Regardez Les auditeurs ont la parole avec Vincent Parizot et Isabelle Choquet du 25 avril 2025.
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00:00Nous diterons la parole sur RTL avec Vincent Parizeau et Isabelle Choquet.
00:04C'est à vous de jouer maintenant pour réagir à l'actualité.
00:08On va parler des déserts médicaux et de ces deux journées par mois
00:14qui seraient d'une certaine manière imposées aux médecins.
00:18Vous pouvez réagir au 3210, mais évidemment c'est le drame de Nantes qui vous mobilise.
00:25Avant de rappeler l'essentiel de l'actualité,
00:27je voudrais saluer Christelle qui a fait le 3210.
00:31Bonjour Christelle.
00:32Bonjour.
00:34Merci de nous avoir appelé.
00:35Vous êtes infirmière scolaire.
00:37Juste une question.
00:39Combien d'élèves vous avez la charge, vous, en tant qu'infirmière scolaire ?
00:43Au total à peu près 1700.
00:45700 au collège et à peu près 1000 au primaire.
00:48Je suis à 50% sur les deux.
00:50Pour vous toute seule ?
00:51Oui.
00:52J'ai envie de dire tout est dit, mais on va y revenir dans un instant.
00:55Évidemment, on rappelle l'essentiel de l'actualité.
00:59Isabelle Choquet.
00:59Et vous le disiez Vincent, le gouvernement qui veut obliger les médecins à passer deux jours par mois dans les déserts médicaux.
01:05Annonce faite il y a quelques minutes par François Bayrou en déplacement dans le Cantal.
01:08Tous les médecins sont donc mis à contribution.
01:11Et pas seulement les jeunes qui gardent finalement leur liberté d'installation.
01:14Malgré tout, le préavis de grève prévu lundi est maintenu.
01:17C'est ce que nous disait Jean-Paul Hamon de la Fédération des médecins de France qui était notre invité tout à l'heure.
01:22Un rassemblement est prévu cet après-midi.
01:24Annonce, devant ce lycée où une jeune fille a été tuée au couteau hier.
01:27Trois autres élèves ont été blessés, mais ils vont mieux.
01:30Les pronostics vitaux ne sont plus engagés.
01:32Le lycée a interpellé hier, a été interné en psychiatrie.
01:35On ne connaît toujours pas ses motivations.
01:38Et puis le foot, début ce soir de la 31e journée de Ligue 1 PSG Nice.
01:41C'est à 20h45 et ce sera à suivre en intégralité dans RTL Foot.
01:46Un mot du temps avec vous Claire Delhomme, vous nous disiez une France déchirée.
01:50Oui, enfin déchirée.
01:51C'est un peu exagéré parce qu'on aura quand même des passages nuageux.
01:57Certes sur la moitineure, mais aussi de très belles éclaircies par moment.
02:00Certes, le ciel sera un petit peu plus couvert vers l'Alsace en descendant vers le Jura.
02:05On pourrait avoir très localement quelques averses résiduelles, donc résidus de la perturbation de la veille.
02:09Et puis bon, vraiment en fin d'après-midi, quelques pluies mais vraiment très faibles qui pourraient aborder la Bretagne.
02:15Car en effet, à partir de samedi, toute la moitié ouest sera concernée par une perturbation.
02:19En attendant, profitons.
02:20C'est une très belle journée, surtout en direction de la moitié sud où là le soleil va régner quasi en mètres.
02:25Et c'est toute l'après-midi, à l'exception peut-être de la côte d'Azur, encore de la Corse,
02:29où quelques petits nuages pourraient aussi s'inviter au niveau de la fête.
02:34Pour ce qui est des températures, elles repartent à la hausse avec de la douceur.
02:38Pour cet après-midi, 18 degrés à Paris, 16 degrés à Nevers, tout comme à Besançon.
02:4318 degrés également près de Clermont-Ferrand.
02:45Et donc plus on descend vers le sud, plus on a un mercure qui se réchauffe,
02:48ça peut dépasser localement les 25 degrés l'après-midi en Méditerranée.
02:53Cette France déchirée, vous allez nous la raccommoder pour dimanche apparemment.
02:57Oui, exactement, à partir de dimanche, on a des conditions anticycloniques qui vont s'installer durablement.
03:03Et on peut même parler de pics de chaleur.
03:05D'ici la fin avril, on pourrait même dépasser les 25 degrés sur la plupart des régions.
03:11Merci Claire.
03:11On retrouve donc Christelle, j'allais dire notre infirmière scolaire, en tout cas infirmière scolaire,
03:24qui nous a appelé.
03:25Vous nous disiez Christelle, et rien que ça, effectivement, en dit beaucoup,
03:29vous avez en charge, finalement, en tant qu'infirmière scolaire dans votre établissement,
03:341700 élèves, que ce soit au lycée ou au collège.
03:37J'en vais y revenir, mais je voudrais tout d'abord avoir votre sentiment.
03:42En tant qu'infirmière, qu'est-ce que vous avez ressenti en apprenant ce drame, cette attaque de Nantes ?
03:49De la tristesse, parce qu'on fait un travail de prévention,
03:53du moins on essaie avec les moyens qu'on a,
03:55parce qu'évidemment, on n'a plus de médecins scolaires,
03:59les pédopsychiatres, il n'y en a plus que 700 en France.
04:03Il y a une décompensation de la santé mentale des élèves.
04:06On l'a remarqué post-Covid.
04:08On a une situation actuelle qui est hyper anxiogène,
04:12parce qu'on a aussi des élèves ukrainiens,
04:13donc avec la guerre en Ukraine, le contexte économique.
04:17Et en fait, tous nos jeunes ne voient plus d'avenir,
04:20et ils décompensent au maximum.
04:22Alors nous, on essaie d'être dans l'écoute.
04:25Mais bon, vous voyez, par rapport à la charge de travail qu'on a,
04:29entre gérer nos PAI, les visites des 6e, les visites des CP.
04:33C'est quoi les PAI ?
04:34Alors, c'est des projets d'accueil individualisé,
04:37c'est-à-dire, c'est des enfants, par exemple,
04:39qui font des crises d'épilepsie, de l'asthme, voilà.
04:41Donc, il y a tout ça à mettre en place.
04:43Organiser les voyages scolaires,
04:46les visites de 6e qui sont obligatoires,
04:48les visites de CP, les vaccinations papillomavirus,
04:50papillomavirus, la sexualité, le harcèlement, le programme phare.
04:54Vous dites, ils décompensent.
04:56Qu'est-ce que vous voulez dire exactement ?
04:58L'angoisse, en fait.
05:00Ils sont très angoissés.
05:02Moi, ce que je reçois principalement, c'est mal au ventre, mal à la tête.
05:05Ça démarre comme ça.
05:07Et en fait, c'est tout le travail de temps qu'on parle, ça a discuté.
05:11Enfin, le peu qu'on peut avoir le temps aussi, des fois, de discuter.
05:13Parce que j'ai un exemple tout simple.
05:15J'ai un exemple tout simple.
05:16On était dans les vaccinations papillomavirus.
05:18Et en fait, j'avais un élève ukrainien qui arrivait.
05:20Je ne le voyais pas bien.
05:21Donc, on reporte.
05:22On dit, je te verrai plus tard.
05:23Mais il faut avoir le temps de le voir plus tard.
05:26Parce que nous, on court après le temps.
05:28En fait, il nous manque du temps.
05:29Et puis, on a de moins en moins de moyens.
05:32Alors, on n'a plus de médecins scolaires.
05:33Donc, on va sur les médecins traitants.
05:35Il y a des aires médicales.
05:36On n'a plus de réponses.
05:38Et en fait, on se retrouve avec nos élèves.
05:40Alors, on envoie vers les hôpitaux, qui sont, pareil, surchargés, qui nous les renvoient.
05:45Donc, en fait, moi, le cri d'alerte que je dis, c'est vraiment emmener ces enfants vers la thérapie, les psychologues.
05:51Moi, j'ai une psychologue.
05:52Qu'est-ce qu'il doit alerter ?
05:54Et notamment, qu'est-ce qui vous alerte, vous ?
05:57Un ado qui est assiturne, qui ne parle pas, qui ne regarde pas les gens dans les yeux.
06:04On est formé pour ça, parce qu'on a une formation en psychiatrie.
06:08Donc, on a les signes d'alerte pour les tentatives de suicide.
06:13On sait qu'on doit poser des questions où, quand, comment, pour établir un scénario de passage à l'acte.
06:20On a eu d'ailleurs beaucoup de scénarios.
06:21On a eu des vagues.
06:22On a eu post-Covid, les divorces des parents, les violences intrafamiliales.
06:28Après, on a eu les enfants en dépression parce que les parents ont divorcé.
06:31Et puis, après, il y a le rôle des parents aussi, j'insiste bien.
06:34Il faut aussi que les parents se réinvestissent dans leur rôle de parents
06:39parce que l'école ne peut pas tout porter.
06:42Et oui, on est éducation nationale, mais on n'est pas non plus éducation pour éduquer tous les enfants.
06:48Et c'est un travail en collaboration.
06:51Mais j'avoue que nous, on arrive aussi un peu au bout parce que...
