonnez-moi, pour être objective.
03:32À l'Assemblée nationale, j'y arrive.
03:33Il y a deux raisons pour lesquelles nous n'avons pas voté ce texte.
03:35Le premier, c'est sur l'envoi d'armes de longue portée
03:38qui ferait de nous des co-belligérants.
03:40Nous avons toujours dit que nous étions favorables
03:42à un soutien militaire à trois conditions.
03:44La première, qu'il y ait un débat démocratique.
03:46La deuxième, que ça ne touche pas en profondeur le territoire russe.
03:49Et la troisième, que ça ne greffe pas nos propres capacités nationales.
03:55Et donc, ces trois conditions n'étaient pas remplies.
03:57Par ailleurs, nous n'étions pas favorables
03:58à l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne.
04:00C'est les deux raisons pour lesquelles...
04:01Et sur ceux-là, vous vous tenez encore, mais vous n'avez pas...
04:03Oui, je tiens encore, parce que ça créerait du dumping social, environnemental.
04:07Je veux dire, en Ukraine, on produit du poulet
04:09quatre fois moins cher qu'en Europe.
04:10Donc, évidemment, pour nos agriculteurs, ce serait terrible.
04:12Ce qui n'empêche pas de soutenir l'Ukraine.
04:15Mais comment ? Dans les mots, vous n'avez pas voté le soutien à l'Ukraine.
04:19En tout cas, les députés français...
04:20Non, ce n'est pas le soutien à l'Ukraine.
04:22Sonia Mabrouk, soyons précis.
04:23Nous avons, par exemple, voté 50 milliards...
04:25Pardonnez-moi, en mars 2024, les députés LFI n'ont pas voté.
04:28Je n'ai pas rêvé en lisant la dépense FFP.
04:30Ce n'est pas un texte qui dit, texto, on va soutenir l'Ukraine.
04:34C'est un texte qui a des implications très concrètes.
04:36Quand on fait de la diplomatie, Sonia Mabrouk,
04:38il faut être précis, il faut être concret.
04:41Quand on a voté au Parlement européen 50 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine,
04:45je l'ai voté.
04:46Quand il a fallu voter le gel des avoirs russes, je l'ai voté.
04:50Quand il a fallu voter un soutien logistique et humain, je l'ai voté.
04:54Mais par contre, quand il s'agit de créer une escalade,
04:57quand il s'agit de mettre de côté l'issue diplomatique qui est nécessaire
05:00et auquel la France et l'Union européenne devront se résoudre,
05:03eh bien, là, nous disons que l'Union européenne prend une fausse route
05:06si elle pense que seule l'issue militaire permettra de sortir de cette...
05:09Sur le gel des avoirs russes, est-ce que vous êtes prête à aller plus loin ?
05:13Puisque certains, par exemple l'ancien Premier ministre Gabriel Attal,
05:16affirment qu'il faudrait l'utiliser pour aider l'Ukraine,
05:18notamment dans la reconstruction.
05:20Je précise quand même que, déjà, l'Union européenne utilise les profits dégagés.
05:24Les intérêts, tout à fait.
05:25Alors pourquoi ne pas utiliser cette manne ?
05:27Il y a plusieurs choses.
05:28D'abord, vous avez raison de dire qu'ils sont déjà gelés, ces avoirs,
05:30et qu'on utilise ces intérêts, c'est à peu près 3 milliards d'euros par an.
05:34Et ça, j'y suis favorable, j'ai voté au niveau européen.
05:37Sur la saisie des avoirs, ce qui est la deuxième étape,
05:39donc on confisque, entre guillemets,
05:41il y a différents types d'avoirs.
05:43Il y a les avoirs des oligarques et les avoirs de la banque centrale de Russie.
05:47La question qui nous est posée,
05:49c'est comment le faire dans le cadre du droit international ?
05:52C'est pour ça qu'il faut être prudent.
05:54Et comment le faire de telle sorte à ce qu'il n'y ait pas de représailles de la Russie ?
05:58Ce n'est qu'un obstacle juridique pour vous, ce n'est pas une question de principe ?
06:01Il y a des obstacles juridiques,
06:04il y a des obstacles politiques pour éviter une escalade,
06:07mais je vais vous dire, pour moi, il y a une forme d'hypocrisie totale.
06:11On parle de la saisie des avoirs russes,
06:15et dans le même temps, est-ce que vous savez, Sonia Mabrouk,
06:17que la France finance la Russie pour sa guerre ?
06:20Parce que la France est le premier importateur européen
06:23de gaz naturel liquéfié, du GNL.
