Le foot professionnel français au bord de la crise de nerfs ! Après l’imbroglio des droits de diffusion, les violences contre les arbitres, le comportement dans les tribunes, le foot français s’enfonce dans une crise sans fin. Sur le plateau de Sport etc, Anne-Laure Bonnet et ses invités se demandent si l’appel de Marie Barsacq, ministre des Sports, à « repenser » le modèle économique du football professionnel suffira à régler le problème d’un sport qui peine à s’affranchir de ses dépendances à l'argent facile. Autre univers, autre défi, comment ramener les jeunes filles vers la pratique sportive ? Les statistiques sont criantes : entre 15 et 17 ans, seulement 16 % des adolescentes suivent les recommandations de l’OMS en matière d’activité physique. Pour changer la donne, le programme Team go girl, un projet initié par l’Agence Nationale du Sport est lancé dans plusieurs villes de France, pour les ramener vers les clubs. Et enfin, Estelle Nze Minko, double championne du monde et championne olympique de handball, raconte l’importance d’avoir des modèles féminins dans le sport et se confie sur le chemin parcouru depuis sa médaille d’or aux JO de Tokyo. Année de Production :
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TVTranscription
00:00Retrouvez Sport Etc. avec l'Agence Nationale du Sport.
00:07Générique
00:15Le foot qui perd la tête, le handball qui gagne et le sport plus au féminin,
00:20voici tout de suite votre heure de sport sur Public Sénat.
00:24Bienvenue à tous, bienvenue pour ce nouveau numéro de Sport Etc.
00:28En pleine crise financière, le football professionnel français connaît une crise morale,
00:32agression d'arbitre, accusation de corruption et contestation des résultats.
00:36Comment redresser la barre et ramener le calme sur et en dehors des terrains ?
00:43Regard des garçons, rapport au corps, compétition.
00:46À l'adolescence, beaucoup de jeunes filles quittent le sport.
00:49Comment les garder dans la pratique ?
00:51Quels enjeux pour l'égalité femmes-hommes au haut niveau ?
00:55Et enfin, elle est un modèle pour nombre de jeunes filles et de femmes,
00:59championne olympique de handball, double championne du monde,
01:02Estelle Nzeminko est notre invitée.
01:09Sur la feuille de match aujourd'hui, Thomas Dossu, vous êtes sénateur écologiste du Rhône, bonjour.
01:15Bonjour.
01:16Christophe Boucher, vous êtes ancien président de l'Olympique de Marseille,
01:19vous avez été maire de Tours et vous êtes un fin observateur du monde du football
01:24et notamment le monde financier du football, bonjour.
01:27Bonjour.
01:28Apolline Merle, vous êtes journaliste à France Info.
01:31Bonjour.
01:32Estelle Nzeminko, vous êtes championne olympique de handball,
01:36vous êtes double championne du monde.
01:38Bon, vous avez aussi gagné l'argent à Rio et à Paris en 2024.
01:42Voilà, ça fait quand même trois médailles olympiques.
01:44Vous étiez capitaine en plus de ces médailles olympiques dont je parlais.
01:50On a, nous, choisi de vous montrer ce petit souvenir, c'était le 8 août 2021.
01:57Bien, bonjour.
01:58C'était, alors je ne vais pas vous demander si c'était le plus beau jour de votre vie,
02:03mais est-ce qu'il y avait un petit goût de, nous aussi on l'a fait ?
02:07Oui, clairement, on a réussi à le faire déjà,
02:10parce que c'était tellement rare de déjà pouvoir participer aux Jeux olympiques,
02:14de pouvoir avoir une médaille olympique et d'avoir la médaille d'or dans une carrière.
02:18C'est vrai que nous, les joueuses, on joue entre 10 et 15 ans max,
02:22et en équipe de France, beaucoup moins.
02:24Donc, de tomber sur une carrière qui va tomber sur une olympiade que tu peux gagner en plus,
02:29c'était vraiment exceptionnel.
02:30Donc oui, je pense que c'était peut-être un des plus beaux jours de ma carrière, ça c'est sûr.
02:34Cette victoire olympique, c'était à Tokyo, on l'a vu dans des tribunes vides,
02:38c'était quand même beaucoup plus sympa à Paris 2024.
02:41Alors, je ne sais pas si parfois vous avez envie d'affronter des équipes masculines,
02:45je ne sais pas si ça se fait un petit peu en honte,
02:47pour peut-être faire tomber quelques idées reçues.
02:50En tout cas, ce défi d'affronter des garçons, Pauline Payet,
02:54qui est 45e tennis woman française,
02:56elle a décidé de se lancer, ce défi, sur sa chaîne YouTube.
02:59Elle a créé le challenge Pauline vs Men,
03:02où elle affronte ses compatriotes masculins,
03:06en partant du bas de la pyramide du tennis français,
03:09puis elle remonte, elle veut voir jusqu'où elle peut aller
03:11pour établir un petit peu son niveau masculin.
03:14Est-ce que ça vous amuse, cette idée ?
03:16Est-ce que vous trouvez ça rigolo de vouloir se comparer comme ça, garçon-fille, Estelle ?
03:20Oui, moi je trouve que c'est sympa, je trouve que c'est une bonne idée.
03:22J'ai regardé aussi quelques-unes des vidéos.
03:24Je pense que ça peut déjà faire un peu tomber certaines idées reçues
03:28sur le sport féminin, sur la compétitivité entre les hommes et les femmes.
03:33Je pense qu'elle va montrer de belles choses.
03:35Je pense que c'est vraiment une question qu'on se pose un peu,
03:37surtout les hommes et les plus jeunes.
03:39C'est, ouais, jouer contre une fille, c'est sûr, je vais gagner.
03:43Voilà, je suis curieuse de voir un peu ce qu'elle va montrer
03:45et je pense que ça va être vraiment sympa à suivre.
03:48Alors, si je vous pose la question à Pauline,
03:50combien de jeux pourrait prendre Arina Sabalenka,
03:53la numéro 1 mondiale actuelle face à son alter-ego Yannick Sinner,
03:57quand il reviendra de ses problèmes de dopage ?
04:00Est-ce que c'est une question qui est pertinente ?
04:02Absolument pas.
04:03Les jeux de sport, enfin, chez les hommes et chez les femmes,
04:07ça n'a rien à voir.
04:08On a un très beau circuit féminin, très beau chez les hommes aussi.
04:12Moi, je trouve que c'est très bien ce qu'elle fait
04:15parce qu'en fait, on entend trop souvent, en tout cas chez les amateurs,
04:18je suis 30, mais chez les filles, c'est une 34.
04:21Voilà, donc on sous-estime un petit peu ce niveau-là,
04:24alors que ça n'a rien à voir.
04:25En plus, au tennis, on a tous des jeux un petit peu différents.
04:28Donc, c'est vrai qu'il y a encore un petit peu de travail à faire
04:31pour dire, oui, je suis une femme, mais en fait, je peux te battre largement.
04:35Et surtout, elle, elle a été dans le top 600 mondial.
04:38Là, elle commence au niveau 30 et on a son troisième match, je crois,
04:41où elle gagne 6-0 à chaque fois.
04:43On a hâte de voir jusqu'où elle peut aller.
04:45Mais franchement, je pense que ça va être une très belle réponse
04:48à tous ceux qui lui ont fait des commentaires à elle, notamment,
04:51que oui, elle est capable du meilleur.
04:53Quel genre de commentaires ?
04:55Je vais te battre.
04:56Voilà, je vais te battre.
04:57Je vais te battre.
04:58De toute façon, même toi, elle a été dans le top 40 ou le top 50 française.
05:02Il y avait des gens qui lui disaient, de toute façon, je te bats,
05:05alors que moi, je suis peut-être 3-6.
05:07Mais enfin, non, ça n'a rien à voir.
05:08Elle a joué quand même dans une carrière haut niveau,
05:10donc ça n'a rien à voir.
05:11John McEnroe, lui, avait déclaré que Serena Williams,
05:14qu'il considérait pourtant comme la meilleure joueuse de tous les temps,
05:17n'aurait jamais dépassé la 700e place masculine.
05:21Quid d'une compétition ouverte ?
05:23Ça vous amuserait de regarder un match homme-femme ?
05:25Ou vous pensez que ça n'aurait pas trop de sens, Thomas Dossier ?
05:28Non, je pense que la démarche est hyper intéressante
05:30parce qu'elle est ultra positive
05:31et puis elle fait tomber des clichés de façon directe.
05:34La sanction tombe assez rapidement.
05:36Après, il faut bien se rendre compte que c'est dans un contexte
05:38de montée du masculinisme, en tout cas sur les réseaux sociaux,
05:41notamment chez les plus jeunes,
05:42avec des idées comme ça qu'on alimente via les algorithmes des réseaux sociaux
05:46qui font monter ces idées un peu nauséabondes en réalité.
05:49Donc moi, je trouve ça très bien de répondre de façon très positive
05:52avec du concret.
05:53Un match où un homme se fait battre sèchement,
05:57ça montre bien le gap qu'il y a aussi entre le niveau professionnel
06:00et le niveau qu'on pense avoir sur les terrains parfois
06:02dans certaines compétitions amateurs.
06:04Donc le challenge est vraiment super.
06:07Oui, et puis ce n'est pas que physique, c'est aussi de la stratégie.
06:10Le tennis, ce n'est pas que frapper fort.
06:12C'est du mental.
06:13Il y a tout un tas de choses qui échappent évidemment
06:15à la plupart des gens qui pratiquent le sport de façon amateur.
