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Chères lectrices, chers lecteurs,

Mercredi 16 avril, nous avons eu le plaisir de recevoir l'historien Jean-Paul Bled pour une soirée autour de son nouvel essai consacré à la République de Weimar.

Discussion animée par Édouard Leroy.

Vous souhaitant de belles rencontres,

L'écume 🌊

🔎 La Quatrième :

"La république de Weimar était-elle condamnée à livrer l'Allemagne aux mains d'Hitler ?

En Allemagne, l'État impérial s'effondre sous l'effet d'une défaite militaire terrible et d'une révolution, avant que ne soit proclamée la République de Weimar le 9 novembre 1918. À cela s'ajoute, quelques mois plus tard, la signature à Versailles d'un traité de paix aux conditions draconiennes. Autant d'avanies qui font peser sur la jeune république une tache dont elle ne se libérera jamais. Ses ennemis ne vont cesser de l'accuser de porter la responsabilité de la défaite, brandissant sans relâche contre elle la thèse du " coup de poignard dans le dos ". La République de Weimar était-elle fatalement vouée à préparer l'avènement du nazisme ? Si on devait le croire, cela signifierait que l'accession d'Hitler à la Chancellerie était inéluctable. Or Jean-Paul Bled démontre qu'il n'en fut rien.

Malgré ces faiblesses, la République de Weimar surmonte des crises graves qui auraient pu la renverser. C'est notamment le cas en 1923, année qui voit tout ensemble une inflation galopante et des tentatives de putsch d'extrême gauche et d'extrême droite. Jusqu'à 1930, la République bénéficie du soutien de la majorité des Allemands. Le tournant intervient cette année-là dans le sillage de la grande crise venue des États-Unis. Les partis extrémistes progressent alors fortement, les communistes du KPD, mais surtout le NSDAP. Pourtant le président de la République, le vieux maréchal Hindenburg, refuse de céder le pouvoir.

Au début de l'année 1933, Franz von Papen, chancelier du Reich de juin à décembre 1932 et membre de la droite catholique allemande, engage des négociations avec Hitler en vue de la formation d'un gouvernement commun. Convaincu d'avoir manipulé Hitler, ce dernier ignore qu'il a, en réalité, signé l'arrêt de mort de la République de Weimar."
Transcription
00:00:00bonsoir merci d'être venu pour discuter de votre dernier livre la république de weimar
00:00:14qui est paru chez perrin la semaine dernière très content que vous ayez répondu à cette
00:00:19invitation parce que ça fait très longtemps que je lis vos livres on m'avait donné envie
00:00:24d'aller en autriche et en allemagne que ce soit bien unique toujours une passion pour vos livres et
00:00:31ce livre sur la république de weimar c'était je l'attendais avec impatience et j'ai pas été déçu
00:00:37vous êtes historien professeur émérite de l'université de paris la sorbonne donc vous venez de me dire tout
00:00:45à l'heure que vous vous occupez aujourd'hui de la chère de littérature dans de l'histoire allemande
00:00:51c'est ça oui disons que au début de ma carrière d'écrivain d'écrivain historien j'ai été centré sur
00:01:04l'autriche mon premier livre c'est une biographie de françois joseph et après j'ai continué dans cette
00:01:13voie mais petit à petit je me suis où j'ai élargi mon champ d'investigation de recherche à l'allemagne ce
00:01:25qui y a aidé c'est que lorsque j'ai été élu à paris sorbonne j'ai été élu sur une chaire d'histoire allemande
00:01:37et en second lieu des mondes germaniques mais l'autriche en quelque sorte en seconde position et
00:01:47donc ça a réorienté à la fois mon enseignement il a fallu et je l'ai fait avec beaucoup d'intérêt de
00:01:55plaisir élargir la dimension allemande et ça s'est retrouvé également sur le plan de de l'écriture
00:02:05voilà alors quand on dit la république de vema on est obligé de se poser cette question qui est est
00:02:14ce que vous avez décidé de l'écrire pour répondre à une forme d'actualité parce que ça parle beaucoup
00:02:19de dissolution de changement politique donc est ce que ça a été alors ça n'a pas été au moment où la
00:02:30décision a été prise de l'écrire ça n'a pas été la motivation première mais avec
00:02:39que l'actualité qui s'est développé accusé eh bien oui c'est arrivé à entrer dans le champ de la réflexion en quoi ce qui s'est passé
00:02:55alors certainement ça ne pourrait pas se reproduire tel quel ça c'est clair il n'y a pas dit clair en vue en tout
00:03:04cas en allemagne mais on peut avoir des dérives qui rappellent une certaine fascination et il est évident
00:03:18qu'aujourd'hui le parti de l'afd eh bien n'est pas un parti qui récuse le nazisme donc de cette manière là on peut avoir un lien avec l'actualité de l'allemagne contemporaine très contemporaine
00:03:38Alors quand je me suis plongé dans votre texte j'ai l'impression qu'il y a quand même trois noms qui sont incontournables
00:03:46et qui sont les personnes les plus importantes de la république de Weimar et d'ailleurs je me suis demandé si
00:03:56à part en Allemagne est-ce que vous pensez que la république de Weimar a cette fascination
00:04:02qui est hors des frontières en France c'est-à-dire est-ce que vous trouvez qu'elle est mal connue
00:04:10Je pense que sur un certain plan vous avez raison
00:04:18la revue de Weimar a plutôt une mauvaise presse si on peut dire
00:04:26Pourquoi ? Parce que elle commence dans la violence avec des morts prestigieuses et puis elle termine dans l'apocalypse
00:04:40Alors tout ça fait qu'il y a un poids négatif qui pèse sur elle
00:04:54Mais un de mes soucis était justement de montrer qu'il y a une part d'injustice dans ce jugement très rapide à mon avis
00:05:10Évidemment on ne pourra jamais faire que la fin n'ait pas été celle qu'elle a été
00:05:16que Hitler ne soit arrivé au pouvoir
00:05:18Ça évidemment on ne pourra jamais l'empêcher
00:05:19Donc pas de réécriture de l'histoire
00:05:22Mais ça ne doit pas non plus nous masquer plusieurs éléments
00:05:28qui sont à inscrire plutôt au crédit de cette république
00:05:35Alors sur ce point que je vais amorcer en premier
00:05:41Les avis peuvent diverger
00:05:43Mais pour moi j'inscris à son crédit
00:05:48qu'elle ait épargné à l'Allemagne
00:05:53l'aventure d'une révolution de type bolchévique
00:05:57Car c'est ce qui se profilait
00:06:00Alors évidemment les moyens utilisés sont des moyens qui sont assez spéciaux
00:06:07C'est la création de corps francs
00:06:11Et du fait de la défaillance de l'outil militaire classique, officiel
00:06:20À la vérité, au lendemain du retour de l'armée allemande du front
00:06:29Eh bien cette armée se débande
00:06:32Les soldats n'ont qu'un souci
00:06:34et on peut les comprendre
00:06:35c'est de rentrer dans leur foyer
00:06:37Et on a une situation
00:06:38où il n'y a pratiquement plus d'armées allemandes
00:06:41pour combattre les révolutionnaires
00:06:44Et alors la solution trouvée
00:06:47c'est de faire appel à des corps francs
00:06:50c'est-à-dire des groupes de soldats
00:06:53d'anciens soldats
00:06:54qui pour diverses raisons
00:06:57ont la dimension idéologique certainement
00:07:02Il y a aussi le fait que ces hommes
00:07:06ont vécu pour certains plusieurs années au front
00:07:10Donc il y a une nostalgie du front
00:07:12de la camaraderie du front
00:07:15Et puis, c'est un point qui n'est pas à négliger non plus
00:07:20Ce sont aussi des mercenaires
00:07:22C'est-à-dire qu'ils sont rétribués
00:07:25Et dans une Allemagne
00:07:27au sortir de la guerre
00:07:29qui va être confrontée
00:07:31il commence à être confronté
00:07:33à une crise économique
00:07:36Eh bien, un salaire régulier
00:07:41c'est intéressant
00:07:42C'était quand même quelque part
00:07:44légèrement nécessaire
00:07:45parce que vous disiez
00:07:46que c'est une révolution bolchevique
00:07:47Justement, il y a à Munich
00:07:49une tentative de prise de pouvoir
00:07:52par les bolcheviques
00:07:52Absolument, Heizner
00:07:54Il y a Rosalie Chambourg
00:07:54Finalement, la raille verte
00:07:57elle est dépassée
00:07:59Est-ce que c'était inévitable
00:08:01quelque part que l'État
00:08:02se tourne vers
00:08:04je vais dire des milices privées
00:08:07mais des milices privées idéologiques
00:08:09comme les corps francs ?
00:08:11Compte tenu de la situation
00:08:13dans laquelle se trouvait
00:08:15l'Allemagne
00:08:17fin décembre 1918
00:08:20début janvier 1919
00:08:22c'était probablement
00:08:24la seule solution
00:08:26pour empêcher
00:08:29cet aboutissement
00:08:31d'une prise de pouvoir
00:08:33des
00:08:34alors je dis des bolcheviques
00:08:37ce n'était pas exactement
00:08:39les bolcheviques
00:08:40mais c'était
00:08:40des groupes inspirés
00:08:43de la révolution bolchevique
00:08:44c'était ce qu'on a appelé
00:08:45les spartatistes
00:08:46qui étaient des
00:08:49d'anciens
00:08:53sociaux-démocrates
00:08:54qui s'étaient éloignés
00:08:58de la social-démocratie
00:09:00pendant la guerre
00:09:00à un certain moment
00:09:02ils avaient récusé
00:09:03l'effort de guerre
00:09:04alors que
00:09:06la majorité du parti
00:09:08continuait à voter
00:09:09les crédits militaires
00:09:11eux
00:09:11ils se sont éloignés
00:09:13du parti
00:09:15et finalement
00:09:16lorsque
00:09:17la révolution bolchevique
00:09:19éclate
00:09:19en Russie
00:09:21et bien
00:09:22ils trouvent là un modèle
00:09:24qu'ils souhaiteraient
00:09:26transposer
00:09:27en Allemagne
00:09:28alors évidemment
00:09:29les chefs militaires
00:09:32et les
00:09:33je les répète d'abord
00:09:34les chefs politiques
00:09:35de la social-démocratie
00:09:38ne se reconnaissent
00:09:39absolument pas
00:09:40dans
00:09:41cette orientation
00:09:43pour eux
00:09:44et là je pense
00:09:46en particulier
00:09:47à celui qui va devenir
00:09:48le premier président
00:09:49de la république
00:09:50à savoir
00:09:51Frédéric Hebert
00:09:52qui est
00:09:53le chef du parti
00:09:55social-démocrate
00:09:56ce à quoi
00:09:57il aspire
00:09:58c'est
00:09:59l'établissement
00:10:00d'une démocratie
00:10:01parlementaire
00:10:02c'est ça
00:10:03son
00:10:03aspiration
00:10:05son rêve
00:10:06et évidemment
00:10:08pas du tout
00:10:10ce à quoi
00:10:11aspire
00:10:12et Rosa Luxembourg
00:10:13et
00:10:14Karl-Kirch
00:10:15qui
00:10:15anime
00:10:17cette
00:10:19tentative
00:10:21de révolution
00:10:22eux
00:10:23ils veulent
00:10:24établir
00:10:24un pouvoir
00:10:25socialiste
00:10:27révolutionnaire
00:10:28sur le modèle
00:10:31soviétique
00:10:33mais c'est marrant
00:10:34parce que
00:10:35Rosa Luxembourg
00:10:36dans l'imaginaire
00:10:36collectif
00:10:37elle
00:10:38elle incarne
00:10:38le début
00:10:39de la république
00:10:39de Weimar
00:10:40elle est très connue
00:10:40et pourtant
00:10:42Frédéric Hebert
00:10:42qui a quand même
00:10:43créé cette constitution
00:10:45enfin c'est ce que
00:10:45j'ai ressenti
00:10:47dans ce que vous écrivez
00:10:48et notamment
00:10:49il est l'auteur
00:10:50du fameux
00:10:51article 48
00:10:52est-ce que vous
00:10:53pourriez nous parler
00:10:53de cet article 48
00:10:55de la constitution
00:10:55alors cet article 48
00:10:57est effectivement
00:10:57un article
00:10:58très important
00:11:00de
00:11:02la constitution
00:11:03de Weimar
00:11:04qui va donc
00:11:04régir
00:11:05ce système
00:11:07politique
00:11:08jusqu'en 33
00:11:09et bien
00:11:10c'est un système
00:11:11qui
00:11:12renforce
00:11:14l'autorité
00:11:16du président
00:11:16de la république
00:11:17lui donne
00:11:19la possibilité
00:11:20en cas
00:11:22de crise
00:11:22d'utiliser
00:11:24des pouvoirs
00:11:25spéciaux
00:11:26si vous voulez
00:11:27je fais
00:11:29la croix
00:11:29je crois
00:11:29je fais
00:11:30la comparaison
00:11:30dans le livre
00:11:32on peut penser
00:11:35pour la France
00:11:37à l'article 16
00:11:37sauf que l'article 16
00:11:39il n'a été utilisé
00:11:40qu'une seule fois
00:11:41et là
00:11:42ces pouvoirs spéciaux
00:11:44en fonction
00:11:45et à partir
00:11:46de l'article 48
00:11:48ils ont été utilisés
00:11:49plusieurs fois
00:11:50utilisés
00:11:51d'abord
00:11:53par Hébert
00:11:54effectivement
00:11:55et pas du tout
00:11:57dans le sens
00:12:01de favoriser
00:12:02l'extrême droite
00:12:04mais au contraire
00:12:06ils l'utilisent
00:12:08à la fois
00:12:08contre
00:12:09les communistes
00:12:11parce que
00:12:12le parti communiste
00:12:14s'est créé
00:12:15au lendemain
00:12:16de la révolution
00:12:17spartakiste
00:12:18mais il y a aussi
00:12:20le péril
00:12:21de l'extrême droite
00:12:23un péril qui va être
00:12:24permanent
00:12:25à la fin des fins
00:12:27elle prendra le pouvoir
00:12:28bon
00:12:29et
00:12:31à plusieurs reprises
00:12:33notamment
00:12:34dans cette année
00:12:35cruciale
00:12:37pour l'Allemagne
00:12:38qui est l'année
00:12:3823
00:12:39et bien
00:12:41il utilise
00:12:42cet article 43
00:12:44qui lui donne
00:12:45les pleins pouvoirs
00:12:47qu'ensuite
00:12:48il peut déléguer
00:12:49à un chancelier
00:12:50et là
00:12:51c'est ce qu'il fait
00:12:51avec
00:12:53Strzeman
00:12:53il y a une entente
00:12:54parfaite
00:12:55entre les deux hommes
00:12:56entre le président
00:12:58et le chancelier
00:13:00et
00:13:00il s'agit
00:13:01dans les deux cas
00:13:02de
00:13:03viser comme
00:13:05cible
00:13:06à la fois
00:13:07les deux extrêmes
00:13:12donc
00:13:13l'extrême gauche
00:13:14du parti communiste
00:13:16et
00:13:16le KPD
00:13:17et
00:13:18d'autre part
00:13:19l'extrême droite
00:13:22c'est le cas
00:13:23en particulier
00:13:23en Bavière
00:13:24où on voit apparaître
00:13:25Hitler à ce moment là
00:13:26mais
00:13:27l'extrême droite aussi
00:13:28ne se limite pas
00:13:29à Hitler
00:13:30Hitler
00:13:30apparaît
00:13:33à ce moment là
00:13:34auparavant
00:13:35c'est un personnage
00:13:37tout à fait
00:13:37secondaire
00:13:39mais
00:13:39à la faveur
00:13:40de cette crise
00:13:41de 1923
00:13:42il arrive sur le devant
00:13:43de la scène
00:13:43et donc
00:13:45cet article
00:13:4748
00:13:47il est utilisé
00:13:49contre ces deux
00:13:50périls
00:13:51mais c'est dangereux
00:13:52quand même
00:13:52pas quelque part
00:13:53parce que ça venait
00:13:54beaucoup de fois
00:13:55en l'homme
00:13:57parce qu'en fonction
00:13:58de qui est à la tête
00:13:59du pouvoir
00:13:59l'article
00:14:00on le voit bien
00:14:00c'est évidemment
00:14:01c'est possible
00:14:05alors je voudrais ajouter
00:14:06un élément
00:14:07par rapport
00:14:09à cet article
00:14:10qui renforce
00:14:11donc
00:14:12le pouvoir
00:14:12du président
00:14:13c'est que
00:14:15ça démontre aussi
00:14:16d'une certaine manière
00:14:19une nostalgie
00:14:20du régime impérial
00:14:21parce qu'au fond
00:14:23ce président
00:14:24de la république
00:14:25c'est un
00:14:26empereur
00:14:28de substitution
00:14:29d'ailleurs
00:14:30on a empris
00:14:31la formule
00:14:32Ersatz Kaiser
00:14:32c'est cela
00:14:33empereur de substitution
00:14:35donc ça veut dire
00:14:36que
00:14:37chez les allemands
00:14:38même
00:14:39chez un social-démocrate
00:14:41tout à fait démocrate
00:14:43comme Hébert
00:14:44il y avait
00:14:46une certaine forme
00:14:47d'empreinte
00:14:49du régime défunt
00:14:51donc le régime monarchique
00:14:52alors vous avez évoqué
00:14:55l'année 23
00:14:57c'est
00:14:57pour vous
00:15:00le basculement
00:15:01de la république
00:15:02de Vémart
00:15:03l'année 23
00:15:04c'est celle
00:15:04qui
00:15:04prépare
00:15:07le début
00:15:07du commencement
00:15:09de la fin
00:15:09alors je ne sais pas
00:15:11si je dirais ça
00:15:12c'est une année
00:15:12très importante
00:15:13évidemment
00:15:15puisque
00:15:15c'est l'année
00:15:17qui voit
00:15:18l'occupation
00:15:20de la roue
00:15:20par
00:15:21des divisions
00:15:23françaises
00:15:23et une division
00:15:24belge
00:15:25c'est pour un carré
00:15:26qui prend
00:15:27cette initiative
00:15:28et pourquoi
00:15:29parce que
00:15:30il y a
00:15:31ces
00:15:32les allemands
00:15:35traînent les pieds
00:15:37pour régler
00:15:38les
00:15:39les fameuses
00:15:42dettes
00:15:44oui
00:15:45c'est pas les
00:15:46les dettes
00:15:46exactement
00:15:47je suis en train
00:15:48de chercher le nom
00:15:49bon ça va
00:15:51du traité
00:15:52de Versailles
00:15:52oui
00:15:52c'est une conséquence
00:15:54du traité de Versailles
00:15:55et
00:15:56des
00:15:57l'imposition
00:16:02a été
00:16:04infligée
00:16:05à l'Allemagne
00:16:06très forte
00:16:07et
00:16:08elle
00:16:10les
00:16:10règle
00:16:11les
00:16:12finances
00:16:12avec plus ou moins
00:16:14de bonne volonté
00:16:15plus de mauvaise volonté
00:16:17que de bonne volonté
00:16:17et
00:16:18la réaction
00:16:19de
00:16:20la France
00:16:22la France
00:16:22de Poincaré
00:16:23et bien
00:16:24c'est une intervention militaire
00:16:26l'occupation
00:16:27de la roue
00:16:27la saisie
00:16:29des mines
00:16:31de charbon
00:16:32c'est se payer
00:16:34directement
00:16:34exactement
00:16:35exactement
00:16:36sur place
00:16:36voilà
00:16:37par des
00:16:38mais
00:16:38d'ailleurs c'est marrant
00:16:39parce que
00:16:40est-ce que
00:16:40je pense qu'en école de diplomatie
00:16:42on apprend
00:16:43à faire
00:16:44du traité de Versailles
00:16:45l'exemple du traité
00:16:47qu'il ne faut pas faire
00:16:48est-ce que
00:16:49aujourd'hui
00:16:50dans les écoles
00:16:51de sciences politiques
00:16:51on apprend que
00:16:52la république
00:16:54à ne pas faire
00:16:54ce serait celle
00:16:55de la république
00:16:55c'est une question
00:16:59un peu provocante
00:17:00alors je reviens
00:17:01parce que j'ai retrouvé
00:17:03le nom
00:17:03évidemment
00:17:04ce sont les réparations
00:17:05le mot que je cherchais
00:17:07ce sont les réparations
00:17:08bon alors maintenant
00:17:08venons-en
00:17:10à votre
00:17:11question
00:17:13bon
00:17:13c'est une république
00:17:15qui a un côté
00:17:16très inachevé
00:17:17d'ailleurs
00:17:18un des
00:17:22grands historiens
00:17:23allemands
00:17:24qui s'appelle
00:17:26Horst Müller
00:17:27et qui a écrit
00:17:28une histoire de Weimar
00:17:28qui a donné comme sous-titre
00:17:30la démocratie
00:17:31inachevée
00:17:31bon
00:17:32alors
00:17:36la réponse
00:17:40à votre question
00:17:41c'est
00:17:41peut-être
00:17:42l'interrogation
00:17:43autour de ce
00:17:45fameux
00:17:46article 48
00:17:47parce que
00:17:49vous avez très bien
00:17:51perçu
00:17:52le fond du problème
00:17:52lorsque
00:17:54l'article 48
00:17:56est utilisé
00:17:58par
00:17:59de vrais démocrates
00:18:01de vrais républicains
00:18:04ça va
00:18:05donc ça a été le cas
00:18:07aussi bien
00:18:08pour
00:18:09Hébert
00:18:10que
00:18:11pour Schreizmann
00:18:12Schreizmann qui à l'origine
00:18:13n'était pas républicain
00:18:14mais qui s'est rallié
00:18:15à la république
00:18:16qui est devenu
00:18:17ce qu'on a appelé
00:18:18un républicain
00:18:19de raison
00:18:20la compagnon de route
00:18:21de la république
00:18:22oui mais
00:18:23je pense que
00:18:26compagnon de route
00:18:27est un peu
00:18:27restrictif
00:18:29parce que
00:18:30l'adhésion
00:18:31est devenue
00:18:32une adhésion
00:18:32très
00:18:33très réelle
00:18:35il était à l'origine
00:18:39monarchiste
00:18:40il est resté
00:18:41un certain temps
00:18:43et puis à un certain
00:18:44moment
00:18:44il considère
00:18:45que
00:18:46la carte à jouer
00:18:48c'est celle
00:18:48de la république
00:18:49et donc
00:18:50il bascule
00:18:51et il devient
00:18:52un chancier
00:18:53de la république
00:18:53et là
00:18:54il joue le jeu
00:18:56vraiment
00:18:56et donc
00:18:57ce couple
00:18:58Hébert
00:19:00Stresman
00:19:00fonctionne très bien
00:19:02et fonctionne
00:19:03au bénéfice
00:19:05de la république
00:19:07d'ailleurs
00:19:08parlons de
00:19:09Stresman
00:19:09je crois que c'est
00:19:11les 100 ans
00:19:12des accords de
00:19:13Locardo
00:19:13oui
00:19:14oui absolument
00:19:15d'ailleurs
00:19:16il pourrait parler
00:19:17un peu
00:19:17de l'importance
00:19:19de ces accords
00:19:19qui sont
00:19:20complètement
00:19:21inconnus
00:19:22en France
00:19:22d'ailleurs
00:19:23malheureusement
00:19:24et du rôle
00:19:25que Stresman
00:19:26a eu
00:19:27justement
00:19:27dans cette
00:19:28oui alors
00:19:29Stresman
00:19:30est un grand
00:19:32homme politique
00:19:32c'est un grand
00:19:33diplomate
00:19:34un grand
00:19:34ministre
00:19:34de l'Afrique
00:19:34le malheur
00:19:36c'est qu'il
00:19:37est mort trop tôt
00:19:38il meurt en 1930
00:19:39et il ne voit pas
00:19:42la montée
00:19:43en puissance
00:19:43du nazisme
00:19:45bon
00:19:46on se croit
00:19:48arriver
00:19:48à
00:19:49un affrontement
00:19:51Stresman-Hitler
00:19:52bon
00:19:52alors
00:19:53le parcours
00:19:56de Stresman
00:19:58je vous l'ai dit
00:20:00c'est l'origine
00:20:01monarchiste
00:20:02rallié à la république
00:20:03très bien
00:20:04quel est son objectif
00:20:07comme
00:20:09tous les
00:20:10ministre
00:20:12président
00:20:13allemand
00:20:13c'est
00:20:15de desserrer
00:20:16les taux
00:20:17d'Utre
00:20:19et de Versailles
00:20:19bon
00:20:20mais
00:20:21comment
00:20:24y parvenir
00:20:25et c'est là
00:20:26qu'il se distingue
00:20:29de ses prédécesseurs
00:20:30il pense
00:20:32que ça doit
00:20:33passer
00:20:33par une entente
00:20:35avec la France
00:20:35donc
00:20:38il ne faut pas
00:20:39chercher
00:20:39à
00:20:41mettre la France
00:20:44en difficulté
00:20:45il faut négocier
00:20:46avec elle
00:20:47trouver avec elle
00:20:48des arrangements
00:20:49au terme
00:20:51desquels
00:20:51on arrivera
00:20:52en donnant
00:20:54des satisfactions
00:20:55à
00:20:56la France
00:20:57et ça
00:20:57j'y viens
00:20:58à Autrissier
00:20:59Le Cardon
00:20:59évidemment
00:21:00on pourra
00:21:02obtenir
00:21:04que la France
00:21:05accepte
00:21:06de desserrer
00:21:07les taux
00:21:08de revenir
00:21:08sur certaines
00:21:09clauses
00:21:10du traité
00:21:12de Versailles
00:21:14alors
00:21:15ça nous amène
00:21:16au traité
00:21:18de Locarno
00:21:19il a compris
00:21:22Streismann
00:21:24que
00:21:25pour la France
00:21:26la question
00:21:29primordiale
00:21:30était celle
00:21:32de sa sécurité
00:21:33donc
00:21:36il faut
00:21:37donner
00:21:38à la France
00:21:39des garanties
00:21:42sur sa sécurité
00:21:44comme première étape
00:21:46après
00:21:47si on le fait
00:21:48un climat
00:21:51nouveau
00:21:51naîtra
00:21:53et on pourra
00:21:54discuter
00:21:55de points
00:21:56à venir
00:21:57pour
00:21:59justement
00:22:00alléger
00:22:01progressivement
00:22:02le traité
00:22:03de Versailles
00:22:03et donc
00:22:04le traité
00:22:07le pacte
00:22:08de Locarno
00:22:08d'octobre
00:22:1025
00:22:11correspond
00:22:13ou répond
00:22:14à cet objectif
00:22:15alors