06:26Les importations ont augmenté de 80 % l'an dernier,
06:29et ça représente près de 3 milliards d'euros par an.
06:31On dirait tout à l'heure qu'on en peut diversifier, si c'est par l'Algérie, par exemple.
06:34Nous en parlerons.
06:35C'est une des pistes, et je pense qu'il faut aussi réduire notre utilisation de gaz naturel liquéfié,
06:39qui est par ailleurs pas très écologique.
06:41Il apparaît en tous les cas désormais urgent à tous les Européens
06:44d'augmenter leurs dépenses militaires pour nous défendre,
06:48comme l'a rappelé hier Emmanuel Macron,
06:50et d'ailleurs Ursula von der Leyen, Madame l'Eurodéputée,
06:53explique qu'il est désormais impératif de le faire,
06:55et il va y avoir une flexibilité budgétaire.
06:59Vous dites chiche ?
07:00J'observe qu'il y a de la flexibilité budgétaire pour nos chars d'assaut,
07:04mais pas quand il est question des hôpitaux.
07:07Donc il y a quand même aujourd'hui une forme de géométrie variable
07:11dans les flexibilités budgétaires.
07:14Moi, vous savez, au Parlement européen,
07:16je me suis battue contre ces règles budgétaires
07:19qui précisément ne permettent pas de répondre à nos besoins.
07:22Moi, ce que je souhaite plutôt qu'une économie de la guerre,
07:25c'est une économie de la paix qui est fondée sur nos besoins.
07:28Quels sont nos besoins ?
07:29Quels sont nos objectifs de guerre ?
07:31Quels sont nos objectifs sociaux ?
07:32Nos objectifs économiques ?
07:33Est-ce que, oui ou non, vous soutiendrez l'industrie d'armement française ?
07:36Mais c'est une question différente, Sodia Mabrouk,
07:37parce que là aussi, il y a une hypocrisie totale.
07:39L'industrie...
07:40C'est-à-dire ?
07:41L'industrie, oui.
07:42Je suis là pour dire quelques vérités ce matin à votre antenne,
07:46et vous savez, quand la France et l'Union européenne
07:49ont abandonné notre industrie française européenne,
07:52je suis allée, il n'y a pas longtemps, en déplacement, à côté de Grenoble,
07:55voir une entreprise qui s'appelle Arkema.
07:57Arkema, comme Vancorex, ce sont deux entreprises qui ont été abandonnées,
08:01qui servent notamment à la production de missiles balistiques pour le nucléaire.
08:05Ces entreprises, vous avez des salariés qui sont sur le carreau,
08:09l'État qui refuse de nationaliser,
08:11et dans le même temps, on dit qu'on va réindustrialiser,
08:13alors que 50 % de nos dépenses militaires en Europe
08:15servent à acheter des armes américaines.
08:18Non, on n'est pas d'accord, Sodia Mabrouk,
08:20puisque la France l'a abandonnée.
08:22Les députés LFI ont voté contre le projet de loi de programmation militaire
08:25pour la période 2024-2030.
08:27Est-ce qu'ils prévoyaient une reprise en main
08:29de notre industrie militaire française et européenne ?
08:31Non, vous voyez la conséquence directe.
08:33Comment ça se fait qu'une entreprise...
08:35C'est pour 2024-2030.
08:36La preuve par les faits.
08:37Comment ça se fait qu'une entreprise comme Arkema et Vancorex
08:39est en train de...
08:40Est-ce que vous vous engagez pour la suite à les soutenir ?
08:42Comment ça se fait ?
08:43Ces entreprises-là, évidemment.
08:44Comment ça se fait que...
08:45Et les forces militaires aussi.
08:46Comment ça se fait ?
08:47Ce sont deux questions différentes.
08:50L'industrie, de la même manière,
08:53pour produire des chars d'assaut,
08:55il faut de l'acier.
08:56Et pour avoir de l'acier, il faut des hauts fourneaux.
08:58Nous n'en avons plus que quatre en France
09:00qui sont là aussi en grande difficulté
09:02et ArcelorMittal est en train de les abandonner.
09:04Donc il faut de la cohérence.
09:06Il faut une reprise en main de l'État,
09:08une véritable planification.
09:10Et ensuite, pour l'effort budgétaire,
09:12il faut nous dire clairement face à ces besoins
09:14combien ça coûte,
09:15examiner combien ça coûte,
09:16et en toute hypothèse.
09:17Je refuse que les Françaises et les Français
09:19aient à se sacrifier financièrement
09:21pour financer la guerre.
09:22Qu'ils aient à travailler jusqu'à 70 ans.