06:54Vous avez vu la situation se dégrader.
06:55Je vais donner votre âge, Christelle.
06:5754 ans, vous êtes infirmière scolaire depuis combien de temps ?
07:0010 ans.
07:0110 ans.
07:01Vous avez vu la situation se dégrader en 10 ans ou pas ?
07:04Oui.
07:05Et puis, elle s'est accélérée avec le Covid.
07:07Le Covid a fait exploser.
07:10Je pense que les situations étaient déjà latentes.
07:13Et en fait, les gens se retrouvaient en confinement, enfermés chez eux et tout,
07:18les ont fait décompenser.
07:19Et puis, tout ce que les jeunes entendent, je suis désolée de le dire aussi,
07:23à travers les médias, les angoissent énormément.
07:27Et moi, je vois par exemple mes élèves ukrainiens parce que là, j'avais plutôt nos élèves français.
07:33Et là, c'est vrai qu'avec ce qui s'est passé, les élections et tout ça,
07:37là, on a une masse d'enfants ukrainiens qui arrivent dans nos infirmeries
07:40parce qu'ils s'angoisissent par rapport à leurs papiers.
07:44Est-ce qu'ils vont rester en France ?
07:45Est-ce qu'on va les renvoyer quand ils vont être majeurs ?
07:49Ils voient la guerre là-bas et on absorbe aussi ça, quoi.
07:54Et c'est vrai qu'on fait ce qu'on peut avec les moyens qu'on nous donne,
07:58avec les déserts médicaux qu'il y a.
08:00Mais on est très inquiets parce qu'avant, on était très staffé.
08:05En fait, on avait les médecins scolaires et tout ça.
08:07Donc, tous ces élèves...
08:08Mais dans le cas de Nantes, Christelle,
08:10est-ce que vous pensez véritablement que ce jeune homme, on aurait pu le détecter ?
08:14Je pense que les moyens manquent aussi.
08:17Parce qu'il faut du temps pour prendre en charge ces élèves-là.
08:21Et il y a aussi des parents aussi qui auraient pu être à l'écoute.
08:25Je ne sais pas...
08:25Oui, parce que visiblement, il avait des camarades qui voyaient qu'il n'avait pas bien.
08:30Oui, mais ce n'est pas les enfants qui vont gérer ça, c'est les professionnels.
08:32C'est les parents avant tout.
08:34Moi, je suis contente d'avoir fait...
08:36J'ai fait une intervention avec des étudiants en médecine
08:39sur la santé mentale au mois de mars, sur mes élèves de quatrième.
08:44Et la première chose que les élèves nous disaient,
08:46c'était de parler d'abord à leurs parents, à qui vous allez vous confier.
08:49Et c'était les parents.
08:50Et après, nous, on est en second plan.
08:52Mais on est là pour les observer.
08:54Mais moi, je vois par rapport à ma charge de travail,
08:56je n'ai pas le temps d'aller à la récréation pour voir comment ils vont.
08:59Voilà, c'est soit...
09:00C'est tout le travail en équipe avec les enseignants, les AED qui nous les envoient.
09:05On en parle.
09:05On a aussi ce qu'on appelle le GPDS, c'est le groupe de décrochage scolaire.
09:10On en les a tous les 15 jours où on passe à main les élèves
09:13pour savoir ceux qui sont en décrochage scolaire et comprendre pourquoi ils sont...
09:17Et c'est là où l'assistante sociale, la PSYEL, la principale d'éducation,
09:23tout ça, le directeur, l'adjoint, on se met tous ensemble pour trouver des solutions.
09:27Et en fait, on est un peu les trieurs des urgences à les orienter vers les thérapeutes.
09:31Mais les thérapeutes, on n'en a plus.
09:32Merci beaucoup Christelle, parce que votre témoignage, effectivement,
09:37vaut de l'or, on se rend bien compte.
09:38Et on rappelle, vous, vous avez en charge 1700 élèves.
09:43Vous vous dites, j'ai même pas le temps d'aller à la récréation
09:47pour voir s'il y en a un qui est tout seul dans son coin
09:50et éventuellement pouvoir agir.
09:53Merci en tout cas de ce témoignage très utile.
09:55Merci Christelle.
09:56Alors, on parlait santé mentale avec Christelle,
09:58mais l'autre volet de cette affaire, si on peut dire, c'est la sécurité.
10:02François Bayrou a dit que, selon lui,
10:04les portiques de sécurité à l'entrée des établissements,
10:07c'était une piste.
10:09Nous sommes en ligne avec Patrice.
10:10Bonjour.
10:11Bonjour.
10:12Bonjour Isabelle.
10:13Bonjour Vincent.
10:14Bonjour Patrice.
10:15Vous, Patrice, vous nous appelez de Châteauroux.
10:18Oui.
10:19Et vous êtes technicien de maintenance.
10:21Vous nous dites que les portiques, c'est la solution.
10:25Écoutez, comment ils rentrent les couteaux ?
10:27Comment les gens, ils arrivent avec des armes dans l'école ?
10:31Il y a quelques années, je ne sais plus quel événement il y avait eu,
10:33on avait demandé à ce qu'il y ait un policier devant la porte d'entrée
10:36pour contrôler certaines personnes
10:38et un bureau avec un policier à l'intérieur.
10:40Oui.
10:41Ça a été fait ?
10:41Ça n'a pas été fait ?
10:42Non.
10:42Ça s'est fait dans certains établissements très tendus, très compliqués.
10:49Aujourd'hui, regardez la dame qui est infirmière au scolaire,
10:52mais à part se plaindre, j'ai cru comprendre que, en fin de compte,
10:57les gamins ne sont pas à l'école, ils sont dans un hôpital.
11:00C'est-à-dire qu'on est en train de nous parler de santé, de machin,
11:02mais les gamins, ils ne sont pas à l'école pour apprendre.
11:05Si, mais elle est toute seule, vous savez, toute seule pour 1700 élèves.
11:08Vincent, vous devez avoir le même âge.
11:09On ne va pas dire que c'est très médicalisé.
11:11Oui, mais Vincent, vous devez avoir le même âge que moi.
11:13Oui, à peu près, exactement même.
11:15Est-ce que vous aviez une infirmière, vous, quand vous étiez à l'école ?
11:18Est-ce que vous aviez un médecin quand vous étiez à l'école ?
11:21Est-ce que pour ça, vous êtes plus perturbé pour ça ?
11:24Moi, je me souviens qu'il y avait une infirmière scolaire dans mon lycée.
11:27Mais c'était un grand lycée également.
11:29Mais j'ai envie de dire, puisque vous parlez des portiques,
11:31et si on prend l'exemple de l'établissement de Christelle,
11:351700 élèves, vous faites rentrer 1700 élèves,
11:38vous avez vu le temps d'attente pour prendre un avion,
11:41ça vous est sans doute déjà arrivé.
11:44Imaginons l'entrée du lycée à 8h,
11:46vous avez 600 élèves, 700 élèves qui débarquent à 8h moins 10,
11:50parce qu'on ne va pas les faire arriver à 7h du matin.
11:53Comment vous faites ?
11:54Et l'avis d'un étudiant, d'une étudiante, ce n'est pas important ?
11:57Ah ben si, ça c'est sûr que...
11:59Ben alors, elle est où ? On est en train de nous parler de sécurité,
12:02et on nous dit que ce n'est pas possible.
12:03Il faut savoir ce qu'on veut.
12:04Parce que concrètement, on ne peut pas passer une heure
12:07à faire passer, à faire entrer les élèves chaque matin.
12:10Alors, excusez-moi, mais je pense que tous ces éducateurs,
12:13ces profs, tous les surveillants, tout ça,
12:15ils connaissent bien un petit peu, excusez-moi du terme,
12:17des petites crapules qui traînassent dans le coin.
12:21Vous m'excuserez, c'est ceux-là qu'il faut contrôler.
12:22En l'occurrence, à Nantes, on n'a pas encore toutes les informations
12:27sur le profil de l'agresseur,
12:29mais ça n'était pas, comme vous dites, une petite crapule.
12:32Ouais, enfin, Nantes, excusez-moi,
12:34mais au niveau problème autre que l'école,
12:38on en entend parler aujourd'hui, tous les jours.
12:40Vous m'excusez, c'est plus une école...
12:42En tout cas, ce que je comprends, Patrice,
12:45c'est que vous, vous êtes vraiment favorable aux portiques.
12:48Il faut protéger les jeunes.
12:51Quel que soit le prix,
12:52parce qu'on dit que ça coûte à peu près 100 000 euros
12:55par établissement scolaire.
12:57Ben oui, alors on a de l'argent pour donner à la guerre en Ukraine,
12:59par contre, on n'a pas d'argent pour protéger nos jeunes.
13:01Il n'y a pas un problème aussi, là ?
13:03Je ne sais pas, il faut que tout le monde ouvre ses yeux,
13:05au Dieu de traiter tout le monde de je ne sais quel nom et tout ça.
13:08Moi, je suis désolé, il arrive un moment,
13:09il faut prendre le taureau par les cornes.
13:11Il y a un gros problème dans notre société,
13:13je suis désolé, ça commence par l'école.
