Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Sachez que nos boulangers, fromagers, bouchers, nos artisans sont de plus en plus taxés depuis le 1er janvier.
00:06Ils sont taxés sur les emballages, figurez-vous.
00:08Par exemple pour le petit sac en papier, pour votre baguette de pain, les boîtes à gâteaux,
00:13et bien une taxe de 0,0079 euros par sac doit être payée par l'artisan pour financer le développement du tri des déchets.
00:24L'écologie peut être punitive mais ce que je vois là-dedans ce n'est pas tant l'écologie,
00:29c'est une manière encore de faire rentrer un petit peu d'argent.
00:33La réaction de Dominique Enracte, le président de la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française.
00:38J'ai conseillé à nos membres d'appliquer 5 ou 10 centimes de plus sur une quiche ou un flan, par exemple, pour avaler cette contribution.
00:45On est avec Frédéric Roy qui est boulanger à Nice. Bonjour Frédéric.
00:49Bonjour !
00:50Collectif, pour la survie des boulangeries, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:54Une fois de plus, les boulangers, les bouchers et autres fromagers vont faire office de percepteurs pour l'État.
01:01L'écologie n'a rien à voir là-dedans parce qu'à ce moment-là, si vous voulez vraiment qu'on parle d'écologie,
01:07je veux bien rentrer dans le sujet, mais on parle de papiers recyclables, en tout cas pour les boulangers,
01:11notamment pour le sachet à baguettes et les sachets à croissants, ce sont des papiers recyclables.
01:16Or, ces papiers-là, on peut les utiliser dans les compacteurs, dans les composteurs,
01:20puisque dans un composteur, on utilise 50% de végétaux dont le papier fait partie et donc 50% de nourriture.
01:28Si on veut faire de l'écologie, mettons nos composteurs en place et comme ça, il n'y a plus plein de taxes.
01:33On fera de la vraie écologie, mais ce n'est pas ça qui est recherché parce que si vous regardez bien,
01:38il y a deux façons de calculer cette taxe, cet impôt. Moi, j'appelle ça un impôt.
01:42C'est soit sur le nombre de passages qu'on a au quotidien à la boulangerie, soit à l'ancienne, au poids,
01:48c'est-à-dire qu'il faudrait que sur nos factures soit marqué le poids des emballages qu'on utilise à l'année,
01:53ce qui déterminera le montant de cet impôt. Pour ma part, ça va être entre 600 et 1 000 euros par an.
02:00Ce n'est pas énorme si on divise par le chiffre d'affaires, mais ce n'est pas seulement ce qu'on a à payer
02:04parce que si on remonte un petit peu en arrière, il ne faut pas oublier qu'on a subi le Covid.
02:08Les boulangers avaient le droit de rester ouverts. On a perdu 50% de chiffres, mais on n'a pas eu droit à aucune aide.
02:14Les boulangers n'ont eu le droit à aucune aide, juste le PGE, qui est juste une caution de l'État sur un emprunt qui va être remboursé.
02:21Vous étiez ouverts, donc il n'y avait pas besoin d'aide, vous étiez ouverts. Pourquoi voulez-vous une aide ?
02:25Parce qu'on a perdu 50% du chiffre, mais bon, ce n'est pas grave.
02:28Pourquoi vous avez perdu 50% du chiffre alors que vous étiez ouverts ?
02:31Parce que la moitié des clients ne venaient plus au magasin. Les gens, on leur a dit à la télévision qu'ils allaient tous mourir.
02:35Il n'y a plus personne qui sortait dans les rues, vous vous rappelez ?
02:37Bon, combien de sacs vous donnez par jour ?
02:40Oh, je ne sais pas, on va dire à peu près 500.
02:43Alors, je vais calculer ce que ça vous coûte par jour. Donc, 500 multiplié par 0,0079 euros, ça vous coûte 3,95 euros.
02:55500, mais ça c'est pour les viennoiseries. Maintenant, vous rajoutez 600 sacs pour les baguettes.
03:00Donc, vous donnez 1000 sacs par jour, à peu près ?
03:03Juste pour les sacs, mais après, il faut rajouter les boîtes à gâteaux, il faut rajouter les sacs en plastique. Ah bah oui, il faut tout rajouter.
03:08Ah bah oui, et là, je vous ai dit, ma comptable a calculé...
03:13Donc, ça fait à peu près 10 euros par jour ?
03:15Ça va être un peu plus que ça, ça va être à peu près le double.
03:19Oui, mais c'est une manière de taxer, taxer, taxer, taxer, bien sûr.
03:24C'est un impôt, le chocolat vient de supporter 40%.
03:27Mais vous avez parfaitement raison. Alors, on peut se dire, effectivement...
03:30En fait, c'est assez malin parce que personne ne va descendre dans la rue pour 600 euros par an. Vous faites combien de chiffres d'affaires, Frédéric ?
