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00:00Bienvenue sur Europe 1, bienvenue sur CNew, c'est votre Open Shine Weekend jusqu'à 19h.
00:07Je vous présente l'équipe qui m'entoure ce vendredi soir, Véronique Jacquet, toujours présente,
00:11Nathan Dover, toujours présent, Patrick Martin Jeunier, toujours présent, Louis de Ragnel,
00:16toujours présent, Noémie Allure, toujours présente, et Sabrina Birlin-Bouillet, toujours présente.
00:21Je fais l'appel, hein ? Des fois que. Tout le monde est là, ça me fait plaisir. On va saluer
00:25Emmanuel Chambaud, secrétaire général UFA Punsa Justice qui est avec nous. Bonsoir Emmanuel Chambaud.
00:31Je voulais absolument vous avoir ce soir parce qu'il y a une information importante.
00:34Votre suspects ont été présentés ce vendredi et la justice dans le cadre des attaques contre
00:40les établissements pénitentiaires en France. Le Parc national antiterroriste s'est donc
00:44dessaisi de cette enquête. La piste des narcotrafiquants est donc confirmée. L'ombre de la DZ mafia plane sur
00:53ces actes. On voit tout cela avec Michael Dos Santos. On en parle avec nos invités. Et avec vous, Emmanuel Chambaud.
00:58L'un des mises en cause pourrait être le créateur du groupe Télégramme Défense des prisonniers français.
01:05Ce compte de messagerie cryptée, point de départ des attaques contre des prisons et des agents pénitentiaires,
01:10avait diffusé des vidéos et des menaces. L'individu actuellement incarcéré doit être jugé pour des faits liés au
01:17narco-banditisme. Il serait proche du réseau marseillais DZ mafia.
01:21DZ mafia, c'est une dénomination en fait qui recouvre un certain nombre d'organisations criminelles qui partent
01:29notamment de certaines zones de non-droit et qui sont spécialisées dans le narcotrafic avec des filières
01:34qui sont très structurées avec l'étranger, notamment le Maroc, l'Amérique du Sud.
01:39Trois autres détenus inscrits dans la grande criminalité sont également suspectés d'avoir agi comme des donneurs d'ordre.
01:45Ils auraient été chargés de désigner des cibles mais aussi de recruter des exécutants via leur relais à l'extérieur.
01:51Il faut bien comprendre comment fonctionnent aujourd'hui ces quartiers, ces zones de non-droit,
01:57notamment parfois avec des jeunes mineurs non accompagnés récemment arrivés, c'est le cas notamment de Nice,
02:02qui ont besoin de vivre avec des contrats assez modérés. Vous parlez de quelques milliers d'euros.
02:10Un mouvement violent considéré comme structuré, du moins au départ.
02:13Il y a eu une sorte de mimétisme et donc certains groupes également ont décidé d'agir dans la foulée.
02:22Depuis le 13 avril dernier, une quinzaine d'actions avaient été menées contre des prisons et des agents pénitentiaires.
02:27Et nous sommes bien sur Europe 1, sur CNews avec Emmanuel Chambault, secrétaire général UFA, Punsa, Justice.
02:34Bonsoir Emmanuel Chambault. Je le disais, fin du suspens, je dis cela, mais je pense que vous n'en doutiez pas beaucoup.
02:40Ce sont bien les narcotrafiquants qui ont attaqué et les prisons et vos collègues.
02:43Tout à fait. Depuis le début, de toute façon, on se doutait bien que le crépuscule d'extrême-gauche
02:50qui revendiquait ses actions était une façade pour camoufler en réalité ceux qui se cachaient derrière
02:55et qui ont des intérêts qui sont remis en cause dans le cadre de la nouvelle loi sur le régime de détention
03:01sur le quartier de haute sécurité qui va ouvrir au mois de juillet avant la vieille.
03:05Ces 21 suspects présentés à des juges d'instruction constituent donc une bonne nouvelle pour vous, je suppose.
03:11Mais la méfiance demeure également, je suppose aussi.
03:16Écoutez, c'est une première satisfaction parce que des moyens considérables ont été déployés
03:21et ces moyens ont permis l'interpellation de 30 individus.
03:24Vous l'avez dit, 21 ont été déférés ce matin, dont un tiers, malheureusement, mais on n'est pas surpris,
03:32étaient déjà dans nos détentions.
03:34Donc c'est un premier début. L'enquête nous dira s'il y a d'autres individus qui sont liés en somme
03:39et dans un premier temps, on va pleinement se satisfaire de cette première vague de gens qui sont déférés.
