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00:00Europe 1, Pascal Pro et vous ?
00:02De 11h à 13h sur Europe 1 et Pascal, nous sommes avec Frédéric Michel, correspondant Europe 1 qui est à Rome.
00:08Frédéric, bonjour !
00:09Bonjour Pascal, bonjour à tous !
00:11Quelle chance vous avez d'être dans la ville éternelle, Rome c'est une des plus belles villes du monde avec Paris.
00:15Il y a deux villes extraordinaires, Rome et Paris.
00:17Ah, je pensais que vous alliez me dire Nantes également !
00:21En effet, Rome est une ville magnifique, les Romains sont aussi très très très gentils.
00:27J'ai une grande chance d'être face à la basilique.
00:30Vous avez de la chance, mais au-delà des Romains gentils, ce qui est étonnant à Rome, c'est qu'il règne un parfum d'année 70.
00:35Je trouve qu'il y a une liberté, je ne sais pas si vous êtes sensible à ça.
00:39Je trouve qu'il y a moins de normes, moins de règles, j'ai l'impression, et qu'il y a une sorte de foutoir parfois dans la ville qui n'est pas forcément désagréable.
00:50Je ne sais pas si vous le percevez comme ça.
00:52Oui, il y a une Dolce Vita, c'est très agréable de se promener le soir.
00:55Alors, il faut vous dire que, et c'est habituel, les Romains me disaient à Pâques, il ne fait pas très très beau.
01:01Il a beaucoup plu ces derniers jours.
01:04Là, aujourd'hui, le temps tient.
01:08On devrait avoir peu de pluie quand même pour ce week-end pascal.
01:12Mais les températures se sont un petit peu rafraîchies.
01:15Mais c'est vrai qu'il y a cette Dolce Vita qu'on ressent ici à Rome.
01:19Et vous êtes devant Saint-Pierre-de-Rome, dites-vous, à 11h14.
01:22Je suis au bout de la place Saint-Pierre, face à la basilique.
01:26Il y a beaucoup de monde, beaucoup de touristes, vous imaginez bien.
01:29C'est la semaine sainte et on en attend encore plus pour la grande messe dimanche.
01:35Évidemment, ce soir, il y a le Chemin de Croix au Colisée.
01:40Monument extraordinaire, 2000 ans d'histoire.
01:43Donc le Chemin de Croix, c'est ce soir, 21h15, à la tombée de la nuit.
01:5014, 15 étapes, ça dépend.
01:52Le pape ne devrait pas être là.
01:54On va parler tout à l'heure de sa santé.
01:57Mais c'est lui qui a écrit ce qu'on appelle les méditations.
02:00À chaque arrêt, chaque pause, il y a une lecture.
02:03C'est lui qui a écrit ces méditations qui seront dites ce soir.
02:09Et on me l'a dit.
02:10Alors moi, je ne l'ai jamais vécu.
02:11C'est un moment extraordinaire.
02:13Il y a des dizaines de milliers de personnes.
02:15Et le Chemin de Croix s'achève dans le Colisée.
02:20Vous savez, le Chemin de Croix, c'est notamment aussi ces trois fois, à trois reprises, où Jésus-Christ tombe.
02:27Et à chaque fois, il y a ces arrêts, des prières et une méditation.
02:31Et vous avez raison de rappeler qu'on soit croyant ou non, qu'on croit en Jésus-Christ ou non.
02:36Il n'empêche, c'est notre culture, c'est notre histoire.
02:38Et nous sommes tous sensibles.
02:40On l'avait vu avec Notre-Dame de Paris.
02:41On le voit également avec ses grands événements liturgiques à Noël, comme Pâques.
02:46Combien les Français, les Romains, bien sûr, sont attachés à cette église de Rome.
02:52On parle du pape.
02:53Pape qui ont toujours été italiens, d'ailleurs, jusqu'à l'arrivée de Jean-Paul II.
02:58Pendant des siècles, il n'y a eu que des papes italiens.
03:01Le dernier pape italien, c'est Jean-Paul Ier.
03:03Le cardinal Luciani, qui était l'évêque, le patriarche de Venise.
03:09On parle d'ailleurs, à la prochaine élection, pourquoi pas, d'un retour d'un pape italien.
