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  • 03/04/2025
L'invité de Nicolas Crozel

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News
Transcription
00:00Merci d'être en direct avec nous dans ce studio, bonjour Johanna Roland.
00:03Bonjour.
00:04Dans un instant on va parler de politique, on va parler des municipales, c'est dans un
00:08an que vous faites le bilan de votre deuxième mandat cet après-midi, un mot d'abord sur
00:12ce rebondissement dans l'enquête sur la mort de l'ancien maire de Reuset, Hervénaud,
00:17qui s'était suicidé dans sa mairie il y a trois ans après avoir reçu des courriers
00:21malveillants.
00:22Un corbeau, on dit ça comme ça, un suspect en tout cas, a été identifié et mis en
00:26examen, ça a été confirmé hier par le procureur, qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:30Je voudrais d'abord adresser mes pensées chaleureuses, affecteuses et mon soutien le
00:35plus total à sa famille, à celles et ceux qui l'ont aimé, à l'ensemble de l'équipe
00:42de Reuset, à la maire Agnès Bourget qui a dit je crois hier très bien que la justice
00:48devait poursuivre son travail, que c'était nécessaire y compris pour que chacune et
00:53chacun puissent commencer à faire son deuil, ce sont ses mots, c'est évidemment un moment
00:58particulier parce que ça rebrasse beaucoup d'émotions.
01:01L'enquête évidemment va se poursuivre après la mise en examen de ce suspect.
01:05La situation politique en France est très agitée en ce moment, Johanna Roland, avant
01:10d'évoquer Nantes, disons-en quelques mots, on va dire ça comme ça.
01:16D'abord Marine Le Pen, condamnée, sa situation interroge parce qu'elle est évidemment
01:22à la tête du principal parti d'opposition de France, on apprend hier qu'elle pourrait
01:25être rejugée dans des délais plus resserrés que d'habitude, on parle de juillet 2026
01:30pour l'appel.
01:31Est-ce que c'est une bonne chose si ce calendrier s'accélère parce que depuis lundi on entend
01:33tout et un peu n'importe quoi ?
01:35Écoutez, d'abord il y a un principe en France, c'est que chacune et chacun est égale devant
01:40la loi, sans distinction, et ça c'est absolument essentiel.
01:44Donc dans l'état de droit, dans notre pays, quand il y a une décision de justice et qu'on
01:51est un responsable politique, on ne commande pas cette décision de justice.
01:54C'est raté depuis lundi.
01:55Oui mais je tiens à le redire parce que vous l'avez dit, on a entendu tout et beaucoup
01:59de choses, moi j'ai y compris entendu une responsable locale de droite qui a comparé
02:05la fin de C8, la remise en liberté des délinquants sexuels, et le fait qu'on était dans un déni
02:13de démocratie.
02:14C'est Laurence Garnier que vous citez.
02:16De quoi on parle ? On parle d'une chef de parti qui a été condamnée en première
02:23instance pour avoir détourné 4 millions de fonds publics.
02:26C'est quand même de ça dont il s'agit.
02:29Ensuite la justice fait son travail.
02:31Ce qui me semble moins un déni de démocratie, c'est quand des juges sont menacés ou invectivés,
02:36et c'est quand on commence à remettre en cause la séparation des pouvoirs.
02:40L'état de droit c'est précieux.
02:41Mais l'idée, Jeannot Roland, qu'elle soit inéligible, même si elle fait appel, que
02:46ce soit pas suspensif, c'est ça qui pose problème, vous dites quoi ? Après tout, à
02:49l'époque de Jérôme Cahuzac, ce sont les parlementaires qui ont souhaité cette loi
02:52pour l'opinion, qui souhaitaient la tolérance zéro.
02:54Il y a eu une annonce hier de celles et ceux dont c'est le travail.
02:59Je ne commenterai à aucun endroit cette décision de justice.
03:02C'est un principe.
