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00:007h19 sur Europe 1, l'édito éco, bonjour Agnès Verdier-Molinier.
00:07Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:08Agnès, alors que l'on cherche partout des économies en France pour redresser nos finances publiques malades,
00:13on parle aussi du miracle portugais.
00:15Et oui Dimitri, je rappelle que nous avons 5,8% de déficit public en 2024
00:21et que le FMI prévoit que nous soyons à plus de 6% en 2030,
00:26alors que le Portugal lui affiche cradement un excédent budgétaire de 0,7 points de PIB en 2024
00:33et c'est la deuxième année après 1,2% en 2023.
00:37En 2023, seul le Danemark, Chypre et l'Irlande avaient fait mieux.
00:42En plus c'est mieux que les prévisions qui étaient de 0,4%.
00:45Le résultat de bonnes années fiscales et la dette publique portugaise refluent à grande vitesse.
00:51En 2023, elle est tombée sous les 100% de la richesse nationale et a encore reculé en 2024
00:56pour s'établir à moins de 95%.
01:00En 10 ans, Dimitri, le poids de la dette publique du Portugal a reflué de plus de 30 points.
01:06Cela fait rêver.
01:07Et pourtant Agnès, les années 2010 et celles qui ont suivi ont été particulièrement éprouvantes pour l'économie portugaise.
01:13Et oui, c'était, souvenons-nous, la période de la crise des dettes publiques après la crise financière.
01:19Le taux d'emprunt portugais à 10 ans avait dépassé les 16%.
01:23Aujourd'hui, là, en ce moment, la France emprunte à 10 ans à 3,2% quand le Portugal emprunte à 3%.
01:31Et la croissance est là, là-bas au Portugal, 1,9% en 2024, 2,3% en 2023.
01:36Et pour 2025, le gouvernement portugais s'attend à une croissance de 2,5%.
01:41Là encore, ça fait rêver.
01:42En outre, le taux de chômage est faible, 6,5% et les principales agences de notation ont toutes rehaussé leur notation de la dette souveraine portugaise.
01:52On aimerait entendre ce genre de nouvelles, Dimitri, dans pas trop longtemps pour la France.
01:57Et est-ce qu'on pourrait s'inspirer, Agnès, des mesures qui ont été prises au Portugal ?
02:01Oui, avec l'aide de ce qu'on appelle la Troïka, le FMI plus la Commission européenne plus la BCE et en contrepartie d'un prêt de 78 milliards d'euros quand même.
02:11Les mesures prises dans l'urgence à partir de 2010 ont été à la fois lucides et courageuses.
02:16Privatisation, diminution des salaires publics et des pensions de retraite, augmentation de la TVA à 23%,
02:21aide publique revue à la baisse, indemnisation chômage amoindrie, âge de départ à la retraite relevé à 66 ans et 4 mois.
02:32Les fonctionnaires ont été également mis à contribution, leurs 13e et 14e mois supprimés,
02:37leur temps de travail passé de 35 à 40 heures hebdomadaires sans compensation
02:41et un départ public à la retraite sur deux non remplacé.
02:44Aujourd'hui, le taux de dépense publique là-bas au Portugal, c'est un peu plus de 42%.
02:49Le taux de prélèvement obligatoire, c'est autour de 38%.
02:52Voilà, on voit Dimitri, ce qu'il nous reste à faire.
02:55Signature Europe 1, Agnès Verdier-Molinier. Merci Agnès.