03:45Alors, Savouina Birlin-Bouillet, qui est notre spécialiste police-justice, est avec nous ce soir.
03:49Elle nous le disait. Ce ne sont pas les grands bonnets qui ont été arrêtés.
03:55Est-ce que, évidemment, c'est de nature à vous inquiéter pour la suite,
03:58même si ce soir, vous réjouissez de cette bonne nouvelle ?
04:00D'après la communication qu'a fait le parquet national antiterroriste,
04:06ils auraient trouvé celui qui a lancé la première boucle sur Telegram.
04:11Donc ça serait un des commanditaires.
04:12Est-ce qu'il y en a d'autres derrière ?
04:14Très certainement.
04:16Je pense que c'était peut-être des hommes de paille.
04:18En tous les cas, ils ont quand même mené des exactions
04:21qui ont valu le mitraillage de façade des prisons
04:25et l'incendie volontaire des véhicules des personnels qu'on représente.
04:29Merci beaucoup, Emmanuel Chambaud, d'avoir accepté notre invitation.
04:32Je rappelle que vous êtes secrétaire général du FAP, UNSA,
04:35Justice, Savouina Birlin-Bouillet, je le disais,
04:37parmi les mises en cause, celui qui a tout lancé,
04:41qui est un peu l'initiative de tout cela.
04:42Bien sûr, c'est celui qui, en tout cas, est susceptible d'être le créateur
04:45du compte Telegram, intitulé DDPF, Défense des droits des prisonniers français.
04:51Il serait l'un des rédacteurs des textes de revendications
04:55et de menaces aussi sur la plateforme.
04:58Il s'agit d'un homme actuellement détenu, proche de la DZ Mafia,
05:02qui est un cartel marseillais particulièrement violent.
05:06Il est d'ailleurs sur le point d'être jugé pour des faits
05:09liés au narco-banditisme marseillais.
05:13Oui, de Ragnel, ça va dans le bon sens.
05:15La fin du suspense, je le disais, mais il n'y avait pas beaucoup de suspense.
05:18On se doutait quand on voit les actions qui étaient menées.
05:20Ça sentait un petit peu la DZ Mafia.
05:22Alors la fin du suspense, ce sera le moment de la condamnation.
05:24Oui, mais au moins là, on sait.
05:25C'est ce qu'on regardera de très près.
05:27Ensuite, ce qui est intéressant, oui, c'est que maintenant,
05:29il y a une concentration des moyens d'enquête et des moyens policiers
05:32de manière globale avec la justice
05:33et que tous ces gens-là travaillent de bonne intelligence.
05:37Et puis, on voit que l'arsenal législatif est en train d'évoluer
05:40avec plus de fermeté et plus de moyens.
05:42Donc tout ça est très positif.
05:44Mais voilà, si on veut regarder aussi quand même la situation
05:46de manière globale et de manière honnête,
05:48ça reste une goutte d'eau dans l'océan du trafic de stupéfiants en France.
05:54Donc après, maintenant, tout ça est très bien.
05:57Mais c'est vraiment le tout début.
05:59C'est le début.
06:00Non, mais franchement, on a un chantier qui est gigantesque.
06:03Je ne sais pas si...
06:03Mais ça prouve une chose, c'est que ça dérangeait fortement, justement.
06:05Alors ça dérange très fortement.
06:07Non, mais c'est très bien.
06:07Mais moi, je vous dis honnêtement, je ne sais pas si on va gagner ce combat-là.
06:11Sabina.
06:12Alors ici, en tout cas, dans cette affaire, ce qui est important,
06:15c'est que c'est un signal fort qui a été envoyé.
06:1730 interpellations en trois jours.
06:19Ça montre bien, d'une part, qu'on veut rassurer ce personnel pénitentiaire
06:22qui était accablé, inquiet, angoissé et menacé de mort.
06:25Et d'autre part, de dire que l'enquête, elle avance bien
06:28et que les autres suspects doivent s'inquiéter.
06:32Que ce n'est pas fini.
06:33Et ça veut dire aussi une chose,
06:35c'est cette volonté d'isoler les principaux narcotrafiquants.
06:39Évidemment, ça gêne.
06:40Et ça gêne, d'où la réaction, qui est quand même une première en France.
06:44Ces attaques contre tous ces centres pénitentiaires
06:46et justement certains domiciles de certains surveillants,
06:50ça veut dire qu'évidemment, on gêne les narcotrafiquants.
06:54Bien sûr.
06:54On peut voir cette situation de deux manières.
06:57Si on veut voir l'aspect positif, entre guillemets,
07:02on va dans le sens de ce que vous avez dit.
