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00:00Voilà, vous êtes bien sûr Europe 1 sur CNews, vous venez de suivre en direct l'intervention d'Antoine Leroy,
00:08le procureur de la République de Nantes, ainsi que d'Éric Eudes, le directeur interdépartemental adjoint de la police nationale.
00:15Récit terrible, vous allez réagir les uns les autres, puisque Véronique Jacquet est toujours à mes côtés,
00:23Joseph Touvenel, Mathieu Hock, Nathan Devers et Arnaud Klasfeld, on en sait davantage sur ce jeune homme qui a commis un acte terrible.
00:33On sait qu'il était passionné d'Hitler, on l'avait évoqué, le procureur l'a rappelé.
00:41Chose importante également, c'est un jeune garçon qui était solitaire, plutôt suicidaire,
00:46ayant des rapports très forts avec sa mère, qui était, et c'est un élément important,
00:54qui était inquiète par l'attitude de son fils, puisqu'elle l'a fait suivre à six reprises
01:01par la maison des adolescents de Nantes.
01:06Il entretenait d'excellentes relations avec sa maman, de relations un petit peu plus difficiles avec son papa.
01:11fait terrible, la jeune fille qu'il a agressée était visiblement la seule personne
01:17avec laquelle il entretenait un dialogue de qualité,
01:21donc en fait, cette jeune fille n'a pas été choisie par hasard,
01:27elle a été atteinte de 57 coups de couteau,
01:31scène terrible à laquelle a assisté l'ensemble des élèves et l'enseignant de cette classe.
01:36Quant aux trois autres jeunes blessés, c'est donc le hasard.
01:41Je ne vais pas reprendre l'essentiel de la conférence de presse de ce procureur,
01:48mais ça nous dit beaucoup de choses, Véronique Jacquet, sur ce jeune homme.
01:54Il est encore hospitalisé pour le moment, suivi psychiatrique évidemment,
01:59mais ce récit est glaçant, tout était parfaitement organisé en fait.
02:03Tout était organisé, ça nous fait prendre conscience de la sauvagerie,
02:07avec laquelle il a agi, vous imaginez, 57 coups de couteau pour la jeune fille
02:13sous les yeux de ses camarades dans une salle de classe.
02:16Il faut imaginer quand même non seulement le deuil des parents de cette jeune fille,
02:23mais aussi tous ses camarades qui ont assisté à une scène absolument insoutenable dans une classe,
02:29puis ensuite dans l'autre classe où il y a eu trois agressions.
02:31Donc c'est absolument terrifiant.
02:34Moi ce que je retiens, c'est quand même une maman qui avait décelé le mal-être de son fils
02:40et qui a demandé par six fois de l'aide de psychiatres.
02:46Donc voilà, il y avait quand même un sujet, il y avait quand même une prise en charge.
02:49On n'a pas affaire à des parents qui n'ont pas pris en main le destin de leur enfant,
02:55en tout cas du côté de la maman.
02:57On voit qu'il y a un père quand même visiblement absent
02:59ou avec lequel il y a une relation conflictuelle.
03:01Plus difficile.
03:02Voilà, donc il y a peut-être aussi quand même un sujet familial avec ce manque paternel,
03:07parce que le père paressant c'est là pour faire grandir, pour faire croître
03:11et pour juguler la violence.
03:13Donc là on voit qu'il n'y a pas de limite, il n'y a pas de père, donc il n'y a pas de repère.
03:17Donc il y a peut-être quand même un sujet.
03:19Et puis l'autre sujet, me semble-t-il, c'est quand même la facilité avec laquelle
03:23on achète un couteau quand on est mineur sur Internet.
03:26C'est absolument terrifiant, puisqu'il a acheté une lame de 20 centimètres sur Internet.
03:31Donc il y a quand même, je pense, un sujet pour nos gouvernants.
03:37Et enfin, évidemment, la dernière chose, le message véhiculé par cette fascination pour Hitler.
03:43Au-delà évidemment de cette fascination pour l'horreur et le mal absolu,
03:47il y a quand même aussi une fascination pour le vide, pour le nihilisme qui est véhiculé
03:51par notre société, de par le message qu'il a laissé, n'oublions pas.