00:22:16c'est un
00:22:17un pacte
00:22:20qui est signé
00:22:21par la France
00:22:24et là
00:22:25apparaît
00:22:25Briand
00:22:26Poincaré
00:22:29a quitté
00:22:29la scène
00:22:30provisoirement
00:22:31mais il l'a quitté
00:22:32donc
00:22:33donc
00:22:35Briand
00:22:38Streismann
00:22:39et
00:22:40troisième
00:22:43personnage
00:22:45Austin Chamberlain
00:22:47qui est
00:22:48le ministre
00:22:49des affaires
00:22:50étrangères
00:22:51britanniques
00:22:51c'est un frère
00:22:52de l'autre
00:22:53Chamberlain
00:22:54de
00:22:55moins bonne
00:22:57réputation
00:22:58de Neville
00:22:59l'homme
00:23:00de Munich
00:23:01bon
00:23:02et
00:23:03lui
00:23:03Austin Chamberlain
00:23:05était très
00:23:06francophile
00:23:06et
00:23:08donc
00:23:09il
00:23:10il donne
00:23:11son aval
00:23:12à
00:23:13ces
00:23:14clauses
00:23:15qui
00:23:16garantissent
00:23:20la sécurité
00:23:21de la frontière
00:23:23française
00:23:23sur le Rhin
00:23:24pas
00:23:26il n'y aura
00:23:27pas
00:23:27de
00:23:28d'agression
00:23:30allemande
00:23:30sur le Rhin
00:23:32ceci appartient
00:23:33au passé
00:23:33c'est fini
00:23:34évidemment
00:23:35il ne prévoit pas
00:23:36Hitler
00:23:36c'est clair
00:23:38mais
00:23:38en tout cas
00:23:40à ce moment là
00:23:41il a compris
00:23:42que c'était la condition
00:23:44pour
00:23:44engager
00:23:46de nouvelles relations
00:23:47avec la France
00:23:49et
00:23:49cela
00:23:50se
00:23:51conclut
00:23:52avec
00:23:53un élément
00:23:54tout de même
00:23:55à signaler
00:23:56qui
00:23:57est moins
00:23:58positif
00:23:59pour nous
00:23:59c'est que
00:24:01il se refuse
00:24:02totalement
00:24:03à ce qu'il y ait
00:24:05en parallèle
00:24:06à ce
00:24:07locarno
00:24:07occidental
00:24:09concernant
00:24:10la frontière
00:24:11du Rhin
00:24:11un locarno
00:24:13oriental
00:24:14c'est à dire
00:24:16que
00:24:17l'Allemagne
00:24:18reconnaisse
00:24:20ses frontières
00:24:21à l'est
00:24:22ce qui veut dire
00:24:22toutes les frontières
00:24:24avec
00:24:25surtout avec
00:24:26la Pologne
00:24:26à l'enjeu
00:24:29d'ailleurs
00:24:29du début
00:24:30de la deuxième guerre mondiale
00:24:31absolument
00:24:32oui bien sûr
00:24:33dans le signe
00:24:33bien sûr
00:24:35bien sûr
00:24:35voilà
00:24:36alors ça
00:24:37nous ramène
00:24:38à un point
00:24:39bon
00:24:40ces clauses
00:24:41territoriales
00:24:42sur la Pologne
00:24:43ont été dures
00:24:44mais en même temps
00:24:46il y a
00:24:47et ça vient de très loin
00:24:48cela
00:24:49chez les Allemands
00:24:52on en trouve
00:24:55des traces
00:24:55par exemple
00:24:56chez Frédéric II
00:24:57dont on parlait tout à l'heure
00:24:58un profond mépris
00:25:00pour les Polonais
00:25:01je pense qu'aujourd'hui
00:25:04ce n'est plus le cas
00:25:05je ne pense pas
00:25:07que Frédéric Schmerz
00:25:08soit
00:25:08anti-Polonais
00:25:11mais en tout cas
00:25:12ça a été
00:25:13très très fort
00:25:14et donc
00:25:16pas question
00:25:17d'un
00:25:18je disais
00:25:21un Locarno
00:25:22oriental
00:25:23et Bréant
00:25:24va s'époubonner
00:25:25pour l'obtenir
00:25:27il ne l'obtiendra pas
00:25:28et ça
00:25:28c'est un élément
00:25:29négatif
00:25:31négatif
00:25:32parce que
00:25:32la France
00:25:34avait conclu
00:25:35un traité d'alliance
00:25:36avec la Pologne
00:25:37c'était sous l'égide
00:25:39du maréchal Foch
00:25:40donc
00:25:43l'impression
00:25:46qui se dégage
00:25:47pour les Polonais
00:25:48pour les Tchèques
00:25:50après le Carnot
00:25:52c'est que la France
00:25:54bon
00:25:55elle s'est
00:25:55évidemment
00:25:56très bien sortie
00:25:57pour elle-même
00:25:58c'est parfait
00:25:59elle a sa sécurité
00:26:00mais
00:26:01pour nous
00:26:02c'est nettement moins bien
00:26:03il y a un côté
00:26:04là en vous écoutant
00:26:07et en lisant
00:26:07on voit les pièces
00:26:08qui se déplacent
00:26:09sur l'échiquier géant
00:26:11avant la deuxième guerre mondiale
00:26:13et on commence déjà
00:26:14à se dire
00:26:15que ça va être
00:26:16un enjeu
00:26:17et je pense que
00:26:17l'un des grands joueurs
00:26:19de cette partie d'échec
00:26:20c'est Hindenburg
00:26:21on en parlait
00:26:21tout à l'heure
00:26:24dans l'imaginaire classique
00:26:27où Hindenburg
00:26:28c'est
00:26:28le gâteux
00:26:29qui a laissé
00:26:31Hitler prendre les commandes
00:26:32et il est mort
00:26:34pour éviter
00:26:35de vivre
00:26:37avec
00:26:37cette responsabilité
00:26:39toute sa vie
00:26:39alors que
00:26:40dans votre livre
00:26:41on sent bien
00:26:42qu'il a un rôle
00:26:44bien plus important
00:26:45et que surtout
00:26:46il fait partie
00:26:47pas simplement
00:26:49de faire venir Hitler
00:26:51il a été
00:26:51un acteur politique
00:26:53de la transformation
00:26:54de la république
00:26:55de Weimar
00:26:56tout à fait
00:26:57parce que
00:26:58on en revient
00:27:00à l'article 48
00:27:02n'est-ce pas
00:27:03à partir
00:27:06de
00:27:07de la mi-1930
00:27:10l'Allemagne
00:27:11bascule
00:27:12dans un régime
00:27:13présidentiel
00:27:15c'est la volonté
00:27:17de Hindenburg
00:27:18qui n'a rien
00:27:20d'un démocrate
00:27:21il a pris
00:27:24comme
00:27:24chancelier
00:27:26un catholique
00:27:28du Zentrum
00:27:28Brüning
00:27:29qui a
00:27:32des qualités
00:27:33mais qui ne va pas
00:27:35réussir
00:27:36à
00:27:37lui faire
00:27:39partager
00:27:40ses points de vue
00:27:40en tout cas
00:27:43l'utilisation
00:27:50de l'article 48
00:27:51cet article
00:27:55va être utilisé
00:27:56à plusieurs reprises
00:27:57comme
00:27:58un moyen
00:28:00pour combattre
00:28:02la crise économique
00:28:04qui s'abat
00:28:05sur l'Allemagne
00:28:06à partir
00:28:07de
00:28:081930
00:28:08dans le sillage
00:28:10du krach boursier
00:28:13de New York
00:28:15de Wall Street
00:28:16bon
00:28:17et
00:28:18l'Allemagne
00:28:19est directement
00:28:20immédiatement
00:28:21touchée
00:28:21parce que
00:28:23il y avait eu
00:28:27de nombreux investissements
00:28:28américains
00:28:30en Allemagne
00:28:31dans la deuxième partie
00:28:33des années 20
00:28:34et
00:28:36la première réaction
00:28:38des investisseurs
00:28:40allemands
00:28:40des investisseurs
00:28:41américains
00:28:42par exemple
00:28:42et bien c'est de rapatrier
00:28:44leurs fonds
00:28:44et là
00:28:47c'est
00:28:48l'écroulement
00:28:49et donc
00:28:50on a
00:28:52une situation
00:28:55chaotique
00:28:56catastrophique
00:28:58c'est
00:28:59la montée
00:29:02fulgurante
00:29:03du chômage
00:29:04on va avoir
00:29:05en quelques mois
00:29:076 millions
00:29:08de chômeurs
00:29:09c'est
00:29:09un chiffre
00:29:10énorme
00:29:11ça veut dire
00:29:12pratiquement
00:29:12un tiers
00:29:13de la population
00:29:15salariée
00:29:17se trouve
00:29:18au chômage
00:29:19et alors
00:29:22pour combattre
00:29:23tenter de combattre
00:29:25ce fléau
00:29:26et bien
00:29:28Hindenburg
00:29:29recourt
00:29:31à cet article
00:29:3248
00:29:34avec des
00:29:35décrets-lois
00:29:37de façon
00:29:38des décrets-lois
00:29:39bon
00:29:40jusqu'au jour
00:29:42où il cessera
00:29:44parce que ses relations
00:29:45avec Brüning
00:29:46au départ
00:29:46elles sont bonnes
00:29:47et puis finalement
00:29:47après
00:29:48il
00:29:49s'en éloigne
00:29:52il s'en éloigne
00:29:52surtout parce que
00:29:55en 1932
00:29:58avril
00:30:00doit se tenir
00:30:03l'élection
00:30:05présidentielle
00:30:06ce sont
00:30:06le pouvoir
00:30:08du président
00:30:08de 7 ans
00:30:10il est élu
00:30:11en 1925
00:30:12après la mort
00:30:13d'Ebert
00:30:14et donc
00:30:15la nouvelle élection
00:30:16doit avoir lieu
00:30:17en 1932
00:30:20au départ
00:30:21Hindenburg
00:30:23qui
00:30:23on l'avait dit
00:30:24est âgé
00:30:24et bien
00:30:25n'envisage pas
00:30:27de se représenter
00:30:27et puis
00:30:30par la force
00:30:31des choses
00:30:32il va se présenter
00:30:34et
00:30:37sous
00:30:39d'ailleurs
00:30:40la pression
00:30:42de Brüning
00:30:43qui lui fait comprendre
00:30:44que
00:30:44s'il ne se présente pas
00:30:46et bien
00:30:47c'est Hitler
00:30:47qui sera élu
00:30:48parce qu'à ce moment-là
00:30:50au printemps
00:30:511932
00:30:52le parti
00:30:54nazi
00:30:55est en
00:30:55pleine
00:30:56ascension
00:30:57et
00:30:58il y a fort
00:30:59à penser
00:31:01à craindre
00:31:02que
00:31:03Hitler
00:31:04arrivera
00:31:04en tête
00:31:05et
00:31:06peut-être
00:31:07donc au deuxième tour
00:31:08finira par l'emporter
00:31:10alors
00:31:11il arrive à le convaincre
00:31:13mais
00:31:14Hindenburg
00:31:15accepte
00:31:17même avec l'idée
00:31:18que
00:31:18comme la première fois
00:31:21il va être élu
00:31:24dans un fauteuil
00:31:26parce que
00:31:27Hindenburg
00:31:28bénéficie
00:31:29d'un très grand prestige
00:31:31auprès
00:31:32de la population allemande
00:31:34et
00:31:35donc
00:31:37Hindenburg
00:31:38pense que
00:31:39il va être
00:31:40réélu
00:31:41triomphalement
00:31:43alors il sera réélu
00:31:44mais
00:31:45il va falloir
00:31:50subir
00:31:51un deuxième tour
00:31:53il a manqué
00:31:56l'élection
00:31:57très très peu
00:31:58puisqu'au premier tour
00:31:59il a 49
00:32:00et des poussières
00:32:01donc c'est vraiment
00:32:02il est tout près
00:32:04de la victoire
00:32:04mais il le ressent
00:32:05comme
00:32:07un fiasco
00:32:09comme une gifle
00:32:11et il en rend responsable
00:32:13celui qui lui a conseillé
00:32:15de se présenter
00:32:15donc
00:32:16Brüning
00:32:17donc le coup
00:32:18Brüning
00:32:18Hindenburg
00:32:20a du plomb dans l'aile
00:32:21et finalement
00:32:23Hindenburg
00:32:24va
00:32:24renvoyer
00:32:26Brüning
00:32:26c'est une
00:32:28grave erreur
00:32:30parce que
00:32:30Brüning
00:32:31n'avait cessé
00:32:33de dire
00:32:34à
00:32:35Hindenburg
00:32:36il ne faut pas
00:32:38provoquer
00:32:39l'élection
00:32:39anticipée
00:32:41il faut que
00:32:44la
00:32:45législature
00:32:47du Reichstag
00:32:49aille
00:32:50jusqu'à son terme
00:32:51d'ici là
00:32:54peut-être
00:32:56que
00:32:56nous aurons réussi
00:32:58à améliorer
00:32:59la situation
00:33:00intérieure
00:33:01la situation
00:33:02économique
00:33:03on aura peut-être
00:33:04commencé à réduire
00:33:05le chômage
00:33:05mais surtout pas
00:33:07l'élection
00:33:07anticipée
00:33:08car c'est la victoire
00:33:09assurée
00:33:11du parti nazi
00:33:12c'est marrant
00:33:12parce que
00:33:13vous écoutez comme ça
00:33:14parler en ces termes
00:33:16j'ai l'impression
00:33:17qu'on se retrouve
00:33:17au lendemain
00:33:18de la dissolution
00:33:18et toutes ces
00:33:19il y a forcément
00:33:21des rapports
00:33:22avec l'actualité
00:33:23de manière
00:33:24que ce soit
00:33:26en France
00:33:26ou ailleurs
00:33:27il ne faut pas
00:33:29anticiper
00:33:30ça se joue
00:33:31à pas grand chose
00:33:32etc
00:33:33quand on
00:33:34on ne peut pas lire
00:33:36la république
00:33:36de Weimar
00:33:36sans se réfléchir
00:33:38à toute l'actualité
00:33:39mondiale
00:33:39et se dire
00:33:40qu'on se rapproche
00:33:44de ces situations
00:33:45qui se jouent
00:33:46justement
00:33:47à pas grand chose
00:33:48dans notre texte
00:33:49on le sent vraiment
00:33:50que ça se joue
00:33:52à des
00:33:53je crois
00:33:53je crois que vous avez
00:33:54vous avez raison
00:33:55on a une actualité
00:33:58évidemment
00:33:59très fragile
00:34:01avec des pouvoirs
00:34:05également fragiles
00:34:06bien entendu
00:34:07et
00:34:09évidemment
00:34:13on peut penser
00:34:14à la dissolution
00:34:15en France
00:34:15mais moi je serais
00:34:16plus enclin
00:34:17à penser
00:34:17à l'actualité allemande
00:34:19à cette poussée
00:34:21que je trouve
00:34:23extrêmement inquiétante
00:34:24de l'AFD
00:34:26parce que
00:34:27vous voyez
00:34:27Friedrich Merz
00:34:28va devenir chancelier
00:34:30dans les jours
00:34:31qui viennent
00:34:32le Reichstag
00:34:35va voter
00:34:36le Bundestag
00:34:37va voter
00:34:39et va les lire
00:34:41mais
00:34:42dans les sondages
00:34:44les plus récents
00:34:45et des sondages
00:34:47qui datent
00:34:48même pas
00:34:50deux mois
00:34:51après l'élection
00:34:52de février
00:34:53l'AFD
00:34:54est au même niveau
00:34:55a progressé
00:34:58et se place
00:34:58au même niveau
00:34:5924%
00:35:01que
00:35:02le parti
00:35:04chrétien démocrate
00:35:05alors que
00:35:06le parti
00:35:07chrétien démocrate
00:35:08a fait
00:35:0929%
00:35:12maintenant
00:35:13il n'est plus
00:35:13qu'à 24
00:35:14et l'AFD
00:35:16qui était à 19
00:35:17et des poussières
00:35:18monte à 24
00:35:19donc
00:35:20on a une situation
00:35:21qui est réellement inquiétante
00:35:23qui
00:35:24qui
00:35:25qui ressemble
00:35:26pour essayer
00:35:27de
00:35:27de ne pas trop
00:35:28noircir le tableau
00:35:29il y a quand même
00:35:30un chapitre
00:35:30dans le livre
00:35:31qui évoque
00:35:32la culture de Weimar
00:35:34alors
00:35:35est-ce que
00:35:37c'est
00:35:37ce régime républicain
00:35:39la forme
00:35:41de la République
00:35:41de Weimar
00:35:42a favorisé
00:35:42pour vous
00:35:43le foisonnement
00:35:45artistique
00:35:46parce que
00:35:47c'est le cas
00:35:47aussi bien
00:35:48dans la littérature
00:35:49que dans
00:35:49les arts
00:35:50ou alors
00:35:52c'est simplement
00:35:52une simple
00:35:55conconnitance
00:35:57que
00:35:57il y a eu
00:35:59l'art
00:36:00et la littérature
00:36:01de Weimar
00:36:01et la République
00:36:03de Weimar
00:36:03alors c'est un sujet
00:36:04assez compliqué
00:36:05que celui-là
00:36:08d'abord parce que
00:36:10beaucoup des mouvements
00:36:12culturels
00:36:14qui ont marqué
00:36:16cette période
00:36:18marqué ces années
00:36:19étaient déjà
00:36:22en gestation
00:36:24avant 1914
00:36:26et parfois
00:36:28et souvent
00:36:29ce sont des développements
00:36:31de mouvements
00:36:33déjà présents
00:36:35et qui
00:36:36ne demandaient
00:36:37qu'à se développer
00:36:39et prospérer
00:36:40alors
00:36:41ceci étant
00:36:42il y a deux éléments
00:36:44qu'on peut
00:36:45évoquer
00:36:47et opposer
00:36:48d'ailleurs
00:36:49le premier
00:36:51c'est que
00:36:52la République
00:36:53de Weimar
00:36:54crée
00:36:55un régime
00:36:57de liberté
00:36:58qui a favorisé
00:37:02certainement
00:37:04la floraison
00:37:06culturelle
00:37:07dans les différents
00:37:08arts
00:37:08dont
00:37:09vous avez
00:37:10parlé
00:37:11ça c'est
00:37:12le premier point
00:37:14c'est le
00:37:14premier versant
00:37:16mais il y en a un autre
00:37:17c'est que
00:37:18au fond
00:37:20parmi
00:37:21ces
00:37:22artistes
00:37:25qu'ils soient
00:37:27donc
00:37:29écrivains
00:37:29musiciens
00:37:31peintres
00:37:32et bien
00:37:33il y en a
00:37:34assez peu
00:37:35qui sont
00:37:37des soutiens
00:37:38de
00:37:39la
00:37:41République
00:37:42la plupart
00:37:46soit
00:37:47donnent
00:37:47dans l'extrême droite
00:37:49alors on pense
00:37:51à Ernst
00:37:51Singer
00:37:52par exemple
00:37:52oui exactement
00:37:55à
00:37:56Ernst
00:37:56Salomon
00:37:57l'auteur
00:37:59des
00:37:59réprouvés
00:37:59et puis
00:38:02ensuite
00:38:04il y a
00:38:05l'autre
00:38:05versant
00:38:06qui est
00:38:07l'extrême gauche
00:38:07proche du
00:38:09parti
00:38:09communiste
00:38:10ou
00:38:11en y adhérant
00:38:13ou en y adhérant
00:38:13pas
00:38:14mais
00:38:15les
00:38:17républicains
00:38:18sont
00:38:20ils existent
00:38:22je ne veux pas dire
00:38:22qu'ils n'existent pas
00:38:23mais ils sont
00:38:24relativement
00:38:25peu nombreux
00:38:27et
00:38:28ça fait
00:38:29évidemment
00:38:30un élément
00:38:32à prendre en compte
00:38:33assez
00:38:34troublant
00:38:35décevant
00:38:36d'une certaine manière
00:38:37si
00:38:38alors
00:38:39on peut prendre
00:38:40deux figures
00:38:42très célèbres
00:38:44de la littérature allemande
00:38:45évidemment
00:38:45je veux parler
00:38:46des frères Mann
00:38:47Thomas
00:38:48et Heinrich
00:38:49alors
00:38:50Heinrich
00:38:52lui
00:38:52
00:38:54il n'y a pas de discussion
00:38:55possible
00:38:55c'est un vrai républicain
00:38:57un vrai démocrate
00:38:59il l'était
00:39:00avant 14
00:39:01il le reste
00:39:02après
00:39:03son frère
00:39:06Thomas
00:39:08devient
00:39:09un républicain
00:39:11mais
00:39:12il lui faut
00:39:14traverser
00:39:16plusieurs étapes
00:39:17avant
00:39:18d'y arriver
00:39:19et
00:39:19d'une certaine manière
00:39:21il est aussi
00:39:22un
00:39:23républicain
00:39:24de raison
00:39:24d'ailleurs
00:39:27il le dit
00:39:28et
00:39:32je disais
00:39:33il a fallu
00:39:33plusieurs étapes
00:39:34parce que
00:39:35il a
00:39:37pendant la guerre
00:39:40et bien
00:39:42il est
00:39:42parfaitement
00:39:44il défend
00:39:50le Reich
00:39:50il encense
00:39:52la guerre
00:39:52absolument
00:39:53et alors
00:39:54on peut penser
00:39:55à une chose
00:39:55très précise
00:39:56qui est
00:39:57son
00:39:58approbation
00:40:00de l'invasion
00:40:01de la Belgique
00:40:02donc la
00:40:03violation
00:40:04de la neutralité
00:40:06belge
00:40:06il trouve ça
00:40:08très bien
00:40:08alors que
00:40:10son frère
00:40:12lui
00:40:13écrit
00:40:14un fascicule
00:40:16où il dénonce
00:40:17cette
00:40:19violation
00:40:20de la neutralité
00:40:21belge
00:40:21donc à ce moment là
00:40:22les deux frères
00:40:23sont en
00:40:24contradiction
00:40:25tout à fait
00:40:26et alors
00:40:27juste avant
00:40:29la chute
00:40:30de la monarchie
00:40:31Thomas
00:40:34écrit
00:40:35un livre
00:40:36qui s'appelle
00:40:38les considérations
00:40:39d'un apolitique
00:40:40c'est encore
00:40:44le régime monarchique
00:40:45est encore en place
00:40:46plus pour l'autant
00:40:47mais en fait
00:40:48il est encore en place
00:40:48et
00:40:50quand on lit
00:40:52ce livre
00:40:53et bien
00:40:54on se dit
00:40:55voilà
00:40:56un homme de droite
00:40:58tout à fait
00:40:59carré
00:41:01pas de problème
00:41:03d'ailleurs
00:41:05souvent
00:41:06quand on s'affirme
00:41:07apolitique
00:41:08en fait
00:41:08on est plutôt
00:41:10de droite
00:41:10quand on dit
00:41:11apolitique
00:41:12bon
00:41:13
00:41:15c'est
00:41:15une remarque
00:41:17générale
00:41:18qui vaut
00:41:18pour tous les pays
00:41:19bon
00:41:20donc
00:41:22lorsque la révolution
00:41:24éclate
00:41:24il est du côté
00:41:27de l'ordre
00:41:31et pas de la république
00:41:33et
00:41:34peut-être
00:41:35encore moins
00:41:36de la démocratie
00:41:37mais
00:41:38il va
00:41:40progressivement
00:41:41c'est par étapes
00:41:42il va y arriver
00:41:43et il va arriver
00:41:45tellement que
00:41:46dans les derniers
00:41:48dernières années
00:41:50deux dernières années
00:41:51il estime
00:41:52que
00:41:53il faut voter
00:41:54pour
00:41:55la social-démocratie
00:41:56parce que
00:41:58la social-démocratie
00:41:59c'est le parti
00:42:00qui défend
00:42:01la république
00:42:02donc vous voyez
00:42:03il y a vraiment
00:42:04un cheminement
00:42:05extraordinaire
00:42:07de la part
00:42:11de Thomas Mann
00:42:12oui
00:42:12Heinrich lui
00:42:13il reste
00:42:13toujours
00:42:14dans ses bottes
00:42:15parfaitement
00:42:16presque proche
00:42:17des communistes
00:42:17oui oui
00:42:18tout à fait
00:42:18il y a une grande
00:42:18accrointance
00:42:19pour ce genre
00:42:21pour le mouvement
00:42:22mais
00:42:23je me suis
00:42:25posé
00:42:26la question
00:42:28c'est que
00:42:28on connait
00:42:29l'histoire
00:42:30traditionnelle
00:42:30la crise économique
00:42:31les brouettes
00:42:34de
00:42:34Reichsmark
00:42:36absolument
00:42:36oui
00:42:37et que
00:42:37à la lecture
00:42:38de ce livre
00:42:39j'ai plus l'impression
00:42:41que
00:42:41la chute
00:42:42de la république
00:42:44elle est
00:42:44plus par
00:42:45les mauvaises décisions
00:42:46politiques
00:42:47que par
00:42:48un coup de génie
00:42:48de
00:42:49de Hitler
00:42:51
00:42:52il y a vraiment
00:42:54en tout cas
00:42:55c'est comme ça
00:42:55que je l'ai senti
00:42:56c'est que
00:42:57je crois que
00:42:57ça a bien senti
00:42:58si
00:42:58paix
00:42:59senti
00:42:59non mais
00:42:59ce qui fait
00:43:00chuter
00:43:00la république
00:43:01finalement
00:43:02c'est la
00:43:02mauvaise
00:43:03gestion
00:43:04des gens
00:43:06de pouvoir
00:43:06et du coup
00:43:08c'est
00:43:09est-ce qu'on peut
00:43:10finalement
00:43:11tracer ce parallèle
00:43:12qu'on fait régulièrement
00:43:13dans les médias
00:43:14aujourd'hui
00:43:14qui est
00:43:15est-ce que nous sommes
00:43:16nos années 30
00:43:16est-ce que
00:43:18finalement
00:43:18même s'il n'y a pas
00:43:19de crise économique
00:43:20la mauvaise gestion
00:43:21des pouvoirs
00:43:23par les gens
00:43:24en place
00:43:24vont nous remettre
00:43:26dans cette situation
00:43:27comme la république
00:43:28de Mémar
00:43:28oui mais
00:43:31pour moi
00:43:32ceux qui nous mettent
00:43:33dans les années 30
00:43:34sont les agresseurs
00:43:37un agresseur
00:43:40en particulier
00:43:41je parle
00:43:42de
00:43:43Poutine
00:43:43sont pas
00:43:46et alors peut-être
00:43:48maintenant
00:43:49son grand ami
00:43:50de Washington
00:43:51mais
00:43:52ce n'est pas
00:43:54le parti démocrate
00:43:56américain
00:43:56c'est pas
00:43:57Emmanuel Macron
00:43:58c'est pas
00:43:59les britanniques
00:44:00actuellement au pouvoir
00:44:01qui sont à l'origine
00:44:03de cette crise
00:44:04il faut pas
00:44:05confondre les choses
00:44:06l'agresseur
00:44:08est l'agresseur
00:44:09même s'il affirme
00:44:11le contraire
00:44:12n'est-ce pas
00:44:12et si
00:44:13Trump a dit
00:44:15je le disais
00:44:16à votre ami
00:44:16avant-hier
00:44:18que
00:44:19un
00:44:21un
00:44:22un état
00:44:24n'agresse pas
00:44:25un autre
00:44:26lorsque cet autre
00:44:28est dix fois plus puissant
00:44:29que lui
00:44:29en d'autres termes
00:44:31l'agresseur
00:44:32c'est l'Ukraine
00:44:33l'agressé
00:44:35c'est Poutine
00:44:37c'est un peu comme
00:44:39il y a
00:44:39la république tchèque
00:44:43à cette époque-là
00:44:45était l'agresseur
00:44:46quand
00:44:47les armées
00:44:48du Reich
00:44:49absolument
00:44:50tout à fait
00:44:50ce type d'argument
00:44:52il est classique
00:44:53il est totalement classique
00:44:55les dictatures
00:44:58l'utilisent toujours
00:44:59c'est jamais eux
00:45:00mais c'est l'autre
00:45:02qui est à l'origine
00:45:05bah écoutez
00:45:07si on prend
00:45:08le début de la guerre
00:45:10de 39
00:45:11comment ça commence-t-il
00:45:17ça commence
00:45:19par
00:45:20l'intervention
00:45:24de
00:45:26soldats
00:45:27de
00:45:28SS
00:45:29allemands
00:45:30déguisés
00:45:32en polonais
00:45:33et
00:45:35ils agressent
00:45:38voilà
00:45:38alors donc
00:45:40c'est la Pologne
00:45:41qui a déclenché
00:45:43la guerre
00:45:44nous
00:45:44nous sommes
00:45:45les pauvres victimes
00:45:46et on va réagir
00:45:47en conséquence
00:45:48bon en tout cas
00:45:49revenons
00:45:52au point central
00:45:53de notre discussion
00:45:55oui
00:45:57certainement
00:45:58il y a eu
00:46:00des
00:46:01des fautes graves
00:46:03qui ont été
00:46:05commises
00:46:06alors
00:46:09il y a le rôle
00:46:10de Hindenburg
00:46:11ça c'est clair
00:46:12maintenant
00:46:13je ne pense pas
00:46:17que
00:46:18Hindenburg
00:46:19ait été
00:46:20le vieux
00:46:21gâteux
00:46:22cacochime
00:46:23que
00:46:25certains
00:46:27imaginent
00:46:28parce que
00:46:30en fait
00:46:32il a d'abord
00:46:34eu
00:46:34de fortes
00:46:36réticences
00:46:37à l'égard
00:46:38d'Hitler
00:46:39et
00:46:42ce qui est
00:46:43troublant
00:46:43c'est qu'au fond
00:46:45dans
00:46:47les
00:46:48réactions
00:46:49qu'il a
00:46:50vis-à-vis
00:46:50d'Hitler
00:46:51à la
00:46:52en août
00:46:561932
00:46:57puis en novembre
00:46:581932
00:46:59donc on n'est vraiment
00:46:59pas loin de la fin
00:47:00sa crainte
00:47:04c'est que
00:47:04s'il confie
00:47:05le pouvoir
00:47:06à Hitler
00:47:07et bien
00:47:09ce soit
00:47:10la mainmise
00:47:11d'un parti
00:47:12d'un homme
00:47:13et d'un parti
00:47:13sur l'état
00:47:15c'est exactement
00:47:16ce qui va se passer
00:47:17donc il a vu
00:47:20le péril
00:47:21qu'il y avait
00:47:22en Hitler
00:47:22mais
00:47:24à l'arrivée
00:47:25et bien
00:47:26il ne va pas
00:47:27l'empêcher
00:47:27alors
00:47:29ici
00:47:30il y a
00:47:32je pense
00:47:34le rôle
00:47:35vraiment
00:47:36mortifère
00:47:37d'un personnage
00:47:39qui a joué
00:47:40dans cette affaire
00:47:41le rôle
00:47:43de
00:47:43ce que
00:47:44Lénine
00:47:45appelait
00:47:45l'idiot utile
00:47:46l'idiot utile
00:47:49c'est
00:47:50Von Pappen
00:47:51alors
00:47:54Von Pappen
00:47:55il a été
00:47:58après la dissolution
00:48:03que
00:48:04Hindenburg
00:48:04a faite
00:48:05après le départ
00:48:07de Brüning
00:48:08après qu'il ait
00:48:08libogé Brüning
00:48:09donc
00:48:10il dissout
00:48:11élection
00:48:12et ça donne le résultat
00:48:13prévisible
00:48:14que Brüning
00:48:15lui avait annoncé
00:48:16mais
00:48:17il n'en tient pas compte
00:48:18et
00:48:19il nomme
00:48:20donc
00:48:22Von Pappen
00:48:23qui est Von Pappen
00:48:24c'est un aristocrate
00:48:26de Westphalie
00:48:27catholique
00:48:29de droite
00:48:31très à droite
00:48:32très antirépublicain
00:48:34et donc
00:48:38il le nomme
00:48:40et
00:48:40point important
00:48:42il le nomme
00:48:43sur le conseil
00:48:45d'un personnage
00:48:46qui
00:48:47dans ses
00:48:49mois et ses années
00:48:51joue un rôle
00:48:52capital
00:48:53qui est le général
00:48:54von Schleicher
00:48:55le général von Schleicher
00:48:57est proche
00:48:58de Hindenburg
00:49:00il a
00:49:03combattu
00:49:05dans le même régiment
00:49:06que le fils
00:49:07de
00:49:08Hindenburg
00:49:10Oscar
00:49:10et donc
00:49:12il a acquis
00:49:13une réelle influence
00:49:15sur Hindenburg
00:49:16et
00:49:17il lui conseille
00:49:19de prendre
00:49:20Von Pappen
00:49:21Von Pappen
00:49:23qui est
00:49:23quasiment
00:49:25un illustre inconnu
00:49:25il y a des pages
00:49:30sur son compte
00:49:31dans les mémoires
00:49:33de notre ambassadeur
00:49:34à Berlin
00:49:35André-François Poncet
00:49:36qui le montre
00:49:39comme quelqu'un
00:49:40de très
00:49:40très
00:49:42phare
00:49:43très
00:49:44médiocre
00:49:46très médiocre
00:49:47Schleicher
00:49:51d'ailleurs
00:49:51sans doute
00:49:52le pense
00:49:53également
00:49:53puisque
00:49:54il dit
00:49:56à Hindenburg
00:49:58que
00:49:59dans
00:50:00cette alliance
00:50:02ce couple
00:50:03avec
00:50:05Schleicher
00:50:06et
00:50:06donc
00:50:10Von Pappen
00:50:11eh bien
00:50:12il ne jouera
00:50:17qu'un rôle
00:50:17de façade
00:50:18en quelque sorte
00:50:19bon
00:50:20seulement
00:50:21Von Pappen
00:50:24se prend au jeu
00:50:25et
00:50:27assez rapidement
00:50:29il considère
00:50:30que
00:50:31il ne joue pas
00:50:32un rôle de façade
00:50:33qu'il est vraiment
00:50:34chancelier
00:50:34et il entend
00:50:36exercer
00:50:36le pouvoir
00:50:38alors
00:50:39
00:50:40on en arrive
00:50:41un peu
00:50:43au tournant
00:50:44jusqu'alors
00:50:46Von Pappen
00:50:47et Schleicher
00:50:48sont
00:50:49on peut dire
00:50:50deux compères
00:50:50ils sont
00:50:51très liés
00:50:53l'un à l'autre
00:50:54et puis
00:50:55arrive
00:50:56nous sommes
00:50:57en novembre
00:50:58en 1932
00:50:58et là
00:51:00se pose la question
00:51:02est-ce qu'on va
00:51:03en dissoudre
00:51:04à nouveau
00:51:04et si
00:51:07on dissout
00:51:07à nouveau
00:51:08et qu'on a
00:51:08les mêmes résultats
00:51:09qu'est-ce qu'on fait
00:51:10alors
00:51:13la solution
00:51:16proposée
00:51:17par Von Pappen
00:51:18c'est au fond
00:51:19qu'on ne tienne
00:51:20aucun compte
00:51:20des résultats
00:51:21on dissout
00:51:23les élections
00:51:24ont lieu
00:51:25elles donnent
00:51:25le résultat
00:51:26qu'elles donnent
00:51:27mais on n'en tient
00:51:28pas compte
00:51:28voilà
00:51:29alors que
00:51:31la constitution
00:51:32exige
00:51:34que
00:51:34dans
00:51:35les 50 jours
00:51:37après l'élection
00:51:39on réunisse
00:51:40le Reichstag
00:51:41donc là
00:51:43on passerait
00:51:45outre
00:51:45la constitution
00:51:47or
00:51:48Von Schleicher
00:51:50ne donne pas
00:51:52son aval
00:51:53à cette solution
00:51:55conséquence
00:51:57et bien
00:51:58Von Pappen
00:51:59démissionne
00:52:00mais il en garde
00:52:01une
00:52:02acrimonie
00:52:04parfaite
00:52:06contre
00:52:07Von Schleicher
00:52:09Von Schleicher
00:52:10comme s'il est à l'origine
00:52:12de la chute
00:52:13de Von Pappen
00:52:14il est appelé
00:52:15à former le gouvernement
00:52:16tout à fait
00:52:17normalement
00:52:18et à ce moment là
00:52:20on voit
00:52:22Von Pappen
00:52:24commencer
00:52:27à échafauder
00:52:29à manigancer
00:52:34des
00:52:36négociations
00:52:38avec Hitler
00:52:39et c'est là
00:52:41qu'évidemment
00:52:42il joue le rôle
00:52:43de l'idiot utile
00:52:43à ce moment là
00:52:45le parti nazi
00:52:48je ne dirais pas
00:52:49qu'il est en chute libre
00:52:50le terme serait
00:52:51excessif
00:52:51mais
00:52:52incontestablement
00:52:53il est en baisse
00:52:54et une baisse
00:52:57dangereuse
00:52:58dangereuse pour lui
00:52:59évidemment
00:53:00à ce point