06:18C'est évident que tout ça, ça montre bien vraiment le gap
06:22qu'il peut y avoir entre les niveaux et donc une super démarche.
06:26Alors, je ne sais pas si les dirigeants du football français
06:29se posent ce genre de problématiques,
06:30s'il faut jouer les garçons contre les filles.
06:32En même temps, ils ont un petit peu d'autres soucis en ce moment,
06:35notamment la tempête financière qui gronde au sein du football professionnel.
06:39C'est le carton rouge de sport, etc.
06:42Le mauvais feuilleton des droits télé du foot français continue.
06:52Je vous fais un résumé.
06:53Premier acte.
06:54Le diffuseur Dazen, enfin premier acte, récent.
06:57Le diffuseur Dazen attaque la Ligue de foot pour tromperie sur la marchandise
07:01et refuse de payer la tranche de 35 millions qu'elle lui doit.
07:05Deuxième acte.
07:06Riposte de la Ligue qui assigne le diffuseur devant la justice
07:08pour obtenir le paiement des sommes dues
07:10avant qu'une médiation permette aux deux de se rabibocher provisoirement.
07:15Dazen a payé, mais la plainte pour tromperie sur la marchandise tient toujours.
07:20Le mariage d'intérêt entre Dazen et la Ligue,
07:22il vire au cauchemar en fait, Christophe Boucher.
07:25Oui, il vire au cauchemar parce que c'est un mariage raté dès le départ.
07:29C'est-à-dire qu'on est allé rechercher Dazen dans des conditions exécrables.
07:36Dazen a pu donner finalement les règles du jeu.
07:42On s'aperçoit qu'elles ne sont même pas respectées.
07:44Je crois que les présidents de clubs sur les droits TV
07:49désormais se fourvoient d'année en année, d'appel d'offres en appel d'offres,
07:53depuis maintenant une petite dizaine d'années.
07:56Il faudrait vraiment qu'ils changent leur logiciel.
07:58Parce qu'ils imaginent qu'ils vont avoir plus que ce que ça vaut ?
08:00Parce qu'ils ne sont pas sortis d'une époque qui a existé
08:05où le football était une absolue nécessité pour les médias français et étrangers.
08:11Or, le football n'est plus devenu une absolue nécessité.
08:15On a juste descendu d'un petit cran.
08:18C'est un programme important, voire très important.
08:21Mais en droit TV, entre le très important et l'exclusivité,
08:24il y a un fossé, un canyon qui est gigantesque.
08:28Ils n'ont toujours pas compris que les droits qu'ils cherchent
08:32ne valent pas ce qu'ils imaginent depuis quelques années.
08:36Quand on parle de tromperie sur la marchandise,
08:41à Pauline Merle, en quoi ça peut être une tromperie sur la marchandise ?
08:45Disons qu'ils ne sont pas vraiment d'accord
08:50puisque les clubs n'ouvrent pas vraiment les portes,
08:54autant que Dazen aimerait.
08:56Donc les clubs ne jouent pas le jeu ?
08:58Les clubs ne jouent pas vraiment le jeu avec les diffuseurs.
09:00Donc c'est vrai que quand on a des droits, nous en tant que média diffuseur,
09:05on a envie d'avoir des exclus, d'être proche des joueurs
09:08qui nous donnent des choses aussi.
09:10Pour que ça donne envie aux abonnés ?
09:12Évidemment, c'est vrai que si l'accès est restreint,
09:14on montre moins de choses, donc c'est aussi un cercle vicieux.
09:17Vous aviez parlé de la question de l'exclusivité.
09:21Est-ce que le fait que la plus belle affiche soit sur Be In Sport,
09:24est-ce que c'est quelque chose qui, quelque part,
09:27dès l'origine, crée un problème sur la diffusion des droits ?
09:30C'est-à-dire que les gens qui s'abonnent, ils s'abonnent,
09:33mais il ne leur faut pas seulement un abonnement.
09:35Il y a deux problèmes majeurs dès l'origine.
09:38Le premier, c'est quand on veut installer une nouvelle plateforme.
09:42C'était le cas de Mediapro, aujourd'hui c'est le cas de Dazen.
09:45Si on veut qu'elle s'installe et concurrencer, puisque c'est bien le sujet,
09:49Canal+, il faut lui donner une exclusivité.
09:52Autrement, ça ne marchera pas.
09:54Et là, on a donné un bon match, voire un très bon match à Be In,
09:58pour des raisons qui restent à éclaircir.
10:01En tous les cas, il se posait la question...
10:04Vous parlez du fait que le président du groupe Be In,
10:07c'est également le président du Paris Saint-Germain.
10:10Oui, il y a un problème qui a tari en France.
10:12Il y a des solutions qui a tari en France.
10:14Ils sont dans plusieurs de nos entreprises.
10:16Ils ne sont pas que dans le foot.
10:18Ils sont dans plusieurs de nos entreprises.
10:20Ils sont dans le foot, tant mieux peut-être pour les amateurs du PSG,
10:23mais il y a un vrai sujet d'objectivité, de conflit d'intérêts,
10:27qu'il va falloir résoudre assez simplement.
10:30Le deuxième problème que la Ligue...
10:33qui fait que ce contrat sera morné, finalement,
10:36c'est qu'on a offert à Dazen une porte de sortie
10:39s'il n'y avait pas le nombre d'abonnés suffisant.
10:42Il faut...
10:44On a l'impression que ces présidents de club sont des enfants.
10:47On a l'impression qu'ils n'ont rien appris de rien
10:50depuis maintenant une dizaine d'années.
10:52Finalement, ils n'ont pas beaucoup changé.
10:54C'est souvent les mêmes.
10:56Cette porte de sortie est à 1,5 million,
10:58et là, on est, selon les derniers chiffres,
11:00qui ne sont pas tout à fait officiels,
11:02puisque Dazen ne souhaite pas communiquer,
11:04on est autour de 500 000 abonnés.
11:06On est autour de 500 000, peut-être plus,
11:08imaginons que ce soit le double.
11:10On a fait le calcul avec M. le sénateur tout à l'heure.
11:12Ce qu'il faut que chacun fasse,
11:14les présidents de club en premier,
11:16les politiques, les journalistes,
11:18ils prennent leur smartphone,
11:20et ils ont mis à payer 20 euros par mois pour les abonnés.
11:24Ça fait 360 millions.
11:26Ça ne fait pas 1 milliard, ça ne fait pas 2 milliards.
11:28Il faut que chacun revienne sur Terre.
11:31Ce qui a été dit par Apolline est juste,
11:35il faut raconter une histoire.
11:37Les autres sports ont compris
11:39qu'il fallait raconter des histoires.
11:41Ils ont un peu du mal, justement, le football,
11:43à faire ça, à raconter une histoire.
11:45Quand on parle de tromperie sur la marchandise,
11:47déjà, le terme est fort,
11:49tromperie sur la marchandise.
11:51Est-ce que Dazone imaginait que le championnat
11:53n'était pas ce qu'il est aujourd'hui ?
11:55Oui, en plus, ça a coïncidé avec le départ
11:57de certaines grosses stars du championnat français.
11:59Mais il le savait, Dazone.
12:01Je le savais, exactement.
12:03C'est pour ça que c'est un peu des effets de manche
12:05pour m'entamer le bras de fer.
12:07Il y a vraiment eu une succession d'erreurs
12:09et d'échecs dans la façon
12:11dont on a géré les droits du foot français
12:13ces dernières années.
12:15Et pourtant, la direction de la Ligue
12:17était la même, avec une gouvernance
12:19très compliquée. Et moi, je rejoins
12:21le point de vue sur les dirigeants
12:23français de club qui ont
12:25suivi, parfois aveuglément,
12:27parce que le Sénat a enquêté
12:29sur le financement du foot, et notamment
12:31les conditions d'attribution
12:33de ces droits, etc., où les
12:35dirigeants étaient quand même assez peu informés
12:37de l'évolution, des discussions,
12:39de ce qu'ils allaient signer, exactement.
12:41Et donc, on a un vrai problème de gouvernance,
12:43en réalité, de la Ligue, en ce moment.
12:45C'est ce que le législateur
12:47que je suis va travailler dans les mois
12:49qui viennent, puisqu'on rappelle
12:51que la Ligue est délégataire de la Fédération
12:53et qu'au-dessus, il y a un ministère de tutelle.
12:55Et je pense qu'il va falloir qu'on remette
12:57un peu le nez là-dedans
12:59pour voir un peu comment tout ça
13:01est géré. Et pour l'instant, de ce qu'on
13:03en a vu depuis la commission d'enquête du Sénat,
13:05c'est que c'est quand même pas très bien géré,
13:07avec des conflits d'intérêts,
13:09de l'opacité et des promesses qui ne sont pas tenues,
13:11y compris envers les clubs,
13:13avec un vrai problème pour nous.
13:15Le foot français finance aussi
13:17le foot amateur,
13:19toute une économie qui est très importante
13:21pour nous sur nos territoires. Et là, on voit bien
13:23qu'on est dans une impasse.
13:25– Vous auriez été numéro 10 au football
13:27parce que vous faites la passe parfaite.
13:29Lundi dernier, les principaux acteurs
13:31du football français de Philippe Diallo,
13:33le président de la Fédération française de football
13:35à Vincent Labrune, celui de la Ligue,
13:37se sont retrouvés autour de Marie Barsac,
13:39au siège de la Fédération française de football,
13:41Marie Barsac, la ministre des Sports.
