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00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h30 11h avec Thomas Hill et avec Abel Bent ce matin qui vient nous présenter son nouveau single en attendant l'album.
00:09Alors l'album il va s'appeler Minuine, il sortira en mai et la tournée l'année prochaine en 2026.
00:14Alors les places d'Abel Bent ça s'arrache, donc on va vous donner quelques dates déjà.
00:1816 avril à Lyon, 17 avril à Montpellier 2026, Marseille, Nantes, Rouen et l'Accor Arena à Paris le 29 avril 2026.
00:26Et le nouveau titre d'Abel Bent s'appelle donc Triste.
00:31Le nouveau single d'Abel Bent qu'on écoutera en entier tout à l'heure dans cette émission.
00:46L'idée c'était de parler de tristesse sans faire une chanson trop triste, c'est ça ?
00:50Moi je voulais parler de ma tristesse et je n'avais pas pensé à l'idée qu'elle puisse être trop triste parce que ça ne me dérange pas.
00:57Moi j'aime chanter la tristesse, la mélancolie, je la célèbre même ma tristesse en vérité.
01:01Parce qu'on parlait de Charles Aznavour tout à l'heure, si je n'avais pas été une petite fille triste à cette période-là,
01:07je n'aurais peut-être pas accroché sur Charles Aznavour, ça ne m'aurait peut-être pas ramené jusqu'ici.
01:11Tout ça c'est un cheminement qui est parti vraiment d'un chagrin, un chagrin d'enfant.
01:16Et moi je voulais une chanson très triste.
01:18Quand j'ai commencé à écrire le texte c'était vraiment...
01:21C'était la déprime, si ce n'est plus.
01:25Et c'est vrai que c'est là où c'est intéressant de travailler avec des gens qui ont un regard différent sur vous.
01:30Quand j'arrive en studio avec Vita et puis quand Vianney arrive aussi sur la co-écriture,
01:36ils amènent la chanson ailleurs.
01:38Elle n'est pas juste une chanson triste, elle reprend un peu de luminosité on va dire.
01:44Et on comprend que je célèbre cette tristesse et que ce n'est pas...
01:47Parce que vous, vous avez fait le texte, eux ont fait la musique, c'est ça ?
01:49Moi j'ai commencé à écrire, mais c'était vraiment très triste.
01:53D'accord, et eux ils ont ajouté leur part derrière.
01:56Et derrière on a réécrit, réécrit.
01:58La musique est un peu up-tempo comme disent les Zikos.
02:02Excuse, c'est un homme !
02:04Entre Zikos !
02:06Rassurez-vous pas Thomas de parler comme ça aux Zikos !
02:09Donc on est sur une musique en tout cas plutôt dynamique et un texte qui contraste.
02:14Et alors c'est vrai que vous dites que vous avez cette tristesse en vous.
02:18Vous expliquez, je suis né condamné à chanter la peine.
02:21Est-ce que vous savez d'où elle vient cette tristesse ?
02:23J'essaie de comprendre, je ne fais pas des recherches.
02:26Mais en tout cas je m'interroge, je me dis est-ce qu'il existe un chagrin originel ?
02:31Quelque chose qu'on a...
02:33J'ai vu qu'il y a des scientifiques qui disent qu'on peut naître dans son ADN, dans ses gènes,
02:37les chagrins par exemple de ses ancêtres.
02:39Porter la douleur de gens qui n'existent plus, de cinq, six générations avant soi.
02:44Puis après il y a la vie tout court, la vie qu'on mène, son contexte familial.
02:51J'étais une petite fille qui a manqué par exemple de son papa,
02:54j'ai eu un beau-père, ça n'a pas été facile.
02:56Je ne vais pas vous raconter ma vie ici, je pense que je ne la raconterai jamais
02:59parce que je le dis de manière subtile dans les chansons.
03:03Mais je n'étais pas une petite fille heureuse.
03:06Et le succès, ça ne change rien à ça ?
03:08Ça amplifie.
03:10Oui, ça amplifie.
03:12Mais en même temps ça coche des cases, ça remplit des vides.
