L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.
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00:00On va parler des hôpitaux du secteur public avec vous, Éric de Ritmaten.
00:03Ils croulent sous les déficits et pour ne rien arranger, la direction de la
00:06Sécurité sociale publie un chiffre qui vous a scandalisé, Éric.
00:10Les étrangers qui viennent se faire soigner en France repartent, pour certains
00:13d'entre eux, sans payer et il y en a pour des millions d'euros.
00:16Oui, il y a vraiment de quoi être scandalisé.
00:18Imaginez, vous êtes de passage en France, vous êtes étranger, vous n'avez payé
00:21aucune cotisation, pas de carte d'identité française puisque de toute façon,
00:25vous ne travaillez pas et votre pays d'origine n'a aucun accord bilatéral
00:29avec la France.
00:30Qu'est-ce qui se passe ?
00:31Vous vous présentez à l'hôpital pour un souci de santé, on vous soigne,
00:34vous ressortez, ça ne vous coûtera rien, pas un centime de contribution.
00:37Et c'est ça qui a été calculé depuis 2016 par la direction de la Sécurité
00:42sociale. Les comptes ont été arrêtés en 2022, donc vous imaginez la situation
00:46aujourd'hui, ça a dû empirer 159 millions d'euros par an depuis 2016.
00:53Et donc, ça, voilà, ça veut dire que c'est allé sur la dette, la dette des
00:56hôpitaux qui enfle chaque année.
00:58Car les hôpitaux, les comptes des hôpitaux publics sont dans le rouge
01:01nu.
01:02Oui, c'est vraiment ça qui est inquiétant parce que les hôpitaux
01:04aujourd'hui, ceux de l'assistance publique en grande partie, eh bien,
01:07ils accusent aujourd'hui, ils cumulent une dette en 2024 de 3 milliards et
01:12demi d'euros. Si vous regardez un peu en arrière, c'était 1 milliard 9 en
01:162022. Donc, vous avez vu, ça n'a fait qu'augmenter ce qui est la direction
01:19de la Sécurité sociale et qui paye ?
01:21Qui va payer ? Eh bien, c'est vous, c'est moi, ce sont nos impôts et puis
01:25nos cotisations sociales.
01:26Puisque vous savez bien que sur votre salaire net, on vous a amputé une
01:29grande partie liée à la santé.
01:31Eh bien, voilà, c'est ce qui se passe.
01:32Et ensuite, quand ça va sur la dette, la dette, c'est quoi ?
01:35C'est une accumulation de dettes et donc des intérêts de la dette payée
01:39par l'État français et qui empêche finalement d'investir ailleurs, comme
01:42dans la défense, par exemple, ou dans la santé pour les hôpitaux ou encore
01:46même pour l'éducation nationale.
01:48Bon, Eric, qu'est ce qu'il faudrait faire ?
01:49Vous devez un exemple, la Suisse, par exemple.
01:51Oui, ça peut durer.
01:53Oui, ça peut plus durer. On regarde beaucoup de pays comme ça.
01:55Quand vous allez dans un hôpital, la première chose qu'on vous demande,
01:57c'est le cas en Suisse, c'est d'abord de payer au guichet d'entrée.
02:00Ce n'est pas comme un moulin, vous arrivez à l'hôpital, vous allez au
02:03service des urgences et puis vous ressortez, vous ne payez rien.
02:05Là, en Suisse, par exemple, vous arrivez avec un enfant.
02:07J'en ai fait l'expérience.
02:09Tout de suite, vous sortez 100 francs.
02:10Alors 100 francs, ça fait 110 euros et vous rentrez dans l'hôpital.
02:13C'est un forfait.
02:14Alors après, libre à vous d'envoyer ça à la Sécu française, parce qu'en
02:17général, il y a des accords bilatéraux, comme on dit.
02:19Mais ce qui n'est pas normal, c'est de rentrer comme ça dans un
02:22hôpital français sans payer.
02:23Donc, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour que ça change ?
02:25Il faudrait qu'on entre à l'hôpital français en payant aussi une
02:29petite contribution.
02:31Alors, vous allez me dire, oui, mais on paye déjà cher en cotisation sociale.
02:33C'est vrai, mais après tout, ce n'est pas normal qu'aux urgences,
02:36vous arriviez et vous ne payiez plus rien, pas un centime.
02:39Parce que si on ne fait rien, c'est le système qui va finir par
02:42mourir, qui va finir par étouffer lentement.
02:44Donc, il faut vraiment dire stop à cette générosité aveugle.