13:15Eh ben, prenons le taureau par les cornes,
13:16et puis mettons un coup de crueur,
13:18parce que si vous voulez redresser la barre,
13:20il faut attendre combien de générations maintenant,
13:22avec tout ça ?
13:22Il y a quand même quelque chose qui ne va pas.
13:24C'est impressionnant.
13:25Ah ça, il y a quelque chose qui ne va pas,
13:26ça, je vous l'accorde, Patrice.
13:28En tout cas, on entend votre colère et votre détermination,
13:31et le débat va se poursuivre dans un instant sur RTL.
13:35On vous souhaite une bonne journée du côté de Châteauroux, Patrice.
13:37Merci d'avoir fait le 3210.
13:39A tout de suite.
13:39Je viens d'entendre le directeur d'école parler
13:58de l'interdiction de fouiller des sacs.
14:00Je suis un peu surpris, moi de mon temps,
14:02à tout moment, le CPE venait nous fouiller les sacs,
14:06contrôler, voir si on n'avait pas de couteau.
14:08Il y a vraiment une réforme à faire au niveau de l'éducation.
14:12Contrôler, voilà, contrôler les sacs,
14:15c'est des portiques, ça c'est ce que nous disait Patrice
14:17juste avant la pause.
14:19Joseph est avec nous.
14:20Bonjour Joseph.
14:21Bonjour Isabelle, bonjour Vincent,
14:24et bonjour aux auditeurs.
14:25Bonjour Joseph.
14:26Vous avez entendu cet auditeur-là
14:28qui s'étonne que, c'est vrai, juridiquement,
14:32on n'a pas le droit d'aller fouiller
14:34dans le sac d'un élève ?
14:38Écoutez, je ne sais pas s'il y a une loi
14:40qui est votée, enfin qui est...
14:44Oui, oui, c'est...
14:46Écoutez, je crois que c'est complètement idiot
14:49parce qu'il y a certaines choses
14:55où on autorise,
14:56certaines choses où on devrait tolérer
14:59et on ne les tolère pas.
15:00Là, on dit qu'on ne doit pas fouiller.
15:01Écoutez, on ne peut pas passer 10 ans à discuter.
15:06Je veux dire, c'est quand même la sécurité des jeunes,
15:08des enfants de 15 ans.
15:10Je veux dire, cette jeune fille qui a été tuée,
15:12vous vous rendez compte,
15:13les parents, les pauvres, c'est horrible.
15:15C'est terrible.
15:16Et les deux jeunes qui sont encore à l'hôpital,
15:20moi, ça m'hallucine.
15:22Quand j'entends ça, je dis que ce n'est pas possible,
15:23il y a un problème.
15:24Alors, on ne veut pas mettre de portique,
15:26mais pourquoi ne...
15:28Quand vous allez...
15:29Moi, je vis en Corse,
15:32mais j'étais à Paris l'autre jour,
15:33j'ai vécu à Paris pendant longtemps,
15:35je suis allé au centre Pompidou,
15:37on m'a fouillé,
15:37il y avait des jeunes qui étaient devant moi,
15:39ils étaient fouillés,
15:39on a ouvert le sac,
15:40on a regardé des trucs,
15:42des pièces,
15:42le téléphone, etc.
15:44Pourquoi on ne le ferait pas à l'école ?
15:46Parce qu'un musée et un lycée,
15:47ça n'est pas la même chose.
15:48Effectivement, dans un lycée,
15:49tous les élèves arrivent le matin
15:50à 8h ou à 9h,
15:52et ils sont extrêmement nombreux
15:54d'un seul coup,
15:55ça pose simplement la question
15:56de la réalisation concrète.
15:58Ah oui, ça, d'accord.
16:00Je suis d'accord avec vous.
16:01Parce qu'au musée,
16:02vous arrivez au fil,
16:04j'allais dire,
16:04au fil du temps,
16:05et parfois même,
16:06vous avez des tickets
16:06qui vous disent,
16:07il faut venir à telle heure,
16:09etc.
16:09Ça risque d'être
16:11un petit peu compliqué.
16:13La question sur la fouille des sacs,
16:14elle est quand même
16:15assez surprenante.
16:17Vous avez aussi un certain âge,
16:18Joseph,
16:18j'imagine que si vous aviez
16:19à l'école dit
16:21à, je ne sais pas,
16:23au directeur de l'école
16:24qui voulait fouiller votre sac,
16:25attention,
16:26vous n'avez pas le droit,
16:28je pense qu'il vous aurait dit
16:30le droit,
16:31on va s'en passer deux minutes
16:32et ouvre ton sac,
16:33voilà.
16:34Et puis quand je rentrais
16:35le soir à la maison,
16:37j'avais le S,
16:37le complément,
16:38par la famille,
16:39par les parents.
16:40C'est ça,
16:40il y avait la deuxième couche.
16:42Voilà.
16:42Alors,
16:43écoutez,
16:44mais vous savez,
16:44moi j'ai été aussi
16:46élève infirmier,
16:47j'étais à Paris,
16:48j'étais à l'hôpital Cochin
16:48et j'ai eu l'opportunité
16:51donc d'être en psychiatrie.
16:53Vous savez qu'on peut
16:54déceler quand même
16:56des gens,
16:57que ce soit des adultes
16:58ou des enfants
16:58qui ont des problèmes
16:59qui sont au bord
17:01de la bascule,
17:03je veux dire.
17:04Oui,
17:04mais vous avez entendu
17:05l'infirmière
17:06qui a 1700 élèves
17:07en charge.
17:07Oui,
17:07oui,
17:08la pauvre,
17:09elle ne peut pas
17:10s'occuper,
17:11ce n'est pas possible.
17:12Mais s'il y avait
17:12plus d'infirmiers,
17:14plus de soins,
17:15si l'on observait
17:16plus les enfants,
17:17moi vous savez,
17:18il y a déjà
17:18quelques temps,
17:19j'avais remarqué,
17:20j'avais dit à des amis,
17:21j'ai dit,
17:21les enfants sont en train
17:22de basculer,
17:23ils ont un esprit
17:24qui n'est plus le même,
17:25qui ne correspond plus
17:26aux nôtres.
17:27C'est normal,
17:27on n'est pas de la même
17:28génération.
17:29mais quand vous voyez
17:30à 15 ans
17:30un enfant
17:32qui a un comportement
17:33absolument étrange,
17:35sans aucune raison,
17:36mais qui maintient
17:37et qui maintient
17:38son positionnement,
17:40vous vous dites
17:41que les enfants
17:41ne sont plus les mêmes.
17:42Moi,
17:43je vous dis,
17:43c'était même
17:44avant le Covid.
17:45Donc,
17:45vous voyez,
17:46il y a longtemps
17:46qu'il y a déjà,
17:47mais on a pris
17:48moins de précautions
17:49et je trouve ça
17:51très triste.
17:52Mais moi,
17:52je revendique
17:56à ce qu'il y ait
17:57des contrôles
17:58ou alors,
17:58je ne sais pas,
17:59le matin,
18:00les parents,
18:00quand les élèves partent,
18:01pourquoi on ne demande pas
18:02aux parents,
18:03vous regardez le sac
18:04de votre enfant ?
18:05Bon,
18:06on ne peut pas être là
18:06derrière eux
18:07pour regarder
18:08s'ils contrôlent,
18:09mais les parents,
18:10ils peuvent bien contrôler,
18:11dire,
18:11qu'est-ce que tu as
18:11dans ton sac ?
18:12Ils ne sont pas toujours là
18:14les parents au moment
18:14où les enfants partent
18:15à l'école,
18:16mais bon.
18:16Restez avec nous,
18:17Joseph,
18:17parce que ce serait intéressant
18:18de vous entendre
18:19dialoguer avec Claude
18:21qui a fait le 30 de 10 également.
18:22Bonjour Claude.
18:24Bonjour.
18:24Parce que vous,
18:25visiblement,
18:26les portiques,
18:26vous n'y croyez pas vraiment.
18:28Pas du tout.
18:29Parce que les portiques,
18:30c'est une réponse simple
18:32à une situation
18:35très compliquée.
18:36Comment voulez-vous,
18:37d'abord avec les portiques,
18:38les couteaux en céramique,
18:39ils passent sans problème.
18:40Et d'autre part,
18:42si il y a un portique
18:43avec une foule devant
18:45en attente de rentrer
18:46dans l'établissement,
18:48ce jeune,
18:48il aurait peut-être sorti
18:49son couteau,
18:49avant.
18:50Vous voyez le bazar,
18:51en plus,
18:51si vous avez 10 minutes
18:52de queue
18:53pour passer le portique.
18:54Non, c'est sûr
18:56qu'on peut penser
18:57que ce serait l'idéal.
18:58Je vous dis,
18:59c'est la solution simple
19:00pour des gens simplistes.
19:02Mais autrement,
19:03ce n'est pas du tout
19:04la solution.
19:05Ce que j'expliquais.
19:06On essaye de leur trouver
19:07des solutions.
19:08Je pense que
19:09si elles étaient
19:10faciles à trouver,
19:12on aurait réglé
19:13le problème depuis longtemps.
19:14Mais on peut quand même
19:14avancer un petit peu
19:15sur ce dossier.
