Retrouvez le replay du débat de l'Équipe de choc du 24/03/2025.
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00:00On y va, événement du week-end, la fin de saison du Biathlon sur la chaîne L'Equipe avec la dernière étape de Coupe du Monde, c'était à Oslo.
00:07Énormément d'enjeux avec un gros globe à aller chercher pour Loujean Monod qui est passé tout près mais ça ne s'est pas passé comme prévu.
00:13Terrible scénario pour Loujean Monod qui a chuté dans l'avant-dernier virage de la mass-start hier alors qu'elle était au coude-à-coude avec Francis Capreuse
00:21pour décrocher le gros globe de Cristal. C'est finalement l'Allemande qui a franchi la ligne d'arrivée en tête et remporté le classement général.
00:28Tout s'est joué dans cet avant-dernier virage après une saison de 21 courses. Terrible, on revit ce moment avec Anne-Sophie Bernardi et Alexis Boeuf aux commentaires.
00:58Non mais c'est fou, c'est fou, c'est trop tard, c'est trop tard, je ne vois pas comment elle peut revenir, elle est trop loin désormais, on ne comprend pas ce qu'il se passe, c'est fou !
01:05Le destin était en faveur de l'Allemande, c'est absolument incroyable ce qu'il vient de se passer, Loujean en plus va terminer derrière Elvira Huberg.
01:14Allez, on y croit encore jusqu'au bout mais ça me paraît trop court désormais, l'Allemande va basculer sur le plat, elle est devant, c'est fou !
01:21Il n'y a rien, il n'y a rien, allez encore quelques derniers mètres, on aimerait tellement y croire. Lou, non, comment c'est possible, cette chute, cette chute jusqu'à la fin,
01:30Franziska Preuss le sait, elle n'a plus que quelques coups de bâton à donner, Franziska Preuss va gagner la course et va souffrir le glauque de cristal, ça s'est joué sur une chute.
01:40Ça s'est joué sur un accrochage qu'on reverra peut-être au ralenti, est-ce que c'est Lou qui est tombée toute seule, est-ce que c'est Preuss qui à un moment donné est venu lui marcher un peu dessus,
01:49on verra ça en tout cas, c'est Preuss qui va aller gagner cette course et c'est Preuss qui va pour l'instant gagner le glauque de cristal.
01:55Au terme d'un scénario complètement fou qui nous brise le coeur, Franziska Preuss remporte la course et Franziska Preuss va terminer en tête du classement général,
02:06souffrir le glauque de cristal mais on voit bien le désarroi aussi sur le visage de l'Allemande qui ne voulait pas que ça se termine comme ça.
02:13Oh non Lou, Lou on a tellement de peine, on a tellement le coeur brisé, la troisième place pour Loujean Monod qui s'écroule dans l'air d'arriver, comment c'est possible ?
02:24Donc Franziska Preuss obtient ce gros globe de cristal avec 1278 points amassés tout au long de la saison et vous le voyez Loujean Monod juste derrière qui talonne l'Allemande vraiment à quelques points d'écart.
02:37J'ai besoin d'un expert qui était sur place, qui a vécu tout ça en direct live, c'est bien sur notre radio spéciale, Tanguy Carroas, il revient tout juste de Oslo, il n'a jamais chuté en biathlon, en tout cas pas devant les caméras.
02:48On peut nous rejoindre Tanguy via en plateau, nous raconter tout ça, ta peine, ton désarroi parce que c'est dur quand même comme image et on se demande si ce n'est pas ce qu'on va retenir finalement de cette saison alors qu'il y a eu des records dans tous les sens, des victoires tout le temps mais là finir comme ça, le scénario est tellement cruel.
03:04Voilà 24 heures après, on ne retient forcément que ça parce que le scénario était simple, elle avait 5 points d'avance au général, déjà c'est un duel iconique pour le biathlon, ça se joue à la dernière course de la saison au bout de plus de 20 courses, au bout de plus de 4 mois, il y a 5 points d'écart, elle a récupéré le dossard jaune la veille, le samedi, le vendredi, la course d'avant, ça s'est terminé à 2 dixièmes pour l'Allemande, le lendemain la Française reprend le leadership avec ce dossard jaune, elles sortent du dernier tir, elles sont toutes les deux ex aequo, il reste un tour de piste à faire.
03:33Loup place une attaque, en haut de la bosse, l'Allemande la rejoint et puis cette chute dans ce virage, il y en a une qui est à l'extérieur et une qui est à l'intérieur, est-ce qu'il y a faute, est-ce qu'il n'y a pas de faute, ça a été jugé sans faute, l'équipe de France a mis le doigt dans l'engrenage de la réclamation, Loup-Jean Monod n'était pas très à l'aise avec le fait de potentiellement remporter un gros globe de cristal comme ça, elle lui ferme la porte et en même temps elle est à hauteur.
04:01En fait la question qu'il faut se poser c'est si on inverse les rôles, si on met Loup à la place de l'Allemande et l'Allemande à la place de Loup, on se dit c'est quand même bien joué de la Française, en fait Loup elle se fait un peu serrer à l'intérieur mais l'Allemande est arrivée à hauteur et une fois qu'elle est à la hauteur, elle joue son jeu, elle l'enferme un petit peu et ce qui se passe c'est que Loup elle resserre les bras pour ne pas, entre la barrière et l'Allemande et en resserrant les bras, elle vient un peu du coup avoir les bâtons plus proches du corps, plus proches des skis,
04:30elle se met très certainement un bâton qui touche à peine le ski mais ça suffit à arrêter une jambe et après c'est terminé alors que c'était simple, il suffisait de terminer devant l'Allemande pour gagner et Loup est une des meilleures définisseuses, une des meilleures sprinteuses du circuit.
04:43Ce qui est dur c'est que je crois que même la vainqueur elle ne s'élèbre pas vraiment, en tout cas elle est un peu gênée, ça n'aurait pas dû se finir comme ça Giovanni, on se demande si c'est vraiment ce qu'on va retenir de cette saison malheureusement.
04:52Forcément parce que quand tu passes aussi près d'une saison historique, parce que quand on voit le classement global on se rend compte en plus de la domination des françaises, c'était une saison qui est magnifique et de perdre comme ça, je pense moi quand je vois les images surtout ce que je retiens France c'est que tu vois une athlète qui est désemparée, qui est triste parce qu'il y a tellement de sacrifices pour arriver là et quand on peut s'offrir un final aussi exceptionnel de ne pas le jouer, il y a de la tristesse, il y a de la frustration,
05:19après peut-être que pour l'Allemande, pour Francisca Preuss, au début elle sera un peu dégoûtée mais je pense que ça ira pour elle, en tout cas ça mettra un peu moins de temps à cicatriser que pour l'Ou c'est sûr.
05:29Je crois que c'est la réaction de l'Ou qui a surtout choqué Pierrot, elle s'est exprimée à ton micro d'ailleurs je crois.
05:35Elle était forcément très marquée après cette troisième place et puis cette deuxième place au général surtout, elle avait employé des termes assez forts, vous allez le voir toujours au micro de Tanguy.
05:46Une espèce de sentiment d'injustice, pas par rapport à Francisca mais par rapport à cette course où la construction était belle, le scénario était magnifique et de l'avoir saccagé à 500 mètres de la ligne d'arrivée,
06:04c'est pas le plan que ni l'une ni l'autre on avait imaginé, on voulait se battre de manière parfaite jusqu'au bout et ça a été le cas toute la saison et j'ai l'impression que j'ai saccagé ça sur cet avant-dernier virage et c'est décevant, c'est saccagé.
06:30Ça, ça t'a vraiment marqué Pierrot à la sortie de sa course, à l'emploi des termes saccagés, elle était extrêmement déçue et puis elle dit aussi que malheureusement elle a un peu gâché la fête pour le public, elle parle pas uniquement de sa prestation.
06:42Moi j'ai retenu que ça, moi ce qui me fascine c'est qu'après plus de 20 courses, elle arrive à se dire j'ai foutu en l'air le spectacle qu'on a préparé depuis des mois en fait et c'est ça qui m'a marqué parce que je comprends pas
06:54où est-ce que t'as à ce moment de lucidité de passer avant l'expérience client des gens qui regardent et le spectacle que tu mets à disposition des gens par rapport au potentiel palmarès que tu peux t'octroyer.
07:06Je me suis dit ouah en fait elle pense plus au fait de se régaler avec l'allemand, de faire un sprint et de tout caler sur en fait la performance sportive.
07:14Le scénario.