13:43Résultat de ces consultations avec les présidents de clubs,
13:45trois groupes de travail vont être mis en place
13:47autour de la gouvernance, la stratégie économique
13:49et le contrôle financier.
13:51Il peut en sortir quelque chose ?
13:53Là, le législateur et l'État,
13:55l'État en la personne de Marie Barsac,
13:57doit vraiment reprendre la main ?
13:59– Je pense qu'il doit sortir quelque chose
14:01de ces réunions, c'est très important.
14:03Le football français,
14:05c'est l'alerte rouge,
14:07sur le financement du football,
14:09sur le niveau des prochaines saisons,
14:11sur un certain nombre de situations financières
14:13de certains clubs qui sont très compliquées,
14:15et donc il va falloir, évidemment,
14:17revoir, remettre à plat toutes ces questions
14:19et la gouvernance, c'est le premier point à revoir.
14:21On a un dirigeant de la Ligue
14:23qui a, par tout un réseau de copinage,
14:25de conflits d'intérêts, de choses,
14:27il y a des révélations dans l'équipe
14:29qui ont montré qu'il y avait vraiment
14:31une attitude très compliquée de ce dirigeant,
14:33qui font que, vraiment,
14:35là, il va falloir tout remettre à plat
14:37et, oui, les pouvoirs publics
14:39vont devoir remettre le nez dedans.
14:41– Oui, vous parlez de Vincent Labrune,
14:43à la réunion des présidents,
14:45le verbatim a été révélé par l'équipe.
14:47– Oui, c'est ça, Vincent Labrune,
14:49évidemment le président du Paris Saint-Germain
14:51qui, visiblement, a quand même
14:53les coudées très franches dans cette affaire.
14:55– Je reviens sur ces groupes de travail,
14:57il peut en sortir quelque chose,
14:59sachant que les groupes sont dirigés
15:01par des présidents de clubs,
15:03qui sont les personnes, quelque part,
15:05on va faire un petit point d'histoire,
15:07les présidents de clubs... – Rapide, rapide.
15:09– Rapide, mais qui expliquent tout.
15:11Les présidents de clubs, depuis 20 ans,
15:13ont toujours œuvré pour que, finalement,
15:15seuls eux soient au pouvoir.
15:17Et on voit aujourd'hui le désastre.
15:19– Eh ben, on voit où ça nous...
15:21– On voit le désastre, mais attendez,
15:23sur le plan économique, mais il y a le plan économique
15:25qui est important, parce que ça irrigue,
15:27effectivement, le football amateur,
15:29mais il y a tous les sujets régaliens de la LFP,
15:31les sanctions pour l'homophobie, pour le racisme,
15:33pour la sécurité dans les stades,
15:35pour la sécurité du supporter.
15:37Toutes les sanctions que prend la Ligue
15:39sont mauvaises. Pourquoi ?
15:41Parce que, comme on est dans un entre-soi,
15:43où, si on va sanctionner Lyon,
15:45ou Marseille, ou Nice,
15:47on a, le lendemain, le président
15:49autour de la table du Conseil d'administration,
15:51c'est compliqué. Donc, moi, je crois
15:53qu'il fallait être un peu plus offensif que ça
15:55de la part de la ministre et de Philippe Diallo,
15:57c'est-à-dire mettre la LFP
15:59sous administration provisoire,
16:01d'administrateur provisoire,
16:03de façon à balayer la gouvernance,
16:05parce que là, évidemment, qu'est-ce que vont faire
16:07Vincent Labrune, le directeur général, Arnaud Rouget ?
16:09Ils vont s'accrocher. On peut les comprendre
16:11au salaire où ils sont, on va s'accrocher.
16:13Donc, je pense qu'il aurait fallu que la ministre,
16:15est-ce qu'elle peut le faire tout seule ?
16:17Elle peut être encouragée par les parlementaires,
16:19elle peut être encouragée par son Premier ministre.
16:21Administration provisoire.
16:23Et puis, on règle les sujets.
16:25Regardez les sanctions
16:27qui ont été prises aujourd'hui à Marseille
16:29sur Pablo Longoria.
16:31Oui, on va y revenir, largement.
16:33Oui, parce que c'est important.
16:35Ce n'est pas exemplaire pour le football.
16:37Oui, on y revient tout de suite,
16:39mais je reste sur la façon dont on pourrait vivre
16:41un autre football, parce que les clubs
16:43sont dans la tourmente.
16:45On va imaginer une autre voie possible
16:47et pour ça, on va accueillir Timothée Duverger.
16:49Vous êtes chercheur à Sciences Po Bordeaux.
16:51Vous avez participé à l'ouvrage
16:53« Un autre foot est possible »
16:55avec Stéphane Béaud, Vincent Mourgues,
16:57et vous avez participé aux éditions « Le bord de l'eau ».
16:59Bonjour, Timothée Duverger.
17:01Pourquoi est-ce que le public français
17:03n'a plus envie de voir de Ligue 1 ?
17:05Je dis de Ligue 1, parce que cette semaine,
17:07en Ligue des champions, on a vu des scores
17:09fleuves pour Canal+.
17:11Oui, je pense
17:13qu'il y a effectivement ce qui vient d'être évoqué,
17:15c'est-à-dire la petite chronique des droits TV,
17:17leur fiasco,
17:19qui quand même détériore, dégrade
17:21considérablement, évidemment,
17:23l'image du football français, sauf d'autant
17:25que la fin, c'est quand même le spectateur qui paye,
17:27puisque les abonnements sont très chers,
17:29en plus, il faut les cumuler, et ce, dans un contexte
17:31où, par ailleurs, le foot est concurrencé,
17:33que ce soit par la musique,
17:35les séries télé, donc il faut prendre
17:37tout le temps plus d'abonnements.
17:39Les spectateurs, effectivement, ont tendance à se détourner
17:41de la Ligue 1, c'est autant que
17:43la polarisation des différents championnats fait
17:45qu'ils préfèrent s'abonner
17:47à la première Ligue anglaise ou à
17:49d'autres championnats, la Ligue 1 par ailleurs,
17:51ou, comme vous l'avez évoqué, la Ligue des champions.
17:53Et enfin, sur le plan sportif,
17:55la domination sans partage
17:57du Paris Saint-Germain,
17:59liée à un financement qui vient de fonds
18:01souverains du Qatar, fait que le PSG
18:03gagne chaque année, donc il n'y a aucun suspense
18:05par ailleurs dans le championnat français.
18:07Donc, effectivement, pour le spectateur,
18:09il n'y a plus grand enjeu, finalement,
18:11il y a même parfois un peu de dégoût,
18:13beaucoup de déception face à ce championnat.
18:15Alors, je rappelle que
18:17la Ligue de football, elle attendait
18:19un milliard d'euros depuis
18:21l'époque Médiapro, on en est très, très loin,
18:23c'est la fin d'un système.
18:25Quelle autre voie est possible
18:27pour le financement du football français ?
18:31Je pense que, déjà,
18:35le premier aspect,
18:37déjà, c'est effectivement de prendre acte de la fin
18:39d'un modèle. Ce que vous dites
18:41et ce que, d'ailleurs, les instances du football
18:43sont en train d'acter avec le
18:45ministère, c'est-à-dire, évidemment, ce qui s'est
18:47passé, c'est que la manne financière des droits
18:49télé, en fait, on l'a géré à court terme.
18:51Les clubs ont essentiellement dépensé cet argent
18:53en salaire, en transfert
18:55et n'ont très faiblement investi.
18:57C'est notamment un rapport d'information du Sénat
18:59qui montrait qu'il y avait seulement
19:0140% de cet argent qui a été
19:03investi, alors qu'il y aurait un vrai
19:05besoin de diversification des revenus. Donc là, le
19:07premier enjeu, c'est déjà de mettre en place un salary cap,
19:09c'est-à-dire un plafond au niveau des salaires
19:11des joueurs, donc mieux régulé d'un point de vue économique
19:13le football, et puis peut-être faire émerger
19:15d'autres modèles. On voit notamment
19:17les supporters, les territoires s'impliquaient
19:19de plus en plus face au désastre
19:21qui est en train de se produire.
19:23Il y a des formats d'actionnariat populaire
19:25notamment qui se mettent en place dans différents clubs.
19:27Guingamp l'avait fait, par exemple.
19:29Plus récemment, d'autres
19:31clubs y réfléchissent, comme les Verts, par exemple.
19:33Ou encore, vous avez des modèles coopératifs
19:35comme l'ont fait, par exemple, Bastiat
19:37et d'autres qui y réfléchissent.
19:39Redonner plus de place aux supporters,
19:41donc c'est possible, dans un univers
19:43mondialisé comme le football ?
19:45Ou est-ce qu'une fois que le
19:47château de cartes se sera effondré, il faudra bien trouver une solution ?
19:49De toute façon,
19:51la reconstruction se produit
19:53toujours au niveau du territoire. C'est ce qu'on a montré
19:55d'ailleurs dans le livre. C'est-à-dire, à chaque fois qu'un club
19:57est en crise, finalement, il s'appuie,
19:59il se retourne, il se replie sur ses ressources locales.
