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00:007h48, l'invité de ici Gare Lozère ce matin, c'est une figure du monde de la santé dans le gare,
00:07une figure qui est en grève, Quentin, en grève et en colère.
00:10Oui, bonjour David Costa.
00:11Bonjour.
00:12Merci d'être avec nous, généraliste à Nîmes et également directeur du département universitaire de médecine générale à la fac de Nîmes.
00:19Vous faites donc partie de ces blouses blanches opposées à la proposition de loi Garo, du nom du député qui la porte.
00:25Un texte qui, dans les zones bien pourvues en médecins, veut interdire à un praticien de s'installer jusqu'à temps qu'un autre s'en aille.
00:34Donc le but, c'est de lutter contre les déserts médicaux.
00:37En quoi ça serait une fausse bonne idée, David Costa ?
00:40C'est une fausse bonne idée parce que le gouvernement communique en disant qu'il y a des zones qui sont bien dotées en médecins.
00:46On met au défi les gens de nous donner des zones bien dotées en médecins.
00:49Ils parlent de 13%. Si c'est peut-être 0,13%, c'est le bout du monde.
00:54Si je prends l'exemple de Nîmes, il y a 15 000 personnes qui n'ont pas de médecin traitant.
00:58Et si, selon comment le gouvernement va manipuler les chiffres, il n'y aura pas de médecin à Nîmes.
01:04Oui, mais David Costa, vous êtes d'accord avec moi pour dire qu'à Nîmes, en termes de nombre d'habitants,
01:08il y a quand même plus de médecins que dans les Cévennes, par exemple.
01:10C'est moins difficile de trouver un médecin à Nîmes que dans une commune sévenole.
01:16Ce n'est pas évident. Il faut en parler aux 15 000 personnes qui galèrent, qui ne trouvent pas de personnes.
01:21J'ai eu quelqu'un qui est venu me voir, envoyé par les urgences, qui galérait pour voir quelqu'un.
01:26Il s'est avéré qu'il avait un mélanome du pouce, qu'on lui a coupé le pouce, etc.
01:29Il y a des situations très compliquées.
01:31L'idée, c'est vraiment comme un jeu d'échecs.
01:33Il y a 64 cases et 32 pièces.
01:36On veut mettre une pièce partout, mais il nous faut 64 pièces.
01:39Là, il manque de médecins pour qu'on puisse aller partout.
01:42Après, nous, on est évidemment bien conscients que c'est très compliqué pour les gens.
01:47On souhaite qu'ils soient tous soignés, qu'ils puissent voir un médecin.
01:50Mais là, c'est compliqué.
01:51Alors, comment on fait pour offrir à chaque Français un médecin ?
01:54C'est là-dessus qu'il faut réfléchir.
01:59Nous, ça fait 40 ans qu'on alerte les pouvoirs publics.
02:0140 ans qu'on leur dit que ça va être compliqué, vu la pyramide des âges et qu'ils ne font rien.
02:05Sur Nîmes, il faudrait qu'il y ait 65 installations en 10 ans pour que tout le monde ait un médecin.
02:10Ça ne va pas être possible.
02:11Donc, les solutions sur le court terme, il y en a plusieurs.
02:15Il y a un, nous aider à pouvoir déléguer les tâches.
02:17Il va falloir que les gens s'habituent à ce qu'ils voient des assistants qui nous font gagner du temps médical et qu'ils puissent faire du temps administratif.
02:23Sur quelles tâches, par exemple ?
02:24Et c'est quoi ces assistants dans votre part ?
02:26Tous les certificats, je ne suis pas obligé de les faire.
02:28Par exemple, quand je fais un ECG, quand je pèse les gens, quand je prends l'attention, un électrocardiogramme,
02:34je peux avoir quelqu'un qui est capable de faire ça, qui me donne le résultat, j'en discute.
02:39Par exemple, les infirmiers en pratique avancée, les assistants médicaux.
02:42Pour avoir ça dans mon cabinet, pour que je puisse voir plus de monde, encore faut-il que j'ai des locaux pour les recueillir, pour les accueillir.
02:50Il faut que je puisse payer ces gens-là, que je crée des emplois avec, pour l'instant, ceux que je gagne.
02:54Je ne peux pas payer quelqu'un.
02:56Les radiologues, ils ne font pas les radios, ils ont des manips radios.
02:59Les biologistes ne font pas les prises de sang.
03:01Donc, on a besoin de locaux et de moyens pour avoir plus de monde.
03:04Ça, c'est une première solution.
03:05Deuxième solution, un peu sur l'exemple d'Alès, utiliser la maison médicale de garde, ou quand c'est possible, des locaux,
03:12pour recevoir les gens qui n'ont pas de médecin traitant.