09:24Qu'ils aient à sacrifier leur protection sociale.
09:26Nous avons des armées meurtries
09:28par des années de coupes budgétaires.
09:30Et notre pays dépense chaque année
09:32quatre fois plus pour la protection sociale
09:34de nos comptes citoyens
09:36que pour la défense nationale.
09:37Ça, c'est un fait.
09:38Est-ce que demain, vous,
09:40et au Parlement européen,
09:41et vos camarades à l'Assemblée nationale,
09:43vous voterez pour ces projets de programmation militaire ?
09:45Sonia Mabrouk, est-ce que vous savez
09:47que le budget des militaires
09:50a déjà été doublé ces dix dernières années ?
09:52Ce n'est pas suffisant, apparemment.
09:54Le président de la République l'a rappelé lui-même.
09:56Quand, dans le même temps,
09:57vous parlez des dépenses sociales,
09:58elles, les dépenses sociales, ont baissé.
10:00Donc, aujourd'hui, je vous le redis.
10:02Ce qu'il faut partir, c'est
10:04quels sont nos besoins.
10:06Les dépenses sociales ont baissé quatre fois plus,
10:07pour les dépenses sociales,
10:08mais on ne va pas rentrer dans une bataille de chiffres.
10:10Vous le voyez bien,
10:11que le budget pour nos hôpitaux,
10:12le budget pour nos écoles,
10:13les remboursements en matière de santé.
10:15Les Françaises et les Français
10:16l'expérimentent au quotidien,
10:17quand ils vont chez le médecin,
10:18quand ils achètent des médicaments.
10:20Tout coûte plus cher.
10:21On a repoussé l'âge de départ à la retraite.
10:24Donc, vous le voyez bien,
10:25on demande des sacrifices sociaux
10:27aux Françaises et aux Français,
10:28sans jamais mettre à contribution
10:29les plus riches et les grandes entreprises
10:31multinationales de notre pays.
10:32Moi, ce que je demande,
10:33ce n'est pas aux gens de payer en travaillant plus.
10:35Ce que je demande,
10:36c'est qu'on mette enfin à contribution,
10:38par exemple, les plus grands milliardaires.
10:40Si vous mettez à contribution
10:41d'une taxe de 2 %,
10:42ceux qui ont plus de 100 millions d'euros.
10:44Donc, ce n'est pas les gens
10:45qui nous écoutent ce matin,
10:46sauf Bernard Arnault ou Vincent Bolloré.
10:48Vous n'augmentez pas les impôts dans ce cas-là,
10:50c'est ce que vous dites.
10:51Non, il ne faut pas augmenter
10:52les impôts des Françaises
10:53et des Français qui travaillent.
10:54Il ne faut pas se sacrifier.
10:55Moi, ce que je suis en train de vous dire,
10:57c'est que cette économie de la guerre,
10:58elle prépare une autre guerre,
10:59qui est une guerre sociale
11:00et qui est extrêmement dangereuse
11:02et à laquelle, oui,
11:03je m'opposerais de toutes mes forces.
11:04Ukraine, Russie,
11:05le président n'a pas parlé hier
11:07d'un autre dossier brûlant,
11:09qui est celui de l'Algérie.
11:10Je voudrais vous faire réagir
11:11au propos de Rima Hassan.
11:13Est-ce que vous diriez,
11:14comme votre camarade,
11:16que l'Algérie est la Mecque
11:17des révolutionnaires et des libertés ?
11:19La première partie de l'expression,
11:20elle est historique,
11:21mettons-la de côté.
11:22Est-ce que, pour vous,
11:23l'Algérie est la Mecque des libertés ?
11:25Écoutez, moi,
11:26je ne défends absolument pas
11:27le régime algérien
11:29qui viole régulièrement
11:31les droits humains.
11:32Et donc, vous avez deux positions
11:34bien différentes.
11:35Non, mais vous prenez une phrase
11:37sortie de son contexte.
11:42J'observe aussi, par ailleurs,
11:44qu'il y a un certain nombre
11:46d'attaques en grand nombre
11:48sur ma collègue Rima Hassan.
11:51On va en parler.
11:52Vous avez quand même
11:54des ministres qui demandent
11:56la déchéance de nationalité
11:57d'une eurodéputée française,
11:59Rima Hassan.
12:00Vous ne pouvez pas dire
12:01qu'il n'y a pas de racisme
12:03dans ces attaques-là ?
12:04Je peux vous rappeler
12:05la phrase de Rima Hassan ?
12:06Racisme dans les attaques
12:07des ministres ?
12:08La lutte armée menée
12:10par le Hamas contre Israël,
12:12légitime du point de vue
12:13du droit international.