20:01Donc il va s'appuyer sur ses supporters,
20:03il va s'appuyer sur ses investisseurs locaux,
20:05il va s'appuyer sur son territoire, ses collectivités
20:07locales. Donc de toute façon, s'il y a
20:09effondrement, la résilience passera par
20:11le niveau local. Peut-être aussi
20:13peut-on éviter cette étape-là,
20:15finalement. Peut-être qu'on peut se dire que ce serait
20:17profitable pour tout le monde d'éviter l'effondrement
20:19et donc de reconstruire dès à présent et donc
20:21de redonner un ancrage territorial
20:23au club. Donc ça suppose, effectivement,
20:25encore une fois, de revoir le modèle économique des clubs,
20:27notamment leurs dépenses, et de s'appuyer, là aussi,
20:29sur les collectivités, les investisseurs locaux
20:31et pas seulement sur des fonds d'investissement
20:33privés. Ça s'est accéléré ces dernières
20:35années. Il y a huit clubs français qui sont
20:37aujourd'hui à la main d'investisseurs
20:39privés. Les propriétaires historiques
20:41de clubs sont partis. Et ça, c'est une
20:43vraie bascule et un vrai problème pour le foot français.
20:45Donc il faut, effectivement, revenir là-dessus
20:47et peut-être à des fondamentaux.
20:49Thomas Dessus, vous êtes prêt avec les
20:51collectivités locales à participer ?
20:53Non, là, la tendance n'est pas à
20:55augmenter le budget des collectivités. Et puis,
20:57les collectivités locales ont
20:59plutôt, pour fonction
21:01de financer le sport amateur et
21:03des clubs qui sont moins dotés
21:05en recettes. Et donc, je ne suis pas sûr que
21:07ce soit les collectivités qui viendront au secours, en tout cas,
21:09de ce modèle, s'ils restent
21:11comme celui-là.
21:13Je pense que l'option, en tout cas,
21:15à étudier sur le salary cap
21:17est la bonne direction. Après,
21:19c'est un foot mondialisé et dès qu'on
21:21va mettre une mesure dans ce sens, on va nous dire
21:23qu'on va éloigner les grandes stars du foot
21:25français. C'est déjà le cas.
21:27Oui, de toute façon.
21:29De toute façon, les grands...
21:31Le championnat français
21:33est devenu un championnat de transit. On y passe
21:35et on essaie... Et on forme de très bons joueurs
21:37pour aller plutôt en
21:39Première Ligue ou en Espagne.
21:41Et donc, moi, je pense qu'il faut
21:43quand même envisager cette question-là. La question
21:45de la masse salariale des clubs est quand même problématique.
21:47De toute façon, c'est un dossier qu'on va suivre
21:49comme le suit
21:51Madame la Ministre et les trois groupes de travail
21:53qui ont donc été créés. Merci beaucoup
21:55Timothée Duverger pour votre éclairage.
21:57Je rappelle votre ouvrage « Un autre foot
21:59est possible ». Oui, bien sûr,
22:01« Un autre foot est possible » et c'est aux éditions
22:03le bord de l'eau.
22:05On a parlé de
22:07ces problèmes financiers, du football français.
22:09Eh bien, ce n'est pas le seul problème
22:11puisqu'il est maintenant en pleine
22:13crise morale. C'est le fair play
22:15de sport, etc.
22:23Là aussi, on parle de crise morale.
22:25Petit rappel des faits. Pablo Longoria,
22:27le président de l'OM, qui hurle face caméra
22:29que le foot français est corrompu
22:31après une défaite de son club face à
22:33Leicester. Paolo Fonseca, l'entraîneur
22:35de l'Olympique lyonnais qui, une semaine
22:37après, s'en prend à l'arbitre
22:39de la rencontre Lyon-Brest-Monsieur
22:41Benoît Millot. L'entraîneur de Bastia,
22:43Benoît Tavenot, qui traine
22:45à terre un joueur de l'équipe adverse
22:47lors de Bastia-Pau. C'était en Ligue 2.
22:49Dans ces trois cas,
22:51les protagonistes
22:53se sont tous excusés.
22:55Ils ont tous été condamnés par la commission
22:57de discipline de la Ligue de football.
22:59Est-ce que c'est l'ambiance mondiale
23:01qui fait que le foot persénère ?
23:03C'est les enjeux.
23:05Après, moi, ce que je trouve paradoxal,
23:07c'est qu'on a doté l'arbitrage
23:09d'un centre de technologie, justement, pour
23:11éviter les situations un peu
23:13arbitraires, comme
23:15pour simuler les hors-jeu,
23:17la VAR, la goal-line technologie,
23:19etc. Et ça n'a quand même
23:21pas empêché de
23:23taper sur les arbitres dès que
23:25c'en est l'occasion. Et donc, oui, il y a une montée
23:27de la violence, et ça ne concerne
23:29pas que le football professionnel. Et c'est pour ça que ces images
23:31sont aussi dramatiques. C'est que ce qu'on voit là,
23:33moi, j'étais excédé quand j'ai vu
23:35Fonseca s'en prendre aussi violemment
23:37à l'arbitre, parce que c'est des images qu'on voit
23:39après sur les terrains de sports amateurs.
23:41Et ça envoie un
23:43signal désastreux, aussi
23:45pour le football qui se joue tous
23:47les week-ends, sur des terrains qui sont moins
23:49évidemment filmés.
23:51Et ça fait monter la violence partout.
23:53Parce que là, Paolo Fonseca,
23:55dont vous parlez, l'entraîneur de l'Olympique lyonnais,
23:57il a pris neuf mois de
23:59suspension à Pauline Merle. Est-ce que
24:01ça suffit pour donner l'exemple, pour que personne n'ait envie
24:03d'y revenir ? Justement,
24:05on se pose la question, parce que
24:07c'est tellement grave, en fait,
24:09les arbitres et les syndicats des arbitres
24:11disent qu'on a franchi des limites, on va beaucoup
24:13trop loin. Eux, ils attendaient
24:15une réponse exemplaire de la part de
24:17la Ligue.
24:19Ils ne sont pas mécontents. Je ne sais pas s'ils sont
24:21heureux de cette
24:23décision-là. Est-ce qu'on va assez loin ? C'est une très bonne
24:25question, parce qu'on a l'impression que
24:27depuis ce qui s'est passé
24:29avec l'OM,
24:31ça a libéré, je ne sais pas,
24:33une folie
24:35où chacun va un petit peu plus loin.
24:37En fait, on se demande
24:39s'il ne va pas y avoir un drame à un moment.
24:41Et c'est ça aussi où il faut se positionner.
24:43Mais en fait, ils craignent quoi, les arbitres ?
24:45Ah voilà, d'accord. Oui, il y a
24:47des arbitres qui sont
24:49dans cette situation-là. Et donc,
24:51on les protège de quelle manière si on ne met pas
24:53des sanctions exemplaires au plus haut niveau.
24:55Ça vous a surpris,
24:57Christophe Boucher, de voir ces images-là ?
24:59Je pense notamment à Pablo Longoria,
25:01puisque vous avez été, vous aussi, président
25:03de l'OM. Malheureusement, ça ne surprend
25:05pas. Je ne comprends pas
25:07pourquoi l'OM, depuis des mois,
25:09a fait un point de fixation
25:11autour de l'arbitrage qui ne sert à rien.
25:13En fait, ça n'apporte rien.
25:15J'ai l'impression qu'ils se sont, entre eux...
25:17Ça n'apporte rien dans le sens
25:19où ça ne va pas influencer l'arbitrage.
25:21J'ai l'impression qu'ils ont
25:23trouvé des fausses excuses, alors qu'ils ont
25:25une équipe qui fonctionne plutôt bien.
25:27Mais je reviens à ce qu'on disait
25:29sur la crise de gouvernance,
25:31ce que M. le sénateur disait sur la crise de gouvernance.
25:33Tant qu'on n'aura pas
25:35un régalien dans le football
25:37qui sera exemplaire,
25:39on n'arrivera à rien. La crise des droits
25:41TV, elle n'est rien, finalement, à côté de ça.
25:43A Paolo Fonseca, pour ce qu'il a fait,
25:45il faudra qu'un jour,
25:47il y ait une instance qui leur a dit à vie
25:49et qu'ils lui disent qu'ils n'ont rien à faire
25:51dans le football. Parce que le football,
25:53c'est un ballon, c'est un terrain,
25:55c'est deux équipes, c'est des joueurs...
25:57Et sans arbitre, il n'y a pas de football.
25:59C'est ce que j'allais dire. Et c'est l'arbitrage.
26:01Pourquoi dire qu'on peut aller
26:03être front contre front avec un arbitre ?
26:05Pourquoi pas au collège,
26:07pour les gamins, être contre front avec le professeur ?
26:09Quand vous faites un excès de vitesse,
26:11pourquoi pas taper sur le gendarme ?
26:13Il y a un problème d'autorité générale
26:15que le football ne prend pas en compte
26:17sur l'arbitrage,
26:19mais aussi sur le support des rives,
26:21car il y a des dérives qui sont importantes.
26:23Ce qui s'est passé il y a deux ans,
26:25m'a exaspéré.
26:27Le match Nice...
26:29C'est important,
26:31parce qu'on envoie des choses sur les joueurs
26:33et on fait rejouer le match.
26:35C'est invraisemblable.
26:37En plus, les sanctions qui sont prises,
26:39elles ne sont pas exemplaires.
26:41Ce que j'aurais fait, je ne sais pas si les textes le permettent,
26:43c'est que j'aurais dit à Fonseca ou à Longoria,
26:45pendant un an, tous les mercredis,
26:47de 9h à 17h,
26:49on veut vous voir dans les clubs
26:51et que vous expliquiez aux gamins
26:53pourquoi l'arbitrage est indispensable
26:55et pourquoi il faut le respecter.
26:57S'excuser après,
26:59vous tuez votre voisin et vous dites
27:01« je suis désolé ».
27:03Estelle, est-ce que ce genre de choses
27:05vous le voyez dans le hand ?