03:56Anna Clasferle, en tant qu'avocat, quel regard portez-vous sur cette affaire dramatique
04:01avec ce récit qui fait froid dans le dos et on se met à la place de ces jeunes
04:06qui ont assisté à la scène, du personnel enseignant.
04:08C'est une tragédie, surtout pour les parents de cette jeune fille.
04:11Vous imaginez, c'est la seule personne avec laquelle il y avait un véritable dialogue.
04:15C'est incroyable.
04:16C'est le genre de tragédie qui, malheureusement, ne peut pas être évitée,
04:19sauf peut-être à mettre plus de moyens sur la santé des jeunes.
04:22Mais même, on a repéré qu'il était un jeune à dire avec des difficultés.
04:28Ça ne l'a pas empêché.
04:29Donc, le ministre de l'Intérieur a tort de dire que c'est un fait de société
04:35parce que ce n'arrive pas régulièrement, ce genre de tragédie
04:40où, dans le cadre d'une école, un déséquilibré tue la seule amie, d'ailleurs, qu'il avait.
04:46Ce qui est un fait de société, en revanche, c'est la multiplication des attaques au couteau
04:52aux abords des lycées et les attaques au couteau des islamistes.
04:57Les attaques au couteau des islamistes, c'est parfois au renseignement généraux
05:02de faire le travail quand ils le peuvent
05:04et quand ce n'est pas un déséquilibré islamiste qui commet ce crime terroriste.
05:11Et pour les rixes entre les bandes avec un couteau,
05:14là, il y a quelque chose qui peut être fait
05:15puisqu'il y a un article du Code pénal qui punit de un an d'emprisonnement
05:20celui qui transporte ou qui porte un couteau sur lui,
05:26à un an d'emprisonnement où il y a 15 000 euros d'amende.
05:31Donc, si on veut empêcher, non pas ça, parce que ça ne peut pas être empêché,
05:35mais au moins les disputes, les rixes entre jeunes où on sort un couteau régulièrement,
05:41alors le ministère de la Justice peut faire passer une circulaire au procureur
05:47de systématiquement demander que le jeune qui est pris avec un couteau sur lui
05:55soit condamné à un an de prison et à 15 000 euros d'amende sur une certaine période
06:01pour, disons, envoyer un message.
06:05Et si c'est un jeune qui est un apprenti cuisinier, il y a de la jurisprudence qui dit
06:11que s'il y a un motif légitime pour transporter un couteau,
06:15alors il n'y a pas de condamnation.
06:18Bon, et si on veut empêcher, en tous les cas, les rixes, ça, ça peut être fait.
06:23Mais pour ce genre de tragédie, malheureusement, je ne crois pas qu'il y ait de solution.
06:28Il y a, sur 11 millions ou 15 millions d'élèves, il y a toujours des jeunes qui sont déséquilibrés.
06:36Et ça n'arrive pas régulièrement.
06:38Ça arrive régulièrement aux Etats-Unis, mais en France, ça n'arrive pas régulièrement.
06:42Véronique Jacquet, je termine le tour de table également.
06:44Véronique Jacquet, ce qui est terrible, c'est qu'il n'y a pas de mobile non plus, ce que disait le procureur.
06:47On n'a aucun mobile au moment.
06:48Il n'y a pas de mobile, mais quand vous avez comme ça un adolescent à la dérive
06:52avec un mal-être aussi absolu, parfois, ben non, il n'y a pas de mobile.
06:57Voilà, mais pour compléter ce que dit Arnaud, oui, bien sûr, ce n'est peut-être pas un fait de société.
07:04Mais en revanche, il y a quelque chose qui relève du sociétal,
07:07c'est la prise en charge de ce jeune garçon sur le plan psychiatrique et sur le plan psychologique.
07:12Parce qu'on voit que malgré les efforts de la maman, la prise en charge n'est pas satisfaisante.
07:18Alors, ce n'est peut-être pas la...
07:19Non, mais il y a eu six rendez-vous, en plus.