19:16qu'est-ce que vous nous proposez,
19:19Claude,
19:19vous-même ?
19:20Moi, je pense que
19:21je n'ai pas
19:22de solution miracle.
19:23Je ne suis pas
19:24comme tous ces hommes politiques,
19:26tous ces cow-boys
19:27qui nous sortent des choses
19:28qui ont la solution miracle.
19:30Je n'en ai pas du tout.
19:31Mais moi,
19:31je crains,
19:32je crois,
19:33beaucoup,
19:33qu'on a un gros problème
19:34de société.
19:35L'infirmière,
19:36tout à l'heure,
19:37l'a fort bien expliqué.
19:38Nous sommes dans une société
19:40anxiogène
19:41avec des hommes politiques
19:42qui emploient
19:43des vocabulaires violents,
19:45très violents entre eux.
19:46On peut s'expliquer
19:47sans être violent.
19:49Maintenant,
19:50il n'y a plus que
19:50l'agressivité
19:52dans tous les domaines.
19:52Et ça se retrouve
19:53sur les réseaux sociaux
19:54où c'est de l'agressivité
19:55permanente.
19:57Exactement,
19:57ça se retrouve
19:58sur les réseaux sociaux.
19:59Alors bon,
19:59je suis d'une génération
20:00où je ne vis pas
20:01à travers ma grande...
20:03Moi,
20:03je peux vous le dire.
20:06Et ça,
20:07c'est un gros problème.
20:08Quand vous voyez
20:09tous ces influenceurs,
20:10moi,
20:10je n'appelle pas ça
20:11des followers,
20:11j'appelle ça des boutons.
20:12Les gens,
20:13il faudrait peut-être
20:13leur apprendre
20:14à réfléchir par eux-mêmes.
20:16L'infirmière
20:16a fort bien résumé
20:17la situation
20:18pour des raisons financières.
20:20On concentre les gens
20:22de...
20:23On fait des très gros
20:23établissements.
20:24Il n'y a plus d'humains.
20:26De mon temps,
20:28il y avait des pions.
20:29Et des pions,
20:29ils nous connaissaient.
20:31Oui,
20:31bien sûr.
20:32Ils traînaient dans la cour
20:33pendant la récréation.
20:34Pendant la récréation,
20:36on était mis
20:36en stabulation libre,
20:38si j'ose dire.
20:39Mais néanmoins,
20:41il y avait des pions
20:41qui étaient là
20:42et qui s'apercevaient
20:44s'il y avait quelque chose
20:45qui se passait.
20:46Et les lèvres isolés,
20:47taciturnes,
20:48qui n'allaient pas bien,
20:49ils étaient souvent repérés.
20:50Et voilà.
20:51Exactement.
20:52Parce que j'entendais aussi
20:53ce matin
20:54l'éminent spécialiste
20:56chenu
20:56sur les ondes d'RTL
20:58qui parlait encore
20:59de prison,
20:59tout ça.
20:59Mais si j'ai bien entendu,
21:01ce jeune,
21:01il n'avait pas
21:01d'antécédent
21:02à l'udicier.
21:03Aucun.
21:04Jamais eu affaire
21:04à la police
21:05et à la justice.
21:06Alors donc,
21:07ce ne sont pas
21:08des solutions,
21:09évidemment.
21:10Ils disent
21:11ce que les gens
21:11veulent entendre.
21:12Et ça,
21:12ça va très bien.
21:14Alors on parle
21:14depuis tout à l'heure
21:15de cette multiplication
21:16des couteaux
21:17dans les établissements
21:18scolaires,
21:18dans les collèges,
21:19les lycées notamment.
21:21Les couteaux,
21:22c'est pour agresser,
21:22c'est parfois
21:23pour se défendre.
21:24C'est ce que veut nous dire
21:25Eric qui est avec nous.
21:26Bonjour Eric.
21:27Oui,
21:28bonjour à tout le monde.
21:28Bonjour les auditeurs.
21:30Bienvenue.
21:30Oui,
21:31effectivement,
21:31il y a quelques années,
21:32mon beau-fils,
21:34il devait avoir
21:35à l'époque
21:35peut-être 12 ans,
21:3613 ans maximum,
21:38était tombé un peu
21:39sous la coupe
21:39d'un plus âgé,
21:4116, 17 ans,
21:42qui avait certainement
21:43redoublé
21:43une ou deux fois.
21:45C'était au lycée
21:46ou au collège ?
21:47Alors c'était au collège,
21:48là.
21:48Oui, oui,
21:4812 ans,
21:49c'était au collège.
21:49Mais 17 ans au collège,
21:51c'est rare quand même.
21:53Il arrivait même
21:54avec sa voiture.
21:56son Audi cabriolet.
21:58Ah ouais,
21:58je vous assure.
21:58Non.
21:59Et il avait décidé
22:01que mon beau-fils
22:01allait servir
22:03de vendeur de drogue
22:05à la sortie du collège
22:05puisque certainement
22:06que l'année suivante,
22:07il n'était plus là.
22:09Et donc,
22:09mon beau-fils
22:10a eu la bonne idée
22:11un matin
22:12de prendre vite fait
22:14dans la cuisine
22:14un couteau
22:15avec une lame
22:16de 17 centimètres
22:17parce que voilà,
22:19sa maman faisait
22:20beaucoup de cuisine,
22:20on découpait de la viande,
22:21etc.
22:22donc il a trouvé
22:22le plus gros.
22:23C'est un couteau énorme
22:24le couteau de 10.
22:25Heureusement
22:25qu'un collègue,
22:27un copain,
22:28lui,
22:29l'a dénoncé
22:30au pion,
22:31comme on dit maintenant,
22:32à l'ancienne,
22:33à les pions,
22:33maintenant c'est autre chose.
22:35Mais,
22:35et donc,
22:36effectivement,
22:37il a fini en gendarmerie,
22:38il a fini avec nous.
22:39Voilà,
22:39ça a été quand même
22:40catastrophique.
22:42Je ne vous cache pas.
22:42Enfin,
22:42catastrophique,
22:43mais beaucoup moins catastrophique
22:44que s'il y avait eu
22:45usage.
22:46Voilà,
22:46certainement,
22:47surtout le jeune
22:48de 17 ans,
22:49le jeune futur dealer
22:51Caïd,
22:53lui,
22:54il n'a pas été inquiété
22:55puisque déjà,
22:56les gendarmes le connaissaient.
22:57Et puis,
22:58comme il n'y avait
22:59aucune preuve,
22:59voilà.
23:01Vous voulez dire
23:01que votre fils
23:02était armé
23:02et pas avec un petit couteau
23:04pour se défendre ?
23:06Pour se défendre.
23:07Parce qu'il avait
23:07une trouille bleue
23:08puisque le jeune
23:10en question
23:10avait une réputation.
23:12Voilà,
23:12et puis,
23:13il y avait
23:13un laisser-aller.
23:15Alors,
23:16j'ai également dit
23:17à votre collègue
23:18tout à l'heure
23:18que moi-même,
23:20quelques années après,
23:21avec sa petite sœur,
23:23dans un autre collège,
23:24toujours,
23:25j'allais récupérer
23:26quand il n'y avait
23:27pas de prof,
23:28j'allais récupérer
23:29au bureau
23:30des surveillants
23:31qui buvaient le café,
23:33qui avaient mis
23:34le carnet
23:35où est-ce qu'il faut
23:35signer en tant que parent
23:36qui a dû récupérer
23:37à telle heure
23:38tel enfant.
23:39J'ai signé
23:40quatre fois.
23:41Alors,
23:42il y a eu Alain Delon
23:43qui est venu chercher ma fille,
23:44Marilyn Mandreau,
23:46Elvis Presley,
23:47et on m'a appelé
23:49uniquement
23:50quand j'ai signé
23:51que Jean-Marie Le Pen
23:52était venu à ce sujet.
23:52Ça les a fétiqués,
23:54mais effectivement,
23:55Elvis et les autres,
23:55ça ne les a pas fétiqués.
23:57Non, mais ça,
23:57ça illustre effectivement
23:58un laissé aller
23:59également dans la surveillance
24:01et le contrôle.
24:02Non, non, non,
24:03moi je vais dire autre chose.
24:04Ça veut dire
24:05qu'on engageait
24:06à l'époque
24:06des surveillants
24:07qui avaient à peine,
24:08ils étaient à peine
24:09plus vieux
24:09que les élèves.
24:11Ils avaient 17, 18,
24:13c'était des futurs profs
24:14peut-être, etc.
24:15Donc forcément,
24:16ils étaient avec des jeunes
24:17qui faisaient des fois
24:18une tête ou deux têtes
24:19de plus qu'eux.
24:21Bon, qu'est-ce que vous voulez faire ?
24:22C'était à la fois
24:23du copinage
24:24où il y avait même
24:25une certaine influence
24:26des élèves sur les pions.
24:27Je suis obligé de vous quitter
24:28parce que le temps passe très vite.
24:29On va devoir marquer une pause.
24:31On va marquer une petite pause
24:32et on va poursuivre la discussion
24:33jusqu'à 14h.
24:34Et à 14h,
24:35ce sera l'heure du crime
24:36avec vous,
24:37Jean-Alphonse Richard.