27:07Il y a des gens qui s'énervent,
27:09j'ai déjà vu des joueurs s'énerver
27:11contre les arbitres,
27:13vous n'êtes pas contre-tête avec un arbitre ?
27:15Non, moi non plus, très honnêtement.
27:17C'est le sport de haut niveau,
27:19donc il peut y avoir des tensions avec l'arbitrage.
27:21Mais dans le handball, ce ne sont pas des images
27:23que j'ai vues, ce ne sont pas des images qui existent.
27:25Ça vous inquiète de voir ça ?
27:27Ça m'inquiète, principalement pour le football,
27:29parce que ce sport a une responsabilité
27:31un peu différente que celle du handball,
27:33dans le sens où c'est un sport
27:35qui est beaucoup plus suivi que le nôtre.
27:37Donc ça, ça m'inquiète,
27:39que des jeunes puissent répéter ces gestes.
27:41Il faut savoir montrer l'exemple.
27:43Voilà, après, concernant le mien,
27:45c'est un sport très différent.
27:47Nous, on est aussi sanctionnés
27:49un peu de manière différente,
27:51parce que sur le terrain, pour dire quelque chose
27:53à l'arbitre, de manière même un petit peu...
27:55Deux minutes ?
27:57Oui, c'est deux minutes directes.
27:59Tu sors, tu vas souffler, et si tu recommences,
28:01tu reprends deux minutes, et après, c'est carton rouge.
28:03On ne fonctionne pas de la même manière,
28:05et pourtant, on n'est pas dotés des mêmes équipements
28:07un peu techniques que le football a mis en place.
28:09Je pense, par exemple, que
28:11même si le terrain est très petit,
28:13on pourrait avoir un arbitre de plus.
28:15C'est difficile d'arbitrer aujourd'hui du handball à deux,
28:17ça va vite, il y a du contact,
28:19il y a de l'attaque, de la défense, il y a des changements de joueurs,
28:21donc c'est très, très difficile.
28:23Mais pour autant, il y a quand même un beau respect
28:25envers l'arbitrage dans le handball.
28:27La ministre a parlé de comportements
28:29inadmissibles à Pauline Merle.
28:31C'est vraiment
28:33pour protéger le monde amateur
28:35qu'il faut agir.
28:37Je cite
28:39lors d'un
28:41différent entre Montbazon et Lille,
28:43il y a un club qui a décidé
28:45d'arrêter le championnat.
28:47C'est trop violent.
28:49C'est ça la menace, c'est ça ?
28:51Oui, parce qu'effectivement,
28:53comme on en parlait, tout ce qui se passe
28:55au niveau, c'est
28:57des images que des enfants,
28:59que des clubs, que des joueurs
29:01peuvent voir et peuvent reproduire.
29:03Si on laisse faire des choses au plus haut niveau,
29:05on va peut-être
29:07faire des catastrophes aussi au niveau amateur.
29:09Est-ce qu'il faudrait mettre en avant
29:11le fair play, je ne sais pas, pour donner
29:13un César de la gentillesse sur les terrains ?
29:15Je ne sais pas si ça passe par ça, mais en tout cas,
29:17que le plus haut niveau soit exemplaire,
29:19c'est une certitude.
29:21Et effectivement, que
29:23chacun prenne ses responsabilités.
29:25Le foot, c'est le sport qui est le plus vu,
29:27qui est le plus joué en France,
29:29à l'échelle du monde aussi.
29:31Il a cette responsabilité-là, et en ce moment,
29:33sur les télés,
29:35sur les réseaux sociaux,
29:37il n'est pas du tout exemplaire.
29:39Le responsable des arbitres à la
29:41FIFA, l'italien Pierluigi Collina,
29:43a déclaré cette semaine qu'il n'avait jamais été aussi
29:45difficile d'être arbitre, soulignant que
29:47le doute instillé par les entraîneurs
29:49et les dirigeants de clubs sur l'intégrité
29:51des arbitres était un vrai problème.
29:53Il a parlé de cancer du football.
29:55Il a même ouvert la voie à une utilisation
29:57croissante de l'intelligence
29:59artificielle dans le football.
30:01Est-ce que vous parlez d'un
30:03troisième arbitre ? Ça m'a amusé de vous entendre
30:05parler, Estelle, d'un troisième
30:07arbitre vivant, donc pas de technologie,
30:09parce que dans le football, on a déjà
30:11la technologie pour
30:13les buts marqués, pour
30:15certaines situations de jeu avec l'analyse
30:17vidéo. Dans le handball,
30:19c'est plus vers l'intelligence artificielle
30:21qu'on se tournerait, ou encore vers l'humain ?
30:23Je pense qu'on serait quand même encore vers l'humain.
30:25On a encore des choses à faire de ce côté-là.
30:27Nous, on avance justement
30:29avec la vidéo, donc on
30:31essaie de l'avoir de plus en plus à disposition.
30:33Ce n'est pas toujours le cas, donc ça, c'est déjà une bonne
30:35aide pour les arbitres. Après, je pense que
30:37d'avoir justement un troisième arbitre peut-être
30:39à l'extérieur du terrain, mais qui soit peut-être lui,
30:41ne serait-ce qu'avec la vidéo,
30:43parce que là, aujourd'hui, les arbitres doivent sortir du terrain,
30:45arrêter le match, aller voir la vidéo,
30:47l'analyser, revenir. Ça pourrait être
30:49déjà une bonne solution. Oui, on a vu
30:51que ce n'est pas toujours forcément la solution dans le football.
30:53L'intelligence artificielle qui arbitre un match
30:55de football, Christophe Boucher ?
30:57Non, on va loin,
30:59mais on l'a vu,
31:01la vidéo, c'est
31:03un sujet complexe sur le plan
31:05de la société. Est-ce qu'il faudrait,
31:07notre ami écologiste peut-être
31:09nous le dira, mais est-ce qu'il faudrait
31:11dans certains matchs de sport
31:13de salle, avoir une caméra vidéo
31:15qui enregistre le match, ce qui
31:17dissuaderait peut-être certains comportements,
31:19mais jusqu'où on va,
31:21la vidéo, c'est comme la vidéo dans les villes...
31:23Jusqu'où on va, oui.
31:25La vidéo dans la ville, on voit qu'il y a un dévoiement
31:27aujourd'hui de la vidéo dans les villes.
31:29On va en reparler dans quelques instants.
31:31On s'en sert pour verbaliser.
31:33C'est un sujet
31:35qui interroge.
31:37Beaucoup de sujets sur
31:39la table du football. On resterait évidemment
31:41attentif à toutes les décisions
31:43qui doivent être prises, notamment à partir
31:45du mois d'avril, selon Marie Barsac,
31:47la ministre des Sports. Des questions pointues,
31:49des réponses précises et courtes, c'est ce que j'attends
31:51maintenant dans ce tour de l'actualité.
31:53Top chrono de sport, etc.
31:59Trois actus sportifs
32:01et trois minutes chacune. Top chrono,
32:03vous vous souvenez de la joueuse espagnole
32:05de football, Ginée Hermoso, qui avait été
32:07embrassée sur la bouche en Mondovision
32:09par Luis Rubiales, qui lui tenait la tête.
32:11Luis Rubiales, le président de la fédération
32:13espagnole de football. Et ça, c'était
32:15juste après avoir remporté la
32:17Coupe du monde de foot. Ce dernier
32:19a été reconnu coupable d'agression sexuelle
32:21mais relaxé des accusations de coercition
32:23et il a simplement écopé
32:25d'une amende de 10 800 euros,
32:27l'amende la plus basse en Espagne
32:29pour ce type de délit.
32:31Pour certains, la reconnaissance de sa culpabilité
32:33est une avancée, mais pour beaucoup, la légèreté
32:35de la peine est choquante.
32:37Qu'en pensez-vous, Estelle Enzimico ?
32:39Choquante, tout simplement. Pas normale.
32:43Apolline ?
32:45Choquante également. On ne marque pas assez
32:47ce qui s'est passé. En tout cas, ce n'est pas
32:49à la hauteur des faits.
32:51Thomas Dossu, je ne vais pas m'adresser qu'aux jeunes femmes.
32:53Je suis d'accord avec ce qui vient d'être dit.
32:55Je pense qu'il faut aller plus loin pour faire progresser
32:57forcément le sport
32:59dans une direction plus égalitaire.
33:01Luis Rubiales et Jenny Hermoso
33:03ont tous les deux déclaré qu'ils feraient
33:05appel du jugement, donc nous aurons l'occasion
33:07d'en reparler. Football, toujours,
33:09mais dans un cadre plus festif.
33:11Gianni Infantino, le président de la
33:13fédération internationale de football, a annoncé
33:15qu'il y aurait un show à la mi-temps
33:17de la finale de la Coupe du monde 2026
33:19qui se déroulera aux Etats-Unis,
33:21au Mexique et au Canada. La finale aura lieu
33:23aux Etats-Unis. Et là, on est typiquement
33:25sur le modèle du Super Bowl.
33:27Le football
33:29vend son âme en s'américanisant.
33:31Christophe Boucher ? Il faut que le football
33:33raconte une histoire. Je ne sais pas si ça passe
33:35par là, mais on pourrait
33:37s'inspirer d'un show.
33:39Il faudrait peut-être que...
33:41Nous, on a fait des shows en France,
33:43pour les JO, Albertville. On a fait des beaux shows.
33:45Donc,
33:47la contribution artistique, elle n'est pas
33:49forcément... Il ne faut pas qu'elle soit américaine.
