Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?...
▪️ Instagram : / sudradioofficiel
▪️ Twitter : / sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : • 😤 Bercoff dans tous ses états
##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-03-10##
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?...
▪️ Instagram : / sudradioofficiel
▪️ Twitter : / sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : • 😤 Bercoff dans tous ses états
##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-03-10##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00:30C'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie, c'est la vie,
00:01:00beaucoup de heil dans cette manifestation féministe, mais quel heil, et bien des heils très sélectifs,
00:01:07vous allez voir, et la veille, heil mais aussi intifada, alors intifada ça se dit une intifada
00:01:13ou un intifada, c'est féminin ou pas, on va en parler et puis évidemment ensuite, ensuite et bien
00:01:19on va parler de ce qui se passe en Syrie, de l'espèce de massacre d'halawites et de chrétiens
00:01:25par le nouveau régime que l'on nous disait très modéré, attention d'ailleurs Jean-Noël Barraud et
00:01:31Annalena Babcock, la ministre intergénérale allemande étaient allées saluer cette modération,
00:01:37et bien demi-tué homme, femme et enfant depuis quelques jours, c'est intéressant comme modération,
00:01:43on va éventuellement, et non c'est pas éventuellement, mais sûrement en parler, et puis après quelques
00:01:50perles etc, nous allons recevoir Hugues Réner pour un concert en hommage et au profit des
00:01:57orphelins de la police, ça va se passer ce samedi à Paris à l'église Saint-Sulpice, et enfin un
00:02:06livre sur un mal du siècle, plus qu'un mal du siècle, une épidémie du siècle, sinon une pandémie,
00:02:12le burn-out, tout de suite, et nous le burn-out, nous ne l'avons pas parce que nous n'avons pas les
00:02:17moyens de l'avoir, je n'aime pas la blanquette de veau, je n'aime pas la blanquette de veau,
00:02:32Sud Radio Bercov dans tous ses états, ben écoutez je suis pas le seul, et de moins en moins, je suis
00:02:40loin d'être le seul dans tous mes états, juste j'avais envie de dire les roumains parlent au
00:02:44français, vous savez ce qui se passe en Roumanie, c'est très intéressant, on va en parler longuement
00:02:48dans les prochaines émissions demain, ou après demain, mais il y a eu quelque chose d'intéressant,
00:02:53ben là il y a eu des élections en Roumanie, elles ont été annulées, il y avait un certain candidat
00:02:57qui s'appelle Kaline Georgescu, qui effectivement est arrivé en premier, mais il fallait annuler,
00:03:03donc il se représente, il dépose ses bulletins, et sa candidature a été rejetée définitivement
00:03:11dimanche par la commission électorale, alors là c'est intéressant, nous sommes en Europe,
00:03:15patrie de la démocratie, des droits de l'homme, de l'Habeas corpus, de la déclaration liberté,
00:03:20égalité, fraternité, pour tout le monde, sauf, sauf, sauf pour ceux qui ne conviennent pas à la
00:03:26politique dominante, alors c'est très intéressant, donc il était arrivé Kaline Georgescu en tête au
00:03:33scrutin de novembre, il a été annulé, parce qu'il y a eu des soupçons d'ingérence russe, alors il y a
00:03:39des perquisitions, etc. Mais il y a quelque chose qui est la constitution roumaine, on a regardé ça,
00:03:47article 53, l'exercice du droit ne peut être restreint que par la loi adoptée par le parlement,
00:03:53or le bureau électoral central, ni l'accord constitutionnel ne peuvent réduire un droit
00:03:59pour des raisons qui ne sont pas prévues par la loi, et bien non, pas de problème, il y a
00:04:05effectivement ce Kaline Georgescu, ce Pelé Segalodou, nous vient tout le mal, moi je n'en sais rien s'il
00:04:11est effectivement bien, mauvais, pas bien du tout, mais enfin écoutez, c'est une, je croyais qu'on
00:04:16était en démocratie, et que tout candidat a le droit de se présenter, et bien pas du tout, pas du tout,
00:04:21ce sont sûrement les nouvelles règles, en attendant les Roumains manifestent par centaines de milliers,
00:04:27voilà, alors on espère vraiment que ce ne sera pas une espèce de loi, vous voyez, qui va s'instaurer
00:04:34en Europe, ou si vous n'êtes pas dans le bon côté, si vous n'êtes pas du bon côté du manche, et bien
00:04:40ça va être très difficile de se présenter, évidemment tout ça au nom de la démocratie, bien sûr, à tout de suite !
00:04:47Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le fait du jour !
00:04:51Depuis les années 80, les femmes sont désormais à temps plein, finies les revendications, ce qu'elles ont voulu, maintenant elles l'ont, ce sont toutes des femmes accomplies !
00:05:02Ces femmes des années 2010, après ces femmes des années 80, Michel Sarnou, alors effectivement, vous vous rappelez, hier samedi, pardon,
00:05:10samedi, c'était la manifestation, la journée internationale pour les droits des femmes, dans le monde entier, on célébrait les droits des femmes,
00:05:17et c'est tout à fait légitime et justice, mais évidemment en France en général, et en particulier à Paris, ça ne se passe pas toujours de la même façon,
00:05:25alors d'abord, vendredi soir, il y avait une manifestation féministe, et pourquoi pas, et c'est très bien, et puis on a entendu les slogans un peu intifadesques, c'est intéressant, écoutez !
00:05:42Intifada, intifada, la première, la deuxième, la troisième intifada, nous sommes tous des palestiniennes, la première, la deuxième, la troisième intifada, nous sommes tous des palestiniennes !
00:06:01Voilà, nous sommes tous des palestiniennes, effectivement, intifada, intifada, pourquoi pas, mais est-ce que c'est vraiment le problème, c'était vraiment pour marquer la journée des femmes,
00:06:14ou la veille de la journée des femmes, parce que moi je veux bien qu'on crie intifada, intifada, mais on pourrait peut-être crier, si on est féministe, Afghanistan, Afghanistan, non peut-être,
00:06:24ou Iran, Iran, ou autre, je veux dire que ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est toujours, comme en Roumanie, pour tout à fait d'autres raisons, il y a les bonnes victimes et les mauvaises victimes,
00:06:36il y a les bons bourreaux et les mauvais bourreaux, on accepte cela, on n'accepte pas ceci, en fonction de cette merveilleuse idéologie binaire, le camp du bien et le camp du mal, et qui choisit ça ?
00:06:48Eh bien, voilà ce qui se passe, et le lendemain, donc samedi, grosse manifestation, des dizaines de milliers de femmes dans les rues de Paris, et notamment, et notamment, les fémenes,
00:06:58alors les fémenes, vous savez, elles se caractérisent par le fait qu'elles manifestent torse nue, et donc là, elles étaient un certain nombre, et avec des pins, n'est-ce pas, sur leur torse,
00:07:12drapeau américain, ou autre, etc., et voici ce qu'on a entendu, comme une espèce de profession de foi, écoutez bien, c'est intéressant.
00:07:21Aïe Donald Trump ! Aïe Vladimir Poutine ! Aïe Elon Musk ! Aïe Victor Obama ! Aïe Georgia Melanie ! Aïe Marine Le Pen !
00:07:50Voilà, donc, manifestation féministe, avec des tas de gens, et tout à coup, eh bien, au mai, il y a 5 nazis, voyez, il y a 5 nazis, voilà, 6 nazis, pardon,
00:08:03Donald Trump, Vladimir Poutine, Elon Musk, Victor Orban, Georgia Melanie et Marine Le Pen, voilà.
00:08:11Donc, voilà, on a désigné ceux qui étaient vraiment responsables de ce qui se passe pour la maltraitance, peut-être des femmes dans le monde entier, peut-être la misogynie et autre chose, oui.
00:08:25Là aussi, c'est intéressant, ni l'Iran, ni l'Afghanistan, ni tout ce qui passe au Moyen-Orient, ni ailleurs en Afrique ou ailleurs, non, non, non, non,
00:08:35ni tel ou tel ou tel ou tel qui, non seulement, méprise les femmes, mais les réduit à l'état d'animal ou d'animaux, non, non, non, non, il y a Trump, Poutine, Musk, Orban, Melanie et Marine Le Pen.
00:08:47Mais, il y a eu pire que cela, il y a eu quand même pire que cela, il y a eu des femmes, des femmes, qui ont été mises à l'écart.
00:08:54Effectivement, elles voulaient manifester, elles voulaient manifester, participer à la manifestation, et bien, non.
00:09:01Notamment, par exemple, le collectif Nemesis, que l'on connaît bien, qu'on a reçu ici. Bonjour, Annalise Maréchal.
00:09:07Bonjour.
00:09:09Alors, Annalise Maréchal, qu'est-ce qui s'est passé ? Donc, vous vouliez participer à la manifestation de samedi, et en fait, vous n'avez pas pu le faire.
00:09:17Alors, si on a pu le faire, on a attendu pendant 4 heures dans un square, proche de la République.
00:09:23Oui.
00:09:24On a attendu pendant 4 heures, parce qu'en fait, les forces de l'ordre ont barricadé le square, pour notre sécurité.
00:09:29Pour votre sécurité, c'est-à-dire, vous avez attendu pendant 4 heures, parce que la police devait vous protéger, étant donné ce qui pouvait se passer, c'est ça ?
00:09:37Exactement, en fait, il y a eu plusieurs antifascistes et militants d'extrême-gauche, qui voulaient clairement découdre avec nous.
00:09:43Donc, nous étions 150 militants du collectif Nemesis, une cent-cinquante à peu près soutiens, sympathisants et mouvements amis,
00:09:52qui nous ont rejoints, donc l'UNI, la COCAR, Générations d'Amour, Rassemblement National Jeunesse.
00:09:58Donc, nous avons attendu pendant 4 heures, nous avons commencé notre manifestation, le cortège à la manifestation à 17h, il a terminé vers 20h.
00:10:06Et pendant toute la manifestation, nous avons eu d'ailleurs un cordon de sécurité autour de nous, fait par les forces de l'ordre.
00:10:16Parce que pendant toute la manifestation, dans chaque rue adjacente, il y avait au moins une dizaine d'antifascistes,
00:10:23qui étaient là pour nous insulter, nous lancer des projectiles, qui voulaient clairement venir être violents avec nous, pour une manifestation pour les droits des femmes.
00:10:36Donc, c'est assez intéressant de voir le paradoxe entre le fait de manifester pour les droits des femmes et avoir des personnes violentes en face de soi.
00:10:44Oui, c'est-à-dire que ce qui est intéressant est une manifestation internationale pour le droit des femmes,
00:10:49mais donc, il y a certaines femmes qui ont le droit de manifester et d'autres qui ne devraient pas être là.
00:10:54C'est ça, c'est une espèce de jolie misdiscrimination, qu'on appelle positive peut-être.
00:10:59Tout à fait, et en plus, au-delà du fait de ne pas vouloir nous laisser manifester,
00:11:04il y avait aussi les menaces de mort qui ont été très violentes, qui étaient taguées tout au long de notre cortège sur des murs.
00:11:11Il y a eu des menaces de mort envers Alice Cordier.
00:11:14C'était un stade sur lequel il y avait écrit « Dissoudre le collectif némésis à l'acide »,
00:11:21qui a été d'ailleurs relayé par Rima Hassan, l'eurodéputée de LFI.
00:11:26Alors, il me semble que depuis, elle l'a retiré.
00:11:29Mais voilà, en fait, c'est constamment de la violence envers nous, parce qu'ils ne sont pas d'accord avec nos idées.
00:11:34Un appel au meurtre, il y a eu aussi d'autres appels à Marseille, à Toulouse.
00:11:38Anaïs Maréchal, pourquoi ? Vous êtes antifemme, c'est ça votre problème, un némésis ?
00:11:42Ah non, non, pas du tout. Nous, en fait, nous sommes venus avec des revendications très claires pendant cette manifestation.
00:11:48Donc nous, c'est la fin de l'immigration de Marseille qui est à nos yeux un facteur clé de l'insécurité,
00:11:52mais non seulement à nos yeux, mais aussi quand on voit les statistiques et les pourcentages que donne le ministre de l'Humanité intérieure.
00:11:59Enfin, tout cela, en fait, nous, on le veut.
00:12:03On veut aussi la fixation stricte des OQTF, et en fait, tout simplement, une justice beaucoup plus ferme face aux violences faites aux femmes en France et en Europe.
00:12:10Et ça, on ne veut pas, donc, un certain nombre de gens ne veulent pas que vous puissiez l'exprimer et qu'on puisse l'entendre, c'est ça ?
00:12:17Non, non, tout à fait, tout à fait. On a eu d'ailleurs quelques débats avec certaines féministes qui nous disaient que nous étions des racistes
00:12:23parce que nous voulons que les violeurs étrangers soient dehors et que les violeurs français soient en prison.
00:12:28Ces personnes-là nous expliquent que non, il ne faut pas expulser les violeurs étrangers, mais qu'il faut qu'ils puissent être jugés et emprisonnés en France.
00:12:36Donc, emprisonnés, vous savez très bien, comme moi, que c'est ça.