24:37Bonjour.
24:38Bonjour à tous les deux.
24:39Alors aujourd'hui,
24:40dans l'heure du crime,
24:40on va aller dans l'Ain,
24:41près de Bourg-en-Bresse
24:42avec la fin terrifiante
24:44d'un couple.
24:44C'était à l'été 96.
24:46Jean-François et Patricia Viré,
24:48deux divorcés.
24:49Ils ont refait leur vie.
24:50Ils sont heureux.
24:50Ils n'ont pas de problème.
24:51Personne ne leur en veut.
24:53Ils vont disparaître
24:53en pleine nuit.
24:54On va les retrouver
24:55deux mois plus tard
24:56dans leur voiture,
24:57dans un étang.
24:59Ils ne sont pas suicidés.
25:00Ils ont été exécutés.
25:02Sauf qu'ici,
25:03les enquêteurs
25:04et les légistes
25:05n'ont jamais vu ça.
25:06On a le sentiment
25:07d'être dans le polar
25:09le plus noir qui soit.
25:10On va parler même
25:11d'un crime archaïque.
25:13Vous ne savez pas
25:13ce que c'est un crime archaïque ?
25:14Non, c'est quoi un crime archaïque ?
25:15Eh bien, je vais vous le dire
25:16dans l'heure du crime.
25:17Et vous saurez dans l'heure du crime
25:18ce que c'est.
25:18C'est un crime de notre temps.
25:20Mais quel crime ?
25:21Et qui a pu faire une chose pareille ?
25:2214h.
25:23L'heure du crime.
25:24Un crime archaïque aujourd'hui.
25:26Rendez-vous est pris
25:28dans un petit peu plus
25:29d'une demi-heure,
25:30Jean-Alphonse Richard.
25:31Une courte pause.
25:32On poursuit avec vos propositions
25:34éventuellement,
25:35en tout cas vos réactions
25:36sur ce drame de Nantes.
25:37Et puis, on va évoquer
25:38les déserts médicaux.
25:40Et ce qu'a annoncé François Béroux,
25:42il va imposer aux médecins
25:44d'aller deux jours par mois
25:45dans un désert médical.
25:47A tout de suite.
25:48Envoyez-nous vos messages
25:50sur l'application RTL
25:51ou appelez-nous
25:52au 30 de 10.
25:5350 centimes la minute.
25:55Jusqu'à 14h.
25:56Les auditeurs ont la parole
25:57sur RTL.
25:58Avec Vincent Parizeau
25:59et Isabelle Choquet.
26:03Et on continue donc
26:04à parler de cette attaque
26:06à Nantes,
26:07cette attaque au couteau
26:08par un lycéen
26:09sur des lycéens
26:10qui a coûté la vie
26:11à une élève de seconde.
26:13On discute depuis tout à l'heure
26:15de la santé mentale
26:16de nos jeunes.
26:16On discute aussi
26:17de la sécurité
26:18dans les établissements scolaires.
26:20Et c'est intéressant
26:20d'entendre Charles.
26:22Bonjour Charles.
26:23Oui, bonjour.
26:23C'est intéressant de vous entendre
26:25parce que vous,
26:25vous êtes enseignant.
26:26Absolument.
26:27Du côté de Montpellier.
26:29Absolument.
26:30Que vous inspire
26:31cette affaire de Nantes ?
26:32Deux choses.
26:34En fait, deux points.
26:35Le premier,
26:36c'est,
26:37j'ai envie de dire
26:38que nos responsables politiques,
26:40tous bourg confondus,
26:41ont du sang sur les mains.
26:43Voilà.
26:43Parce que,
26:44oui,
26:45oui, absolument.
26:46Parce que,
26:47parce que ça fait,
26:48ça fait des décennies
26:49que la violence monte
26:51dans la société
26:52et des décennies
26:53qu'ils ne font rien.
26:55Et à l'heure actuelle,
26:56lorsqu'on voit ce qui se passe,
26:57en fait,
26:58toutes ces déclarations
26:59de circonstances,
27:00en fait,
27:01pour moi,
27:01ce sont des gesticulations
27:02qui sont complètement creuses
27:03et qui ne changeront
27:05absolument rien
27:06à la réalité du terrain.
27:08Voilà.
27:08les condoléances,
27:10les soutiens,
27:12les tweets de soutien.
27:13La réalité du terrain,
27:15c'est une violence
27:16de plus en plus présente.
27:18C'est peanuts
27:18et c'est grotesque.
27:19Et la réalité,
27:20écoutez,
27:21les faits parlent,
27:22non ?
27:23Est-ce qu'on aurait imaginé
27:24il y a 30 ans de ça
27:24qu'il y ait des morts
27:25dans des établissements scolaires
27:26du côté des professeurs
27:29comme du côté des élèves ?
27:31Est-ce qu'on l'aurait imaginé ?
27:32Personne n'aurait imaginé ça.
27:34En dehors du cadre terroriste,
27:36mettons peut-être
27:37le cadre terroriste à part.
27:38Oui, mais moi,
27:39je parle de tout.
27:41Parce qu'en fait,
27:42il y a tous les cas de figure.
27:45Mais qu'est-ce qu'il faut faire, Charles ?
27:46Et ce n'est pas que les élèves
27:48s'assiturent,
27:48excusez-moi.
27:50Vous y êtes confronté,
27:52vous, Charles,
27:53à Montpellier ?
27:54Mais moi,
27:54je suis persuadé
27:55que si on faisait
27:56des fouilles,
27:57des sacs,
27:58on trouverait des lames,
28:01on trouverait des choses.
28:02Mais c'est évident.
28:03Après, moi,
28:04ce que j'ai envie de vous dire,
28:05vous aviez un intervenant
28:06juste avant
28:06qu'on donne la parole
28:07aux auditeurs
28:08qui parlait de
28:09bincurisation
28:10des établissements scolaires.
28:12Mais à un moment donné,
28:13si c'est le prix à payer
28:14pour sanctuariser
28:15les établissements scolaires,
28:17eh bien,
28:17il faut le faire.
28:19Parce qu'en fait,
28:19il faut apporter des réponses
28:20qui soient proportionnelles
28:22à la violence
28:22qui s'exerce,
28:24en fait,
28:24dans les établissements scolaires
28:25et même dans la société
28:26en général.
28:27Mais c'est quand même
28:28dramatique.
28:30Alors,
28:30s'il faut mettre
28:31des agents de sécurité,
28:32eh bien oui.
28:33Moi,
28:33je trouve qu'il faut mettre
28:35des agents de sécurité.
28:36Vous savez,
28:36vous avez des établissements scolaires,
28:39des personnels de direction,
28:41des CPE,
28:42demandent aux élèves
28:44de présenter
28:45leur carnet de correspondance
28:47à l'entrée.
28:48Donc,
28:48ça veut dire
28:49qu'ils ouvrent,
28:50les élèves ouvrent
28:51leur sac
28:51pour montrer
28:52leur carnet de correspondance.
28:54Qu'est-ce que ça coûterait
28:55de faire une fouille
28:56systématique
28:56de tous les sacs ?
28:58À un moment donné,
28:58il faut se...
28:59Pardon ?
29:00Du temps,
29:00ça coûterait du temps,
29:01ça prendrait du temps.
29:01Et le temps à côté d'une vie,
29:04qu'est-ce que vous en pensez,
29:05vous ?
29:05Bien sûr,
29:05ce n'est pas à mettre en balance,
29:07mais elle se pose toujours
29:07la question de l'application
29:09pratique de ces mesures.
29:10Mais c'est toujours pareil.
29:11Mais vous savez,
29:12lorsqu'on veut prendre des mesures,
29:14on nous dit toujours
29:15que ce n'est pas possible.
29:16Ça fait 40 ans que ça dure,
29:18on nous dit chaque fois
29:18que ce n'est pas possible.
29:19La priorité,
29:21selon vous, Charles,
29:22en tant qu'enseignant,
29:23pour vous,
29:24c'est de permettre
29:25déjà la fouille des sacs.
29:28Il faut être...
29:28Je pense qu'il faut changer la loi,
29:31mais c'est possible.
29:32Il faut être pragmatique.
29:34Et ils sont là pour ça.
29:34Parce que tous les discours,
29:36tous les...
29:37Vous savez comment...
29:38Il y avait notamment
29:39des gens de gauche,
29:40d'ailleurs,
29:40lorsqu'on parlait
29:41de caméras de surveillance
29:42dans les villes,
29:43on parlait de flicage.
29:46Flicage,
29:46je l'ai entendu
29:47combien de fois ?
29:47Oui,
29:48dans les années 90.
29:49D'accord.
29:50Bon,
29:50maintenant,
29:51qui s'en plaint
29:52de ces caméras ?
29:53La plupart du temps,
29:54ça permet de retrouver
29:54des coupables,
29:55etc.
29:55Donc,
29:56à un moment donné,
29:56il faut être pragmatique.
29:58Et tout le reste,
29:59c'est-à-dire tout le tralala
30:00et tout le discours
30:01qu'on entend,
30:01là,
30:01c'est du folklore.
30:02Mais ça ne va pas changer
30:04la réalité du terrain.