33:51Il ne faudrait pas qu'elle soit
33:53d'inspiration américaine.
33:55Mais un show, pourquoi pas ?
33:57Aujourd'hui, il y a beaucoup de sports qui font
33:59un show lors des présentations.
34:01Mais on a qu'un quart d'heure dans le football.
34:03On ne va pas changer les règles du foot.
34:05Il y a un quart d'heure de mi-temps. Le Super Bowl,
34:07il y a une demi-heure. Il faut donner à penser.
34:09On peut peut-être faire un show...
34:11Trop conservatrice !
34:13On peut peut-être donner à penser autour de l'arbitrage,
34:15autour de la parité.
34:17Il y a peut-être des choses qui sont...
34:19On peut, à travers le show,
34:21à travers le spectacle...
34:23Ça peut être aussi autour de l'écologie.
34:25Oui, autour de l'écologie, tout à fait.
34:27Pour l'instant, c'est Coldplay qui est très attaché
34:29aux questions écologiques, qui est un petit peu
34:31le maître d'oeuvre. En tout cas, c'est eux qui seront au choix
34:33des artistes. Vous verriez qui
34:35dans ce show ? Thomas Joly, à la direction artistique.
34:37Et l'écart
34:39de l'armée rouge aux Etats-Unis ?
34:41C'est possible.
34:43Il y a déjà des shows dans les stades au moment de la mi-temps,
34:45régulièrement, ici en France.
34:47Après, il se posera la question du financement de la Coupe du Monde
34:49s'ils peuvent plus diffuser de publicité à la mi-temps.
34:51Je supporte qu'elle reste à un quart d'heure,
34:53en tout cas, et qu'on ne modifie pas les règles pour ça.
34:55Ça vous plaît,
34:57ce petit peu d'entertainment,
34:59de show, dans le sport ?
35:01Bien sûr, le sport,
35:03c'est du spectacle, c'est du jeu.
35:05Les gens viennent aussi pour passer un bon moment,
35:07pour voir d'autres choses.
35:09Je pense que c'est important.
35:11Il faut apprendre de ça, les Américains savent très bien le faire,
35:13notamment autour du basket.
35:15En France, on essaie un petit peu, le Paris Basket
35:17essaie de faire ça aussi.
35:19C'est une bonne nouvelle, c'est une façon d'attirer de nouveaux publics,
35:21à Pauline Merle ?
35:23Oui, je pense que c'est une bonne manière, parce que le sport
35:25est rassembleur, est fédérateur,
35:27donc on peut faire passer des messages par le sport,
35:29avec des gens qu'on n'aurait pas forcément
35:31attrapés avec un autre moyen.
35:33Je pense qu'effectivement, c'est une petite corde à tirer.
35:35Mais il faut bien l'attirer, par contre.
35:37Et il faut être attentif à bien respecter, s'il vous plaît,
35:39le quart d'heure de mi-temps dans le football.
35:41Rendez-vous donc pour cette Coupe du monde 2026,
35:43aux États-Unis, au Canada et au Mexique.
35:45Dans un communiqué,
35:47tout autre sujet à présent,
35:49dans un communiqué diffusé mardi,
35:51trois experts indépendants, mandatés par l'ONU,
35:53estiment, je cite,
35:55que la France doit procéder à un examen
35:57indépendant et impartial des mesures
35:59de sécurité déployées pendant les Jeux de Paris 2024,
36:01jugées, je cite à nouveau,
36:03inutiles ou disproportionnées,
36:05tandis que d'autres étaient discriminatoires,
36:07voire illégales.
36:09Fin de la citation.
36:11Ils font référence à l'utilisation
36:13de drones et de vidéosurveillance
36:15faisant appel à l'intelligence artificielle.
36:17C'est exactement la question
36:19qu'on se posait. Trop de vidéos.
36:21Non mais,
36:23j'aurais aimé voir ce rapport
36:25s'il y avait eu un attentat à Paris.
36:27Oui.
36:29C'est-à-dire que,
36:31quand il n'y a pas suffisamment
36:33de mesures de sécurité,
36:35on est tous à hurler parce qu'il n'y a pas
36:37assez de mesures de sécurité. On se rappelle du match
36:39au Stade de France, avec les Anglais.
36:41Là, il n'y a eu aucun problème.
36:43Et on dit, ah oui,
36:45mais ça pose un sujet
36:47qui est réel,
36:49mais à un moment, il faut faire des arbitrages.
36:51On s'est tous félicités.
36:53Il n'y a pas eu une voix dissonante
36:55pour dire que les JO
36:57s'étaient mal passées. Ils se sont aussi
36:59bien passés grâce à ça.
37:01Peut-être qu'il faut profiter de ce rapport-là
37:03pour diminuer
37:05certains aspects.
37:07C'est un cadre très particulier.
37:09Tant que c'est en France,
37:11c'est assez facile
37:13à juguler, à encadrer.
37:15Effectivement, le rapport de l'ONU,
37:17je ne sais pas ce qu'il dit,
37:19mais on peut se poser la question de savoir ce qui va se passer
37:21dans d'autres pays.
37:23Le sujet,
37:25notamment la vidéocéance algorithmique,
37:27qui a été expérimentée pendant les JO,
37:29a été évaluée. Globalement,
37:31l'expérience n'a pas pu montrer son utilité.
37:33Il y a un rapport du Sénat
37:35qui en parle. Il veut prolonger l'expérimentation
37:37pour d'autres événements,
37:39pour continuer à essayer cette technologie.
37:41Moi, personnellement, je m'y étais opposé
37:43puisque, effectivement,
37:45ça entrave un centre de liberté
37:47et ça pose des questions en termes de liberté publique.
37:49Je trouvais que les JO servaient de laboratoire
37:51à des technologies de surveillance
37:53qui me paraissaient disproportionnées.
37:55Je rejoins les conclusions du rapport de l'ONU.
37:57Après, ce sont des technologies
37:59qui sont en train d'être développées.
38:01Il faut rester attentif.
38:03On va parler du sport qui gagne maintenant.
38:05On va en parler avec vous,
38:07Estelle Nzeminko. Vous êtes le grand témoin
38:09de sport etc.
38:15Je le disais en début
38:17d'émission,
38:19vous êtes championne olympique.
38:21Vous avez remporté la médaille d'argent
38:23lors du tournoi des Jeux de Paris 2024.
38:25On se sent comment
38:27huit mois après les Jeux ?
38:29Franchement, on se sent bien.
38:31Je ne vais pas vous cacher que
38:33je sais que ça paraît fou
38:35de faire une finale olympique
38:37aux Jeux de son pays.
38:39Encore une fois, je le disais, c'est exceptionnel de faire les Jeux.
38:41En plus, dans une carrière, d'avoir l'opportunité
38:43de jouer les Jeux à la maison,
38:45c'est au-dessus de tout.
38:47Mais il n'empêche que
38:49tu ne peux pas t'en empêcher pendant quelques moments,
38:51au moins après la finale, quand elle est perdue.
38:53C'est un peu difficile.
38:55Mais très honnêtement, là,
38:57huit mois plus tard, quand je revois les images,
38:59quand je me rappelle les souvenirs,
39:01je me dis mais quelle chance, quel bonheur,
39:03qu'est-ce que c'était beau
39:05pour le sport français,
39:07pour notre sport aussi, le handball.
39:09Vous avez repris la compétition avec votre club
39:11du Riz.
39:13Elle paraît loin, cette parenthèse des Jeux ?
39:15Oui, quand même.
39:17Elle paraît assez loin.
39:19C'est vrai qu'on a eu une semaine de vacances.
39:21On a joué directement après avec nos clubs.
39:23Entre-temps, on a déjà joué une compétition internationale,
39:25les championnats d'Europe, la Ligue des champions
39:27avec le club.
39:29Ça paraît quand même assez loin, mais les souvenirs sont beaux.
39:31Justement, en parlant de souvenirs,
39:33la médaille, elle est comment ?
39:35Est-ce que vous faites partie de celle dont la médaille s'abîme ?
39:37Non, je ne fais pas partie
39:39de celle dont la médaille s'abîme.
39:41Peut-être que je l'ai positionnée au bon endroit.
39:43Pas trop touchée.
39:45J'en ai pris bien soin.
39:47Elle ne s'abîme pas et j'espère
39:49qu'elle restera en bonne étape parce que je compte bien
39:51l'exposer et l'avoir à disposition
39:53pendant longtemps.
39:55Après, vous avez une grande collection de médailles.
39:57En plus de votre palmarès de championne
39:59et de cette collection de médailles, vous êtes aussi
40:01une citoyenne engagée. Vous avez un avis
40:03et vous l'exprimez. C'est assez rare dans le sport.
40:05Vous vous êtes notamment mobilisée
40:07avant les élections législatives consécutives
40:09à la dissolution. Vous vous êtes mobilisée
40:11contre l'extrême droite. Est-ce qu'on prend des coups
40:13quand on est sportif ou sportive
40:15et qu'on donne son avis ?
40:17Oui, on prend des coups, mais finalement
40:19on prend un peu des coups dès qu'on donne son avis,
40:21j'ai l'impression.
40:23C'est vrai que quand on est sportif, on oublie tout de suite
40:25et d'ailleurs, c'est des commentaires que j'ai eus
40:27après m'être exprimée sur plusieurs sujets.
40:29« Toi, tu n'y connais rien.
40:31Retourne faire ton sport.
40:33Les sportifs, on ne vous a pas demandé de... »
40:35Comme si les sportifs n'étaient pas des citoyens
40:37comme les autres.