00:12:38Si André Bercov, ça veut dire que c'est le contribuable qui va payer pour ces emprisonnements-là.
00:12:43Et justement, j'ai vu une réaction très intéressante d'Antoine Léaumant, qui est aussi un député LFI, par exemple,
00:12:50qui a expliqué que nous, ce que nous voulions, c'était payer un voyage aux violeurs étrangers.
00:12:56Je trouvais cette ironie très très mal placée.
00:12:59De toute façon, l'humour à géométrie variable de l'extrême gauche, c'est aussi l'employé.
00:13:03Quand on parle de violeurs étrangers, apparemment, c'est ce qu'il voulait faire.
00:13:06Et il y a eu aussi Arfilia Sousé qui s'est moquée d'Alice Cordier sur Twitter en disant
00:13:13« va manger un curly et tu grattes l'amitié ».
00:13:15Franchement, je n'arrive plus à comprendre ce type de commentaires.
00:13:19On se croirait vraiment dans une cour de récré.
00:13:21C'est du niveau « poète, poète, ferme ta boîte à camembert »
00:13:23alors que nous, on essaie vraiment de traiter des sujets sérieux avec des victimes derrière toute cette agression.
00:13:28Et nous, c'est ça qu'on voulait absolument porter.
00:13:31C'est la voix des femmes qui sont tuées par ces personnes-là pendant la manifestation du 11 mars.
00:13:36Oui, mais tout à fait Anaïs.
00:13:37En fait, ce qui se passe, c'est ça qui est terrible.
00:13:39On ne peut plus discuter, on ne peut plus parler,
00:13:42même si on n'est absolument pas d'accord avec vous ou pas d'accord avec les autres.
00:13:46Non, non, il faut vous éliminer.
00:13:48Il faut ne pas voir que vous soyez invisibles.
00:13:50C'est ça qui est quand même...
00:13:52Ça s'appelle encore de la démocratie.
00:13:54Ce n'est pas normal.
00:13:55Merci Anaïs Maréchal.
00:13:59Maud Coffler, vous aviez suivi vous-même, on en a parlé hors antenne,
00:14:04vous avez suivi une manifestation qui n'était pas une manifestation pour la journée des femmes.
00:14:08Il y a quelques mois, en novembre dernier,
00:14:10vous avez assisté à un mouvement qui n'était pas loin.
00:14:13C'était quoi ?
00:14:14C'était le 23 novembre.
00:14:15C'était une manifestation organisée par le collectif Nous Toutes,
00:14:18le collectif féministe de gauche qu'on connaît bien
00:14:21et qui prend souvent beaucoup de place dans ces manifestations féministes,
00:14:24y compris celles dont vient de parler Anaïs.
00:14:27Déjà, en novembre,
00:14:29je ne vais pas révéler les secrets à la façon dont Nemesis organise ses actions,
00:14:34mais Alice Cordier avait préparé les filles qui allaient défiler
00:14:37à d'éventuelles arrestations, des gardes à vue, etc.
00:14:40Ce qui avait souvent été le cas auparavant lors des précédentes manifestations.
00:14:45Cette fois-ci, la Bravem a sauté sur le cortège de Nemesis au moment de son arrivée,
00:14:50mais pas pour les arrêter, mais pour les encadrer déjà.
00:14:53Pour les protéger.
00:14:54Pour les protéger, il y a eu un basculement.
00:14:56Effectivement, tout au long du cortège qui a été cerné par la police
00:15:00pour leur permettre de manifester,
00:15:02des manifestantes d'ultra-gauche sont arrivées,
00:15:05ont tenté de les invectiver, de les attaquer,
00:15:07de leur lancer des projectiles.
00:15:09Ça a été ça pendant toute la manifestation.
00:15:12Là, symboliquement, c'est encore plus fort le 8 mars,
00:15:17parce que c'est la journée internationale des droits des femmes,
00:15:19et on s'aperçoit que toutes les femmes n'ont pas le même droit à la parole, visiblement.
00:15:22Oui, c'est ça.
00:15:23Et on est vraiment dans une espèce de 10 poids 10 mesures,
00:15:27je ne dirais même pas 2 poids 2 mesures,
00:15:29qui ne lasse pas d'inquiéter.
00:15:31Je crois vraiment qu'il faudrait sortir de cela,
00:15:37parce que ce n'est pas possible
00:15:39que la cause des femmes soit défendue
00:15:44par des gens qui ne trouvent rien de mieux
00:15:46qu'à décrire les grands nazis,
00:15:48les grands anti-féministes,
00:15:50les grands anti-femmes que sont Trump, Poutine,
00:15:52Musk, Orban et autres.
00:15:54Et Georgia Meloni, bien sûr,
00:15:56qui est une femme, comme par hasard.
00:15:59Voilà, on va continuer de parler de tout cela,
00:16:03tout à l'heure.
00:16:06C'est Valérie Experz.
00:16:07Les carottes sont cuites.
00:16:09Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:16:13La Syrie, qu'est-ce qui se passe en Syrie ?
00:16:16Rappelez-vous, vous avez dit,
00:16:18tout va aller pour le mieux,
00:16:20ça y est, le dictateur, certes,
00:16:22ce n'était pas un ange,
00:16:24et le moins qu'on puisse dire,
00:16:25le dictateur sanguinaire Bachar el-Assad est parti,
00:16:29il y a 3 semaines.
00:16:30Eh bien, vous allez voir, ça va se passer mieux,
00:16:33parce que maintenant, nous avons des modérés.
00:16:35Ah bon, très bien, et tout le monde était plutôt content.
00:16:38Eh bien, écoutez, qu'il y ait enfin des modérés.
00:16:42Mais alors, depuis quelques jours,
00:16:44je ne sais pas ce que veut dire cette modération,
00:16:47parce qu'on a vu des images sur les réseaux sociaux,
00:16:50des images terribles, des images horribles,
00:16:53de femmes, d'enfants, d'hommes tabassés,
00:16:56violés, en tout cas fusillés,
00:17:01et tout cela.
00:17:02On dit, là, les chiffres, évidemment,
00:17:05ne sont pas...
00:17:06Entre 1 500 et 2 000 personnes en quelques jours.
00:17:09Il y a eu des appels,
00:17:11il y a eu vraiment des gens qui ont réagi.
00:17:15Et simplement, je voudrais comparer
00:17:18ce que disait Jean-Noël Barraud
00:17:20au moment de la chute de Bachar el-Assad,
00:17:22notre ministre de la France étrangère,
00:17:24et Jean-Noël Barraud hier,
00:17:27à propos des exactions du nouveau régime
00:17:30d'El Joulani, d'Ahmad el-Shara,
00:17:32et du moment Tahrir el-Shams.
00:17:35Écoutez.
00:17:36C'est un moment historique.
00:17:38Et toutes mes pensées, depuis hier,
00:17:40vont au peuple syrien.
00:17:41En Syrie, comme en exil,
00:17:43qui retrouve enfin le parfum de la liberté.
00:17:46Comment ne pas se réjouir de la chute
00:17:48de l'un des pires dictateurs de notre époque,
00:17:50après des années, des décennies,
00:17:52d'une oppression féroce.
00:17:53C'est donc un bouleversement historique,
00:17:56et c'est la démonstration, s'il en était besoin,
00:17:58que la loi du plus fort n'est jamais
00:18:00durablement la meilleure.
00:18:02Et oui, et oui, Jean-Noël Barraud.
00:18:04La loi du plus fort, vous dites qu'elle n'est
00:18:06jamais durablement la meilleure.
00:18:08Mais on peut quand même se poser des questions.
00:18:11Car on voit bien ce qui se passe,
00:18:13et on voit bien, et ça, personne ne le nie,
00:18:16que là, ceux qui sont massacrés en ce moment,
00:18:19ce sont des alaouites et des chrétiens.
00:18:21On va en parler, d'ailleurs, Noël Barrage,
00:18:23qui sont les alaouites, qui sont les sunnites.
00:18:25Evidemment, replacés dans son contexte.
00:18:28Mais Jean-Noël Barraud, hier, fait un tweet.
00:18:31« Les exactions perpétrées contre des civils en Syrie
00:18:34sont inacceptables.
00:18:36La protection des populations doit être garantie.
00:18:38Il peut y avoir d'impunité pour les combattants de ces crimes. »
00:18:41Écoutez, ce qu'en termes peut-être feutrés,
00:18:44ces choses-là, sont dites, monsieur le ministre.
00:18:47En tout cas, il se passe ce qui se passe en Syrie,
00:18:50et nous allons en parler, effectivement,
00:18:52et de manière, avec Fabrice Balanche,
00:18:54et Benjamin Blanchard.
00:18:56Fabrice Balanche, je le rappelle, est géographe et auteur
00:18:58des « Leçons de la crise syrienne » aux éditions Dijacob,
00:19:00un livre tout à fait passionnant,
00:19:02que je vous recommande.
00:19:04Et Benjamin Blanchard, directeur général
00:19:06de SOS Chrétien d'Orient,
00:19:08qui est avec nous dans le studio,
00:19:10et que je remercie.
00:19:12Fabrice Balanche, je voulais savoir,
00:19:14au-delà, le paysage,
00:19:16pour les gens, effectivement, pour les personnes,
00:19:18la Syrie, ça fait des années,
00:19:20des années, des années,
00:19:22et qu'on a l'impression que c'est une terre promise
00:19:24et jamais tenue.
00:19:26Dites-nous, dans quel contexte,
00:19:28tout cela se passe, Fabrice Balanche ?
00:19:30Aujourd'hui,
00:19:32nous avons un pouvoir islamiste
00:19:34qui s'est mis en place
00:19:36à Damas. Il faut quand même rappeler
00:19:38qu'Hashara, alias
00:19:40Abu Muhammad al-Jolani,
00:19:42est quand même issu des rangs d'al-Qaïda.
00:19:44Il ne fallait quand même pas s'attendre
00:19:46à ce qu'un terroriste
00:19:48qui a passé 20 ans
00:19:50à faire le coup de feu contre les Américains en Irak
00:19:52et ensuite en Syrie,
00:19:54massacrant à tour de bras,
00:19:56devienne un démocrate
00:19:58en quelques semaines,
00:20:00même si un cabinet de conseil britannique
00:20:02a été financé pour lui ripolliner
00:20:04la façade et lui faire croire
00:20:06que c'était l'homme providentiel.
00:20:10Donc, aujourd'hui, cette communauté al-Aouit
00:20:12qui a été liée, évidemment, au pouvoir
00:20:14de Bachar el-Assad, puisque
00:20:16Abdelaziz el-Assad, Bachar el-Assad sont issus de cette communauté,
00:20:18donc ils ont employé
00:20:20en priorité
00:20:22les al-Aouit dans l'armée,
00:20:24dans la fonction publique,
00:20:26elles se retrouvent victimes
00:20:28de la vengeance des
00:20:30islamistes
00:20:32qui sont aujourd'hui au pouvoir.
00:20:34Alors, on peut dire que c'est une vengeance
00:20:36politique, par
00:20:38certains aspects, parce que
00:20:40vous avez évidemment des cadres de l'ancien régime,
00:20:42ceux qui n'ont pas réussi à fuir,
00:20:44en tout cas qui sont cachés dans la montagne,
00:20:46et que les forces du
00:20:48nouveau régime essaient d'attraper,
00:20:50mais c'est surtout, et avant
00:20:52tout, une guerre communautaire,
00:20:54une guerre religieuse.
00:20:56Les al-Aouit, c'est une communauté
00:20:58qui a une religion assez
00:21:00spécifique, ils croient
00:21:02à l'incarnation...
00:21:04Excusez-moi, Fabrice Balanche, est-ce que ça
00:21:06c'est quand même
00:21:08une, disons, une communauté
00:21:10mais qui relève
00:21:12du chiisme, ou pas ?
00:21:14Alors, on les classe dans le chiisme
00:21:16parce qu'ils ont,
00:21:18c'est vrai que dans l'arbre généalogique chiite,
00:21:20ils
00:21:22participent à
00:21:24cette couronne famille chiite,
00:21:26mais c'est vraiment des chiites hétérodoxes, ça n'a rien
00:21:28à voir avec les chiites
00:21:30iraniens,
00:21:32ni les chiites du Sud Liban.
00:21:34Ils croient à l'incarnation,
00:21:36ils ont une trinité,
00:21:38ils boivent de l'alcool,
00:21:40les femmes ne sont pas voilées,
00:21:42ils prient à la maison, c'est une religion
00:21:44qui est très intérieure, c'est une religion
00:21:46syncrétique, en fait, entre l'islam,
00:21:48le christianisme, et les vieilles
00:21:50philosophies antiques
00:21:52comme le zoroastrisme.
00:21:54C'est ça la religion.
00:21:56Et ils sont combien en Syrie ?
00:21:58Alors, pour les sunnites, ce sont
00:22:00des hérétiques.