07:20Non, mais d'accord, mais ce n'est peut-être pas la faute des psychologues, quoique.
07:23Mais c'est que concrètement, sur la ville de Nantes, comme dans toutes les villes de France,
07:28et je ne veux pas en parler en tant que mère de famille,
07:29je ne veux pas en parler avec des mamans qui ont eu affaire à des enfants dépressifs,
07:33il est très, très compliqué de trouver une prise en charge digne de ce nom.
07:38Et donc, il y a vraiment un sujet pour nos politiques sur la prise en charge des adolescents
07:43qui vivent des mal-êtres complètement mortifères,
07:46qui peuvent aller jusqu'à passer à l'acte pour tuer des gamins.
07:49Et ce qui est terrible, Joseph,
07:51Joseph Touvenel, quel regard ?
07:52Parce qu'évidemment, on pourrait penser parfois,
07:54on parle de la responsabilité des parents,
07:57et la maman était très proche de son fils,
08:01elle était parfaitement en confiance.
08:03Elle était proche, elle fait ce qu'elle faisait.
08:05Elle a fait ce qu'elle a pu, évidemment.
08:06Il avait eu des entretiens avec des éducateurs.
08:09Les éducateurs, ce ne sont pas des psys.
08:12Et peut-être que là, il y a effectivement un effort à faire pour le suivi,
08:15et l'accompagnement, et les soins de ceux qui sont dans cette situation-là.
08:22La deuxième chose, c'est sur les couteaux.
08:23Moi, je suis d'une génération où on offrait,
08:27souvent le père offrait un couteau à son enfant quand il devenait préadolescent.
08:32Ce n'est pas pour ça qu'il y avait des morts à tous les coins de la rue.
08:36Le monde a changé, ça ne nous a pas échappé, Joseph Thouden.
08:39Oui, c'est bien l'image d'une montée quand même de la violence,
08:42de repères qui sautent.
08:43Alors, ça a été dit très bien par Arnaud,
08:45effectivement, la folie peut toujours atteindre,
08:47mais quand même, il y avait beaucoup plus de couteaux dans les poches des enfants
08:50et qu'à aller à l'école dans les années 60, 70 et 80 qu'aujourd'hui.
08:54Donc, on a quand même quelque chose.
08:56Et puis, dans cette noirceur, dans cette violence,
08:59il y a quand même une petite loueur,
09:02c'est ce technicien informatique à qui on peut rendre hommage,
09:05parce qu'il a sans doute sauvé d'autres vies par son courage.
09:08Vous avez raison de le rappeler.
09:10Quand on est au cœur du mal et qu'on trouve une lueur du bien,
09:14il ne faut pas hésiter à mettre ce bien.
09:16Et il a pris un risque maximum.
09:18Et en plus, il a pu l'inciter et bloquer l'agresseur dans un sas
09:23qui a permis son interpellation par les policiers.
09:27Nathan Levers, quel regard portez-vous sur ce récit, ce profil,
09:32et ce que vient de nous dire le procureur de la République de Nantes ?
09:35Alors, le procureur de la République nous a donné beaucoup d'informations.
09:38Beaucoup d'informations.
09:39Il y a au moins plusieurs aspects sur lesquels j'avais envie de réagir.
09:42Le premier aspect, c'est l'aspect psychologique, psychiatrique.
09:46En effet, je suis d'accord avec vous sur le fait qu'il y a un vrai problème en France
09:51dans la prise en charge des gens, et notamment des enfants,
09:55qui peuvent avoir des soucis, des défaillances sur le terrain psychologique ou psychiatrique.
10:01On peut chacun raconter sa vie, ce n'est pas le sujet,
10:04mais moi, j'ai pu voir une fois la manière dont les éducateurs
10:08pouvaient travailler dans un contexte précis,
10:10et j'avais pu, à ma petite échelle, constater des défaillances
10:13qui étaient à la fois structurelles et individuelles.
10:17Donc là, ça posera question, ce sera la première piste.