30:05Donc,
30:06à un moment donné,
30:07il faut s'adapter
30:08à ce qui se passe.
30:09Voilà.
30:09S'adapter,
30:10arrêter de discuter,
30:11agir,
30:12si j'ai bien compris,
30:13et notamment
30:14par les fouilles
30:15et peut-être,
30:16pourquoi pas,
30:16par les portiques,
30:19vous dites des vigiles ?
30:21Oui,
30:22des agents de sécurité,
30:23absolument.
30:23Pourquoi pas ?
30:24Et pourquoi pas ?
30:25Pourquoi pas ?
30:26Je veux dire,
30:26ce n'est pas une offense
30:27que l'on fait.
30:28Écoutez-moi,
30:28l'offense majeure,
30:31c'est des personnes
30:32qui perdent leur enfant
30:33ou c'est des professeurs
30:34qui meurent
30:35dans l'exercice
30:35de leur profession.
30:37Pour moi,
30:37c'est ça le drame.
30:38C'est ça le scandale.
30:39Le scandale,
30:40il n'est pas
30:40dans le fait
30:41de prendre des mesures
30:42qui seraient,
30:43à la limite,
30:44un tout petit peu plus efficaces
30:45que de ne rien faire
30:47parce qu'à l'heure actuelle,
30:48vous rentrez
30:48dans les établissements scolaires
30:49comme dans un moulin.
30:51Voilà.
30:52N'importe qui peut rentrer
30:53et n'importe quel élève
30:54peut se trimballer
30:55avec ce qu'il veut
30:55dans son sac.
30:56Voilà.
30:57Parce que c'est
30:58un no man's land.
30:59Voilà.
30:59Alors évidemment,
31:01grâce à Dieu,
31:02ce n'est pas une majorité
31:03d'élèves
31:03qui trimballent des armes.
31:05Heureusement,
31:06mais il y a multiplication
31:06visiblement.
31:07Mais je veux dire,
31:08à un moment donné,
31:09je suis persuadé
31:10que dans tous les établissements,
31:11d'ailleurs,
31:12l'établissement scolaire
31:13dans lequel s'est passé
31:14cet acte horrible,
31:15c'est un établissement
31:16qui n'était pas réputé
31:18C'est un établissement privé
31:19dans un quartier résidentiel.
31:21Exactement.
31:22Donc à un moment donné,
31:23il faut arrêter
31:23de mettre l'accent aussi
31:24sur les établissements
31:25qui seraient dans des quartiers sensibles.
31:26J'ai envie de vous dire
31:27que tous les établissements scolaires
31:29maintenant sont sensibles.
31:30En tout cas,
31:31on entend...
31:31Je suis obligé de vous couper, Charles.
31:33Mais on entend
31:34votre détermination
31:35d'enseignant.
31:36Vous dites maintenant
31:37ça suffit,
31:38ça se multiplie,
31:39ces affaires,
31:40il faut agir,
31:41il faut arrêter de tergiverser.
31:42Peut-être par exemple
31:43avec la fouille
31:44des sacs et des cartables.
31:46Ça, c'est...
31:47J'allais dire
31:49relayer à nos politiques
31:50parce qu'il faudra changer
31:51la loi là-dessus.
31:52On marque une petite pause
31:53et puis on va changer de sujet.
31:54On va parler du plan de bataille
31:56du gouvernement
31:56contre les déserts médicaux
31:57et cette mesure
31:58qui forcément
31:59va faire débat
32:00deux jours par mois
32:02obligatoire
32:02dans les déserts médicaux
32:03pour les médecins.
32:04Ça va chauffer
32:05chez les médecins.
32:05A tout de suite.
32:06Jusqu'à 14h
32:08Vincent Parizeau
32:10et Isabelle Choquet
32:11vous donnent la parole
32:12sur RTL
32:13Midi 14h
32:16Les auditeurs ont la parole
32:19avec Vincent Parizeau
32:20et Isabelle Choquet
32:21Je suis moi
32:23secrétaire médicale
32:24et j'ai travaillé
32:24pendant 15 ans
32:25dans un cabinet
32:25de 4 médecins généralistes
32:27pour les avoir pratiqués
32:28pendant 15 ans.
32:29Les médecins sont
32:29beaucoup trop attachés
32:30à leurs privilèges
32:31pour voir comment
32:32ils se sont précipités
32:33au moment de la vaccination
32:34anti-Covid
32:34pour assurer des vaccinations
32:36qui leur ont été payées
32:37des ponts d'or.
32:37Donc je ne vois pas
32:39comment le gouvernement
32:39va pouvoir obliger
32:40ces médecins
32:41à sortir de leur petit confort
32:43parce que c'est surtout ça
32:43qui les intéresse malheureusement
32:45maintenant les médecins généralistes.
32:47Voilà, c'est sévère.
32:48Alors certains diront sévère
32:49mais juste je ne sais pas.
32:51Peut-être que d'ailleurs
32:52deux amis médecins
32:53qui vont s'exprimer
32:54vont pouvoir également réagir
32:56à ce que vient de nous dire.
32:58Marie, mais dans l'immédiat
33:00c'est réagir
33:01à l'ordonnance du docteur Bayrou.
33:02L'ordonnance du docteur Bayrou
33:04c'est-à-dire l'obligation
33:05pour les médecins
33:06de pratiquer,
33:07de consulter
33:08deux jours par mois
33:09dans les déserts médicaux.
33:11Il a préféré ça
33:11le Premier ministre
33:12à une contrainte
33:14sur les jeunes médecins
33:15pour leur demander
33:15de s'installer justement
33:16dans les zones sous-dotées.
33:18Alors forcément
33:18ça vous fait réagir
33:19au 3210
33:20forcément plutôt
33:21du côté des professions médicales.
33:23Et nous sommes en ligne
33:24avec Yves.
33:24Alors Yves,
33:25vous n'êtes pas médecin
33:26mais aide-soignant
33:27et papa
33:28d'une future médecin.
33:31Bonjour à vous.
33:32Bonjour madame.
33:34Ma fille
33:34est passée
33:36ce matin
33:36avec vos examens
33:37pour passer
33:38en cinquième année.
33:39Et je ne vois pas
33:40comment on pourrait
33:40l'obliger
33:41à faire quelque chose
33:42qu'elle ne veut pas.
33:43Parce que
33:44est-ce que
33:45je crois que les gens
33:46ne se rendent pas compte
33:46de ce que c'est
33:47que des études
33:47de médecin.
33:49Alors disons
33:49qu'on essaye
33:50d'en parler
33:51généralement.
33:52mais la difficulté
33:54moi aussi
33:56je pourrais vous en parler
33:56parce que j'étais
33:57dans votre cas.
33:58La difficulté
33:59notamment de la première année
34:00et ensuite
34:01de la suite du cursus
34:02il y a 20%
34:03des internes
34:04en médecine
34:05qui ont des problèmes
34:06psychiatriques
34:09qui ont des tendances
34:10suicidaires
34:10on le dit.
34:11C'est extrêmement difficile
34:13on est bien d'accord
34:14mais on est bien d'accord
34:15Yves aussi
34:15qu'on a un souci
34:16en France.
34:17Mais oui
34:17il y a un souci
34:18mais il fallait y penser avant
34:19c'est pas maintenant
34:19c'est pas maintenant
34:20qu'il faut revenir dessus.
34:21si bien sûr
34:23il faut revenir dessus
34:24excusez-moi monsieur
34:25je ne suis pas trop intelligent
34:27je ne sais pas trop
34:27ce que je dis des fois
34:28parce que j'ai eu
34:30un très grave accident
34:32il y a 40 ans
34:32et j'ai beaucoup de mal
34:33à me remettre
34:34et puis mes idées
34:35sont trop choc
34:35et je ne sais plus quoi faire.
