• il y a 5 mois

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00:00Six circonscriptions en Seine-Maritime, cinq dans l'heure,
00:03après l'annonce dimanche soir par le président de la République de la dissolution de l'Assemblée Nationale.
00:08Le maire de Rouen, président de la Métropole, premier secrétaire délégué du Parti Socialiste,
00:13répond à vos questions, Marianne Naquet.
00:15Bonjour Nicolas Maillard-Rossignol.
00:16Bonjour.
00:17Est-ce qu'on doit vous dire bravo ce matin ?
00:19Bravo pour quoi ?
00:20Bravo pour la constitution de ce nouveau front populaire.
00:24Non, je pense que le moment d'abord il est extrêmement grave.
00:27Dimanche, il y a à gauche effectivement une lueur d'espoir
00:31parce que la liste que nous portions avec Raphaël Glucksmann est arrivée en tête de la gauche, certes.
00:36Mais il faut quand même dire que c'est l'effroi absolu
00:39devant le score du Rassemblement National et de l'extrême droite en général,
00:44dans toute la France, singulièrement en Normandie d'ailleurs, pas à Rouen.
00:47Et on en est très fiers puisqu'on a fait parmi les meilleurs scores de la gauche à Rouen de France.
00:51Mais pour tout le reste, effectivement, c'est clair.
00:53Donc il n'y a qu'un seul mot d'ordre.
00:56Il faut tout faire pour faire barrage.
00:59Ma question, elle était peut-être un peu ironique,
01:01mais c'était pour mettre l'accent sur ces divisions,
01:04les divisions irréconciliables de la gauche, etc.
01:08Cette fois, vous avez réussi à vous mettre d'accord quand même,
01:11ce n'était pas gagné d'avance six heures de discussion.
01:13Oui, je pense que ce qui est important, encore une fois,
01:16et Raphaël Glucksmann l'a très bien dit pendant toute cette campagne,
01:19pourquoi est-ce qu'il a fait un bon score à gauche ?
01:21Même si, encore une fois, il faut être très humble et je viens de dire la gravité du moment.
01:24C'est la clarté.
01:26C'est la clarté.
01:28C'est être clair et tenir sur des convictions.
01:31On est clair sur le soutien indéfectible à l'Ukraine.
01:34On est clair sur le Moyen-Orient.
01:36On est clair sur la laïcité.
01:38On est clair sur le fait de refuser la brutalisation du débat public,
01:43c'est-à-dire le bruit et la fureur.
01:45À partir du moment où ces conditions sont remplies,
01:47alors oui, on peut se rassembler.
01:49Mais ce qu'il faut éviter, c'est de répéter les erreurs du passé.
01:52Pourquoi je me suis engagé en critiquant, par exemple,
01:54l'ANUPS tel qu'elle avait été définie auparavant ?
01:57Parce que c'était de la tambouille, passez-moi l'expression,
02:00qui s'assayait sur un certain nombre de valeurs fondamentales.
02:05Et on a vu le résultat.
02:06À partir du moment où on pose d'abord les valeurs, les convictions,
02:10avec cet engagement à tout faire pour faire barrage au RN,
02:14alors on peut faire un front populaire.
02:16Vous les aviez en 2022 au moment de la création de l'ANUPS.
02:19Là, ce n'est pas l'ANUPS nouvelle version ?
02:21Ça n'a rien à voir.
02:22Et c'est très important que ça n'ait rien à voir.
02:24D'abord, en 2022, je vous rappelle que,
02:26et ça c'est le score électoral, c'est comme ça,
02:29M. Mélenchon qui fait 22% à présidentielle,
02:32et tous les autres partis de gauche qui font moins de 5%,
02:33et même encore moins pour certains.
02:35Donc, il est assez logique que l'accord électoral qui en résulte,
02:39qui s'est appelé l'ANUPS, à l'époque,
02:40soit dominé par M. Mélenchon et sa direction.
02:43Là, il y a eu un rééquilibrage.
02:45Et il faut absolument en tenir compte.
02:47Il ne s'agit pas d'être dans l'hégémonie ou la revanche.
02:50Ce n'est pas ça.
02:51Mais en revanche, les positions de fond,
02:53de clarté sur les valeurs qui ont été portées par Raphaël Glucksmann,
02:57c'est ce que les Françaises et les Français qui ont le cœur à gauche,
03:00humanistes, progressistes, attendent.
03:02Et moi, je ne dévirais pas de cette ligne-là.
03:05Donc, un rassemblement, mais dans la clarté des valeurs.
03:08Les tambouilles d'appareil, l'ANUPS 2.0, non, merci.
03:12En revanche, le rassemblement sur la base de convictions claires
03:16pour faire barrage à l'extrême droite, oui.
03:18Mais quand vous dites rejet de la brutalisation de la vie politique,
03:21ça veut dire que vous acceptez Jean-Luc Mélenchon
03:24dans ce nouveau front populaire ?
03:26Non, bien sûr que non.
03:27Mais bien sûr que non.
03:28La direction de l'FI actuelle,
03:29qui est effectivement dominée par M. Mélenchon,
03:31si je faisais un peu d'ironie, je dirais même soumise
03:34à un insoumis qui s'appelle M. Mélenchon,
03:36peut-être de façon volontaire,
03:38mais est effectivement une direction
03:41qui n'est pas du tout sur ses valeurs.
03:44Donc, deux choses l'une,
03:45soit ils disent clairement qu'ils sont d'accord
03:49avec les positions qui ont viré en tête.
03:51Il y a eu une élection dimanche,
03:52et le juge de paix en démocratie, c'est l'élection.