03:15Mais il y a eu, depuis Jean-Paul II, il y a eu le cardinal Ratzinger, Benoît XVI.
03:19Et puis, il y a aujourd'hui le pape François, argentin, comme chacun sait.
03:26Est-ce qu'il va paraître pour la bénédiction Urbi et Torbi dimanche ?
03:31C'est la question que je vous pose, Frédéric Michel.
03:33Alors, on ne sait pas ce qui nous attend ce week-end.
03:36Le pape est imprévisible, impulsif, me disait une source du Vatican.
03:40C'est un latin, un argentin, vous l'avez dit, d'origine quand même piémontaise, donc italienne.
03:44En tout cas, les observateurs sont formels.
03:50Il devrait se passer quelque chose depuis plusieurs jours.
03:53Le pape est apparu à différents endroits, à la basilique Saint-Pierre, pour saluer des pèlerins, à Sainte-Marie-Major.
03:58Vous savez, c'est une basilique de Rome très importante dans le cœur du pape.
04:04Il s'y rend régulièrement avant et après chaque voyage.
04:07Il s'y est rendu à sa sortie de l'hôpital.
04:09Et il y a quelques jours encore, il prie devant la Vierge Marie, qui l'idolâtre.
04:14Et normalement, il a aussi hier, par exemple, été en prison, dans une prison de Rome.
04:22Il a salué aussi, il y a trois jours maintenant, les personnels de la clinique Gemélie,
04:27où il était hospitalisé.
04:29Donc, il a fait plusieurs apparitions.
04:31Et donc, on s'attend à le voir dimanche prononcer cette bénédiction.
04:37Urbi et Torbi, seul un pape peut prononcer cette bénédiction et faire le geste.
04:42Donc, c'est pour ça qu'on imagine qu'il sera présent.
04:45Mais ou sans doute pas au balcon, pour des raisons techniques.
04:49C'est-à-dire que le pape est en fauteuil roulant.
04:52Il ne peut pas se lever.
04:53Donc, ce sera difficile d'apparaître au balcon.
04:55On parle peut-être de la place Saint-Pierre.
04:57Il faudra voir le temps.
04:59Peut-être à l'intérieur de la basilique ou un message en direct à la télévision,
05:04donc sans public.
05:06En tout cas, on attend sa présence ici.
05:10Tous les touristes, les pèlerins que j'ai pu rencontrer attendent ce moment.
05:15Espérez le voir parce qu'ils savaient que ces derniers jours,
05:17le pape François était un petit peu sorti.
05:19On verra.
05:21Et on verra aussi s'il va pouvoir, par exemple, parler.
05:24Généralement, le message Urbi et Torbi est dit par le pape.
05:29C'est peut-être une autre autorité qui le lira.
05:31Et le pape fera un geste.
05:34Hier, une source du Vatican me disait qu'il allait mieux physiquement.
05:40Il avait eu des soucis, des bras un peu atrophiés avec son hospitalisation.
05:45Mais il arrive maintenant à lever ses bras.
05:48Donc, il devrait faire le geste de la bénédiction Urbi et Torbi à la ville,
05:54à la ville de Rome et au monde.
05:56Urbs, puisque nous avons quelques souvenirs de nos cours de latin.
06:01Urbs, c'est la ville et Orbs, c'est le monde.
06:05Urbi et Orbi, c'est une bénédiction très ancienne
06:08qui existe quasiment depuis mille ans.
06:12Et il y a effectivement l'aspect liturgique.
06:15Mais il y a également parfois des mots qui sont prononcés,
06:18qui sont un peu plus politiques.
06:20Bénédiction à la ville et au monde.
06:22Et ce sont ces mots qui, généralement, sont prononcés
06:24et à Noël et à Pâques par le pape.
06:28Et comme le disait Frédéric Michel,
06:30seul le pape peut faire cette bénédiction.
06:33Donc, on l'attend.
06:34Et ce sera intéressant, comme toujours, d'écouter ce que dira le pape François.
06:37Je vous remercie beaucoup, Frédéric.
06:39Envoyé spécial d'Europe 1.
