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Ce vendredi 14 mars 2025 est la journée nationale du sommeil. 

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00:00Et ce matin, avec Margot, on a décidé de s'intéresser à la science des rêves.
00:04Margot, d'abord, un rêve, c'est quoi ?
00:08C'est une activité mentale qui se produit quand on dort et qui sert à ordonner, en quelque sorte, notre conscience.
00:13Et cette activité, en fait, elle va dépendre du stade de sommeil dans lequel on se trouve.
00:17Vous savez qu'on enchaîne des cycles, 3 à 5 cycles par nuit qui durent environ une heure et demie,
00:22avec à chaque fois une phase d'endormissement, un sommeil en profond, un sommeil en léger d'abord, profond,
00:27et puis après, une phase de sommeil paradoxale. Et c'est cette phase qui concentre l'essentiel de nos rêves,
00:32en tout cas, l'essentiel de nos rêves les plus agités.
00:35La raison de cette activité, c'est qu'en fait, notre cerveau, c'est pas un électroencéphalogramme plat pendant la nuit.
00:40On continue à produire des images, à produire des sensations et continue à s'agiter le cerveau.
00:45Et donc, c'est ce qui correspond, en fait, à nos rêves.
00:47Ça a une utilité de rêver ?
00:49Ça a une utilité, bien sûr, pour traiter l'information et réguler les émotions.
00:54En fait, tout ce qu'on vit pendant la nuit va être, en quelque sorte, retraité et encodé dans notre mémoire émotionnelle.
01:01Il faut savoir que l'écrasante majorité de nos rêves sont négatifs, même si on ne s'en souvient pas forcément.
01:07C'est des cauchemars.
01:0880%, selon le docteur Marc Querey, qui est président de l'Institut National de Veille Sanitaire.
01:13Il y a une étude extrêmement intéressante que je voulais vous raconter, du professeur Isabelle Arnulf,
01:17qui est grande spécialiste du sommeil, chef du service à la Pitié-Salpêtrière.
01:21Elle a mené une expérience sur 700 étudiants en médecine qui passaient le concours de la première année.
01:25Elle leur a demandé, la veille, « est-ce que vous pouvez voir si vous rêvez et nous écrire le lendemain ? »
01:3060% avaient rêvé et pouvaient le raconter.
01:33Et l'écrasante majorité avait rêvé qu'ils étaient en retard à l'examen.
01:37Donc, ils arrivaient tous nus.
01:38Ça pouvait être ça.
01:39Qu'ils n'avaient pas leur carte d'examen.
01:40Il y en a même certains qui ont rêvé qu'ils devaient écrire sur de la mie de pain au lieu d'une copie.
01:44Enfin, des trucs bourrugements.
01:46Et après, ils sont revenus vers ces étudiants en leur demandant comment ils avaient réussi.
01:50Il en ressort que tous ceux qui avaient rêvé, y compris des choses pas très chouettes,
01:54avaient plutôt réussi mieux que les autres.
01:56Comme si, au final, on s'était entraîné psychologiquement à cette épreuve
02:01et que la simulation virtuelle de l'épreuve avait entraîné un petit gain de performance.
02:04Alors, pourquoi est-ce qu'on oublie la plupart de nos rêves ?
02:07Est-ce que quelqu'un se souvient de ce dont il a rêvé cette nuit, par exemple ?
02:10Moi, pas du tout.
02:11Non ? Bah, tu vois, on a tous oublié, là.
02:13Non, alors, on ne s'en souvient pas.
02:14On se souvient en moyenne de 3 à 4 rêves par semaine.
02:16Mais bon, c'est très variable selon les personnes.
02:18On ne s'en souvient pas parce que souvent, les premières phases de sommeil paradoxal,
02:21où on produit les rêves, sont encadrées de sommeil profond
02:24où il y aurait une sorte de nettoyage du cerveau à ce moment-là.
02:27Donc, on efface un peu ce qui s'est passé.
02:28En revanche, c'est plus facile de se souvenir de ce qui se passe en fin de nuit.
02:32Il faut savoir aussi qu'il y a une différence entre ce que les chercheurs appellent
02:36les grands rêveurs qui se souviennent volontiers et les petits rêveurs qui s'en souviennent très peu.
