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00:00Elia est avec nous en studio. Elia, merci d'être là. Vous êtes restauratrice, vous avez 39 ans et le resto, votre bistro, le bistro de la gaieté qui est collé à la gaieté lyrique.
00:12Théâtre occupé par des migrants depuis le 10 décembre. Vous avez travaillé dur pour l'obtenir cette brasserie avec votre mari.
00:20Aujourd'hui, disons les choses, on vous a entendu. Elia, vous ne pouvez plus travailler.
00:26Non, je ne peux plus travailler. Depuis le 10 décembre, depuis l'occupation de la gaieté lyrique, au début 150 migrants qui sont aujourd'hui 446.
00:36La situation a très vite dégénéré à l'extérieur ainsi qu'à l'intérieur de la gaieté.
00:41Ça a commencé par du squat permanent devant l'établissement. Ils consomment beaucoup, beaucoup de stups.
00:51Donc la rue est infestée de stupéfiants. Ils squat dans la brasserie et quand j'ai eu le malheur de demander au collectif de les tenir et de ne pas les laisser errer devant mon commerce parce qu'ils faisaient peur à mes clients, j'ai été tout de suite insultée de fachos et de racisme.
01:09Fachos et racistes ?
01:11Oui, parce que je veux juste ne pas avoir... J'aurais dit moi je vous comprends, je comprends qu'ils soient mis à l'abri en plein hiver, il n'y a pas de souci mais moi je ne travaille pas.
01:21Je ne travaille plus, je demande juste à ce qu'ils ne soient pas là parce que pour mon commerce, ce n'est pas possible.
01:26Ce bistrot c'est votre bébé ? Vous avez perdu combien d'argent ? Parce que vous avez des salariés en plus.
01:30C'est mon bébé parce que moi je suis arrivée là-bas en 2017 et j'ai travaillé comme une acharnée pour pouvoir récupérer cette affaire en fait.
01:41Du coup l'année dernière j'ai récupéré le commerce, j'ai dû faire un crédit, je suis cautionnaire des dettes en personnel donc même si je dépose le bilan j'aurai toujours le crédit de la brasserie.
01:55Je travaille plus de 70 heures par semaine, j'ai trois enfants, forcément je néglige mais étant beaucoup au travail, mes enfants, je passe moins de temps avec eux parce que la première année d'un commerce c'est très dur, il faut être là tous les jours.
02:08La restauration c'est un métier qui n'est pas facile donc je délaisse ma famille pour ma brasserie donc c'est un peu comme mon quatrième enfant.
02:18Et pour rien, parce que vous ne pouvez pas croire que...
02:20Pour rien, depuis trois mois je mène un combat qui était seul jusqu'à quinze jours que je rencontre Guillaume Janton et Amaury.
02:28Amaury Bucot.
02:29Exactement Amaury Bucot, j'étais toute seule, livrée à moi-même avec ma peine, avec mon malheur, à tous les jours désespérée, à me faire menacer de mort.
02:40Donc ils veulent me brûler, ils veulent me violer, ils veulent me tuer parce que j'ai demandé au collectif de ne pas les laisser devant chez moi.
02:47C'est épouvantable ce que vous racontez Elia, il y a une cagnotte d'ailleurs qui a été lancée.
02:51Il y a une cagnotte qui est ouverte et depuis hier je reçois beaucoup de coups de téléphone à la brasserie.
02:55J'ai des gens qui se sont déplacés de toute l'île de France, des personnes retraitées qui me disaient
02:59« Elia, nous on n'a pas d'argent à vous donner parce qu'on s'en sort pas mais on vient boire un café chez vous. »
03:03Et franchement ça me fait chaud au cœur mais je trouve ça honteux que ce soit aux Français déjà qui souffrent, qui ont du mal à boucler leur fin de mois,
03:11qui doivent m'aider en fait. Je trouve ça pas normal que la mairie n'ait jamais répondu à mes appels, à mes courriers, ni que le préfet ne m'ait jamais contacté.
03:21Le maire de Paris centre se déplaçait très souvent à la gaieté lyrique, il n'a jamais pris la peine de venir me voir.
