Jordan Bardella : «A chaque fois que la Commission européenne touche à quelque chose, c'est une catastrophe. [...] Le choix des armes ne peut être que souverain. [...] La compétence de la défense doit rester dans le giron de l'Etat.»
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00:00Sur les 800 milliards qui ont été annoncés par la présidente de la Commission européenne,
00:03d'abord, moi, j'ai toutes les réticences du monde à voir la Commission européenne
00:06et ma plus vive opposition s'attaquer désormais au chantier de la défense.
00:11À chaque fois que la Commission européenne touche à quelque chose, c'est une catastrophe.
00:13Ils ont touché à l'agriculture, c'est une catastrophe.
00:15Nos agriculteurs sont dans les rues.
00:17Ils ont touché à la compétence de santé, ça a été une catastrophe.
00:20Ils ont touché à la compétence économique.
00:22Nous sommes aujourd'hui l'espace économique au monde où la croissance est la plus faible.
00:26On a fini l'année à 0% de croissance.
00:28Les États-Unis, c'était 3% de croissance.
00:31Le choix des armes, il ne peut être que souverain.
00:34Parce qu'on ne peut pas parler d'Europe de la défense
00:36quand aujourd'hui, une grande partie des pays européens achètent du matériel américain.
00:41Donc, sur ces 800 milliards qui ont été annoncés, c'est très beau sur l'affichage,
00:44on parle de 150 milliards d'euros de prêts aux États
00:47et de 650 milliards d'euros d'argent souhaités,
00:50d'argent qui pourrait être mobilisé par les différents budgets nationaux.
00:53Bon, d'abord, je dois vous rappeler que le contexte budgétaire français,
00:58il est extrêmement restreint et que tant qu'on ne fait pas des économies,
01:01tant qu'on n'allège pas la mauvaise dépense publique,
01:03on ne peut pas redonner de la vitamine à la bonne dépense publique
01:07qui concerne la sécurité, la santé, la défense et le fonctionnement de nos services publics.
01:12Donc, je pense que la compétence de la défense doit rester dans le giron de l'État.
01:17Moi, j'entends que l'Europe de la défense, sur le papier, c'est séduisant
01:20parce que les Français ont le sentiment que,
01:23un peu comme quand j'avais défendu la double frontière en matière migratoire aux élections européennes,
01:26on va rajouter une deuxième couche d'armée.
01:28Mais il faut bien avoir conscience que,
01:30non seulement les stratégies entre les différents États européens et les intérêts peuvent diverger,
01:34mais que si nous avions, au moment où nous nous parlons,
01:36une armée européenne et une défense européenne,
01:38on serait en guerre depuis trois ans contre la Russie.
01:40Et que, précisément depuis trois ans,
01:43la présidente de la Commission européenne aurait été en capacité
01:45d'envoyer des soldats français mourir sur le front ukrainien.
01:48Non seulement, je crois que c'est une injure,
01:50pour ne pas dire un parjure à la souveraineté de la France,
01:53mais que cette vision-là, fédéraliste de l'Europe,
01:56est rejetée aujourd'hui par une majorité de peuples,
01:59à commencer par le peuple français.