10:21La deuxième piste, quand même, c'est qu'il y a des zones d'ombre
10:24dans ce qu'a dit le procureur, et c'était intéressant,
10:26parce que les journalistes qui l'interrogeaient dans la conférence de presse
10:28lui ont reposé à plusieurs reprises la question du motif,
10:32et chaque fois, il répétait, nous ne le connaissons pas, nous ne savons pas,
10:35il n'a pas encore beaucoup parlé, ce jeune, donc nous ne savons pas tout.
10:39Et la troisième, alors, de ce que j'ai cru comprendre, quand même,
10:42le procureur disait que concernant ce fameux manifeste
10:46qui avait été envoyé un quart d'heure avant le passage à l'acte
10:50depuis les toilettes de l'établissement,
10:53alors le doute subsistait de savoir qui avait écrit ce manifeste,
10:57est-ce que c'est cet individu, ce jeune, qui a écrit lui-même le texte,
11:02qui reflète à 100% sa pensée dont il est l'auteur en un sens,
11:06est-ce qu'il a copié-collé des textes qui ont pu l'inspirer
11:09à droite, à gauche, sur Internet ou ailleurs,
11:11est-ce qu'il s'est aidé de l'intelligence artificielle ?
11:13Tout ça, on le verra.
11:14Mais j'aimerais quand même dire une chose,
11:17à supposer donc que la piste psychologique, psychiatrique, soit la bonne,
11:21que cet individu ait un déséquilibre,
11:23si c'est lui qui a écrit ce manifeste,
11:26il ne faut pas forcément non plus totalement enlever
11:28la dimension idéologique qui a pu être derrière la motivation.
11:34Alors la fascination pour Hitler, elle est extrêmement importante,
11:38et c'est un élément central,
11:41mais ce texte en lui-même, il disait quelque chose.
11:44Je l'ai lu attentivement, je pense que je ne suis pas le seul autour du plateau,
11:46et ce n'est pas un texte neutre, si vous voulez.
11:48Et je crois que quand on est confronté,
11:51vous parliez de l'islamisme tout à l'heure,
11:53quand on a été confronté parfois à des attentats islamistes
11:56avec des individus, des terroristes,
11:58qui présentaient des profils psy,
12:00certains disaient, oui, mais c'est l'œuvre d'un déséquilibré.
12:02Non, si vous voulez,
12:04on peut tout à fait, un individu peut avoir
12:07des déséquilibres psychologiques,
12:08ça n'enlève pas la dimension idéologique du crime.
12:11Et je crois que ce n'est pas un aspect
12:13qu'il faudra complètement mettre de côté
12:15dans l'interprétation et dans l'analyse
12:17de ce qui s'est passé, de ce drame.
12:20Maintenant, là où je suis d'accord avec Arnaud Clarsfeld,
12:22et je conclurai sur ce point,
12:24c'est qu'il faut se garder
12:25de cette tendance chez les politiques,
12:28et M. Rotaillot en a été l'incarnation hier,
12:32à vouloir sauter, si vous voulez,
12:34immédiatement sur des faits tragiques qui surviennent,
12:36pour livrer une explication immédiate
12:40quand on n'a pas encore les éléments.
12:42M. Rotaillot, hier, dans sa prise de parole,
12:44ce qu'il a mis en cause, c'était la déconstruction.
12:46Il a dit, nous vivons dans une société
12:48qui a déconstruit les traditions, l'autorité, etc.
12:51La déconstruction, d'abord, ça n'a rien à voir,
12:54c'est un courant de pensée qui vient de Heidegger,
12:56Gérard Granel, Derrida,
12:58c'est absolument pas la destruction
12:59de la tradition française,
13:01et des traditions familiales, etc.
13:03Et en l'occurrence, dans ce que le procureur
13:05de la République a expliqué,
13:08il n'y avait aucune référence à Derrida
13:09et à la déconstruction.
13:10Donc on peut se demander pourquoi vous avez
13:12un ministre de l'Intérieur
13:13qui met en cause un concept
13:15qui était absolument innocent
13:17dans ce drame-là,
13:19et qui est innocent tout court.
13:20Et ça, c'est une tendance
13:22sur laquelle il faut vraiment avoir un regard critique
13:25parce qu'elle fait, je pense, du mal
13:26à la qualité du débat public.