03:03Il y a la droite, il y a l'extrême droite, il y a la gauche.
03:06Vous êtes au cœur du parti socialiste, il y a un congrès qui arrive et vous avez à
03:10mener une préparation de cette présidentielle.
03:13Il y a un personnage politique à gauche qui à la fois fascine et à la fois divise,
03:18c'est Jean-Luc Mélenchon.
03:19Vous, aujourd'hui, vous êtes sur quelle ligne, Johanna Roland ? Est-ce qu'on peut
03:23faire une alliance avec Jean-Luc Mélenchon quand on veut être de gauche et gagner ou
03:28est-ce qu'il faut se débarrasser de ce sparadrap du capitaine Haddock, mais qu'il y a aussi
03:32beaucoup d'électeurs qui le soutiennent ?
03:35Je crois qu'en ce qui concerne l'élection présidentielle, il a répondu pour tout le
03:39monde.
03:40Il n'aura échappé à personne qu'il y a un choix d'une stratégie solitaire, personnelle,
03:46assumée comme telle.
03:47Voilà.
03:48Et qu'est-ce que vous faites vous face à ça ?
03:49Moi, mon sujet principal, je vais vous le dire, ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon.
03:53Ce n'est pas ça auquel je pense tous les matins quand je me lève.
03:56Ce à quoi je pense, c'est comment on agit à Nantes et j'espère qu'on va en parler
04:00dans quelques instants.
04:01C'est ce qui m'anime et à l'échelle du pays, c'est comment nous faisons tout ce
04:06qui est en notre pouvoir pour empêcher justement l'arrivée de Marine Le Pen aux responsabilités.
04:11Et donc oui, moi, je crois à un candidat de l'union de la gauche pour demain qui doit
04:16aller de mon point de vue, de François Ruffin, Clémentine Autain, jusqu'à Raphaël Glucksmann
04:22parce que nous avons besoin d'unir nos forces, nous avons besoin d'additionner nos talents,
04:26nous avons besoin que toutes celles et ceux qui veulent une alternative pour demain.
04:31Pourquoi ? Parce qu'en fait, aujourd'hui, il y a une espèce de convergence entre celles
04:34et ceux qui sont les tenants d'une logique autoritaire, je pense à l'extrême droite,
04:38et puis celles et ceux qui sont les tenants d'une logique très ultra-libérale pour,
04:43en gros, être fort avec les faibles et faible avec les forts.
04:46Moi, je crois que ce pays a besoin de justice, de justice sociale, de justice écologique,
04:51de répondre enfin aux questions de pouvoir d'achat.
04:53Sur le terrain, le sujet que j'entends le plus, c'est le pouvoir d'achat.
04:58Est-ce qu'à un moment donné, oui ou non, on propose des réponses concrètes aux citoyens sur ce sujet ?
05:02Alors, on ne va pas faire toute la campagne présidentielle maintenant, parce qu'on a des municipales avant,
05:05la situation à Nantes, on se retrouve dans un instant.
05:07Ce serait donc Johanna Roland, candidate, dans un an, vous l'avez déjà dit, vous nous le confirmez ce matin,
05:11sauf tremblement de terre, donc tout est bon, vous serez candidate.
05:14Union de la gauche, j'imagine que c'est aussi votre souhait, mais là encore, un peu comme le paysage national,
05:22c'est quoi l'union de la gauche à Nantes ? Qu'est-ce que vous souhaitez, vous, au premier tour ?
05:26Vous savez, moi, je n'ai pas varié de position depuis 2014.
05:31Je suis pour le rassemblement de la gauche et des écologistes au premier tour. Pourquoi ?
05:36D'abord parce que c'est une question de valeur que nous avons en partage.
05:41C'était déjà ma position. C'est, je pense, une question d'efficacité,
05:46dans le travail qu'on mène pour les Nantaises et les Nantais.