03:27On m'a toujours laissée et tous ces gens qui sont là pour moi, qui me versent de l'argent sur la cagnotte, ça me fait vraiment chaud au cœur
03:37parce que j'ai vraiment été délaissée. Vraiment, vraiment, vraiment, vraiment.
03:41Elia, on ne vous lâche pas. On ne vous lâche pas. Ici sur Europe 1, sur CNews aussi, Jean-Marc Morandini vous a donné la parole.
03:49Il a ouvert cette cagnotte, vous avez 51 725 euros qui sont récoltés en temps réel, l'objectif c'est 80 000 euros.
03:58Évidemment Elia, on est terriblement attristés, on est scandalisés par ce qui vous arrive et encore cet après-midi, voilà ce que vous avez supporté, nous avons un extrait sonore.
04:14Nouvelle manifestation sauvage devant le théâtre et devant votre établissement.
04:18Exactement et donc du coup il y a eu très vite la police qui était là, c'était une manifestation de base contre les gens tués par la police, par la police meurtrière
04:31et ils se sont vite réunis devant le théâtre de la Gaie-Tellerich pour venir en cause aux migrants.
04:37Donc du coup, pas de fachos, les fachos au micro, des gens de leur groupe ont commencé à venir devant la brasserie en disant de toute façon regardez c'est ici, les fachos ils sont là, ils sont dedans.
04:50Vous et en parlant de vous ?
04:52En parlant de moi.
04:53En plus votre sécurité n'est pas assurée.
04:55Alors du coup quand j'ai vu qu'ils commençaient à mettre les masques, qu'il y avait des antifas avec eux, qu'ils commençaient à avoir les casseurs, j'étais voir le peloton de police qui était là, j'aurais dit mais écoutez vous allez rester ?
05:04Ah non non non, à la fin de la manifestation on part.
05:07Mais eux ils vont faire quoi ? Ils vont partir et tout se passera bien.
05:10Oui sauf que dans la réalité ils partent pas, donc j'ai dû fermer ma brasserie en urgence.
05:14Mon serveur que je remercie beaucoup, Wari, qui sauve la vie à chaque fois des journalistes qui viennent parce qu'à chaque fois que les journalistes se font frapper c'est lui qui sort.
05:22Donc mon serveur se met à faire ma sécurité, donc il reste devant la brasserie.
05:28Et voilà.
05:30Vous vous sentez complètement perdue, vous avez essayé de joindre la mairie et pas de réponse.
05:37Pas de réponse aucune. Je suis le souci de personne.
05:40Mais attendez vous êtes le souci de personne mais on vous donne la parole.
05:43Je vous garantis que vous allez la voir ailleurs et que ce documentaire sur CNews, alors j'ai dit que c'était lundi pas du tout, le 19 mars c'est mercredi qu'il sera diffusé à 21h.
05:51Je vous garantis qu'on va vous entendre et qu'on va pas vous laisser tomber.
05:54Si vous êtes là aujourd'hui c'est aussi pour ça.
05:57C'est grâce à Guillaume qui est venu.
05:59On va les faire bouger les choses.
06:01C'est un beau documentaire qui a été réalisé par Guillaume en effet sur la submersion migratoire et les conséquences.
06:08Et je peux vous dire qu'il y a beaucoup de choses dedans, des chiffres, des témoignages qui montrent encore une fois que l'Etat, la municipalité, les municipalités ne répondent jamais à la chose primaire qui leur incombe.
06:21C'est quand même la sécurité de leurs concitoyens.
06:23C'est incroyable.
06:24De leurs administrés.
06:25Là on a des associations qui sont financées par l'argent public, qui aident ces soi-disant mineurs isolés qui ne sont ni mineurs ni isolés.
06:34Alors qu'il y a eu une décision du tribunal administratif il y a un mois.
06:37C'est ça.
06:38Alors que la mairie devrait donner son feu vert pour l'évacuer.
06:40C'est l'Etat qui ne veut pas.
06:41La mairie ne fait rien.
06:42Il y a à Filoche, l'adjointe d'Anne Hidalgo a dit on n'a jamais fait ça en 20 ans, on ne le fera jamais.
06:47Et pourquoi ?
06:48Mais c'est idéologique.
06:49Parce que c'est pas dans leur principe.