06:40On peut peut-être ajouter, Pascal,
06:43parce que ça a été la rumeur au moment de l'hospitalisation,
06:47que le pape n'est pas prêt à démissionner, visiblement.
06:51Et c'est pour cela que peut-être, dans ce message d'Urbi et d'Orbi,
06:54on a aussi un signe politique,
06:57déjà, d'avoir écrit les méditations.
06:59C'est quelque chose d'important.
07:00Ça montre qu'il est à nouveau aux affaires.
07:02Et ça, je crois qu'il veut faire passer le message
07:04à une partie de la curie romaine.
07:07Et on se souvient, effectivement, que Jean-Paul II était allé jusqu'au bout de sa mission.
07:12Il incarnait, même physiquement, la passion du Christ.
07:15Et c'est une des raisons pourquoi il a existé cet attachement aussi fort,
07:19peut-être, au pape Jean-Paul II.
07:22C'est combien il restait debout, malgré des souffrances très grandes.
07:26Et combien il donnait au monde cette image de quelqu'un qui résistait,
07:31qui allait au bout.
07:32Lorsqu'on parle, aujourd'hui, de la fin de vie,
07:36eh bien, lui était allé au bout de sa vie,
07:38d'une manière naturelle, j'ai envie de dire.
07:41Il est 11h21.
07:42Merci, Frédéric Michel.
07:46Europe 1, Pascal.
07:48À Lourdes, l'Église reconnaît un 72e miracle,
07:51celui d'une Italienne de 67 ans,
07:53guérie d'une sclérose après un pèlerinage.
07:55Alors, on est toujours défiant, et c'est bien normal,
07:58méfiant sur les miracles,
08:00et on attend les certificats d'authenticité,
08:04si j'ose dire.
08:05En 2009, alors qu'elle était atteinte depuis 5 ans
08:07d'une sclérose latérale primitive,
08:10une maladie incurable du système nerveux,
08:12Antonietta Racco avait entrepris un pèlerinage de 5 jours à Lourdes.
08:16Lors d'un passage pour accomplir le geste de l'eau,
08:18un acte de purification réalisé par de nombreux malades
08:21dans l'espoir d'une guérison,
08:22l'Italienne dit avoir ressenti une sensation inhabituelle de bien-être
08:26et une capacité à pouvoir marcher à nouveau.
08:28Nous sommes avec le docteur Alessandro De Francisi,
08:31qui est président du bureau des constatations médicales
08:34du sanctuaire de Lourdes.
08:36Bonjour, monsieur De Francisi.
08:39Je ne sais pas si je le prononce bien.
08:42Oui, presque impeccable. Bonjour à vous.
08:45Bon, je disais tout à l'heure, évidemment,
08:46on est très défiant, et vous l'êtes sans doute encore d'avant-d'âge,
08:50et l'Église l'est également fortement.
08:52Il n'y a eu que 72 miracles en quasiment deux siècles.
08:57Est-ce que vous pouvez nous raconter le chemin qu'il a fallu
09:01pour que vous donniez votre imprémature à ce miracle ?
09:04Le bureau de constatation médicale existe à Lourdes désormais depuis 1883,
09:13vingt ans après la reconnaissance des apparitions,
09:17précisément pour mettre de l'ordre dans les nombreuses déclarations,
09:22des guérisons supposées, des gens qui, à l'époque,
09:25partaient dans la France, dans le monde entier,
09:27se disaient « mais reculés ».
09:28Donc, chez nous, c'est la médecine.
09:32Il n'y a pas de méfiance, parce que la méthode est celle scientifique.
09:37Nous sommes vraiment, je dirais, plutôt à la limite presque insupportables
09:43pour les pauvres déclarants.
09:46Donc, Mme Racot vient au bureau des constatations médicales en juillet 2010.
09:51Un an après son périnage à l'autre, que vous avez bien résumé,
09:55elle vient en se disant guérie.
09:57Elle était malade l'année précédente.
09:59Elle est là maintenant en tenue d'infirmière bénévole du périnage unité aussi de sa région.
10:05Elle me montre la documentation médicale qui est à l'entête de l'Université de Turin,
10:10donc un centre universitaire d'importance nationale, chez nous en Italie,
10:14et qui est jalue avec beaucoup d'attention.