05:49Je crois que c'est l'attente des Nantaises et des Nantais, ils me le disent,
05:52dans les échanges que nous avons, puis nous en avons fait beaucoup ensemble.
05:55Cet après-midi, nous aurons l'occasion de présenter le bilan de notre mandat.
05:59Sur ce que nous avions promis aux Nantaises et aux Nantais, 94% des actions sont réalisées ou engagées.
06:06Que ce soit pour protéger les Nantais, que ce soit pour concrétiser la bifurcation écologique,
06:11que ce soit pour inventer des nouveaux sujets pour Nantes.
06:13Derrière, il y a des questions très concrètes.
06:15Comment on accompagne les Nantais pour se loger, se soigner, se nourrir ?
06:19Je donne juste un ou deux exemples.
06:21Se soigner. Quand nous ouvrons dans ce mandat deux maisons de santé,
06:25deux centres de santé, je dis deux maisons de santé parce que bientôt on aura celle de la Bautière,
06:29c'est 100 000 personnes uniquement sur la première maison de santé.
06:33Se nourrir en matière de bio dans des cantines, on est passé dans ce mandat de 18% à 46%.
06:40Se loger, tout ça ce sont des choses essentielles de la vie quotidienne.
06:44Nous avons débloqué depuis le plan de relance du logement 3 500 logements.
06:51C'est ça qui nous anime, c'est ça ce que nous avons fait ensemble.
06:54Et vous dites on l'a fait avec les écologistes, continuons ensemble.
06:57C'est mon souhait, c'est ma volonté et j'y travaille avec beaucoup d'énergie et beaucoup de détermination.
07:02Ensuite le moment venu, bien chacune et chacun prendra ses responsabilités.
07:06On sait qu'effectivement c'est aussi des fois des scrutins où chacun se compte
07:09et on additionne ses forces dans l'entre-deux-tours.
07:11Vous irez jusqu'où là ? Vous tendez la main par exemple à William Ocamp.
07:14Je reviens aux Insoumis, je suis désolé, ce n'est pas une obsession chez moi,
07:16mais vous avez été l'artisan de l'union pour les législatives avec les Insoumis,
07:24le Nouveau Front Populaire et la NUPES. Qu'est-ce que vous faites là ?
07:27Moi je considère, et c'est l'expérience de maire qui est la mienne,
07:30qui parle sans doute qu'être élu dans la 6ème ville de France, dans un pays fracturé,
07:36c'est une très grande responsabilité.
07:39Donc le moment venu, chacun devra choisir en prenant bien soin
07:45d'être respectueux de ses enjeux majeurs pour Nantes.
07:49Parmi les chantiers, il y a justement les chantiers à Nantes, des travaux.
07:53Alors évidemment, le temps des chantiers, ce n'est pas le temps politique.
07:56Vous avez un scrutin dans un an, vous allez affronter une campagne électorale à un moment où il y en a de partout.
08:01L'autopont de la route de Pornic qui va commencer à être démoli dès la semaine prochaine,
08:05le quai d'Aphos, le pont Anne de Bretagne qu'on pensait être rouvert aux voitures
08:09et qui finalement va rester fermé un peu plus longtemps que prévu,
08:12le boulevard d'Albi, le futur CHU, avec des désagréments considérables évidemment,
08:16mais c'est aussi une ville qui se construit pour le futur.
08:18Vous n'avez pas peur de payer un peu cher, d'avoir tout mis en même temps ?
08:23D'abord, être maire, c'est avoir le courage de faire justement.
08:26J'entends beaucoup de gens qui commandent, j'entends beaucoup de gens qui veulent défaire.
08:30Moi, j'ai été élue par les Nantais pour faire, pour agir.
08:34Bien sûr que je mesure, et je le dis à celles et ceux qui sont dans leur voiture ce matin et qui nous écoutent,
08:39je mesure les désagréments, je mesure que c'est pénible.
08:42Je ne vais pas vous dire le contraire.
