Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Mais pour commencer, il y a la crise entre Paris et Alger qui se tend à nouveau depuis la demande d'expulsion sous 48 heures de 12 fonctionnaires de l'ambassade de France à Alger hier.
00:09Et pour la première fois, la France semble prête à engager, à engager un bras de fer.
00:14On va en parler. En attendant, on va écouter Jean-Noël Barraud, le ministre des Affaires étrangères, qui prépare cette riposte.
00:19Il était sur France 2 ce matin.
00:20Si l'Algérie persiste à vouloir expulser ces 12 fonctionnaires français qui avaient 48 heures pour quitter le territoire algérien,
00:27alors oui, nous n'aurons d'autre choix que de prendre des mesures similaires.
00:31Lesquelles ?
00:31Je vous l'ai dit.
00:33Est-ce que vous pourriez fermer le consulat de Strasbourg ?
00:37Nous sommes prêts à agir, nous sommes prêts à prendre des mesures similaires.
00:40Il reste quelques heures aux autorités algériennes pour revenir sur leur décision, dont je le dis, qui est très regrettable.
00:46Mais si les autorités algériennes persistent, si elles font le choix de l'escalade, nous répondrons avec la plus grande fermeté.
00:53Voilà, la menace d'une riposte qui se concrétise, mais que peut-elle faire ?
00:57Gabriel Cluzel.
00:58Écoutez, la liste de ce qu'on peut faire, il y a longtemps qu'elle est établie, mais en fait, de bras de fer, depuis des semaines, c'est un peu le bras de ne rien faire.
01:05Non mais c'est vrai, on nous explique que du reste, il ne faut pas trop en dire, parce que ça énerve.
01:10On a l'impression qu'on est dans le cadre d'une relation toxique avec l'Algérie, vous voyez.
01:14C'est le conjoint qu'il ne faut surtout pas énerver, parce qu'il est sympa quand on fait motus,
01:21mais dès qu'il se passe un mini-truc, vous voyez, ça me rappelle certains témoignages dans des journaux féminins,
01:26non mais je vous assure, dès qu'il se passe une mini-chose qui l'indispose, alors là, c'est la catastrophe,
01:31et le pire, c'est que c'est celui qui a fait cette mini-chose qui est mis en cause.
01:35C'est ça qui est quand même proprement dérangeant.
01:38Moi, je trouve quand même qu'on reste dans la rhétorique.
01:40Ce que disait Alexandre Chauveau tout à l'heure, c'était le renvoi peut-être du consul général de Strasbourg.
01:44Oui, c'est ce qu'a proposé Xavier Driancourt.
01:46Il y a aussi la menace d'expulser la douzaine d'algèrents algériens en poste en France, y compris des agents consulaires.
01:51Oui, bien sûr, on peut faire un parallélisme des formes, mais si vous voulez, renvoyer un certain nombre de personnes,
01:57on a envie de dire pourquoi, du consulat de Strasbourg, pourquoi avoir ouvert récemment des consulats,
02:03alors qu'on sait déjà que c'est totalement disproportionné entre la France et l'Algérie.
02:08Je crois qu'on en a offert un ouvert un à Rouen et un à Melun, je ne me trompe pas.
02:12Donc, si vous voulez, c'est vrai qu'on a du mal à comprendre et du mal à se dire qu'on va réussir à établir un bras de fer
02:18parce qu'on sent bien que la France, elle est vraiment dans, en tout cas à travers Jean-Noël Barraud,
02:22retenez-moi où je fais un malheur, mais il a tellement envie d'être retenu que ça saute aux yeux.
02:27Évidemment, ça n'impressionne pas l'Algérie.
02:29Paul Melun ?
02:29Non, mais ce qui est terrifiant, c'est qu'en fait, semaine après semaine, et ce n'est pas la première fois qu'on parle de ce sujet,
02:33il y a depuis Boilem Sansal, mais bien avant, ça fait 150 jours que Boilem Sansal est dans les geôles algériennes,
02:37mais même avant on en parlait, on a l'impression que le gouvernement algérien ne comprend que le langage de la force,
02:44et même d'ailleurs quand on fait le langage de la force, il y a une forme de, comment dirais-je, de sure-escalade permanente
02:49de la part du gouvernement algérien qui ne veut rien entendre.
02:53On a tenté tout, on a tenté la méthode un peu abrupte avec Bruno Retailleau, avec François Bayrou, vous vous souvenez,
02:59les 4 à 6 semaines pour renégocier les accords, qu'on va tout réexaminer, les accords de 68, etc., ça n'a pas marché.
03:06Ensuite, on a eu le président de la République qui a tenté la méthode douce, on a joué, vous savez, Good Cops, Bad Cops,
03:11c'est-à-dire on avait le trape dur, c'était Bruno Retailleau, et la reprise du dialogue, effectivement, c'était Emmanuel Macron et Jean-Noël Barraud.
03:19Et même avec cette stratégie-là, même avec ces pas qui ont été faits vers le régime algérien,
03:25on rappelle quand même que Jean-Noël Barraud s'est rendu en Algérie pour parler avec le président Tebboune
03:30et avec son homologue ministre des Affaires étrangères, et même ça, ça ne fonctionne pas.
