Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, était l'invité de BFMTV. Il a réagi à plusieurs sujets d'actualité comme l'opération d'évacuation de la Gaîté lyrique ce mardi ou les tensions entre la France et l'Algérie.
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00:00Plusieurs points qu'on souhaitait aborder, évidemment, avec vous Laurent Nunes.
00:02D'abord, est-ce qu'on peut parler d'une évacuation sous tension ?
00:06Oui, l'évacuation s'est déroulée sous tension.
00:07D'abord, elle s'est bien passée, elle a eu lieu,
00:09donc Ella Gueteliric a pu être rendue à son gestionnaire très rapidement.
00:14Mais elle s'est déroulée sous tension parce qu'on a eu des collectifs,
00:17des élus aussi, des militants de l'ultra-gauche qui sont venus
00:21clairement pour empêcher cette opération de police,
00:23pour empêcher l'exécution de mon arrêté de police qui a été publié hier.
00:27Voilà, donc on a dû effectivement déployer des cordons de sécurité
00:31pour les empêcher d'approcher au plus près de La Gueteliric.
00:35Oui, et il y a eu d'ailleurs à un moment une tentative d'enfoncement
00:38du barrage qui avait été mis en place et qui a justifié qu'on emploie
00:42la force évidemment pour contenir cette tentative.
00:44Quel est le bilan donc ?
00:46Alors le bilan, d'abord, l'évacuation a été réalisée
00:49donc sur la base de l'arrêté de police que j'ai pris hier,
00:54puisque je n'ai pas été officiellement requis par la ville de Paris
00:57dans le cadre du jugement du tribunal administratif qui a été rendu
01:01le 12 février et qui laissait un mois aux occupants pour évacuer.
01:06Donc ce délai a expiré le 13 mars et à défaut d'avoir été saisi
01:09pour exécuter cette décision de justice, j'ai été obligé de prendre
01:12un arrêté de police administrative compte tenu des risques de troubles
01:15à l'ordre public sur ce site.
01:17Il y avait des risques sanitaires, des risques sécuritaires,
01:19beaucoup de troubles à l'ordre public aux abords.
01:21Donc voilà, j'ai pris cette décision, le théâtre a été évacué ce matin.
01:27Et puis, il y a eu, ça a été souligné, comme on le fait habituellement,
01:32j'ai agi avec la préfecture de région, avec M. le préfet de la région de France,
01:36qui avait proposé, dans le cadre du dispositif de droit commun effectivement,
01:39un certain nombre d'hébergements qui ont tous été refusés.
01:41Et je dois dire qu'ils l'ont été parce que les collectifs qui étaient présents
01:45faisaient pression auprès des migrants, dont la plupart d'ailleurs,
01:48contrairement à ce que j'ai pu voir sur BFM,
01:50dont la plupart ont été reconnus comme étant majeurs.
01:52– Alors, attendez, vous dites plusieurs choses, d'abord.
01:55Qui sont ces migrants, vous dites, la plupart sont majeurs.
01:57– Donc la plupart ont refusé les solutions de prise en charge
02:00qui étaient proposées à la demande des collectifs.
02:03Les agents de la préfecture de région avaient des contacts avec eux
02:07pour les inviter à monter dans des bus et pour qu'ils puissent être pris en charge.
02:10Et la quasi-totalité d'entre eux ont refusé ces solutions modulo 6 d'entre eux seulement.
02:18– Vous proposiez à ces migrants d'aller où ?
02:20– D'aller dans une prise en charge, donc avec un hébergement.
02:23Et puis surtout, il y a un examen de leur situation administrative.
02:27Parce que leur situation administrative, pour la plupart d'entre eux, est la suivante.
02:29Ce sont des personnes qui se déclarent mineures isolées,
02:32mais qui n'ont pas été reconnues comme telles.
02:34En application d'une grille de multi-critères, c'est France Terre d'asile
02:39qui est chargée de cet examen pour le compte de l'ASE,
02:44donc de l'Aide sociale à l'enfance.
02:46Et donc, ils ont été reconnus comme majeurs.
02:48Simplement, ils font des recours devant le juge des enfants,
02:51mais la plupart d'entre eux, en réalité, sont des majeurs.