10:16Elle avait développé lentement du groupe de symptômes neurologiques,
10:24où notamment c'était les céphalées.
10:26Elle avait des accès de céphalées très forts, des migraines de céphalées très forts.
10:30Lentement, elle développe des symptômes qui, dans les premiers mois,
10:34sont libellés de sclérose latérale amyotromatique,
10:38ce qu'en France vous appelez maladie de Charcot,
10:41mais qui, en réalité, ne montrent être d'intérêt que du premier neurone moteur,
10:47au premier motoneurone.
10:49C'est-à-dire, c'est le début d'une sclérose latérale primaire ou primitive.
10:53Les symptômes s'aggravent.
10:57Elle commence à avoir des problèmes sérieux de marche.
10:59Elle commence à s'appuyer à des bâtons, fauteurs roulants,
11:02notamment plutôt à gauche, c'est le côté gauche qui est intéressé.
11:06Elle commence, c'est assez typique, à avoir des problèmes de déclutition,
11:09et problème aussi de respiration,
11:11parce qu'elle commence à avoir une réduction de sa capacité vitale,
11:14c'est-à-dire d'expérir de l'air toujours moins.
11:17Donc, dans ce cadre plutôt dramatique,
11:19avec un diagnostic que je vous ai dit,
11:22de sclérose latérale primitive,
11:23suivi par le professeur Kiyo de l'Université de Turin,
11:26Madame Racco arrive à Lourdes en 2009,
11:29et en 2010, Guéry, elle se présente à moi.
11:32Donc, j'ai commencé à demander des expertises.
11:35Le médecin du bureau des consultations est toujours méfiant,
11:38comme vous l'étiez au début de cette conversation.
11:41Donc, j'ai demandé au professeur Pouget,
11:44qui avait la chaire de neurologie à la Faculté de Marseille,
11:46qui était aujourd'hui, à l'époque, en Italie,
11:49le top en matière de maladies neurodégénératives.
11:52Il m'a fait le nom du professeur Vincenzo Silani,
11:55qui avait la chaire de neurologie à l'Université de Milan.
11:58Donc, Madame a été suivie à Turin tout au long de ces années,
12:03et aussi à Milan par le professeur Silani.
12:06Le résultat, c'est sans doute celle d'une sclérose latérale primitive,
12:11qui est disparue à manière inattendue, soudaine, complète,
12:17et instantanée, ce sont nos critères que nous suivons à Lourdes,
12:21à juillet 2009.
12:22Nous avons voulu attendre cette longue temps,
12:27parce que dans les maladies neurodégénératives et dans les maladies neurologiques,
12:30on peut savoir effectivement des périodes finaitres,
12:33des périodes de rémission temporaire des symptômes.
12:36Donc, c'est pour ça qu'on a voulu être sûr et certain
12:38que Madame Bracco va bien.
12:41Alors, restez avec nous, puisque nous allons marquer une pause.
12:45C'est évidemment, ça demande une explication complexe,
12:48et vous l'avez donné.
12:50C'est vrai que c'est sidérant,
12:51parce que ces maladies neurodégénératives,
12:54il n'y a pas de retour en arrière.
12:55A priori, elles ne font qu'empirer.
12:57Et là, ce qui s'est passé,
12:59c'est qu'elle s'est arrêtée subitement.
13:02Donc, d'où le miracle.
13:04Il est 11h26, on marque une pause.
13:06Et puis, nous revenons avec vous.
13:08C'est le docteur Alessandro Defrancisis,
13:10président du Bureau des Constatations Médicales du Sanctuaire de Lourdes,
13:14qui est avec nous, donc, pour cette 72e miracle,
13:18le 72e miracle reconnu par l'Église après un pèlerinage à Lourdes.
13:24Et si vous voulez échanger avec notre invité,
13:25docteur Alessandro Defrancisis,
13:27n'hésitez pas, appelez-nous au 01-80-20-39-21.
13:31Belle journée à l'écoute de Pascal Praud sur Europe 1.
13:34Et nous sommes donc avec le docteur Alessandro Defrancisis,
13:42président du Bureau des Constatations Médicales du Sanctuaire de Lourdes.
