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À l'occasion de la journée internationale des travailleurs, les syndicats appellent à la mobilisation ce jeudi 1er mai. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, s'exprime depuis la manifestation parisienne.

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Transcription
00:00Merci Ivry, qu'on écoute Marie-Lise Léon de la CFDT.
00:02...organisation qui organise cette table ronde.
00:04L'idée c'était de pouvoir avoir un espace pour parler du travail.
00:08Parce qu'en fait, on se rend compte qu'il y a une crise du travail.
00:10Aujourd'hui, on n'a jamais connu autant d'accidents de travail, de maladies professionnelles.
00:15On voit qu'aujourd'hui, suite aux mobilisations retraites de 2023,
00:19en fait, il y a une envie de parler du travail.
00:21Donc l'idée c'est vraiment de pouvoir ouvrir un espace de discussion
00:24et puis d'avoir un espace ouvert avec des gens qui passent,
00:28qui peuvent venir pour nous rencontrer,
00:31pour certains nous découvrir par hasard
00:34et de prendre le temps de pouvoir discuter
00:36et de ne pas forcément être à défiler sur un boulevard
00:40et justement que les gens viennent nous rencontrer
00:43et pas juste qu'ils nous regardent défiler.
00:45Donc c'est quoi le mot d'ordre ?
00:46Le mot d'ordre pour la CFDT, c'est rendons le travail visible,
00:53parlons du travail et comprenons ce que nous disent les salariés
00:57et écoutons ce que les salariés ont à dire de leur travail
01:00parce qu'en fait, aujourd'hui, il y a une crise du travail
01:02et il faut pouvoir apporter des solutions extrêmement concrètes.
01:05Il y a des enjeux autour du pouvoir d'achat,
01:08il y a des enjeux autour de l'emploi,
01:10mais le travail, ça reste le grand impensé du moment
01:13et il faut pouvoir le mettre sur la table et pouvoir en discuter.
01:16Un de vos mots d'ordre cet après-midi, c'est sur la trumpisation du monde.
01:20Comment ?
01:21La trumpisation du monde, c'est aussi ce qu'on entend de la part de la CGT,
01:24c'est l'après-midi, vous, c'est pas dans vos mots d'ordre ?
01:26Nous, ça ne veut pas dire qu'on n'est pas mobilisés,
01:28mais aujourd'hui, c'est la fête des travailleurs et des travailleuses,
01:31c'est le 1er mai, c'est une journée particulière dans l'agenda de l'année
01:35et donc nous, on a voulu vraiment mettre l'accent sur ce qui occupe
01:40et préoccupe les travailleurs et les travailleuses au quotidien,
01:43qu'on parle de leur travail, qu'ils soient reconnus,
01:45qu'on reconnaisse qu'il y a besoin de dignité au travail
01:48et il y a aujourd'hui beaucoup de questions qui restent sans réponse.
01:51On a applaudi les soignants, on leur a dit qu'ils allaient être reconnus,
01:57on a essayé de sortir de la lumière les travailleurs invisibles,
02:02ce qu'on appelait aussi les travailleuses essentielles
02:04et aujourd'hui, il y a encore beaucoup, beaucoup de questions qui sont sans réponse
02:09et on ne peut pas juste dire aux travailleurs et aux travailleuses
02:13attendez la prochaine fois parce que là, on a plutôt un problème du budget
02:16ou les employeurs qui nous disent que la crise économique actuelle
02:20ou les inquiétudes qu'ils peuvent avoir face aux interrogations
02:23ou aux différentes sorties que peut avoir le président des Etats-Unis,
02:28je pense que le temps social, c'est maintenant
02:31et qu'il y a besoin de considérer différemment le travail,
02:35ce n'est pas juste une variable d'ajustement.
02:37Vous comptez relancer le bordement pour obtenir la conférence travail ?