02:53Nous, nous ne disons pas que ce sont des mineurs.
02:55– Et donc, quand on est majeur, déjà, que ce sont des majeurs ?
02:59– Il y a tout un tas de critères qui sont applicables, des critères osseux.
03:04Je ne rentre pas dans le détail, mais c'est fait par France Terre d'asile,
03:07qui est un organisme très sérieux.
03:08Et ils ont la possibilité, effectivement, de faire des recours devant le juge des enfants.
03:11Et c'est ce qu'ont fait la plupart d'entre eux.
03:14En tout cas, quoi qu'il en soit, il y avait une occupation illicite
03:16et ça ne pouvait plus durer.
03:18Il y avait des troubles à l'ordre public importants autour du site.
03:21À l'intérieur, j'insiste, des risques sanitaires, des risques sécuritaires,
03:24notamment en matière de sécurité incendie.
03:26Et donc, il fallait maintenant y mettre un terme.
03:29– Et alors, si je reprends ce que vous dites, ils étaient pour la plupart majeurs.
03:33Question quand il s'agit de migrants majeurs,
03:37vous n'êtes pas obligés de leur proposer des solutions d'hébergement ?
03:39– Alors, c'est ce que nous faisons systématiquement, encore une fois.
03:43Mais ce qui est le plus important, c'est d'examiner leur situation administrative.
03:47Et quand la situation n'est pas régulière, il y a évidemment éloignement.
03:52Donc, c'est pour ça que ce matin, et c'est ce qui a justifié,
03:56donc ils ont refusé effectivement la prise en charge.
03:59Moi, j'ai tenu quand même à ce qu'on récupère un certain nombre d'entre eux.
04:03C'est ce qui a été fait.
04:04Donc, on en a interpellé un certain nombre puisqu'ils refusaient leur prise en charge.
04:09Et donc, ce matin, nous avons réalisé 46 interpellations.
04:13Donc, une pour outrage et rebellion.
04:14Il y a une personne qui s'est rebellée dans le cadre de l'évacuation.
04:17Et puis les autres, ce sont des interpellations
04:20qui vont conduire ces personnes en vérification administrative.
04:23Elles vont être placées en rétention administrative.
04:25Et on va examiner leur situation.
04:27Voilà, par la contrainte, j'ai été obligé de faire
04:29ce que les collectifs, finalement, ont empêché ce matin.
04:33– Pour être potentiellement expulsés ?
04:35– Potentiellement, ça peut être un éloignement, effectivement.
04:37– Concernant le bilan côté force de l'ordre,
04:40est-ce que vous avez à déplorer aujourd'hui des blessés
04:42parmi les nombreux policiers qui ont été mobilisés ce matin ?
04:45– Oui, alors, on a dû intervenir, je vous le disais, à deux reprises, finalement.
04:51Quand il y a eu une intervention des collectifs pour enfoncer notre barrage,
04:54pour s'approcher au plus près de la gaieté lyrique,
04:56ce qui n'était pas possible puisqu'il y avait une opération de police en cours.
04:59Et puis, on a eu une deuxième intervention, c'est à la fin de l'évacuation.
05:04Donc, il a fallu disperser ces rassemblements.
05:07Et donc là, j'ai autorisé, évidemment, l'emploi de la force par les FSI.
05:12Alors, l'emploi de la force, c'est-à-dire qu'on s'était à repousser les manifestants.
05:16Et donc, j'assume, évidemment, totalement cette décision
05:19pour mettre un terme à l'évacuation et pour évacuer l'espace public.
05:22Et on a neuf blessés, qui sont tous des blessés légers, tous des blessés légers.
05:26– C'est les policiers ?
05:27– Neuf, je vais y venir, neuf blessés au total,
05:30six qui ont été laissés sur place, qui sont des migrants,
05:32donc qui n'ont pas été pris en charge.
05:34Et on a trois prises en charge.
05:35Il y a un migrant qui a été pris en charge, blessé léger,
05:38un CRS qui a été également blessé léger.
05:41Et puis, nous avons, me dit-on également, un journaliste
05:44qui a été blessé légèrement au genou et qui a été évacué.