00:22:02Vous avez des docteurs de l'islam
00:22:04comme Ibn Ahimya
00:22:06qui ont appelé au Moyen-Âge à leur
00:22:08éradication, et ils ont été victimes
00:22:10d'histoires, de nombreux
00:22:12massacres. Alors aujourd'hui,
00:22:14en Syrie, ils représentent à peu près,
00:22:16avant la guerre, ils étaient à peu près 10% de la population,
00:22:18soit
00:22:202 millions de personnes
00:22:22concentrées, évidemment,
00:22:24sur la côte, dans cette montagne
00:22:26à la huit, qui est en fait une montagne-refuge,
00:22:28parce que, comme toutes les minorités
00:22:30au Levant,
00:22:32que ce soit les maronites,
00:22:34que ce soit les druzes, que ce soit
00:22:36les yézidis, ils trouvaient refuge dans les montagnes
00:22:38parce que la montagne était
00:22:40une défense naturelle
00:22:42contre les persécutions
00:22:44qu'ils subissaient.
00:22:46Aujourd'hui, combien sont-ils ?
00:22:48Peut-être un peu moins de 10%,
00:22:50parce que, comme
00:22:52c'est une communauté qui avait quand même
00:22:54un niveau de développement assez élevé,
00:22:56le statut de la femme était
00:22:58bien supérieur à celui qu'on a dans le reste
00:23:00de l'islam,
00:23:02ils avaient un taux de fécondité qui était assez faible,
00:23:04c'est-à-dire 2 enfants par femme,
00:23:06comme en Occident.
00:23:08Contrairement
00:23:10aux musulmans sunnites,
00:23:12qui, eux, continuent à être
00:23:14extrêmement prolifiques.
00:23:16La guerre a fait que cette communauté
00:23:18a été saignée à blanc, parce qu'un homme sur 4
00:23:20entre 20 et 45 ans
00:23:22est mort au combat,
00:23:24la moitié sont éclopés,
00:23:26et par conséquent,
00:23:28il y a eu une chute démographique
00:23:30de la population à la huit
00:23:32par rapport à l'espèce de rouleau compresseur
00:23:34sunnite
00:23:36que nous avons en face.
00:23:38D'accord. Et alors, justement,
00:23:40aujourd'hui, avec ce qui se passe
00:23:42aujourd'hui, avec le renversement de situation,
00:23:44juste un mot, comment
00:23:46appréciez-vous, pourquoi
00:23:48notre diplomatie, et pas seulement celle de la France
00:23:50et ailleurs, mais en plus, il faut rappeler que la France
00:23:52était liée à l'extasierie, vous le savez mieux que tout le monde,
00:23:54puissance mandataire, dans les années
00:23:5635-40 et compagnie,
00:23:58pourquoi, effectivement,
00:24:00on se précipite en disant
00:24:02Ah, c'est formidable, ça y est,
00:24:04c'est un nouveau régime, il est modéré, on va le voir,
00:24:06puisque, comme vous le savez, notre ministre des Affaires étrangères
00:24:08et ainsi que la ministre des Affaires étrangères et allemande
00:24:10est allée serrer la main d'Ahmad El-Shahra
00:24:12en disant, écoutez, voilà,
00:24:14enfin la modération arrive au Proche-Orient.
00:24:16Comment expliquez-vous cette précipitation ?
00:24:18Et qu'il n'est pas seulement
00:24:20valable pour ce qui se passe aujourd'hui ?
00:24:22Une grande naïveté,
00:24:24un manque de prudence
00:24:26par rapport
00:24:28à ce nouveau régime, alors certes,
00:24:30je suis heureux de voir Bachar el-Assad s'effondrer,
00:24:32il faut rappeler que la France, depuis 2011,
00:24:34était à l'avant-garde de l'opposition
00:24:36contre Bachar el-Assad,
00:24:38voyait d'un très bon oeil
00:24:40les islamistes au pouvoir, en se disant
00:24:42Oh, ce sont des islamistes,
00:24:44c'est des djihadistes, mais une fois au pouvoir,
00:24:46ils vont se déradicaliser,
00:24:48ils vont se modérer,
00:24:50et donc, c'est exactement le même argumentaire
00:24:52qu'on avait en 2011-2012,
00:24:54quand on avait arrivé, les frères musulmans,
00:24:56au pouvoir en Tunisie, en Egypte,
00:24:58on a vu une opposition
00:25:00islamiste monter en puissance
00:25:02en Syrie,
00:25:04et bien, c'est ce même narratif,
00:25:06aujourd'hui, qu'on utilise,
00:25:08espérant
00:25:10qu'au pouvoir,
00:25:12Hachara va se déradicaliser.
00:25:14J'ai entendu des choses absolument
00:25:16incroyables dans les médias français,
00:25:18une émission
00:25:20du soir sur le service public
00:25:22où un journaliste disait que
00:25:24Hachara était en train de se déradicaliser
00:25:26Oh !
00:25:28Comment peut-on
00:25:30dire des bêtises pareilles ?
00:25:34En fait,
00:25:36ce qui se passe aussi, c'est que
00:25:38beaucoup de politiciens
00:25:40français projettent sur la Syrie
00:25:42si vous voulez, des fantasmes
00:25:44français.
00:25:46Au début de la crise syrienne,
00:25:48on ne parlait pas de communautarisme
00:25:50en Syrie. Lorsque je disais, attention, il y a un problème communautaire,
00:25:52les Alaouites, les sunnites, etc.
00:25:54Il ne fallait surtout pas en parler.
00:25:56Parce que,
00:25:58retour de bâton, ça nous a obligés
00:26:00à reconnaître le problème communautaire
00:26:02que nous avons également en France.
00:26:04Et dont nous ne voulons surtout pas parler,
00:26:06dont certains ne veulent surtout pas évoquer.
00:26:08Aujourd'hui,
00:26:10on peut en parler
00:26:12puisqu'il y a eu la loi sur le séparatisme
00:26:14et la reconnaissance de ce danger
00:26:16qu'est le communautarisme
00:26:18islamique en France.
00:26:20Mais maintenant, on nous projette sur la Syrie
00:26:22pour vivre ensemble.
00:26:24Oui, c'est ça.
00:26:26Al-Shara va nous apporter
00:26:28le vivre ensemble.
00:26:30Et on voit les manifestations du vivre ensemble aujourd'hui.
00:26:32Merci Fabrice Balanche.
00:26:34On reparlera de tout cela.
00:26:36Je rappelle votre livre
00:26:38Les leçons de la crise syrienne.
00:26:40Elles n'ont pas pris une ride
00:26:42et lisez ce livre.
00:26:44Benjamin Blanchard,
00:26:46on n'en a pas parlé avec Fabrice Balanche
00:26:48mais on aurait pu évidemment.
00:26:50Restez avec nous Fabrice Balanche d'ailleurs.
00:26:52Si vous voulez bien,
00:26:54vous êtes, je rappelle,
00:26:56directeur général de SOS chrétien d'Orient.
00:26:58D'ailleurs, je vous le dis,
00:27:00nous étions allés ensemble en Syrie
00:27:02à deux reprises pour voir ce qui s'y passait.
00:27:04Et aujourd'hui alors,
00:27:06dites-moi ce qu'on entend parce qu'il y a eu
00:27:08des appels d'une des
00:27:10religieuses supérieures de Maaloula.
00:27:12Ah, Akara.
00:27:14Non, pas Akara, oui c'est ça.
00:27:16C'était l'erreur dans le tweet de François Fillon.
00:27:18François Fillon qui avait dit ce tweet.
00:27:20Alors, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
00:27:22Parce que vous avez des gens de SOS chrétien d'Orient.
00:27:24Oui, tout à fait. Nous avons des équipes qui sont
00:27:26basées à Damas, la capitale,
00:27:28et également à Homs et à Alep.
00:27:30La situation est assez différente selon les villes.
00:27:32Depuis trois mois, il faut le dire,
00:27:34en tout cas là où nous sommes présents, c'est à Homs
00:27:36que c'est le plus difficile.
00:27:38Et nous voyons à Homs qu'il y a des exactions
00:27:40qui sont commises contre les civils
00:27:42depuis des mois en fait, depuis la Révolution.
00:27:44Et notamment, principalement contre les Alaouites.
00:27:46Donc en fait, c'est...
00:27:48Alors à chaque fois, le gouvernement d'Ahmed Al-Shara
00:27:50dit, non mais il faut punir
00:27:52les gens, ce n'est pas bien, etc.
00:27:54Mais il n'empêche que
00:27:56soit on les laisse faire, soit ils n'arrivent pas à maintenir
00:27:58l'ordre, à contrôler
00:28:00le pays. Mais il n'empêche que
00:28:02il y a eu des exactions contre les civils,
00:28:04notamment les Alaouites, n'ont pas cessé pendant
00:28:06ces trois mois. Et c'est pour ça,
00:28:08c'est à mon avis une des causes principales de l'insurrection
00:28:10qui a éclaté jeudi soir
00:28:12sur la côte, dans les montagnes
00:28:14des Alaouites et également sur les villes.
00:28:16Réaction des Alaouites et donc
00:28:18réaction encore plus
00:28:20dure des autorités.
00:28:22C'était une réaction, cette insurrection
00:28:24n'a jamais proclamé vouloir le retour
00:28:26de Bachar Al-Assad. Effectivement, c'est sûrement
00:28:28des cadres de l'ancien
00:28:30gouvernement, etc. Mais
00:28:32actuellement, je n'ai pas entendu de Syriens
00:28:34qui attendent le retour de
00:28:36Bachar Al-Assad. Ce n'est pas trop au programme,
00:28:38parce qu'il n'est pas très populaire,
00:28:40même chez ses anciens partisans.
00:28:42Bachar, on a entendu plus d'une fois, pas seulement
00:28:44cette mère supérieure et beaucoup d'autres
00:28:46qui disent, attention, les chrétiens.
00:28:48Alors que oui, des chrétiens, parce qu'il n'y a pas que les Alaouites,
00:28:50apparemment, qui sont visés.
00:28:52Oui, il y a eu plusieurs morts, notamment il y a eu une famille
00:28:54je crois, des Arméniens,
00:28:56des Syro-Arméniens. Il y a eu
00:28:58un monsieur âgé qui était le père
00:29:00d'un prêtre. Donc tout ça, on voit bien que ce ne sont pas des combattants.
00:29:02Le père du prêtre,
00:29:04il avait l'air d'être
00:29:06au moins 70 ans.
00:29:08Ce n'était pas un combattant.
00:29:10Ça montre bien qu'il y a beaucoup de civils qui ont été tués.
00:29:12Après, je ne crois pas que les...
00:29:14Là, il n'y a pas eu
00:29:16un mouvement massif
00:29:18contre les chrétiens.
00:29:20Ça a plutôt été des victimes collatérales.
00:29:22Mais le problème de fond,
00:29:24il est que pendant 10 ans, 13 ans,
00:29:26les combattants d'HTC
00:29:28et des autres mouvements qui ont pris
00:29:30le pouvoir,
00:29:32c'était des djihadistes, c'était des islamistes.
00:29:34Et pour les motiver, le programme politique,
00:29:36c'était quoi ? C'était d'instaurer une république islamique,
00:29:38un califat. Et maintenant,
00:29:40qu'entend-il dans les discours
00:29:42de M. El-Shara ? Quelque chose de tout autre.
00:29:44Je ne suis pas là pour préjuger s'il est
00:29:46de bonne foi ou de mauvaise foi, je n'en sais rien.
00:29:48Mais en tout cas, il y a quand même un hiatus
00:29:50entre son discours
00:29:52et ce qu'il aura été vendu pendant 10 ans.
00:29:54Quand bien même
00:29:56lui deviendrait pragmatique et intelligent
00:29:58et avisé, je ne suis pas sûr
00:30:00que les 60 000 derrière soient capables
00:30:02de suivre. Et le résultat,
00:30:04c'est ce qui s'est passé ces derniers jours.
00:30:06Fabrice Balanche, vous pensez que
00:30:08effectivement, El-Shara
00:30:10peut effectivement changer
00:30:12à la fois de mental
00:30:14et de langage. En tout cas, changer de langage,
00:30:16il a essayé.
00:30:18Et que ce sont effectivement
00:30:20parce que le Harakat Tahrir al-Sham
00:30:22et tout ça, on sait,
00:30:24c'est des djihadistes. Vous pensez que là,
00:30:26c'est quelque chose qui est
00:30:28au niveau de la communication extérieure
00:30:30où véritablement, il peut y avoir
00:30:32un changement, à votre avis ?
00:30:34Non, c'est de la communication extérieure.
00:30:36L'objectif de Shara, quand il a pris
00:30:38le pouvoir, c'était d'obtenir et lever des sanctions.
00:30:40Notamment des sanctions américaines
00:30:42parce que sans cela, il ne peut pas avoir
00:30:44une aide substantielle en provenance
00:30:46des pays du Golfe, notamment du Qatar
00:30:48qui était prêt à le soutenir.
00:30:50Or, s'il veut unifier
00:30:52les différentes factions islamistes
00:30:54autour de lui, il a besoin d'argent.
00:30:56Donc, il a fallu qu'il
00:30:58adopte ce ton, ce discours
00:31:00qu'il retienne la vengeance,
00:31:02les exactions
00:31:04de ses troupes. Alors aujourd'hui,
00:31:06évidemment, ils se sont libérés.