13:28Mathieu Hock, je ne vous ai pas encore écouté
13:31sur la description de ce drame absolu
13:34effectué par Antoine Leroy,
13:36le procureur de Nantes.
13:38Non, je réagirai en trois points
13:39sans redire ce qui a été dit.
13:40Je pense que sur la distinction
13:41entre déjà fait de société
13:43et fait divers,
13:44là, on est effectivement très clairement
13:45dans quelque chose
13:45qui relève plutôt du fait divers
13:47dans son acceptation
13:49telle qu'elle peut être,
13:50c'est-à-dire le fait qu'aujourd'hui,
13:52on est sur un profil très déséquilibré
13:54qui prend un couteau
13:56et qui effectivement va tuer, etc.
13:57Même moi, quand je parlais...
13:58Qui se scarifie aussi avant...
13:59Exactement, avec beaucoup de choses...
14:00Qui écrit des mots dans les toilettes,
14:03avec cette volonté de disparaître...
14:04Tout à fait, avec lui,
14:05il prend le couteau,
14:06il en met un dans les toilettes, etc.
14:08Malgré acte de guerre et tout ça.
14:11Par contre, en revanche,
14:13il ne faut quand même
14:14ne pas faire l'économie d'un sujet
14:15qui est quand même
14:15la montée de l'insécurité
14:17dans les établissements scolaires,
14:18qui est quelque chose
14:19qui n'est pas un phénomène ancien,
14:23qui est un phénomène
14:23qui est très récent.
14:24Tous les chiffres nous l'indiquent,
14:25et c'est ce que je disais tout à l'heure
14:26en première heure d'émission,
14:27c'est qu'aujourd'hui,
14:28un chiffre qui est vraiment marquant,
14:29c'est qu'on a 900 attaques
14:31de professeurs avec une arme.
14:33Je ne vous laisse même pas imaginer
14:35le nombre d'agressions verbales et physiques
14:37des professeurs qui se font bousculer,
14:39etc. dans l'enceinte scolaire.
14:41Donc, ça dit bien quelque chose
14:42aujourd'hui de notre école,
14:43qui est que l'école républicaine,
14:45qui est censée être un sanctuaire
14:46à l'abri des évolutions de la société,
14:48est en train aujourd'hui
14:49de subir les évolutions de la société,
14:51certaines d'entre elles
14:51comme étant l'ultra-violence
14:53et l'ensauvagement de la société.
14:56Pourquoi ?
14:57Et là, on arrive au deuxième point,
14:59qui est, je pense,
15:00le plus important sur ce sujet,
15:02qui est qu'aujourd'hui,
15:03on a juste affaire à un jeune sauvage,
15:04tout simplement,
15:05à quelqu'un qui n'a pas de repères.
15:07Ça ne veut pas dire
15:08qu'il n'a pas eu d'éducation.
15:09Sauvage, je ne sais pas,
15:10mais malade, certainement.
15:11Oui, mais oui,
15:12et qui s'adonne à des actes de sauvage.
15:14Pourquoi ?
15:15Parce que 57 coups de couteau,
15:16c'est quelque chose
15:17qui est complètement invraisemblable
15:19dans une acceptation,
15:20on va dire, républicaine
15:22et normale des rapports
15:23entre les êtres humains.
15:25Donc, je pense qu'on est dans cet état-là.
15:27On est donc face à quelque chose
15:28qui ressemble plutôt à de la barbarie.
15:29Et je pense que le sujet,
15:31et c'est le troisième point,
15:32sur la question de la santé mentale
15:34que je voulais mettre en avant,
15:35est un vrai, un véritable sujet.
15:37Alors après,
15:38la question qui est posée aussi,
15:39c'est un,
15:39il y a la question des moyens.
15:41Donc, effectivement,
15:41le fait qu'aujourd'hui,
15:42on a désarmé la filière santé mentale
15:45dans notre pays.
15:46On est passé,
15:47moi, ça m'a toujours choqué,
15:48en 1970,
15:48il y avait 120 000 lits de psychiatrie.
