L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.
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00:00Notre attention, Eric Dorit-Maten, le président américain est d'accord pour annuler tous les projets de droits de douane envers les produits européens
00:07si, et seulement si, l'Union européenne lui achète 100% du pétrole et du gaz consommé en Europe.
00:14On appelle ça du chantage, mais bon, c'est le deal, c'est le business, Eric.
00:19Ça m'a rappelé l'opération, vous savez, pétrole contre nourriture, c'était en 1996, c'est loin déjà,
00:25mais c'était pour aider les Irakiens après la guerre, alors on leur donnait de la nourriture,
00:29c'était l'ONU qui avait décidé ça, et en échange, on prenait leur pétrole, d'ailleurs, ça s'est mal fini,
00:33parce qu'il y a eu des réseaux de corruption terribles qui ont été dénoncés.
00:36Bon, ben là, Donald Trump, lui, il a dit, c'est fini pour les taxes, j'oublie tout, mais par contre, vous m'achetez mon pétrole, 100%,
00:43et là, les 27 pays européens doivent s'y mettre.
00:46Acheter des hydrocarbures, ça représenterait quand même beaucoup d'argent, parce qu'il y en a quand même pour 350 milliards,
00:52et voilà, ça ferait une sacrée commande, mais en échange, plus de droits de douane.
00:57Mais alors, ça voudrait dire qu'on renoncerait à acheter du pétrole aux autres pays de l'OPEP,
01:00notamment les pays arabes, l'Arabie saoudite ?
01:03Ben oui, mais sauf que vous allez être surpris, l'Arabie saoudite, ça ne représente plus grand-chose.
01:06Alors, vous allez voir, en fait, le numéro 1 aujourd'hui, le premier fournisseur de l'Europe, c'est la Norvège.
01:11Elle est devenue le premier fournisseur, donc, après les États-Unis.
01:15Les USA, c'est 17% des achats de pétrole en Europe, vous avez vraiment ici la liste.
01:21Alors, États-Unis, déjà numéro 1, numéro 2, Norvège, 13% des approvisionnements, numéro 3, le Kazakhstan, 11%, l'Algérie, 10%,
01:29et puis l'Arabie saoudite, ben, vous en parliez, c'est plus que 7%.
01:32Oui, c'est vrai que depuis la guerre en Ukraine et le boycott du pétrole russe, tout a changé, Romain.
01:36Les États-Unis sont devenus notre premier fournisseur, et Donald Trump voudrait encore aller plus loin,
01:41puisque 17%, il faudrait que ça soit 100%.
01:43C'est possible ?
01:44Non, parce que dénoncer des contrats qui ont été signés il y a très longtemps, impensable.
01:49Et puis, en plus de cela, la règle du commerce international a interdit d'avoir un seul fournisseur.
01:53Imaginez une seconde la dépendance.
01:56Cette dépendance, l'Europe la rejette, bien entendu.
01:59Alors, que se passerait-il si tout d'un coup, la demande en pétrole se mettait à exploser ?
02:03Si tout le monde se ruait sur le pétrole ?
02:06Bon, c'est peu probable, mais quand même.
02:07Ben, les États-Unis ne pourraient plus produire.
02:09Et aujourd'hui, ils ne représentent que 13% de la production mondiale.
02:13Donc, vous voyez, il faudrait un sacré effort pour monter à 100%.
02:17Mais Trump, lui, ne recule, ne vaut rien.
02:19Il sait très bien que les cours du pétrole, actuellement, sont beaucoup trop bas, à 63 dollars le baril.
02:24C'est vrai que ce n'est pas rentable.
02:25Donc, il propose de forer, forer, forer toujours plus,
02:28parce que plus la demande, en plus, sera élevée, plus les cours monteront.
02:31Et c'est ça, son souhait.
02:32L'agence américaine, d'ailleurs l'énergie, a confirmé que les États-Unis
02:35avaient produit, en 2024, plus qu'aucun autre pays au monde.
02:39C'est-à-dire, c'est vraiment le pays qui a fait le plus d'efforts,
02:41qui a sorti du pétrole, notamment, vous savez, le fameux pétrole de Schitts,
02:44ce qui n'est pas forcément bien pour notre planète.
02:47Voilà, je pense que le rêve de Donald Trump,
02:50c'est de devenir maître du monde et surtout roi du pétrole.
02:53Sous-titrage Société Radio-Canada