03:15En fait, la maison médicale de garde, elle ouvre le soir pour les urgences.
03:18On pourrait imaginer qu'elle ouvre la journée pour les gens qui n'ont pas de médecin traitant.
03:21Et ça serait déjà ça en faisant un tour de rôle.
03:23Troisième solution, et ce qu'on avait mis en place depuis longtemps,
03:26c'est la quatrième année de médecine générale,
03:29où les jeunes vont aller dans les territoires, voire du monde,
03:33là, ce que j'ai appris hier soir, c'est que je vais devoir payer moi
03:38pour que le jeune qui va venir en médecine générale faire une quatrième année
03:43ait une secrétaire, ait des moyens, etc.
03:47C'est-à-dire un étudiant en médecine en quatrième année qui...
03:50Oui, en quatrième année d'internat.
03:53Il est en dixième année, il serait docteur junior.
03:55L'idée, c'est qu'il vienne, il travaille pendant un an,
03:59et puis si tout va bien, l'idée, après, c'est qu'il s'installe.
04:01Sauf qu'il est encore en formation, et sauf qu'il faut encore des moyens.
04:04Je suis enseignant à la fac, on n'a pas de moyens.
04:06Étudiant qui serait rattaché déjà à un cabinet, si je comprends bien.
04:09Oui.
04:117h52, notre invité généraliste à Nîmes,
04:13également directeur du département universitaire de médecine générale à la fac de Nîmes.
04:16Vous avez une minute pour conclure.
04:18David Costa, on parlait d'une autre proposition.
04:21Il y a le gouvernement qui, pour lutter contre les déserts médicaux,
04:25veut obliger les médecins à effectuer au moins,
04:29disons, deux jours de garde par mois.
04:32Est-ce que vous seriez prêt à le faire, vous ?
04:34C'est deux jours où on irait dans d'autres territoires, etc.
04:38Alors, s'il y a des moyens qui vont avec,
04:41parce que c'est toujours pareil, on n'a pas les moyens qui vont aller avec.
04:43Je vais dans un territoire.
04:47Est-ce que j'ai un cabinet pour exercer ?
04:49Est-ce qu'il y a une secrétaire pour prendre les rendez-vous ?
04:51Est-ce qu'il y a quelqu'un pour faire les tâches administratives et que je vois les gens ?
04:55C'est tout ça.
04:56Ce n'est pas complètement idiot, on peut réfléchir à ça,
04:59mais il faut qu'on ait les moyens.
05:01Et c'est comme d'habitude, il n'y a toujours aucun moyen et il n'y a rien qui est prévu.
05:04Donc pour vous, concrètement, si je comprends bien, on fait les choses à l'envers ?
05:07Il faut faire les choses avec le concret.
05:10Ça fait longtemps qu'on dit au gouvernement qu'il y a d'autres pays en Europe
05:13où les soins primaires, la médecine générale, ils sont forts,
05:16il y a beaucoup de généralistes,
05:17et ça fait des économies sur le long terme parce qu'on fait de la prévention, etc.
05:21Nous, on fait l'inverse, on a diminué le nombre de médecins.
05:24Oui, alors, ce n'est plus tout à fait le cas,
05:25parce qu'on a fait sauter le numerus clausus.
05:28Il y a un numerus apertus.
05:29Vous m'expliquerez la différence ?
05:30Le numerus clausus, c'était un concours.
05:33Le numerus apertus, c'est un examen classant.
05:35Alors, d'accord, on a augmenté le nombre d'étudiants,
05:38mais largement pas assez.
05:40Et puis, on n'a pas assez de moyens.
05:42Moi, j'ai un enseignant pour 60 étudiants.
05:44J'ai 650 mètres de stage, 600 internes.
05:47J'ai un secrétaire pour s'occuper de tout ça.
05:50C'est moi qui fais l'administratif.
05:52Bientôt, je vais aller nettoyer les WC à la fac.
05:55Il faut que je fasse autre chose.
05:57Enfin, voilà.
05:57On demande des moyens au gouvernement et pas de la com'.
06:00Voilà, avoir des moyens pour libérer du temps de pratiques médicales pour les docteurs.
06:05Je vous remercie beaucoup, David Costa, médecin généraliste à Nîmes.
06:08Vous serez cet après-midi, je le rappelle, à Montpellier pour défiler avec d'autres blouses blanches.
06:12Départ 14h de la fac de médecine jusqu'au parc du Pérou.
06:15Merci à vous.
06:16Merci.
06:17Merci.
06:18Merci.
06:19Merci.
06:20Merci.
06:21Merci.
06:22Merci.
06:23Merci.
06:24Merci.
06:25Merci.

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