06:51D'accord, c'est pas dans leur principe, d'accord.
06:53Et vous, vous y êtes pourquoi ?
06:55Moi on ne me répond même pas.
06:57Donc moi on ne pense même pas à moi, on ne parle pas de moi.
06:59La mairie de Paris n'en a rien à faire.
07:01C'est idéologique, la mairie de Paris nous explique qu'il faut accueillir le maximum et au nom de la bien-pensance on accueille.
07:07Et en plus de cela je veux vous dire, même par humanité pour les migrants, il y a zéro humanité.
07:11Parce qu'ils sont dans des conditions absolument, vous me direz si je me trompe, déplorables.
07:15Ils sont dans de mauvaises conditions.
07:17Je pense qu'il y a beaucoup d'autres personnes dans votre cas où on ne le sait pas.
07:21Et en fait vous êtes obligés de vous tourner vers des aides privées parce que l'Etat, la municipalité ne fait absolument rien.
07:27Elia, vous savez ce qu'on va faire ? On va appeler la mairie de Paris.
07:29J'ai demandé à mes équipes, à Thomas Lacroix et à Adrien Bagé de chercher le nom de la personne qui est en responsabilité.
07:34C'est le week-end, pas le week-end.
07:36On m'a laissé une carte de la personne, d'un élu de la mairie qui vient de passer dans mon sac à main.
07:41Aurélien.
07:43Est-ce qu'on peut aller chercher, s'il vous plaît, vous êtes venu accompagner Elia qui est posé dans votre sac à main ?
07:49Est-ce qu'on peut aller chercher le sac à main ? On va essayer d'appeler cette personne.
07:51Oui, Aurélien Véron.
07:53Vous avez son numéro peut-être, Jules Torres ?
07:55Oui, mais lui je pense que c'est l'opposition.
07:59C'est quelqu'un qui est en effet plus critique. Il n'est pas chargé de la municipalité.
08:04Là, il faudrait aller chez la municipalité socialiste, les adjoints d'Annie Helgault.
08:08J'adore ça. Et vous n'avez pas un petit numéro, Jules Torres ?
08:10Je peux regarder dans ma besace.
08:12On va chercher le numéro de téléphone, Elia. On va les appeler en direct sur Europe 1.
08:16Pour voir s'ils décrochent, parce que moi je veux bien qu'on m'explique qu'on sort le samedi.
08:20On travaille le samedi.
08:23Et pardon, l'urgence.
08:25Il y a une vraie urgence.
08:27On ne peut plus travailler.
08:29On va essayer de les appeler. On va trouver un numéro de téléphone.
08:31Et on va essayer de les appeler en direct sur Europe 1, tous les jours.
08:35Ça ressemble à quoi, vos journées, Elia ?
08:37Déjà, j'arrive à la brasserie.
08:40Maintenant, je n'arrive plus seule. Il y a toujours quelqu'un qui vient ouvrir la brasserie avec moi.
08:43Que ce soit un voisin, un commerçant.
08:46Il y a toujours quelqu'un avec moi.
08:49Un ami à mon mari ou qui que ce soit.
08:52Mais on ne me laisse jamais toute seule à la brasserie.
08:54J'ouvre la brasserie, mais je ne travaille pas.
08:56Donc, je n'ai personne.
08:57J'ouvre le matin à 8h40 après avoir déposé les enfants à l'école.
09:00Mais je n'ai personne jusqu'à 12h30.
09:03J'ai mes clients habitués qui viennent me voir pour me soutenir.
09:06J'ai beaucoup de clients qui m'appellent en me disant
09:09« Elia, ça fait longtemps qu'on n'est pas venu, mais on n'aime plus trop passer devant parce qu'on s'en prend en sécurité. »
09:14Et donc, je passe mes journées dans le noir, assise,
09:17à me dire que ce n'est pas possible de les regarder.
09:20Alors, je ne peux pas les filmer.
09:22Si je les filme, je m'expose.
09:25Il risque de se passer ce qui est arrivé à la police de CNews.
09:28Je regarde le collectif Menarguer.
09:33Le collectif, ce qui est incroyable.
09:37C'est le collectif des Petits Frères de Belleville.
09:40Le collectif des Frères de Belleville ou des Petits Frères de Belleville.
09:43Mais ils ne sont pas là pour leur bonne cause.
09:46Parce que les migrantes ne sont pas dans de bonnes conditions.
09:49Ils vivent à même le sol.
09:50Le collectif des jeunes du parc de Belleville.
09:52Ils n'ont pas de douche.
09:54Ils sont laissés à l'abandon.
09:56On leur promet monts et merveilles.
09:58On sait tous qu'en France, avoir accès à un logement social, c'est très compliqué.
10:01Bien sûr.
10:02Surtout, avoir un rendez-vous en préfecture aussi.
10:04Surtout quand on est soi-disant mineur.
10:06Et qu'on ne travaille pas.
10:08Moi, j'ai fait des papiers à mes salariés.
10:10Avoir des rendez-vous en préfecture, c'est un an de délai.
10:14On parle de bon sens.
10:16Elia, vous savez quoi ?
10:18On est obligé de marquer une pause.
10:20Je voudrais que vous restiez avec nous.
10:22On va appeler la mairie de Paris.
10:24Vous avez trouvé un numéro ?
10:25Je l'ai trouvé.
10:26Vous êtes formidable.
10:27On va appeler la mairie de Paris.
10:28Et on va bien voir ce qu'il va se passer.
10:29A tout de suite sur Europe 1, 19h40.
10:30Il est 19h47 sur Europe 1.
10:32Nous sommes avec Elia.
10:34Elia, si vous venez de nous rejoindre sur Europe 1, qui est restauratrice.
10:38Et qui a tout donné pour investir dans une brasserie
10:41qui se trouve collée au théâtre de la Gaîté Lyrique.
10:44Exactement.
10:45Théâtre qui est occupé par 450 migrants.
10:47Un journaliste de CNews qui était avec nous tout à l'heure,
10:50vous avez entendu son témoignage,
10:52a été vivement bousculé, va-t-on dire.
10:55Il a été carrément agressé.
10:57Il a été frappé.
10:59J'étais là.
11:00Vous l'avez vu ?
11:01Je lui ai demandé, il m'a dit oui.
11:02C'était des petits coups quand on l'a interviewé tout à l'heure.
11:05Moi j'ai les vraies vidéos dans mon téléphone.
11:08Vous étiez là, vous l'avez vu.
11:10Il s'est fait frapper parce qu'il voulait tourner.
11:12En fait, il est arrivé déjà au milieu d'après-midi.
11:16Tout seul.
11:17Il avait un garde du corps.
11:19Qui était devant.
11:20Mais au début, on ne savait pas que c'était son garde du corps.
11:22Et il avait son téléphone.
11:24Il se montait crescendo.
11:26Et nous la racontait tout à l'heure.
11:27Elia, ce que je voudrais, c'est qu'on appelle la mairie de Paris.
11:29Nous avons le numéro d'Anne Hidalgo.
11:31On va tester sur Europe 1.
11:33Et sinon, nous appellerons, s'il vous plaît, la régie, le 39 75.
11:40Est-ce qu'Anne Hidalgo, la maire de Paris, va répondre ?
11:43On peut lui faire un message ?
11:45Bien sûr.
11:4619h48, un samedi.
11:48C'est peut-être un peu ambitieux, mais quand on est à la tête.
11:52Votre appel a été transféré vers la messagerie.
11:55La personne que vous tentez de joindre n'est pas disponible.
11:58Enregistrez votre message après le bip sonore.
12:01Une fois votre enregistrement terminé, vous pouvez raccrocher.
12:05Bonjour, Madame Hidalgo, c'est Pascal Delatour-Dupin.
12:07On est en direct sur Europe 1.
12:09Je me permettais de vous contacter parce que nous sommes avec Elia,
12:11qui est restauratrice du bistrot Guetté Lyrique, que vous devez connaître,
12:15et qui vit un véritable enfer depuis des mois,
12:19puisque juste à côté, comme vous le savez,
12:21le théâtre est occupé par plus de 400 migrants.
12:25Elle n'a plus travaillé, son chiffre d'affaires est effondré.
12:28Elle est extrêmement émue.