15:50Aujourd'hui,
15:50on en a juste 50 000.
15:52Qu'est-ce qui s'est passé
15:53en 50 ans ?
15:55Mais surtout,
15:56c'est que la question
15:57de la santé mentale,
15:58c'est ensuite,
15:58quelle réponse vous apporter
15:59quel parcours de soins ?
16:00Parce qu'en fait,
16:01le problème de la santé mentale,
16:02c'est que vous n'avez pas
16:03un parcours de soins linéaires
16:04à part à enfermer tout le monde
16:05sur des durées
16:06qui sont très très longues.
16:07Aujourd'hui,
16:07c'est très compliqué
16:08d'avoir une réponse
16:09en termes de santé mentale.
16:10Donc, c'est pour ça
16:10que cette réponse-là
16:12ne sera jamais satisfaisante
16:13et suffisante
16:14pour pouvoir endiguer
16:15ce type de phénomène.
16:17Et donc,
16:17j'en reviens à un dernier élément
16:18que je voulais mettre en avant,
16:20c'est la destruction de la famille.
16:21Aujourd'hui,
16:21il y a quand même
16:21un vrai sujet
16:22dans notre société,
16:24c'est la destruction
16:24de la famille,
16:25de ce que cela incarnait.
16:27Et on voit bien
16:28qu'une mère aujourd'hui
16:28qui avait toute la bonne volonté
16:31qu'elle peut mettre aujourd'hui
16:32en avant
16:32dans le cadre
16:33de l'éducation de son enfant
16:34est désarmée
16:35par rapport
16:36à l'éducation de son enfant
16:37qui, justement,
16:38ça donne à des pratiques
16:39qui ne relèvent pas
16:39de son éducation.
16:41Donc, je pense aujourd'hui
16:41que le vrai sujet
16:42qui est un des sujets
16:43qui est lié
16:43et intimement lié
16:44à la délinquance
16:45et à l'ultra-violence,
16:46c'est la destruction
16:47de la famille
16:48puisque dans beaucoup de cas
16:49aujourd'hui de délinquance,
16:50on est face à des situations
16:51de familles monoparentales
16:52notamment
16:53où c'est très compliqué
16:54pour une mère notamment
16:55de pouvoir éduquer
16:56brillamment son enfant.
16:58Et je voudrais terminer
16:58cette émission
17:00avec un chiffre
17:01un jeune sur cinq
17:03serait concerné
17:04par la dépression,
17:05les troubles de l'humeur
17:06ou les gestes suicidaires.
17:07Ça, c'était en 2021
17:09sans la source
17:10et la santé publique.
17:11France,
17:12ce qui veut dire beaucoup
17:12et c'était terrible
17:14ce récit
17:16de ce procureur
17:18avec cette maman
17:19impuissante
17:20qui a tenté
17:20d'aider son fiston
17:21et qui a commis
17:23l'irréparable.
17:24Voilà ce qu'on peut dire
17:24et ce qu'on pouvait retenir
17:25avec ces 57 coups de couteau
17:27à l'égard de cette jeune fille
17:29qui était la seule personne
17:31la seule personne
17:31avec laquelle
17:32il avait un dialogue.
17:34Voilà,
17:34on va terminer
17:35sur cette note
17:37pas très positive
17:38et ce constat dramatique,
17:42c'est le moins
17:42que l'on puisse dire.
17:43Merci à vous
17:44de nous avoir suivis.
17:46Merci pour votre
17:46grande fidélité.
17:48Merci à vous
17:48mes chers amis,
17:50merci à l'équipe
17:50qui m'entourer
17:51Déborah Smadja,
17:51Céline Geno,
17:52Maxime Lavandier,
17:53Alexis Prince,
17:54Gabriel Delacroix
17:55qui était notre stagiaire du jour,
17:56Morine Vida pour l'info.
17:57Merci de la programmation
17:58tout de suite sur Europe 1,
18:00Pascal de la Tour du Pain
18:01et sur CNews,
18:02Philippe Devillier,
18:03Hélio Deval,
18:03Geoffroy Lejeune.
18:04Belle soirée
18:05sur nos deux antennes.

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