05:49– Allez-y.
05:50– Le théâtre a été restitué aux gestionnaires.
05:52Est-ce que ce soir, il y aura encore une opération de sécurisation des lieux ?
05:55Est-ce que vous ne craignez pas que certains migrants
05:58soient de retour dès ce soir dans ce théâtre ?
06:00De fait, est-ce qu'un dispositif de police va durer plusieurs jours autour de cet atelier ?
06:03– Absolument, évidemment.
06:04Traditionnellement, ça relève de l'organisat, du propriétaire du site,
06:09tout le moins du gestionnaire du site.
06:11Mais compte tenu du contexte, évidemment,
06:13on va prolonger cette sécurisation par les forces de sécurité intérieure
06:17dans les jours qui viennent.
06:18– Sur la question de l'hébergement,
06:21vous disiez qu'ils ont refusé d'être hébergés
06:25parce que c'était visiblement une décision aussi du collectif.
06:30Vous leur proposez d'aller où ?
06:31Eux disent, oui, mais ils voulaient nous éloigner de Paris, notamment.
06:34Où est-ce que vous planifiez de les envoyer, ces migrants ?
06:37– Alors, il y en avait sur Paris, il y en avait effectivement en région,
06:41mais ce n'est pas à la carte, il faut aussi comprendre ça.
06:44Je crois qu'il y a une partie des élus qui s'expriment
06:46et qui demandent, évidemment, tel était le type d'hébergement,
06:48dans Paris, dans des processus d'insertion.
06:51Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, ce n'est pas à la carte.
06:54Nous, on est sur une opération de police, il y a des troubles à l'ordre public.
06:56Moi, j'évacue des gens parce qu'il y a des risques de troubles à l'ordre public
06:59et le préfet de région propose de mobiliser des dispositifs de droit commun
07:02qui sont des dispositifs de prise en charge.
07:04On ne peut pas laisser dire que ces personnes allaient être jetées à la rue.
07:07En revanche, les collectifs, manifestement, instrumentalisent ces migrants,
07:11ils les instrumentalisent, puisqu'encore une fois, ils les empêchent,
07:13ils les dissuadent d'accepter nos dispositifs et donc, c'est totalement inacceptable.
07:19Voilà, on est très loin de la cause qu'ils veulent servir, au final.
07:22– Eux disent que ce ne sont pas des solutions d'hébergement pérennes,
07:25qu'on les éloigne de Paris, que ce ne sont pas des solutions d'hébergement pérennes.
07:27– Ce sont surtout des solutions qui permettent d'examiner
07:29leur situation administrative, c'est ça le point le plus important,
07:32qu'on puisse examiner leur situation administrative.
07:34– Amandine ?
07:34– Oui, qu'on comprenne bien, il y a 46 interpellations parmi des majeurs,
07:38mais vous avez certainement identifié des mineurs aussi.
07:42Ces mineurs, normalement, il y a une obligation de les héberger
07:46et on ne peut pas les expulser.
07:47Ils sont où ces mineurs aujourd'hui ?
07:50– Écoutez, on va regarder, moi quand je vous dis…
07:55À un moment, il y avait 450 personnes à l'intérieur de la gaieté lyrique,
07:59450 personnes, on ne connaît pas forcément toutes les personnes qui étaient présentes
08:03et on va regarder, c'est le but des interpellations et des vérifications
08:07qui sont en cours, qui sont les 46 personnes qui ont été interpellées.
08:10Pour une d'entre elles, on sait ce qu'elle est,
08:12puisqu'elle s'est rendue coupable d'outrage et de rébellion,
08:14et pour les autres, on va regarder ce qu'il en est.
08:16– Et ils sont où les autres ?
08:18400, si on fait le calcul, il en reste 400, où est-ce qu'ils sont à l'heure qu'on part ?
08:21– On va continuer à se préoccuper de leur situation
08:25et à s'assurer, comme on le fait régulièrement sur Paris,
08:28s'il devait y avoir évidemment installation de nouveaux campements,
08:32évidemment d'intrusion, on y mettra un terme immédiatement, évidemment.
08:35– On sait qu'en France, aujourd'hui, on ne peut pas obliger une personne
08:38à réaliser un test au seuil de minorité,
08:41si cette personne refuse, il y a un vide jérudique,
08:43comment est-ce que vous allez faire pour avoir la certitude
08:46que cette personne est bien mineure si elle refuse de faire ce test ?
08:49– Écoutez, ça ce n'est pas dans mon domaine de compétences,
08:54ce sont les départements qui sont en charge de ça,
08:57et donc c'est la ville de Paris pour le département de Paris,
09:00Paris étant à la fois une commune et un département,
09:03ça ce n'est pas dans mes attributions,
09:04moi dans mes attributions, ce qui est important,
09:06c'est un, de prévenir les troubles à l'ordre public, ça c'est important,
09:10et surtout de gérer la situation administrative
09:15et éloigner les personnes qui n'ont rien à faire sur le territoire national.
09:17– Le collectif que vous évoquez dit la chose suivante,
09:20nous connaissons la police, celle qui nous harcèle sur nos campements,
09:23nous frappe dans le métro, nous humilie dans les commissariats,
09:26c'est cette police raciste qui sera renvoyée pour nous expulser demain matin.
09:30C'était hier cette prise de parole, qu'est-ce que vous leur répondez ?
09:33– J'ai porté plainte, j'ai porté plainte, c'est de la diffamation,
09:36c'est insultant vis-à-vis des fonctionnaires de police que je dirige,
09:39et d'ailleurs des militaires de la gendarmerie qui sont aussi engagés,
09:42il y avait aussi des escadrons de gendarmerie mobile engagés ce matin,
09:46donc c'est proprement insultant,
09:47la police elle est là pour protéger nos concitoyens,
09:50et voilà, donc j'ai porté plainte contre ce propos
09:53qui a été tenu hier effectivement par rapport au collectif.
09:55– Donc on retiendra ce chiffre, 46 interpellations,
09:59et des migrants en majorité majeure,
10:03c'est ce que vous nous dites donc Laurent Nunes sur ce sujet.
10:07On voulait évoquer un autre sujet avec vous, l'Algérie,
10:11puisque Alger a retoqué la liste de Bruno Retailleau,
10:15le ministre de l'Intérieur avait transmis à Alger une liste de 60 ressortissants algériens
10:19à expulser en priorité de France, l'Algérie a refusé,
10:24on est impuissant face à l'Algérie,
10:28on a l'impression que finalement on n'a que très peu de moyens de pression,
10:30voire pas du tout.
10:31– Alors ça c'est une question très politique,
10:34qui ne relève pas du préfet de police que je suis,
10:36donc le ministre d'État, ministre de l'Intérieur a pris ce sujet à bras-le-corps,
10:40le Premier ministre et le Président de la République.
10:42Moi la seule chose que je peux vous dire,
10:44c'est qu'on a une difficulté quand même importante
10:47avec la reconduite des ressortissants algériens,
10:49ce n'est pas une nouveauté,
10:51dans les centres de rétention administrative de la région Île-de-France,
10:54où nous plaçons en priorité ceux des étrangers en situation régulière
10:58qui sont quand même réputés les plus dangereux,
11:01c'est-à-dire ceux qui ont, comme on dit dans le jargon policier,
11:03des palmarès, qui sont connus pour des faits généralement assez graves.
11:07Donc dans les crâs, ce sont plutôt ces personnes que nous plaçons en rétention,
11:14d'ailleurs en 2024, on a augmenté nos rétentions de plus 35%,
11:18on en a fait 1246, 926 en 2023,
11:21et on est encore à plus 8% sur les deux premiers mois de l'année.
11:24Mais le blocage des Algériens actuellement,
11:27qui fait que des individus qui sont documentés,
11:32c'est-à-dire qui ont des passeports valides,
11:34pour lesquels normalement on ne doit pas demander de laisser passer,
11:36et qui doivent être acceptés par l'État auquel on les présente,
11:41actuellement ils nous sont tous renvoyés.
11:43C'est une vraie difficulté.
11:46Je dis que, je redis, je l'avais déjà dit je crois sur cette chaîne,
11:50nous avons dans les crâs de la région Île-de-France,
11:52les centres de rétention administrative,
11:5540% de ressortissants algériens.