40:39C'est la raison pour laquelle j'ai voulu m'exprimer
40:41et j'ai eu le courage de le faire aussi parce que je pense
40:43qu'il y a plein d'athlètes qui pensent beaucoup de choses
40:45et qui n'ont pas forcément le cœur à s'exposer
40:47et je peux très bien le comprendre
40:49mais il me semblait
40:51qu'il y avait des sujets sur lesquels
40:53c'était important et celui-là en faisait partie.
40:55Et vous êtes une vraie capitaine
40:57en faisant ça, je sais que
40:59vos collègues de l'équipe de France
41:01sont très fiers de la capitaine que vous avez pu représenter.
41:03C'est aussi ça,
41:05s'exprimer, prendre position ?
41:07Je pense, en tout cas, moi c'est ma manière
41:09de voir le capitana dans une équipe,
41:11c'est prendre soin de tout le monde
41:13et aussi porter l'opinion collective
41:15donc ça me tient à cœur.
41:17En tout cas, je le fais aussi dans ma vie de femme.
41:19Cet engagement politique, il se fait
41:21aussi autour de la place des femmes
41:23dans la société et donc dans le sport.
41:25La fédération de Hande est l'une des plus engagées
41:27sur l'égalité femmes-hommes.
41:29Est-ce que vous, vous voyez vraiment une évolution
41:31dans le monde du sport ?
41:33Dans le monde du sport en général ou par rapport à notre fédé ?
41:35Oui, alors vous, votre fédé, il y a beaucoup de progrès
41:37qui ont été faits. Oui, il y a énormément de progrès
41:39donc c'est vrai que pour le coup j'ai peut-être...
41:41Une fédé particulière ?
41:43Oui, très fière de voir qu'on arrive
41:45à être ce sport.
41:47On n'est pas un très grand sport non plus,
41:49on se développe mais on se démarque aussi.
41:51Notamment en France ?
41:53Oui, c'est vrai, de plus en plus mais on a quand même
41:55du chemin même si on performe.
41:57Nous, on n'est pas forcément énormément diffusés
41:59non plus, mis en avant non plus
42:01mais c'est vrai que
42:03de pouvoir avoir une fédé qui fait de si belles choses
42:05aussi en termes de société,
42:07ça nous rend fiers et je pense
42:09que ça peut nous aider aussi à nous développer.
42:11C'est important d'avoir des sportives
42:13comme Estelle
42:15et Enzéminco qui, quelque part,
42:17montrent la voie un petit peu à toutes les jeunes filles
42:19mais à tout le monde et notamment sur l'expression.
42:21Oui, absolument parce que...
42:23Je crois qu'on est tous très contentes
42:25que vous soyez là. Oui, absolument parce que
42:27Estelle mais d'autres
42:29athlètes françaises
42:31montrent l'exemple et il y a
42:33des petites filles qui s'identifient
42:35et qui se disent je pourrais faire du hand,
42:37je pourrais faire du judo, je pourrais faire du foot
42:39et ça passe par là en fait. C'est vrai qu'il y a
42:41peut-être 15 ou 20 ans, on n'avait pas
42:43énormément de femmes athlètes
42:45médiatisées. En tout cas, elles étaient moins médiatisées.
42:47Voilà, exactement. Et donc,
42:49elles ne pouvaient pas se montrer et dire
42:51je performe, je gagne des titres,
42:53je gagne des médailles et vous aussi c'est possible
42:55parce que moi je viens de
42:57cette région ou de ce club-là
42:59et j'ai franchi les étapes et donc c'est encore
43:01ça qui manque même si on a fait énormément
43:03de progrès et je pense que dès maintenant
43:05avec en plus les Jeux en France
43:07les clubs se remplissent
43:09de petites filles et qui vont
43:11après être peut-être un jour athlètes
43:13au plus haut niveau. Parmi
43:15vos autres combats, il y a
43:17tout ce qui concerne les femmes
43:19je précise
43:21la Fédération Française de Gymnastique
43:23elle a enfin autorisé le port du short
43:25pour les gymnastes femmes.
43:27Ça va changer clairement la vie de certaines
43:29gymnastes, notamment en période
43:31de règle. C'est quelque chose auquel
43:33vous êtes très sensible.
43:35Oui, c'est un sujet aussi sur lequel
43:37je me suis...
43:39enfin j'ai parlé
43:41parce que
43:43je sentais qu'il y avait
43:45un tabou autour de ce
43:47démenstruation et que pour le coup
43:49personne n'en parlait et moi je me suis retrouvée à en parler
43:51au détour d'une sollicitation pour
43:53une association qui lutte contre la
43:55précarité menstruelle qui s'appelle Règle Élémentaire
43:57et en fait finalement après avoir
43:59écrit cet article, j'ai eu
44:01énormément de retours, je me suis rendue compte que
44:03personne n'en parlait et ce qui est
44:05plutôt fou parce que c'est nos quotidiens
44:07d'athlètes, nos quotidiens de
44:09femmes aussi et que notamment
44:11dans le sport on cherche en permanence la performance
44:13et finalement on ne se pose pas la
44:15question de se dire qu'il y a des dérèglements
44:17hormonaux qui touchent la moitié des
44:19athlètes donc les femmes au quotidien
44:21et qu'on ne sait pas encore bien
44:23les évaluer et ne serait-ce qu'en parler
44:25donc voilà c'est un sujet
44:27important pour moi et important pour
44:29le sport, le développement du sport féminin.
44:31Vous êtes également entrepreneuse
44:33parmi toutes vos casquettes, vous avez
44:35fondé de Vbox, c'est une boîte de produits
44:37de beauté et d'hygiène
44:39où l'on ne retrouve que des marques créées par
44:41les femmes et pour les femmes, non pour
44:43les femmes et pour les hommes. Non pas forcément
44:45mais c'est vrai que c'est un projet entrepreneurial
44:47que j'avais commencé il y a quelques années et que j'ai mis en
44:49pause maintenant pour me concentrer sur
44:51d'autres projets mais
44:53l'idée c'était, toujours cet esprit
44:55de sororité
44:57et l'idée c'était de mettre en avant et de promouvoir
44:59l'entreprenariat féminin donc de mettre
45:01dans ces boîtes que des produits qui étaient issus
45:03Il n'y a que 24h dans vos journées ou il y a
45:05beaucoup plus que ça parce que entre
45:07l'entreprenariat, la femme engagée
45:09que vous êtes et l'athlète de haut niveau
45:11ça fait beaucoup de choses justement
45:13l'athlète c'est quoi ses prochaines
45:15échéances ?
45:17Alors pour moi ça va
45:19être un petit peu de repos là déjà de cette
45:21semaine parce que je vais supporter
45:23fièrement l'équipe de France du handball qui joue ce soir
45:25d'ailleurs mais
45:27je suis en vacances, j'ai été mise
45:29au repos et je vais
45:31préparer le quart de finale de la Ligue des
45:33Champions avec mon club hongrois
45:35de Dior, Audi et Eto'o
45:37donc tout un programme
45:39On va rester tout de suite
45:41dans le domaine du sport féminin
45:43avec la nécessaire attention
45:45que l'on doit à la pratique
45:47adolescente, c'est une pratique
45:49importante chez les jeunes filles
45:51pas assez au goût de certains
45:53c'est la belle histoire de sport etc
46:01Comment mettre les jeunes filles au sport
46:03et surtout comment garder les adolescentes
46:05dans les clubs, c'est l'un des principaux
46:07défis de la pratique sportive, à l'adolescence
46:09les jeunes filles tournent souvent
46:11le dos au sport, entre 15 et 17
46:13ans seulement 16% des jeunes
46:15filles atteignent les minima en termes
46:17d'activités physiques recommandées
46:19c'est 22% chez les garçons, les causes
46:21sont multiples, notamment l'arrivée
46:23des règles, la fatigue liée à la puberté
46:25le regard des autres et notamment le regard
46:27des garçons, est-ce que c'est un phénomène
46:29que vous avez vu dans le rang d'Estelle ?
46:31C'est vrai que cet âge là
46:33c'est l'âge pour nous un peu charnière
46:35où tu décides de faire du sport peut-être
46:37un peu plus souvent ou pas
46:39moi quand je vois tout ce que le sport
46:41m'a apporté, c'est vrai que je suis passée par là aussi
46:43forcément, les changements de mon corps
46:45le fait au sport d'être exposée
46:47avec des garçons, les premières
46:49menstruations, toutes ces choses qui
46:51je peux comprendre si t'es pas passionnée
46:53de ton sport, peuvent
46:55justement te faire tout simplement
46:57arrêter et c'est bien dommage
46:5916% ça fait quand même pas
47:01beaucoup de jeunes filles qui pratiquent vraiment ?
47:03Oui c'est sûr, ça fait pas
47:05beaucoup et en plus
47:07sans parler de sport
47:09professionnel en fait, juste de faire du sport
47:11d'y aller, je pense que
47:13les jeunes filles aiment le sport, ça c'est même plus une question
47:15mais c'est vrai que d'y aller
47:17je sais pas, parfois de partir chez soi
47:19d'y aller toute seule, moi j'ai eu la chance d'avoir
47:21des parents qui m'y amenaient, de me sentir en sécurité
47:23je pense que c'est un vrai
47:25sujet aussi et c'est vraiment important
47:27que ce genre d'initiative existe pour que
47:29les jeunes puissent aller faire du sport
47:31Thomas Dossu, c'est des chiffres qui vous choquent ?