13:46Et je rappelle qu'à Lourdes, l'Église reconnaît un 72e miracle,
13:49celui d'une Italienne de 67 ans,
13:51guérie d'une sclérose après un pèlerinage.
13:54Ça a quand même mis 15 ans, même 16 ans,
13:56puisqu'on a appris cette information cette semaine.
13:58Et c'est en 2009, alors qu'elle était atteinte depuis 5 ans
14:01d'une sclérose latérale primitive,
14:04qu'elle était allée à Lourdes.
14:05Alors, je le disais, effectivement,
14:08c'est tout à fait sidérant.
14:09Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de retour en arrière
14:11sur une maladie neurodégénérative.
14:15Donc, c'est un miracle au sens vraiment médical du terme.
14:19Et il n'y a pas d'explication.
14:20C'est le principe du miracle.
14:21Et évidemment, ça nous renvoie toujours,
14:25d'autant que c'est arrivé précisément après un pèlerinage à Lourdes,
14:28ça nous renvoie toujours à nos interrogations
14:31que vous avez, j'imagine, bien évidemment, cher docteur.
14:35Oui, je me permets tout simplement de croiser.
14:40Vous avez parlé d'un miracle médical.
14:42Il n'existe pas le miracle en médecine.
14:44Nous ne connaissons pas ni un paragraphe, ni une note, ni des textes.
14:48Il n'y a pas de miracle en médecine.
14:50En médecine, il y a des régressions spontanées de maladies graves.
14:54C'est un phénomène qu'on connaît.
14:55Et c'est exactement la démarche qu'on suive Lourdes
14:58à la recherche de toutes possibles explications.
15:01Et dans notre cas, nous avons effectivement la certitude du diagnostic
15:05au niveau scientifique, au top.
15:07D'ailleurs, il est sorti en 2020 et en 2024
15:09aussi un consensus international
15:11sous les revues scientifiques qui s'occupent de ça.
15:15Et finalement, on a pu dire ces guélisons inexpliquées
15:20à l'état de nos connaissances médicales.
15:21Après, la balle passe justement par la communauté des croyantes,
15:25donc à l'évêque.
15:26C'est l'évêque de Tarbes-Lourdes
15:27qui a communiqué nos conclusions à l'évêque de la personne guérie.
15:31C'est notre procédure.
15:32Et l'évêque de la personne guérie n'a aucune obligation
15:34à aller plus loin.
15:36Dans le cas échéant, il a par contre décidé
15:38de reconnaître cette guélison comme un miracle.
15:41Pour nous, à Lourdes, la soixante et douzième fois.
15:44Eh bien, je vous remercie grandement.
15:45Je vous remercie grandement.
15:47Alors, vous parlez évidemment à un français de grande qualité,
15:50mais tout à l'heure, nous étions déjà ensemble
15:52sur l'antenne de CNews
15:53et vous m'expliquiez que ça fait de nombreuses années
15:55que vous êtes à Lourdes en France,
15:57mais là, vous êtes retourné, si j'ai bien compris,
15:59pour les fêtes pascales en Italie,
16:02M. Desfrancisis.
16:03Oui, parce qu'il faut dire que je remercie ce miracle,
16:06parce que l'évêque qui a reconnu le miracle,
16:09Mgr Orofino, dans ce diocèse,
16:11dans le sud profond de l'Italie,
16:14avait voulu que moi j'étais là.
16:16Il m'avait fait invité par son diocèse.
16:18Donc, j'étais là-bas à Vintière.
16:20J'étais dans la cathédrale.
16:21J'étais très proche à la Mélaculée.
16:26J'ai participé à la célébration de la grande messe du prisme
16:29et à ce moment, j'ai profité pour visiter ma famille,
16:33ma famille en Italie.
16:34Eh bien, écoutez, bon week-end, Pascal.
16:36Il est 11h36.
16:3911h13 sur Europe 1.
16:41Pascal Praud.
16:42Pâques.
16:43Et vous êtes nombreux à nous appeler pour témoigner,
16:45raconter peut-être des familles, des traditions,
16:48que sais-je.
16:49Bonjour Clotilde.
