Alain Madelin, ancien ministre, prend la parole sur plus de fédéralisme pour l’Europe : «Il y a des monstres politiques qui apparaissent».
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00:00Écoutez, on parle de quelques points de PIB et nous n'étions pas si malheureux avec 10 points de PIB en moins de dépenses publiques.
00:11Et je regarde certains pays. La Chine est un pays ultra-capitaliste par rapport à la France.
00:20Et si je fais de la dépense publique la frontière... Tenez cette image. Vous avez la frontière des choix privés,
00:28où ce sont les consommateurs et les entrepreneurs qui décident. Et puis j'ai la frontière, j'ai la sphère des choix publics,
00:35où c'est les hommes publics qui décident. La frontière... Ce sont un des choix individuels et de l'autre des choix collectifs.
00:43Donc la frontière, pour moi, c'est la frontière de la liberté. Elle est intéressante. Vous observez, les choses sont un peu plus compliquées.
00:49Mais c'est la frontière de la liberté. On a cessé de déplacer la frontière de la liberté en faveur des choix publics et donc moins en moins de liberté.
01:02Et par rapport à d'autres pays, même voisins, on a un écart de 10 points, ce qui est considérable. Donc cette frontière-là, pour moi, elle est essentielle.
01:10Et aujourd'hui, il faut bien évidemment faire le chemin inverse. D'autant que vous connaissez ma thèse. Il y a un nouveau monde qui frappe à notre porte.
01:19Vous n'imaginez pas la rapidité des changements qui vont intervenir dans les deux années qui viennent, dans les 10 ans qui viennent.
01:26Ce sera le plus formidable changement de toute l'histoire de l'humanité. Et ce monde-là, c'est un monde qui appelle la liberté.
01:32– Mais est-ce que celui qui s'est fait appeler le nouveau monde, c'est pas le même, est légitime politique, est légitime, attention, il ne s'agit pas de légitimité démocratique,
01:41mais est-ce qu'il a l'assise aujourd'hui pour mener une telle réforme ?
01:44– Je ne comprends pas la question. Qui a l'assise ?
01:47– Le Président, le Premier ministre et tous ceux qui les entourent.
01:50– Ah non, bien sûr, non. Non, non, bien sûr, c'est-à-dire que vous allez, vieux slogan, que dans les pays de l'Est, avant la chute du mur de Berlin,
02:01autant de la perestroïka, le sommet ne peut plus, la base ne veut plus.
02:06– D'accord, donc le pouvoir n'a plus de pouvoir.
02:08– Nous y sommes, bien sûr.
02:09– Ah oui, mais nous y sommes, pardonnez-moi.
02:11– Je vous en donne une deuxième citation, je ne sais pas si je vous l'ai donnée déjà,
02:14mais elle est de Toynbee, le grand historien des civilisations.
02:18Dans des périodes de mutation, où les élites savent conduire la mutation, où le peuple change d'élite.
02:25Et puis si vous voulez une troisième, Gramsci.
02:29Un nouveau monde apparaît, un vieux monde se meurt, et dans ce clair-obscur naissent les monstres.
02:38Ah, j'ai dit les trois citations qui permettent de caractériser la situation, non ?
02:41– Le monstre aujourd'hui, c'est l'État, c'est l'État, parce qu'il faut plus que les dégressifs.
02:45– L'État est né depuis plus longtemps, mais j'aurais tendance à dire qu'il y a des monstres politiques qui apparaissent.