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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Gilles Boutin du Figaro et avec Georges Fenech.
00:07Georges, vous me parlez du Président de la République, vous disiez à très juste titre que c'était le domaine réservé du Président de la République, la politique étrangère.
00:15Et justement, pour faire une transition, qui Emmanuel Macron avait au bout du fil aujourd'hui,
00:21eh bien il y avait eu Benjamin Netanyahou.
00:24Et le chef de l'État, Emmanuel Macron, a tenté de lui expliquer pourquoi est-ce qu'il voulait une reconnaissance de l'État de Palestine.
00:32Et le, comment dirais-je, le Premier ministre israélien lui a dit que s'il faisait ça, eh bien c'était une récompense au terrorisme.
00:41Écoutez, Benjamin Haddad, le ministre délégué chargé de l'Europe, il était l'invité d'Europe 1 ce matin, il défendait la solution à deux États.
00:49La position de la France et du Président de la République, elle n'a jamais bougé d'un iota.
00:52Qu'est-ce que c'est ? C'est la libération de tous les otages.
00:57C'est trouver les voies d'un cessez-le-feu permanent dans la région, la défense du droit international humanitaire, en particulier l'aide humanitaire pour les civils,
01:06et après relancer le dialogue politique pour trouver une solution à deux États.
01:10Une solution à deux États, évidemment, sans le Hamas, avec une position très claire qui est la libération des otages et le désarmement du Hamas.
01:16Et ça, ça a été rappelé encore une fois par le Président de la République dans la région.
01:19Bon, qu'est-ce qu'on entend ? On entend d'abord une libération des otages et ensuite éventuellement un État palestinien.
01:25Est-ce qu'on entend exactement la même chose dans la proposition du chef de l'État, Gilles Boutin ?
01:31Il propose en même temps que le Hamas s'en aille également.
01:36C'est un vœu pieux de la part d'Emmanuel Macron.
01:39Or, la situation est totalement bloquée.
01:42C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron, c'est une carte qu'il conserve.
01:45C'est-à-dire qu'il peut utiliser la reconnaissance de la Palestine comme un État, comme un levier de négociation avec d'autres États.
01:50Typiquement avec l'Arabie Saoudite.
01:51C'est-à-dire que je t'accorde ceci et toi tu me donnes cela en échange.
01:55Sauf qu'il a l'air d'être prêt à donner davantage que l'Arabie Saoudite en retour, on est prête à lui donner.
02:00Voilà, c'est ça qu'il faut dire.
02:02C'est qu'il y a l'Arabie Saoudite dans la boucle.
02:05Il n'y a pas que ça.
02:08Tout est bloqué.
02:09Dès qu'on analyse la chose, Israël n'en veut pas pour des raisons de sécurité.
02:13Puisqu'effectivement, il y a le Hamas.
02:14Après, il y a aussi le cas de la colonisation Cisjordanie qui a elle-même vocation à empêcher toute création d'États palestiniens.
02:21Vous mettez en face le Hamas qui, lui, ne veut pas partir de Gaza.
02:25Alors que l'Égypte, par exemple, propose que 5000 hommes en armes du Hamas s'en aillent.
02:31D'après les estimations, avec les familles, ça ferait 25 000 personnes.
02:34Après, pour les envoyer où ?
02:35Bonne question.
02:36C'est-à-dire que le monde arabe soutient la Palestine mais ne veut pas pour autant des combattants du Hamas et des Palestiniens en général.
02:43Est-ce qu'ils ont déjà essayé ?
02:44La Jordanie en sait quelque chose et ça a apporté énormément de troubles sur son sol.
02:49L'Arabie Saoudite est bloquée parce que son opinion publique soutient la Palestine
02:54et le pouvoir doit ménager ses éléments les plus extrêmes.
02:59Ce qui amène à l'éternelle conclusion que tout est bloqué.
03:02Et il est à se demander si Emmanuel Macron a réellement intérêt à jouer cette carte diplomatique
03:09de la reconnaissance ou en tout cas d'avancer encore beaucoup plus dans cette direction.
03:15Il devrait peut-être rester prudent.
03:16Georges Fenech sur cette situation, sur ce tétris géopolitique.
03:21Moi, je crois que ce n'était pas le moment aujourd'hui pour le président de la République
03:26de mettre sur la table la question d'une solution à deux États
03:30qui a toujours été la position française depuis toujours.
03:32Nous ne sommes pas loin de là, au stade de négociation de quoi que ce soit.
03:37Il y a la guerre qui fait toujours rage.
03:40Le Hamas n'est pas complètement démilitarisé.
03:42Et nous avons une trentaine d'otages.
03:44Et notre président de la République vient dire
03:45« Voilà, il faut tout de suite, là maintenant, que l'Arabie Saoudite a envisagé. »
03:50Ce n'est pas le moment.
03:51Il a même demandé à M. Hamoud Abbas, manifestement,
03:54que l'autorité palestinienne se réforme elle-même
03:56comme ça m'a fait penser quand il est allé au Liban aussi
03:59en disant « Je vais tout arranger ».
04:01C'est un échec diplomatique de la France.
04:04Nous avons été sortis de l'Afrique de manière incroyable.
04:08Nous ne sommes plus crédibles dans le conflit ukrainien.
04:11Nous ne sommes plus crédibles nulle part vis-à-vis des États-Unis.
04:15On est perdant sur tous les tableaux.
04:17La voix de la France ne porte plus.
04:19Donc voilà, on est là-dessus.
04:22Je regrette de dire les choses aussi crûment.
04:24Mais c'est un constat, quoi.
04:26C'est terrible à dire.
04:28La réponse cinglante de Netanyahou, quoi.

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