00:31:08Moi, je pense que Shara,
00:31:10il est le responsable. Tout ça
00:31:12a été organisé depuis
00:31:14Damas. Souvenez-vous des
00:31:16massacres contre les Arméniens,
00:31:18contre les Assyriens, sous l'Empire Ottoman
00:31:20à l'époque d'Abdoulhamid.
00:31:22C'était planifié par le pouvoir.
00:31:24Il lançait des supplétifs,
00:31:26pas forcément l'armée ottomane,
00:31:28contre, comment dire,
00:31:30les chrétiens.
00:31:32Et ensuite, vis-à-vis de l'Occident,
00:31:34on affirmait la même chose,
00:31:36que les culpables allaient être poursuivis, etc.
00:31:38C'est exactement la même chose
00:31:40qui se produit aujourd'hui en Syrie.
00:31:44Il faut noter que
00:31:46ça n'a pas commencé
00:31:48jeudi, comme tout le monde le répète,
00:31:50suite à une insurrection
00:31:52à la Ouïte. Ça a commencé
00:31:54dès mardi, 4 mars.
00:31:56J'ai des amis à l'attaqué qui m'ont appelé.
00:31:58Leur quartier a été cerné
00:32:00par les troupes d'Ashara.
00:32:02Ils les ont attaqués à l'arme lourde.
00:32:04J'ai entendu des détonations.
00:32:06C'était assez impressionnant.
00:32:08Ils ont traité de chiens,
00:32:10de porcs.
00:32:12Ils ont mitraillé les façades.
00:32:14Il y a des civils qui ont été tués.
00:32:16Des pick-ups sont sortis avec des cadavres
00:32:18du quartier de Datour à l'attaqué.
00:32:20Le mercredi, ils ont attaqué un village
00:32:22à la Ouïte, dans la montagne,
00:32:24qui est un haut lieu de la spiritualité à la Ouïte.
00:32:26C'est un lieu de pèlerinage.
00:32:28C'est exactement ça que
00:32:30veulent détruire
00:32:32les djihadistes.
00:32:34Tous ces symboles de la religion à la Ouïte
00:32:36qu'ils excècrent.
00:32:38Les colonnes
00:32:40de djihadistes
00:32:42ont convergé vers la côte.
00:32:44C'est à ce moment-là
00:32:46qu'ils sont tombés dans les embuscades.
00:32:48Imaginez bien la réaction des cadres
00:32:50de l'Ancien Régime, bien sûr,
00:32:52mais de n'importe quel villageois à la Ouïte
00:32:54qui voit arriver ces pick-ups
00:32:56comme le faisait Daesh
00:32:58quand ils arrivaient dans les villages.
00:33:00Et là,
00:33:02ils se sont battus.
00:33:04Et ça a été le prétexte
00:33:06pour ces massacres de masse.
00:33:08Alors, justement,
00:33:10Benjamin Blanchard,
00:33:12si jamais,
00:33:14espérons jamais le pire,
00:33:16mais si jamais
00:33:18ça s'aggrave, qu'est-ce que vous allez faire
00:33:20avec vos envoyés,
00:33:22qui travaillent, et on sait comment ils travaillent
00:33:24et avec quelle efficacité,
00:33:26vos bénévoles,
00:33:28toutes les gens qui travaillent
00:33:30avec vous, SOS Chrétien d'Orient,
00:33:32à tout point de vue, du point de vue des écoles,
00:33:34du point de vue de ce qu'ils amènent, etc.
00:33:36Qu'est-ce que vous allez faire ?
00:33:38Vous suivez la situation, bien sûr, de près ?
00:33:40Je précise que les volontaires
00:33:42internationaux, donc français majoritairement,
00:33:44on les a enlevés une semaine
00:33:46avant la Révolution, en fait, dès que
00:33:48ça a commencé à chauffer.
00:33:50On les a envoyés au Liban, parce que dès que ça a commencé à chauffer,
00:33:52on a compris que c'était terminé,
00:33:54que le gouvernement allait tomber,
00:33:56et donc, le 30 novembre,
00:33:58on a enlevé tous les volontaires français.
00:34:00Par contre, on a bien sûr
00:34:02nos équipes sur place qui sont syriens,
00:34:04et puis il y a un français aussi qui est responsable.
00:34:06Pour l'instant, ils sont sur place
00:34:08et on fait très attention
00:34:10à leur sécurité.
00:34:12On a des centres culturels,
00:34:14avec notamment des cours de musique,
00:34:16donc on sait que, d'un point de vue d'un islam
00:34:18sunnite très rigoriste,
00:34:20ça pourrait poser problème. Pour l'instant, ils sont
00:34:22ouverts, ça fonctionne. Là, je crois
00:34:24qu'aujourd'hui, il me semble
00:34:26qu'on a demandé aux élèves de rester chez eux
00:34:28et aux équipes d'être en télétravail,
00:34:30parce que la situation est trop
00:34:32incertaine. Mais évidemment,
00:34:34on suit au jour le jour,
00:34:36et leur sécurité est notre préoccupation
00:34:38principale. Bien sûr.
00:34:40Écoutez, je vous remercie, on va tous suivre cela,
00:34:42bien sûr, parce que, espérons que
00:34:44ça n'arrive pas, vraiment, on voit déjà
00:34:46des images qui sont terrifiantes,
00:34:48et qu'on n'arrive pas à, je veux dire,
00:34:50à fatal à ces espèces
00:34:52de nettoyage ethnique qui continuent
00:34:54un peu partout, et c'est terrifiant.
00:34:56Merci Benjamin Blanchard
00:34:58d'avoir été là,
00:35:00merci Fabrice Balanche,
00:35:02on reparlera de ça dans les prochains jours,
00:35:04mais en tout cas, merci
00:35:06de nous avoir éclairé sur, vraiment,
00:35:08le contexte de ce qui se passe
00:35:10en Syrie, Syrie noire.
00:35:16Ici Sud Radio.
00:35:20Les Français parlent au français.
00:35:22Je n'aime pas
00:35:24la blanquette de veau.
00:35:26Je n'aime pas la blanquette
00:35:28de veau. Sud Radio Bercov
00:35:30dans tous ses états.
00:35:32La télévision,
00:35:34quand on pense que Georges Pompidou disait
00:35:36l'ORTF, c'est la voix de la France,
00:35:38on n'y touche pas.
00:35:40Aujourd'hui, c'est France TV,
00:35:42c'est la 2,
00:35:44la 3,
00:35:46la 5,
00:35:48il y en a deux chaînes,
00:35:50et effectivement,
00:35:52le service public, financé
00:35:54par nous tous, les contribuables.
00:35:58Et ça se passe bien ? Eh bien, écoutez,
00:36:00oui, mais il y a des petites choses,
00:36:02de temps en temps, qui transparaissent,
00:36:04qui sont un peu... qui posent
00:36:06question, disons. Lesquelles ?
00:36:08Eh bien, on en parle tout de suite.
00:36:10Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:36:12Les perles du jour.
00:36:14Moi, la télé, je la laisse allumée,
00:36:16la télé,
00:36:18toute la journée,
00:36:20je la laisse allumée.
00:36:22Moi, la télé, je la laisse...
00:36:24Eh oui, chanson bisse,
00:36:26bifluorée, oui, moi, la télé,
00:36:28je la laisse toute la journée, etc.
00:36:30Alors, je ne sais pas si vous la laissez, vous,
00:36:32toute la journée, ou en partie, ou tout ça,
00:36:34mais, eh bien, voilà,
00:36:36la télé, avec ce que
00:36:38ça comporte, et puis, il y avait
00:36:40sur le plateau
00:36:42de quelle époque ? Il y a
00:36:44quelques jours, il y avait Sonia
00:36:46Mabrouk, la journaliste Sonia Mabrouk,
00:36:48et il y avait, effectivement,
00:36:50Élise Lucet. Élise Lucet
00:36:52qui réalise, qui
00:36:54produit, qui anime
00:36:56effectivement Complément d'Enquête.
00:36:58La très célèbre
00:37:00émission Complément d'Enquête.
00:37:02Eh bien, il y a eu un petit échange,
00:37:04une petite passe d'armes, allez,
00:37:06très gentille, mais quand même intéressante,
00:37:08entre Sonia Mabrouk
00:37:10et Élise Lucet.
00:37:12Écoutez.
00:37:14...
00:37:16...
00:37:18...
00:37:20...
00:37:22...
00:37:24...
00:37:26...
00:37:28...
00:37:30...
00:37:32...
00:37:34...
00:37:36...
00:37:38...
00:37:40...
00:37:42...
00:37:44...
00:37:46...
00:37:48...
00:37:50...
00:37:52...
00:37:54...
00:37:56...
00:37:58...
00:38:00...
00:38:02...
00:38:04...
00:38:06...
00:38:08...
00:38:10...
00:38:12...
00:38:14...
00:38:16...
00:38:18...
00:38:20...
00:38:22...
00:38:24...
00:38:26...
00:38:28...
00:38:30...
00:38:32...
00:38:34...
00:38:36...
00:38:38...
00:38:40...
00:38:42...
00:38:44...
00:38:46...
00:38:48...
00:38:50...
00:38:52...
00:38:54...
00:38:56...
00:38:58...
00:39:00...
00:39:02...
00:39:04...
00:39:06...
00:39:08...
00:39:10...
00:39:12...
00:39:14...
00:39:16...
00:39:18...
00:39:20...
00:39:22...
00:39:24...
00:39:26...
00:39:28...
00:39:30...
00:39:32...
00:39:34...
00:39:36...
00:39:38...
00:39:40...
00:39:42...
00:39:44...
00:39:46...
00:39:48...
00:39:50...
00:39:52...
00:39:54...
00:39:56...
00:39:58...
00:40:00...
00:40:02...
00:40:04...
00:40:06...
00:40:08...
00:40:10...
00:40:12...
00:40:14...
00:40:16...
00:40:18...
00:40:20...
00:40:22...
00:40:24...
00:40:26...
00:40:28...
00:40:30...
00:40:32...
00:40:34...
00:40:36...
00:40:38...
00:40:40...
00:40:42...
00:40:44...
00:40:46...
00:40:48...
00:40:50...
00:40:52...
00:40:54...
00:40:56...
00:40:58...
00:41:00...
00:41:02...
00:41:04...
00:41:06...
00:41:08...
00:41:10...
00:41:12...
00:41:14...
00:41:16...
00:41:18...
00:41:20sur un texte de Charles de Gaulle et effectivement ensuite la grande messe en lutte mineure de Mozart.
00:41:27Au profit alors j'ai dit de l'Ordre des orphelins de la préfecture de police et ça m'a effectivement un peu frappé
00:41:33parce qu'on ne parle pas de cela et j'ai appris justement en regardant, Dominique Ludwig, bonjour,
00:41:40merci d'être avec nous, vous êtes secrétaire générale des orphelins de la préfecture de police de Paris,
00:41:45et j'ai appris, j'avoue que ça m'a totalement surpris que ça datait de 1901.
00:41:49Effectivement, c'est une très ancienne fondation qui a été fondée par le célèbre préfet Louis Lépine au début du siècle dernier.
00:41:56Préludier existe toujours aujourd'hui, qui est très active,
00:41:59puisque nous intervenons sous l'autorité du préfet de police, bien sûr, M. Nunez actuellement,
00:42:05au profit de tous les enfants d'agents et de fonctionnaires de la préfecture de police,
00:42:11cette grande maison qui assure la sécurité des parisiennes et des parisiens de Paris et de la banlieue,
00:42:17au nombre de près de 40 000, en cas de malheur, quand la tragédie frappe les agents de cette maison,
00:42:25eh bien la fondation intervient en secours de ceux qui restent, c'est-à-dire les veuves et surtout les orphelins
00:42:31que nous accompagnons pendant leurs études, jusqu'au terme de celles-ci, s'il s'agit d'études supérieures,
00:42:37et nous les secourons jusqu'à la fin des études supérieures, et même nous finançons toute leur vie les orphelins handicapés,
00:42:44car il y en a, nous en avons plusieurs dizaines, des orphelins handicapés qui vivent très vieux parfois,
00:42:50et nous les aidons toute leur vie jusqu'à l'extinction de celles-ci.
00:42:54D'accord, et ça date sans interruption depuis 1901 ?
00:42:58Sans interruption, oui, moi je suis là depuis assez peu de temps, mais j'ai eu de nombreux présences.
00:43:02Je ne pense pas que vous êtes là depuis 1901, je ne crois pas, mon cher M. Luché,
00:43:05mais c'est très intéressant, et je veux dire, ce n'est pas lié, mais quand même, je voudrais rappeler aux auditeurs,
00:43:12puisque, évidemment, il y a un peu de tout, mais je voudrais rappeler quand même,
00:43:16qu'il y a gendarmes et policiers, là on parle de la préfecture de police, bien sûr,
00:43:21mais je voudrais rappeler au niveau des forces de l'ordre quand même,
00:43:24qu'en 2019, 80 membres des forces de l'ordre se sont suicidés,
00:43:28en 2023, 53 forces de l'ordre se sont suicidées, gendarmes et policiers,
00:43:33et en 2024, 26 gendarmes et 27 policiers se sont suicidés.