12:14Sonia Mabrouk,
12:15sortez une phrase
12:17de son contexte.
12:19Madame Manon Brion.
12:20Elle parlait...
12:22La lutte armée menée
12:23par le Hamas contre Israël,
12:24légitime du point de vue
12:26du droit international.
12:27Ouvrez les guillemets.
12:28J'ajoute,
12:29parce que je suis totalement
12:30objective, tout en précisant,
12:31et fort heureusement,
12:32j'allais dire,
12:33que le procédé,
12:34comme les prises d'otages
12:35et les actions,
12:36ne le sont pas.
12:37Je pense que peut-être...
12:38Vous voyez !
12:39Il faut plaisanter, j'espère.
12:40Sonia Mabrouk,
12:41elle dit une chose
12:42qui est évidente
12:43en droit international,
12:44que résister
12:45contre l'occupation
12:46est légitime,
12:47mais bien entendu,
12:48les actes du 7 octobre
12:49sont illégitimes.
12:50Ce ne sont pas
12:51la phrase
12:52de Manon Brion.
12:53Ce sont des crimes de guerre.
12:54Elle l'a dit.
12:55Réécoutez l'interview
12:56dans son intégralité.
12:57Je veux dire, moi...
12:58La France est la lutte armée
12:59menée par le Hamas
13:00contre Israël,
13:01légitime du point
13:02de vue international.
13:03J'en ai marre
13:04des attaques
13:05systématiques
13:06contre ma collègue,
13:07parce que
13:08c'est une
13:09Française
13:10d'origine
13:11palestinienne
13:12qu'on renvoie
13:13toujours à ses origines
13:14et on ne peut pas dire
13:15que dans ces attaques-là,
13:16il n'y a pas une dimension
13:17de racisme.
13:18Comment des ministres
13:19de la République...
13:20Vous auriez dit la même chose,
13:21vous aurez réagi
13:22de la même manière.
13:23Non, parce qu'il y a...
13:24Si, je vous le garante.
13:25Il y a aujourd'hui
13:26une obsession
13:27contre ma collègue
13:28Rima Hassan
13:29qui a parlé la langue
13:30du droit international.
13:31Elle a redit,
13:32et je le redis ici
13:34que les actes du...
13:35Vous vous rendez compte ?
13:36La trahison,
13:37la trahison
13:38et vous parlez...
13:39Vous reprenez les termes
13:40qui sont utilisés,
13:41y compris par les ministres
13:42qui parlent de...
13:43Quand ai-je repris les termes ?
13:44Je vous ai repris là,
13:45ce matin.
13:46De trahison,
13:47ce sont les termes
13:48qui sont utilisés
13:49par des ministres.
13:50Je vous pose la question.
13:51Est-ce que parler
13:52de légitimité pour le Hamas
13:53est une forme de trahison ?
13:54Non.
13:55Elle n'a pas parlé
13:56de légitimité pour le Hamas.
13:57Elle a parlé
13:58de légitimité
13:59à l'intérieur.
14:00Elle a parlé
14:01de légitimité
14:02à la résistance
14:03à l'occupation.
14:04Vous le savez comme moi.
14:05Par le Hamas.
14:06L'occupation israélienne
14:07viole le droit international.
14:09Qu'aujourd'hui,
14:10en droit international,
14:11le gouvernement israélien
14:13ne peut ni occuper
14:14la Cisjordanie,
14:15ni commettre
14:16des massacres de masse
14:17comme elle le fait
14:18dans la bande de Gaza.
14:19Est-ce que pour autant,
14:20les actes du 7 octobre
14:21commis par le Hamas
14:22sont légitimes
14:23en droit international ?
14:24La réponse est non.
14:25Il y a d'ailleurs
14:26la Cour pénale internationale
14:28qui a lancé
14:29un mandat d'arrêt international
14:30contre des dirigeants du Hamas
14:31pour les crimes
14:32qui sont commis le 7 octobre
14:33qui sont absolument abjects.
14:35Je vous le redis,
14:36qui sont abjects.
14:37En aucun cas,
14:38une prise d'otages
14:39n'est légitime.
14:40En aucun cas,
14:41le massacre de population civile
14:43est légitime.
14:44Et vous voyez,
14:45moi je parle la langue
14:46du droit international,
14:47une vie humaine,
14:48qu'elle soit israélienne
14:49ou qu'elle soit palestinienne,
14:50a la même valeur pour moi.
