A Aubagne, Emmanuel Macron a présidé la commémoration de Camerone, une bataille au Mexique en 1863, qui a été le point d'orgue de la Légion étrangère.
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00:00Officiers, sous-officiers, caporos-chefs, caporos, clérons et légionnaires.
00:12Le 1er de vos 30 avril a eu lieu loin d'ici, il y a 162 ans.
00:19A Cameroun, village mexicain où une poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis a tenu une position pendant 11 heures.
00:33Histoire de courage insensé, écrite au sang des légendes chevaleresques.
00:40Et le 30 avril 1863, la tragédie dépassa la légende.
00:5262 contre 2 000, 1 contre 30.
00:58Leurs fusils à un coup contre des armes à répétition, le soleil de plomb, la gorge qui les brûlait,
01:05assaillis par la chaleur, la fumée, la soif, la faim, le nombre, ils auraient pu se rendre.
01:17Mais ils avaient des cartouches pour 60 et du courage pour 2 000.
01:23Le capitaine d'Anjou, levant la main, jura de se défendre jusqu'à la mort et fit prêter à ses hommes le même serment.
01:35A 6 heures du soir, quand les Mexicains les prirent, ils n'étaient plus que 3.
01:43Ils avaient tenu depuis 10 heures du matin, tué 300 ennemis et en avaient blessé autant.
01:54Derrière eux gisaient des ruines, des corps, des képis blancs.
01:59Il y a tant d'exigences dans ces deux simples mots que vous venez de prononcer votre serment.
02:12Honneur, fidélité.
02:20Honneur des hommes de Cameroun, honneur du drapeau, fidélité au serment fait, fidélité à notre légende.
02:31C'est à cet instant que leur grandeur est devenue de l'héroïsme et que leur histoire est devenue la nôtre.
02:41Sous l'uniforme, écrivait Elie de Saint-Marc, seul compte le danger partagé.
02:51Je ne te demande ni ton nom, ni ta religion, mais seulement quel est ton courage.
02:56Oui, le silence du légionnaire est son appannage.
03:03Mais en endossant l'uniforme, en mettant le képis blanc, chacun épouse ce chant des siècles.
03:15Soldats sans passé, vous portez une mémoire glorieuse de la France.
03:20La France, en laquelle vous croyez, celle que vous avez librement choisie, qui vous a accueillie, celle qui n'abandonne jamais ses enfants, pas plus qu'un légionnaire n'abandonne ses morts ni ses blessés.
03:37Et nous pensons à chacun de vos camarades tomber au combat, à leur famille et à leurs proches.
03:46La France, la France en laquelle vous croyez, celle qui ne se rend pas à la loi du nombre, qui debout impose le respect dans la noblesse de ses combats.
03:57La France, patrie de volonté et de bravoure, qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée,
04:10mais une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main, un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie.
04:30Mon colonel, vous allez dans un instant porter la main de bois du capitaine d'Anjou, la main qui s'est levée pour commander, pour jurer fidélité, pour porter les armes, pour relever son frère tombé, pour soigner son frère blessé.
04:51Oui, colonel L'Hôpitalier, vous qui avez servi tant d'années, vous serez là, accompagnés de l'adjudant Broch et du sergent Donneau Friot.
05:05Vous incarnez l'épopée glorieuse des régiments étrangers de parachutistes qui célèbrent cette année leurs 70 ans.
05:15Comme l'incarne le père l'Allemand à qui je viens de remettre les insignes de grands officiers de la Légion d'honneur.
05:24Vous qui avez sauté sur Colvésie, vous qui avez vu 58 de vos camarades tomber à Beyrouth lors de l'attentat du Drakkar.
05:35Vous qui avez toujours été pour eux le signe d'une élévation humaine et spirituelle de la Corse au Tchad.
05:48Avant Cameroun, après Cameroun, il y eut tant et tant d'hommes pour continuer d'incarner ce courage et écrire l'épopée glorieuse des régiments étrangers de parachutistes.
06:02Ils célèbrent cette année leurs 70 ans.
06:10La longue cohorte des conflits du Second Empire, la Crimée, la guerre franco-prussienne, le Tonkin, les deux guerres mondiales, l'Algérie, l'Indochine, l'Alma, le siège de Sébastopol, Magenta, Solferino, la Provence, Colmar, Strasbourg.
06:29Il y eut toutes les guerres, toutes les batailles d'un pays en quête de liberté.
06:36Il y eut Birakheim face à Rommel dans le désert de Libye.
06:40Il y eut Dien Bien Phu face aux Vietmines dans la jungle et les marécages.
06:44Il y eut insécurité et inquiétude, tourments et bagarres, force et courage, puis ces retours difficiles parfois, comme de nouveaux exils.
06:56Le pactage et les armes à reprendre, toujours, pour aller de l'avant.
07:03Ces deuils à faire de camarades aimés.
07:07Douleur et grandeur du sacrifice consenti pour la patrie.
07:09Dans une semaine, le 8 mai au soir, je me tiendrai sous l'arc de triomphe, face à la tombe du soldat inconnu,
07:25pour commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale.
07:28Là, je penserai aux 40 000 légionnaires tombés depuis 150 ans pour notre pays.
07:43Là, je penserai à ce soldat inconnu qui peut-être était l'un des vôtres, votre frère,
07:52non par le sang reçu, mais par le sang versé.
07:58Là, je penserai à tous les combats que la France devra encore mener,
08:07éclairés par le courage de Cameroun,
08:12pour que vive la République et pour que vive la France.
08:17La France devra encore mener,