00:43:39Alors, évidemment, dans ces cas-là aussi, vous vous occupez quand il y a ce malheureux événement ?
00:43:45Bien sûr, quel que soit la cause du décès, le suicide, grâce à l'action de l'administration,
00:43:51leur nombre est en diminution, il en reste, mais le nombre est en diminution.
00:43:54Il en reste et l'astrobe.
00:43:55Il en reste et l'astrobe, il y en a peu, mais ça peut arriver, les blessures mortelles en service,
00:44:00et il y a surtout aussi les accidents, de voiture ou autre, la maladie.
00:44:06Il y a quelques instants avant d'entrer dans le studio,
00:44:08on m'apprenait au téléphone qu'un fonctionnaire de la direction du renseignement de la préfecture de police
00:44:12venait de décéder de maladie foudroyante, 41 ans, 3 enfants,
00:44:15et bien nous prenons tout de suite en charge la famille et les enfants jusqu'à la fin de leurs études, s'ils en font.
00:44:21D'accord. Et aujourd'hui, par exemple, vous avez en charge combien d'orphelins ?
00:44:26Compte tenu de ce qui s'est passé ce matin, nous avons 330 orphelins en charge.
00:44:30C'est considérable.
00:44:32Et donc, pour leur servir des prestations de manière continue et durable,
00:44:36il faut que nous fassions rentrer de l'argent,
00:44:39et c'est pourquoi nous faisons appel à la générosité publique, à la générosité des fonctionnaires,
00:44:44et puis nous avons parfois quelques généreux donateurs qui vont bénéficier d'un LEG, mais c'est plus aléatoire.
00:44:50Et en tout cas, pour aider à cela, il y a ce concert, qui va se passer le 14 mars,
00:44:57vous êtes compositeur, vous êtes chef d'orchestre,
00:45:02et alors juste, il y aura donc orchestre et chœurs, des 400, toujours 400 ?
00:45:07Absolument, c'est la fameuse chaîne où chaque mois on a un grand concert à type militaire.
00:45:12Magnifique, alors, Mozart à la grand-messe en une mineure,
00:45:15écoutez, tous ceux qui aiment la musique n'ont pas besoin de la présenter.
00:45:19Et même ceux qui n'aiment pas, ils vont aimer.
00:45:21C'est bien, vous avez raison, il faut être optimiste et il faut aider.
00:45:24Juste, pourquoi De Gaulle ? Pourquoi une cantate sur un texte de Charles De Gaulle ?
00:45:30Eh bien, c'est un texte qui résonne avec une puissance et une loquence incroyables dans notre société actuelle,
00:45:36parce qu'il nous rappelle nos véritables racines.
00:45:40C'est un texte de quand ?
00:45:42C'est un texte du 1er novembre 1944, qui a été dit par Charles De Gaulle au fort de Vincennes,
00:45:49qui est un hommage aux jeunes, aux français fusillés,
00:45:53et qui criait avant d'être massacrés « Vive la France ! ».
00:45:57Et aujourd'hui, vous voyez ce que je veux dire,
00:46:00il faut dire « Vive la France ! » et dire que ces personnes, ces jeunes,
00:46:06se sont sacrifiés pour un monde sans guerre, pour une société harmonieuse,
00:46:11pour une société où on parle vrai.
00:46:14Hélas, le danger revient, le danger revient pour des raisons diversifiées.
00:46:18Ce texte est totalement habituel, il m'a complètement frappé,
00:46:21mais je veux dire que la musique est venue vraiment très facile.
00:46:26Et qui est Laurent De Gaulle, le récitant ?
00:46:29Laurent De Gaulle, qui me fait l'honneur incroyable de son amitié,
00:46:34sera le récitant de son grand-oncle,
00:46:38et donc le texte intégral est récité à l'avance et chanté par le ténor Joachim Bresson,
00:46:44qui le fait d'une manière absolument magistrale et très émouvante.
00:46:48Le chœur, l'orchestre, on est un sacré nombre de musiciens.
00:46:52Et en fait, j'ai voulu composer comme une forme d'hommage
00:46:55pour tous ceux qui travaillent dans l'ombre pour la sécurité des Parisiens.
00:47:00Bruno Retailleau, qui est le ministre de l'Intérieur,
00:47:03m'a fait l'honneur d'une entrevue d'une heure pour parler de ce concert,
00:47:06il en est le parrain.
00:47:08Plus sérieusement, il s'agit que les auditeurs de Sud Radio prennent conscience,
00:47:15les prix de place sont très modérés, 20 euros toutes les places,
00:47:18on peut venir à 20h30 vendredi directement,
00:47:21et de faire en sorte que chaque étape soit un véritable succès.
00:47:24Après, il y aura d'autres concerts, pour la paix, pour Médecins du Monde, on en reparlera.
00:47:27Eh bien, écoutez, vous savez ce qu'il vous reste à faire, auditeurs de Sud Radio,
00:47:32l'église Saint-Sulpice, qui est l'une des plus belles églises de Paris,
00:47:36400 choristes, orchestres, instrumentistes et solistes,
00:47:41Hugues Réner, merci, merci de venir nous écouter,
00:47:45et Dominique Ludwig aussi,
00:47:48et puis évidemment, on soutient toujours ceux qui nous protègent,
00:47:52ils nous protègent vraiment.
00:47:53C'est notre mission, protéger les Parisiennes et les Parisiens,
00:47:56et en cas de malheur, être là pour soutenir ceux qui restent.
00:47:59Merci.
00:48:05Le face-à-face
00:48:07La fatigue, l'épuisement,
00:48:10ne plus avoir envie de se lever le matin,
00:48:13ne plus, psychiquement, physiquement, c'est quoi ?
00:48:17Eh bien, je vais vous dire, ça touche énormément de gens,
00:48:21voire des millions de gens en France et ailleurs.
00:48:24Ce qu'on appelle le burn-out, le mot anglais.
00:48:27D'ailleurs, c'est intéressant, on va en parler,
00:48:29est-ce que ce burn-out peut être traduit en français ?
00:48:32On en parle avec Pierre-Antoine Martin,
00:48:34qui vient d'écrire, qui vient de publier aux éditions MacMillot,
00:48:38« Le temps des pervers burn-out, l'épidémie du siècle ».
00:48:41Alors, effectivement, perversion, lutte,
00:48:46quand on lit ce livre, que je vous recommande,
00:48:49c'est un livre qui dit, mais au fond, il y a une espèce de lutte,
00:48:52je dirais pas lutte d'éclat, je ne sais pas comment on peut l'apprécier,
00:48:55mais quelque chose qui fait que,
00:48:57dans un certain nombre d'entreprises ou d'administrations ou de ministères,
00:49:00c'est pas réservé au privé ou au public, c'est partout,
00:49:04il fait qu'il y a des gens qui sont littéralement essorés,
00:49:07lessivés, lessivés vraiment, et qui n'en peuvent plus.
00:49:11Alors, Pierre-Antoine Martin,
00:49:14comment vous traduiriez le burn-out si vous l'introduisiez en français ?
00:49:18Parce qu'en anglais, c'est voilà,
00:49:21burn-out, on est incendié, on est brûlé, on est mort, quoi.
00:49:25Oui, alors, le burn-out, moi je l'ai vécu il y a cinq ans,
00:49:30extrêmement brutalement, c'est extrêmement brutal.
00:49:35Justement, racontez ce qui vous est arrivé, parce que c'est important,
00:49:38même si vous le faites sur un mode romancé, légèrement.
00:49:41Je l'ai écrit sous le mode romancé pour que ce soit facile à lire,
00:49:44et que ça imprègne aussi les esprits,
00:49:47plus que sur le mode de l'étude,
00:49:50parce que ça a largement été fait sous le mode de l'étude,
00:49:52mais sur le mode romancé, ça permet de rentrer dans la vie,
00:49:56en fait, de s'imprégner de ce que c'est,
00:49:59dans la vie, que de vivre un burn-out.
00:50:01Alors, qu'est-ce que c'est ?
00:50:03C'est un matin, alors, effectivement, avant,
00:50:06il y a tout un tas d'événements,
00:50:08mais je vais parler juste du matin,
00:50:10le matin type, et c'est quelque chose que...
00:50:13Et ça arrive un certain matin, ça vous est arrivé ?
00:50:16C'est la bascule brutale.
00:50:18Vous avez dormi, plus ou moins,
00:50:21vous vous réveillez, et vous êtes
00:50:24dans un état quasiment mort.
00:50:26Vous êtes mort dans votre corps,
00:50:28mort dans votre psyché,
00:50:30et j'avais, à ce moment-là,
00:50:32la seule chose que j'étais capable de faire,
00:50:34c'était, la seule chose capable,
00:50:36c'est-à-dire, écoutez bien,
00:50:38c'est lever le petit doigt,
00:50:40c'était le seul effort que je pouvais faire.
00:50:43Vous ne pouviez pas bouger les membres, le torse ?
00:50:46Non, mort. Il n'y a plus d'énergie.
00:50:48Il n'y a plus du tout d'énergie,
00:50:50il n'y a plus de force du tout dans le corps.
00:50:52Alors, de force pour bouger,
00:50:55mais pour penser, pour réfléchir,
00:50:58pour parler, il n'y a plus rien.
00:51:00Et à ce moment-là, il y a une sorte de...
00:51:03Vous êtes tellement dans un état critique
00:51:05qu'il y a une dissociation qui se fait en vous,
00:51:08et vous êtes...
00:51:10Vous vous regardez dans cet état clinique,
00:51:12et vous faites l'état clinique de ce que vous êtes.
00:51:14Et c'est effrayant, parce que vous êtes...
00:51:17Vous vous posez la question si vous n'êtes pas mort.
00:51:19Et vous vous rendez compte ?
00:51:21Ou totalement paralysé.
00:51:23Vous ne pouvez plus rien faire.
00:51:24Alors, ça commence comme ça.
00:51:26C'est l'effondrement cognitif, psychique.
00:51:29Vous voyez, moi, j'ai été cadre dirigeant,
00:51:32j'ai fait une grande école d'ingénieurs,
00:51:34donc j'avais quelques capacités,
00:51:36on va dire, d'aptitude intellectuelle.
00:51:38Eh bien, j'en étais à avoir du mal à faire une simple addition.
00:51:42Alors, pardon, justement, on va revenir un peu en arrière,
00:51:44mais c'est intéressant, parce que vous parlez, vous,
00:51:46qu'est-ce qui vous a amené à cet état ?
00:51:48A posteriori, vous le savez peut-être,
00:51:50sur le moment, vous sentiez que ça n'allait pas, quand même ?
00:51:53Je veux dire, avant l'effondrement.
00:51:55Pleinement, il y a un chemin qui mène à ça.
00:51:57Il y a un chemin qui mène à ça,
00:51:59mais on ne sait pas qu'à un moment donné,
00:52:01tout va lâcher.
00:52:02Tout va s'écrouler.
00:52:04On se dit, je supporte, je supporte, je supporte,
00:52:07et puis je suis fort, quand même.
00:52:09Je vais supporter.
00:52:10Vous avez un stress qui est lancinant,
00:52:14intense, qui monte, qui monte,
00:52:16presque insoutenable,
00:52:18qui arrive à des niveaux jamais connus dans votre vie,
00:52:22associés à une perte de sens dans le travail.
00:52:27C'est très important, la perte de sens dans le travail.
00:52:30C'est pour ça que je parle de maladies civilisationnelles.
00:52:34Perte de sens dans le travail...
00:52:36On se demande pourquoi on est là, pourquoi on va au bureau,
00:52:38pourquoi on fait ça, etc.
00:52:39C'est la minime à ça.
00:52:40Et puis, c'est le conflit éthique.
00:52:42Mais je ne suis pas d'accord avec ça.
00:52:44Je ne suis pas d'accord avec ces valeurs.
00:52:45Je ne vois que du mensonge, que de la manipulation.
00:52:47Je voyais, moi, en tant que cas dirigeant,
00:52:50je savais quels étaient les ressorts de certaines décisions.
00:52:54Je me disais, mais ce n'est pas vrai qu'on les traduise dans ces mots-là.
00:52:58La communication est devenue une propagande dans nos entreprises.
00:53:01Et c'est pour ça que, dans mon livre, je parle que le travail devient totalitaire.
00:53:06Et le totalitarisme, ça broie les gens, en fait.
00:53:11Le travail, aujourd'hui...
00:53:12Alors, il y a 100 ans, il broyait des corps.
00:53:15Aujourd'hui, il broie des âmes.
00:53:16Et ça broie, effectivement.
00:53:18Alors, il y a eu cette montée de...
00:53:21Pour répondre complètement à votre question, André,
00:53:23cette montée de stress progressif, intense,
00:53:27qui arrive à un niveau très très très fort,
00:53:29plus du harcèlement avec des injonctions contradictoires,
00:53:35du paradoxe...
00:53:36Des supérieurs hiérarchiques, en fait.
00:53:38Et de la situation.
00:53:40Et du contexte.
00:53:42C'est-à-dire que vous avez un contexte qui devient totalement paradoxal,
00:53:47avec des comportements paradoxales, de la hiérarchie, par exemple.
00:53:54Et tout ça fait qu'à un moment donné, votre esprit est perdu.