16:51Bonjour Pascal.
16:52Vous habitez où Clotilde ?
16:53Je suis au sud de Lyon.
16:55Au sud de Lyon.
16:56Vous avez 28 ans.
16:58C'est ça, tout à fait.
16:59Donc, vous êtes jeune.
17:00Est-ce que vous avez des enfants ?
17:02Oui, trois.
17:03Trois enfants à 28 ans ?
17:05Trois enfants, voilà.
17:06Le dernier à deux mois.
17:07Non.
17:07Comment elle s'appelle ?
17:08Comment il s'appelle ?
17:10Marius, Rose et le petit Louis qui vient de naître.
17:13Alors, c'est vraiment des prénoms, effectivement, d'aujourd'hui,
17:16mais qui étaient aussi des prénoms dans ma génération.
17:18C'était parfois les prénoms de mes grands-parents, pour tout vous dire.
17:21Mon grand-père s'appelait Marius et mon grand-oncle s'appelait Louis.
17:25Donc, c'est assez amusant.
17:27Et il y avait également des roses à cette époque-là.
17:29Donc, c'est vraiment des prénoms qui ont été choisis, je dirais, entre 1900 et 1930
17:34et puis qui sont revenus ces dernières années et qui sont sublimes.
17:37C'est trois prénoms sublimes que vous avez.
17:39Et l'aîné, c'est le petit Marius, si j'ose dire ?
17:43Tout à fait.
17:44Et il est né quand, Marius ? Il est né en quelle année ?
17:46Il est né en 2020.
17:48Ils ont deux ans d'écart.
17:492020, Rose est né en 2022 et Louis est né en janvier 2025.
17:53Bon, c'est une belle famille.
17:54Vous travaillez ?
17:54Alors, évidemment que vous travaillez.
17:56Ah non, c'est maire au foyer.
17:57Oui, mais vous travaillez.
17:59Je suis d'accord avec vous, mais c'est un travail à plein temps de s'occuper de trois petits-enfants.
18:04Tout à fait.
18:04Bon, ils sont mignons ?
18:06Ils sont très, très gentils.
18:07Alors, les enfants, il faut les éduquer, mais ils sont très gentils.
18:10Ah, j'aime entendre ces phrases-là.
18:12Les enfants, il faut les éduquer.
18:14Vous savez, c'est pas faux, vous savez.
18:16Je pense qu'il faut effectivement les...
18:18Et c'est un travail, là aussi, à plein temps, d'éduquer les enfants.
18:20Et c'est pas facile parce que c'est tellement facile de baisser les bras
18:24et de les laisser tout faire.
18:25En fait, c'est parfois...
18:27Les mères savent ça.
18:28Il faut se battre.
18:29Il faut rester ferme.
18:30Ah, il faut se battre.
18:32Exactement.
18:33Et parfois, les pères, je vous assure, sont très mauvais
18:36parce qu'ils cèdent à tout.
18:39Et évidemment, ils ne sont pas toujours les plus doués,
18:42mais bon, peu importe.
18:44Les enfants, ils n'ont rien demandé, donc il faut s'occuper d'eux
18:46parce qu'ils n'ont pas demandé à venir ici.
18:48Donc, c'est à nous de faire le boulot.
18:49Mais c'est très beau, ce que vous dites.
18:50C'est à la fois...
18:51Franchement, c'est très, très beau.
18:52Et un enfant, il ne demande qu'une chose, c'est qu'on s'occupe de lui.
18:54C'est aussi bête que ça.
18:55Et qu'on l'aime.
18:56Oui, mais s'occuper de lui, c'est de l'aimer.
18:59Parce que c'est intéresser à lui,
19:02donc l'emmener au basket, faire des jeux avec lui,
19:06faire ses devoirs.
19:08Évidemment, c'est donc 2020, l'aîné, il a donc 5 ans.
19:12C'est ça, Marius, il a 5 ans ?
19:124 ans et demi, oui.
19:14Bon, évidemment, il va à l'école à 4 ans et demi.
19:17Eh oui.
19:17Bon, qu'est-ce que vous allez faire ce week-end, Clotilde ?