02:39Alors la conférence travail, c'est quelque chose que l'on porte depuis très longtemps
02:44puisque on avait déjà, nous au moment des assises du travail, au début de l'année 2023,
02:49souhaité que ce soit enfin un sujet, qu'on puisse le mettre en lumière,
02:52qu'on puisse poser l'ensemble des problèmes et les traiter.
02:55On l'a refait encore récemment, force est de constater que les employeurs ne veulent pas en parler.
03:00Donc à ce stade, on en fait un objet commun avec l'UNSA aujourd'hui
03:06et la CFDT continuera de le travailler.
03:10Si c'est sans le gouvernement ni les employeurs, ce n'est pas grave,
03:13on le fera de notre côté, c'est ce qu'on fait avec les places du travail le 15 mai.
03:17À propos du gouvernement, il soutient une proposition de loi
03:20qui vise à remettre en cause le régime du jour férié-chômé,
03:23en l'alignant sur le travail du dimanche.
03:25À mon avis, c'est qu'on a encore des sénateurs, des responsables politiques
03:30qui écoutent les employeurs et qui, je pense, n'ont même pas demandé
03:34aux personnes directement concernées ce qu'elles en pensent.
03:37Et donc, moi, je pense que, un, le 1er mai, ça doit rester un jour exceptionnel,
03:42particulier dans l'année.
03:44C'est la fête des travailleurs et des travailleuses.
03:46Donc, on ne travaille pas ce jour-là.
03:48Le 1er mai, ça reste, ça doit demeurer.
03:51C'est un repère.
03:51C'est un moment aussi où on se rappelle des différentes luttes
03:54qu'il y a pu y avoir à travers le monde.
03:56C'est une journée internationale.
03:58Et puis, je pense qu'aujourd'hui, l'ensemble, notamment des fleuristes ou des boulangers,
04:03ils bénéficient de tellement de possibilités d'assouplissement
04:07vis-à-vis du temps de travail que, franchement,
04:09je ne pense pas que ça soit le sujet du moment.
04:11Moi, quand je parle avec des salariés de la boulangerie,
04:14ils me parlent de leurs classifications qui n'ont pas été négociées depuis 10 ans.
04:18Ils me parlent du niveau de rémunération qui est extrêmement bas.
04:21Donc, si on veut parler des bons sujets et des vrais sujets qui occupent les salariés,
04:25il faudrait déjà leur donner la parole,
04:29aller à la rencontre des organisations syndicales,
04:31parce que là, on a des employeurs qui sont allés directement faire leur lobbying auprès du Parlement,
04:37et puis de le poser en tant que sujet avec les vrais sujets.
04:41Et les vrais sujets, c'est les conditions de travail et les rémunérations dans ces secteurs.
04:45Pierre-Yves Lombard a dit que ça devrait de toute façon passer par les partenaires sociaux.
04:48Est-ce que vous en pensez ?
04:50Ah ben ça, je suis ravie d'apprendre qu'il y a quand même quelqu'un qui se préoccupe des organisations syndicales et patronales.
04:55Donc, je pense que c'est un bon réflexe.
04:57C'est un bon réflexe.
04:58Et puis, je pense qu'aujourd'hui, on en parle beaucoup.
05:01Mais je pense que c'est une façon de lancer des ballons d'essai aussi,
05:06et de se dire, est-ce que sous couvert de simplification,
05:09simplifier la vie des employeurs,
05:10on n'est pas encore dans une nouvelle tentative de déréglementation,
05:14ce à quoi la CFDT s'opposera farouchement.
05:17Malgré tout, certains salariés de ces secteurs disent,
05:20nous, on veut bien travailler le 1er mai,
05:22donc ça reste sur la base du volontariat.
05:24Même si un salarié veut travailler,
05:26parce qu'on sait que ce 1er mai doit quand même être sanctuarie.
05:29Moi, je pense que le 1er mai, ça doit rester sanctuarisé.