00:53:57Totalement perdu.
00:53:58Il cessait de s'accrocher rationnellement à ce qu'il pourrait essayer de s'accrocher.
00:54:03Il n'y arrive pas.
00:54:04Le stress intérieur monte, monte, monte.
00:54:07Et à un moment donné, le cerveau se met en...
00:54:12En grève.
00:54:13En grève.
00:54:14Mais il se lui en survit, en fait.
00:54:15Oui, c'est ça.
00:54:16Il se lui en survit.
00:54:17Sinon, je pense que c'est la mort.
00:54:18L'étape d'après, c'est vraiment la mort.
00:54:20Mais alors, c'est bien.
00:54:21C'est très intéressant, Pierre-Antoine Martin,
00:54:23vous le racontez très bien dans votre livre.
00:54:25Est-ce que cette espèce de stress, de se dire...
00:54:31Vous l'avez dit, écoutez, on prend des décisions,
00:54:33mais pourquoi on prend ces décisions-là ?
00:54:35Cette espèce de perte de sens, ça vient progressivement.
00:54:38Vous le sentez, vous dites oui, bon, c'est pas grave.
00:54:41Est-ce que vous avez aussi...
00:54:42Parce qu'il faut dire les choses par leur nom.
00:54:44Oui, écoutez, j'ai une femme, des enfants,
00:54:46il faut que je gagne ma vie, il faut que j'entretienne.
00:54:49C'est valable pour des millions et des millions de gens.
00:54:51C'est très joli, mais voilà.
00:54:54Il faut bien vivre, comme on dit.
00:54:57Il faut bien vivre.
00:54:58Vous supportez ça, mais vous êtes lucide.
00:55:00Et vous voyez en vous, vous dévitalisez de sens.
00:55:05Vous perdez le sens quand vous allez au travail,
00:55:08et vous n'y voyez plus de sens.
00:55:10Et comme dans notre société...
00:55:12Beaucoup de gens le supportent.
00:55:14Ils disent oui, je sais, c'est pas ça, mais ça va,
00:55:16je gagne ma vie, donc tout va bien.
00:55:18On peut le supporter, effectivement.
00:55:20Tant que ce niveau de stress ne vient pas vous frapper
00:55:24avec en plus un harcèlement,
00:55:30vous ne risquez rien.
00:55:32Alors c'est quoi le harcèlement ?
00:55:33Vous en parlez très bien dans votre livre.
00:55:34C'est qu'espèce de perversion.
00:55:36Le temps des pervers, justement.
00:55:38C'est quoi ce harcèlement ?
00:55:39Ça c'est de la perversion,
00:55:41c'est de la perversion extrêmement raffinée.
00:55:43Puisqu'on peut tuer quelqu'un
00:55:46sans lui mettre un coup physique.
00:55:48C'est même le raffinement ultime, en fait.
00:55:52Eh bien, il suffit de...
00:55:59C'est ce qu'on appelle l'injonction contradictoire
00:56:01ou le paradoxe.
00:56:02C'est-à-dire que vous avez...
00:56:04Je vais vous donner un cas très simple.
00:56:06Mais après il faut le répéter cent fois
00:56:08avec tout un tas d'autres événements.
00:56:11Mais vous me dites une chose, André,
00:56:13avec le sourire,
00:56:15et vous me montrez le contraire dans les faits.
00:56:17Là on est dans le paradoxal.
00:56:19Vous êtes mon supérieur.
00:56:21Moi je m'attache à ce que vous dites.
00:56:23Je suis soumis au supérieur.
00:56:25C'est ça la particularité du travail.
00:56:27C'est pour ça que ça arrive.
00:56:28Surtout dans le travail.
00:56:30Je suis soumis...
00:56:31Oui, j'écoute ce que me dit mon supérieur
00:56:32et j'essaie de l'appliquer.
00:56:33J'essaie de l'appliquer et aussi
00:56:35je suis soumis parce que je supporte
00:56:37pour nourrir ma famille,
00:56:39pour vivre, etc.
00:56:41Parce que je sais que c'est le travail.
00:56:42Alors qu'est-ce qui fait ?
00:56:43C'est quoi l'injonction contradictoire ?
00:56:45C'est que votre supérieur vous dit quelque chose
00:56:47qui est...
00:56:49qui dément complètement
00:56:51ce qu'il vous a dit en souriant ?
00:56:52Il dément complètement.
00:56:53C'est-à-dire que je te soutiens dans telle affaire.
00:56:55Dans mon cas par exemple,
00:56:57ça faisait plusieurs années
00:56:59qu'il me demandait de licencier un individu
00:57:01qui est particulièrement problématique.
00:57:03Là, pour le coup,
00:57:05ce qu'on appelle un pervers narcissique.
00:57:07Il l'avait parfaitement identifié.
00:57:09Moi je commençais à l'identifier aussi.
00:57:11Et cet individu,
00:57:13il me demandait de le licencier.
00:57:15Il me demandait de construire
00:57:17un dossier à charge contre lui.
00:57:21D'ailleurs d'outrepasser
00:57:23le code du travail sans aucun problème.
00:57:25Il faut le virer.
00:57:27Ces gens-là n'ont pas de limites.
00:57:29Donc moi j'essayais au moins de faire
00:57:31quelque chose d'à peu près correct.
00:57:33Et au moment où cet individu fait une faute majeure,
00:57:37on en arrive
00:57:39à l'entretien de licenciement, etc.
00:57:41Et là il me lâche.
00:57:43Le supérieur vous lâche ?
00:57:45Le supérieur me lâche justement exprès,
00:57:47sachant que l'autre est un pervers narcissique.
00:57:49Et ce pervers narcissique,
00:57:51et c'est là que c'est
00:57:53remarquable,
00:57:55le revirement et il crie au harcèlement.
00:57:57C'est-à-dire que
00:57:59vous vous retrouvez dans une situation
00:58:01où vous avez quelqu'un qui vous a soutenu
00:58:03et qui vous lâche au dernier moment,
00:58:05et là vous êtes perdu.
00:58:07Parce que dans le travail,
00:58:09c'est le hiérarchie
00:58:11qui fait la pluie et le beau temps,
00:58:13qui soutient.
00:58:15C'est très intéressant, pour bien
00:58:17comprendre ça, Pierre-Antoine Martin.
00:58:19Est-ce qu'il vous a,
00:58:21a posteriori, vous en parlez
00:58:23sous fiction,
00:58:25peut-être qu'ils ont changé,
00:58:27est-ce qu'il vous a soutenu pour mieux vous couler ?
00:58:29Est-ce que ce supérieur hiérarchique,
00:58:31en fait, dans son plan c'était
00:58:33de se débarrasser les deux, c'était de faire
00:58:35d'une pierre deux coups ?
00:58:37Je parle dans votre cas.
00:58:39Donc je me débarrasse des deux,
00:58:41je lui raconte un truc,
00:58:43je le déstabilise en disant
00:58:45que ce n'est pas ça du tout qu'il fallait,
00:58:47et donc je le mets en condition de burn-out,
00:58:49enfin en tout cas d'être incendié,
00:58:51et je me débarrasse aussi de l'autre.
00:58:53Et les deux, je les oppose.
00:58:55Et celui qu'il fallait,
00:58:57que vous vouliez licencier,
00:58:59qu'on vous ait demandé de licencier,
00:59:01dit oui, il me marcelle.
00:59:03Et là, vous rentrez dans
00:59:05un processus qui est
00:59:07qui est
00:59:09qui est kafkaïen, en fait.
00:59:11Complètement kafkaïen, et là,
00:59:13ensuite s'enclenche
00:59:15toute une dynamique qui est
00:59:17terrible, et je pense
00:59:19que beaucoup d'auditeurs vont se reconnaître
00:59:21dans ce fonctionnement, comment dire,
00:59:23aberrant de certains
00:59:25hiérarchiques,
00:59:27qui conduisent en fait des collaborateurs
00:59:29à, entre guillemets, à péter les plombs.
00:59:31Et péter les plombs, c'est le burn-out, effectivement.
00:59:33Absolument.
00:59:35On va en parler, et d'ailleurs, si vous voulez
00:59:37réagir,
00:59:39aux lecteurs de Sud Radio,
00:59:41vous savez, résidents de Sud Radio, 0 826
00:59:43300 300, c'est bien ça ?
00:59:45C'est totalement ça.
00:59:47Parfait.
00:59:49Et on va continuer, parce que c'est
00:59:51une histoire très forte, et c'est vrai
00:59:53qu'il y a une espèce de lutte, je ne sais pas si c'est une lutte des classes,
00:59:55une lutte des inconscients, une lutte des perversions,
00:59:57mais il y a quelque chose d'assez
00:59:59terrible, quelquefois, dans l'entreprise,
01:00:01ou peut-être souvent, en tout cas,
01:00:03le burn-out, c'est vraiment quelque chose qui est là,
01:00:05et on a tous des témoignages
01:00:07de gens proches de nous. On en continue
01:00:09d'en parler, juste après cette petite pause.
01:00:11Restez avec nous,
01:00:13à tout de suite.
01:00:15Sud Radio Bercoff,
01:00:17dans tous ses états, midi 14h.
01:00:19André Bercoff.
01:00:21Et ça concerne des millions d'hommes et de femmes.
01:00:23Le livre de Pierre-Antoine Martin,
01:00:25auteur de « Le temps des pervers burn-out,
01:00:27l'épidémie du siècle », aux éditions Max Milot.
01:00:29Pierre-Antoine Martin, alors,
01:00:31les chiffres, très, très, très,
01:00:33vous savez comme le sont toujours les chiffres,
01:00:35surtout là-dessus. Alors, en deux mots,
01:00:37je les résume très rapidement.
01:00:39Selon l'Institut de Veille Sanitaire, 480 000
01:00:41personnes en France sont concernées
01:00:43par un état de souffrance au travail,
01:00:45dont 7% seraient spécifiquement
01:00:47touchés par le burn-out. Alors,
01:00:49Obinion Way dit, estime
01:00:51que 2,5 millions
01:00:53d'actifs, c'est énorme quand même, présentent
01:00:55un risque d'épuisement sévère,
01:00:57un risque d'épuisement. Technologia,
01:00:593,2 millions de salariés,
01:01:01soit 12% de la population
01:01:03active seraient exposés à un risque de burn-out.
01:01:05L'Unité de Forum
01:01:07du Future, en 2023,
01:01:09classe la France
01:01:11parmi les pays européens les plus touchés par le
01:01:13burn-out professionnel, à égalité avec
01:01:15l'Angleterre. 40% des salariés
01:01:17en France, d'après un baromètre,
01:01:19ignition program, se déclarent
01:01:21être en souffrance ou
01:01:23soumis à un stress au travail élevé.
01:01:25Alors, quelle que soit la
01:01:27fiabilité de ces chiffres, on ressent que
01:01:29ce n'est pas rien. On parle de millions de personnes.
01:01:31Donc, c'est vraiment quelque chose
01:01:33de fort. Mais je voudrais revenir, parce que
01:01:35ce que vous décrivez là, pour vous,
01:01:37évidemment, les gens peuvent
01:01:39se reconnaître en miroir là-dessus.
01:01:41Vous disiez
01:01:43effectivement l'emprise,
01:01:45et puis, aussi, peut-être une
01:01:47certaine passivité, puis ceux qui disent qu'il faut
01:01:49nourrir sa famille, et puis tout cela.
01:01:51Et, en fait,
01:01:53est-ce que
01:01:55le stress, tout ça, augmente à chaque
01:01:57fois ? C'est-à-dire, quand on commence à...
01:01:59ou que ça a été dans votre cas,
01:02:01est-ce que ça s'ajoute comme une espèce de
01:02:03millefeuille ?
01:02:04Ah oui, chaque jour, il y a une couche nouvelle.
01:02:06Chaque jour, il y a une couche nouvelle.
01:02:07Chaque jour, ça monte en pression,
01:02:09effectivement.
01:02:11C'est un processus...
01:02:13Oui, vous vous sentez coulé, en fait.
01:02:15Vous vous sentez coulé de façon
01:02:17irrémédiable.
01:02:19Irrémédiable, et puis vous avez en face,
01:02:21enfin, en face ou au-dessus, et c'est ce que je décris,
01:02:23la perversité
01:02:25de l'individu qui en joue.
01:02:27Qui le voit.
01:02:29Qui le voit, qui le sait,
01:02:31et qui en joue,
01:02:33et qui veut aller encore plus loin.
01:02:35C'est-à-dire que certains, c'est pour ça que je parle
01:02:37de meurtre,
01:02:39en fait. On est dans un meurtre psychologique,
01:02:41meurtre social, quelques fois
01:02:43même des meurtres physiques, parce que ça peut conduire
01:02:45au suicide.
01:02:47Ces pervers, en fait,
01:02:49sont des criminels.
01:02:51Parce qu'ils savent
01:02:53qu'ils font mal.
01:02:55Ils détruisent une personnalité, quelque part.
01:02:57Ils savent qu'ils le font, ils vont plus loin, et ils continuent.
01:02:59Alors, vous savez, en justice,
01:03:01il y a une
01:03:03faute qui est reconnue aujourd'hui
01:03:05qui s'appelle la faute inexcusable.