47:33Oui, après c'est pas étonnant
47:35je pense qu'il y a aussi un volet
47:37de formation des encadrants
47:39des clubs, etc. puisqu'il y a
47:41une attention particulière
47:43à porter sur les jeunes filles qui
47:45pratiquent et sur les difficultés spécifiques
47:47qu'elles peuvent rencontrer et je pense que là-dessus
47:49aussi les collectivités en revanche peuvent apporter
47:51du soutien à la formation
47:53et je sais qu'il y a des collectivités
47:55qui conditionnent leur subvention
47:57à ce que le personnel encadrant des clubs soit
47:59formé aux violences sexuelles
48:01mais pas uniquement et donc je pense
48:03que c'est important que derrière
48:05il y ait toute la société qui se mette en marche
48:07mais ce qui est aussi important c'est d'avoir des belles incarnations
48:09et des beaux exemples à mettre en avant
48:11et peut-être diffuser un peu plus le sport féminin
48:13ce qui mettrait aussi les filles peut-être plus facilement
48:15au sport.
48:17C'est un sujet de société
48:19parce que vous avez dit 16% pour les filles, 22% pour les garçons
48:21ce n'est pas beaucoup non plus
48:23ça veut dire qu'il y a un problème déjà à l'école
48:25et là où les collectivités
48:27doivent agir, parce que les collectivités
48:29ne peuvent pas agir tout le temps
48:31et notamment moi j'ai été maire
48:33et sur le foot par exemple
48:35il y a des lois où vous ne pouvez pas agir
48:37donc il faut faire attention
48:39elles peuvent agir au niveau des équipements
48:41des écoles
48:43et surtout avoir une formation
48:45je pense des institutrices
48:47et des instituteurs
48:49sur le sport
48:51parce qu'il y a une réticence aussi à faire du sport
48:53dans les écoles
48:55ça avait été un des grands projets de Paris 2024
48:57et du héritage
48:59si vous n'incitez pas
49:01il y a beaucoup d'institutions
49:03désolé je ne veux pas stigmatiser
49:05où le sport pose un problème
49:07oui parce qu'il n'y a pas eu de formation pour eux
49:09le sport c'est une solution
49:11c'est une solution pour savoir encadrer
49:13c'est une solution pour la santé
49:15c'est une solution pour l'esprit d'équipe
49:17le sport c'est fabuleux
49:19pour une série de solutions
49:21mais pourquoi pas les mettre tout de suite
49:23dès l'école
49:25parce que si à l'école
49:27vous n'entraînez pas les enfants
49:29filles ou garçons
49:31déjà vous savez
49:33en CM2 vous avez déjà perdu
49:35beaucoup de personnes, beaucoup de gamins
49:37on va revenir sur les projets
49:39menés notamment par les collectivités locales
49:41on va revenir sur ce projet
49:43l'agence nationale du sport
49:45le partenaire de cette émission a mis en place
49:47différents dispositifs pour accompagner
49:49la pratique sportive dont vous parliez
49:51notamment à ces âges critiques
49:53et notamment le programme Team Go Girls
49:55développé en partenariat avec Nike
49:57les jeunes filles sont encouragées
49:59à bouger via une montre connectée
50:01et un programme d'activité
50:03la deuxième phase de ce dispositif a débuté
50:05en début d'année, on va prendre la direction
50:07de La Rochelle où nous attend Catherine Léonidas
50:09bonjour Catherine Léonidas
50:11vous êtes première adjointe
50:13au maire de La Rochelle en charge
50:15des affaires générales du sport et du nautisme
50:17comment se passe le déploiement
50:19de ce dispositif, est-ce que vous pouvez
50:21nous raconter de quoi il s'agit ?
50:23Oui, bonjour
50:25à toutes et tous, nous avons été
50:27sollicitées par l'agence
50:29et comme le sport
50:31au féminin est un de nos
50:33piliers de notre politique
50:35sportive et bien nous avons
50:37écouté attentivement ce que nous
50:39proposait l'ANS et nous avons décidé
50:41d'être ville pilote
50:43dans ce dispositif
50:45alors ce dispositif il faut d'abord
50:47réunir les
50:49associations sportives, il faut
50:51réunir le milieu associatif
50:53d'un quartier prioritaire
50:55puisque l'enjeu est de
50:57faire bouger et d'amener
50:59ces jeunes filles de 7 à 14 ans
51:01à avoir une pratique
51:03physique et une pratique
51:05sportive et donc on a fait
51:07un lancement
51:09la veille des vacances
51:11avec une jeune fille
51:13Diandra Tchatchouane
51:15ancienne basketeuse
51:17médaillée de bronze au jeu de Tokyo
51:19qui est venue et qui a servi de modèle
51:21et donc on a fait un lancement
51:23de tout ce dispositif
51:25qui a connu un vrai succès
51:27là on est à 72 jeunes
51:29filles inscrites sur
51:31l'application
51:33alors ils travaillent surtout sur les 7-11 ans
51:35les 12-14 c'est plus
51:37compliqué de les solliciter
51:39et comment vous les motiver ?
51:41ah
51:43alors je dois dire que pour
51:45l'école, pour une des écoles élémentaires
51:47du quartier, là on a été suivi
51:49par les enseignantes de
51:51l'école et donc quand c'est
51:53la maîtresse qui dit ça serait bien que tu ailles
51:55voir ce qui va se passer
51:57à tel endroit, c'est suivi
51:59on a une dizaine de
52:01disciplines, il y a une dizaine de clubs qui se sont
52:03engagés et on a mis aussi nos
52:05propres éducateurs territoriaux
52:07dans le circuit
52:09et donc il y a
52:1128 dates, 28 rendez-vous
52:13qui ont été donnés à ces jeunes filles, donc les jeunes filles
52:15s'inscrivent, moi je suis passée voir hier
52:17matin, c'était donc
52:19une activité gym, assez
52:21basique, parce que c'était des
52:23toutes jeunes filles qui étaient là
52:25Estelle, on
52:27Catherine Léonidas
52:29nous parlait de la présence de
52:31Diandra Tchatchoueng, est-ce que c'est important
52:33cette force de l'exemple
52:35est-ce que vous, vous le ressentez, parce que j'imagine
52:37que très souvent les jeunes filles doivent vous solliciter
52:39Oui, je le ressens, c'est vrai que
52:41alors moi je joue à l'étranger depuis longtemps, donc je suis pas
52:43vraiment présente en France sur beaucoup d'événements
52:45de ce genre, mais par contre, j'ai un
52:47camp de handball féminin que
52:49j'ai créé pour les
52:5112-15 ans, qui a lieu tous les étés
52:53depuis 5 ans, et c'est vrai que
52:55c'est des moments où je me rends vraiment
52:57compte de l'impact
52:59positif que ça peut avoir
53:01d'être représentée, et puis aussi
53:03de l'importance de créer un espace
53:05où les parents ont confiance
53:07en la structure, où les jeunes
53:09filles se sentent à l'aise d'être entre elles
53:11se sentent en sécurité, se sentent
53:13écoutées, et franchement
53:15les espaces comme ceux-là sont
53:17très importants. À Pauline Merle, il y a un vrai
53:19enjeu pour le haut niveau, le futur
53:21du haut niveau, parce qu'il va falloir trouver une
53:23héritière à Estelle, ça va pas être facile, mais...
53:25Oui, absolument. Effectivement, ça passe
53:27par ce genre de projet
53:29ça passe aussi par les clubs, les fédérations
53:31qui peuvent mettre en place aussi des choses
53:33au sein des clubs. Quand on en
53:35discute avec les fédérations, effectivement, elles disent
53:37à cet âge-là de l'adolescence, on est plus
53:39dans un aspect de compétition
53:41et donc là, on en perd, et donc c'est à nous
53:43aussi de se dire, il faut qu'on trouve
53:45des moyens que les jeunes filles, elles restent
53:47et puis si elles ont envie de faire du loisir, elles
53:49font du loisir et si elles veulent être dans la
53:51performance, c'est ok aussi.
53:53Et aussi, ce que j'aimerais rajouter, c'est que toutes les
53:55habitudes qu'elles vont prendre entre l'enfance et l'adolescence
53:57elles le garderont quand elles seront
53:59jeunes femmes, mamans, et donc ça aussi
54:01c'est hyper important parce qu'il y a plein de femmes
54:03qui, quand elles ont un enfant, elles font plus
54:05de sport parce qu'elles n'ont pas le temps, etc.
54:07Et donc ça aussi, il ne faut pas oublier l'après
54:09en fait, finalement. Merci beaucoup
54:11Catherine Léonidas pour
54:13votre éclairage. Merci à tous les quatre.
54:15Avant de nous quitter, je voulais vous montrer
54:17cette image qui fait
54:19chaud au coeur, notamment à toutes les jeunes filles
54:21qui aiment le sport avec Eugénie
54:23Le Sommer. Elle est depuis
54:25le 25 février la détentrice
54:27du record de sélection en équipe de
54:29France de football, hommes et femmes
54:31confondus. Elle a porté le maillot
54:33de l'équipe de France à 199
54:35reprises. On lui souhaite évidemment,
54:37enfin on lui souhaite, on nous souhaite de remporter
54:39l'Euro cet été avec les Bleus
54:41afin de compléter sa collection de trophées
54:43qui compte déjà 8 Ligues
54:45des champions. Merci beaucoup. Merci à tous les quatre.
54:47A très bientôt pour un nouveau numéro
54:49de Sport Etc.
54:51...
54:53...
54:55...
54:57...
54:59...
55:01Vous allez regarder Sport Etc.
55:03avec l'Agence Nationale du Sport.