19:21Eh bien, nous, on vit le tridome pascal,
19:24donc jeudi saint, vendredi saint, samedi saint,
19:26et ensuite la fête de Pâques.
19:27C'est un peu le condensé de tout le catéchisme de l'Église catholique.
19:31Donc, ça se vit sur trois jours.
19:33Et puis ensuite, Pâques.
19:34Donc, nous, on est allé à la messe hier.
19:36On célèbre la première messe avec le jeudi saint,
19:39le lavement des pieds, la fête de l'Eucharistie.
19:42Aujourd'hui, vendredi saint, il y aura l'office de la croix.
19:44Donc là, c'est la commémoration de la mort de Jésus.
19:48Donc, les ornements sont en noir.
19:49C'est un office qui est très solennel.
19:51Et ensuite, demain, samedi saint,
19:53il y aura tous les rites du feu nouveau,
19:56du souffle sur l'eau.
19:58On bénit l'eau pour tous les baptêmes de l'année à venir.
20:02Et donc, on essaie de vivre tout ça avec nos enfants.
20:04Nous, on l'a vécu petit, on essaie de leur transmettre.
20:08Et c'est dans notre société qui est un peu perdue.
20:11S'il y a un seul message à faire passer, c'est celui-ci.
20:13C'est que vous n'êtes pas seul.
20:15Dieu vous aime.
20:16Il vous a envoyé son fils qui est mort sur la croix pour vous.
20:19Donc, s'il y a un moment dans l'année
20:20où vous pouvez peut-être passer les portes d'une église
20:22à tous ceux qui l'écoutent,
20:24n'hésitez pas à le faire maintenant.
20:25Rentrez dans une église.
20:27Confiez-vous au bon Dieu.
20:28Et puis, vous verrez bien ce qu'il arrive.
20:30Et voilà, la fête de Pâques ensuite.
20:31Donc, c'est le point culminant de notre année.
20:34Donc, nous, on se retrouve en famille.
20:35On fait la traditionnelle chasse aux oeufs, etc.
20:38Mais voilà, c'est la victoire de la vie sur la mort.
20:40C'est l'amour qui vint à la mort.
20:42Donc, c'est une très belle fête à vivre en famille.
20:45Moi, je trouve que c'est des objets qui sont très émouvants
20:46quand on a des enfants.
20:49Parce que voilà, on voit qu'il y a quelque chose
20:50qui nous transcende, qui est plus fort que nous.
20:52Et ça nous permet d'élever un petit peu
20:55notre vie de tous les jours, voilà.
20:56Notre vie quotidienne.
20:57Surtout, moi, maman, on est un peu dans les choses,
20:59dans les choses du, de la, voilà, les couches,
21:03les trucs, les machins.
21:04Et ces fêtes-là, voilà, ça permet d'élever notre âme
21:06et de nous rappeler qu'on est appelé à quelque chose
21:08de plus grand, que Dieu nous aime
21:10et qu'il est là pour nous.
21:11Il est 11h41.
21:12Vous écoutez Clotilde, 28 ans, qui a trois enfants.
21:15Vous avez été élevée, manifestement,
21:17dans la foi catholique.
21:19Oui, mes parents sont convertis.
21:20Vos parents sont convertis, dites-vous ?
21:23Oui.
21:24Parce qu'ils étaient au départ de quelle religion ?
21:27Bon, ils ont grandi, ils avaient été baptisés petits,
21:31mais sans grande conviction dans l'éducation.
21:34Ils s'étaient un peu égarés à leur façon,
21:38voilà, je garde leur vie personnelle pour eux,
21:40mais ils se sont mariés, ils se sont convertis
21:43par l'intermédiaire de mon oncle,
21:45qui a attrapé le sida à l'époque
21:47et qui s'est converti, voilà, qui a été converti
21:49et qui a converti ensuite mes parents.
21:52Au chemin de foi aussi, bel exemple.
21:54Mais par exemple, cette journée du vendredi,
21:58votre mari, qui j'imagine est salarié,
22:00peut-être a-t-il pris précisément sa journée
22:02pour être plus présent avec vous,
22:06avec ses enfants,
22:07et accompagner cette journée particulière ?
22:10Alors, on le vit, oui, on le vit en famille.