01:03:07Ça veut dire aussi
01:03:09une faute très grave.
01:03:11Et c'est une faute
01:03:13qui reconnaît que l'employeur
01:03:15sait
01:03:17qu'il y avait souffrance,
01:03:19mais qu'il a continué.
01:03:21Donc, on est sur...
01:03:23Et c'est une faute en justice.
01:03:25Mais ce n'est pas au pénal.
01:03:27Et ça, c'est la chance, en fait,
01:03:29de ces pervers.
01:03:31C'est que ce n'est pas au pénal. Donc, ils s'en sortent toujours.
01:03:33Et un des messages
01:03:35de mon livre, c'est que
01:03:37on a aujourd'hui
01:03:39des milliers, des centaines de milliers
01:03:41d'individus comme ça.
01:03:43Qui exercent
01:03:45en toute impunité,
01:03:47même plus
01:03:49couverts. Moi, je suis allé jusque...
01:03:51Alors, je le dis dans mon livre, donc je peux le dire.
01:03:53C'est le ministère des Transports.
01:03:55Jusqu'au plus haut niveau du
01:03:57ministère des Transports. Et à tous
01:03:59les niveaux, on s'est défaussé.
01:04:01Ah oui ?
01:04:03Qu'est-ce qu'ils vous disaient ?
01:04:05Soit il y a
01:04:07zéro réponse, silence total.
01:04:09Soit c'est...
01:04:11Ah ben, je ne peux rien faire. Mais j'espère
01:04:13que vous allez bien vous reconstruire.
01:04:15Vous voyez ? Ça, c'est la réponse
01:04:17du plus haut niveau.
01:04:19J'espère que vous allez vous construire. Nous, on ne peut rien faire.
01:04:21Ah non, on ne peut rien faire. Et en même temps,
01:04:23le type, justement, qui
01:04:25s'est permis de faire
01:04:27ce que je décris dans mon livre,
01:04:29mon manager, a été promu, bien sûr.
01:04:31A été promu. Peut-être qu'un jour,
01:04:33il aura la Légion d'honneur, mais il a été promu.
01:04:35Tout péché mérite
01:04:37récompense. Certainement.
01:04:39Ce qui veut dire que le système est pervers.
01:04:41Le système couvre ça.
01:04:43Ça le couvre.
01:04:45On est dans une société...
01:04:47Parce que j'ai beaucoup réfléchi
01:04:49en fait à tout ça. J'ai eu un peu de temps.
01:04:51Juste un mot. Juste pour
01:04:53rester, parce que c'est passionnant ce que vous racontez.
01:04:55Il n'y a pas eu...
01:04:57Alors, dans l'entreprise, mettons,
01:04:59dans votre entreprise, encore une fois,
01:05:01vous en parliez avec des collègues.
01:05:03Vous avez... Qu'est-ce qui se passe,
01:05:05je ne sais pas, au niveau des syndicats ?
01:05:07Est-ce qu'il y a quand même, normalement,
01:05:09dans toute entreprise, en tout cas,
01:05:11que ce soit la vôtre ou d'autres,
01:05:13il y a des syndicats.
01:05:15Il y a des gens qui sont censés
01:05:17défendre les employés
01:05:19et les salariés.
01:05:21Comment ça s'est passé ?
01:05:23Comment ça s'est passé ?
01:05:25C'est aussi très simple.
01:05:27Le syndicaliste en question
01:05:29était un ami très proche
01:05:31du patron.
01:05:33D'accord.
01:05:35La franc-maçonnerie est dans.
01:05:37Ça permet aussi
01:05:39d'assurer des actions
01:05:41violentes, en toute impunité, encore plus.
01:05:43Parlons, par exemple,
01:05:45de la médecine du travail. Je suis allé voir
01:05:47le médecin du travail. Je lui ai expliqué.
01:05:49Le médecin du travail,
01:05:51quand il a compris de qui je parlais
01:05:53et quand il a compris ce que je vivais,
01:05:55il m'a tout de suite arrêté. Il m'a dit
01:05:57« Ah non, je ne veux plus rien savoir ».
01:05:59Mais si vous avez d'autres questions...
01:06:01Carrément. Car vous lui avez dit
01:06:03le niveau de hiérarchie où c'était,
01:06:05il vous a dit « Je ne veux pas savoir ».
01:06:07Voilà, parce que vous avez toute une partie
01:06:09de la médecine du travail aujourd'hui qui est rémunérée
01:06:11par les employeurs.
01:06:13Vous avez deux types de médecine du travail,
01:06:15mais vous en avez toute une catégorie
01:06:17qui est rémunérée par l'employeur.
01:06:19Donc le type n'avait pas envie non plus de perdre sa place.
01:06:21L'inspection du travail.
01:06:23L'inspection du travail,
01:06:25vous vous rendez compte de quoi ?
01:06:27C'est ce que je décris aussi.
01:06:29En fait,
01:06:31j'ai voulu aller jusqu'au bout
01:06:33de mon analyse. Comprendre à quel point
01:06:35le système était verroulé et pourquoi
01:06:37il y avait une telle impunité.
01:06:39L'inspection du travail, aujourd'hui,
01:06:41est totalement dénudée
01:06:45dans son organisation,
01:06:47de sorte à ce qu'elle ne puisse plus
01:06:49intervenir.
01:06:51Pourquoi dénudée ?
01:06:53Vous voulez dire désaussée ?
01:06:55Désaussée, oui. Dénudée.
01:06:57Désaussée, c'est pire. C'est exactement ça.
01:06:59Avant, on faisait des grandes
01:07:01négociations avec les syndicats pour réformer
01:07:03les codes du travail, etc. Il n'y a plus besoin.
01:07:05On n'entend plus parler de grandes négociations.
01:07:07Il suffit de ne plus donner
01:07:09de moyens à l'inspection du travail.
01:07:11Quand vous donnez plus de moyens à l'inspection
01:07:13du travail, l'impunité
01:07:15existe.
01:07:17C'est terrible.
01:07:19Je rappelle quand même, et pas du tout
01:07:21pour faire l'équilibre et Salomon,
01:07:23qu'il y a beaucoup d'entreprises
01:07:25et j'espère la majorité,
01:07:27mais on n'est pas sûr du tout,
01:07:29où ça marche très bien, où les gens sont
01:07:31motivés, parce qu'il n'y a pas de pervers,
01:07:33parce qu'il n'y a pas de gens comme ça.
01:07:35Maintenant, il y a ce que vous décrivez,
01:07:37qui est la réalité, et que vous montrez
01:07:39très bien dans votre livre. Je crois que, Maud, nous avons des appels.
01:07:41Deux appels, dont un de Florent
01:07:43qui vient d'Amiens. Bonjour, Florent.
01:07:45Bonjour, André Bercoff.
01:07:47Bonjour à votre invité.
01:07:49On vous écoute, Florent. Bonjour.
01:07:51Bonjour. Écoutez, moi,
01:07:53je vous appelle
01:07:55parce que je suis actuellement
01:07:57membre des forces de l'ordre, alors je préfère
01:07:59apprécier l'administration par
01:08:01suicide anonymat. D'accord.
01:08:03C'est à peu près 15 ans que je suis
01:08:05parmi les forces de l'ordre
01:08:07et j'ai déjà
01:08:09deux burn-out
01:08:11en 15 ans. Quand je vous dis burn-out,
01:08:13c'est vraiment des périodes où
01:08:15pendant 3-4 mois,
01:08:17je ne vais pas au travail,
01:08:19je me déconnecte de tout,
01:08:21parce que
01:08:23le poids de la hiérarchie est terrible.
01:08:25Ce n'est pas tant le climat
01:08:27insécuritaire
01:08:29ou alors ce sentiment
01:08:31de sécurité
01:08:33qui n'en est pas un,
01:08:35mais c'est vraiment le poids de la hiérarchie
01:08:37qui est vraiment hyper pesant.
01:08:39D'accord. Et le poids de la hiérarchie,
01:08:41c'est à vous retrouver
01:08:43dans ce que dit
01:08:45Paul-Antoine Martin ?
01:08:47Oui, tout à fait. Vous savez, pour vous parler
01:08:49de mon... Je vous écoute, bien sûr,
01:08:51depuis tout à l'heure, et pour vous parler de mon
01:08:53expérience personnelle, parce que
01:08:55je n'ai pas la prétention de connaître
01:08:57l'ensemble de... Non, non, bien sûr.
01:08:59Mais je peux vous dire que
01:09:01moi, ce n'est pas tant le regard de travers
01:09:03de la population qui me dérange au quotidien
01:09:05parce que je suis fier de mon travail,
01:09:07fier de ma vocation. Je me lève
01:09:09tous les matins avec le sourire,
01:09:11mais il m'est arrivé en 15 ans,
01:09:13deux reprises,
01:09:15des périodes où, clairement, pendant 4 mois, 5 mois,
01:09:17c'était impossible
01:09:19pour moi de me lever,
01:09:21c'était impossible pour moi de
01:09:23voir des amis, et comme je vous l'ai dit,
01:09:25ce n'est pas l'hostilité
01:09:27qu'il y a dans la rue...
01:09:29Oui, oui, vous l'avez dit.
01:09:31La hiérarchie.
01:09:33C'est la hiérarchie et les décisions judiciaires
01:09:35qui nous... Mais je crois que le pire
01:09:37entre nous, M. Bercoff,
01:09:39n'est pas les problèmes avec la justice
01:09:41ou la population, c'est vraiment
01:09:43notre chaîne hiérarchique
01:09:45qui nous détruit,
01:09:47et qui envoie, malheureusement,
01:09:49une bonne partie de nos camarades
01:09:51dans des situations irréversibles.
01:09:53Irréversible. En tout cas, merci
01:09:55de votre témoignage, c'est très intéressant.
01:09:57Voilà un policier qui dit, vous savez,
01:09:59c'est pas le public, c'est pas les gens,
01:10:01c'est même pas, d'ailleurs, l'insécurité
01:10:03ou etc., c'est la hiérarchie.
01:10:07Qu'est-ce que vous dites à...
01:10:09Je crois que
01:10:11l'auditeur, ce Florian,
01:10:13je crois,
01:10:15a dû vivre
01:10:17beaucoup de ce qu'on appelle
01:10:19une révolution contradictoire,
01:10:21avec peu de moyens
01:10:23et puis beaucoup d'ordres
01:10:25à faire respecter,
01:10:27et l'impossibilité de faire son travail.
01:10:29Il a dit une chose très importante,
01:10:31j'ai encore la fierté
01:10:33de mon travail.
01:10:35On parlait de pervers tout à l'heure,
01:10:37le pervers finit par vous faire
01:10:39perdre la fierté de votre travail.
01:10:41Vous l'aviez, la fierté de votre travail ?
01:10:43Je l'avais. Et il vous l'a fait perdre.
01:10:45Il vous l'a fait perdre parce que
01:10:47il dévitalise l'entreprise du sens.
01:10:49Il dévitalise
01:10:51vos actions du sens
01:10:53que vous pouvez y trouver.
01:10:55C'est ça qui est terrible.
01:10:57On disait en aparté,
01:10:59mais la société
01:11:01promeut aujourd'hui
01:11:03les pervers. Alors, tous les dirigeants
01:11:05ne sont pas des pervers, bien sûr.
01:11:07Pas généralisés. Mais bien sûr.
01:11:09Mais dans un monde qui est de plus en plus
01:11:11difficile,
01:11:13dans un monde qui se financiarise
01:11:15de plus en plus, où la dignité
01:11:17humaine est de moins en moins respectée,
01:11:19où l'homme est de plus en plus
01:11:21chosifié,
01:11:23l'individu
01:11:25pervers qui aime le mal,
01:11:27qui aime faire du mal, qui se
01:11:29réjouit de faire du mal,
01:11:31va être naturellement promu
01:11:33parce qu'il va avoir de meilleurs résultats
01:11:35puisqu'il n'a aucun état d'âme.
01:11:37Ce qui est
01:11:39effectivement encore plus
01:11:41pervers du point de vue de l'intention.
01:11:43Un deuxième appel
01:11:45de Najet qui appelle de Montpellier.
01:11:47Bonjour Najet.
01:11:49Oui, bonjour.
01:11:51Je voulais apporter mon témoignage.
01:11:53J'ai vécu une injustice
01:11:55atroce de 2018
01:11:57jusqu'à 2021
01:11:59où il y avait la fin
01:12:01de mon contrat.
01:12:03Et c'est vrai que je me suis
01:12:05retrouvée dans un service
01:12:07avec une
01:12:09manipulatrice dans l'équipe
01:12:11où nous étions 20 femmes
01:12:13et un homme.
01:12:15C'était dans la fonction publique
01:12:17dans un service au département de
01:12:19Leroux à Montpellier.
01:12:21J'ai vécu le cauchemar
01:12:23vraiment ignoble
01:12:25avec la manipulation.
01:12:27Pas que pour moi, mais je voyais
01:12:29les autres collègues
01:12:31titulaires depuis
01:12:33plusieurs années. La plupart étaient
01:12:35en arrêt maladie.