34:38Mais en tout cas
34:39Yves
34:39c'est intéressant
34:40ce que vous nous dites
34:41mais en même temps
34:42et là ça concerne
34:44votre
34:44votre fille
34:47c'est la carotte
34:49et le bâton
34:49c'est-à-dire
34:50qu'on va leur dire
34:50il faut aller
34:51deux jours par mois
34:52dans une zone rurale
34:53et il y aura
34:55j'allais dire
34:57une aide
34:59une indemnisation
35:00Oui mais attendez
35:02comment on peut faire
35:03un suivi correct
35:04de patients
35:05sur deux jours
35:06c'est impossible
35:07et je vous dirais
35:07si moi je travaille
35:08en EHPAD
35:09les résidents
35:11se plaignent
35:12de voir
35:12les médecins
35:12en coup de vent
35:13j'ai encore eu ça
35:15hier
35:16la dame se plaignait
35:17elle me dit
35:17mais écoutez
35:18on ne voit plus les gens
35:19on ne peut même plus
35:19leur parler
35:20il y a des médecins
35:21qui courent
35:22d'unité en unité
35:23ils n'ont plus le temps
35:24même ici
35:26on n'est pas en désert
35:27médical
35:27je suis dans la région
35:28nantaise
35:28il faudra
35:30une solution
35:30effectivement
35:31il va falloir la trouver
35:34restez avec nous
35:35Yves
35:35on va dialoguer aussi
35:36avec Francesca
35:37bonjour
35:37vous êtes généraliste
35:40vous êtes généraliste
35:41vous Francesca
35:43oui merci
35:43de me donner la parole
35:45je suis médecin généraliste
35:46actuellement remplaçant
35:47je vais m'installer
35:48en janvier 2026
35:49j'ai un projet
35:50avec l'ARS
35:52pour une MSP
35:53une maison de santé
35:54pluriprofessionnelle
35:55dans un
35:56ce qu'on appelle
35:56un désert médical
35:57pas du tout
35:58dans une ZAC
35:59c'est une zone
36:00complémentaire
36:02ou en fait
36:02action complémentaire
36:03c'est moins grave
36:05qu'une ZIP
36:05une zone prioritaire
36:07d'accord
36:07alors qu'est-ce que
36:10vous pensez
36:11de cette annonce
36:12du Premier Ministre
36:14qui préconise
36:14alors ça n'a pas encore fait
36:15voilà
36:16l'idée est lancée
36:18encore une fois
36:18mais d'imposer
36:20jusqu'à deux jours
36:21par mois
36:21de temps de consultation
36:23aux médecins
36:24dans les zones
36:24prioritaires
36:25du territoire
36:27dans ces déserts médicaux
36:29oui alors
36:29je vais essayer
36:30d'être rapide
36:31parce qu'il y a
36:31plusieurs enjeux
36:32premier enjeux
36:34je suis un peu triste
36:35d'entendre
36:36la secrétaire médicale
36:37qui s'est peignée
36:37de l'attachement
36:38à l'argent
36:39des médecins
36:39pour lesquels
36:40elle a travaillé
36:41parce qu'en général
36:42on est plutôt
36:42une profession
36:43qui n'est pas contente
36:44d'être indemnisée
36:45économiquement
36:45pour ce genre
36:46des choses
36:46à l'inverse
36:47comme l'ordre des médecins
36:49aussi le dit
36:50on n'a pas besoin
36:51d'être indemnisé
36:52pour travailler
36:52dans le bain de l'air
36:53on a besoin
36:54on a besoin
36:54des conditions meilleures
36:55à mon avis
36:56les conditions meilleures
36:58passent aussi
36:59par par exemple
37:00permettre une vie
37:02familiale
37:03hors professionnel
37:04correcte
37:05ça veut dire
37:05un collège
37:06dans le secteur
37:08par exemple
37:09exactement
37:09donc en fait
37:10les médecins
37:11quittent les déserts
37:12parce que
37:12dans les déserts
37:13il y a aussi
37:13un problème des services
37:14et quand on doit
37:16sortir du boulot
37:17en courant
37:17pour aller chercher
37:18sa fille
37:18chez Nounou
37:19c'est mon cas
37:20actuellement
37:21c'est vraiment
37:22très compliqué
37:23donc ça c'est la première
37:24raison pour laquelle
37:24les médecins
37:25ont la tendance
37:26à s'éloigner
37:27des déserts
37:27et aller comme
37:28tous les autres métiers
37:29dans des villes
37:30plus desservies
37:31donc il y a un problème
37:33de ça
37:33donc ils commencent
37:35à imaginer les médecins
37:36comme des personnes
37:36aussi qui doivent
37:38gérer tous les restes
37:39à côté
37:39notamment en plus
37:40notre profession
37:40c'est féministe
37:41donc c'est encore plus vrai
37:42ça c'est la première chose
37:44deuxième chose
37:45on est sous pression
37:46parce qu'on est trop peu
37:47faire les bouches-trous
37:49en utilisant toujours
37:50le même nombre
37:52des médecins
37:53ça n'aide pas
37:54je peux vous dire
37:55moi une fois par semaine
37:55j'ai travaillé à Népad aussi
37:56donc j'ai un travail mixte
37:58c'est le vendredi
37:59le lundi quand je rentre
38:00j'ai tous les mails à lire
38:02toutes les bios
38:02c'est déjà une perte de suivi
38:04deux fois par mois
38:05c'est pas possible
38:06mais si vous travaillez
38:07dans une maison de santé
38:08peut-être qu'il y aura
38:10possibilité de rationaliser
38:11tout ce travail
38:12un peu
38:12exactement
38:13moi j'ai choisi
38:14tout à fait
38:15j'ai choisi
38:15de rentrer
38:18dans un projet
38:18de MSP
38:19pour mutualiser
38:20les tâches
38:20avec les autres
38:21est-ce que c'est pas ça
38:22l'une des pistes
38:23alors c'est déjà
38:23très développé
38:24les maisons de santé
38:25mais que ça soit
38:26financé par
38:27les communes
38:29les départements
38:30et que ça soit
38:31intéressant
38:32financièrement
38:33pour des jeunes médecins
38:34de venir s'installer
38:35dans ces conditions
38:36alors pour moi
38:37c'est tout à fait
38:37la MSP
38:38une des possibles solutions
38:39dans le sens où
38:40plus qu'est l'indemnisation
38:42des tâches
38:42pardon
38:43il y a une question
38:44de protocolisation
38:46délégation des tâches
38:47travail de coordination
38:48entre plusieurs soignants
38:50éviter des consultations
38:52moins urgentes
38:55parce qu'elles peuvent
38:55être déléguées
38:56par exemple
38:57une angine
38:57peut être soignée
38:58à la pharmacie
38:59directement
38:59pour laisser
39:00des créneaux libres
39:01pour d'autres choses
39:02faire une permanence
39:04de soins
39:04entre les soignants
39:05c'est ce qu'on fait
39:06mais nous
39:07vous voyez
39:08faire les gardes obligatoires
39:09ça fait partie
39:10de la proposition
39:11garrot
39:11ça dans les MSP
39:13on le fait déjà
39:13c'est à dire
39:14qu'on organise
39:15une permanence
39:15des soins
39:15donc si vous voulez
39:17ça c'est valable
39:17pour les médecins
39:18généralistes
39:19mais est-ce que
39:19pour les médecins
39:20spécialistes
39:21ça peut fonctionner
39:23non
39:23alors mon mari
39:24il est spécialiste
39:25donc je parle
39:26avec cognition
39:26non parce qu'ils sont
39:27encore moins
39:28en fait
39:28c'est ça le problème
39:29et par contre
39:31une chose
39:32qui pourrait être
39:32intéressante
39:33déjà je pense
39:34qu'un dentiste
39:35par exemple
39:36s'il n'est pas
39:37installé dans un désert
39:38on ne le voit pas
39:38tous les jours
39:39donc on peut
39:40se faire 40 minutes
39:41de route
39:41pour aller le voir
39:42les dentistes
39:42mon dentiste
39:43il n'est pas à côté
39:44mais j'y vais
39:45tellement rarement
39:46que ce n'est pas
39:47nécessaire
39:47que je sois à côté
39:48et les patients
39:49qui ont des problèmes
39:50de mobilité
39:50ont des bons transports
39:52donc déjà
39:52voilà
39:53ça peut améliorer
39:54les choses
39:54les spécialistes
39:55on les voit moins
39:55souvent
39:56et ils sont tellement
39:57peu
39:57que c'est encore
39:58plus compliqué
39:58par contre
39:59on pourrait
40:00par exemple
40:00dire que
40:02par exemple
40:03un dermatologue
40:04devrait garder
40:05des créneaux
40:06obligateurs
40:06pour la médecine
40:07dermatologique
40:08et pas tout remplir
40:10avec l'esthétique
40:10ça ça pourrait être
40:12une idée
40:12c'est une piste
40:13mais ça permet
40:15de bien gagner
40:16sa vie
40:16d'esthétique
40:17paraît-il
40:17merci Francesca
40:19pour votre appel
40:19on va continuer
40:20la discussion
40:20sur ce plan de bataille
40:22contre les déserts médicaux
40:24on se retrouve
40:24dans un tout petit instant
40:25contactez-nous gratuitement
40:27via l'appli RTL
40:29ou au 30 de 10
40:3050 centimes la minute
40:31Isabelle Choquet
40:33Vincent Parizeau
40:34les auditeurs ont la parole
40:35sur RTL
40:37imposer aux médecins
40:39de consacrer
40:41deux jours
40:42à des consultations
40:43dans des zones
40:44dépourvues de médecins
40:45ce qu'on appelle
40:46les déserts médicaux
40:48avec une incitation financière
40:50mais en même temps
40:51une sanction financière
40:53s'ils s'y opposent
40:54voilà l'idée
40:55annoncée tout à l'heure
40:57par François Bayrou