22:12Moi, j'en parle beaucoup avec les enfants la journée,
22:14parce que mon mari n'est pas là.
22:15Mais on se retrouve ensuite tous pour aller à l'office le soir,
22:18donc là, ce soir, c'est à 18h30 pour nous.
22:20Ça dure quand même 2-3 heures,
22:22donc il faut bien le préparer en amont avec les enfants.
22:23Oui, avec les enfants, les enfants.
22:25Mais j'adore les enfants dans les églises,
22:27pour tout vous dire.
22:27Je trouve que c'est un moment...
22:29D'ailleurs, il y a une tolérance
22:31pour les cris d'enfants dans les églises
22:33qu'il n'y a nulle part ailleurs.
22:36Ah oui, sinon l'église est morte sans enfants,
22:38l'église est morte.
22:38Et on voit des enfants,
22:40il y a une tolérance pour les petits-enfants
22:42qui courent dans la nef, parfois,
22:44parce qu'ils sont très jeunes, effectivement,
22:46pendant 3 heures.
22:47Ah oui, c'est des offices qui sont longs.
22:49Je disais, c'était Eugénie Bastier
22:51qui disait ça tout à l'heure,
22:52qui trouvait que la messe du samedi soir,
22:56la messe de la veillée pascale,
22:58est une des plus belles messes.
22:59Elle disait d'ailleurs que c'est pour elle
23:00la plus belle messe de l'année.
23:02Oui, avec le champ de l'exultette,
23:04l'égliseur ancienne.
23:04Exactement, celle qui, effectivement,
23:07est la plus émouvante.
23:08Est-ce que vous diriez ça également ?
23:11C'est vrai, c'est vrai.
23:12Et en partie, je pense,
23:13parce que ça reprend beaucoup de rites anciens,
23:15c'est-à-dire de la liturgie
23:17des premiers siècles de l'église.
23:19Et donc, en fait,
23:20on a vraiment toute cette histoire de l'église.
23:22Et comme je vous disais tout à l'heure,
23:23c'est un condensé de toute l'histoire de l'église
23:26sur quelques heures.
23:29Donc, effectivement,
23:29il y a le champ de l'exultette,
23:30on est au début en violet,
23:31on passe ensuite en doré.
23:32Au début, on est dans la pénombre,
23:34ensuite les lumières s'allument.
23:35C'est symbolique.
23:36Et la liturgie, c'est une vraie dente.
23:39Et ça nous permet, en fait,
23:40par des petits moyens sensibles
23:41de rentrer dans ce mystère
23:43qu'on ne comprend pas intellectuellement.
23:45C'est difficile à comprendre.
23:47Quelqu'un, un homme qui meurt
23:48et qui réussit trois jours après,
23:49ce n'est pas commun.
23:52Mais oui, effectivement,
23:53tous ces petits rites-là
23:56sont très importants
23:57pour nous bercer, en fait,
23:58et nous aider à comprendre.
24:00Merci beaucoup de ce témoignage,
24:02Clotilde.
24:03Merci vraiment,
24:04merci beaucoup,
24:05parce qu'il y a beaucoup
24:05d'authenticité et d'émotion
24:07dans ce que vous dites
24:08et ça nous touche, forcément.
24:10Merci beaucoup.
24:11Il est 11h44,
24:12on va marquer une pause,
24:13vous pouvez évidemment
24:14nous appeler.
24:15Au 01-80-20-39-21.
24:18Et c'est un moment
24:18si particulier
24:20pour les chrétiens
24:21et pour les catholiques,
24:23mais aussi pour les chrétiens,
24:24parce que la Pâque orthodoxe
24:26tombe le même jour
24:28que la Pâque catholique.
24:30Et je rappelle,
24:31je le dis à chaque fois
24:32qu'évidemment,
24:33tous les catholiques
24:34sont chrétiens,
24:35mais tous les chrétiens
24:36ne sont pas catholiques,
24:38bien évidemment.
24:39Il est 11h44,
24:39à tout de suite.
24:40Et venez témoigner
24:41comme Clotilde,
24:4102-01-80-20-39-21.
24:44A tout de suite
24:44avec Pascal Fros
24:45sur Europe 1.