11:57Donc effectivement pour nous ça devient une vraie difficulté.
11:59Que sait-on d'ailleurs de ces 60 Algériens
12:02qui ne seront donc pas expulsés et qu'on souhaite être expulsés ?
12:05Pour l'instant ils retournent en crâs, ils sont repris en compte.
12:07Mais sur leur profil ?
12:08Le profil, toutes les personnes qui sont placées en crâs actuellement,
12:13ce sont toujours des individus qui ont un parcours,
12:17ça remonte à une circulaire de Gérald Darmanin de novembre 2022,
12:20qu'évidemment Bruno Retailleau a reconduite.
12:23Ce sont des individus qui ont quand même des profils très dangereux.
12:27Ou ce sont les sortants de prison, ce sont aussi des sortants de prison.
12:30Et quand la durée sera écoulée en centres de rétention administrative,
12:33qu'est-ce qu'ils vont devenir ces 60 dont l'Algérie ne veut pas aujourd'hui ?
12:36C'est tout le problème.
12:37D'abord, c'est aussi pour cela que le ministre de l'État,
12:39le ministre de l'Intérieur demandent qu'on puisse prolonger
12:41la durée de rétention pour les individus les plus dangereux.
12:43Pour l'instant c'est 90 jours.
12:44Voilà. Et deuxièmement, évidemment, au bout d'un moment,
12:47ils se retrouvent, ils sortent.
12:49Et donc, on a évidemment d'autres possibilités.
12:51Il y a des possibilités d'assignation à résidence et autres.
12:53Mais le mieux serait évidemment qu'ils soient acceptés
12:56par le pays dont ils sont ressortissants.
12:58Oui, mais là on est donc à un blocage,
12:59parce que les géants arrivent très vite dès 90 jours
13:01et donc on ne sait pas à l'heure actuelle ce qu'on va faire.
13:04Les chèvres des 90 jours qui, comme vous savez, est soumise à chaque fois.
13:06Il y a des clauses de revoyure, 30, 60, voilà.
13:09Donc voilà. Donc pour nous, ça devient une vraie difficulté.
13:13Et potentiellement ?
13:14Je n'ai pas à répondre sur la relation avec l'Algérie.
13:19Ça ne relève pas de mes compétences.
13:20Ce que je peux vous dire, c'est qu'en revanche, pour nous,
13:22ça devient une vraie difficulté.
13:23Une vraie difficulté et c'est un euphémisme.
13:25Potentiellement, ces 60 noms, ces 60 personnes algériennes
13:29que vous avez décrites à l'instant comme dangereuses,
13:32il se peut que dans 90 jours, à la fin du délai accordé en CRA,
13:36en centre de rétention administrative,
13:37elles soient relâchées, remises en liberté.
13:39C'est malheureusement une possibilité, oui. Effectivement.
13:43On voulait également vous entendre sur cette proposition de loi
13:46examinée en ce moment concernant le narcotrafic.
13:49Son examen a débuté hier à l'Assemblée nationale, au Parlement.
13:54On va écouter peut-être le ministre de l'Intérieur là-dessus.
13:58Nous ne sommes pas justement dans un combat à armes égales.
14:01Et il faut impérativement que nous puissions donner à nos services,
14:06à nos forces de sécurité intérieure,
14:08ces armes dont elles ont impérativement besoin.
14:11C'est un combat vital.
14:13Un combat vital pour sauver des vies, des vies humaines.
14:17Des vies que certains craignent pour la propre vie
14:21quand ils habitent des quartiers d'où ils ne peuvent pas déménager.
14:25Des vies aussi qui sont menacées
14:28de ceux qui démolissent leur propre vie dans les addictions.
14:31Des vies qu'il faut sauver aussi
14:34par ceux qui souvent se perdent dans des trafics
14:37ou dans des règlements de compte.
14:39Bruno Retailleau se bat pour le retour de plusieurs articles
14:42qui ont été évacués lors de l'examen aux commissions des lois.
14:46On peut en citer deux par exemple en allant très rapidement.