03:55Et qu'ils disent les choses clairement sur l'Ukraine,
03:58sur le Moyen-Orient, sur la façon de faire de la politique.
04:01Le bruit et la fureur, non merci, ça ne fonctionne pas
04:03et ça n'est pas notre conception de la vie démocratique.
04:05Et à ce moment-là, on peut avancer ensemble.
04:08Mais encore une fois, nous n'allons pas brader des valeurs.
04:11Ce qui a été défini hier, et ça c'est très important,
04:14c'est cette volonté de faire barrage ensemble,
04:16cette intention unitaire,
04:18mais dans la clarté et des valeurs claires.
04:21France Bleu Normandie, il est 8h20,
04:23nous sommes avec Nicolas Maillol-Rossignol,
04:25maire de Rouen,
04:26et également premier secrétaire délégué du Parti Socialiste.
04:29Il y a deux ans, Nicolas Maillol-Rossignol,
04:31vous avez soutenu des candidats socialistes
04:33face à des candidats de la NUPES.
04:35Est-ce que c'est la même chose si celui retenu par le Front Populaire,
04:37puisque c'est un candidat unique par circonscription,
04:40ne vous va pas ?
04:42Pour être très précis, en 2022,
04:44nous avions regardé dans chaque circonscription,
04:46là où il pouvait y avoir un risque
04:48de victoire du RN,
04:50et là où il nous semblait qu'il n'y en avait pas.
04:53Je vous donne un exemple.
04:54Sur la sixième circonscription, celle de Sébastien Jumel,
04:57il y avait un risque que le RN gagne.
05:00Nous avons évidemment soutenu,
05:02chacun sait mes différences politiques,
05:04pas personnelles, mais avec Sébastien,
05:06nous avons évidemment soutenu Sébastien.
05:08Et il n'y avait qu'un seul candidat.
05:10Le raisonnement est le même aujourd'hui,
05:12de façon encore plus grave et dramatique.
05:14Il faut tout faire pour éviter
05:16que le RN n'emporte des circonscriptions.
05:19Donc nous allons regarder circonscription par circonscription
05:22avec ce prisme-là.
05:24Maintenant, je l'ai toujours dit, je n'ai pas changé d'avis,
05:26je n'ai pas d'adversaire à gauche.
05:28On peut être compétiteur dans certaines situations...
05:31Pas même Jean-Luc Mélenchon ?
05:33Non, ce n'est pas un adversaire à gauche.
05:35Ça peut être quelqu'un avec qui j'ai des différences,
05:37même des divergences de fonds, bien sûr,
05:39mais nous n'avons qu'un seul adversaire,
05:41et même ennemi de la République,
05:43j'ose le mot, c'est l'extrême droite.
05:45Le RN ?
05:47L'extrême droite, parce que je vous signale
05:49qu'il n'y a pas que le RN, il y a Reconquête et d'autres encore.
05:51Et c'est encore plus grave,
05:53c'est la grande faillite d'Emmanuel Macron,
05:55dont la promesse première,
05:57moi je fais partie de ces millions de Françaises et de Français,
05:59qui au second tour, par deux fois, ont voté pour Emmanuel Macron,
06:01pas pour sa réforme des retraites,
06:03vous voyez ce que je veux dire, pas pour le fond,
06:05mais pour faire barrage à l'extrême droite.
06:07Donc, ce que j'essaie de dire, c'est que notre boussole,
06:09elle doit être, dans chaque circonscription,
06:11je pense à Gérard Le Seul dans la cinquième circonscription,
06:13je pense à la quatrième circonscription,
06:15bien sûr, avec Alma Dufour, etc.
06:17A chaque fois, la troisième avec Édouard Bénard,
06:19il y en a d'autres encore.
06:21Quelle est la meilleure situation
06:23et tout faire pour éviter
06:25que le RN ne gagne.
06:27Et il y a aussi des circonscriptions,
06:29qui aujourd'hui sont tenues par des députés
06:31En Marche, par exemple,
06:33que nous pourrions, à gauche, gagner.
06:35Ça aussi, c'est important.
06:37Par exemple, bien sûr,
06:39je suis désolé de le dire,
06:41je vais me prendre la casquette de maire,
06:43mais je suis quand même obligé de dire que le député
06:45de la première circonscription, je ne sais pas à quoi il sert.
06:47Vous le dites, comme ça ?
06:49Oui.
06:51Vous ne le voyez jamais ?
06:53Je ne veux pas être méchant.
06:55C'est quand même parti de commission,
06:57et il fait partie de plein de commissions.
06:59Je vous confirme qu'il y a beaucoup de commissions
07:01et de comités, certains diraient Théodule,
07:03existent en France. Je ne veux pas être désagréable
07:05ou quoi que ce soit, mais j'essaye d'être factuel.
07:07Quand on s'engage dans la vie publique,
07:09c'est pas un métier la vie publique, c'est un engagement.
07:11Si on s'engage, alors on doit essayer d'être utile.
07:13Utile au pays, utile à son territoire.
07:15Il y a des députés, de gauche et de droite,
07:17y compris dans notre département,
07:19qui sont,
07:21je ne partage pas forcément leurs valeurs,
07:23je viens de citer Sébastien Jumel,
07:25il est engagé pour son territoire.
07:27Il est engagé pour son territoire. Il y a des députés de droite,
07:29donc il est incontestable qu'ils soient engagés
07:31pour leur territoire. Il y en a d'autres, je viens de citer un exemple,
07:33on peut se poser la question.
07:35Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne façon de faire
07:37de la politique.

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