08:44Surtout que ça prend du retard, Anne de Bretagne, c'est plus long prévu.
08:46Non, il y a une erreur sur ce sujet, Anne de Bretagne.
08:49On aura l'occasion d'annoncer prochainement la date de réouverture du Thon,
08:54et il n'y a pas de retard, ça avait été annoncé dans l'année, et nous serons sur ce calendrier.
09:01Peu importe, j'ai envie de dire.
09:03Il y a des chantiers qui vont s'arrêter prochainement.
09:05Il y a des chantiers qui vont se poursuivre.
09:07Quand, par exemple, on réhabilite des lignes de tramway, qu'on les rénove, c'est une absolue nécessité.
09:13Si on ne le fait pas, on prend y compris un risque pour la sécurité des voyageurs et des voyageuses.
09:18Et puis à Nantes, on est aussi dans une ville où une de nos fiertés, c'est d'avoir toujours préparé l'avenir.
09:23Donc oui, avoir demain deux nouvelles lignes de tramway qui contribuent à franchir la Loire, c'est important.
09:29Mais vous reconnaissez que quand on dit...
09:31Soyons au clair, le moment où on fait les travaux, que ce soit dans sa maison, son appartement ou dans une ville,
09:37c'est jamais le moment le plus agréable.
09:39Et c'est vrai que nous sommes dans ce moment-là, j'en ai parfaitement conscience.
09:42Mais ce que je veux dire, c'est que vous avez des élections dans quelques semaines, dans quelques mois,
09:46vous pourriez vous trouver en difficulté, parce que vos adversaires...
09:50Vous pensez que je devrais faire un petit calcul électoral de bas étage,
09:55et donc me dire, dans ces cas-là, je ne fais rien, c'est le plus sûr moyen d'être réélu à Nantes.
10:03Ce n'est pas ma conception de la vie politique.
10:05Ma conception de la vie politique, c'est que les Nantaises et les Nantais m'ont donné un mandat.
10:09Dans ce mandat, je me dois de respecter ces engagements.
10:12C'est même une question d'éthique, et puis surtout, c'est utile pour le nombre de demain.
10:16Un dernier mot sur vos adversaires, la droite et les macronistes,
10:18qui semblent avoir envie de se coaliser pour renverser la mer que vous êtes,
10:22qui est devenue une mer d'extrême gauche, disent-ils.
10:25Votre sentiment ?
10:27Écoutez, je ne vais pas commenter les turpitudes, les divisions,
10:31j'ai l'impression qu'ils ne sont quand même pas tout à fait au bout du chemin pour se mettre d'accord entre eux.
10:36Ce que je constate surtout, c'est que le moment venu,
10:39mais nous ne sommes pas encore là, puisque je l'ai dit, pour l'instant, ça va être le temps du bilan.
10:43Ensuite, on va avoir le temps du projet.
10:45Mais le moment venu, oui, il y aura un débat, vision contre vision, projet contre projet.
10:49Ce que je vois, c'est que quand les élus de droite,
10:53et de droite, parce que maintenant, la macronie, la droite, tout ça, c'est du pareil au même,
10:58sont co-responsables de décisions prises, par exemple, par l'exécutif régional.
11:03Pas un élu nantais ne s'est élevé pour un plan social sans précédent dans le monde de la culture.
11:09Pas un élu nantais de l'opposition ne s'est élevé quand SOS femmes ou SOS incestes ont vu leur subvention coupée.
11:18Pas un élu de l'opposition ne s'est élevé quand l'économie sociale et solidaire est fragilisée.
11:24Vouloir être maire de Nantes, c'est vouloir protéger les Nantais.
11:28C'est votre réponse, merci beaucoup Joanna Roland d'être venue ce matin.
11:31Un bilan de votre mandat, deuxième mandat déjà, le temps passe, ce sera cet après-midi.
11:34A bientôt pour reparler de la campagne.

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