14:48Le premier qui permet de fouiller davantage
14:51pour être rapide dans les messageries,
14:53type WhatsApp aux messageries cryptées.
14:55Et un autre qui permet aux enquêteurs
14:58de ne pas dévoiler forcément toutes les méthodes
15:00avec lesquelles ils ont pu obtenir des informations.
15:02Est-ce que vous êtes favorable au retour
15:04de tous ces articles supprimés en commission des lois ?
15:07Très favorable en tant que responsable
15:09à la préfecture de police, de services de renseignement
15:12et des judiciaires qui luttent contre le narcotrafic.
15:14J'y suis évidemment très favorable.
15:16Aujourd'hui, les délinquants et les narcotrafiquants
15:21échangent essentiellement sur des chaînes cryptées,
15:23sur des télégrammes, WhatsApp.
15:26Et donc, on a besoin d'avoir ces informations.
15:28Parce que sinon, on a des méthodes datées, c'est ça ?
15:30Parce que ceux qui y sont opposés disent
15:32que ce sont des atteintes aux libertés
15:34et beaucoup d'avocats sont en fronte contre ces articles.
15:38Il faut voir, d'abord,
15:41ça laisse toujours supposer que finalement
15:43les forces de l'ordre agissent plus pour porter atteinte
15:47aux libertés individuelles qu'à protéger nos concitoyens.
15:49Je pense que la majorité de nos concitoyens,
15:50ils savent très bien que tout ce qu'on fait,
15:51c'est d'abord pour les protéger.
15:53Je pense que les Français sont majoritairement d'accord
15:55avec ce type de mesures, d'autant plus qu'elles sont
15:57strictement encadrées, contrôlées.
15:59Moi qui ai été directeur général de la Sécurité intérieure,
16:02coordonnateur national du renseignement,
16:03je connais ces procédures.
16:04Vous savez, pour obtenir une autorisation
16:08et donc accéder à un contenu crypté,
16:10si évidemment le texte est voté,
16:12il faudra passer par une autorisation du Premier ministre.
16:14La Commission nationale des contrôles,
16:16le technique de renseignement en amont qui rend un avis,
16:18qui s'impose quasiment au Premier ministre.
16:22Le Premier ministre le suit toujours.
16:23Et donc, on doit justifier au cas par cas de la mesure.
16:27Et ça ne sera possible évidemment que pour la criminalité
16:29la plus grave.
16:30L'atteinte aux libertés, elle est toute relative.
16:33En revanche, ce serait vraiment une atteinte aux libertés
16:35que de ne pas protéger nos concitoyens.
16:37Vraiment.
16:37Et ce serait un décrochage dans la lutte contre le narcotrafic.
16:42Ce serait vraiment un décrochage.
16:43On aurait un temps de retard par rapport aux trafiquants.
16:46Ça, ce n'est pas acceptable.
16:47Et même chose, évidemment, pour ce qu'on appelle le dossier coffre,
16:50qui est en fait la possibilité d'avoir des procès verbaux distincts
16:55qui ne soient effectivement pas forcément communiqués
16:58à la partie adverse, mais qui sont quand même connus des magistrats.
17:01C'est sous contrôle judiciaire.
17:03Et qui permettent de protéger, non pas les informations qu'on va utiliser,
17:07mais les techniques spéciales d'enquête qui nous ont permis
17:09d'obtenir ces informations.
17:11Pourquoi ? Parce qu'on constate dans la vraie vie que quand les personnes,
17:14on save comment nous travaillons, les techniques spéciales d'enquête,
17:17ce sont les outils, c'est un peu les techniques de renseignement
17:19en matière de renseignement.
17:21Ce sont toutes les techniques qu'on utilise pour avoir des informations.
17:24Et quand les narcotrafiquants, évidemment, ont connaissance de tout cela,
17:26ils s'adaptent, ils s'adaptent à notre façon de travailler.
17:29Et donc, on est évidemment moins efficace.
17:31Donc, ce sont deux mesures qui sont importantes, qui sont très attendues.
17:34Et moi, à titre très personnel, je ne peux pas croire que les députés
17:39n'adoptent pas in fine ces deux mesures sans lesquelles
17:42on va décrocher dans la lutte contre le narcotrafic.