12:29Est-ce que vous pourriez nous rappeler ?
12:31Nous aimerions lui proposer des solutions,
12:33et elle attend effectivement des propositions de votre part.
12:36Merci beaucoup, Madame le maire.
12:3819h49 sur Europe 1.
12:40Le message est laissé.
12:42Le message est laissé.
12:43Le message est laissé.
12:44Elle ne pourra pas dire qu'elle ne savait pas.
12:46Exactement, Elia, vous êtes témoin.
12:48Le message est laissé.
12:49Bon, Hidalgo, 19h49 a peut-être d'autres occupations à faire un samedi soir.
12:53Elle ne savait pas déjà, ça veut dire que c'est une très mauvaise mère.
12:55Oui, on ne se permettrait pas de dire ça.
12:57On ne se permettrait pas de dire ça, mais peut-être qu'Elia,
12:59vous savez, un petit coup de téléphone,
13:01vous savez, à la mairie, à la maire de Paris,
13:03ça va lui permettre peut-être de faire bouger les choses, Elia.
13:07Si elle avait voulu faire bouger les choses,
13:09elle l'aurait fait déjà depuis très longtemps.
13:11C'est vrai.
13:12Elle a accepté la situation en les laissant dans le théâtre,
13:15qui n'est pas adapté,
13:17parce que faire dormir des gens à même le sol,
13:19ce n'est pas humain.
13:20Donc elle savait dès le départ ce qui se passait.
13:22Et ils se battent à l'intérieur depuis le départ.
13:24Depuis le départ, la guée ténérique n'a pas su les gérer.
13:26L'évacuation est bloquée par la mairie de Paris.
13:28Exactement, parce que la ville et l'État se renvoient la balle.
13:33Mais depuis la décision du tribunal administratif,
13:36donc c'était il y a un mois,
13:37la ville a normalement ordre d'intervenir.
13:41Sauf qu'elle ne le fait pas,
13:42elle laisse les associations, par ailleurs, qu'elle subventionne.
13:45C'est là où il y a aussi un jeu.
13:48Toutes les associations comme Utopias 56,
13:51qui participent à cela et qui défendent ces migrants,
13:55alors que France Terre d'Asile a assuré preuve à l'appui
13:58qu'il s'agissait en réalité de jeunes adultes
14:00et non pas de mineurs isolés,
14:03elles sont financées, ces associations, par la mairie de Paris.
14:06Et il y aurait une solution pour que ces migrants soient délogés.
14:10C'est que la mairie de Paris demande l'intervention publique de l'État.
14:15Vous voyez franchement Anne Hidalgo demander à Bruno Rotailleau de la sauver ?
14:19En réalité, c'est juste une question politique.
14:21C'est qu'on a la mairie de Paris et Anne Hidalgo, la socialiste,
14:25qui s'opposent à Bruno Rotailleau, le ministre de l'intérieur ferme.
14:28C'est surtout que la motivation du tribunal administratif,
14:30c'est pour des raisons sécuritaires.
14:32Il y a même un risque pour eux, parce que je regardais la motivation.
14:35L'installation de plus de 300 occupants dans des locaux non adaptés à cet usage
14:38fait courir aux jeunes majeurs un risque élevé en cas d'incendie,
14:42ainsi qu'un risque sanitaire lié à la promiscuité.
14:44Et un risque de trouble à l'ordre public.
14:46Cette occupation illicite empêche par ailleurs le bon fonctionnement.
14:50Depuis le 13 mars, ils sont expulsés, même pour leur propre insécurité.
14:54S'il y a un écho national, c'est parce qu'il y a eu, il me semble, un départ de feu.
14:57Il y a eu un départ de feu il y a trois semaines, un vendredi soir.
15:01Du coup, ils ont du tout s'être évacués dehors.
15:04Quand j'ai vu ça, j'ai dit, en fait, ils vont les sortir ce soir.
15:07Je me suis dit, ils sont tous avec leurs affaires, c'est un coup de vice.
15:10Ils leur font croire qu'il y avait le feu, ils vont les sortir.
15:12Non, pas du tout, c'était juste qu'il y avait eu un début d'incendie.
15:14Donc, ils sont restés bloqués dehors pendant près de quatre heures.