07:15Le scénario mais le storytelling pour elle est plus fort que le palmarès, à ce moment là en tout cas et ça je me suis dit c'est l'anticompète en vrai, on dirait une série ou quelque chose de construit donc ça m'a assez fasciné.
07:27C'est une fille qui a la haine de la défaite et c'est sans doute pour ça que c'est elle qui a le plus gagné l'hiver dernier.
07:35Il y en a qui déteste perdre, il y a quand même différentes catégories.
07:39Ce qui est très fort avec elle parce que là on parle d'une interview 10 minutes après l'arrivée d'une course avec le cardio encore très fort et Giovanni peut en témoigner.
07:47C'est quand même de plus en plus rare d'avoir des athlètes qui sont capables de prendre du recul, qui sont capables de se livrer et qui sont capables d'avoir une année une analyse assez fine de ce qui vient de leur arriver.
07:57En plus elle est capable de faire un retour sur ses émotions et quand on connaît la charge mentale que c'est de faire une saison de biathlon parce que c'est pas juste de pousser sur les bâtons et d'aller au bout du cardio.
08:07Il y a quand même tout l'impact mental du tir et là c'est après 20 balles, après une lutte acharnée où elle a eu un moment 30 secondes de retard sur l'Allemande, après elle a été devant.
08:15Ça se joue à rien et elle arrive à prendre du recul assez vite après la course et je pense que ça va peut-être être plus dur aujourd'hui pour elle d'encaisser parce qu'au final, comme on le dit, dans 5 ans, dans 10 ans, quand on ouvrira Wikipédia, on verra Franziska Preuss.
08:31Et puis on retiendra l'image de cette chute terrible. On a vu passer son palmarès rapidement. Est-ce que Tanguy, pour une saison parfaite, il faut forcément qu'il y ait le gros globe à la fin ?
08:40Pas forcément mais pour Lou, il fallait le gros globe pour réussir sa saison parce que Lou, c'est l'objectif qui s'est fixé en mai dernier quand elle a démarré sa préparation.
08:49C'est 7 mois de foncier d'entraînement pour débuter les compétitions et direct, elle s'est mise cette pression mentale, cette pression d'aller chercher le globe, de tout mettre en place pour arriver à ce résultat-là.
09:01Hier matin, elle était dans la position qu'elle rêvait d'avoir au mois de mai dernier et à la fin de la journée, le cristal l'a regardée à 5 mètres d'elle, les pieds dans la neige, en regardant Preuss le prendre.
09:14Ça confirme aussi que sa recette marche, malgré le fait qu'elle soit…
09:17Elle fait deux fois deuxième du général, deux années de suite. L'année dernière, en faisant sa première saison complète sur la tour du monde et en étant très forte en fin de saison et en disant « en fait, j'étais pas loin ».
09:26Donc maintenant, je vais me mettre dans la position de le jouer dès le début avec tout ce que ça impacte au niveau mental de préparation.
09:34Et elle a été capable de le tenir jusqu'au bout avec des gros échecs pour elle par moments.
09:39Elle a un profil beaucoup plus irrégulier sur les résultats que Franziska Preuss qui a été quasiment métronomique.
09:44Elle a, je crois, 4 résultats sur 20 en dehors du top 5, là où Lou a eu un parcours en danse.
09:50Mais en fait, quand elle réussissait à tout aligner, elle gagnait à chaque fois.
09:53Elle est très cérébrale, tu viens de le dire. Est-ce qu'elle n'a pas fait la course avant la course ? Est-ce que ce n'est pas ça inconsciemment ?
09:59C'est des détails. Au final, le sport du haut niveau, ce n'est que des détails. Est-ce que ce n'est pas ces moments-là ?
10:04C'est le moment où elle a trop visualisé sa course, cette faute d'écart qui l'a poussée à la faute ?
10:11Très franchement, je ne crois pas parce que la configuration à Oslo, c'est la fin de la saison, ce n'est pas trop loin de la France.
10:17Les familles viennent. La veille au soir, en fait, elle est comme d'habitude. Elle est à l'hôtel avec ses parents qui viennent.
10:24Elle a ses meilleures copines qui sont là. Elle boit un verre avec elle. Il n'y a pas la même chose dans le verre pour tout le monde.