03:34En fait, il continue, si vous voulez, à mettre en place toutes sortes de mesures de rétorsion contre la France et ses diplomates,
03:40alors même que nous avons tenté le chemin de la désescalade.
03:43Donc, maintenant, oui, on a une panoplie de choses que l'on peut faire,
03:47on peut, et Xavier Driancourt a raison, expulser un certain nombre de diplomates,
03:51avec le risque que, comment dirais-je, cette montée graduelle des forces de la France contre l'Algérie
03:57puisse aussi mettre en péril le sort de Boilem Sansal, qui est utilisé comme une monnaie d'échange aussi pour nous museler.
04:04Moi, je crois qu'on n'a pas encore vraiment utilisé la méthode de Bruno Retailleau,
04:07parce qu'en réalité, personne en Algérie n'a cru que la France irait au bout,
04:12parce qu'il a été immédiatement isolé.
04:15Il aurait fallu une partition d'une seule voix.
04:18On a tout de suite vu, immédiatement, qu'en réalité, c'était la partition d'un seul.
04:22Donc, la vraie fermeté, elle n'a jamais été utilisée.
04:26Ça me rappelle, vous savez, dans les écoles, dans les conseils de classe,
04:28quand on sent bien qu'il y a de la division,
04:30alors on dit, attention, la prochaine fois, c'est une heure de colle.
04:34Et puis après, peut-être dix lignes à copier.
04:37Mais on voit bien que ce sont des menaces qui ne portent pas.
04:42Moi, je suis très flouquée.
04:44Le curseur a été quand même à chaque fois reculé, c'est ce que disait Paul.
04:46Non, mais c'est l'humiliation successif.
04:48Et vous ne vous êtes pas prépare ?
04:50Non, non, mais je crois que c'est une escalade de l'humiliation
04:55avec cette conviction du côté algérien que, de toute façon, la France n'ira pas au bout.
05:00Évidemment, il y a Boalem Sansal au milieu qui ne doit pas faire les frais de tout cela.
05:06Mais on ne parle plus des OQTF.
05:08Ces fameux 30 personnes très dangereuses en même temps que le terroriste de Mulhouse
05:14qui aurait dû être expulsé, on n'en parle plus.
05:17On ne parle plus d'aucun sujet qui fâche.
05:20Alors moi, je ne sais pas, pendant des mois, on a dit,
05:21ah, la méthode Retailleau, elle ne fonctionne pas.
05:22Moi, je peux vous dire que la méthode Jean-Noël Barraud, visiblement, ça ne fonctionne pas non plus.
05:27Et ils ont peur de représailles, sans doute, de la part d'Alger, avec ces nouvelles mesures de rétorsion ?
05:30Oui, aucune des deux méthodes ne fonctionne, ni la méthode forte, j'ai l'impression,
05:34ni la méthode douce, pour la bonne et simple raison que le gouvernement algérien
05:37n'est pas dans une posture de négociation ou de compromis avec la France,
05:41ni de nous lâcher quoi que ce soit, que ce soit sur le sujet des OQTF
05:44ou sur le sujet de Boalem Sansal, mais qu'ils sont sur une position jusqu'au boutiste.
05:47Donc, pour faire la paix, entre guillemets, il faut être deux.
05:50Le problème, c'est que là, on a une France qui est plutôt dans une démarche, j'ai l'impression,
05:53constructive, quand je vois Jean-Noël Barraud,
05:55et qu'en face, vous avez un espèce de mur avec l'administration Théboune,
06:00où ils ne veulent rien entendre.
06:01Pourquoi ? Parce qu'ils sont échaudés par cette histoire de Sarah occidentale
06:05qui a été reconnue au Maroc il y a quelques mois,
06:07ça, ils ne le digèrent pas, parce qu'ils sont toujours, vous savez,
06:10dans cette espèce de parcours mémoriel où on dit que la France a commis les pires atrocités jusqu'à 1962
06:15et qu'on doit expier nos péchés jusqu'aux confins de l'éternité
06:19et qu'on serait des colonialistes jusqu'à 2100.
06:22Tout ça n'a pas de sens, donc l'Algérie se moque de nous,
06:25et à un moment donné, oui, il va falloir peut-être mobiliser toutes ces mesures de rétorsion.
06:29La seule chose qui me fait peur, c'est que pour le moment,
06:31tant qu'ils retiennent Boilem Sansal,
06:33on ne peut pas mettre en place ce type de mesures au risque de sceller son sort à jamais.
06:38Il est âgé, il est malade,
06:39donc on est obligé pour le moment de s'en tenir à une forme de négociation,
06:44même si c'est très difficile.
06:45Il y a des choses qui se font en sous-main, je pense, d'ailleurs, pour Boilem Sansal,
06:48et c'est souhaitable.
06:49Oui, c'est très difficile, d'ailleurs.
06:49Oui, c'est très difficile, d'ailleurs.
06:49Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations