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en dédicace les auteurs reviennent des autres
Nous poursuivons nos rencontres à la Fête du Livre 2024, avec dans ce second opus de coté Scène(s) un nouvel ouvrage d’Ella et Pitr sur ces collages sur les murs, les toits, Pierre Gagnaire qui salue les stéphanois avec gourmandise, Isild le Besco qui assiste aux Mots en scène sur le sujet o combien important, les violences sexuelles dans le milieu du cinéma, Yanis, ex Sliimy, qui témoigne sur son changement de genre, Mélissa Da Costa qui décrypte son écriture tout comme Maylis de Kerangal dont l’écriture est surprenante dans sa manière d’insérer les vocabulaires des métiers en littérature. Autant d’auteurs qui dans leurs échanges avec les lecteurs « reviennent des autres », un titre que l’on a emprunté à Mélissa Da Costa. C’est passionnant. Réalisation Chantale Joassard

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Transcription
00:00Bonjour, bonsoir et nous voici donc de retour pour la fête du livre.
00:07Près de 200 auteurs étaient présents, évidemment des auteurs pour la jeunesse
00:10qui donnent toute la place à des histoires imaginées, des mondes illustrés.
00:15On plonge quelques instants dans ce bonheur absolu de découvrir et d'ouvrir grand les yeux.
00:30Et qui de mieux qu'est l'Aipitre pour poursuivre cette envie d'imagination.
00:40Et l'Aipitre qui sont sortis de leur enfance pour peindre partout dans le monde
00:43ces géants de papiers inspirés par l'auteur pour enfants, François Place.
00:48Leur dernier ouvrage, c'est Klaxonné.
00:50Une peut-être définition se trouve page 210.
00:54Et ce dimanche matin-là, Klaxonné a fait du bruit.
00:56Un livre qu'il signe à tour de bras, en duo, jusqu'à ne plus avoir un seul livre ce dimanche matin.
01:03L'échange avec le public, il est suivi de mur en mur depuis des années.
01:08Le premier collage, c'était soit la gare, soit la place Albert Thomas.
01:12Je ne me demande pas, c'était pas Albert Thomas le premier.
01:15Et le deuxième a été filmé par cette dame, ici même.
01:19En genre, dans l'Ouest, ça doit être 2000...
01:22Ouais, il y en a un autre souci.
01:23Et Pitre nous fera aussi le commentaire de quelques-unes des pages de Klaxonné qui démontrent leur qualité de dessin.
01:31T'as des anamorphoses de bidons, par exemple, de bidons d'huile.
01:36Puis après, t'as un bidon qui flotte ici, avec un petit sac de vestibule.
01:39Ouais, ça va bien.
01:41Et du coup, ça passe sur un...
01:42Ça y est, on a fini les livres.
01:43Là, t'es dans une grande série, t'as eu tout à fait, de pierres, de pierres sans détient de peinture.
01:52Encore des pierres.
01:55Et en fait, t'as des blagues, on jette de l'ombre sur nos galeristes.
01:58Merci, bonne journée.
01:59Ciao.
01:59Je dirais que c'est un nouveau livre rétrospectif de nos sept dernières années de travail.
02:15Et qui a des connexions avec ce qui a été fait dans le passé et ce qui sera fait dans le futur.
02:20Il y a même des choses qu'on n'a pas encore fait qui sont dans ce livre.
02:23Et l'épître, toujours en légèreté, en joyeuseté, peut-être des mots qu'on peut retenir autour de Pierre Gagnère, soucieux d'être bien compris.
02:32Extrait d'une rencontre avec le chef étoilé, invité d'honneur de la fête du livre, aussi furtif qu'une étoile.
02:37Juste en un, d'abord un, d'abord un, quel bonheur d'être à Saint-Étienne, d'abord un.
02:43Tu vas essayer d'en faire autre chose, de se faisier, et tu vas essayer d'en faire quelque chose qui t'amène vers les autres, qui te relie aux autres.
03:01Et donc, c'est...
03:05J'ai compris qu'on pouvait aimer les gens à travers la nourriture.
03:09Voilà, c'était le... C'est un... Et c'est toujours le créneau de mon travail, hein. Ça peut changer, hein.
03:15Moi, la technique est... Et je préfère toujours l'homme à la carotte. Voilà.
03:20Donc, l'émotion, c'est ce qu'on produit dans le quotidien avec les équipes, et puis bien sûr, qui se traduit dans l'assiette.
03:29Être honnête, être... Pas se la raconter, et puis savoir ce que...
03:33Moi, il y a des choses que je ne peux pas faire, que je ne sais pas faire. Donc, je connais mes limites.
03:37Donc, c'est un peu plus structuré. Mon énergie est ailleurs, elle est construite différemment.
03:47Mais j'aime bien ces moments très jolisifs où il y a un truc qui m'est... Ça m'échappe, en fait. Ça m'échappe.
03:56Et je pense que tous les gens qui créent quelque chose peuvent à peu près dire même. Peu même à peu près dire même chose.
04:01Pierre Gagnère, qui aime raconter sa vie, cet espace en cuisine. Aujourd'hui, très médiatisé, après des années de silence qui étaient lourds.
04:10Alors, on profite de ses confidences. Et on continue cette fête du livre, qui est aussi traversée par ce que vit notre société aujourd'hui.
04:17Petite fille, imputabilité, adolescente, permutation, jeune fille, chloroformisation mère, iridescence, femme, se rambiner.
04:26Le débat mit tout. Il était présent. Un débat sur les violences commises par les réalisateurs sur de jeunes actrices.
04:35Isilde Lebesco, la sœur de Maïwène, qui est comédienne et réalisatrice, dénonce Benoît Jacot dans Dire vrai, paru en 2024.
04:42C'est un livre porté sur la scène du Magic Mirror par la danseuse stéphanoise Pauline Bayard,
04:47qui ne dansera pas et ne s'est pas sans provoquer une émotion.
04:50C'est la comédienne, réalisatrice et romancière parisienne.
04:52J'avais 16 ans lorsque je me suis retrouvée face à Benoît Jacot pour la première fois dans un café.
05:02Je ne me souviens pas comment notre relation a évolué, mais sa promesse de ne jamais me toucher est tombée aux oubliettes.
05:09C'était très, assez monstrueux ou inconsidéré pour la vie des femmes et des enfants aussi, pour tout ce qui est les gens plus faibles,
05:19à quel point la domination et le pouvoir écrasent les autres.
05:26Donc ça, c'était important pour moi de simplifier le parcours, le processus,
05:34pour qu'on comprenne qu'il n'est pas si terrible que ça, dans le sens où c'est très normalisé, en fait,
05:42ses comportements et l'abus de pouvoir.
05:44Donc ça s'est vraiment opposé à moi quand je suis, après que j'ai été agressée dans un train.
05:52J'ai été tellement choquée que je me suis mise à écrire et par contre...
05:56Je trouve qu'elle a très bien répondu, Pauline, en disant qu'elle s'est laissée traverser par les mots
06:00et c'est une forme de danse, finalement, son corps était très...
06:07Il dégageait beaucoup de choses.
06:09On sentait que les mots n'étaient pas là, il était dans tout le corps.
06:14J'ai été touchée, en fait, j'ai réentendu et redécouvert certaines phrases du texte.
06:18Je crois que la puissance de ce texte-là, le fait qu'Isile Lebesco soit présente,
06:24le fait que ce texte me bouleverse à ce point-là, aussi dans ma vie de jeune femme,
06:31dans toutes les résonances qu'elles peuvent avoir dans ce que j'ai pu traverser,
06:35dans ce que des amis ont traversé, dans ce que j'ai entendu, dans ce que j'ai lu,
06:38dans ce qui existe tellement, de façon énorme, à l'échelle du système,
06:47ça impliquait ça, ce texte-là.
06:50Le mouvement de la parole existe.
06:53J'avais besoin d'être connectée qu'à cette parole-là.
06:58Et donc d'enlever les gestes visibles pour vraiment ressentir encore plus à l'intérieur de moi
07:06le mouvement réel des mots qui sortent de moi
07:12et du texte qui rentre à l'intérieur de moi et qui ressort.
07:15Je pense que c'est le seul contexte où le mouvement devait s'abstenir.
07:25On rencontre aussi Yanis à l'occasion de cette fête du Livre.
07:28Il est stéphanois.
07:29Il s'est appelé Slimy pendant quelques temps
07:31avec une voix qu'il a portée à Bourges, à Paris,
07:35avant qu'il ne choisisse une transition de genre
07:38pour être en adéquation avec son identité.
07:41On l'avait rencontré.
07:42Il n'avait pas 20 ans.
07:43Et surprise, ici, voici son témoignage.
07:47J'en parle dans le livre aussi.
07:50Mon parcours en personne trans, c'est ça aussi.
07:53Ce n'est pas le fait de devenir quelque chose.
07:56C'est pour ça que je parle de le titre
08:00qui s'appelle Révéler mes visages.
08:02En soi, moi, je l'ai aussi beaucoup meublé
08:03autour de ma transidentité en me cachant
08:06parce que j'avais peur aussi du regard des autres
08:09et aussi peur de devoir affronter ça dans la société.
08:13J'ai dû me protéger.
08:16Mais je l'ai toujours été, en fait.
08:18Et ça, je le raconte dans le livre, dans mon enfance,
08:20dans la relation avec ma mère,
08:22de manière un peu plus approfondie.
08:24Et je pense que la musique,
08:26elle m'a aussi beaucoup protégée.
08:28Elle m'a permis de me retrouver
08:30et de raconter des histoires autrement.
08:34Oui, parce que la musique,
08:35on avait l'impression que c'était...
08:36Ah, mais c'est ma vie, la musique.
08:38Et j'en ai toujours fait.
08:40J'en fais dans d'autres milieux aussi,
08:41plus alternatives, dans des clubs à Paris.
08:46Et je prends énormément de plaisir aussi
08:48à découvrir des espaces,
08:49à reconstruire une famille artistique
08:53parce que j'ai tout de suite été chez Warner,
08:56dans des grosses boîtes, en fait.
08:59Mais je viens d'un milieu
09:01où j'ai fait les choses très à la maison.
09:04Enfin, tu l'as vu.
09:05Quand c'était dans le studio de FID à Saint-Étienne,
09:08il y a eu aussi les petits concerts dans les bars.
09:11Quand on était sur la péniche à Lyon,
09:13que tu m'avais suivi.
09:14Ça, c'était incroyable.
09:17Mais voilà, j'ai fait...
09:19Là, je reviens à des choses aussi
09:21où je me permets d'aller dans des espaces plus alternatifs,
09:25de travailler dans la performance.
09:27J'étais à la Biennale de Venise,
09:29là, il y a quelques semaines.
09:30Alors, Yanis, qui a eu envie de sortir ce livre
09:34« Révéler mes visages »
09:35en co-écriture avec Tal Madesta,
09:38qui a écrit aussi sur le sujet.
09:40Pourquoi un livre,
09:42alors que tu es une artiste de scène
09:45et que tes chansons t'ont porté auprès du public ?
09:49Je pense qu'un livre,
09:50c'est un format intéressant qui se transmet.
09:53Et je trouve que nos histoires manquent aussi
09:55dans la littérature.
09:56Donc, pour moi, c'était important de le faire
09:58d'une manière un peu plus vaste,
10:01où je puisse prendre le temps
10:02de raconter plus profondément
10:04et de manière plus brute.
10:05Dans la musique, c'est beaucoup plus imagé
10:08et je n'ai pas forcément envie de parler tout le temps de ça.
10:11Donc, là, je prépare un nouvel EP
10:14que je vais enregistrer à Marseille
10:16à partir de lundi.
10:19Et ça parle d'autres choses.
10:20C'est important pour moi d'avoir d'autres espaces aussi.
10:23Yannis Slimy qui a multiplié les allers-retours
10:26sur ce qu'il était avant ce livre.
10:28Un autre tourbillon de la vie.
10:31C'est le dernier livre de Mélissa Dacosta
10:33mis en mots et en musique
10:34ici au Magic Mirror.
10:44C'est d'abord la fête,
10:46bruyante, sonore,
10:47les années 80.
10:48Avant l'accident,
10:50la colonne brisée
10:51et le fauteuil
10:52et une vie qui se raconte
10:54ici,
10:55sous le Magic Mirror.
10:56Dans cet hôpital,
10:57personne ne sait que François
10:58a loué un camion de déménagement
11:00pour le mètre prochain
11:01qui a déjà fait ses cartons
11:03que dans six jours,
11:04très exactement,
11:05nous sommes censés emménager
11:06dans un deux-pièces parisien.
11:08Mélissa Dacosta,
11:09c'est une incroyable auteure.
11:10Elle est au top des ventes
11:12et avec elle,
11:13nous avons passé des heures
11:15au bord de la foule qui l'entoure
11:16et qui attend son tour.
11:18À l'occasion de chaque rencontre,
11:20elle donne un mot,
11:21un échange.
11:22À chaque fois,
11:22Mélissa revient des autres
11:24comme elle le titre
11:25dans un de ses romans.
11:26Elle revient
11:26et semble retenir tout.
11:29Je retiens
11:31leurs merci
11:33qui pleuvent,
11:35toutes les émotions
11:36dont ils me parlent.
11:38J'ai eu des mots
11:39très très forts aussi
11:40de gens qui m'ont dit
11:41« J'étais un moment terrible
11:42de ma vie,
11:43ce roman-là de vous
11:45m'a guéri,
11:46m'a fait remonter la pente. »
11:47Voilà, des choses très fortes.
11:48Pourquoi vous écrivez-vous ?
11:50D'abord,
11:51j'écris pour moi,
11:53pour le plaisir
11:54que ça me procure
11:55d'enfiler un costume
11:57et de vivre
11:58mille autres vies.
11:59Et puis maintenant,
12:00évidemment,
12:00maintenant que je vais
12:01à la rencontre
12:01de mes lecteurs
12:02et que je vois
12:02tout ce que ça peut produire
12:03la littérature,
12:04j'écris aussi
12:05pour parler des gens,
12:08pour parler de leur vie,
12:09pour parler de toutes les épreuves
12:11qui surmontent au quotidien.
12:13Mélissa Dacosta
12:14qui se documente beaucoup
12:15dans ses livres.
12:16Alors comment écrit-on
12:17à partir de ces temps
12:18de documentation,
12:20vous qui n'aimez pas
12:20les choses,
12:21polissez ?
12:22Complètement.
12:23J'ai gardé
12:24une écriture
12:25qui est assez instinctive,
12:28assez à l'intuition.
12:30Je n'ai pas de plan
12:31très précis.
12:32J'ai une vague idée
12:33d'une trajectoire
12:34à emprunter.
12:36Et en général,
12:37mon travail de documentation,
12:38il est entremêlé
12:39à mon travail d'écriture.
12:41C'est-à-dire que
12:42je ne me dis pas,
12:43je vais me documenter
12:44pendant deux mois,
12:45puis je vais écrire.
12:46Je commence à écrire
12:47et au fil des pages,
12:48je m'aperçois
12:48de tout ce dont j'ai besoin
12:49en documentation
12:50et je mêle
12:51ces deux aspects.
12:52La documentation,
12:53c'est vraiment une façon
12:54d'être absolument juste,
12:57précise sur les sujets
12:59que je traite,
13:00d'en tenir debout.
13:01Je m'attèle
13:01à la paraplégie
13:02et à son quotidien.
13:04Et donc,
13:05la documentation
13:05était absolument indispensable
13:07pour être vraiment
13:09dans la précision
13:12la plus pure.
13:13Mélissa Dacosta
13:14qui a fait
13:15un marathon de signature.
13:17On a évidemment
13:17une question.
13:18Comment est-ce que
13:19vous vous ressourcez
13:19après une journée comme ça ?
13:21C'est énorme.
13:22Oui, c'est énorme
13:23des journées comme ça.
13:25Là, déjà,
13:26j'ai très envie d'écrire
13:27alors qu'à mon avis,
13:28je vais m'asseoir dans le train
13:29et je vais tomber de fatigue.
13:31Mais je crois
13:31que l'écriture
13:32me ressource vraiment.
13:34Pour moi,
13:34ce n'est pas quelque chose
13:35qui épuise,
13:36mais c'est quelque chose
13:36qui me nourrit,
13:37qui me redonne
13:37un grand souffle
13:39et beaucoup d'énergie.
13:41Donc, l'écriture,
13:42retrouver mes deux garçons,
13:44mon conjoint,
13:45prendre du temps
13:46auprès des siens.
13:47Et puis, mine de rien,
13:49c'est épuisant les dédicaces,
13:50mais je trouve
13:50que ça nourrit énormément
13:52et ça donne la pêche.
13:54Je ne m'épuiserai pas
13:55par l'écriture,
13:56pas par les rencontres,
13:58la promotion,
13:59tout cet univers autour.
14:01Ça risque de m'épuiser.
14:03Donc, il faudra
14:03que j'apprenne
14:03à lever le pied
14:05et à dire stop.
14:07Mais l'écriture en tant que telle,
14:09je ne pense pas
14:09qu'elle m'épuisera.
14:10au contraire,
14:11comme je l'utilisais
14:12tout à l'heure,
14:13ça me donne
14:13de l'énergie.
14:14En fait,
14:15c'est vraiment
14:15une façon
14:16de retourner
14:17dans ma bulle,
14:17dans mon petit monde
14:18secret à moi.
14:20Personne d'autre
14:21le partage avec toi ?
14:22Si, parce que là,
14:24j'ai mon conjoint
14:25qui lit au fur et à mesure
14:26ma meilleure amie
14:26et mon éditrice.
14:27Donc, on est trois,
14:28on est quatre
14:29dans cette bulle.
14:30Voilà, une auteure
14:31très surprenante,
14:32la bulle à D'Acosta,
14:34qu'elle a bien voulu
14:34partager avec nous,
14:35avec vous, surtout.
14:37Une autre femme délicieuse,
14:39c'est Maïlis de Keranguel,
14:40qui aussi est allée
14:42réparer les vivants
14:43et avec son dernier roman
14:44« Jour de ressac »,
14:45elle répare le passé
14:46ou le souvenir,
14:47fait entendre
14:48la voix du Havre,
14:49cette ville
14:50dont elle fait presque
14:51un personnage,
14:51elle la connaît bien,
14:52elle y a vécu.
14:53Et on va parler
14:53de cette voix double
14:54qu'elle fait entendre,
14:56elle qui adore écrire
14:57sur la voix,
14:58sur les voix.
14:59Elle nous explique
15:00pourquoi
15:01et surtout
15:01comment elle écrit.
15:04Écrire, en tout cas,
15:05ce jour de ressac
15:06relève d'un défi
15:07littéraire
15:08mais qui colle
15:09au défi
15:10que cette femme se donne
15:12qui est peut-être
15:13de retrouver son passé.
15:17Vous parlez beaucoup
15:17d'endurance,
15:19la voix de cette femme,
15:20enfin moi,
15:20celle que j'entends
15:21dans ma tête,
15:21dans ce livre,
15:23elle est rapide.
15:26C'est comme si elle jetait
15:27des coups d'œil
15:27de partout
15:28et c'est des morceaux
15:29de phrase,
15:30c'est des respirations coupées.
15:31C'est vrai ?
15:33C'est vrai ?
15:34Oui, alors,
15:34c'était par exemple
15:37un défi
15:38d'être dans la tête
15:40de cette femme
15:41et sur le plan
15:44justement
15:45de la phrase,
15:45sur le plan
15:46d'un rapport
15:48au langage,
15:48d'un rapport
15:49à la voix,
15:50d'un rapport
15:50à la cadence,
15:51au rythme
15:51de la phrase,
15:54qu'est-ce que c'est
15:54que de se mettre
15:55dans le cadre optique,
15:57dans la psyché
15:58et dans la voix
15:59physique,
16:00dans la respiration
16:01presque d'une femme,
16:03ça, ça peut aussi
16:04être une forme
16:05de défi,
16:07comme vous dites.
16:08Vous êtes intéressée
16:10à la santé,
16:12à l'architecture,
16:13à la peinture,
16:14qu'est-ce que vous avez
16:15encore fait ?
16:17En fait,
16:18les personnes disent
16:19bon,
16:19mais alors,
16:20quand est-ce qu'elle va faire
16:21les cordonniers,
16:22etc.
16:23En fait...
16:24Les cordonniers
16:25de Caillebac ?
16:26Pourquoi pas ?
16:29Pourquoi pas,
16:29ce serait pas mal.
16:30Ce serait pas mal.
16:31Non,
16:32mais j'ai un tropisme
16:34pour
16:35une littérature
16:38qui est une littérature
16:40quand même de l'action,
16:42même si
16:42ce dernier livre,
16:44Jour de ressac,
16:44est un livre
16:45un peu plus basse tension.
16:47Dans mes livres,
16:48il y a beaucoup
16:48d'action,
16:49on fait des choses.
16:50On fait des choses,
16:51on accomplit des choses,
16:53il y a la question
16:53du faire un peu
16:54qui est au cœur
16:56du texte.
16:58Et pour moi,
17:00ça interroge immédiatement
17:02la question du métier,
17:03mais envisagé
17:05par la pratique,
17:07par les gestes,
17:08par les matériaux,
17:11par les savoirs,
17:13ce qui me permet aussi
17:14d'aller,
17:15de m'avancer
17:16vers des zones,
17:18des continents lexicaux
17:20que je connaîtrais pas
17:22sinon,
17:23vous voyez,
17:23dans la mesure
17:24où chaque métier,
17:27chaque pratique
17:29apporte son lot
17:31de vocabulaire spécialisé.
17:38Ça, je trouve
17:39que c'est intéressant.
17:41Après,
17:42dans ce livre,
17:43l'intérêt,
17:44il est disséminé
17:45pour tout,
17:47quoi,
17:47pour les...
17:49que ce soit
17:51l'escrime,
17:52la médecine légale,
17:53l'imprimerie,
17:55enfin,
17:56plutôt la façon
17:56de faire
17:57de la petite imprimerie,
17:59du bilboquet,
18:01ou le travail
18:03d'une levée de corps
18:04pour la police,
18:05enfin,
18:05vous voyez,
18:06c'est une façon
18:07de me pencher
18:07vraiment sur
18:08tous ces métiers
18:10avec une égale
18:11attention
18:13et j'espère
18:13une égale loyauté,
18:14c'est-à-dire
18:15je regarde bien,
18:17j'aime que ce soit précis
18:19et j'aime en parler
18:22avec un vocabulaire
18:23qui fait résonner
18:28ce monde,
18:28en fait,
18:29dans la mesure
18:30où le langage
18:31fera résonner ça.
18:33C'est assez étrange.
18:35Merci beaucoup.
18:36Merci.
18:37Merci à vous.
18:38Voilà,
18:38un grand merci
18:39à Maïlis de Caranguel
18:40qui,
18:41en parlant du langage
18:42qui fait résonner
18:43des mondes,
18:43des métiers,
18:44des humains,
18:44nous donnent peut-être
18:45une définition
18:46de ce qu'est
18:47la fête du livre,
18:48de ce qu'est
18:48un livre en général.
18:50Son objectif
18:51fait résonner
18:51et entendre
18:52des mondes.
18:54Et il en avait
18:54encore beaucoup
18:55dans cette fête
18:55du livre 2024,
18:57des mondes
18:57d'auteurs
18:58pour enfants,
18:58pour adultes,
19:00les 20 ans de Jargy,
19:01la maison d'édition
19:01stéphanoise
19:02et sa flopée
19:03d'auteurs bénétistes,
19:04pas tous stéphanois
19:06mais beaucoup.
19:06Ils s'exposaient
19:07à Jaurès
19:08et sous un chapiteau
19:09de Dorian
19:09un peu sous-fréquenté
19:11quand même.
19:12Voilà,
19:12une fête du livre 2024
19:13qui a réuni
19:14un peu moins
19:14de 200 auteurs.
19:15Rendez-vous
19:16en deux côtés saines
19:17mais la parole
19:18des uns et des autres
19:19méritait cet espace.
19:21Et donc,
19:21on se retrouve bientôt
19:22ici sur TL7
19:23dans Côté Saines.
19:24Avant cela,
19:25lisez,
19:25discutez,
19:26partagez.
19:27On se quitte.
19:28A très vite.
19:28Portez-vous bien.
19:29Bye.

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