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00:00On a une femme qui témoigne, bonjour Hélène, merci d'être avec nous.
00:03Bonjour Brigitte, bonjour Vincent.
00:05Je réponds parfaitement à la statistique, je crois, parce qu'on est rentré dans cette réflexion à 38-40 ans, tous les deux.
00:13Donc on ne déroge pas aux règles.
00:16Oui, la vasectomie chez moi, c'est une très longue histoire, en fait, juste rapidement pour raconter.
00:22Je vous en prie, mais prenez votre temps Hélène.
00:24Donc moi, j'ai entendu parler de cette technique il y a plus de 20 ans, dans la bouche d'un ami de mes parents.
00:30Ils en ont raconté justement qu'il avait rencontré une nouvelle femme et qu'il l'aimait très fort.
00:36Il avait déjà un enfant d'un premier mariage.
00:38Et bon, quelques années après, ils ont fait un enfant avec cette femme et puis il nous a expliqué qu'il l'aimait très fort
00:46et parce qu'elle, elle avait des problèmes de contraception, des trucs comme ça, il était ok pour faire ça et que c'était sa preuve d'amour à lui.
00:52Alors moi, jeune femme que j'étais à l'époque, franchement, j'ai trouvé ça incroyable.
00:58Vraiment, vraiment, j'avais dit, ah oui, un homme peut être comme ça, il peut faire ça, c'est magnifique.
01:03Parce que voilà, il y a 20 ans, on n'en parlait pas du tout et moi, ça m'avait vraiment beaucoup marquée.
01:08Et après, du coup, j'ai fait ma vie de jeune femme, alors on a eu beaucoup de mal à faire.
01:13Donc j'étais avec mon mari depuis plus de 20 ans et on a eu beaucoup de mal à faire notre premier enfant.
01:18Donc moi, la contraception, ça a été un peu compliqué et puis quand ça s'est arrêté pour faire des enfants, ça a été doublement compliqué
01:25parce qu'à l'inverse, il a fallu prendre beaucoup d'hormones et des choses comme ça pour aider à la fertilité.
01:31Donc après nos deux enfants, parce que la deuxième, bien sûr, est arrivée hyper facilement, c'est bizarre, comme la machine ne saurait pas.
01:39Après notre deuxième enfant, du coup, il a fallu que je pense à une contraception.
01:45Et là, je n'ai pas du tout, du tout voulu reprendre des pilules ou quoi que ce soit pour les hormones, c'était vraiment impossible à envisager.
01:54Donc j'ai essayé l'option stérilé cuivre, que j'ai vraiment très, très mal accepté.
02:01Ça n'a pas été concluant du tout, mon corps ne l'a pas du tout supporté.
02:06Et du coup, on a passé quelques années avec pas de contraception du tout et en faisant très attention,
02:10parce que le gynéco nous avait dit, faites gaffe, la machine est lancée, vous ne l'arrêtez plus, donc on savait très bien qu'on prenait des risques.
02:19Et du coup, très rapidement est arrivée cette question-là et c'est devenu tout naturellement.
02:23Oui, parce qu'il est important quand même de rappeler que lorsqu'il faut faire vraiment très attention sans contraception, si ce n'est le préservatif,
02:30je suppose quand même, le risque d'être enceinte est assez fort.
02:36Énorme, d'ailleurs au Canada, on les appelle « daddy ».
02:39Les gars qui pratiquent ce type de contraception, ce n'est pas par hasard, on les appelle « daddy » parce qu'on connaît le taux d'échec.
02:46« Daddy » ça veut dire père, on comprenne bien le jeu de mots.
02:52Et donc, c'est vous qui en avez parlé à votre mari ou c'est lui qui...
02:56Non, je pense qu'on en avait déjà parlé même avant d'avoir des enfants.
03:00Ça faisait partie un peu de la suite logique de notre vie et de ce plan de contraception, entre guillemets.
03:06C'est que pour lui, c'était OK, c'est le principe.
03:09Et puis voilà, quand on a eu nos deux enfants et qu'on était tous les deux d'accord pour dire qu'on n'en voulait plus,
03:14ça a été très naturel pour lui de dire oui, on va y réfléchir parce qu'on ne l'a pas fait tout de suite après notre deuxième enfant.
03:21Mais voilà, quelques années après, à l'approche des 40 ans, on s'est dit que ça peut être le bon moment.