15:18Et après, ils sont re-rentrés à l'intérieur.
15:20Mais vu que la mairie est forcément au courant,
15:23vu que le personnel de la gaieté lyrique qui est embauché par la mairie de Paris
15:26a pris son droit de retrait,
15:28à Nidalgo, c'est très bien ce qui se passe à l'intérieur.
15:31Je vous dis, c'est idéologique.
15:33Ils préfèrent laisser des migrants dans des conditions de sécurité délétères
15:37plutôt que de dire, on va les déloger.
15:39Mais que fait-on pour Elia ?
15:40Pardon, c'est quoi ?
15:41Les Français m'ont aidé avec la cagnotte et on m'a soutenu.
15:44Mais l'État ne fait rien, donc c'est non.
15:46On est bien d'accord que parmi les personnes qui vous prennent à partie,
15:49est-ce qu'il y a ces membres des associations ?
15:51Ah oui, le collectif.
15:52Alors, trois quarts des migrants sont adorables,
15:55j'ai même de la peine pour eux.
15:56Moi, j'ai mes fils qui jouent au foot devant la brasserie,
15:58ils jouent avec mes enfants au foot.
15:59Vous voyez qu'il y a une grande partie, c'est des pauvres hommes.
16:02Mais il y a une partie, une petite partie, mais qui devient majoritaire
16:05puisqu'on ne retient qu'eux au final,
16:07on ne retient que leurs combats physiques et non leurs combats.
16:11Et du coup, qui sont très très agressifs,
16:14et qui ont une idée, c'est qu'on les découde,
16:17et qui sont en fait engrainés par le collectif.
16:19Parce que le collectif, ils se mettent derrière à les chauffer.
16:21Et c'est eux qui vous qualifient de raciste, de fasciste ?
16:24Ah oui, je suis une raciste, je suis une fasciste,
16:26parce que les associations leur disent bien
16:28« Attention, à côté, la patronne, c'est une raciste,
16:30elle ne veut pas d'elle, la patronne, attention ! »
16:32Donc ils leur disent ça.
16:34Donc quand vous faites engrainer, forcément,
16:37et quand ils se battent entre eux,
16:39qu'ils soient à l'extérieur, à l'intérieur,
16:41qu'ils frappent des journalistes,
16:43personne ne bouge, le collectif les regarde,
16:45ils mettent leur masque, ils les regardent.
16:47Ce qui est drôle, c'est quand même que c'est des petits bourgeois
16:49qui appartiennent à des associations subventionnées par l'État,
16:52qui disent à une femme franco-algérienne, je crois,
16:55à Marie et à un Malien, qu'elle est raciste et qu'elle est fasciste.
16:57Enfin, on marche sur la tête, pardonnez-moi.
16:59Non, non, nous on fait partie de l'immigration vendue.
17:03Nous, mon mari, c'est un faux noir parce qu'il est trop francisé.
17:05Moi, je suis une fausse arabe, ou soit une harkie,
17:07parce que j'ai un bar.
17:09Donc nous, on n'est pas du tout identifiés.
17:11Parce qu'il y a des degrés.
17:13Moi, je ne peux pas être musulmane, je vends de l'alcool.
17:16Donc à un moment donné, il y a des degrés.
17:19C'est hyper intéressant de savoir ça.
17:21C'est là où vous voyez l'aspect identitaire
17:24de tous ces gens-là,
17:26qui se mènent au long du lumpenproletariat,
17:30dès lors qu'il y a,
17:32voilà, un migrant qui est dans la rue,
17:35qui, soi-disant, est un mineur isolé.
17:38Là, on l'aide, c'est bien.
17:39En revanche, quelqu'un qui est assimilé,
17:41quelqu'un qui travaille,
17:43quelqu'un qui fait tout pour la société,
17:45eh bien non, on le range d'un autre côté.
17:47Oui, c'est débrouillé, parce qu'il y a une vraie méritocratie.
17:49Parce que vous êtes arrivés en 2017,
17:51vous avez repris ce bar, vous travaillez nuit et jour.
17:54Donc en fait, il y a une valeur travail,
17:57la méritocratie, c'est l'avantage de cette situation.
