Selon l'Ordre national des médecins, les violences contre les soignants a plus que doublé en vingt ans. Les syndicats des médecins généralistes appellent à la mobilisation ce mercredi dans le cadre d'une journée nationale contre les violences faites aux soignants.
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00:00Depuis 4-5 ans, ça s'est énormément intensifié, en effet.
00:04Jusque-là, ça allait une fois de temps en temps, et puis on disait bon allez ça passe, ce n'est pas grave.
00:08Mais depuis quelques années, ça s'est intensifié.
00:11Pourquoi ?
00:12De plus en plus violent.
00:13Écoutez, je pense que d'une part, et on l'a vu sur les chiffres, la dégradation du système de santé,
00:19c'est-à-dire c'est ce qui est commun dans les autres pays d'Europe,
00:22qui demain aussi commémore cette journée européenne contre les violences faites aux soignants.
00:30Vous-même, vous avez été agressé ?
00:31Absolument.
00:32Comment ? Expliquez-nous.
00:33Alors moi, on va dire plusieurs fois, on ne compte pas les fois où j'ai été agressé,
00:36donc les insultes, les dégradations du cabinet, on m'a frappé, on a tenté de mettre le feu à mon cabinet.
00:42Non.
00:43Absolument.
00:43Mais pourquoi en fait ? Expliquez-nous.
00:45Parce qu'on refuse un arrêt.
00:46Quel élément déclencheur ? Un arrêt ?
00:48Par exemple, on refuse un arrêt maladie parce que ce n'est pas justifié, tout simplement,
00:52ou parce que quelqu'un veut passer devant la dizaine de personnes qui attendaient dans la salle d'attente,
00:57ou parce que, bon, pour une exigence, voilà, je veux à l'ordonnance, c'est rapide, c'est vite fait.
01:02Bref, les patients sont vraiment, pour le coup, impatients.
01:07Vous êtes là à mettre le feu à votre cabinet ?
01:09Oui, bon, on ne l'a pas attrapé celui-là, on ne sait pas pourquoi.
01:13On ne sait pas qui a fait ça ?
01:14Non, non, on ne sait pas.
01:15Et vous restez quand même dans ce quartier ?
01:17Je reste parce qu'il faut aussi le rappeler que la grande majorité de nos patients sont respectueux du médecin.
01:23Donc c'est une minorité qui a un mauvais comportement, et la grande majorité...
01:27Moi, j'aime mes patients, j'aime travailler dans ces quartiers, je suis attaché.
01:30Donc vous ne voulez pas pénaliser ces patients en quittant les lieux ?
01:33Voilà. Et d'un autre côté, bien qu'il y ait toute cette violence,
01:36bon, moi, je n'ai pas peur d'y aller. Le jour où j'aurai peur, je partirai.
01:39Vous avez un bouton d'alerte dans votre cabinet ?
01:40Ah oui, je l'ai installé à mes frais, je tiens à le signaler,
01:42puisqu'on n'est pas du tout accompagné, bien qu'on entende par-ci, par-là qu'il y ait un budget à l'ARS pour ça.
01:47Ce n'est pas vrai. Moi, j'ai dû payer la vidéosurveillance, la fermeture de mon cabinet,
01:51enfin l'ouverture à la demande, le bouton d'alerte.
01:53Le bouton d'alerte, ça fonctionne comment ?
01:55C'est sur mon bureau. J'ai un interphone qui est relié à une société de surveillance.
02:00Si je l'enclenche, tout de suite, on peut communiquer, je peux dire, appeler la police.
02:04Et vous avez déjà appuyé sur ce bouton ?
02:05Non, heureusement non.
02:06Pas encore.
02:07Pas encore, il faudra que je laisse...
02:08Tout à l'heure, François Guépillon expliquait que majoritairement, les médecins ne portent pas plainte.
02:12Est-ce que vous, vous avez porté plainte ?
02:14Moi, j'ai porté plainte, je crois à 4 ou 5 repérises.
02:17C'est abouti ?
02:18Classé sans suite, monsieur.