07:04À savoir que cette idée qu'on s'en prend maintenant,
07:07qu'en tout cas l'État, le gouvernement,
07:09veut s'en prendre à ces mafias par la tête
07:11et non pas tellement uniquement en s'attaquant aux petites mains,
07:16aux gens, si vous voulez, qui sont remplaçables en 24 heures
07:18si on les met en prison,
07:20c'est peut-être là un changement de paradigme.
07:23Et il est vrai que les têtes de réseau...
07:26Oui, on parlait par exemple de la DZ Mafia.
07:28La DZ Mafia a été impliquée ces dernières années
07:31avec l'autre clan de drogue marseillais
07:34pendant à peu près un an
07:35dans une série de règlements de comptes et de fusillades
07:38qui avaient pour origine le fait que le chef de la DZ Mafia
07:43s'était retrouvé en boîte de nuit en Thaïlande,
07:46dans la même boîte de nuit que le chef de la mafia concurrente,
07:50qui s'était frappé et battu dans cette boîte de nuit
07:53et ça avait enclenché des mois et des mois de terreurs,
07:56d'insécurité et de règlements de comptes à Marseille et ailleurs.
08:00Cela signifie que ces mafias décidaient de s'en prendre par leurs chefs
08:04qui sont véritablement l'incarnation de tout ce qu'il y a de pire
08:08en matière de criminalité, de lâcheté, etc.
08:10C'est une bonne méthode.
08:12L'autre aspect est quand même, et là je rejoins Louis sur ce point,
08:15de la prudence.
08:16Ah ça arrive !
08:17Oui mais on est en désaccord mais on est d'accord.
08:19On est d'accord dans nos désaccords et récifranquement.
08:22Et on s'entend très bien et on adore débattre.
08:24C'est le chambre tous les deux.
08:25Mais quand Louis dit qu'il ne sait pas nous dire
08:28si à ses yeux cette guerre peut être gagnée,
08:31c'est quand même que les mafias de drogue aujourd'hui
08:33sont en train jour après jour de nous envoyer comme signaux
08:36qu'elles n'ont pas peur de l'État
08:37et qu'elles n'en ont plus rien à faire.
08:39Parce que tirer sur des prisons, c'est vraiment le nec plus ultra.
08:42Il y a peu de choses qu'on peut faire en matière d'insolence
08:44ou de guerre anti-État aussi symboliquement grave
08:49dans cette logique d'exhibition d'un sentiment de toute puissance.
08:53Véronique, très rapidement, Véronique Jacquet,
08:55parce qu'on a une autre histoire à bagnole sur 16
08:56où vous verrez les narcotrafiquants font peur
08:58et vous allez comprendre.
09:00Je vais être synthétique, rassurez-vous cher Thierry.
09:04Non, moi je ne peux pas laisser dire que cette partie va être gagnée,
09:07que cette bataille est forcément perdue.
09:10D'abord, on voit qu'il y a une prise de conscience,
09:12que l'État ne veut pas se laisser dévorer
09:14parce que la perte de souveraineté, c'est trop grave.
09:17C'est tout un chacun qui va perdre cette souveraineté.
09:20On a tous à y perdre en fait dans cette bataille
09:23si elle est perdue par l'État et le gouvernement.
09:26Donc première chose, évidemment,
09:27tout ce qui se fait sur le plan sécuritaire et judiciaire
09:30me paraît une bonne chose.
09:31Deuxièmement, quand même, évidemment,
09:33ça va avec la reconquête de certains territoires perdus
09:36et qui sont complètement sous la coupe des dealers.
09:39Donc voilà, on a commencé par escalader
09:43une certaine face de la montagne,
09:44mais maintenant il faut s'attaquer aux autres faces.
09:46Vous voyez, les territoires,
09:48les frontières me semble-t-il,
09:50tout de même, même si bien entendu,
09:51elles sont poreuses et qu'on ne peut pas tout gérer
09:53et que le défi est immense.
09:55La coopération avec les pays étrangers,
09:57notamment avec le Maroc,
09:58d'où provient en grande partie la drogue.
10:02Et puis le cheval de bataille aussi, l'immigration,
10:05parce que n'oublions pas que toutes les petites mains
10:06de ce trafic de drogue,
10:08et pas que les petites mains d'ailleurs,
10:09proviennent pour beaucoup de l'immigration.
10:12Et on l'a vu dans bien des affaires,
10:14les petites mains,
10:14ce sont les migrants, ceux qui arrivent
10:16et qui sont les nouveaux esclaves
10:18de tout ce narcotrafic.