03:26Et juste ce que je voulais ajouter aussi, pour revenir sur ce que vous disiez tout à l'heure,
03:32ce qui est marrant, c'est que quand on en parle autour de nous, mon homme, c'est une star.
03:38Ça lui a fait prendre un bonus auprès des copines, pour elles, celles qui n'ont pas la chance d'avoir un mari qui peut entendre ce genre de choses.
03:50Ça c'est drôle ce que vous dites Hélène.
03:55Et est-ce que vis-à-vis des hommes, quelles sont les réactions des hommes face à un homme qui a fait une vasectomie, Hélène ou Vincent, qu'est-ce que vous diriez ?
04:05Alors, ça dépend desquels et c'est marrant parce qu'à partir du moment où on commence à dire qu'on l'a fait ou qu'on envisage de le faire ou quoi,
04:17on se rend compte qu'il y en a quand même beaucoup qui l'ont fait et qui n'en parlent pas forcément.
04:21Donc ceux qui l'ont fait déjà, bien sûr, ils sont convaincus à 200% et ceux qui ne l'ont pas encore fait, a priori, ne le feront pas.
04:29Je ne sais pas comment vous dire...
04:31C'est ça, tout à fait. Vous avez parfaitement résumé.
04:34D'ailleurs, par rapport à ça, j'ai une anecdote autour de ça, c'est l'ami d'un homme qui a fait sa vasectomie était très content,
04:44il est allé voir son épouse et elle lui a dit, écoute, s'il te plaît, ne dis pas à ma femme qu'il a fait une vasectomie et que tu es heureuse avec lui
04:52parce que je ne suis pas prêt pour la faire et je n'ai pas envie de faire la vasectomie parce qu'en fait, ça crée beaucoup de situations comme ça un peu hilarantes,
04:59voire de la jalousie parce que dans le cercle des copines, vous allez me confirmer Hélène, mais des copines, alors, ton mec a fait ça,
05:06il y a quand même un espèce de jalousie, de le mettre, ah oui, il est un génie, c'est un héros, etc.
05:12C'est vraiment un regard très intéressant, la vasectomie, lorsqu'on prononce le mot vasectomie, ce n'est jamais anodin, il y a toujours une réaction, on est pour ou contre, mais ce n'est jamais neutre.
05:21Il n'y a pas d'entre-deux.
05:22Il n'y a pas d'entre-deux, tout à fait.
05:24Oui, c'est intéressant comme quoi c'est héroïque encore aujourd'hui, ça deviendra de plus en plus, je pense, banal au fil du temps.
05:34Au Québec, ce n'est plus du tout un héros, parce qu'ils disent, un héros, écoute, trace d'accouchement, voix basse, la césarienne, le tour des couches,
05:43et là, on ne dit jamais qu'une nana va être une héroïne.
05:45Le mec qui fait la vasectomie pendant 5 minutes, une semaine, sans éjaculer de la cryotérapie, c'est un héros, et une nana qui se paye tout ça, voilà.
05:52Donc je pense qu'il faut quand même remettre les choses dans une perspective un peu plus égalitaire, on va dire.
05:56Oui, mais on est quand même encore dans un pays latin, en France.
06:00Ça avance, ça avance.
06:01Ça bouge, oui, ça bouge beaucoup, mais il y a encore quelques réminiscences.
06:08C'est un peu pareil, je trouvais, au moment de notre parcours PMA, enfin avant de rentrer dans ce parcours-là, tous les examens qu'on fait, etc.,
06:18je trouvais que les examens pour les femmes étaient hyper intrusifs, très vite, on cherche énormément de choses chez la femme,
06:25avant de se poser la question même de faire un spermogramme sur mes petits-enfants.
06:29Je confirme, c'est encore qu'après un parcours PMA en échec, on voit les gens après, et non pas avant, avant de rentrer en PMA,
06:39et parfois on a des diagnostics qu'on n'a plus.
06:42Il y a une époque, de toute façon, on aurait pu dire une femme qui ne pouvait pas être enceinte, alors que c'était parfois l'homme qui...
06:48Exact, c'est ça.
06:49On a des exemples dans l'histoire.
06:51Mais on avance, soyons positifs.
06:55Merci beaucoup Hélène de ce témoignage très positif, et puis dans un instant, on va continuer évidemment avec vous sur Sud Radio.