02:40Et il y a une équipe de recherche de Perrine Ruby, qui est chargée de recherche à l'Inserm,
02:44qui prouve que les grands rêveurs, ceux qui s'en souviennent davantage,
02:47comptabilisent deux fois plus de phases de réveil que les petits rêveurs
02:51et qu'ils ont aussi une zone du cerveau qui est plus active,
02:53c'est celle qui est un peu plus sensible au stimuli de l'environnement.
02:56Et d'ailleurs, c'est lié.
02:57Comme ils sont plus sensibles au stimuli de l'environnement,
03:00ils vont plus se rêver dans la nuit et donc, ils vont mieux se souvenir.
03:03Tu disais, Margot, la plupart des rêves sont des rêves négatifs.
03:05À partir de quand ça devient un souci que les cauchemars, comme ça ?
03:08Les cauchemars sont un souci quand ils sont récurrents,
03:11quand on fait tout le temps le même cauchemar.
03:13On sait que les cauchemars, c'est des émotions.
03:15C'est le docteur Isabelle Poirot qui est à Lille
03:17qui dit que les cauchemars sont des rêves ratés
03:19parce que la charge émotionnelle, c'est très, très violent.
03:22Parfois, le cœur qui s'emballe, la sudation.
03:26Et donc ça, il faut savoir que plus on fragmente son sommeil,
03:30plus on a des risques de se souvenir de ces cauchemars.
03:33Est-ce qu'on peut influencer nos rêves ?
03:35Oui.
03:36D'ailleurs, c'est une technique qui est utilisée
03:38pour traiter ce qu'on appelle la maladie des cauchemars
03:40pour les personnes qui ont parfois un traumatisme
03:42et qui revivent ce traumatisme dans les rêves.
03:44C'est une méthode qui est un peu plus complexe que ça,
03:47mais on va réécrire le scénario,
03:49on va prendre le temps de l'écrire
03:51et on va modifier le scénario pour lui apporter,
03:53par exemple, une fin heureuse.
03:55Si on rêve qu'on chute dans le vide,
03:57il y a un parachute ou un matelas.
04:00Et donc, on va modifier ça
04:02et on va relire juste avant de se coucher.
04:04Et d'ailleurs, un bon conseil qui s'applique à tout le monde,
04:06vous penserez à moi ce soir,
04:07vous allez penser au moment où vous vous couchez
04:09à un moment, à une situation, à un contexte
04:11où vous avez été particulièrement heureux
04:13et ça devrait influencer vos rêves dans le bon sens.
04:17Alors, c'est un problème qui concerne pas mal de gens.
04:20Est-ce que parler en dormant, c'est fréquent ?
04:23Alors, 70% de la population a déjà parlé en dormant.
04:26Je pense qu'on est à peu près tous concernés.
04:28Voir crier.
04:29Voir crier.
04:30La plupart du temps, c'est des noms ou des injures.
04:33Il y a 3 à 4% de la population...
04:35C'est pas somnambule, c'est somniloquie.
04:37Oui, ça s'appelle la somniloquie.
04:39Et 3 à 4% de la population, c'est vraiment très très souvent
04:41quand ça revient, quand on parle vraiment beaucoup,
04:43très fort et tout le temps,
04:45il peut y avoir un petit fond de somnambulisme
04:47et c'est souvent des familles qui se transmettent ça un peu...
04:49C'est quand je suis fatigué.
04:51Quand je suis fatigué, je parle la nuit.
04:52Non, je crie pas, je parle la nuit.
04:53Mais tu t'entends ?
04:55Je me réveille, quoi.
04:57C'est un sommeil paradoxal.
04:59Quand les spécialistes regardent des personnes qui dorment,
05:03on voit les mouvements sous les paupières,
05:05on voit même des animaux.
05:07Il y a des vidéos avec des chiens qui courent,
05:09allongés, on voit tout ce qui se passe.
05:11On peut voir où on fume,
05:13on peut voir beaucoup de choses
05:15qui se passent dans les rêves à ce moment-là.
05:17D'ailleurs, quand on a arrêté de fumer,
05:19on ne fume plus.
05:21Moi, je ne fume plus dans mes rêves.
05:23Et si vraiment il y a une cigarette dans mon rêve,
05:25je sais que c'est interdit.
05:27Merci Margot, vraiment,
05:29tu nous as vendu du rêve ce matin.

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