01:12:37Ils se faisaient humilier.
01:12:39C'était vraiment
01:12:41un cauchemar sur tous les points.
01:12:43Je tiens à dire que la personne
01:12:45en question, la collègue toxique,
01:12:47elle est syndicaliste à la CGT
01:12:49et elle était protégée
01:12:51enfin on va dire
01:12:53elle avait un petit peu le bras long
01:12:55et elle était protégée par ma chef de service
01:12:57à l'époque.
01:12:59On retrouve des situations.
01:13:01On ne dit pas, je dis tout de suite
01:13:03pas pour modérer, les syndicalistes CGT
01:13:05ne sont pas tous comme ça,
01:13:07généralisés, mais
01:13:09il se fait que...
01:13:11Il faut en parler aussi bien sûr.
01:13:13Vous avez été
01:13:15malade
01:13:17Najet ?
01:13:19Oui, je suis tombée malade.
01:13:21J'ai eu un contrat dans un premier
01:13:23temps en contractuel.
01:13:25Par la suite,
01:13:27j'ai surmonté des épreuves
01:13:29en interne avec ces manipulateurs.
01:13:33J'ai prévenu
01:13:35une hiérarchie que j'allais arrêter.
01:13:37Elle m'a convaincue de réréter.
01:13:39C'était le début.
01:13:41Je suis restée pendant une durée de 3 ans
01:13:43jusqu'à ce que j'ai reçu
01:13:45un courrier me disant que
01:13:47je pouvais être fonctionnaire
01:13:49au sein de ce service.
01:13:51Il fallait rester un an de plus
01:13:53avant de signer
01:13:55le fameux contrat.
01:13:59Je subissais des moqueries,
01:14:01des injures, des humiliations.
01:14:03Du coup,
01:14:05je suis tombée malade.
01:14:11Vous n'avez pas tenu
01:14:13cette année-là ?
01:14:15Dès qu'il fallait tenir pour avoir
01:14:17votre statut ?
01:14:19Vous savez pourquoi
01:14:21je n'ai pas pu tenir ?
01:14:23On avait déménagé
01:14:25dans de nouveaux locaux.
01:14:27On était en open space.
01:14:29Il y avait exactement
01:14:3111 agents
01:14:33dans mon service
01:14:35en train de scanner les dossiers,
01:14:37les formulaires, etc.
01:14:39Chacun avait sa propre tâche.
01:14:41Avec nous, il y avait
01:14:43le collègue,
01:14:45le seul homme
01:14:47qui lui formait
01:14:49les agents au logiciel.
01:14:51On travaillait
01:14:53sur un logiciel spécifique.
01:14:55Quand j'ai eu
01:14:57des injures et des humiliations
01:14:59devant tout le monde,
01:15:01il y a un autre collègue
01:15:03dont j'ai pris la défense,
01:15:05je suis tombée malade.
01:15:07Ma chef de service, quand je suis allée la voir,
01:15:09je ne l'ai plus reconnue.
01:15:11Dans un premier temps,
01:15:13il n'y avait rien à dire.
01:15:15J'ai toujours eu des évaluations avec ma chef de service
01:15:17dans le sens où je travaillais bien.
01:15:19Vous ne l'avez pas reconnue parce qu'elle a changé d'attitude
01:15:21à votre regard ?
01:15:23Ma chef de service, quand je suis allée
01:15:25lui dire les injures et les humiliations
01:15:27dont on avait été victime, moi et ma collègue,
01:15:29elle m'a dit
01:15:31qu'elle ne comprenait pas pourquoi j'avais pris la défense
01:15:33de celle-là
01:15:35qui avait subi
01:15:37une atrocité.
01:15:39Je ne peux pas me taire.
01:15:41J'en ai pris pour mon grade
01:15:43juste après, puisque j'ai pris sa défense.
01:15:45Elle a fait la sourde oreille.
01:15:47Je n'ai plus reconnu ma chef de service.
01:15:49En ce moment-là,
01:15:51je me suis posé pas mal de questions
01:15:53dans le sens où je me suis dit
01:15:55qu'il fallait que je reste un an de plus
01:15:57et faire de ma dignité humaine.
01:15:59Je ne pourrais pas le supporter.
01:16:01Donc là, j'ai lancé
01:16:03un courrier
01:16:05à mes supérieurs.
01:16:07On ne peut pas prendre tout le détail.
01:16:09Vous vous êtes arrêtée,
01:16:11c'est ça, à ce moment-là ?
01:16:15Oui, je me suis arrêtée
01:16:17et j'ai eu une fin
01:16:19de mon CDD. J'ai été reçue
01:16:21en me disant, on va vous muter
01:16:23dans un autre service.
01:16:25Donc eux sont toujours là-bas.
01:16:27Elle est montée en grade.
01:16:29Elle est montée en grade, d'ailleurs.
01:16:31Encore une montée en grade, c'est bien.
01:16:33Elle est montée en grade
01:16:35et puis moi, je suis tombée gravement malade
01:16:37par la suite. Je regrette
01:16:39pas ce que j'ai fait,
01:16:41mais j'ai préféré garder ma dignité humaine.
01:16:43Vous avez
01:16:45tout à fait raison, Najet,
01:16:47mais j'ai encore un exemple qui montre ce qui se passe.
01:16:49On va continuer avec
01:16:51Pierre-Antoine Martin après cette petite pause.
01:16:53Effectivement, il y a vraiment
01:16:55un problème dramatique
01:16:57qui est posé et dont on parle
01:16:59effectivement très peu.
01:17:01A tout de suite.
01:17:03Sud Radio Bercoff dans tous ses états
01:17:05midi 14h.
01:17:07André Bercoff.
01:17:09Les pervers
01:17:11narcissiques, et il y en a
01:17:13dans l'entreprise, il y en a dans l'administration,
01:17:15il y en a partout
01:17:17et Pierre-Antoine Martin le raconte
01:17:19dans ce livre que je vous recommande
01:17:21sur le burn-out,
01:17:23sur le temps des pervers, cette pandémie.
01:17:25Mais c'est plus que pandémie
01:17:27parce que, Pierre-Antoine Martin,
01:17:29merci de parler,
01:17:31vous parlez aussi de vous
01:17:33et vous dites que ça fait 5 ans
01:17:35que ça s'est passé. Ça s'est passé il y a 5 ans
01:17:37quasiment jour pour jour.
01:17:39Et aujourd'hui, vous vous sentez comment ?
01:17:41Je me sens mieux
01:17:43que les semaines qui ont suivi
01:17:45Les semaines qui suivent,
01:17:47vous ne pouvez pas vous lever, vous n'avez pas l'énergie,
01:17:49vous ne pouvez pas vous lever, vous ne pouvez pas marcher,
01:17:51vous pouvez voir une vidéo,
01:17:53deux minutes, pas plus,
01:17:55parce que votre cerveau n'a plus la capacité.
01:17:57En fait, le burn-out
01:17:59vient casser votre capacité
01:18:01à régénérer votre énergie interne.
01:18:03Donc vous vous rendez compte,
01:18:05vous comprenez ce que c'est que l'énergie à ce moment-là,
01:18:07vous n'en avez plus,
01:18:09vous ne la régénérez plus, vous ne pouvez plus rien faire,
01:18:11vous discutez avec un ami
01:18:13pendant une heure,
01:18:15vous êtes épuisé, vous êtes obligé,
01:18:17épuisé, c'est plus que la fatigue,
01:18:19épuisé, c'est ne plus réfléchir, plus rien,
01:18:21c'est-à-dire que vous êtes au bout de vous-même,
01:18:23vous êtes vidé, totalement vidé.
01:18:25L'épuisement, on fait
01:18:27une grosse marche de 10 heures, on dit je suis épuisé.
01:18:29Non, c'est plus que ça.
01:18:31C'est bien plus que ça, c'est que vous ne pouvez plus
01:18:33rien faire, même pas réfléchir.
01:18:35Regarder une vidéo deux minutes, c'est pas possible,
01:18:37vous êtes épuisé. Parlez,
01:18:39vous êtes épuisé. Et donc, petit à petit,
01:18:41vous remontez doucement, très doucement,
01:18:43la pente. Moi, ça fait 5 ans.
01:18:45Comme je vous le disais en off,
01:18:47à la suite de cet entretien
01:18:49qui aura duré 3 quarts d'heure,
01:18:51je vais être obligé de me coucher.
01:18:53Après la radio,
01:18:55comme ça, vous devriez coucher.
01:18:57J'aurais consommé l'énergie de ma journée.
01:18:59En l'espace de quelques minutes.
01:19:01Donc, j'ai peut-être
01:19:03un dixième de l'énergie que j'avais avant.
01:19:05Voilà, c'est ça.
01:19:07Alors comment, pendant des années,
01:19:09vous étiez aussi hors antenne, pendant que
01:19:11vous disiez que ça s'est bien passé
01:19:13pendant des années.
01:19:15Donc, c'est quelqu'un,
01:19:17c'est quelqu'un qui arrive
01:19:19et qui bouleverse tout ça, qui chamboule tout ça.
01:19:21Donc, tout peut être très bien
01:19:23jusqu'au jour où il y a un changement,
01:19:25un changement de configuration,
01:19:27et c'est une personne,
01:19:29une circonstance, un système
01:19:31qui fait qu'à un moment donné,
01:19:33vous allez être emmené
01:19:35dans quelque chose extrêmement
01:19:37vicieux
01:19:39et qui peut vous faire
01:19:41frôler la mort.
01:19:43C'est presque un enfer.
01:19:45Oui, vous êtes conduit
01:19:47dans l'enfer.
01:19:49Et le matin, vous alliez la boule au ventre,
01:19:51comme on dit, quelques fois ou pas ?
01:19:53Sur les dernières semaines, oui.
01:19:55Auparavant, non. Auparavant, j'étais heureux
01:19:57parce que j'avais du sens dans ce que je faisais.
01:19:59Je construisais des choses.
01:20:01J'avais effectivement des responsabilités
01:20:03très intéressantes et puis il y avait de l'innovation.
01:20:05J'avais des idées très intéressantes
01:20:07qui étaient reconnues nationalement
01:20:09et tout a été effectivement
01:20:11détruit
01:20:13en l'espace de quelques semaines,
01:20:15quelques mois en fait.
01:20:17Pour donner aux auditeurs,
01:20:19on en parlait, un peu une idée de la perversion,
01:20:21ce que c'est, parce que vous me posiez la question tout à l'heure
01:20:23et j'ai une autre
01:20:25anecdote à donner.
01:20:27Quand cet individu,
01:20:29mon hiérarchique m'a conduit
01:20:31dans cet enfer,
01:20:33méthodiquement, c'est ça qui est terrible,
01:20:35c'est vicieux, c'est méthodique, c'est...
01:20:37Et bien donc j'ai fini par être
01:20:39licencié, avec le déshonneur,
01:20:41avec toute l'opprobre
01:20:43qui va avec.
01:20:45Et trois semaines après le licenciement,
01:20:47alors qu'il me licenciait
01:20:49pour avoir, entre guillemets,
01:20:51nui à la performance de l'entreprise,
01:20:53l'argument
01:20:55bateau,
01:20:57je reçois un courrier, trois semaines plus tard,
01:20:59de lui,
01:21:01signé de lui, m'exprimant
01:21:03comme tu as fait une très belle année,
01:21:05je t'offre une très belle prime exceptionnelle
01:21:07de performance.
01:21:09Voilà, là on est dans l'injonction contradictoire,
01:21:11dans le paradoxe le plus total, le plus complet.
01:21:13Non mais c'est même presque, enfin,
01:21:15vous avez eu une prime, c'est bien, mais parce qu'il se foutait
01:21:17de vous, enfin il se foutait de vous, c'est ça.
01:21:19Mais bien sûr, mais le pervers c'est ça,
01:21:21mais il en jouit, il s'y prend plaisir
01:21:23à ça, c'est ça qui est
01:21:25monstrueux, parce que vous savez que vous êtes dans
01:21:27une nasse, et vous êtes cuit.
01:21:29Parce que,
01:21:31hiérarchiquement, il vous met dans une nasse.
01:21:33En fait, il faudra qu'on fasse une autre émission
01:21:35avec vous et avec d'autres, je crois qu'il faudrait
01:21:37faire une émission, effectivement,
01:21:39comment se battre
01:21:41contre le burn-out.
01:21:43C'est le sujet de mon livre, vous avez exactement raison,
01:21:45moi je veux montrer
01:21:47la combativité qu'il faut avoir
01:21:49pour se battre, et ce n'est pas simple,
01:21:51parce que vous êtes encore atteint, et on peut le
01:21:53comprendre, bien sûr, et puis
01:21:55surtout, et juridiquement et autre,
01:21:57quand on battre, c'est pervers.
01:21:59Et comment se battre ? En justice.
01:22:01Et c'est ça que j'exprime aussi dans mon livre, j'essaie de donner
01:22:03aussi des idées,
01:22:05de donner des adresses d'avocats
01:22:07extraordinaires, parce qu'il faut être très
01:22:09spécialisé pour combattre ça.
01:22:11On fera une autre émission avec vous.
01:22:13Avec grand plaisir, André. Merci.