05:32Et je me méfie beaucoup des questions de volontariat,
05:36parce qu'on est sur des boutiques, des commerces,
05:39où il y a souvent très peu de salariés,
05:41et on sait que la proximité dans ces établissements,
05:44quand on est deux ou trois,
05:46dire non à son patron, ce n'est pas forcément facile.
05:49Et donc, pour le 1er mai, c'est net.
05:52Et puis, lorsqu'il s'agit de pouvoir avoir des discussions
05:55sur les horaires d'ouverture,
05:58la composition des équipes, etc.,
06:00il faut faire confiance aux salariés
06:02et demander à leurs représentants de négocier.
06:05Je pense que ces questions sur mesure,
06:08elles nécessitent d'être d'abord discutées
06:10avec les représentants du personnel.
06:12Merci.
06:13ArcelorMittal.
06:14ArcelorMittal.
06:15Vous allez demander à ce que le groupe rembourse
06:18les aides suivantes.
06:20Alors, on va déjà attendre de voir
06:22quelles seront les décisions fermes.
06:25La CFDT, elle est extrêmement inquiète,
06:27à la fois sur les annonces qui ont été faites,
06:29et sur le projet d'acier vert,
06:32qui fait aussi l'objet de 850 millions d'euros
06:35d'investissement, en tout cas d'aide du gouvernement
06:39pour décarboner la fabrication de l'acier.
06:43Nous, on est extrêmement inquiets sur la situation,
06:47on est inquiets sur la souveraineté de l'Europe
06:49sur ce champ de l'acier,
06:52et on souhaite qu'il y ait le maximum de dispositifs
06:57activés pour la préservation des emplois.
06:59Donc, on va regarder quels peuvent être les leviers.
07:02Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui,
07:05les entreprises qui bénéficient d'aide publique,
07:07elles ne jouent pas suffisamment le jeu,
07:10ni de la transparence,
07:11ni du fait qu'elles acceptent de rendre des comptes.
07:14Et à un moment, je pense qu'on ne peut pas accepter
07:17qu'une entreprise qui a bénéficié d'aide publique
07:19se désengage, comme Arcelor semble le faire.
07:24Et je pense que le gouvernement doit être
07:26beaucoup plus attentif d'une part,
07:29beaucoup plus contrôlée et s'appuyer
07:32sur les représentants du personnel
07:33qui, eux, connaissent les entreprises de l'intérieur
07:36et qui savent très bien lorsque des stratégies annoncées
07:40ne sont pas tout à fait celles
07:41qui sont déroulées dans les entreprises.
07:44Faire confiance au contrôle social
07:45que peuvent faire les représentants du personnel,
07:48c'est aujourd'hui essentiel.
07:50Juste pour revenir sur les différentes manifestations
07:53qui ont lieu cet après-midi et ce midi,
07:55on a bien compris la volonté de faire un rassemblement
07:57tout le travail, mais malgré tout,
07:58est-ce que vous n'avez pas l'impression
07:59d'être un peu en ordre dispersé vis-à-vis de la CGT, par exemple ?
08:03Alors, on est en ordre dispersé avec l'idée
08:05que chacun est sur le mot d'ordre qu'il souhaite.
08:09Et nous ne sommes pas une seule organisation syndicale.
08:13Il y a eu un 1er mai 2023 extrêmement uni
08:17et extrêmement fort en termes de mobilisation.
08:212024, moi j'ai été dans une autre ville
08:23sur les questions européennes
08:24et le sujet n'est pas nouveau, en fait.
08:28Le sujet n'est pas nouveau.
08:30On a, lorsque c'est possible
08:31et lorsque l'on a véritablement des sujets en commun,
08:35on est capable de faire ensemble.
08:37Et le 1er mai, aujourd'hui, nous ne sommes pas tous ensemble
08:40et il y a des sujets sur lesquels on reste groupés
08:43et on continue de porter des choses en commun.

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