03:37Environ 600.000.
03:39Bon, donc effectivement, vous n'allez pas vous battre pour 600 euros de plus ou de moins, évidemment, quand tu fais 600.000 euros de chiffres d'affaires.
03:46Mais c'est une manière qui est très déplaisante parce qu'on sait très bien que ce n'est pas du tout pour l'écologie.
03:51C'est une manière de taxer. Donc, sur le principe, c'est un scandale.
03:54Mais là où c'est malin, c'est que ça passe inaperçu parce qu'en termes financiers, ça ne va pas gréver votre budget.
04:01Bah si, parce que les budgets des artisans boulangers sont déjà grévés.
04:05Parce qu'avec tout ce qu'on a eu auparavant, l'augmentation des matières premières, l'énergie, pour laquelle je suis souvent été écouté sur votre antenne,
04:12ça n'a pas baissé l'électricité. Moi, je payais 800 euros normalement en ce moment. Là, je viens d'en signer une la semaine dernière, j'ai payé 2003.
04:20Il n'y a rien de réglé en énergie. Ça va augmenter de 16% l'année prochaine encore. Il n'y a rien de réglé.
04:27Bon, vous, vous êtes boulangerie, boulangerie, pâtisserie ?
04:29Absolument. On fabrique tout. On ne fait que du fait maison.
04:32Ah, et c'est quoi votre spécialité ? Vous êtes à Nice ?
04:35Oui, c'est la viennoiserie et le croissant à la lavande.
04:39Mais il y a une pâtisserie, par exemple, dans certaines villes, il y a des pâtisseries qui sont régionales.
04:46Est-ce qu'il y a une pâtisserie particulière à Nice qu'il n'y a pas, par exemple à Paris ?
04:50Bien sûr, la tourte aux blettes.
04:52La tourte quoi ?
04:53Aux blettes.
04:53Aux blettes ?
04:54Aux blettes, c'est...
04:55Les blettes, oui.
04:57Les blettes ? Mais les blettes, c'est un petit...
04:59C'est normal, vous êtes parisiens, vous mangez les côtes de blettes avec la sauce béchamel.
05:02Nous, on utilise la partie verte, et on fait des tourtes aux blettes.
05:05Et c'est quoi les blettes, les blettes, les belles truffes ?
05:08Les blettes, c'est un légume qui ressemble un peu à l'épinard, mais en plus...
05:10Comme une salade, oui.
05:11Ah oui, mais c'est pas du sucré, ça, alors ? C'est du salé ?
05:13Oui, on la mange en sucré et en salé.
05:16C'est une spécialité nichoise avec des pignons, du rhum, des raisins.
05:20Et qu'est-ce que vous aimez bien, vous, comme pâtisserie ?
05:22Qu'est-ce que vous aimez bien ?
05:23Quelle est la pâtisserie star de votre boulangerie-pâtisserie ?
05:27L'éclair au chocolat.
05:29Ah...
05:30Et le millefeuille au rhum.
05:31Oui, mais le millefeuille, paraît-il, ça doit être fait au dernier moment.
05:34Donc, par définition, le millefeuille, vous, il est dans la vitrine, il n'est pas fait au dernier moment.
05:39Mais il bouge pas, moi, le millefeuille, je l'ai fait ce matin à 8h30.
05:43Oui, mais il doit être fait au dernier moment.
05:45Moi, dans un restaurant, il est fait au dernier moment.
05:48Oui, oui, il est fait ou coupé au dernier moment ?
05:50Ah, je crois qu'il est fait au dernier moment.
05:53Non, ça n'a aucun intérêt, la crème pâtissière ne bouge pas dans une vitrine réfrigérée, bien sûr que non.
05:57Mais non, mais non, mais non.
05:58Vous avez déjà fait un millefeuille, vous ?
05:59Je n'ai jamais fait, moi, j'ai fait millefeuille quand j'ai écrit, mais pas autrement.
06:03Et la religion au chocolat, non, mais c'est vrai que l'éclair au chocolat, ça, c'est formidable.
06:07Vous n'aimez pas ?
06:08Non, je ne suis pas trop à cette l'air, mais j'aime pas.
06:09Bon, et qu'est-ce que vous aimez bien encore ?
06:11Est-ce que vous aimez les pailles ? C'est bon, les pailles ?
06:13Oui, mais à la framboise.
06:16Le Saint-Honoré, oui, j'en parle à chaque fois, le Saint-Honoré, mais ça, c'est formidable, un régal, bien évidemment.
06:22Le baba au rhum, le baba au rhum.
06:24Pas trop de rhum, par contre.
06:26Non, pas trop de baba non plus.
06:30Bon, bah écoutez, c'est bien, c'est bien parce qu'on réfléchit.
06:33Bon, malheureusement, ce soir, on a un dîner tous ensemble, mais on n'aura pas de dessert parce que c'est un dîner de carrément.