🇨🇮 "Tout ce qu'on m'avait raconté sur Abobo, sur le plateau Dokui ce n'était pas vrai du tout."
Gloire Wanief est un écrivain congolais qui a quitté Pointe-Noire pour s'installer à Abidjan. Pour Brut, il nous fait visiter son quartier et nous raconte son premier jour à Babi.
Gloire Wanief est un écrivain congolais qui a quitté Pointe-Noire pour s'installer à Abidjan. Pour Brut, il nous fait visiter son quartier et nous raconte son premier jour à Babi.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Un truc très important que j'ai découvert à Abidjan, c'est la musique traditionnelle.
00:05Je ne sais pas si ça c'est une chanson des hébriés ou des baoulés, mais en tout cas j'aime beaucoup.
00:09Et tout le temps au quartier, on écoute ce genre de musique-là.
00:11Et j'ai commencé à les chercher sur YouTube, les 100.
00:14Parce qu'à force de les écouter, bah c'est resté dans ma tête et donc ça me fait danser un peu.
00:19Donc c'est vraiment ça, c'est un truc qui me plaît vraiment beaucoup.
00:22Salut Brut'Afrique, moi c'est Gloire Waniyef, écrivain.
00:26Et je vais vous parler de mon premier jour à Abidjan.
00:29Et là nous sommes au plateau d'Okuy, j'ai quitté l'aéroport et directement je suis arrivé ici.
00:34Il faisait nuit, je suis venu en taxi, mon taxi m'a déposé juste là.
00:38Et il y a un de mes amis qui est venu me chercher.
00:41Et c'est le lendemain matin en fait que j'ai vraiment pu apprécier le quartier et ce qui s'y passait.
00:50Quand je suis arrivé, en fait je ne connaissais pas.
00:52Je ne connaissais pas vraiment le quartier, je ne connaissais pas vraiment la commune, je n'étais jamais venu.
00:57Mais j'avais juste entendu parler, notamment à travers la série Ma Famille avec Kouadjou qui travaillait au port d'Aboubou.
01:05Et il y avait en fait tant de préjugés sur le quartier, que c'est un quartier malfamé, que c'est un quartier dangereux, etc.
01:11Et ce premier jour-là en fait, j'ai été choqué.
01:13Déjà de constater en fait que le quartier est très très différent, ça ne ressemble pas à ce qu'on pourrait croire.
01:17Il y a des cités, il y a des familles qui vivent ensemble, il y a même des écoles, il y a même des universités en fait dans le secteur.
01:23Et ça c'est quelque chose qui m'a un peu perturbé en fait parce que de ce qu'on m'avait dit, je ne m'attendais pas à trouver le quartier comme ça.
01:30Et en même temps ça m'a rappelé en fait le Congo parce que dans la ville d'où moi je viens, donc moi je viens de Poitnoy, le quartier d'où je viens s'appelle Mbota.
01:38Et Mbota aussi traîne à peu près cette même réputation-là, que c'est un quartier dangereux, que c'est un quartier de voyous,
01:44que les jeunes de ce quartier-là ne sont pas cultivés, etc.
01:47Et donc ça c'est quelque chose qui m'a séduit en fait, de me rendre compte que tous les clichés, tout ce qu'on m'avait raconté sur Abobo, sur le plateau de cuir en fait, que ce n'était pas vrai du tout.
01:57Je me souviens que je n'avais pas d'argent, etc. mais tous les jours, je mangeais.
02:01Et ça c'est vraiment très très exceptionnel.
02:03Voilà, je mangeais du Garba juste à côté là-bas, il y a un monsieur qui vend du Garba.
02:08Je mangeais de la loco ici.
02:09Mon souvenir culinaire surtout.
02:12Là nous sommes à Akwédo, principalement au village, donc là c'est le village Akwédo, village piétan.
02:18On a même mis une barrière pour empêcher les véhicules de passer.
02:21Ce qui m'a plu en premièrement à Akwédo, c'est en fait le côté, dirons, le village dans la ville, le côté un peu traditionnel, où les gens vivent ensemble, les gens sont en famille et ils partagent tout.
02:35Akwédo c'est totalement différent de tous les endroits où j'ai vécu.
02:38Je n'ai pas l'impression d'être un étranger, de ne pas être chez moi en fait, parce que tout ce que je vois, les dames qui vendent du pain, les dames qui vendent de la tchéké, les jeunes qui jouent au foot, tous ces petits trucs-là,
02:49le fait que les gens parlent en langue souvent, ça ressemble exactement à l'endroit où moi j'ai grandi et ça fait que je me sens à la maison ici.
02:57Donc voilà, là maintenant on est chez moi, voilà, donc c'est ici que je me cache.
03:03Un élément très important qui fait partie de mes bagages préférentiels, c'est ma bibliothèque.
03:13Et pour l'instant, je viens d'emménager, je n'ai pas encore tout installé, mais la bibliothèque vraiment c'est la première chose que j'installe.
03:19Je suis écrivain et c'est ce métier-là que je fais et qui m'a envoyé en fait à venir me chercher ici en Côte d'Ivoire.
03:27Et c'était très important pour moi, c'est toujours très important pour moi d'avoir des bouquins avec moi.
03:31Et tous ces livres que j'ai en fait, ça a du sens par rapport à qui je suis, par rapport à tout ce que je fais.
03:38Il y a Pointe-Noire, donc ma ville chérie, la plus belle ville d'Afrique centrale, je vous conseille d'aller visiter.
03:43Si vous ne partez pas visiter Pointe-Noire, à quoi sert la vie ?
03:47C'est une façon pour moi de me rappeler un peu mes valeurs.
03:50Tous les autres pays où j'ai vécu, notamment le Sénégal, la Côte d'Ivoire, je dirais que ça m'inspire un peu plus que le Congo.
03:57C'est en étant en Côte d'Ivoire que j'ai écrit mon premier ouvrage qui s'intitule « Who's that ? ».
04:01La Côte d'Ivoire m'inspire beaucoup, de par les histoires, de par les gens que j'y rencontre.
04:06Ce que le Congo m'inspire, c'est un peu plus intimiste en fait, c'est un peu comme si c'était quelque chose que je voulais garder pour moi-même.
04:14Alors qu'en fait, c'est que toutes les choses que je découvre en Côte d'Ivoire, toutes les personnes que je rencontre,
04:18toutes les informations, tout ce que j'apprends, j'ai envie de partager ça à d'autres personnes.