40:58qu'est-ce que vous en pensez
41:00docteur Arnaud
41:02en Alsace
41:02bonjour Arnaud
41:03oui bonjour
41:04bienvenue
41:05qu'est-ce que vous pensez
41:07de cette proposition
41:08vous êtes pour
41:09vous êtes contre
41:10ben moi je suis contre
41:12alors surtout pour des
41:14des raisons d'organisation
41:17enfin comme le disait bien
41:19docteur Ramon
41:20tout à l'heure
41:21sur votre antenne
41:21sur des points
41:22par exemple
41:23sur des exemples
41:24précis
41:24moi par exemple
41:25si je dois fermer
41:26deux jours mon cabinet
41:27par mois
41:28ça veut dire que
41:29par mois
41:30donc ça veut dire que
41:31je dois report
41:32des jours où je ne suis pas là
41:33j'ai déjà beaucoup de patients
41:34on envoie 35-40 par jour
41:36donc ça veut dire que
41:37je dois rajouter ces patients-là
41:39le lendemain
41:40ou le surlendemain
41:40donc ça va me faire
41:41encore une journée
41:43encore
41:43de 60 patients
41:45donc ça va être encore
41:46plus compliqué
41:46on ne fait que déplacer
41:47le problème finalement
41:48après
41:49il parlait du matériel
41:51effectivement
41:51moi j'ai aussi du matériel
41:52s'il faut faire un électrocardiogramme
41:54s'il faut faire de la dermatologie
41:55des petits soins
41:56des sutures
41:57tout ça
41:57on imagine que vous n'allez pas
41:59devoir vous déplacer
42:00avec votre électrocardiogramme
42:02il faut qu'il y ait du matériel
42:03il faut organiser ça
42:04dans les centres
42:05comme les spécialistes
42:07qui ont besoin de beaucoup plus de matériel
42:08je ne sais pas trop
42:09comment ils vont faire
42:09on n'a pas encore
42:11les modalités pratiques
42:12mais on imagine effectivement
42:13que les médecins
42:13qui seront amenés
42:14à pratiquer comme ça
42:15dans des déserts médicaux
42:16ils vont arriver
42:18dans un endroit
42:18qui sera déjà équipé
42:19dans une maison de santé
42:20ils ne vont pas venir
42:21avec la caravane
42:22donc il faut en créer beaucoup
42:23donc on va voir
42:24comment ils vont faire
42:25et aussi
42:26alors la médecine générale
42:28c'est un suivi
42:29c'est de patients chroniques
42:30exemple
42:31je vois un patient le lundi
42:32dans un désert médical
42:34que je ne connais pas du tout
42:35déjà
42:35ça va prendre beaucoup de temps
42:36il faut giser
42:37son dossier médical
42:38etc
42:39il ne va pas bien
42:40je lui prescris une prise de son
42:42des examens complémentaires
42:43qu'il va faire
42:44c'est-à-dire
42:44ce patient-là
42:45je ne vais pas le revoir
42:45avant un mois
42:47puisque c'est
42:48deux jours par mois
42:49donc pendant ce temps
42:50s'il n'est pas bien
42:51à qui il va s'adresser
42:52moi je ne pourrais pas le voir
42:53c'est plein de raisons
42:55comme ça
42:56d'organisation
42:57je ne sais pas du tout
42:58comment ils vont faire
42:59et surtout
43:00la raison principale
43:01c'est
43:01même si je ne suis pas
43:03dans un désert médical
43:04mais j'ai
43:05un mois et demi de délai
43:07j'ai beaucoup de patients
43:07je me dis
43:08si je consacre encore
43:09deux jours
43:09dans un autre endroit
43:11ce n'est pas possible
43:12mais est-ce qu'il y a
43:14une solution Arnaud
43:15parce que sinon
43:15l'alternative
43:16et c'est
43:17la proposition
43:19de loi
43:20Garot
43:20l'alternative
43:22c'est d'obliger
43:23les jeunes médecins
43:25à aller s'installer
43:26en tout cas
43:26pendant un certain temps
43:27dans un désert médical
43:28il va falloir trouver des solutions
43:33parce qu'on ne peut pas
43:33rester comme ça
43:34effectivement
43:35donc ça doit passer
43:38peut-être par
43:39l'incitation financière
43:40effectivement
43:41pour attirer
43:42les jeunes médecins
43:43voilà
43:45je pense
43:45une enveloppe financière
43:46après
43:46oui
43:48moi je ne suis pas
43:48contre forcément
43:49que
43:49des jeunes médecins
43:51aillent
43:52un temps
43:52dans les déserts médicaux
43:54parce qu'à un moment
43:54il faut trouver une solution
43:55il faut trouver des solutions
43:58donc ça
43:58ça peut être une piste
43:59quand même
43:59René est en ligne
44:01avec nous
44:01bonjour René
44:02oui bonjour
44:03alors je vois que vous êtes
44:04retraité
44:05médecin retraité
44:06ou retraité
44:07retraité
44:07qu'est-ce que vous en pensez
44:10de cette mesure
44:11proposée par François Bagnon
44:12je suis un peu d'accord
44:13avec le médecin
44:15qui vient de s'exprimer
44:16c'est une mesure
44:17à la con
44:18qui ne va rien résoudre
44:18moi je suis
44:19beaucoup plus tranché
44:20je suis un peu comme
44:21la mesure barreau
44:23c'est-à-dire que
44:24il y a des formations
44:25de très haut niveau
44:26qui sont entièrement
44:28payées par l'état
44:28et qui imposent
44:30aux diplômés
44:31de devoir 5 ans
44:32à l'état
44:33et bien
44:33la médecine
44:34former un médecin
44:35ça coûte à peu près
44:36en moyenne 200 000 euros
44:37de former un médecin
44:38on peut toujours discuter
44:39sur les chiffres
44:39c'est plus
44:40c'est moins
44:40ce que je veux dire
44:40c'est que ça coûte très cher
44:41de former un médecin
44:42et moi je ne trouve pas
44:43choquant du tout
44:44qu'on impose à ce médecin
44:46qui vient d'être diplômé
44:46d'aller dans une région
44:48ils ont déjà
44:49d'une certaine manière
44:50un peu rendu l'argent
44:51lors de leur internat
44:52parce que
44:52lorsqu'on fait l'internat
44:54là je vais parler
44:56sous le contrôle d'Arnaud
44:57mais
44:58on fait 50 heures
44:59par semaine
45:01on est payé au lance-pierre
45:02on est d'accord Arnaud ?
45:02Oui on est payé interne
45:03100 euros la garde
45:05sans manger
45:06sans dormir
45:07avec des responsabilités
45:09importantes
45:10quand on est externe
45:11on est payé
45:12je crois
45:1320 euros
45:14soit la garde
45:15aussi pareil
45:16sans manger
45:16sans dormir
45:16toute la nuit
45:17c'est pas aussi
45:20d'une certaine manière
45:22René
45:22les étudiants en médecine
45:23ils renvoient quand même
45:24la balle avec l'internat
45:26certes
45:26mais je ne pense pas
45:27qu'ils la renvoient
45:28à hauteur
45:29des 10 ans
45:30maintenant
45:31de formation
45:32et donc
45:33en plus
45:34je me dis
45:34mais c'est quoi
45:35le problème
45:36des désirs médicaux
45:36pourquoi les gens
45:37ne veulent pas y aller
45:38ce sont souvent
45:40des milieux ruraux
45:40Franck Jessica
45:41nous l'expliquait tout à l'heure
45:42il manque des services
45:43quand on a une vie de famille
45:44il n'y a pas de collège
45:45pour ses enfants
45:46mais moi
45:48j'habite en milieu rural
45:49alors maintenant
45:49je suis à la retraite
45:50mais ça fait quand même
45:51un certain nombre d'années
45:51que je vis en milieu rural
45:52je suis né à Paris
45:54j'ai vécu à Paris
45:55j'ai vécu en proche
45:56banlieue parisienne
45:57pour rien au monde
45:58je retourne vivre
45:59dans ces conditions-là
46:01je vis en milieu rural
46:02et j'ai une qualité de vie
46:03exceptionnelle
46:04et maintenant
46:07il y a tous les services
46:08qu'il faut
46:08pour les services de transport
46:10les services
46:10on trouve tout
46:10si c'est qu'on a des désirs médicaux
46:12j'habite
46:13dans un tout petit village
46:15à côté des temples
46:16je voulais rebondir
46:17sur ce que disait
46:17tout à l'heure
46:18le docteur Hamon
46:19maintenant
46:20à chaque fois
46:21que je dois avoir
46:21un rendez-vous médical
46:22c'est un vrai désir médical
46:23je vais sur Paris
46:25et sur Paris
46:27j'ai plein de rendez-vous
46:28chez le Tavos
46:28en moins de deux mois
46:29j'ai mon rendez-vous
46:30j'ai le choix de la date
46:31de l'horaire
46:32quand à l'heure
46:34il disait
46:34que si les médecins
46:36vont s'éloigner
46:37dans les désirs médicaux
46:38il n'y aura plus personne
46:39pour soigner
46:39les milliers de patients
46:41à Paris
46:41mais le problème
46:42c'est que
46:42c'est les gens
46:43comme moi
46:43qui vont à Paris
46:44on a des médecins
46:45ils se retrouvent
46:46on n'a plus besoin
46:46d'aller à Paris
46:47ça illustre bien
46:51si vous êtes à étampes
46:52et que vous devez aller
46:53à Paris
46:53pour aller chez le médecin
46:54ça illustre bien
46:55quand même
46:55la situation
46:56extrêmement tendue
46:57et je pense que
46:58le constat est faible
47:01de la situation
47:04aujourd'hui
47:05des médecins
47:06en France
47:06en tout cas
47:08ça a démontré une chose
47:10c'est qu'il n'y a jamais
47:11de réponse simple
47:12à une situation compliquée