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00:00Et on continue à décrypter l'actualité, l'actualité qui vous intéresse évidemment, chers auditeurs d'Europe 1, ça concerne l'ultra-violence.
00:06On en a beaucoup parlé évidemment. Faut-il installer des portiques de sécurité à l'entrée des collèges et des lycées pour prévenir les attaques armées
00:13comme celle qui a causé la mort d'une adolescente à Nantes il y a quelques jours ?
00:18Selon une enquête d'opinion CSA pour CNews Europe 1 et le JDD, une large majorité de Français y est favorable.
00:2679% des Français sont pour. Et sur cet avou le 25 avril dernier, Bernard Guetta, il est député Europe 1 Renew,
00:35il estime que cette solution est inefficace et il prend en exemple les Etats-Unis. Écoutez.
00:41Ces remèdes ont fait la preuve de leur inefficacité absolue aux Etats-Unis.
00:47Et quand on voit l'argent que cela coûterait, il vaudrait mille fois mieux investir cet argent dans des postes...
00:55Vous savez ce qu'on appelait les pions à une époque dans les lycées ?
00:59Les surveillants.
00:59Les surveillants, tout simplement. Mais évidemment qu'on en a besoin. Si on en avait besoin hier, on en a besoin aujourd'hui.
01:06On a besoin de pions, on a besoin de psychologues scolaires. Or, il en existe très peu alors qu'en principe, il devrait y en avoir dans chaque établissement.
01:16Voilà, Bernard Guetta, député européen Renew, sur cet avou le 25 avril dernier, Raphaël Steinville.
01:23Moi, je pense que d'abord, derrière ce chiffre, c'est 79% de Français qui réclament des portiques dans leurs collèges et lycées.
01:33Je pense que ça a traduit d'abord un besoin, une demande de sécurité.
01:36Cette angoisse qu'ont les parents de laisser leurs enfants au collège et au lycée avec la crainte qu'ils puissent être agressés au couteau dans cette enceinte scolaire,
01:48bien évidemment qu'elle existe et qu'elle traverse le pays.
01:51Après, est-ce que c'est la bonne solution ?
01:53Effectivement, Bernard Guetta, il a raison de dire que c'est coûteux.
01:56Il a raison de souligner peut-être l'inefficacité ou en tout cas le fait que ces portiques n'empêcheront pas un élève malade
02:05de trouver d'autres moyens de s'en prendre à un autre élève.
02:08Pour autant, il faut pouvoir répondre à cette violence et à cette société malade.
02:14C'est-à-dire que de voir des enfants qui donnent des coups de couteau, soit à un élève, soit à un professeur,
02:18ça traduit l'état de décomposition et pas seulement de l'ensauvagement de la France,
02:24mais l'état de souffrance de la France aujourd'hui.
02:27Il y a un tel décalage entre ce que les Français veulent ou espèrent et ce qui se fait véritablement sur le terrain.
02:32Je le rappelle, à ce stade, les enseignants sont contre l'usage de ces portiques.
02:37L'éducation nationale ne veut pas de contrôle systématique, seulement des contrôles aléatoires dans les sacs.
02:43On en a beaucoup parlé sur Europe 1 aux abords des établissements scolaires.
02:46On est définitivement à côté de la plaque sur ce sujet.
02:48Oui, je suis d'accord, parce que sur les fouilles, par exemple, il a raison Guetta en disant
02:53que c'est vrai qu'il y avait plus de pions, c'est vrai que peut-être qu'on pourrait davantage contrôler.
02:58C'est vrai que c'est un constat de bon sens.
03:00Il y a quand même un petit sujet budgétaire, quand même, parce que, bon, voilà.
03:03Oui, parce qu'en 2016, Laurent Wauquiez, alors président de la région Rhône-Alpes, avait franchi le pas.
03:07Il avait équipé près de 300 lycées de la région pour un coût de 100 000 euros par établissement scolaire.