00:53:02que Goebbels
00:53:03dans son journal
00:53:04ne le cache pas
00:53:06la situation
00:53:07est grave
00:53:08pour nous
00:53:08bon
00:53:09or
00:53:11Von Pappen
00:53:13va chercher
00:53:14Hitler
00:53:16et
00:53:18il
00:53:19l'invite
00:53:20à des négociations
00:53:21en vue
00:53:22de constituer
00:53:24un nouveau gouvernement
00:53:25et
00:53:28Hitler
00:53:30évidemment
00:53:30donne son accord
00:53:32ça va de soi
00:53:32c'est pas un béni
00:53:34pour lui
00:53:34donc
00:53:36il y a plusieurs
00:53:38rencontres
00:53:38entre
00:53:39Von Pappen
00:53:40et
00:53:41Hitler
00:53:42et Von Pappen
00:53:43fait
00:53:44la concession
00:53:45miracle
00:53:49pour Hitler
00:53:50il lui dit
00:53:51vous serez le chancelier
00:53:53au départ
00:53:55il n'était pas question
00:53:56Hindenburg
00:53:58avait refusé
00:53:59de confier
00:54:00la chancellerie
00:54:01à Hitler
00:54:02donc vous serez le chancelier
00:54:03moi je serai
00:54:04votre vice-chancelier
00:54:05c'est le rêve
00:54:08c'est le rêve
00:54:10absolu
00:54:10pour
00:54:11Hitler
00:54:12et
00:54:13l'accord
00:54:13se fait
00:54:14étant bien entendu
00:54:16que
00:54:17Von Pappen
00:54:19a des arrières pensées
00:54:20il pense
00:54:21qu'il va manipuler
00:54:23Hitler
00:54:24qui
00:54:24est un pauvre
00:54:27qui
00:54:27ne connaît rien
00:54:29à la politique
00:54:30alors que lui
00:54:31Von Pappen
00:54:32évidemment
00:54:32est un
00:54:35très brillant
00:54:37donc il va me faire
00:54:39que boucher
00:54:40de
00:54:41cette histoire
00:54:42d'ailleurs
00:54:42ce n'est pas une interprétation
00:54:44de ma part
00:54:45il le dit
00:54:46à des proches
00:54:48dans
00:54:50trois mois d'ici
00:54:53on l'aura pressé
00:54:55comme un citron
00:54:55voilà ce qu'il dit
00:54:57donc
00:55:00en réalité
00:55:02Hitler
00:55:04en
00:55:07fin novembre
00:55:1132
00:55:11décembre
00:55:1332
00:55:13il est sur une pente
00:55:15descendante
00:55:16et
00:55:18Von Pappen
00:55:19va le chercher
00:55:19et le remet
00:55:21complètement en selle
00:55:22alors
00:55:24et alors
00:55:26pour finir
00:55:28parce que
00:55:29ça nous ramène
00:55:29quand même aussi
00:55:30à Von Pappen
00:55:30à Hindenburg
00:55:31c'est que
00:55:33Hindenburg
00:55:35donne son accord
00:55:36à cette formule
00:55:39lorsque
00:55:39Von Pappen
00:55:40la lui présente
00:55:41et
00:55:43j'ai
00:55:44expliqué
00:55:45que
00:55:46Hindenburg
00:55:50avait
00:55:52opposé
00:55:53son veto
00:55:54on peut vraiment
00:55:56employer le terme
00:55:56de veto
00:55:57contre
00:55:58l'arrivée
00:55:59d'Hitler
00:56:00au pouvoir
00:56:01avec la crainte
00:56:03que
00:56:03Hitler arrive en pouvoir
00:56:05ce soit
00:56:05le pouvoir
00:56:06absolu d'un homme
00:56:07et d'un parti
00:56:08or
00:56:10ce qui va se passer
00:56:12c'est exactement
00:56:14ce que
00:56:14Hindenburg
00:56:15avait redouté
00:56:16alors
00:56:18Hitler
00:56:20on peut le détester
00:56:23et on a des raisons
00:56:25de le détester
00:56:25mais
00:56:27c'est pas
00:56:28le niais
00:56:28politique
00:56:30que
00:56:31certains
00:56:33ont
00:56:34présenté
00:56:36parce que
00:56:38il connaît
00:56:40Hindenburg
00:56:41il a compris
00:56:42qu'il était
00:56:43Hindenburg
00:56:43or
00:56:43Hindenburg
00:56:44depuis des années
00:56:45et des années
00:56:46ça ne date pas
00:56:47de 1932
00:56:48a une obsession
00:56:50c'est
00:56:52de
00:56:52refaire
00:56:53l'unité
00:56:55du peuple allemand
00:56:56comme ça a été le cas
00:56:57en août
00:56:581914
00:57:00et
00:57:02Hitler
00:57:05affirme
00:57:08prétend
00:57:09que
00:57:10avec lui
00:57:11et bien
00:57:12c'est cette unité
00:57:14qui va être
00:57:14reforgée
00:57:15alors
00:57:16les réticences
00:57:19d'Hindenburg
00:57:21face à Hitler
00:57:21tombent
00:57:23et le voici
00:57:25qui maintenant
00:57:25va approuver
00:57:27tout ce que
00:57:29Hitler lui propose
00:57:30je prends un exemple
00:57:32on pourrait les multiplier
00:57:34évidemment
00:57:35c'est
00:57:38au lendemain
00:57:39de l'incendie
00:57:40du Reichstag
00:57:41incendie
00:57:43dont
00:57:43on n'a pas la preuve
00:57:44absolue
00:57:45qu'il a été
00:57:46ourdi
00:57:48par
00:57:48les nazis
00:57:49mais en fait
00:57:49il y a toute raison
00:57:50de penser
00:57:51que c'est Goering
00:57:51qui est derrière cela
00:57:53et qui évidemment
00:57:55à ce moment-là
00:57:55ne l'a pas fait tout seul
00:57:56je veux dire
00:57:57qu'il avait l'accord
00:57:58d'Hitler
00:58:00bon
00:58:00alors
00:58:03immédiatement
00:58:04dans la foulée
00:58:05le soir même
00:58:08Hitler
00:58:11demande
00:58:13demande à
00:58:15Hindenburg
00:58:16de signer
00:58:18des textes
00:58:19qui
00:58:19abrogent
00:58:21ou suspendent
00:58:23pas abrogent
00:58:23suspendent
00:58:24en fait
00:58:25en réalité
00:58:25abrogent
00:58:26les libertés fondamentales
00:58:28aussi bien
00:58:29individuelles
00:58:31que collectives
00:58:32et bien
00:58:35Hindenburg
00:58:35ne fait pas
00:58:36d'objection
00:58:38et il signe
00:58:39c'est comme ça
00:58:41que meurt
00:58:41une démocratie
00:58:43oui
00:58:43et c'est ce que j'ai
00:58:46ce que j'ai appris
00:58:47enfin
00:58:47ce que j'ai appris
00:58:48surtout
00:58:48dans votre livre
00:58:49c'est ça
00:58:49c'est d'avoir
00:58:51de connaître
00:58:52l'histoire
00:58:52de cette république
00:58:55qui a
00:58:55beaucoup à nous apprendre
00:58:57plus que
00:58:57on l'imagine
00:58:59de voir comment
00:59:00en
00:59:01quelques
00:59:02poignées de main
00:59:04et accords
00:59:05on fait chuter
00:59:06déjà un pays
00:59:08puis après
00:59:09l'entièreté
00:59:10du monde
00:59:11et c'est en ça
00:59:12que les livres d'histoire
00:59:13et notamment
00:59:14le vôtre
00:59:15servent
00:59:17c'est justement
00:59:17pour comprendre
00:59:18un petit peu
00:59:18ce qui a fait
00:59:19que
00:59:20ce qu'aujourd'hui
00:59:22on entend
00:59:23dans les débats
00:59:23comment est-ce
00:59:24que ça peut tomber
00:59:24et c'est dans les livres
00:59:25d'histoire
00:59:25qu'on a
00:59:27ce genre de choses
00:59:28moi je n'ai
00:59:29plus de questions
00:59:30mais est-ce que
00:59:32peut-être
00:59:32dans notre public
00:59:33il y en aura
00:59:34plus
00:59:34il y a des questions
00:59:36bien plus difficiles
00:59:37c'est souvent la première
00:59:38c'est ce qu'on dit
00:59:40toujours
00:59:41s'il y a des étudiants
00:59:46en histoire
00:59:46qui sont
00:59:47un deuxième rang
00:59:48il y a des questions
00:59:49bon et madame
00:59:59tout cas
00:59:59moi je vous encourage
01:00:00beaucoup
01:00:00à lire
01:00:02ce livre
01:00:03d'histoire
01:00:04et notamment
01:00:04tous vos livres
01:00:05d'histoire
01:00:05qui traitent
01:00:06des pays
01:00:08de langue allemande
01:00:09mais
01:00:09celui-ci
01:00:11vous ne pouvez pas
01:00:12ne pas raisonner
01:00:14et ne pas entendre
01:00:15la voix
01:00:17de ce qui se passe
01:00:19en ce moment
01:00:20dans les différentes
01:00:21démocraties
01:00:22merci à tous
01:00:24et j'aimerais qu'on remercie
01:00:25Jean-Paul Bled
01:00:25d'être venu
01:00:26ce soir
01:00:26c'était un grand plaisir
01:00:28et si vous voulez
01:00:33et j'aimerais qu'on remercie
01:00:35et j'aimerais qu'on remercie

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