10:29Mais elle est dans un truc très normal. Là où l'Allemande, depuis 15 jours, switch la zone mixte, ne fait plus les relais avec ses coéquipières
10:39et vraiment dans un truc où elle se met en retrait, où justement, on se dit qu'en fait, elle est en train de péter mentalement.
10:43Elle n'y arrive plus. Elle se met de la pression. Et en Allemagne, c'est le sport d'hiver numéro un. C'est sur la télé nationale allemande tous les week-ends.
10:50C'est des audiences de folie. Il n'y a pas eu une championne allemande qui a gagné le Gros Globe depuis des années.
10:55Et elle, elle avait une pression de dingue et elle loue un peu moins. Et en fait, c'est un fait de course. C'est sûr un fait de course.
11:01La gestion des émotions sur le dernier pas de tir, elle fait…
11:03Tout se passe bien. Elles font tous les deux le 5 sur 5. Elles ressortent toutes les deux en tête.
11:08Et ensuite, c'est stratégique dans le dernier tour. En fait, peut-être qu'elle attaque trop tôt. Peut-être qu'elle doit attendre plus tard.
11:15Elle attaque un peu tôt. L'Allemande revient. La coince.
11:18Et en fait, c'est ce qu'elle dit dans l'interview. Elle a les jambes qui commencent à trembler. Il y a tout qui se bouscule.
11:23Mais je crois qu'il n'y a aucune erreur qui est faite. La seule erreur qui est faite, c'est ce virage-là où ça se joue à 3 centimètres.
11:30Son bâton, il touche un tout petit peu sa jambe au lieu de toucher la neige et ça bascule.
11:34Elle se met son bâton dans le ski. Juste, on parlait des émotions. On va revoir cette image très forte que tu as captée d'ailleurs
11:40où elle se fait consoler par toute l'équipe et par Justine Brézard-Boucher. Ça a duré longtemps.
11:44Tu as vu beaucoup de larmes couler. Ce n'est pas du tout voyeuriste. C'est juste que vraiment, on partage sa peine à ce moment-là.
11:48Oui. Et puis de toute façon, au biathlon, tout se passe en mondiaux vision. On ne peut pas se cacher dans un vestiaire.
11:55Elle se change à ciel ouvert. Il y a des caméras qui sont partout. Donc, elles sont habituées à ça. Aucun problème.
11:59Mais là, c'est la pression aussi, la tension qui redescend. Loujean Monod, elle n'a pas fait de victoire au championnat du monde.
12:08Et quelque part, en fait, on disait oui, mais ce n'est pas grave. Tu es deuxième du Gros Globe. Tu es en train de revenir progressivement sur Preuss.
12:15Donc, ça va le faire. Et là, en fait, elle se retrouve avec un podium au championnat du monde.
12:20Championnat du monde plus ou moins réussi. Une saison plus ou moins réussie dans l'ensemble.
12:25Et en fait, il lui manque 500 mètres. Peut-être pour perdre. Peut-être pour gagner. Peu importe. Mais il y a ce bout d'inachevé.
12:31Et ça va peut-être la tenir jusqu'au 1er décembre prochain. Et ça va peut-être débloquer des choses.
12:37Le biathlon ne s'arrête pas. Il va faire le championnat de France militaire. C'est quoi ?
12:42Championnat du monde militaire à Gumsway. Les biathlètes ont un petit revenu avec l'armée.
12:49Ça leur permet quand ils sont jeunes, quand ils ont des blessures, de continuer à avoir des revenus et de pouvoir s'entraîner.
12:53Et ils tirent toujours sur des cibles, quand même. Ils doivent, évidemment. Pour l'instant, oui.
12:57On va remercier infiniment Tanguy d'avoir été avec nous. Nous avoir éclairé sur le sujet.
13:01Toi qui la connais bien. Toi qui étais aux premières loges. C'était top.
13:03Et on aura peut-être la chance d'avoir Lou Germano à sa place lundi prochain. On est en train de travailler dessus.
13:07On a des contacts. Merci Tanguy. Après la pub, on va aller sur la planète sport.
13:12Faire également le bilan des mondiaux d'athlétisme en salle.
13:14Tiens, ça va plaire à Joe Castaldi avec une Française pour la première fois sacrée championne du monde de perche.
13:19C'est Marie-Julie Bonin qui a été couronnée à la surprise générale.
13:22Mais on ne va pas bouder notre plaisir. On l'entendra dans quelques minutes. A tout de suite.