03:15Ça ne remplacera jamais ce dont on a manqué.
03:19Mais ça donne autre chose.
03:21Et je suis hyper reconnaissante de pouvoir chanter cette peine.
03:26Moi déjà ça me fait du bien.
03:28C'est la force de vos chansons aussi, c'est qu'on peut tous s'y retrouver.
03:31Comme aussi dans votre premier single, Amel Bent.
03:34Premier single de votre album, c'était Décharge Mentale.
03:49J'adore ce slam, c'est chouette de vous entendre différemment comme ça.
03:56Il y a eu 19 versions de Décharge Mentale.
03:59Au départ c'était vraiment un texte sans musique, sans rien.
04:04Et ensuite c'est devenu une vraie chanson avec une mélodie,
04:07beaucoup plus d'harmonique même dans la musique.
04:10Et puis après je suis revenu en arrière,
04:12j'ai revraiment slamé avec encore moins de mélodies que ce qui existait.
04:16Je me suis dit qu'il faut qu'à un moment donné,
04:18ce soit tellement juste dans l'interprétation,
04:20que ma gorge se serre en fait.
04:22Et à un moment donné, ma gorge s'est serrée,
04:24j'ai dit ok c'est ça la version.
04:25Et quand on l'écoute, on n'a qu'une chose à vous dire,
04:27on a envie de vous dire merci quand on entend cette chanson Amel.
04:30Oui parce que ce format de slam amplifie encore plus les paroles et le texte que vous délivrez.
04:35Et ça veut dire que même quand on est une star comme vous,
04:37on n'échappe pas du tout à la charge mentale,
04:39même si j'imagine que vous êtes aidée dans votre quotidien.
04:41Bien sûr je suis aidée,
04:43mais la charge mentale encore une fois elle est mentale.
04:45Donc ce n'est pas forcément un débat sur la charge réelle au quotidien,
04:49c'est comment on accueille et on encaisse en fait
04:54toutes les pensées, toutes les idées, toutes les angoisses,
04:57toutes les anxiétés, tous les espoirs,
04:59tous les problèmes passés, etc.
05:03Je pense qu'on n'est pas tous égaux face à ça,
05:05et je pense que les femmes ne sont pas épargnées.
05:09Vraiment c'est mon regard, je ne suis pas une scientifique, je ne suis pas une sociologue.
05:14Franchement c'est hyper subjectif,
05:17mais moi j'ai grandi avec beaucoup de femmes autour de moi,
05:19j'ai beaucoup de femmes autour de moi même aujourd'hui,
05:21et j'ai l'impression que c'est quand même un truc qui est très féminin,
05:27parce que c'est lié à la façon dont notre corps réagit dans le temps,
05:31c'est lié aux faits qu'on met en pression par rapport à nos enfants,
05:34une pression par rapport à la beauté,
05:37une pression par rapport au travail.
05:39Je ne dis pas que les hommes n'ont pas de charge, bien sûr que les hommes ont une charge aussi,
05:42mais les femmes, elles cumulent beaucoup.
05:44Et en plus vous, vous êtes scrutée à longueur de temps, à longueur de journée.
05:48Ça je ne m'en plains pas, parce que c'est un métier que j'ai choisi,
05:50mais ça reste une charge en plus,
05:54de laquelle il faut aussi se défaire,
05:56apprendre à vivre avec, ou se dire j'arrête,
05:58personne ne me force à me montrer non plus,
06:00j'ai choisi, mais ça existe.
06:04On va écouter tout à l'heure ce single triste en entier,
06:08et puis Minuit Une qui sortira en mai,
06:11j'ai hâte d'écouter cet album.
06:13J'ai rendu le dernier mix cette nuit à 3h du matin,
06:15aujourd'hui ça part au master,
06:17c'est fini, je ne peux plus rien toucher.
06:19Je les ai pourris.
06:21Jusqu'à la dernière seconde,
06:23je les ai saoulés.
06:25Allez nous dans un instant sur En Pain avec Sacha Nocovitch,
06:27il va y avoir du sport,
06:29mais moi je reste tranquille.