14:51Pour conclure,
14:52tandis que les députés insoumis,
14:53écologistes et socialistes
14:54se sont abstenus
14:55au moment du vote
14:56à la commission des affaires étrangères
14:57à l'Assemblée
14:58sur une proposition
14:59de résolution européenne
15:00appelant à la libération immédiate
15:01et inconditionnelle
15:02de Boalem-Sensal.
15:03Pour conclure,
15:04il permettait moi
15:05de finir avec une phrase,
15:06une citation
15:07de cet écrivain,
15:08grand écrivain,
15:09Boalem-Sensal.
15:10Il dit,
15:11les plus dangereux
15:12sont ceux qui ne rêvent pas.
15:13Ils ont l'âme glacée.
15:14Est-ce que vous pouvez
15:15peut-être se joindre
15:16et vous joindre
15:17à ce rêve
15:18qu'il soit libéré ?
15:19Bien sûr,
15:20et je le redis à votre antenne,
15:21j'ai déjà eu l'occasion
15:22de l'exprimer,
15:23y compris ici,
15:24nous sommes en faveur
15:25de la libération de Boalem-Sensal.
15:27Nous avons d'ailleurs
15:28déposé des amendements
15:29dans ce sens.
15:30La résolution
15:31que vous évoquez,
15:32elle ne parle pas simplement
15:34de la libération de Boalem-Sensal
15:35que, je redis,
15:36nous soutenons.
15:37Elle vise à une montée
15:38des tensions avec l'Algérie
15:39en menaçant l'accord
15:40entre l'Union européenne
15:41et l'Algérie.
15:42Et j'observe que,
15:43d'ailleurs,
15:44les socialistes
15:45et les écologistes
15:46qui nous donnaient des leçons
15:47au Parlement européen
15:48pour ne pas avoir voté
15:49la résolution
15:50pour les mêmes raisons,
15:51ne l'ont pas voté
15:52à l'Assemblée nationale,
15:53précisément en dénonçant
15:54cette montée des tensions
15:55avec l'Algérie.
15:56C'est le meilleur moyen
15:57de ramener Boalem-Sensal
15:58en France
15:59et de le libérer
16:00ce que je souhaite.
16:01Comment vous le décrivez,
16:02Boalem-Sensal ?
16:03C'est un écrivain.
16:04C'est tout ?
16:05Point et la ligne ?
16:06Oui, c'est un écrivain
16:07qui n'a rien à faire
16:08dans une prison
16:09comme l'ensemble des écrivains
16:10du monde entier.
16:11Vous l'avez qualifié
16:12d'extrême droite ?
16:13Ce n'est pas la question
16:14qui est posée.
16:15C'est important.
16:16Il a bien le droit
16:17de raconter ce qu'il veut
16:18et je suis pour la liberté
16:19d'expression,
16:20la vôtre, la mienne
16:21L'islamisme radical
16:22ce n'est pas forcément
16:23une bonne chose.
16:24Par contre,
16:25pointer du doigt
16:26l'ensemble des personnes
16:27de confession musulmane
16:28juste pour être musulmans,
16:29ça je le refuse.
16:30Ça s'appelle du racisme.
16:31Ça l'est fait bien trop souvent
16:32dans le débat public
16:33et donc c'est pour ça
16:34qu'il faut faire...
16:35Quel rapport avec Boalem-Sensal ?
16:36C'est vous qui parlez
16:37d'islamisme,
16:38ce n'est pas moi.
16:39Moi, je n'ai pas parlé d'islamisme.
16:40Oui, je dis qu'il se bat
16:41contre l'islamisme
16:42mais vous vous dites
16:43qu'il l'utilise
16:44contre les musulmans.
16:45Moi, je me bats
16:46quand une religion
16:47est dévoyée
16:48quelle que soit sa religion
16:49pour atteindre
16:50les droits fondamentaux
16:51et ça vaut
16:52quelle que soit la religion.
16:53Alors, Boalem-Sensal,
16:54Algérien, Français...
16:55Boalem-Sensal doit être libéré,
16:56je viens de vous le dire
16:57et je vous le redis
16:58à cette antenne
16:59et j'espère qu'il le sera
17:00le plus rapidement possible
17:01et je vous le redis,
17:02on doit utiliser
17:03tous les canaux diplomatiques
17:04pour ça.
17:05J'avais dit une fois à Éric Coquerel
17:06en finissant ainsi
17:07que Rima Hassan appréciera.
17:08Merci.
17:09Mais elle est en faveur
17:10de la libération de Boalem-Sensal.
17:11On l'entend.
17:12Rima Hassan,
17:13elle l'a dit.
17:14Merci à vous.
17:15Merci à vous.
17:16Bonne journée.

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