03:12Donc, c'est quand même beaucoup d'argent.
03:13Alors, il y a un autre sujet sur les fouilles, c'est qu'il faudrait donner l'autorisation au personnel de fouiller,
03:20c'est-à-dire d'ouvrir les sacs et éventuellement de regarder s'il n'y a pas des choses qui ne devraient pas s'y trouver.
03:25Or, comme on le sait, Mme Borne a refusé cette évolution.
03:30Donc, on n'y arrivera pas, en fait.
03:31Donc, c'est toujours le parti de l'impossibilisme, comme dirait Retailleau.
03:36C'est-à-dire, évidemment qu'il n'y a aucune solution miracle, il n'y a aucune solution qui résoudra tous les problèmes.
03:42Mais c'est vrai qu'à force de dire qu'il n'y a pas la solution miracle, on finit par ne rien faire et les choses restent en l'état et se dégradent.
03:49Oui, en fait, c'est un vil.
03:50Moi, ce que je trouve intéressant dans cette volonté qu'ont les Français de voir des portiques,
03:56c'est qu'on a l'impression que c'est la réapparition de la frontière.
04:02C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nos lycées sont des passoires, mais d'une certaine manière, si on élargit le spectre, la France est une passoire.
04:11Et donc, on retrouve finalement le sens de la frontière.
04:15Effectivement, il faut pouvoir, comme dans une maison, avoir des portes qui puissent être fermées pour se prémunir de l'autre.
04:24Et ça, moi, je pense que cette réflexion, à travers juste cet exemple de l'école, on peut la dupliquer à l'échelle nationale.
04:32Et il se pose aussi la question de la radicalisation de certains élèves.
04:36On vous parlait d'un élève qui était effectivement perturbé psychologiquement.
04:40Comment est-ce qu'on peut contrôler aussi ces dérives ?
04:46Parce qu'il a parlé des pions, il a parlé des psys aussi.
04:49Il y a énormément de choses qui sont faites, mais pas assez.
04:52Il y a les psychologues scolaires.
04:54C'est vrai que c'est un sujet.
04:55La santé mentale chez les adolescents est un vrai sujet, surtout depuis le Covid.
05:01Mais c'est vrai qu'il n'y a pas assez de psychologues dans les lycées.
05:08Pas tellement parce qu'il n'y a pas les budgets, mais parce qu'on ne trouve pas les personnes.
05:11Et il y a un nombre très important de postes non pourvus.
05:14Et déjà, si on arrivait à pourvoir ces postes, peut-être qu'on arriverait à un début de solution.
05:18Mais je pense que ça fait longtemps qu'on a sous-estimé l'importance des problèmes psychologiques et psychiques des jeunes depuis le Covid.
05:27Raphaël Stabil, sur cette jeunesse à la dérive ?
05:30Oui, mais en fait, c'est une jeunesse qui subit de multiples fléaux.
05:37D'abord, pour beaucoup, ils sont très seuls.
05:42Ils vivent dans une sorte d'enfermement numérique une fois qu'ils ne sont plus à l'école.
05:50Ils sont très seuls parce que leurs parents, les deux parents travaillent pour peu qu'ils aient encore leurs deux parents.
05:57Parce que souvent, ce sont aussi des familles qui sont fracturées.
06:02Et donc, cela crée un mal-être chez les jeunes.
06:07Et je pense que le Covid a été le révélateur de cette souffrance dans la jeunesse.
06:12Parce qu'enfermement ?
06:13Parce que cet enfermement, il a été encore davantage accentué, sursouligné.
06:18Et puis après, vous voyez que cette jeunesse, elle est sujet à un certain nombre d'offensives identitaires,
06:28et qui passent par les réseaux sociaux, avec l'emprise d'un certain nombre de gourous religieux parfois,
06:38qui fait que cette jeunesse, déjà fragilisée, en est encore plus sujette à franchir le pas vers l'invraisemblable.

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