18:01On paye des impôts, on paye de l'URSSAF,
18:03on a des salariés, on fait vivre un quartier.
18:05Moi, depuis trois mois, je suis devenue complètement dépressive,
18:07alors que j'étais quelqu'un de joyeuse.
18:09Moi, mon café, c'est un endroit où on rigole,
18:11où j'ai mes clients habitués, à qui je fais la psychologie.
18:14Vous voyez, on a une grosse clientèle de femmes
18:16parce qu'on fait du karaoké, c'est toujours animé,
18:19et je me retrouve, moi, dans un état mental
18:21dans lequel je n'ai jamais été.
18:23Avoir des nœuds, à prendre des médicaments
18:25pour dormir le soir, c'est pas normal
18:27que j'aie peur d'aller dans mon commerce.
18:30Elia, on va vous aider.
18:32On ne vous lâche pas, Elia.
18:34La cagnotte, c'est GoFoodMe,
18:36si vous voulez la donner, participez,
18:38si vous pouvez, évidemment.
18:40Sauvons Elia et son bistrot.
18:44Elia, on ne vous lâche pas.
18:46Vous êtes courageuse de venir dans le studio,
18:48de répondre aux questions, de témoigner.
18:50Ne lâchez rien, Elia, ne lâchez rien.
18:52Je suis courageuse, mais moi, sécurité à côté.
18:54Je peux vous dire que depuis hier,
18:56le collectif est assez remonté,
18:58c'est compliqué pour moi, parce que...
19:00Parce que là, maintenant, ils connaissent votre tête.
19:02Le collectif connaissait déjà ma tête,
19:04puisque pour eux, je suis une folle hystérique,
19:06ils m'énervent contre eux depuis plus de 3 mois.
19:08Donc, eux, le collectif me connaissent très bien,
19:10les migrants me connaissent très bien,
19:12mais là, quand ils passent toute la journée,
19:14c'est les regards sur moi, les regards menaçants.
19:16On ne me laisse même pas seule,
19:18je ne peux pas marcher seule,
19:20c'est comme si j'avais fait quelque chose de mal,
19:22alors que je n'ai rien fait, j'ai juste retravaillé.
19:24Moi, leur combat, c'est le leur.
19:26Moi, je ne veux juste pas qu'on me retire le pain de ma bouche,
19:28de la bouche de mes enfants, je n'ai pas à tout perdre.
19:30Eux, ils sont là pour un combat qui était d'avoir un logement,
19:32d'avoir des papiers, qui gardent leur combat.
19:34Et moi, j'ai mon combat.
19:36J'espère que la mairie de Paris nous entendra,
19:38et nous entend ce soir, on attend,
19:40et on les prendra, mais n'importe quand.
19:42Au GDD, on va les appeler tous les jours.
19:44Tout ce qu'on va pouvoir faire.
19:46On a déjà fait un papier ce matin sur la question du journaliste,
19:48on avait envoyé des reporters à la gaieté lyrique,
19:50mais on va continuer.
19:52On ne lâche rien, merci infiniment.
19:54Merci d'avoir été avec nous ce soir.
19:56Merci à vous, merci beaucoup, merci de m'avoir invité.
19:58Je vous en prie, Sarah Salman, merci infiniment.
20:00Vous revenez samedi prochain, je compte sur vous.
20:02Jules Torres, à demain, merci beaucoup.
20:04Vous me faites une infidélité, vous êtes là le dimanche, normalement.
20:06Si je suis là le samedi, c'est parce que je ne suis pas là demain.
20:08Ah mais je croyais que c'était fromage et dessert,
20:10donc c'est fromage ou dessert, en fait.
20:12Pascal, c'était pas plus mal.
20:14Vous aurez le délicieux Paul Malin
20:16et la délicieuse Véronique Jacquy.
20:18Bien sûr que j'embrasse, évidemment.
20:20Restez avec nous dans un instant.
20:22Yannick Allénaud est mon invité.
20:24Chef des fondateurs de l'association Antoine Lanné-Lion
20:26et du mouvement Impact.
20:28Il lance le mouvement Impact.
20:30Yannick Allénaud, c'est mon invité après le journal de 20h.
20:32A tout de suite sur Europe 1.

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